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Archives de Tag: amour
Comme on porte les oiseaux…
Chacun est un oiseau qui doit apprendre à voler
Chacun est un main qui, par amour, permettra à l’autre d’être un oiseau
Chacun est un oiseau qui une fois envolé ressemblera à deux mains Et c’est la raison pour laquelle existe les demains
Ils n’existent que par amour…
Nous n’existons que par l’amour de nous porter…
Les mains sont des ventres sans sexe
Gaëtan Pelletier
La douleur de la valse
Now in Vienna there’s ten pretty women
There’s a shoulder where Death comes to cry
There’s a lobby with nine hundred windows
There’s a tree where the doves go to die
There’s a piece that was torn from the morning
And it hangs in the Gallery of Frost
Ay, Ay, Ay, Ay
Take this waltz, take this waltz
Take this waltz with the clamp on it’s jaws
Oh I want you, I want you, I want you
On a chair with a dead magazine
In the cave at the tip of the lily
In some hallways where love’s never been
On a bed where the moon has been sweating
In a cry filled with footsteps and sand
Ay, Ay, Ay, Ay
Take this waltz, take this waltz
Take it’s broken waist in your hand
This waltz, this waltz, this waltz, this waltz
With it’s very own breath of brandy and Death
Dragging it’s tail in the sea
There’s a concert hall in Vienna
Where your mouth had a thousand reviews
There’s a bar where the boys have stopped talking
They’ve been sentenced to death by the blues
Ah, but who is it climbs to your picture
With a garland of freshly cut tears?
Ay, Ay, Ay, Ay
Take this waltz, take this waltz
Take this waltz it’s been dying for years
There’s an attic where children are playing
Where I’ve got to lie down with you soon
In a dream of Hungarian lanterns
In the mist of some sweet afternoon
And I’ll see what you’ve chained to your sorrow
All your sheep and your lilies of snow
Ay, Ay, Ay, Ay
Take this waltz, take this waltz
With it’s « I’ll never forget you, you know! »
This waltz, this waltz, this waltz, this waltz …
And I’ll dance with you in Vienna
I’ll be wearing a river’s disguise
The hyacinth wild on my shoulder,
My mouth on the dew of your thighs
And I’ll bury my soul in a scrapbook,
With the photographs there, and the moss
And I’ll yield to the flood of your beauty
My cheap violin and my cross
And you’ll carry me down on your dancing
To the pools that you lift on your wrist
Oh my love, Oh my love
Take this waltz, take this waltz
It’s yours now. It’s all that there is
Take this Waltz. Le film
SYNOPSIS
Un jour, par hasard, Margot rencontre Daniel. Elle en tombe immédiatement amoureuse. À leur retour à Toronto, ils réalisent que Daniel vit en face de chez Margot et de son mari Lou, qui écrit présentement un livre de cuisine sur la cuisson du poulet. Fascinée par son voisin, un artiste modeste, Margot se refuse à lui. Mais elle ne peut s’empêcher de l’observer et de tenter de le revoir. Évidemment, son mari n’en saura rien. Ils passent quelques journées ensemble. Au cours de cet été, la vie de Margot sera bouleversée à jamais.
Bizarrement, le film est aussi subtil que la chanson du génie qu’est Léonard Cohen.
Le film est d’une finesse que peu sauront saisir: rien n’est figé dans la vie, surtout pas les amours. Le coeur, l’âme, valsent entre les amours, car l’un ou l’autre portent la beauté et la tendresse des moments, des gestes infimes, les coquineries, et les passions…
Toute l’intelligence porte sur le vide en nous que nous voudrions combler par différents angles d’amour. Le vide que nous évitons, le vide inévitable, et l’incommensurable besoin d’amour. L’inévitable et l’aveuglement des amours que l’on cherche à résoudre en une équation: 1 + 1 = 1. Or, l’âme humaine, dans sa recherche inconsciente, dans sa richesse se déchire à cette tentative de combler toutes les nuances visibles et invisibles de la vie et de la Vie. Car, au fond, dorment – même dans le déni- le spectre de la grandeur et la fixtitude (sic) recherchée pour figer ici-bas toutes les nuances et les déchirures.
C’est l’âme humaine aux prises avec ce choix.. Le corps réclame un choix, une certitude, une « prise ». Or, cette « prise » n’existe pas…
La douleur de la valse, c’est de tergiverser, d’être malheureux et se sentir coupable de cette tergiversation.
Elle est normale.
Toute vie est une valse et une fouille. Le « choix final » n’existe pas. L’intériorité et la richesse de l’humain ne peu se contenter de fixer en un moment, en quelqu’un, en quelque chose, l’éternité qui l’habite. C’est elle qui nous crache au visage le grand vide de la vie terrestre et de l’autre. Oui, l’autre… Celle que nous ne voyons plus, tellement attachés à nos fixations terrestres.
La douleur de la valse, c’est la danse arrêtée… Sans mouvements. Un mouvement que nous choisissons, que nous fixons, que nous arrêtons.
Même dans les amours d’âmes, dans la volonté d’aimer des couples, il y a cette valse intérieure, une brisure presque quotidienne qui rend douloureux notre désir de coagulation.
Pour échapper au vide…
Un vide ne peut remplacer qu’un autre vide… Jusqu’au moment où on a compris que le seul amour est probablement celui de notre être et de notre âme fusionnés dans …une autre valse.
Gaëtan Pelletier
28 septembre 2012
Amour à part
Je suis tombé en amour avec un pissenlit. Car il n’était pas comme les autres. Je parle de ces languettes vertes qui polluent mon terrain que l’on nomme gazon. J’ai tenté de me débarrasser de cette herbe, mais je n’ai trouvé que de l’engrais pour la faire pousser.
Mon pissenlit est mort. Il n’a vécu que trois semaines. Après, il s’est en allé faire son petit dictionnaire.
J’ai consulté un psychenlit.
Je suis présentement sous médication.
Mais l’an prochain, je l’attends d’amour ferme, mais pas de pied…
🙂
GP
Roméo et Louise : une histoire d’amour des années 30
***
L’histoire des peuples est l’histoire de la trahison de l’unité.
Antonin Artaud
En temps de paix, les fils ensevelissent leurs pères ; en temps de guerre, les pères ensevelissent leurs fils.
Hérodote
Le malheur est à l’art ce que le fumier est à la culture maraîchère.
San Antonio
***
Toute histoire est une histoire d’amour. L’envers en est la haine… Si l’amour apporte quelque chose à la vie, la haine la détruit… Satan est notre incapacité d’aimer. Aimer n’est pas seulement ressentir, aimer c’est agir. Satan, c’est une sorte de vêtement à l’envers de Dieu…
Les âmes d’aciers râpent la chair des humains.
Nous vivons une ère où l’on a créé un nouveau terrorisme : la peur de manquer de tout. On ne fait plus la différence entre le désir inassouvi de possession et les besoins réels de la vie.
LES ANNÉES 30
Le Canada avait alors une population d’environ 11 millions. Étalée sur un territoire immense en richesses naturelles. Il n’échappa toutefois pas à la crise suite au Crash de 1929. Mais, au moins, il y avait des terres, des forêts, des rivières, et des gens débrouillards.
Aujourd’hui ce dont il faut se méfier, c’est que les terres et les ressources n’appartiennent plus aux terriens, mais à des compagnies, des conglomérats, des entités invisibles. Et de plus en plus concentrées. Et de plus en plus dispersées. Notre avoir collectif nous échappe. Nos terres sont vendues. Notre domaine agricole a des allures de compagnies de plus en plus concentrées.
De là l’illogisme de ceux qui vous diront de diversifier vos portefeuilles… Dans la réalité, la richesse est la diversification, mais dans la virtualité que l’on veut nous vendre, on fait le discours contraire : la richesse est la concentration.
Et quand le tout appartient à un UN, les parties du tout sont appauvries. Donc, affaiblies. C’est le principe somme toute simple des structures des ingénieurs.
Un pilier ne supporte pas un ensemble complexe et lourd. C’est la subtilité et répartition des forces qui rend solide.
Or, on ne nous vend que cet UN.
Bien sûr, nous sommes habitués à nos « richesses », à nos gadgets qui les enterrent.
Ce sont les miroirs affinés et illusoires d’un monde qui périclite.
Essayez, en cas de crise, de manger votre ordinateur ou votre cellulaire.
Vous m’en direz des nouvelles…
Le mot craquelin sera alors vraiment compris….
LE LIVRE
Barry Broadfoot partit à la recherche de témoignages de gens qui avaient vécu cette dépression. 600 témoignages.
Le livre n’est plus disponible en français. J’en ai trouvé un sur EBay l’an dernier. Publié en 1973, il en reste toutefois des éditions en anglais.
Vu à travers le vécu, c’est un voyage dans le temps enrichissant pour comprendre la misère des besoins primaires que vivent encore aujourd’hui la plus grande part des habitants de la planète.
Vous lirez dans ce livre comment un fermier du Québec fit de ses 17 enfants des esclaves; comment un homme de Winnipeg vendit sa fille en mariage; comment les fermiers de Saskatchewan abandonnèrent leurs fermes, ensevelis sous des tonnes de sable; comment le gouvernement établit des camps pour chômeurs afin de les retirer des rues pour éviter les révoltes…
Vous croyez que c’est dépassé? Désuet? Vous voyez le Canada comme un grand pays? Là où peut rêver sous la gouverne des mêmes modèles de vautours qui ont enseveli 10 années de vie de gens simples? Wall-Street et sa progéniture de cravatés pompeux n’est pas là pour soigner l’âme humaine. Wall-Street tricote du virtuel.
59 % des citoyens disent qu’ils ne peuvent pas retarder leur paye d’une semaine…
On comprend alors que le plus grand terrorisme des pays, dits développés, est en fait celui d’une paire de menottes virtuelle : la dette. C’est une bouée de sauvetage temporaire. Comme les bouées de sauvetage, c’est de l’air dans une enveloppe de plastique.
Continuons d’avoir peur…
Pour suppléer au cuir, on a inventé le similicuir. Pour suppléer à la réalité, on a inventé…
***
Roméo et Louise
J’ai choisi un passage plutôt romantique : une histoire d’amour. Mais Ô combien touchante! J’aurais envie de vous l’expliquer en termes « intellectuels »… Car il y a en effet, une belle leçon à tirer de ce passage : celui de quitter la vie simple par « désir » d’un autre monde plus « plastique ». Et les conséquences qui s’ensuivent…
Mais je vous laisse le texte, car tout le monde a sa vision des choses, des êtres, de l’univers, de la « réalité ».
***********************************************************
« Je me suis acheté un cheval porteur, je l’ai chargé et je suis parti en direction de la rivière Fraser. Et je me suis trouvé une femme aussi, dans une réserve indienne. J’ai fait affaire avec son père. Louise était une très bonne femme, toute jeune. Pour 10$ et un veau, et elle a amené son pony, un pony indien increvable. Le bonhomme avait une Winchester 44-40 et je l’ai achetée pour 10$, je crois qu’il m’a eu là-dessus, mais il m’ »a donnée une boîte de cartouches. J’ai dit à Louise d’apporter tout ce qui lui appartenait, mais avez-vous déjà vu une indienne avec un coffre de cèdre? Ha! Ha Elle avait des couvertures, des vêtements, un couteau à écorcher, une chaudière pleine de petits cailloux qu’elle ramassait depuis des années dans le ruisseau, et des petits pamphlets distribués par les missionnaires avec des images de Jésus flottant là-haut dans le ciel. Le premier soir, on en a pris un pour allumer le feu et ma petite squaw a trouvé ça bien drôle. La question de la religion était réglée.
« On est retourné dans les montagnes et on a trouvé une cabane de trappeur en bon état. J’ai rafistolé le poêle, posé des bardeaux sur le toit. On a travaillé fort tous les deux, moi sur la hache et elle avec le cheval, qui transportait les billots jusqu’à la cabane.
Et puis on a rentré notre bois et alors il a fallu décider de ce qu’on ferait de nos veaux. Parce qu’on n’avait pas de foin, vous voyez, et les chevaux peuvent passer l’hiver dans ce pays-là mais pas les vaches. Elles ne peuvent pas gratter la neige jusqu’au sol pour y trouver de l’herbe. Louise savait quoi faire. Vous savez ce qu’elle a fait? Elle s’est approche du premier veau avec son couteau, elle a posé sa main juste au-dessus de la queue d l’animal, a promené ses doigts le long de sa colonne vertébrale et, arrivée à son cou, slic, elle lui a planté son couteau et le veau n’a jamais su qu’il était mort. Là, j’ai su que je m’étais trouvé une vraie femme.
Pas question de manger des steaks matin, midi et soir, non m’sieur. Elle les a dépecés jusqu’à la derni
ère once en gardant toute la graisse, et elle en a fait.
C’était toute une bonne femme et oubliez pas qu’elle avait seulement quinze ans et elle l’aimait son homme blanc au bras tatoué. Elle l’examinait souvent ce tatouage et , chaque fois, elle se mettait à se parler dans son dialecte indien et je n’ai jamais su ce qu’elle racontait.
Elle savait repérer les quelques orignaux qui passaient parfois au nord de chez nous, même si elle n’y était jamais allée. Y en a encore des indiens qui savent ces choses-là. On dit que l’indien d’aujourd’hui doit apprendre à vivre dans le bois tout comme le blanc, mais c’est pas vrai.
Elle m’a beaucoup aidé, cette petite fille-là. Je me suis mis à penser comme un indien et elle, comme un homme blanc, et on s’arrangeait très bien. On a vécu ensemble pendant quatre ans et l’été, moi, j’allais travailler comme cowboy et elle, au Lac ( le lac Williams ) ou quelque part, et on volait tout le monde au coton. Notre cabane commençait à ressembler à une place qui a du bon sens, avec un jardin ou les mauvaises herbes semblaient ne pas vouloir pousser, et on avait du blé d’Inde, des patates et des citrouilles, à l’automne, et je pense qu’on vivait avec 200$ par année. (…)
La vieille Winchester nous a toujours donné notre orignal. Bon dieu! De quoi arrêter un train ces balles-là. On avait de la perdrix, plein de poisson, quelques légumes, et on achetait du sucre, de la farine, du sel, des fèves, du pétrole, de la graisse, de l’étoffe, un peu d’avoine pour les chevaux, une bouteille pour Noël et on a fait toutes sortes d’affaires et je lui ai montré à lire et à écrire et elle m’a montré a vivre dans le bois.
Non. Pas d’enfants. Ils ne sont jamais venus.
Une fois, la police de la Colombie britannique s’est amenée et ils avaient l’air pas mal curieux et Louise leur a servi un gros steak d’orignal, hors saison, évidemment, mais j’achetais toujours un veau d’un rancher, à l’automne, ce qui me donnait un facture et, comme ça, on mangeait du bœuf, du chevreuil et de l’orignal à l’année longue juste sur cette facture-là et c’était toujours Louise qui s’occupait d’abattre le veau. D’une vois chaude, la main sur l’ »épine dorsale et la bête s’apercevait de rien.
(…)
Évidemment, c’était pas toujours la cerise sur la crème glacée. D’abord on n’a jamais vu de crème. Pis des cerises non plus. J’avais des problèmes avec Louise, mais pas parce qu’elle était indienne, mais parce qu’elle était femme. Ces photos sur les murs, des photos de revues de femmes. Là-bas, Christ, c’était un tout autre monde. Des voitures éclatantes, des robes longues, du champagne. Pourquoi on peut pas aller à Vancouver? Allons à Vancouver. Quand est-ce qu’on va aller à Vancouver voir un film? Je luis disais que là-bas, le monde entier était à l’envers.
C’était les sales années 30, évidemment, mais j’avais là une fille de 19 ans, belle comme un lys de montagne, grande, mince, intelligente, qui n’avait jamais vu un film,entendu la radio ou porté la bonne robe ce qui fait que, Christ, c’ était seulement une question de temps avant que je capitule. Alors un bon matin, j’ai dit d’accord. « Prépare-toi, on s’en va à Clinton prendre le train pour Vancouver ». Elle était comme une enfant. J’avais vaguement l’idée de voler une voiture, le vieux truc des plaques matricules, en tout cas me faire un coupe d’argent vite, comme je le pourrais et j’avais quelques idées. J’suis un bien bon garçon, hein? Eh! Bien, non! De toutes manières, on allait s’amuser et s’aimer tant qu’on pourrait, ça c’était garanti.
Trois jours plus tard, on fermait la cabane. Je suis allé atteler les chevaux et comme je revenais vers la cabane, que le diable m’emporte si c’est pas vrai, elle était debout devant la porte dans une toilette incroyable. Vous auriez dit une femme de la haute société, habillée comme les modèles dans les revues de mode de la ville. Elle s’était acheté de l’étoffe l’automne précédent, je suppose, elle avait bien étudié les photos et elle s’était fait ces vêtements, chapeau, veston, jupe, blouse toute l’affaire. Aux pieds, elle avait encore ses mocassins.
« Alors j’ai poussé des cris d’admiration, elle a eu des petits rires neveux et on est parti sur le sentier. Elle était monté en amazone à cause de sa jupe, voyez-vous. En amazone sur une grande selle western, si vous pouvez me croire. Tout à fait comme une grande dame. On est arrivés devant un ruisseau et son pinto, un de ces petits chevaux indiens, a probablement dû être effrayé par le rouge de sa jupe qui était pas rouge, Christ, elle était écarlate, et il a fait un saut de travers et Louise a été projetée et j’ai entendu très distinctement un craquement. Sa tête s’était écrasée sur une pierre dans le ruisseau. J’ai senti tout de suite qu’elle était morte avant même de m’approcher d’elle. Elle l’était. Pas même un dernier sourire avant de mourir. Morte. Je l’ai attachée à la selle et je suis arrivé chez son père, 20 milles plus loin, avant la tombée de la nuit et, le lendemain matin, on l’a enterrée dans sa toilette de ville rose et écarlate sous de beaux peupliers.
« On avait pas besoin de prêtre. On n’y a même pas pensé. Y avait seulement moi et Louise et tout le reste du monde, tous vos maudits dossiers, vos cartes de sécurité sociale et vos cartes d’assurance-automobile, et vos grand livres de recensement à Ottawa, tout ça n’existait pas. C’est sa famille et moi qui l’avons enterrée dans une boîte de bois et je suis resté près de la fosse quand ses frères et se s cousins ont commencé à jeter de la terre et j’ai dit : « Adieu, Louise, je t’ai aimée, et je suis content que t’as pas vu la ville. J’ai dit à son monde que je reviendrais pas, que la cabane, tout ce qu’il y avait dedans était à eux, et son frère, Manuel a dit qu’il planterait une croix blanche sur la tombe et qu’il m’en enverrait un dessin s’il savait où est-ce que j’allais être et j’ai dit que je ne savais pas où j’allais être et je suis monté sur mon cheval, le même que celui sur lequel j’étais arrivé dans ces pays et avait rencontré Louise, et j’ai quitté ce maudit pays et je suis jamais retourné. » p. 123, 124, 125.
( Il éclate en sanglots.)
Publié dans ACTUALITÉ, SOCIÉTÉ
Tagué Amérindiens, amour, Bonheur, Crash 1929, Crise financière, misère, pauvreté, réalité, richesse, Roméo et, Roméo et Juliette
Bienvenue! « Nulle part »
Il est ainsi possible de trouver le bonheur dans le conformisme, puisque celui-ci évite la punition sociale et crée les besoins acquis qu’il saura justement satisfaire. Des sociétés qui ont établi leurs échelles hiérarchiques de dominance, donc de bonheur, sur la production de marchandises, apprennent aux individus qui les composent à n’être motivés que par leur promotion sociale dans un système de production de marchandises. Cette promotion sociale décidera du nombre de marchandises auquel vous avez droit, et de l’idée complaisante que l’individu se fera de lui-même par rapport aux autres. Elle satisfera son narcissisme. Éloge de la fuite
Il y a des jours comme ça où il n’y a pas de grandes idées… Juste de petites choses bien niaises en apparence, mais qui sont sans doute nos racines d’émotions.
Malgré sa renommée, Taillandier, la soixantaine, a brusquement cessé de peindre. En pleine déprime, il décide de partir de chez lui, sans but précis et sans donner d’explication à ses proches. Au cours de son périple, il fait l’étrange rencontre d’une adolescente égarée, Marylou, que sa mère a rejetée. La gamine perdue et l’homme au bout du rouleau feront un bout de chemin ensemble. Finalement, vivant tels un père et sa fille, dans la quiétude d’une maison de location, ils se feront « la courte échelle » et retrouveront un nouveau sens à leur vie.( Résumé)
J’ai eu envie de parler d’éducation :
Schizophrènes, autistes, dyslexiques ou hyperactifs, le nombre d’élèves en difficulté explose dans les cégeps.
Les cas de troubles d’apprentissage, de déficits de l’attention ou de problèmes de santé mentale ont bondi de 1150%. On recensait 183 cégépiens en 2005, il y en avait 2143 en 2009. . Cyberpresse , Pascale Breton
Les sociétés dites « développées » ont un gros problème. Mais on va mettre plus d’argent…
Vous vous êtes écorché le pouce en tapant du marteau?
On va y mettre plus d’argent…
Ou plus des « mêmes idées »…
Du + et du +
Plus « intelligent »
Plus riche
Plus « cultivé »
Bon ou bonne brasseur de + de la même idée
Etc,
Les bourgeois étaient pompeux du vêtement. Corsetés, raides, et un peu débiles… De quoi rire des bizarres Gothiques qui hantent les rues de toutes les grandes villes du monde. Ou les tatoués à l’extrême qui meurent avec une œuvre et l’emporte avec eux.
Les idées d’aujourd’hui sont comme les costumes d’hier.
Le tableau, c’est moi.
D’un côté, il y a les snipers businessmen fondus dans leurs costumes à cravate. Ils se démarquent en l’enlevant et en ouvrant leur collet de chemise pour faire « peuple ».
On ne fait plus d’enfants, mais des organigrammes…
Le chemin est si long entre le dessin du fonctionnaire jusqu’au simple citoyen, que tout est devenu une tour de Babel.
Bienvenue au « babellisme » mondialisé. Là où il n’y a pas de résultats dans la réalité des jours, mais des résultats dans le papier du jour.
Retour en haut, et en bas, puis à lire de côté
Si nos enfants sont malades, la somme des facteurs, et sa mouvance est d’une telle complexité que pas un gouvernement ne pourra régler le problème.
Pollution
Nourriture industrialisée
Médication « douteuse », en bas âge
Culture de l’égo et des luttes individualistes (pendant qu’on prône le contraire)
Pauvreté
Éducation centrée sur la réussite personnelle
Etc,
Je vais en passer 2000 ou 100,000…
Bienvenue parmi nous, car chacun de nous n’est qu’une goutte dans l’océan social alors qu’on demande à chaque citoyen de devenir l’océan.
Réussir.
Ah!
Réussir « quoi » est la réponse.
Réussir « qui » est ce qu’on évite de parler. Ou alors on s’adresse à une organisation de par le biais d’une organisation, de sorte qu’il n’y a plus de rapports directs, ni réels entre les humains. Ni entre l’honnêteté et la prétendue justice.
Alors, oui, encore alors, sur le plan social, « guérir la société » pourrait nous guérir chacun d’entre nous. En fait, si c’était le contraire? Il faudrait alors reculer vers le petit sentier au lieu de courir sur l’autoroute de la « grandiosité ».
L’échec de l’éducation n’est que la représentation de l’échec des sociétés.
En quoi donc ce malheur, ces brisures, ces brûlures, ces grands brûlés de la vie seraient-ils différents de « notre monde »?
C’est sans doute la plus étonnante illusion de l’esprit humain.
Ce n’est pas « leur » échec, c’est notre échec…
Bienvenue parmi nous…
Fuir en avant, en arrière, et par devant, et partout
Quand il ne peut plus lutter contre le vent et la mer pour poursuivre sa route, il y a deux allures que peut encore prendre un voilier : la cape (le foc bordé à contre et la barre dessous) le soumet à la dérive du vent et de la mer, et la fuite devant la tempête en épaulant la lame sur l’arrière avec un minimum de toile. La fuite reste souvent, loin des côtes, la seule façon de sauver le bateau et son équipage. Elle permet aussi de découvrir des rivages inconnus qui surgiront à l’horizon des calmes retrouvés. Rivages inconnus qu’ignoreront toujours ceux qui ont la chance apparente de pouvoir suivre la route des cargos et des tankers, la route sans imprévu imposée par les compagnies de transport maritime.
Vous connaissez sans doute un voilier nommé « Désir ». . Éloge de la fuite
Pour échapper à l’océan pollué, pas étonnant que le schizophrénique individu choisisse la fuite. On peut se battre jusqu’au sang, mais on ne peut se battre jusqu’à l’âme.
Soit on s’inscrit dans la liste des « intelligents » qui pensent et qui pensent, ou alors on s’écarte pour s’individualiser davantage.
Sans réel choix…
Sauf celui de saisir le conformisme, ou y être abonné inconsciemment, et vendre sa salade de spécialiste.
Nous en sommes au point de se suicider à petite dose avec la potion sociale et mondialiste.
***
Bienvenue parmi nous est un tout petit film qui nous rappelle que deux malheurs qui se comprennent finissent par se guérir. Pas de psy… Rien que de l’amour de l’autre. Qui finit par aboutir à l’amour de soi. Car, au fond, cette lutte fratricide entre humains, cette « religion » du savoir ne mène nulle part.
Au suicide, comme Taillandier…
***
J’étais dans les bois. Le ciel était couvert de nuages noirs. Je me suis agenouillé vers le tapis de feuilles.
Silence.
Je buvais du café, me demandant comment j’allais faire pour ajuster une poutre et trouver la bonne pierre qui soutiendrait la poutre.
Comme disait la dame, la pierre a une résonnance musicale et un rôle. Il faut taper dessus pour saisir ses vibrations.
Comme Taillandier, je n’avais ni faim, ni soif, j’avais tout accompli.
J’ai alors entrepris une fuite vers les choses simples rien que pour remettre en question le singe qui écrit le soir et l’être qui vit le jour.
Trop de papier et pas assez de feuilles…
Tout est question d’équilibre.
Même si j’y mettais plus d’argents, plus de spécialistes, plus d’intervenants…
Je paierais plus cher pour un service que me rend un petit carré de forêt, sorte de méditation fournie par la Vie.
Il n’y a pas de mathématiques en amour. On ne sait pas combien il faut de « moi » pour faire un « nous ».
Ça dépend de la qualité de la pierre, ces os de la Terre, pour solidifier une structure.
Deux « moi » peuvent bien faire un « nous »…
Alors, bienvenue parmi nous…
C’est la seule façon d’aller ailleurs que nulle part.
Gaëtan Pelletier
12 novembre 2012
Publié dans HUMANISME, Philosophie, SOCIÉTÉ
Quand on ne s’aime plus les uns les autres
J’ai hésité à publier cet article aujourd’hui. Les anges chantent dans nos campagnes, les carillons des caisses enregistreuses rythment le gai babil du crédit qui devient plaisir fugace et on peut deviner les rennes, Rudolph en tête, voletant entre les flocons duveteux qui seront demain cette gadoue blanchâtre qu’au Québec on appelle la slotche.
C’est bientôt Noel… Il faut être un triste rabat-joie pour se plaindre aujourd’hui en cette fête de l’amour, n’est-ce pas ? Alors j’ai hésité…
J’ai hésité, mais pas longtemps. C’est l’article d’Elyan, hier, qui m’a convaincu d’appeler à sortir du placard. À dire qu’il ne faut pas se leurrer, en prétendant un soir par année qu’on s’aime : la vérité, c’est qu’on ne s’aime plus tellement les uns les autres … et que c’est bien dommage.
Les pharmaciens de l’article de Elyan, leurs assistants qui bafouillent, la secrétaire–colonel et tous les acteurs de soutien de ce petit psychodrame m’ont convaincu qu’il fallait s’en ouvrir : on ne s’aime plus. Le petit commis en chienne blanche derrière son comptoir qui vous donne les gouttes et les pilules ne vous aime pas, et les autres non plus. Ils font distraitement leur petit boulot dont ils tirent leur petite pitance et ils préféreraient que vous et moi n’existions pas. On les dérange… Triste.
Triste, mais il faut le dire : on ne les aime pas non plus. Car ils nous dérangent, aussi, lorsque chacun de nous fait son petit boulot à lui. Votre pharmacien ne vous aime pas, il se fiche de vous. Soit. Mais si vous êtes chauffeur d’autobus, raterez vous un feu pour lui permettre de monter ? Si vous êtes enseignant, resterez vous 10 minutes après les heures syndicales pour expliquer a son gosse qu’on peut extraire une racine carré sans calculatrice ?
Peut-être le faites-vous, certains le font… Mais alors vous bousillez le « système ». Les autobus prennent du retard, le syndicat roule des gros yeux… Alors ceux qui le font le font de moins en moins et ils sont de moins en moins nombreux à le faire. Le système n’est pas fait pour qu’on s’entraide ; il n’est pas fait pour des gens qui s’aiment. Il est fait pour qu’on s’exploite les uns les autres.
On peut dire « lutte des classes » et, bien sûr, le petit vendeur de pilules n’est qu’un outil du fabricant de pilule, dernier rouage d’un complot bien transparent des apothicaires et autres Grands Riches pour remplacer ce qui ne rapporte pas assez par ce qui rapporte plus. Mais vous croyez que ça explique tout ?
Oui, il y a des Grands Riches – ceux du 0,00001 % d’en haut qui possèdent presque tout et dont il faudrait se défaire – mais serait-ce suffisant ? Est ce que si les supers riches n’étaient pas là, nous les 0,99999 % commencerions immédiatement à nous aimer beaucoup?
Non, car la société qu’on a bâtie ne s’y prête pas. Il n’y a pas que l’exploitation par les Grands Riches qui rend hargneux; il y a la simple concurrence devenue dogme et qui vise a faire un exploiteur de tout le monde. Une société mercantile d’arnaque institutionnalisée et de production de l’insignifiance.
Comment s’aimer les uns les autres, quand le boulot est de rivaliser avec tout le monde pour faire ce qui ne peut servir à quoi que ce soit ? Comment s’aimer soi-même ?
Le cas limite de l’inutilité profonde du travail est dans le commerce de détail. Car si, achetant des bijoux, par exemple vous échangez en fait du papier pour des cailloux, ce n’est pas seulement ce résultat lui-même qui est futile, c’est toute la cascade d’opérations en amont qui est dérisoire et qui se termine par cette situation ubuesque de milliers de petits commerçants voulant tous vous vendre la même chose… dont vous ne voulez pas vraiment. Comment voulez-vous les aimer ? Comment peuvent-ils VOUS aimer ?
Et il n y a pas que ceux qui vendent… Pour la MAJORITÉ des travailleurs qui produisent vraiment des biens, le boulot ne sert que d’excuse à la répartition – bien inéquitable – du revenu qui permet d’écouler ces milliers de biens – la plupart inutiles – qui servent de jetons dans le jeu de la consommation. Alors, aider ? Rendre service ? Tant mieux si ça s’adonne, mais l’important n’est-il pas de se positionner dans cette chaîne de travail pour rire qu’on a montée pour se répartir un peu le fric ?
Et même si on va aux services VRAIMENT utiles, les professionnels qui ne sont, ou du moins ne se croient, les outils de personne voient-ils parfois les gestes qu’ils posent comme des gestes d’amour pour leur prochain ? Avocats, médecins, haut-fonctionnaires – prenez, par exemple ceux qui ont collaboré à faire libérer Turcotte, le tueur d’enfants – est-ce que ces gens ont posé un geste d’amour ?
Le travail est le facteur le plus marquant de notre vie. Il faudrait se demander, chacun de nous, si nous voulons une autre relation de travail que celle de fournisseur de services à client. Se rappeler furtivement, peut-être. des jours où l’on a soi-même regretté de n’être que le client pour ceux dont nous requérions les services… Se demander si nous voulons être autre chose que compétents, efficaces… et de simples rouages du système.
Oh il y a des professionnels qui demeurent humains : j’en ai même rencontrés ! Mais ils ne sont pas une majorité et l’impression qui se dégage de l’ensemble de nos lieux de travail et de nos institutions d’enseignement, de nos lieux de santé, des bureaux de l’État n’en est pas une d’amour ni même de sympathie. On rivalise…
Alors il ne faut pas s’étonner, si ceux qui ont de quoi manger vont vite se festoyer cette semaine un kilo de malbouffe qu’il ne perdront plus, juste pour en priver les autres. C’est que nous ne nous aimons pas vraiment les uns les autres.
Il y aurait des choses à changer
Pierre JC Allard
Publié dans ACTUALITÉ, HUMANISME, LITTÉRATURE, Philosophie, SOCIÉTÉ
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Lettre à un regard
Bonjour regard,
J’ai toujours aimé les regards… On dirait que c’est un fragment d’un dieu éclaté… Il y a tellement de lumière que j’ai honte parfois d’être triste… Au fond, il n’y a rien pour être triste… J’ai tout, ou presque…
Sauf ton regard…
Je voyais comme ça quand j’étais enfant… Je regardais le ciel, les plantes, les insectes, l’eau, le mica, les chats, les souris. J’étais tous les regards…
On dirait que la vie m’a parfois mis des capuchons sur les yeux.
J’aimais tant la Terre, tant la Vie, et j’avais une soif énorme de savoir la lumière des autres.
Mais les autres, on dirait, quand ils ont tout, n’ont plus faim de rien…
Surtout pas des autres.
On ne peut voir Dieu qu’à travers les yeux des tout petits dieux… Les enfants. Ou les adultes restés enfants…
Tout ça pour dire que j’ai vu un regard aujourd’hui.
Un peu comme le tien.
Pas de capuchons sur la lumière.
Franc comme un vent du Sud… Tout chaud, comme un humain sorti du four de la Vie.
C’était tellement beau que je suis arrivé à la maison comme si elle m’avait donné une autre paire d’yeux. Et ses cils comme des battements d’ailes…
Je voyais double… Et je volais..
Je vis avec plusieurs yeux, plusieurs regards. Et quand j’en rencontre, je les prends dans mes yeux, à lumière ouverte.
Je sais… Je dois être cinglé… Qui donc dans sa vie a écrit une lettre à un regard? Personne, probablement… C’est juste qu’ils ne savent pas à qui écrire. Ni comment l’écrire…
Même s’il n’y avait pas de mots pour le dire, ni de lettres pour l’écrire, ça ne changerait rien.
Peut-être…
On peut le garder, s’en imprégner, mais jamais capables de le dire pour qu’il reste.
Alors, je me suis dit qu’en le disant aux autres qu’ils allaient ouvrir les yeux…
Comme ça, on ne sera pas seuls à se regarder et à se dire qu’on ne se voit pas. On se voit, mais personne ne sait lire les regards, on dirait.
C’est trop loin dans le temps, un regard.
C’est un clin d’œil d’éternité.
Et quand c’est celui d’un enfant – et qu’on voit ce qu’on fait aux enfants – on se dit qu’il ne faut pas laisser les enfants dans les mains de certains adultes.
Pas tous.
Je sais que tu peux voir un frisson… Avec des yeux. Profites-en!
Beaucoup trop ont oublié.
Bon! Je te laisse.
Je vais aller fermer les yeux pour la nuit.
Pour mieux voir demain.
Les yeux, ça s’aiguise dans le noir.
Tu ne sais pas pourquoi?
Parce que c’est de la lumière cachée.
Gaëtan Pelletier
Janvier 2010