Archives mensuelles : avril 2011

Libye: Surtout une belle opération marketing pour l’industrie de l’armement

Permettez-moi de vous proposer un lien d’un article de Myret Zaki :
Tuer pour du marketing
L’intervention en Libye aura surtout été la plus belle opération marketing
pour l’industrie de l’armement depuis la guerre en Irak.

Bonne salutations de Suisse et bon week-end  S….

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L’aparté

Tuer pour du marketing

L’intervention en Libye aura surtout été la plus belle opération marketing pour l’industrie de l’armement depuis la guerre en Irak.

Par Myret Zaki, le 13 avril 2011

Mars, le dieu de la guerre, est aussi celui des fabricants d’armes. Les temps changent, les allégeances virevoltent avec le vent. Mais les firmes d’armement gagnent chaque guerre sans exception. Entre 2006 et 2009, les Etats-Unis, qui représentent la moitié du marché mondial des armes ont vendu plus de 50?milliards de dollars de systèmes d’armements à des pays du Moyen-Orient. Les Américains arment le Golfe, Israël, l’Egypte. Les Européens arment la Libye. Les Américains veulent pénétrer le marché libyen, syrien et iranien, trois pays dont ils changeraient volontiers le régime. Les Européens convoitent les riches clients du Golfe. Et les changements de régimes dans la région ne sont qu’une nouvelle opportunité commerciale, que l’un perd, et que l’autre gagne, selon affinités. Fin 2009, les groupes de défense européens faisaient encore la promotion, à Tripoli, de leurs modèles d’avions de chasse Rafale et Typhoon, lors du Lavex Air Show qui s’est déroulé sous la houlette des généraux libyens.

Une vitrine commerciale idéale

Mais au printemps 2011, la révolte éclate en Libye contre l’homme qui achetait pour 40?milliards d’euros d’armes à l’Italie et pour quelques milliards à la France. Soudain, Mouammar Kadhafi n’était plus, pour le coup, le meilleur prospect des compagnies d’armement occidentales. Or l’une des grandes ironies de l’«action militaire» actuelle de l’OTAN, c’est que justement, rien n’est perdu pour autant. Au contraire, l’intervention en Libye représente la meilleure vitrine commerciale que les exportateurs d’armes pouvaient rêver, offrant à leurs modèles une publicité gratuite à destination de tout acheteur potentiel du reste du monde. Un Air Show de luxe. Les autres régimes arabes, par exemple, sont aux premières loges pour admirer les vertus anti-insurrectionnistes de l’arsenal de pointe des puissances déployées, et n’ont plus qu’à demander le catalogue. Autre avantage de cette «guerre»: elle permet le renouvellement d’équipements anciens. Les Etats-Unis ont envoyé en Libye les 100 Tomahawk qui devaient être détruits par décret en juin prochain, et la France a utilisé ses Rafale excédentaires en échange d’une alliance avec les insurgés dont elle espère de futurs juteux contrats d’armement pour 7?milliards d’euros. Aussi, l’ironie de la situation a-t-elle voulu que, pour abattre les défenses aériennes de Kadhafi, les puissances occidentales comme la France et l’Italie utilisent les mêmes avions qu’elles présentaient encore il y a quelques mois sur le marché libyen. Les Rafale comme ceux promus à Tripoli fin 2009 se sont superbement déployés lors des premières missions de l’alliance occidentale pour survoler le ciel libyen. Une de leurs cibles n’était autre que des avions Mirage français appartenant à l’armée libyenne, que Paris avait récemment accepté de réparer dans le cadre de son service après-vente. L’opération de l’OTAN est aussi le prétexte pour la démo en temps réel d’un nouveau fournisseur qui concurrence la France: Eurofighter et son Typhoon. Ce consortium britannique, allemand, italien et espagnol, auquel on souhaite beaucoup de succès a tenté – en vain, pour l’instant – de voler la vedette au Rafale de Dassault, qui pour sa part avait passé son test commercial «live» à la faveur de la guerre d’Afghanistan en 2007. Pour ces équipementiers, rien de tel qu’un déploiement en situation réelle pour promouvoir leurs produits.

Un consortium, non une coalition

Nicolas Sarkozy, devenu le champion des ventes d’armes, pourra déclarer, lors de ses tournées marketing «(…) et voici ce que nos Rafale ont pu réaliser en Libye: neutraliser très rapidement des chars rebelles (…)». Y a-t-il meilleur «sales pitch» pour la prochaine visite officielle du président français au très convoité Brésil? A cette aune, l’intervention en Libye aura surtout été la plus belle opération marketing depuis la guerre en Irak pour Dassault, Eurofighter, Lockheed Martin, Boeing ou encore le suédois Saab. L’année 2011 s’annonce lucrative pour le marché des avions de combat, évalué à 60?milliards de dollars. Et les affaires se concluent. L’Inde, le Brésil, le Danemark, la Grèce, l’Arabie saoudite, les Emirats, Oman et le Koweït ont déjà passé commande pour des modèles exposés dans l’air libyen. Beau résultat pour une coalition en réalité composée de seulement 12 membres de l’OTAN sur 28, menés par un consortium américano-anglo-français très commercial, peu concerné par la protection des civils, et peu représentatif de la «communauté internationale».

http://www.bilan.ch/lapart%C3%A9/tuer-pour-du-marketing

Crédit photo:illustration: imagezoo/corbis

Par Eva R-sistons – Publié dans : Capitalisme, danger

La cire et la mèche

T’est belle comme une orange dans un ciel, un soir  d’été.
Quand elle se couche au bord du bout de la Terre
Comme une bougie ronde, un lampion de la Vie
Tu t’allonges et je  t’attends…
Je m’allonge et tu  m’attends…
Qu’arrive enfin la nuit
Comme pour se voir en photo
Dans une chambre noire
 
 

  

À chaque bout d’avant et d’hier …
À chaque monde sans montres
J’ai des anges pleins les doigts
Des guides pour habiter nos « toi »
 
 
Je t’aime pour ton vert et ton amour des chiens frileux
 Les perdus au bord des rues, les frisons tremblés
 Rongeant  ta beauté, d’un œil mouillé
 
 
Un jour j’aurai l’oeil d’un amant, d’un gueux
Pour te voir au coucher, orangée dans le ciel
La nuit est un lit qui lie les bougies
La cire et la mèche, pour retrouver nos feux
 
 
© Gaëtan Pelletier

Nicole et moi…

La vie est compliquée…

De plus en plus compliquée. C’est pas drôle d’avoir une seule tête pour embrasser tous les problèmes de la planète.

Toutes les institutions financières veulent vous vendre de l’avenir. Pour l’avenir, on dirait qu’il rétrécit à mesure qu’avance l’Histoire. Avant, on avait des avenirs de 50 ans. Maintenant on en a de 5 ans.

Tout va vite.

Vous pensez que les guerres tuent des gens? Oui, il y a des cadavres partout… Mais ce qu’on tue, avant tout, c’est notre quotidien.

C’est pour ça que j’aimais les romans de  Simenon.  On y parlait du quotidien, des petites choses de la vie, des petites gens.

« À la gare de Poitiers, où elle avait changé de train, elle n’avait pas pu résister. (…) Il faisait vraiment chaud. On était en août et l’express qui l’avait amenée de Paris était bondé de gens qui partaient en vacances. Furtivement, fouillant son sac pour y chercher de la monnaie, elle avait balbutié :
— Servez-m’en un autre. »

— Extrait de Tante Jeanne

Alors, je me suis dit que le plus grand crime contre l’humanité est celui du quotidien des petites gens.

Ils essaient tout simplement de régler leurs petits tracas.

Nous voilà à vouloir régler les grands tracas du monde.

Et qu’est-ce qui reste des grandes analyses? À quoi nous nourrissons-nous? Aux cadavres de la télé et des petites vidéos de You Tube?

Alors, on est des oiseaux noirs qui attendent qu’une souris se fasse écraser pour l’avaler un peu pourrie.

Carnassiers des neurones.

C’est le fleuron tampon de la « science ».

Mais l’art?

Il y a les trous du cul épinglés, le nez plus haut qu’un nimbus, qui vous chantent les théories de l’art.

Mais l’art n’est pas pour les théories. C’est pourquoi Simenon écrivait avec un crayon à mine – son roman en 13 jours – en plongeant les autres en lui et lui en les autres.

Le plus grand malheur, en vieillissant, est de tuer l’enfant en nous.

C’est sans doute pourquoi on aime revisiter son enfance.  C’est la madeleine de Proust de tout le monde. Non pas le temps retrouvé, mais l’éternité.

Née à Sully,  Pohénégamook en 1945,  Nicole Tardif dessine depuis toujours.  Autodidacte,  elle se perfectionnera plus tard dans les années 1980.   Elle privilégie le mouvement, les formes, la couleur et les personnages en s’inspirant de son vécu ou simplement de son quotidien, de son entourage et surtout des gens qu’elle côtoie pour réaliser ses oeuvres.  Elle favorise l’huile, l’aquarelle, l’acrylique et la sculpture.   Au cours des années, Nicole Tardif fait plusieurs expositions et reçoit des prix pour sa créativité et son originalité en développant sa propre technique.  Aujourd’hui, elle donne de la formation en atelier privé.   Ses oeuvres se trouvent auprès de collectionneurs privés. Nicole

On est tous deux nés là. Voisins, ou presque. Cousin, cousine.  On jouait ensemble à « papa » et à « maman » dans une maisonnette de bois fabriquée par son père. Et quand arrivait la récolte du potager de sa mère, on allait croquer des petits légumes frais, le ciel tout chaut et tout bleu.

Puis elle a grandi.

Elle ne s’en souvient peut-être pas, mais moi, oui. Elle m’a appris à embrasser.

Elle avait déjà les lèvres aquarelles…

Elle me parlait des garçons.

Nous avons été séparés pendant au moins trente ans.

Comme dans les romans de Simenon, elle a fait sa vie, s’est marié, a eu des amours et en a encore.

Mais à travers tout ça, l’art.

Qu’est-ce que l’art apporte à  la Vie? Les « grands » attendent toujours qu’elle apporte quelque chose à l’Humanité.

Mais j’aime l’art bien simple qui apporte quelque chose à soi. C’est déjà apporter quelque chose à l’Humanité.

C’est le luxe des luxes. Pendant qu’on tue avec de grands projets « mondiaux ».

Sculpter, écrire, peindre… Voire tricoter.

L’art est de ne rien attendre de grand. C’est attendre tout simplement qu’en créant la grandeur s’installe en nous.

Il y a une grave erreur dans la conception de l’art : on ne juge pas l’art, c’est l’art qui nous juge. Mais toujours de façon subtile que nous ne le « comprenons » pas toujours.

Peut-être recherche-t-il la beauté qu’on s’acharne tellement à tuer en nous?

L’art, c’est un peu Dieu : la poule et  l’œuf. Le mystère….

 

 

Rapport du Sénat sur le krach de Wall Street : La criminalisation de la classe dirigeante américaine

par Barry Grey

Mercredi dernier, le sous-comité permanent sur les enquêtes du Sénat américain a rendu public un volumineux rapport sur le krach de Wall Street de 2008 qui documente combien la fraude et la criminalité sont répandues au sein de tout le système financier et de ses relations avec le gouvernement.

Le rapport de 650 pages est le résultat d’une enquête qui s’est déroulée sur deux ans et qui comprend 150 entrevues et dépositions ainsi que l’examen de courriels et documents internes de grandes banques, d’organismes de réglementation gouvernementaux et d’agences de notation. Le rapport, intitulé « Wall Street et la crise financière : Analyse d’un effondrement financier », établit que le krach financier et la récession qui a suivi étaient le résultat de fraude et d’escroquerie systémiques de la part des prêteurs hypothécaires et des banques, de connivence avec les sociétés de notation et avec la complicité du gouvernement et de ses organismes de réglementation des banques.

Le World Socialist Web Site analysera en détail le contenu de cet important document dans les prochains jours. Sa portée fondamentale est cependant déjà claire. D’après le résumé du rapport, « L’enquête a découvert que la crise n’était pas un désastre naturel, mais le résultat de produits financiers complexe, à haut risque; de conflits d’intérêts maintenus secrets; et du fait que les organismes de contrôle, les agences de notation et le marché lui-même n’aient pas freiné les débordements de Wall Street. »

Lors d’une conférence de presse mercredi, et dans d’autres entrevues par la suite, le sénateur Carl Levin (démocrate du Michigan), président du sous-comité, a été encore plus explicite. « En se basant sur des courriels, des notes de service et d’autres documents internes », a-t-il dit, « ce rapport montre les dessous d’un assaut économique qui a fait perdre à des millions d’Américains leur emploi et leur maison, et qui a ruiné des investisseurs, des entreprises et des marchés de qualité. Des prêts à haut risque, le manque de supervision, des notations financières gonflées et des firmes de Wall Street impliquées dans d’immenses conflits d’intérêts ont contaminé le système financier des États-Unis avec des hypothèques toxiques et ont miné la confiance du public dans les marchés américains. »

« En utilisant les mots mêmes que l’on trouve dans les documents que le sous-comité avaient exigés pour son enquête, le rapport montre comment des sociétés financières ont délibérément profité de leurs clients et investisseurs, comment des agences de notation ont donné la cote AAA à de titres à haut risque, et comment les organismes de contrôle n’ont rien fait plutôt que de mettre un frein aux pratiques risquées et douteuses partout autour d’eux. Des conflits d’intérêts endémiques sont au coeur de cette sordide histoire. »

Levin a ensuite ajouté que l’enquête avait trouvé « un désordre financier où régnaient la cupidité, les conflits d’intérêts et les méfaits ». Il a dit au New York Times : « Hors de tout doute, ces institutions ont trompé leurs clients et trompé le public, et les organismes de contrôle et les agences de notation,qui étaient en situation de conflit d’intérêts, en sont complices. »

Le rapport est divisé en quatre sections, chacune se concentrant sur un élément particulier du réseau de fraude et d’abus : les prêteurs hypothécaires, les organismes de contrôle, les agences de notation et les banques d’investissement de Wall Street. La première section traite du cas typique de Washington Mutual (WaMu) en détaillant les pratiques prédatrices et trompeuses d’octroi de prêts, de comptabilité et de communication de l’information financière qui ont mené, suite à l’implosion du marché hypothécaire des subprimes, à l’effondrement de la banque et la reprise par JPMorgan Chase en septembre 2008.

La seconde section étudie le rôle corrompu de l’organe fédéral de l’Office of Thrift Supervision (OTS), qui a supervisé trois des plus grands échecs financiers de l’histoire des États-Unis : Washington Mutual, IndyMac et Countrywide Financial. Le rapport affirme que, « sur une période de cinq ans, de 2004 à 2008, OTS a souligné plus de 500 faiblesses importantes chez WaMu, mais n’a rien fait pour forcer la banque à améliorer ses pratiques d’octroi de prêts et a même entravé la supervision de la banque par un autre organisme de contrôle, la FDIC ».

La troisième section documente le système par lequel les agences de notation Moody’s et Standard & Poor’s ont attribué des cotes de crédit supérieures aux obligations adossées à des actifs (CDO) et à d’autres titres complexes liés à des subprimes et à d’autres prêts hypothécaires toxiques, ce qui permet aux banques de faire des milliards de dollars en faisant passer ces valeurs mobilières pourries pour des placements de catégorie supérieure. En retour, les agences de notation ont engrangé des bénéfices énormes pour leurs services.

Comme le rapport l’indique : « Les agences de notation ont été payées par les entreprises de Wall Street qui ont demandé leur cotation et ont profité des produits financiers cotés… Les agences de notation ont assoupli leurs normes alors que chacune faisait compétition pour fournir la cote la plus favorable pour gagner une plus grande part des entreprises et du marché. Le résultat a été une course vers le bas ».

La dernière section examine la fraude et la tromperie perpétrées par les grandes banques d’investissement qui ont profité d’abord de l’inflation du marché immobilier américain, puis de son implosion ensuite. Elle prend comme exemples Goldman Sachs et la Deutsche Bank. Goldman a commencé à miser fortement en 2007 que le marché immobilier s’effondrerait, vendant sous différentes formes des obligations adossées à des actifs liées à des prêts hypothécaires à haut risque même si elle pariait secrètement que la valeur de ces mêmes titres allait être en chute libre.

Le rapport cite des courriels par le plus gros opérateur mondial de CDO de la Deutsche Bank, Gregg Lippman, qualifiant les titres hypothécaires à risque mis sur le marché par la banque de « merde » et de « goinfres », et les opérations de la banque de « machine à CDO », qu’il désigne comme une « chaîne de Ponzi ».

Le document souligne le rôle central des grandes banques de Wall Street qui ont répandu la fraude, en déclarant: « Les banques d’investissement ont été la force motrice derrière les produits de financement structurés qui ont fourni un flux régulier de financement aux bailleurs de fonds se développant en des prêts à haut risque et de mauvaise qualité et qui augmentaient le risque dans tout le système financier américain. Les banques d’investissement qui ont fabriqué, vendu et échangé des prêts hypothécaires liés à des produits financiers structurés, et qui en ont profité, ont été une cause majeure de la crise financière ».

Le portrait général en est un de criminalité de la part de l’établissement financier dans son ensemble qui, avec l’aide de tous les paliers de gouvernement en tant que co-conspirateur, ont systématiquement pillé l’économie afin de continuer à s’enrichir. Le résultat est un drame social pour des dizaines de millions de personnes aux États-Unis et de plusieurs millions dans le monde entier. Et pourtant, le résultat de ce crime historique est que les banquiers et les spéculateurs sont plus riches et plus puissants que jamais.

Pas un seul des cadres supérieurs d’une grande banque des États-Unis, d’un fonds de couverture, d’une entreprise hypothécaire ou d’une compagnie d’assurance n’a été mis en prison. Aucun d’eux n’a même été poursuivi.

Tout porte à croire qu’aucun ne sera accusé criminellement dans le futur. Comme pour le rapport semblable accablant sorti en janvier par la Commission d’enquête de la crise financière américaine, le rapport du Sénat a été en grande partie enterré par les médias de masse. Il a été brièvement rapporté dans les pages intérieures de certains des principaux journaux et à peine mentionné par les réseaux de télé, pour ensuite être abandonné.

Un jour après la publication du rapport du Sénat, le New York Times a publié un long article concernant l’absence de poursuite judiciaire contre les criminels de Wall Street. Il raconte la tenue d’une réunion privée entre l’ancien président de la banque de la réserve fédérale de New York (qui est maintenant le secrétaire au Trésor d’Obama), Timothy Geithner, et l’ancien ministre de la Justice de New York, Andrew Cuomo, en octobre 2008, où Geithner avait fortement encouragé Cuomo à faire marche arrière sur les enquêtes des banques et des agences de notations.

L’article fait le contraste entre l’absence d’accusations criminelles contre les banquiers aujourd’hui et ce qui avait suivi la débâcle des prêts et des épargnes à la fin des années 1980, lorsque des équipes spéciales du gouvernement avaient déféré 1100 cas à la Couronne et plus de 800 responsables des banques avaient été emprisonnés. Il note le déclin important des renvois, par les régulateurs des banques, au FBI, de 1837 cas en 1995 à 75 en 2006. Lors des quatre années suivantes, à l’apogée de la crise financière, une moyenne de seulement 72 responsables des banques par année a été la cible de poursuites criminelles.

L’OTS n’a pas déféré un seul cas au département de la Justice depuis 2000 et le Bureau du contrôleur de la monnaie, un groupe du département du Trésor, a déféré seulement un cas dans la dernière décennie.

Comment cela est-il possible? Pourquoi le PDG de Goldman, Lloyd Blankfein, le PDG de JPMorgan, Jamie Dimon, l’ancien PDG de Washington Mutual, Kerry Killinger, ainsi que le secrétaire au Trésor Geithner et son prédécesseur Henry Paulson (anciennement le PDG de  Goldman), ne sont pas en prison?

De tels manipulateurs financiers sont protégés alors que les travailleurs sont privés d’emplois, de salaires, de maisons et de services sociaux essentiels afin de payer pour les dettes engendrées par le transfert de trillions de dollars en fonds publics vers les banques. La résistance collective à cette attaque est en train d’être criminalisée par des lois antigrèves, qui imposent des amendes et des peines de prison pour les travailleurs qui entrent en lutte.

Une raison expliquant l’absence de poursuite judiciaire est le pouvoir des individus impliqués, qui exercent tous une immense influence sur les politiciens, les médias et le système judiciaire. Mais les causes sont plus larges que le statut de quelques individus, tout comme ce sordide état de choses n’émerge pas de la cupidité individuelle, mais plutôt d’une profonde crise de tout le système.

La criminalisation de la classe dirigeante américaine est le résultat de plus de trois décennies durant lesquelles l’accumulation de richesse par l’élite financière et patronale est devenue de plus en plus séparée de toute la production. Dans sa quête du profit, la classe dirigeante a démantelé de larges sections de l’industrie et s’est tournée résolument vers la manipulation et la spéculation financière.

L’ascendance des sections les plus parasitaires de la classe capitaliste a été accompagnée par un déclin marqué du niveau de vie de la classe ouvrière. Les sections les plus riches et les plus puissantes ont acquis une quantité stupéfiante de richesses en pillant la société.

La classe dirigeante elle-même sent que de poursuivre l’une ou l’autre des personnalités les plus en vue qui ont escroqué le peuple américain (et toute l’humanité) exposerait rapidement tout le système. C’est juger le système capitaliste lui-même dont il serait question.

Les vingt-quatre lucioles

Saint-Pascal, Kamouraska. Vue sur le fleuve…

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Je grignote les heures et  la vie. Pour ne rien manquer…Parfois a pleine dents, quelquefois à  grandes lippées, comme lorsqu’en appétit,  la faim ne trouvait pas la bouche assez grande….Ici, le repas est le temps…On craint toujours qu’il n’y ait rien à bouffer après…

***

Je me suis levé du bon pied ce matin-là, le deuxième. Je n’avais pas le choix, je n’en avais que deux. Entre deux pieds, il faut choisir le moindre…. Étant donné que  les oiseaux chantaient comme des  réveille-matin, je ne me suis pas plaint. C’est mieux qu’une sonnerie, ou que ce  camion teigneux qui fait sa moisson de vidanges à chaque jeudi, vers cinq ou six heures… Le coq du clocher n’a pas encore ouvert la bouche. Même le curé est endormi.

J’ai déjeuné et je me suis rasé : le miroir était picoté  de barbe. Un œil dans le jour, un autre dans la nuit. La nuit est une raclée. On ne sait pas avec qui on s’est battu, mais on a perdu. Le matin, on a tous un peu l’air d’une peinture de Picasso… Ou une ébauche…

Puis j’ai mis mon chapeau vert pour me jeter ensuite à quatre patte dans la terre. Tout ¸a pour essayer  de purger  le petit potager des mauvaise herbes. Les mauvaises herbes c’est comme la vie : plus il en pousse, plus le jardin pousse. Je me suis dit que cette année nous aurions un bonne récolte.

Un oiseau se pose sur une branche ballante… Il oscille au vent. Des insectes courent ça et là. Des fourmis, surtout. Tout bouge, tout ce qui existe cherche mes yeux, mes oreilles, mon nez. Après une nuit, c’est comme après un semblant de mort : tout nous semble neuf.

Ne rien faire de trop productif. C’est le but… S’il en est un.

Je me rends comptes, là, à quatre pattes, que j’essaie d’éteindre les cadrans. J’ai enlevé toutes les piles. Plus de boulot, plus de grandes ……??????? Du moins j’essaie…  Le ciel, lui aussi, est comme la vie : il a ses nuages noirs menaçants, ses trouées bleues, ses rayons qui balaient les étendues vertes, les clôtures, les pavés noirs d’asphalte.

Je me demandais, avant, pourquoi je faisais tout cela. Toutes ces cérémonies où le seul candélabre est un soleil qui me brûle. En même temps qu’il me fait vivre… Je sais maintenant… Je cherche à rétrécir le temps comme pour l’emboîter avant d’aller en boîte… L’étirer comme on étire un ruban de film de deux heures en regardant tous les détails des images. Attentif. Attentif en même temps que déchiré. Déchiré par l’impossibilité de cette réalisation et du cumul des frustrations qui en découlent. Je me rends compte que mon jardin, mon terrain, c’est la vie : avec ses fleurs annuelles côtoyant les poireaux qu’on peut laisser passer l’hiver, qui dorment sous la neige et renaissent au printemps. Les annuelles, elles, si belles, elles, ne durent que quelques jours… On dirait les amours qui se sont faites couleurs. Rien que pour vous montrer que la passion n’est qu’une luciole un soir de juillet.

Je vais retourner à la pêche. Longer la rivière, être une bouffe à mouches… Mais heureux de l’entendre chuinter, bruisser, ou bien hurler dans ses chutes d’eau. Je regarderai les torrents en vrille, les trous ombrées où se cachent les truites. Je serai seul à parler, comme un fou, comme s’il me manquait quelqu’un pour m’accompagner, mais que j’étais seul dans l’univers. Un vingtroisième…  Des reflets danseront. Mes yeux danseront avec eux.

Ce qui m’amène à penser à mes vers qui dorment dans la cave. Je leur râpe des carottes pour les nourrir. Ils sont vivaces… Rougeoyants… Comment ont-ils pu attraper un  coup de soleil enfouis dans ce sol vaseux?

Midi.

Douche.

Sieste. Qui finit par les amours. On se couche en humains, on se réveille en lapins…

Mon amour est une horloge, et je suis son aiguille…

Midi ou minuit, c’est pareil…

19h00

Visite à ma mère. On parle de l’amour, de la mort, de la guerre… Et de cet oncle enivré, emmené à l’hôpital dans un état comateux, et qui, en transport dans l’ambulance, se fait peinturlurer les ongles et dessiner du rouge à lèvre… La vie est une série de tableaux… Un peu comme au cinéma… 24 images par seconde… Mais on ne les voit pas. Tout bouge. Illusion. Le problème c’est de le savoir. De savoir comment tout cela fonctionne. Le soleil, lui, passe trente fois par mois. C’est aussi une illusion. Et c’est tant mieux pour ceux qui ne le savent pas. Les amérindiens comptaient le temps en lunes, je crois… Rien que pour se guider un peu sur ce qui pousse et qui meurt.

Le soir venu, on a regardé le film «Les heures»… J’y ai vécu trois femmes dans des amours compliqués et des incompréhensions indicibles… Des déchirements… Ceux du temps… Ceux des amours…. Et au moment où Virginia Woolf plonge dans la rivière pour se noyer, je me dis « À quoi bon?»…

Je suis dans une rivière où les reflets de la lumière passent  par des trous sombres, des vrilles excitantes, des moments calmes. Et tout alentour, des moustiques. Comme à la pêche…

Je pêche de l’éternité dans une rivière de temps… J’apprends à nager hors de l’eau…

Et mon je n’est qu’une luciole du NOUS… Mais la luciole est à la fois tout…

24 lucioles pourraient donner l’illusion que le ciel, un beau soir, est un jour… Et pour toujours…

12 mai 2004

Gaëtan Pelletier

Fukushima: informations et désinformation

Par François Marginean

Tel qu’annoncé la semaine passée par le Japon, Fukushima a été classé au niveau 7, le plus haut échelon de l’échelle en terme de gravité des accidents nucléaires civils. Les gens qui suivaient la situation de proche en étaient déjà conscients depuis des semaines, mais il aura fallu un mois aux autorités japonaises pour révéler au public ce qu’il savait depuis un mois.

En effet, les autorités japonaises ont été contraintes d’expliquer pourquoi il leur a fallu un mois pour rendre public les rejets à grande échelle de matières radioactives à la mi-mars, provenant de la centrale nucléaire de Fukushima. Lorsque le gouvernement a annoncé le 12 avril qu’il avait relevé le niveau de la gravité de l’accident dans le complexe nucléaire de Fukushima Daiichi à 7, le pire à l’échelle internationale, le Japon a fondé cette décision en grande partie sur des modèles informatiques montrant les lourdes émissions d’iode radioactif et le césium entre le 14 et le 16 mars, peu de temps après le séisme d’une magnitude de 9,0 et du tsunami qui a rendu les systèmes refroidissement d’urgence de l’usine inopérants. Ce retard de près d’un mois avant de reconnaitre publiquement l’importance de ces émissions est un nouvel exemple de données et d’analyses portant à confusion, ce qui a mis les autorités sur la défensive quant à savoir si elles ont retardé ou bloqué la diffusion de l’information pour ne pas alarmer le public. Seiji Shiroya, un commissaire de la Commission de la sûreté nucléaire du Japon, un groupe indépendant qui supervise l’industrie nucléaire du pays, a suggéré une raison d’ordre public pour avoir gardé le silence. « Certains étrangers ont fui le pays même s’il semblait y avoir que peu de risque, dit-il. Si nous avions immédiatement décidé d’annoncer que la situation était de niveau 7, nous pourrions pu déclencher une réaction de panique». Les émissions de particules radioactives ont atteint un sommet après les explosions d’hydrogène dans trois des réacteurs de Fukushima. (Seattle Times/New York Times)

La majorité des Japonais ne font pas confiance à ce que leur gouvernement et Tepco leur racontent concernant la situation à Fukushima, et avec raison. D’autant plus que le gouvernement du Japon vient officiellement d’émettre une ordonnance aux sociétés de télécommunications ainsi qu’aux webmestres de censurer les rapports qui contredisent les communiqués de presse de l’État selon lesquels la catastrophe nucléaire de Fukushima est terminée. La nation a officiellement donné l’ordre aux sociétés de télécommunications et aux webmestres de supprimer le contenu des sites Internet qui contrent la position officielle du gouvernement que la catastrophe est sous contrôle et qu’il n’y a plus de menace provenant des radiations.

Le gouvernement affirme que les dommages causés par les tremblements de terre et par l’accident nucléaire sont amplifiés par les rumeurs irresponsables, et qu’ils doivent prendre des mesures pour le bien du public. L’équipe du projet a commencé à envoyer des « lettres de requête » à des organisations comme les compagnies de téléphone, fournisseurs d’accès à l’Internet, chaînes de télévision par câble, ainsi qu’à d’autres, exigeant d’eux qu’ils « prennent les mesures appropriées, basées sur les lignes directrices, en réponse à des informations illégales ». Les mesures comprennent d’effacer toutes les informations provenant de sites Internet que les autorités jugent nuisibles au moral et à l’ordre public. (Asia Pacific Journal)

La Commission de la sûreté nucléaire du Japon a publié seulement deux simulations par ordinateur des estimations de la dispersion de substances radioactives depuis l’accident nucléaire à la centrale de Fukushima Daiichi, alors que plus de 2000 d’entre elles ont été réalisées, selon les déclarations de sources proches de ce dossier.

The Christian Science Monitor notait récemment que Iouli Andreev, un spécialiste russe dans le domaine des accidents nucléaires, qui en tant que directeur de l’agence de nettoyage Soviet Spetsatom ayant contribué il y a 25 ans aux efforts pour nettoyer Tchernobyl, a également accusé l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) d’être trop près des entreprises. « Il ne s’agit que d’une fausse organisation parce que chaque organisation qui dépend de l’industrie nucléaire – et l’AIEA dépend de l’industrie nucléaire – ne peut pas fonctionner correctement. »

En fait, les gens de l’AIEA n’ont même pas eu le courage d’entrer sur les lieux de Fukushima pour se rendre compte de la situation et les grands patrons de Tepco se défilent sans cesse. À la fin de cette vidéo, on peut voir des images normalement dissimulées des braves travailleurs de Tepco qui sont envoyés à leur mort en différé, à bord d’un autobus, en route pour aller réparer les dégâts à Fukushima. Tout cela pendant que le grand patron de Tepco disparait en se plaignant de stress et d’être sous énorme pression, et que les gens de l’industrie de l’énergie nucléaire nous chantent qu’elle est propre et sécuritaire, comme ce fût le cas dernièrement encore, de la part du directeur de General Electric Jeffrey Immelt qui était en visite au Japon, suite à la déconfiture des réacteurs Mark-1 que GE a construits. Eux, ils engrangent des milliards de dollars en profits avec cette industrie nucléaire, mais lorsque ça tourne au vinaigre, ils ne vont jamais régler leurs désastres eux-mêmes. Bien sûr que non. Ils envoient de pauvres petits travailleurs qui ont un courage et une dignité qu’ils n’auront jamais. Des travailleurs ayant décidé de sacrifier leurs vies pour tenter d’éviter le pire. Pourquoi ne pas forcer ces patrons, ces gens du gouvernement et du lobby de l’industrie nucléaire aller constater les dégâts et les nettoyer eux-mêmes?

Et que dire de la dépendance de General Electric à l’égard des relations publiques pour couvrir leurs dégâts? De 1990 à 2005, General Electric a dépensé plus de $122 millions en relations publiques, lobbying et efforts juridiques « pour lutter contre les demandes de nettoyer trois sites contaminés aux biphényles polychlorés (BPC) » rapporte O’Dwyer’s. Les trois sites sont « une bande de 320 kilomètres de la rivière Hudson, Housatonic (Pittsfield, MA) et un centre de transformateurs (Rome, GA) ».

Bien que ce soit difficile à imaginer, Tepco avait prévu de construire deux réacteurs supplémentaires sur le site de la centrale de Fukushima Daiichi, les n° 7 et 8 et en avait fait la demande officielle les jours suivant le début de la crise le 11 mars 2011. Les réacteurs de la centrale devaient entrer en opération en 2016 et 2017. Le président Masataka Shimizu a annoncé lundi que la société avait annulé leur plan de construire deux nouveaux réacteurs à sa centrale de Fukushima Daiichi, dans le nord du Japon. Ce n’est que la première fois depuis le 11 mars que la compagnie reconnait qu’elle abandonnera définitivement son projet de construire de nouveaux réacteurs. Shimizu a déclaré dans son témoignage devant le Parlement qu’il serait difficile de justifier la poursuite du projet d’ajouter ces deux réacteurs suite au tremblement de terre et le tsunami qui ont frappé la centrale. Il a dit que Tepco présentera bientôt un nouveau plan au gouvernement, sans les nouvelles unités.

Lorsque c’est rendu que même Fox News accuse le gouvernement japonais d’agir de manière plus secrète que la CIA, c’est tout dire! Et cela se poursuit de plus belle: le Secrétaire général du gouvernement, Yukio Edano, a présenté ses excuses au public à propos des déclarations faites aux médias concernant les zones  autour de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi qui seraient inhabitables à long terme. Un conseiller du Cabinet, Kenichi Matsumoto, a déclaré aux journalistes hier que le Premier ministre a fait remarquer que des zones autour de la centrale nucléaire seraient inhabitables pendant une longue période. Plus tard, il est revenu sur ses commentaires et le Premier ministre a lui aussi nié avoir fait une telle déclaration. Mais les rapports ont mis en colère les dirigeants locaux, dont le gouverneur de Fukushima. Edano a déclaré qu’il est regrettable que les rapports aient suscité des inquiétudes pour les résidents ayant évacué la zone autour de la centrale nucléaire. (NHK)

C’est le langage orwellien: Kan déclare quelque chose qui est approximativement vrai, mais il est forcé de se rétracter!

Une chose semble assez claire pour certains, comme le géant bancaire Morgan Stanley, cependant: c’est que la situation au Japon est assez sérieuse pour partir de là, même si cela signifie de perdre beaucoup d’argent. Morgan Stanley a simplement décidé de plier bagage et de faire défaut sur la dette qu’il possédait pour un édifice situé à Tokyo. Morgan Stanley a remis les clés le 15 avril, sans tapage médiatique. Pourtant, il s’agit du plus important défaut de paiement de l’histoire du Japon: 3,3 milliards de dollars. Le bon sens nous dicte qu’ils savent quelque chose que nous ne savons pas, ou ils peuvent lire les signes. Tokyo reçoit une quantité importante de retombées nucléaires provenant de la fusion nucléaire de Fukushima. Ils ont décidé de quitter leurs investissements là-bas.

Mais pour le reste de la population, autant au Japon qu’ailleurs, une seule phrase résonne partout: « Il n’y a aucun risque pour la santé et la sécurité humaine ».

Ça va bien aller.

Le portrait de nos frissons

T’es mes lèvres
Et nous sommes nos baisers
Qui tressent des braises des eaux
Deux petits ruisseaux
Retrouvés

 

Je photographierais nos frissons
Pour en faire l’album de nos amours
J’ai des pétillements  autour du feu
À  refaire l’univers
Des étoiles de tes yeux

 

T’es mon cœur
Mon Big Bang créateur
Le solo tambour
Qui coure à tous les recours
Sans jamais s’essouffler

 

T’es ma vie
Le souffle de mes souffles
Comme le sang sans bon sens
T’es ma veine du temps…

 

Je ferais des chansons avec tes respirs
De  nos accords parfumés
La lumière alentour des corps
Nous valsent en chakras

 

En toi j’irais danser…

 

T’es ma lyre
Et nous sommes la musique
Délires
Que trop magiques

 

© Gaëtan Pelletier

Caniche

Nous voici au temps des caniches. Des petits chiens frisés au service de la finance. En laisse et dans l’errance. Sans terre pour semer, à amasser de l’argent, la grenaille et les restant de tables des cravatés brillants.

On fait le trottoir jusqu’au vote, trottinant, dévots, dévotes.

Pendant qu’en arrière plan les chiens de guerre vendent leurs rasoirs,

Cosa Nostra d’États…

Nous voilà des chiens de promenade, des chiens de pommade pour les malades dorés.

Laissons-nous faire…

Comme un bison, comme un castor, on n’est que la peau, comme une révolte de Bardot.

Pendant qu’ils engrangent en raclant nos terres, nos avoirs, nos verts, on est là, comme au dessus d’un nid de coucous, mangeant les graines et les envers de la nature, empoisonnés si lentement que la mort est un murmure.

On ne veut pas de nos vies.

On veut nos peaux .

On a nos âmes.

On est des crapauds.

Laissons-nous crever dans la peur, l’ignorance, la crasse comme une huile, les sables mouvants qui figent. Enlisés.

Enlistés.

Les chiens déterrent les os de nos  jardins et les compagnies le schiste de nos terrains.

Caniches et frisés, lardés, dans un lit de sueurs.

On jappe, on jappe, et on jappera, en pensant qu’entre. dans la maison.  un scélérat.

C’est le temps des caniches, le temps où on se tue à trouver des niches.

On nous nourrit de cellulaires, d’écrans géants, de macaronis empoisonnés, de boîtes de conserve, de surgelés.

On lance un IPod et les chiens s’en saisissent.

Comme un os aux odeurs savantes.

Jappe d’un X.

Petit caniche qui niche.

Pavlov dénudé, crêté.

Canin, aux noces de Cana

Da…

© Gaëtan Pelletier

Voilà…

 
J’attends le printemps  et les fleurs de tes yeux
Plongés au fond des miens, au jardin bien heureux  
Le dégel de nos mains, jusqu’au ciel des ciels
Des anges nous laminant de leurs  ailes


 

Voilà mes frémissements
Voilà mes cadeaux d’or, sans argent
Voilà les étoiles qui picotent  nos veilles  
Voilà le miel de ma bouche-abeille


 

J’attends l’été, de l’univers, ce jardin
Qu’il nous fasse un lit, un lit délit
Un matelas farniente, et moi réveille-matin
Du murmure « Je t’aime », d’un doux  câlin


 

Voilà les rideaux et les filets de lumière  
Voilà le vent de ta bouche, amenant les hier  
Voilà l’écrin des bijoux délivrés de nos soirs
Voilà enfin le temps enfermé dans un tiroir

   

© Gaëtan Pelletier

Dimitri Soudas, l’OGM de la politique

Ottawa — Un des membres du conseil d’administration du Port de Montréal soutient que lui et deux collègues ont fait l’objet de pressions politiques de la part de l’homme de confiance de Stephen Harper pour nommer au poste de président le candidat préféré du gouvernement conservateur. Hélène Buzetti, Le Devoir

Commençons par le commencement de la fin

Le chef du Bloc québécois accuse Stephen Harper et son directeur des communications, Dimitri Soudas, d’avoir travaillé avec l’entrepreneur Tony Accurso pour faire nommer Robert Abdallah au poste de PDG du port de Montréal.

C’est le début…

Gilles Duceppe envoie sur You Tube 3 ou 4 enregistrements que vous pourrez écouter à la suite de l’article.  La Presse a également publié des textes des conversations. M. Harper défend son « responsable » … Qui lui également nie totalement ces allégations:

Questionné de près par les journalistes jeudi matin, le chef conservateur Stephen Harper a pour sa part nié en bloc toutes accusations d’ingérence dans ce dossier et il a ajouté que ces allégations étaient tout à fait fausses.

Réagissant à cette controverse, le directeur des communications de Stephen Harper, Dimitri Soudas a lui aussi rejeté toutes ces allégations et assuré que le bureau du premier ministre Harper était totalement étanche à toute forme d’influence extérieure.

Interrogé sur le contenu de l’enregistrement cité par Gilles Duceppe, Dimitri Soudas a répondu qu’il s’agit d’une conversation privée et que dans de tels cas les gens peuvent déclarer ce qu’ils veulent, mais cela ne signifie pas que ce soit vrai pour autant.

Selon M. Soudas, les choses sont « claires comme le cristal » au bureau du premier ministre et personne n’y exerce ce genre d’influence.

Radio-Canada

Le cristal charbonneux de M. Soudas

Le problème de M. Soudas est qu’il n’est non seulement lié au sénateur Léo Housakos, mais que M. Housakos semble lié à un certain Tony Accurso. Encore là, le Canada est un tout petit pays… Mais il faut jeter un œil sur l’œuvre de Dimitri Soudas, son passé, pour juger celui qui prétend que ce ne sont que «  bouette de fin de campagne ».

Voici un petit portrait tracé par une journaliste de la Presse, soulignant la méthode Soudas, ainsi que les rapports de celui-ci avec les journalistes.

Faites-moi un dessin…

Que pensent les journalistes de la méthode « coffre-fort » de M. Soudas?

Chez les journalistes, Dimitri Soudas est presque universellement haï. Il faut dire que les conservateurs, à leur arrivée au pouvoir, ont changé les règles du jeu pour la presse parlementaire. Les journalistes ne sont plus informés de l’heure et du lieu des réunions du cabinet. Du coup, «il y a certains ministres qu’on ne voit plus jamais», souligne Hélène Buzzetti, du Devoir, présidente de la tribune de la presse à Ottawa. Et, surtout, l’équipe des communications de Harper a imposé dès le départ aux scribes une pratique qu’ils abhorrent. Pour poser une question en conférence de presse, occasion devenue rarissime, ils doivent s’inscrire sur une liste. C’est Dimitri Soudas qui choisit quel journaliste pourra poser sa question. Officiellement, personne n’est mis à l’index. Dans les faits, certains membres de la tribune n’ont pas eu de question depuis des années. «Le problème avec cette liste, c’est la possibilité que ça lui donne de faire du favoritisme», dit Hélène Buzzetti.

Le nouveau directeur des communications est décrit comme un être soupe au lait, rancunier, caustique, tant par les journalistes que par des acteurs du monde politique. «Mais pourquoi vous vous intéressez à lui?» s’exclame spontanément une personnalité associée aux conservateurs. «C’est un harceleur. Tu dis quelque chose qu’il n’aime pas, il ne te lâche plus. Il t’inonde de cochonneries», dit un journaliste.

Un matin de décembre 2008, Vincent Marissal, chroniqueur politique à La Presse, donne une entrevue à la radio dans laquelle il critique les conservateurs. Avant même la fin de l’entretien, Soudas lui envoie un courriel agressif sur son BlackBerry. «As-tu fini avec ton spin bloquiste?» Marissal lui répond qu’il va garder ce courriel, question d’illustrer la technique Soudas dans une future chronique. «Trente secondes plus tard, il m’a appelé. Il était dans son auto et il hurlait.» Katia Gagnon, Cyberpresse

Le passé : consommer de vieilles nouvelles rancies

En 209, j’avais tenté de cerner  » la cerne autour du bain » conservateur, pour en savoir un peu plus sur cet univers serpentin de la politique. Je me suis retrouvé devant un étonnant Dimitri Soudas.

On oublie, hélas, les vieilles chroniques du temps passé. Nous sommes de grands consommateurs de quotidien, et nous oublions parfois de garder en mémoire les petits « scandales » qui piquent sans trop détruire . L’un enterrant l’autre… Mais si ceux-ci apparaissent « différents », on peut dire que la culture de la propagande du 21e siècle a fait bien des progrès. En fait, plus on en cultive, plus nous en mangeons, et plus nous en mangeons, moins nous voyons les fausses transformations. L’apparence finit par « avoir du goût.

Le duo Laurel et Hardy

Laurel et Hardy formèrent un couple comique du XXe siècle, un duo du cinéma américain de l’Entre-deux-guerres, réunissant Stan Laurel et Oliver Hardy et basé sur un rapport de force et de protection, souvent dans des bagarres ritualisées et polies (pas de critique sociale). Ils ont joué dans de nombreux films burlesques muets et parlants.

Les voici:

Depuis quelques jours, cette soirée fait des vagues sur la colline parlementaire à Ottawa, où les conservateurs doivent répondre à des allégations de conflit d’intérêts et de « trafic d’influence » puisque c’est en effet la firme BPR, dont Housakos est le président de la filiale TerrEau, qui a obtenu un gros contrat pour la réfection du pont Champlain.

Housakos a travaillé fort dès le début des années 2000 pour convaincre plusieurs communautés, dont la sienne, d’abandonner la tradition du vote libéral.

Sa proximité avec le gouvernement conservateur à Ottawa, qui distribue des milliards en ce moment au moyen des programmes d’infrastructures, lui conférerait aussi, toujours selon nos informateurs, un poids certain au Québec. Son cercle d’amis comprend plusieurs noms qui ont surgi ici et là dans l’actualité. Des amis que l’on retrouve ensuite souvent pas très loin de lui, que ce soit en politique ou dans les affaires.

En premier lieu, son ami d’enfance Dimitri Soudas, conseiller et porte-parole de Stephen Harper. Soudas et Housakos ont dû se défendre pendant l’hiver 2008 d’allégations d’ingérence politique en faveur de la firme Rosdev, du puissant homme d’affaires Michael Rosenberg, plutôt influent à Outremont. Léo Housakos, Rue Frontenac

Jeux de société

Si vous n’avez rien à faire, et que vous voulez vous amuser, nul besoin de vous acheter un jeu de société. Suffit de googler : tapez Soudas  BPR TerrEau, Housakos, GéniEAU, Dumont, Tremblay, Harper, sénateurs, Accurso, contrats, élections, collusion, etc.

Bref, créez votre « propre » monde à partir du cerne autour du bain… Vous arriverez aux tentacules d’un monde poli dont les ramifications vous feront oublier le cordon emmêlé de votre coupe-bordure.

La politique est tellement liée au monde des affaires dans un tortillage pestilentiel qu’il faut se boucher le nez pour jouer.

J’en ai pris un long comme ça…

Les partis (sic) de pêche…

La firme de génie-conseil BPR a payé au fil des ans des voyages de pêche à des élus de municipalités avec qui elle brasse des affaires. Des fonctionnaires du ministère des Affaires municipales ont également pris part à ces excursions de trois ou quatre jours toutes dépenses payées, a appris Le Devoir.

Il ne s’agit toutefois pas d’une pratique isolée. Selon les informations recueillies par Le Devoir, des dirigeants de la firme d’ingénierie Dessau invitent régulièrement à la chasse et à la pêche des clients potentiels ou déjà établis au camp appartenant au club privé Mazana, dans les Laurentides. Chez Dessau, on affirme que la firme n’est pas membre de ce club privé bien que «probablement» elle le connaisse. Dessau n’avait aucun commentaire à faire quant à la possibilité que des dirigeants de la firme puissent en être membres puisqu’il s’agit «d’adhésions personnelles».

Chez BPR, interrogée à trois reprises sur ces voyages, on a refusé de faire quelque commentaire que ce soit après avoir reconnu toutefois que l’entreprise possède bien un camp de pêche. Celui-ci est situé sur les bords du lac Wilkin, à environ 50 kilomètres au nord-est de La Tuque, dans la réserve faunique des Laurentides.

Des maires et des conseillers municipaux de différentes municipalités de la région de Charlevoix ont participé à des voyages de pêche à la fin des années 1990 et au début des années 2000 à l’invitation de BPR. À la même époque, d’importants contrats d’assainissement des eaux (égout) étaient projetés dans la région. Ont suivi des contrats concernant l’eau potable, dont une usine de filtration à Saint-Irénée conçue par BPR.

«De beaux voyages» Kathleen Lévesque, Le Devoir ( Disposaglelogins)

L’avenir

Monsieur Soudas a un bel avenir. Et tout le talent qu’il faut…

À 13 ans , il posait des pancartes pour les libéraux.

De la graine qui pousse vite… Et qui se transforme…