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Amérique : Le pays de l’illusion – par Chris Hedges

Source : Truthdig, Chris Hedges

Si ce qui se passe dans les salles d’audience du pays pour les pauvres gens de couleur est la justice, ce qui se passe au Sénat est un procès. Si les débâcles sanglantes et les bourbiers sans fin du Moyen-Orient sont des victoires dans la guerre contre le terrorisme, notre armée est la plus grande du monde. Si la surveillance gouvernementale généralisée du public, la révocation des droits de la défense et le fait d’avoir la plus grande population carcérale du monde sont des libertés, nous sommes le pays des hommes libres. Si le président, un escroc inepte, vulgaire et corrompu, est le leader du monde libre, nous sommes un phare pour la démocratie et nos ennemis nous haïssent pour nos valeurs. Si Jésus est venu pour nous rendre riches, pour bénir l’anéantissement des musulmans par notre machine de guerre et pour condamner l’homosexualité et l’avortement, nous sommes une nation chrétienne. Si la formalisation d’un État d’apartheid en Israël est un plan de paix, nous sommes un médiateur international honnête. Si une méritocratie signifie que trois hommes américains ont plus de richesses que les 50 % de la population américaine les plus pauvres, nous sommes la terre des opportunités. Si la torture des victimes d’enlèvement dans les sites clandestins et l’arrachage d’enfants des bras de leurs parents et leur détention dans des entrepôts fétides et surpeuplés, ainsi que le meurtre de citoyens non armés par la police militarisée dans les rues de nos communautés urbaines, sont l’État de droit, nous sommes un exemple de droits de l’homme.

La rhétorique que nous utilisons pour nous décrire est tellement déconnectée de la réalité qu’elle a induit une schizophrénie collective. L’Amérique, telle qu’elle est discutée dans les forums publics par les politiciens, les universitaires et les médias, est un fantasme, un monde « disneyfié » de faux-semblants. Plus la situation s’aggrave, plus on se replie sur des illusions. Plus longtemps nous ne nommerons pas et n’affronterons pas notre déchéance physique et morale, plus les démagogues qui colportent les illusions et les fantasmes se renforceront. Ceux qui reconnaissent la vérité – à commencer par le fait que nous ne sommes plus une démocratie – errent comme des fantômes en marge de la société, vilipendés comme des ennemis de l’espoir. La folie de l’espoir fonctionne comme un anesthésique. L’espoir que Donald Trump modérerait son extrémisme une fois qu’il serait en fonction, l’espoir que les « adultes dans la salle » géreraient la Maison-Blanche, l’espoir que le rapport Mueller verrait Trump disgracié, destitué et démis de ses fonctions, l’espoir que la destitution de Trump en décembre 2019 conduirait à sa condamnation et à son éviction du Sénat, l’espoir qu’il soit battu aux élections de novembre sont des sorties psychologiques de la crise – l’effondrement des institutions démocratiques, y compris la presse, et la corruption des lois, des politiques électorales et des normes par les entreprises qui ont autrefois rendu possible notre démocratie imparfaite.

Le fait d’embrasser l’auto-illusion collective marque les spasmes de mort de toutes les civilisations. Nous sommes en phase terminale. Nous ne savons plus qui nous sommes, ce que nous sommes devenus ni comment les gens de l’extérieur nous voient. Il est plus facile, à court terme, de se replier sur soi-même, de célébrer des vertus et des forces inexistantes et de se complaire dans la sentimentalité et un faux optimisme. Mais en fin de compte, ce repli, colporté par l’industrie de l’espoir, garantit non seulement le despotisme mais, compte tenu de l’urgence climatique, l’extinction.

« Le résultat d’une substitution constante et totale du mensonge à la vérité factuelle n’est pas que le mensonge sera désormais accepté comme la vérité et la vérité diffamée comme un mensonge, mais que le sens par lequel nous prenons nos repères dans le monde réel – et le camp de la vérité contre le mensonge fait partie des moyens mentaux pour atteindre cette fin – est détruit », a écrit Hannah Arendt à propos du totalitarisme.

Cette destruction, qui transcende les divisions politiques, nous amène à placer notre foi dans des systèmes, y compris le processus électoral, qui sont burlesques. Elle détourne notre énergie vers des débats inutiles et une activité politique stérile. Elle nous invite à placer notre foi en la survie de l’espèce humaine dans des élites dirigeantes qui ne feront rien pour arrêter l’écocide. Elle nous fait accepter des explications faciles pour notre situation, qu’il s’agisse de blâmer les Russes pour l’élection de Trump ou de blâmer les travailleurs sans papiers pour notre déclin économique. Nous vivons dans une culture inondée de mensonges, les plus dangereux étant ceux que nous nous disons à nous-mêmes.

Les mensonges sont émotionnellement réconfortants en période de désarroi, même lorsque nous savons qu’il s’agit de mensonges. Plus les choses empirent, plus nous avons envie d’entendre ces mensonges. Mais les cultures qui ne peuvent plus faire face à la réalité, qui ne peuvent pas distinguer le mensonge de la vérité, se replient sur ce que Sigmund Freud appelait les « screen memories » [souvenirs-écrans, NdT], la fusion des faits et de la fiction. Cette fusion détruit les mécanismes qui permettent de percer les auto-illusions. Les intellectuels, les artistes et les dissidents qui tentent de faire face à la réalité et mettent en garde contre l’auto-illusion sont ridiculisés, réduits au silence et diabolisés. Il existe, comme l’a noté Freud dans « Le Malaise dans la civilisation », des sociétés en détresse dont les difficultés « ne céderont devant aucune tentative de réforme ». Mais c’est une vérité trop dure à accepter pour la plupart des gens, surtout les Américains.

L’Amérique, fondée sur les horreurs de l’esclavage, du génocide et de l’exploitation violente de la classe ouvrière, est un pays défini par l’amnésie historique. Le récit historique populaire est une célébration des vertus fictives de la suprématie blanche. L’optimisme sans faille et le plaisir de se délecter des prétendues vertus nationales obscurcissent la vérité. La nuance, la complexité et l’ambiguïté morale, ainsi que l’acceptation de la responsabilité des holocaustes et des génocides perpétrés par les esclavagistes, les colons blancs et les capitalistes, n’ont jamais été à la hauteur du triomphalisme américain. « Les illusions de la force et de la santé éternelles, et de la bonté essentielle des gens – ce sont les illusions d’une nation, les mensonges de générations de mères de pionniers », a écrit F. Scott Fitzgerald.

Mais dans la décadence, ces illusions sont fatales. Les nations puissantes ont le luxe de s’imprégner du mythe, même si les décisions et les politiques basées sur ce mythe infligent des dommages et des souffrances considérables. Mais les nations dont les fondations sont en train de pourrir n’ont que peu de latitude. Les erreurs de calcul qu’elles font, basées sur des fantasmes, accélèrent leur mort.

Joseph Roth est l’un des rares écrivains allemands des années 1930 à avoir compris les conséquences de la montée du fascisme. Dans son essai « L’Autodafé de l’esprit », qui traitait du premier autodafé de livres par les nazis, il conseillait à ses collègues écrivains juifs d’accepter qu’ils avaient été vaincus : « Nous, qui combattions sur la ligne de front, sous la bannière de l’esprit européen, accomplissons le plus noble devoir du guerrier vaincu : concédons notre défaite. »

Roth savait que colporter de faux espoirs à une époque de mal absolu était immoral. Il ne se faisait pas d’illusions sur son propre manque de considération croissant. Il était sur la liste noire de la presse allemande, incapable de publier ses livres en Allemagne et dans son pays natal, l’Autriche, et plongé dans la misère et souvent le désespoir. Il était parfaitement conscient du fait que la plupart des gens, même ses compatriotes juifs, trouvaient plus facile de s’aveugler sur le mal radical, ne serait-ce que pour survivre, plutôt que de nommer et de défier une autorité malveillante et de risquer l’anéantissement.

« À quoi servent mes mots », demandait Roth, « contre les fusils, les haut-parleurs, les assassins, les ministres dérangés, les intervieweurs et les journalistes stupides qui interprètent la voix de cette tour de Babel, de toute façon brouillée, par les tambours de Nuremberg ? »

« Il vous apparaîtra clairement maintenant que nous nous dirigeons vers une grande catastrophe », écrivait Roth, après s’être exilé en France en 1933, à l’auteur Stefan Zweig à propos de la montée en puissance des nazis. « Les barbares ont pris le dessus. Ne vous y trompez pas. L’enfer règne ».

Mais Roth savait aussi que la résistance était une obligation morale, sinon pratique, en temps de mal radical. La défaite était peut-être certaine, mais la dignité et la détermination à vivre dans la vérité exigeaient une réponse. Nous sommes tenus de témoigner, même si une population qui s’illusionne ne veut pas entendre, même si cette vérité rend certaine notre propre marginalisation et peut-être notre disparition.

« Il faut écrire, même si l’on se rend compte que les mots imprimés ne peuvent plus rien améliorer », a expliqué Roth.

Cette bataille contre l’auto-illusion collective est un combat que je crains que nous ne puissions pas gagner. La société américaine est mortellement blessée. Sa corruption morale et physique est irréparable.

L’espoir, le véritable espoir, nomme l’amère réalité qui est devant nous. Mais il refuse de succomber, malgré la morosité, au désespoir. Il interpelle un univers indifférent par chaque acte accompli pour nommer, paralyser et détruire le pouvoir des entreprises. Il se moque de la défaite certaine. Que nous puissions réussir ou non est sans importance. Nous ne pouvons pas toujours choisir comment nous allons vivre. Mais nous pouvons choisir comment nous allons mourir. La victoire, c’est s’accrocher à notre autonomie morale. La victoire, c’est exiger, à n’importe quel prix, la justice. La victoire, c’est dire les vérités que les élites dirigeantes cherchent à faire taire. Une telle vie vaut la peine d’être vécue. Et en temps de malheur radical, ces vies – points de lumière ironiques, comme l’a écrit W.H. Auden – ne donnent pas seulement de l’espoir, mais aussi la puissance du sacré.

Source : Truthdig, Chris Hedges

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

U.S.A.: Rules of Black and White Checkers

Image: L’Atelier Canson 

Les règles du jeu…
Couleur de main…

Image

George Floyd

Photo de No Gods No Masters - activist t-shirts.

Le paradis à la fin de leurs jours

Drapeau

In Gold We Trust

Quand un soldat étasunien  meurt au combat et qu’il va au paradis, il est récompensé, en arrivant, de 72 automobiles flambant neuves, bref, vierges.

Gaëtan Pelletier

 

 

Le pape, Président des États-Unis

Tirer un missile de 70,000$ pour aller tuer quelques pauvres gens qui ne gagnent qu’un dollar par jour. Voilà les étasuniens qui se cherchent un nouveau président. Il n’y a rien de nouveau aux États-Unis. C’est le règnes de marchandeurs, violeurs de leur propre peuple. Le scénario ressemble étrangement à celui des années 30 en Allemagne. Tordre l’avoir du citoyen pour s’offrir une armée dont le budget est quasi équivalent à celui de toutes les armées du monde. 738 milliards de dollars. 

Il est difficile de qualifier de « budget » une telle somme. C’est une extorsion de citoyens qui vivent dans le plus énorme nombril de la Terre. Tuer au lieu de nourrir… Une tradition d’un pays qui depuis la dernière guerre mondiale n’a pas fait mieux pour son « économie » que de produire des armes. Vieillottes, elles s’en iront dans les cimetières, dont le plus grand est en Arizona. 
Dans la course présidentielle, on retrouvera un démocrate bien moins rutilant que le toupeté Mister Trompe. Non. Et peu importe qui sera élu car le caractère singulier et forgé de « l’américanisme » est bien plus difficile à défaire qu’on pourrait le croire. Au fil des dernières décennies la masse s’est pratiquement habituée à une propagande sournoise bien mastiqué au point de ne voir rien d’autre que leur ombilic désormais cicatrisé.
Peu importe ce qu’il adviendra de Trump qui chante chaque matin son chant du coq sur tweeter, la « culture » américaine est cicatrisée.
Alors, ne rêvons pas trop. Car même si on plaçait le pape François ( Jorge Mario Bergoglio) à la tête de ce pays il serait condamné à s’incruster dans cette chaufferie matérialiste qui brûle les anges pour en faire du compost de diables.

Gaëtan Pelletier
24 février 2020

Trump: l’homme qui mord

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Il n’est pas surprenant que le Président des États-Unis d’Amérique nous offre un chien en guise de héros. Ce cerveau gélatiné – mais de qui donc je parle- n’a que le mot qui lui vient en bouche… ou en gueule suite à l’assassinat d’ Abou Bakr al-Baghdadi  lui-même traité de chien. On en conviendra, le chef (sic) de l’armée des États-Unis a un vocabulaire étendu et élégant.

C’est le représentant du pays…

La démocratie étasunienne est fondée sur l’élitisme « blanche » qui règne depuis plusieurs décennies sous cette horde de barbare odieux qui fait honte à la race humaine.  Ce représentant de l’inhumanité n’a donc rien à faire que de se pavaner et discourir comme si la Terre était un bar ouvert?

Qu’apporte donc cette race cruelle au bonheur de l’humanité? Il semble qu’il faudra attendre le grand déluge de feu pour éteindre un climatosceptique dont la seule classe est…dirigeante. La Vie a été suffisamment intelligente pour transformer en poussière qui ce qui est vivant. Elle n’a pas pris de risques. On peut donc respirer un peu…

Pour le reste, ce pays, sans trop le savoir, est devenu un nazisme rose qui a  eut « l’intelligence » de parceller leurs crimes sur une période suffisamment longue pour que les peuples oublient ce qui se passe en ce moment et pour caviarder leur bilan dans l’histoire de l’humanité.

Gaëtan Pelletier

Avez-vous du plastique dans vos veines?

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Source de l’image: L’âge de faire 

C’est devenu …viral: il faut faire son « petit geste  » pour l’environnement. Voilà  des modes dans une mode: manger vegan, conduire électrique, éliminer les pailles de plastique, etc.

Tout ça pendant que ronronne les grandes machines à enfouir des sommes colossales …pour le profit. La Terre est maintenant bouffie de paniquées, toute remplie de gens qui sont prêts à changer le monde pour qu’il soit viable. Ça fait quarante ans au moins que nous en parlons. Ça fait depuis les années 70, avec le livre La bombe P qui sonnait l’alarme sur une population trop élevée en l’an 2000. Et ce serait 10 milliards en 2050. 10 milliards dont quelques riches qui continueront de vider les entrailles de la planète, les bois, appauvrir les terres, – du moins celles qui resteront – , et demander aux  petits de « faire leurs petits gestes » pour l’environnement. Il y aura plus d’avions dans le ciel que d’oiseaux.

La télévision est remplie de « parleux » qui parlent et qui parlent sans parler des problèmes réels dans lesquels nous sommes enlisés. Une voiture électrique est une voiture qui demande de l’asphalte, des métaux rares, et des défauts qui ne font pas toujours la voiture idéale dans les pays froids. On n’éteindra pas toutes les villes lumières de la planète pour « sauver la planète ». Pauvre petit homme dans le déni: la planète n’est pas à sauver, la planète doit se débarrasser d’une flopée  d’affairistes enragés.

Pas de viande rouge ou autre? Il faudra alors s’empiffrer de céréales et de grillons  sans vraiment savoir si  le vegan  n’avale pas les pesticides et les herbicides pour des rendements dits à 100%. On retrouve de plus en plus de sols contaminés par le lourd passé laissé pendant que les industries polluaient à qui mieux mieux, en toute liberté, laissant sur leur passages des souillures qui perdurent.

Il faut être naïf pour ne pas saisir l’ampleur des dégâts déjà faits et la lenteur à modifier les trains des vie. Et lesquels? Ceux des sociétés dites riches?

Désormais, tous les candidats politiques vont vous vendre du vert. Et vous allez avaler ça comme le fait l’omble de fontaine devant un beau ver accrochée pas très loin d’une cuillère qui tournoie dans l’eau.

Quand le citoyen achète un objet, c’est un futur détritus. On n’y échappe pas. Tout ce que l’on achète est jetable. Plus il est compliqué moins il est biodégradable.

Personne n’échappera à la pollution, personne n’échappera à la fin étrange d’une planète qui était un paradis et dont on en a fait un dépotoir. Le château de cartes – pourtant si beau et si alléchant, et d’une certaine manière si génial de construction – est trop avancé pour ne pas qu’il défaille dans un long bruit sourd. On aura parcouru un long chemin qui n’est en fait qu’une quelques secondes dans l’histoire de la planète.

L’idée de remplacer une voiture polluante par 10 autres moins polluante est parfaite pour les crédules qui n’ont pas toutes les pièces de ce puzzle dans lequel nous vivons.

L’idéal serait de consacrer trois mois par an à ne pas acheter ce qui est un « luxe », c’est à dire Non nécessaire à la vie simple, serait un bon début. Question de se désintoxiquer et de se livrer au plaisir d’échanger et de donner au suivant. Ensuite six mois. Et pourquoi pas mettre sur une liste des personnes et des compagnies avec noms ou numéros comme personnes recherchées pour crime contre l’humanité? Ce qui nous en empêche c’est la religion des affaires qui fait du citoyen le nouveau nègre d’une mondialisation qui a perdu tout pouvoir de par ses dirigeants.

Pendant que le petit citoyen rêve de changer le monde sans changer de montre, il y a des millions d’aspirants croyant encore que l’on peut faire fortune et se séparer de la race humaine.  Ils sont les nouveaux nègres de ceux qui savent cultiver les ego pour engrosser leurs fortunes.

Acheter, vendre, investir: quels beaux projets pour les vendeurs du temple Bleu! C’est de ceux-là dont il faut se méfier. Ceux-là qui vous parleront du petit geste pour sauver la planète.

Un jour, la simplicité de vivre arrivera. Elle arrivera de force. Espérons-le. Car pour  pourchasser des hyper riches responsables nécessite des gros investissements. Mais ils ont fait en sorte que nous n’en ayons pas. Il est tellement aisé de trouver un Narcisse qui remplacera un autre Narcisse.

En attendant, on peut regarder l’effritement sur écran géant an 1080 p. Encore un objet qu’il faudrait faire taire. Qui sait si un arbre n’a pas à dire davantage sur la nature humaine.

Avez-vous du plastique dans vos veines?

Gaëtan Pelletier

RÊVE AMÉRICAIN

Source: Facebook

Trump: Autopsie légère d’un pois terrrestre

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La visite médicale Donald Trump prévue en fin de semaine ne comportera pas d’examen psychiatrique, a affirmé lundi la Maison-Blanche au moment où certains de ses détracteurs s’interrogent ouvertement sur la santé mentale du président américain. Cyberpresse

Il est assez étrange qu’en quelques décennies, les États-Unis ont « choisi » au moins deux petits déséquilibrés. Il y en avait pourtant d’autres en file… En fait, il est si intelligent qu’il est son propre psychiatre se proclamant « stable » d’esprit. Les fonds de tiroir pour des candidats à la présidence sont-ils vides à ce point? Après le « Yes we can », voilà le « Yes, we twitt ».

Les fonds de tiroir sont vraiment bas. Au Goden Globe  Awards tout était préparé pour une autre vedette: Oprah Winfrey. Certes, la dame a de la jugeote, mais on revient toute de même au tronc commun: la mégalomanie.  Le critère: « avoir eu du succès ». Et pas le moindre… L’Amérique se cherche une sorte d’enflure à sa mesure. Du moins ce qu’elle croit être « sa » mesure. Nombrilistes et désintéressés des autres, ils s’apitoient sur leur sort.

Au fond, le cerveau de Trump est sans doute celui de l’Amérique: les disjoncteurs surchauffent un peu trop sous les démesures et l’irréalisme  auxquels les citoyens  sont habitués. À force de se déclarer supérieure aux autres nations, à coups d’armes et de mesures monétaires frisant le banditisme,   cette nation a fini par élire des inférieurs riches.

Il n’y a rien dans le cerveau de Monsieur Trump pour démontrer qu’il est fou, mais il y a tout pour démontrer que les valeurs américaines elles, sont folles, légères, et qu’ils prient, les yeux fermés, un crucifix d’une main et un colt .45 de l’autre.

 

Gaëtan Pelletier

Hollywood m’a menti sur l’Amérique

 

 Karim Akouche – Écrivain

«Il y a en effet plusieurs Amériques, souvent opposées, qui se côtoient et se querellent. Celle des bons, celle des bêtes et celle des truands», écrit l’auteur.

Hollywood m’a menti. L’Amérique qu’il m’a vendue ne correspond aucunement à celle que je découvre. Au poste frontalier avec le Québec, le douanier me prend d’emblée pour un ennemi. La raison : le « DZ » inscrit sur mon passeport canadien. Il tape sur son clavier et découvre mon pays de naissance : l’Algérie, un pays susceptible d’exporter le terrorisme. Il me pose des questions auxquelles je réponds dans un anglais approximatif, mais clair. Il me crie dessus, froisse mon invitation et la jette à la poubelle.

Je me dois alors de justifier mon innocence. Heureusement que je suis invité à New York comme écrivain et que j’ai une conférence programmée le surlendemain. Il tape sur Google, tombe sur des articles parlant de moi et de mes livres. Il se décrispe tout à coup : « Congratulations ! You have a Wikipedia page ! You are a celebrity ! » Je n’en reviens pas. En l’espace de quelques minutes, il passe de la violence à l’amabilité. C’est à cause de la supposée notoriété dont je dispose sur Internet. Autrement dit : le paraître et le clinquant ont gommé la « tare » des origines.

Cactus

Bienvenue au pays de toutes les énigmes. L’écart entre l’Amérique réelle et l’Amérique fantasmée, celle véhiculée par les médias, est si grand que je ne sais plus comment le formuler. La première image qui me vient à l’esprit est celle d’une plante épineuse, le cactus : il est beau à la vue, mais il pique au toucher.

Il y a en effet plusieurs Amériques, souvent opposées, qui se côtoient et se querellent. Celle des bons, celle des bêtes et celle des truands. D’un côté, le Nouveau Monde et, de l’autre, le monde archaïque. L’Amérique du rêve et celle du cauchemar. Celle des riches métropoles et celle des laissés-pour-compte. Celle des forts et celle des faibles. Celle des champions et celle des perdants.

L’Amérique des Caucasiens et l’Amérique des Noirs. Celle de Philip Roth et celle de Donald Trump. Celle de la Silicon Valley et celle de Brooklyn. Celle de la statue de la Liberté et celle de Guantánamo. Celle de Coca-Cola et celle de l’injection létale. Celle de la violence protéiforme et celle, burlesque, de Charlie Chaplin.

L’Amérique des Simpsons et l’Amérique de Fox News. Celle du puritanisme religieux et celle de l’industrie du porno. Celle du football et celle de l’obésité. Celle du gospel et celle des gangs de rue. Celle du patriotisme excessif et celle de l’individualisme de masse. Celle de la Révolution et celle de l’extermination des Indiens. Celle de la guerre de Sécession et celle de la traite négrière.

L’Amérique arrogante et l’Amérique qui accueille. L’Amérique terrorisée et l’Amérique qui terrorise. L’Amérique inculte et l’Amérique cultivée. La simplicité volontaire de Thoreau et l’axe du mal de Bush. La dictature de l’instant et le mépris de l’histoire. Le ici-et-maintenant et le passé-jamais. Wall Street et les ghost towns. Wounded Knee et Omaha Beach. L’Amérique qui massacre et l’Amérique qui libère. Le Ku Klux Klan et Jésus Christ. Geronimo et Ben Laden. Le Vieil homme et la mer et le Patriot Act. La NSA et Edward Snowden… Il y a de tout : le faste et le fade, la fureur et la foi, la fougue et la folie.

Pays des cow-boys

Un ami vivant au New Jersey me confie à juste titre : « Il est plus facile, pour les Américains pauvres, de se procurer une arme que de se faire soigner. » N’ayant pas réussi à trouver un assureur à cause de son diabète, il doit 200 000 dollars à des hôpitaux. Il est loin d’être le seul dans cette situation. La plupart de ses concitoyens sont surendettés : la santé et l’éducation les ruinent.

La veille de mon voyage, il m’a donné quelques consignes : « Si la police t’interpelle, sois calme, obéis, ne farfouille pas dans tes affaires, place tes papiers bien en vue, car tout geste de trop pourrait être mal interprété… Nous sommes au pays des cow-boys, les flics ont la gâchette facile. »

En effet, les relations entre la police et les citoyens, surtout les minorités, sont tendues. Le taux de criminalité annuelle à Détroit, Baltimore, Cleveland, Oakland, Saint-Louis et Memphis, entre autres, frôlent les 2000 cas par 100 000 habitants.

La violence sociale et économique, c’est le quotidien des Américains. On est loin des cartes postales et des confessions à l’eau de jasmin que les starlettes étalent sur les réseaux sociaux. Le marketing fausse tout. Il y a un fossé entre le discours officiel et la réalité.

Kennedy, par exemple, dont on a voulu faire une icône, n’a en réalité jamais été un modèle : il ne respectait pas les femmes et a fait la guerre à Cuba et au Vietnam. Au pays de l’oncle Sam, le vivre-ensemble et la liberté ne sont que des vocables creux : c’est le vivre-à-côté et le politiquement correct qui règnent. Chacun pour soi et Dieu pour personne.

Si tu es un winner, tu auras ta place entre les winners, donc dans la société. Alors tu as intérêt à sortir tes muscles, à accumuler plusieurs boulots, à suer, à dormir peu, à manger vite et gras. Tu seras alors fier d’étaler ta richesse, ta paie, ton ranch, ta bagnole… Si, dans le cas contraire, tu es pauvre, cache-toi, souffre en silence et prie. Tu peux toujours chanter la rengaine d’Obama, Yes we can, l’État ne viendra jamais à ton secours. Ici, la vie n’a de valeur que si elle est convertible en billets verts. Bosse ou crève. In Money we trust.