
Amnesty International a dénoncé en juin 2002 la Russie, la France, l’Italie, la Grande-Bretagne et l’Allemagne, en les accusant d’avoir livré des armes à des pays d’Afrique où d’importantes violations des droits de l’homme avaient été observées [9]. D’après le Baromètre 2007 de la transparence du commerce des armes légères, les grands exportateurs d’armes légères les plus transparents sont les États-Unis, la France, l’Italie, la Norvège, le Royaume-Uni et l’Allemagne. Les moins transparents sont la Bulgarie, la Corée du Nord et l’Afrique du Sud [8]. Trafic d’armes
Victor Bout
« Utile, si utile, Viktor Bout. Ses avions avaient alimenté en armes les talibans et Al-Qaida dans l’Afghanistan où Oussama Ben Laden préparait les attentats du 11-Septembre. Cela n’empêchera pas les États-Unis de faire appel à ses services après l’invasion de l’Irak pour faire livrer des armes aux troupes américaines et à leurs alliés. En 2004, les avions de Viktor Bout ont effectué plusieurs centaines de vols pour le compte de l’administration américaine ou l’un de ses sous-traitants, pour une facture se montant à près de 60 millions de dollars. Contrat rompu seulement en raison de fuites dans la presse. » (Le Monde, 8 mars 2008, page 3).
L’argent n’a pas d’odeur, ni d’éthique…


La Caisse de dépôt et placement du Québec exclut maintenant les fabricants de mines antipersonnel et de bombes à sous-minutions de son portefeuille d’investissement. L’institution a annoncé vendredi la mise à jour de sa politique d’investissement responsable, qui était jusqu’alors peu contraignante.
La Caisse a déjà vendu ses participations dans une demi-dizaine entreprises litigieuses, assure Maxime Chagnon, porte-parole de la Caisse, sans donner plus de détails.
Il s’agit de la deuxième mise à jour de la politique adoptée une première fois en 2005. La Caisse n’avait pas de politique d’exclusion de titres sur le plan éthique. On retrouvait donc dans son portefeuille d’actions au 31 décembre 2009 des fabricants d’armes nucléaires, d’armes prohibées, des pollueurs et des cigarettiers, dénonçait un dossier du Journal Les Affaires, publié en mai 2010.
Je ne sais si c’est le téléphone cellulaire, le four à micro-ondes, mais nous avons l’éthique élastique. Un vrai ruban de Mobïus … Pour les investisseurs, « mélanger » un cigarettier avec une mine antipersonnel est une connexion de neurones « décapitée » de la réalité.
Nos vies sont basées sur l’illusion : vous placez vos déchets en bordure de la rue et ils disparaissent le lendemain. Au fond, on ne veut rien savoir de l’endroit où ils vont. Le paperassier non plus. L’amour est aveugle, les placements aussi. On aime bien l’ignorance et les œillères. Car, indirectement, nous finançons les petites usines pour les guerres dites « lointaines ».
Personne ne pratique la compassion à distance. Alors, la folie du monde dans lequel nous vivons fait en sorte que nous vivons des amputés de guerre – la plupart civils – pendant qu’au supermarché on vous offre en entrant un coquelicot pour aider les amputés.
Aujourd’hui, selon les sources disponibles, de 60 à 100 millions de mines antipersonnel actives resteraient enfouies dans le sol d’environ soixante pays. Une trentaine de pays sont particulièrement pollués, citons parmi eux l’Afghanistan, l’Angola, le Cambodge, le Kurdistan irakien, le Mozambique, le Rwanda, la Bosnie, la Croatie et maintenant le Kosovo.
Détournées de leur objectif tactique initial de défense, les mines ont été utilisées massivement, de façon anarchique, posées manuellement ou disséminées par obus, par avion ou par hélicoptère sans aucune considération pour les populations civiles, parfois même pour les terroriser et les forcer à fuir.
Unique en son genre, cette arme continue la guerre après la guerre, déclenchée au hasard, par la victime elle-même, des années voire des dizaines d’années après la fin des conflits. Les Cambodgiens les appellent les « sentinelles éternelles ». Le Post
500 victimes par jour.
À noter que l’on a abandonné l’investissement parce qu’on a été « dénoncé ». Ne reste qu’à attendre les prochaines dénonciations.
On pourrait vendre de la moelle d’hypocrisie sur Ebay…
Business avec M. Adolf
L’Allemagne manquait de carburant pendant la guerre (voire avant) 39-45. L’essence synthétique suppléait alors à la demande. Mais il en fallait plus. Toutefois, on manquait d’éthyle pour en produire. La Dupont et Stardard Oil vendaient tout simplement à l’Allemagne le produit pour le fabriquer.
Encore, je me répète, c’était fournir à l’ennemi une arme qui, en somme, tuait de jeunes américains.
C’est ça « investir »…
Mais comme la production était insuffisante, Hitler se lança vers Stalingrad pour s’emparer des puits soviétiques.
La Caisse et l’armement
Selon les « renseignements additionnels » au dernier rapport annuel de l’institution, la Caisse détenait des titres ou des obligations de Textron, Hanwha Corporation, Singapore Technologies Engineering, General Dynamics, Lockheed Martin et Raytheon. Toutes ces entreprises sont bannies par le Fonds de pension de Norvège parce qu’elles fabriquent ces armes prohibées. Les affaires
Les armes « controversées ».
C’est la mode actuellement des investisseurs de blanchir leur portefeuille en adhérant à certains principes définis par des ententes. On y trouve des centaines de compagnies qui, sans doute, déménagent ou changent de nom.
Il semble que le couteau de cuisine soit encore permis.
Plus de 150 pays ont ratifié le traité d’Ottawa (1999) qui interdit la fabrication de mines antipersonnel. La Belgique interdit également la détention, la mise au point et la fabrication de mines antipersonnel. En 2004, la Belgique a été le premier pays à approuver une loi qui interdit aussi les investissements dans des entreprises qui fabriquent, utilisent ou stockent des mines antipersonnel.
Ironique : c’est justement en Belgique qu’on retrouve la Mecar, une sous-filiale d’une compagnie américaine vraisemblablement spécialisée dans les armes « permises », légères, bonnes pour les petites guerres.
Discrètes.
Bombes à fragmentation : bombettes
Les bombes à fragmentation explosent durant leur chute et libèrent une multitude de bombettes, qui se dispersent sur une grande superficie. Plusieurs études ont démontré que 5 à 30% de toutes ces bombes n’explosent pas lors de leur atterrissage. Les bombes à fragmentation deviennent ainsi des mines antipersonnel très dangereuses.

On ne lésine pas sur les mots : armes controversées, bombettes. L’hypocrisie humaine a non seulement créé le langage, mais elle a créé des avocats pour jouer avec des formules langagières, de sorte qu’on peut dire n’importe quoi en mélangeant les mots avec la précision d’un scalpel. Au mois d’avril 2005, un an après la parution du rapport d’enquête de Netwerk Vlaanderen au sujet des investissements de cinq grandes banques actives en Belgique (Axa, Fortis, Dexia, ING et KBC) dans les industries qui fabriquent des armes « controversées
Car, en fait, compagnies, banques, institutions d’États, il semble que tout le monde investisse dans l’armement. Payant.
Il y a aussi celles dites « non controversées »…
Absence de scrupules
La fabrique Mecar, produit des munitions et de l’armement pour l’Arabie Saoudite.
Cinq banques
Aucune franchise.
À moins que l’avocat se nomme Tim Ortonne.
Et savez-vous comment on nomme cela?
De « l’investissement durable… »
Si vous tentez de retracer tous les investissements et leurs « lieux d’atterrissages », on ne blanchit pas seulement l’argent, on blanchit les armes. On peut investir dans les balles, les grenades, les véhicules légers, tout cela considérés comme « armes propres ».
Dans le marché des armes dites légères, il n’y a pas d’amis ou d’ennemis, il n’y a que des vendeurs, des acheteurs, des investisseurs. Et des victimes…
Et dans l’espace tampon, entre celui qui achète et celui qui vend, une filière forcément anonyme. Du moins pour nous…
Think Big! Stie ( Elvis Gratton)
Nous vivons dans une culture hypocrite où du brumeux et de l’obscur. Rien n’est clair.
Vous investissez un petit montant dans une grosse boîte, elle le prend et l’investit…dans une grosse boîte.
Chaque citoyen est une sorte de tétine sur lequel tètent les flamboyants cravatés.
Investir pour le rendement. Le rendement n’a pas d’autre but que de faire grossir la machine à rendement.
Compagnies d’assurances, bourse, courtiers, Caisse de ci, Caisse de ça, peu importe : en suivant la filière on est tous de marchands d’armes involontaires.
C’est comme les vidanges : on sait plus ou moins où elles vont.
On continuera à faire ses placements.
C’est interdit? Sur papier…
Certains rouleront en limousine pendant que des enfants et des vieillards auront leurs vies brisées.
Statistiques et faits
– 15 armes légères sont produites à la minute
– 500,000 civils meurent chaque année tués par des armes légères
– Depuis la Seconde Guerre mondiale, les victimes sont surtout des civils, femmes et enfants
– Une technique de fraude consiste à l’achat d’armes légalement par un État, qui les réexpédie illégalement ensuite
– La mondialisation a facilité les trafics internationaux
– Les États-Unis est le seul pays à avoir voté contre une proposition de l’ONU, sur 153 pays, 24 se sont abstenus…
Quand vous investissez, et que vous vous plaignez que ça vous coûte un bras, consolez-vous…


VOCABULAIRE
Armes à sous munitions
Au moins 440 millions de sous-munitions ont été larguées depuis 1965, causant « plusieurs dizaines de milliers de victimes civiles depuis 1965″ selon Handicap International[2].
Une Convention sur les armes à sous-munitions, ouverte à la signature des États depuis le 3 décembre 2008, en interdit l’emploi, la production, le stockage et le transfert et prévoit des dispositions novatrices concernant l’assistance aux nombreuses victimes de ces armes[3( des dispositions novatrices! Assez troublant…)
P.S. : Nous sommes en 2011. On en interdit l’emploi, la production, le stockage…
Mais il semble qu’elles soient sur le marché, puisqu’on peut investir dans celles-ci.
Pour ceux qui sont intéressés à la question, allez sur FINANcité .
Au fond, c’est nous qui investissons… Et pas seulement dans les tomates.