Archives mensuelles : février 2020

Souvenir

 
C’était un soir en mai
Elle se dressa  armée
De  mains frissonnantes
Et d’un  parfum camouflé
Sous une robe enlevante
 
 
 
 
 
Picotée des joues, d’un pourpre brûlé
Des lampions s’allumèrent jusqu’au ciel grésillé
C’était un soir à  faire la chasse aux   souffles
Collés comme des vagues dans un brou  de  soufre
 
 
 
 
 
Dans les    parfums des champs habillés
Par les fleurs, par l’effleure
Sur le siège arrière d’une voiture sans lueurs
Silencieuse, en dormance le long  d’un vieux quai
 
 
 
 
 
Elle avait amené ses doigts argentés
Et la mer essoufflée  chuchotait ses vagues
Par la fenêtre entrouverte de nos divagues 
 
 
Le long d’un vieux quai,  nos buées 
De sauvetage givrèrent les  paysages
 

Gaëtan Pelletier

 Circa 1988  

Aller-Retour

Peu après ma chair… Quand il me restera des éclats d’ici, j’irai, oui j’irai, me souvenir…
Des vents doux aux soirs d’automne, enfant, le bruit des flaques d’eau et des bateaux de papier, au printemps, au bord des glaçons mourant…
Je voyagerai sur les lacs et les rivières, aux micas dansants, aux caches des truites, le pied mouillé et la joue en feu.
Je n’ai pas oublié ceux qui sont partis avant… Je saurai les retrouver.
Je franchirai à pas de lumière les aventures de ma chair. Comme au temps des premiers amours, où le doigt délicat frôlait ta peau si laiteuse.
Nous nous sommes créés.
Nous nous sommes appris.
Du pas du temps jusqu’au toujours. Un peu de dieu en nous, et tellement d’amour.
Et le bruit de ton souffle court encore sur mon clavier. Comme si j’essayais de chanter le phrasé échappé de ta bouche au moment, au moment ou juste avant l’éternité nous étions une vérité lumineuse dans un monde si obscur.
Et quand je serai repu  de la Terre et de ses champs, du sable, et des horreurs des humains, je partirai…
J’aurai ma valise des regards miroir, que le noir n’aura jamais sali.
Je sais que je partirai vers là d’où je viens…

Gaëtan Pelletier

5 Mai 2007

 

Le pape, Président des États-Unis

Tirer un missile de 70,000$ pour aller tuer quelques pauvres gens qui ne gagnent qu’un dollar par jour. Voilà les étasuniens qui se cherchent un nouveau président. Il n’y a rien de nouveau aux États-Unis. C’est le règnes de marchandeurs, violeurs de leur propre peuple. Le scénario ressemble étrangement à celui des années 30 en Allemagne. Tordre l’avoir du citoyen pour s’offrir une armée dont le budget est quasi équivalent à celui de toutes les armées du monde. 738 milliards de dollars. 

Il est difficile de qualifier de « budget » une telle somme. C’est une extorsion de citoyens qui vivent dans le plus énorme nombril de la Terre. Tuer au lieu de nourrir… Une tradition d’un pays qui depuis la dernière guerre mondiale n’a pas fait mieux pour son « économie » que de produire des armes. Vieillottes, elles s’en iront dans les cimetières, dont le plus grand est en Arizona. 
Dans la course présidentielle, on retrouvera un démocrate bien moins rutilant que le toupeté Mister Trompe. Non. Et peu importe qui sera élu car le caractère singulier et forgé de « l’américanisme » est bien plus difficile à défaire qu’on pourrait le croire. Au fil des dernières décennies la masse s’est pratiquement habituée à une propagande sournoise bien mastiqué au point de ne voir rien d’autre que leur ombilic désormais cicatrisé.
Peu importe ce qu’il adviendra de Trump qui chante chaque matin son chant du coq sur tweeter, la « culture » américaine est cicatrisée.
Alors, ne rêvons pas trop. Car même si on plaçait le pape François ( Jorge Mario Bergoglio) à la tête de ce pays il serait condamné à s’incruster dans cette chaufferie matérialiste qui brûle les anges pour en faire du compost de diables.

Gaëtan Pelletier
24 février 2020

Effondrement : COUSTEAU résuma en 2 minutes ce qui nous arrive(1977)