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Monsieur Léo

ebeniste

Rien ne sert de courir, on va mourir  à point. (Gaëtan Pelletier).

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On dira ce qu’on voudra, on a fait mourir la beauté du monde.  On l’a fait mourir comme on fait mourir le travail qui devrait être un art, comme l’est celui de pêcher en mer, de fabriquer une chaise, ou d’écrire sur un arbre : « Merci de me chauffer, de m’abriter, et de…jouer. »

Avant, on travaillait pour une personne. Quelqu’un qui vous disait bonjour, vous offrait un café, et un beau gros merci après le travail. Maintenant, les hommes ont donné leurs mains à des compagnies, des syndicats, des organisations venues de l’autre bout du monde. Pas vraiment, puisqu’ils sont invisibles. Et l’invisible ne dit jamais bonjour à personne.

Monsieur Léo en solo 

Un jour, après avoir acheté une vieille maison à , on a constaté qu’une des fenêtres devait être réparée. Elle était moisie comme un pain vieilli et humide.  Alors, on a fait appel à M. Léo . Monsieur Léo était un homme à tout faire. Un bon matin, juste avant les grandes sueurs de l’été, il est arrivé avec sa tête blanche et fournie,  puis il a ouvert son coffre à outils. La fenêtre de la cuisine était toute petite. Monsieur Léo  l’a regardée plusieurs fois, puis il s’est décidé à l’arracher. Je pense qu’il a pris deux heures.

On le regardait travailler lentement.  On pouvait le voir se tordre comme s’il faisait du yoga, frapper, arracher, démembrer le tour de la fenêtre. Il est parti manger, puis il est revenu. Il ne parlait pas trop. Je pense qu’il parlait au bois. Monsieur Léo  était comme un prêtre  qui disait une messe. Aujourd’hui, on dirait qu’il était z en. Il était en effet zen jusqu’au bout de ses doigts noirs, mauves, avec ses   traces de clous rouillés qu’il avait arraché de peine et de misère. Ses outils ne faisaient pas de bruits parce que les bras et les mains,  quand elles travaillent, ont des silencieux posés par « dieu ».

Après avoir terminé, il est entré pour se faire payer. Il transpirait. Les perles sortaient de son front en petites bulles.  La fenêtre était du côté du soleil qui  avait bu un peu de l’eau de son corps.  On l’a remercié et il est parti en nous demandant s’il allait faire beau demain. Ici, on ne se casse pas la tête pour dire quelque chose à quelqu’un: on lui demande le temps qu’il fera demain.

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Vingt  ans plus tard, on a dû  refaire la fenêtre  à nouveau. Les fenêtres, c’est comme les montres, les horloges et les gens: ça s’use. On a acheté une version « améliorée ». Après 20 ans, tout est amélioré. Même si ça va de plus en plus mal. Alors, on se dit que s’ils disent que c’est « amélioré », on doit les croire.

Monsieur Léo  avait pris sa retraite. De temps en temps, je le croisais pendant nos marches dans le village. Un jour il a cessé de marcher. Je  ne le rencontrais plus.  Il n’est pas mort tout de suite: il restait à la maison et,  l’avant-midi, pendant que je faisais du vélo, je le voyais  penché péniblement sur  son jardin. Il était si usé et si pauvrement vêtu que pas un oiseau ne survolait son jardin.  Plus tard, bien des années plus tard, j’ai vu sa nécrologie dans le journal.

Une autre fenêtre sur le monde

Alors, j’ai regardé la fenêtre. La nouvelle… Sont arrivé, un beau matin, deux jeunes hommes pressés qui ont tout arraché en moins de 30 minutes.  Ils travaillaient tellement vite et avec tellement de bruits que les deux chats sont disparus quelque part  dans la maison.  On n’a pas eu le temps de voir les gars, la facture est arrivée quelques jours plus tard.

30  ans plus tard

Puis un jour, il a fallu refaire les gouttières. Le jeune homme qui avait acheté la compagnie de son patron m’a demandé si je pouvais les arracher moi-même avant qu’ils les posent. Je n’ai pas compris comment on pouvait ou devait maintenant payer quelqu’un et faire le travail pour lui.

Le lendemain, ils ont arraché toutes les gouttière en à peine 45 minutes. À deux heures de l’après-midi, il ont disparu. On a regardé de hors, les gouttières étaient là et les vieilles gouttières étaient posées le long du garage. C’était moi qui les avais aidés. Je devais me départir des gouttières….

Je me suis gratté le crâne et je me suis dit que c’était sans doute pour cette raison que la Terre étaient en train de se désagréger. On ne travaille plus pour ses besoins, ou pour vivre, mais dans un grand marathon  et tous  téléguidés par une bandes de calculateurs et d’analystes. Pour eux, il faut que tout aille vite. Ils nomment cela le « rendement ». On ne sait  pas pour qui est le rendement, ni pour « quoi »  une notion étrange qui fait courir les humains. Je pense que le rendement s’en va se reposer dans les banques. On ne sait pas à qui appartient le rendement.

Quand Monsieur Léo est parti, il semble que tous les Monsieur Léo de ce monde sont partis. On dirait que des gens ont pensé à acheter des Monsieur Léo. Ainsi, les Messieurs Léo de ce monde sont devenus la propriété de quelqu’un ou d’un quelconque numéro de compagnies.

J’ai oublié de dire que dans ce que je faisais comme métier, et aussi tous les autres métiers, nous étions tous des Monsieur Léo. On s’appartenait…

La Terre, c’est comme une petite fenêtre dans la grande maison qu’est l’Univers. Les Monsieur Léo l’ont améliorée et ça a pris des siècles. Pour que l’eau ne s’infiltre pas dans la maison et qu’on puisse voir les oiseaux sur le prunier et que la maison garde sa chaleur. Chacun d’entre nous est une petite fenêtre et un gardien de la chaleur humaine. Et quand on reçoit une facture qui ne vous dit pas « Bonjour! », c’est inquiétant…

Gaëtan Pelletier

Nourrir dans l’indignité

 

Repas 2

Photo: viande hachée et brocoli. Au menu des CHSLD: Centres d’Hébergement et de Soins de Longue Durée ( Crédit photo, Jean Bottari, facebook. )

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La machine à leurrer tourne à 12,000 tours-minute. Un vrai moulin de F-1.

Les politiciens sont comme les Ford-T : dépassés. Dépassés par ignorance, vivant dans leurs limousines, leurs réunions, et se noyant dans une bouteille d’eau. Le minus, champion de la formule creuse, est en train de laisser les gens aller vers l’absolue pauvreté. Et l’absolue pauvreté est déjà « sur les rails » ( beau cliché !). On ne répartit plus la richesse, on répartit les emplois. Du moins ceux qui restent. Ceux qui ne sont pas enfuis à l’autre bout du monde parce qu’un travailleur coûte trop cher. Si un travailleur coûte trop cher, demandez donc à votre ficelé politicien combien coûte un ignare aveugle. Ceux qui se lamentent dans une courte carrière – nantis du cerveau ( encore une notion à considérer), mais chiches de l’âme – ont le loisir de travailler servir leur pays et leurs citoyens. Déjà qu’il manque un as  à servir, c’est mal parti.  Ce doit être un lapsus…Une chose est sûre: on crée maintenant des mendiants dans tous les pays riches du monde. À commencer par le pénible États-Unis qui aura bientôt les moyens de se payer une Présidente. On a eu un noir. On aura une blanche. On a eu un des hommes. On aura une femme.

Tout pays confondu, la nouvelle monarchie planétaire est une bande de blattes INC. On n’y changera rien. Puisque le nombre d’imitateurs en files pour devenir riches, célèbres, ou participer au progrès du monde avec une vision de pirate outillé d’un œil crevé et d’une jambe de bois. Avec Ça, le monde du travail est une usine de Ford. Une usine mobile. Le travailleur se réveille un bon matin, oups ! L’usine est fermée. Un autre se réveille, oups ! J’ai été remplacé(e) par un robot.

Savez-vous de quoi débattent nos civilisés vendeurs d’armes et de formules passagères ? Mourir dans la dignité. À voir nos vieillards bouffer des omelettes carrées, des pommes de terre floconneuses et des petits pois gros comme des billes, comme dirait l’autre : ça craint. Surtout quand on les voit ravinés  de veines, tremblotants, les articulations tordues par les os qui semblent se recroqueviller pour rentrer dans un tombeau, ça nous émeut. Bizarrement, on a les moyens de les bouffir de médicaments, mais pas de nourriture… Une seule pilule peut coûter tous les repas de la semaine. Oui, une seule ! Alors, pourquoi ne pas les nourrir convenablement et avec amour ?  C’est que maintenant, nous sommes tellement avancés dans le progrès que l’on nourrit davantage les industries pharmaceutiques en format subventions.

L’apogée du cynisme et du risible est contenu dans une vieille formule : on est ce qu’on mange. À force de vivre dans ces poisons sociaux et de déni du recul de notre qualité de vie par l’énorme outil du capitalisme mondialiste  qui échappe auxdites surveillance des États, nous sommes dans une bizarroïde matrice remplie  d’incultes élus fugaces qui se tordent les neurones et leur pseudo morale sur le mourir pendant qu’ils en font mourir une multitude.

Gaëtan Pelletier

L’assassin était un biscuit

Des biscuits de marque Oreo

L’usine de biscuits Christie de Montréal ferme ses portes: 454 emplois perdus  ( Radio-Canada) . 

Un roman policier mondialiste. ( brrrrrr)

Dans la nuit de l’an 2016, Georgette Laprise vit son emploi assassiné par une compagnie américaine située en Illinois. Elle gagnait 24.45$ l’heure.  Quand à son confrère de 57 ans, Gérald, lui qui gagnait 26.00 $ l’heure, comme disait Ferrat, l’heure de la retraite l’a sonné. ( C’est pas tout à fait ainsi dans la chanson, mais on la connaît).

Après une enquête approfondie, on découvrit avec stu-peur (sic) que l’assassin  était une compagnie américaine sise en Illinois avec un chiffre d’affaires de 35 G$  milliards  américains.  Mondelèz  Inc.  Suite au meurtre des emplois, un témoin de la scène aida les politicologistes à stresser, pardon, à tresser, pardon, à tracer ,  un portrait robot du tueur enrobé.

Résultats de recherche d'images pour « Mondelez inc »

Selon le National Post, Bill Ackman, one of corporate America’s most successful investors, joins fellow activist Nelson Peltz as an investor in Mondelez, which reported its seventh straight drop in quarterly revenue last week. ( Photo de Bill Ackman, investisseur de quelque 5,5$ milliards) la Compagnie Mondelez  tente simplement de réduire les coûts, gonfler son efficacité et ses rendements.  Bref, de gonfler ses avoirs afin d’acheter

Pour ne pas effrayer les canadiens,  la compagnie dit qu’elle gardera 95% de ses employés de son Néquipe canadienne. Ainsi, on déménagera l’usine en Ontario. Province limitrophe au Québec.

Mondelez est un grand carrousel mondial  dans la foire des affairistes. C’Est la grande roue du cirque.

Résultats de recherche d'images pour « Mondelez inc »

 

Pour augmenter ses profits, Mondelez n’hésite pas à employer des travailleurs de la même couleur que ses chocolats: l’enfant esclave.

Boycott chocolate produced by child slaves

Chaque année, des milliers d’enfants maliens sont vendus en esclavage et amené dans la Côte -d’Ivoire à travailler. La Côte – d’Ivoire produit plus de 40% du cacao du monde entier. Au total, les pays d’Afrique de l’ Ouest fournissent environ 70% du cacao mondial. Sur environ 90% des exploitations de cacao chez les enfants en Côte d’ Ivoire sont utilisés. Ces fermes sont la plupart du temps cachés où personne ne le remarque. Boycott ( traduction Google)

Pendant la nuit des longs couteaux de 2016,  là ou on sabre, des meurtres ont lieu. La police n’a que faire des vendeurs de biscuits, trop occupée à légaliser la marijuana au Canada.

Comme disait mon ami libanais: « Celui qui ne fait vivre, tue ». Même Clint Eastwood ne peut rien y faire.

L’a(r)gent CouillardRésultats de recherche d'images pour « Couillard Premier mInistre »  (Premier ministre du Québec) s’en occupera. Comme disait le non célèbre Henri du quartier de Montréal: « C’est un Ohéro. »  Il ne savait pas lire, mais il travaillait à un salaire décent.

Fermeture de l’article 

Trident est une gomme à mâcher que Mondolez  a réussi à vendre en Chine. Une gaffe! Après qu’ils l’auront mâchée, ils voudront l’acheter… Ou s’associer…

Mondelez International

Gaëtan Pelletier

du groupe Monde à l’aise…

Tout bascule

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« La recherche d’informations et le traitement de celle-ci ne sont pas humains, en ce sens que nous ne pouvons pas comprendre la mesure de que nous avons créé, et c’est peut-être pour cette raison que nous sommes en train d’en perdre le contrôle », plaide l’auteur.

ALEXANDRE MOTULSKY

Candidat au doctorat sur mesure en rhétorique, langage et argumentation, Université Laval, Québec

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Tout bascule, depuis quelques semaines (économie, planète, guerre, mort). La révolution numérique est rendue omniprésente, continuant sa course folle, et nous garde forcément prisonniers. Prisonniers du temps. Alors que je devrais être libéré grâce à cette technologie, je n’en suis que plus asservi. Et je ne comprends toujours pas que nous soyons encore en train de travailler alors que tous les outils de transmission de connaissance ont connu une évolution exponentielle, pour ne pas dire intersidérale, depuis les 15 dernières années.

Ce qui prenait des jours et des jours, avant, ne prend plus aujourd’hui que des fractions de fraction de seconde. Je ne sais pas si vous vous rendez vraiment compte de ce qui est en train de se passer, mais ça n’a juste pas de bon sens. C’est hallucinant, la recherche d’informations et le traitement de celle-ci ne sont pas humains, en ce sens que nous ne pouvons pas comprendre la mesure de que nous avons créé, et c’est peut-être pour cette raison que nous sommes en train d’en perdre le contrôle. Tout le monde parle à tout monde tout le temps. Ce vacarme assourdissant est tellement humain.

Quand j’étais jeune, pour envoyer de l’information à Montréal ou Paris, il fallait une éternité, comparativement à aujourd’hui. Je comprends que les légumes ne poussent pas plus vite maintenant qu’auparavant (quoique…), mais ce n’est pas une raison pour ne pas utiliser le temps qu’il fallait prendre pour livrer et rechercher les connaissances pour faire autre chose que de travailler.

Ça fait bien longtemps que l’ensemble des citoyens occidentaux n’a plus besoin de travailler pour subvenir à leurs besoins. Mais nous continuons notre soif de connaissance, parce que c’est dans notre nature profonde. Nous aimons rechercher, nous aimons comprendre, jouer, nous divertir, nous mouvoir. Le mouvement. Nous ne pouvons rester immobiles. Et pourtant, nous inventons des outils pour pouvoir rester immobiles. Des transports plus rapides, des autoroutes informatiques plus performantes. C’est fou. Notre désir de mouvement inextinguible n’est plus qu’une illusion. Notre immobilisme est roi.

Et pourtant, contradiction suprême, il va falloir que nous nous arrêtions un jour. C’est ridicule. Parce qu’il y a trop de complexité liée à cette nouvelle orgie d’information.

L’ordinateur est notre nouveau dieu : il est là, devant nous, tous les jours. Il a réponse à tout et tout est possible.

Je regarde régulièrement les offres d’emploi dans différents domaines, et je constate que les compétences que les employeurs recherchent n’existent pas. Ils sont comme l’homme que cherche Diogène, il n’existe pas, il n’est que chimère. Personne ne peut comprendre. Le monde est rendu fou (en a-t-il jamais été autrement ? me direz-vous), mais la différence avec le passé, c’est qu’à présent, la folie n’est plus seulement dans notre esprit, elle s’est enfuie dans les méandres du nuage.

Je n’ai pas de solution. J’aimerais que la folie revienne dans le monde physique, qu’on laisse l’univers virtuel sombrer seul dans la psychose, afin qu’il ne contrôle pas nos vies et que nous arrêtions d’avoir la prétention de penser pouvoir le contrôler. Au lieu d’y voir le moyen de nourrir notre besoin de transmission d’information, calmons-nous, prenons une grande respiration et fermons tous les objets numériques, regardons le ciel et acceptons que nous avons dépassé la limite de ce qu’il est raisonnable de demander à un cerveau humain.

L’inchangement

Le droit à la paresse - Réfutation du «droit au travail» de 1848

L’inchangement, ou « quand rien ne change », c’est de retrouver 130 ans plus tard les mêmes taciturnes arnaques d’un esclavage continuel pour la fabrication des nouveaux tyrans de la finance. Qui donc se bat pour un « pays »? Les soldats de l’économie sont tous passés à la mondialisation. Des putains à vendre aux plus offrants dans la course à l’entreposage des biens des citoyens en « pays ».

Chacun est un cadavre de cette économie pernicieuse et flamboyante, avec simplement d’autres noms, d’autres concepts pseudo-savants mais avec les mêmes résultats. « Les capitaux abondent »… Ceux qu’on vous arrachés à coups d’États et propagandes tordues auxquelles les adhérents sont comme les fidèles agenouillés à la nouvelle religion des banques et de la prétendue misère qui accable les peuples. Ainsi que cette fausse et aberrante liberté de moins en moins présente. Nous sommes en route dans un couloir entonnoir. Comme ces filets de pêches utilisés par les natives de tous les pays.

Nous avons vécu – historiquement – d’avantage de mensonges que de vérités.

Les capitaux abondent comme les marchandises. Les financiers ne savent plus où les placer ; ils vont alors chez les nations heureuses qui lézardent au soleil en fumant des cigarettes, poser des chemins de fer, ériger des fabriques et importer la malédiction du travail. Et cette exportation de capitaux français se termine un beau matin par des complications diplomatiques : en Égypte, la France, l’Angleterre et l’Allemagne étaient sur le point de se prendre aux cheveux pour savoir quels usuriers seraient payés les premiers ; par des guerres du Mexique où l’on envoie les soldats français faire le métier d’huissier pour recouvrer de mauvaises dettes .

Ces misères individuelles et sociales, pour grandes et innombrables qu’elles soient, pour éternelles qu’elles paraissent, s’évanouiront comme les hyènes et les chacals à l’approche du lion,, quand le prolétariat dira : « Je le veux ». Mais pour qu’il parvienne à la conscience de sa force, il faut que le prolétariat foule aux pieds les préjugés de la morale chrétienne, économique, libre-penseuse ; il faut qu’il retourne à ses instincts naturels, qu’il proclame les Droits de la paresse, mille et mille fois plus nobles et plus sacrés que les phtisiques Droits de l’homme, concoctés par les avocats métaphysiciens de la révolution bourgeoise ; qu’il se contraigne à ne travailler que trois heures par jour, à fainéanter et bombancer le reste de la journée et de la nuit.

Le droit à la paresse , 1883

Gaëtan Pelletier

Vicieux comme un cercle

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La phrase de la journée …

Je travaille pour acheter une auto pour aller travailler.  

Au fond, c’est bien que les usines soient éloignées. Du moins pour ceux qui vendent des autos, de l’essence. La centralisation, c’est ça. On pourrait s’en passer.

On assassine les villages. On tue donc nos qualités de vie.

gp

Je suis Nègre, et je cours et je cours…

Run,_Nigger,_Run_lyrics_(Slave_Songs_of_the_United_States_version)

Nous voilà tous des nègres qui se lèvent tôt. Tôt pour un toit, tôt pour bouffer. Tôt pour les investisseurs … C’est la valse des épuisés de la mondialisation. Il n’y a jamais assez d’argent, même dans les richesses dites « collectives » pour satisfaire aux monstres terrés dans les paradis fiscaux. Ils avalent toutes les eaux pour le mettre en bouteille. Et nous, crétins, nous les achetons. Ce que la Nature a donné on nous le vole chaque jour. On est des sans abris dans un faux pays soumis à la finance.

On a réinventé le nègre. Il est  sans couleur précise de peau, il est migrant ou stable, devant sa télé. Le sang gicle en HD. Nous sommes gazés. Comme à Gaza. Enclos. En cage, désaillés  et rampants. Nous étions des oiseaux de liberté… On est maintenant des pièces de viande pour la racaille mondialiste.

Le « nigger » finit par trouver normal d’être dans une cage-pays.

On lui dit: « Petit homme, c’est l’austérité ».

Oui, petit homme, c’est l’austérité. Grouille-toi pour nous en sortir.

Mais c’est un nigger-hamster…

gp

Citation

Ce matin, lorsque je suis arrivé à la banque, comme d’habitude, j’ai trouvé le patron dans cet état, et le coffre-fort ouvert… J’ai donné l’alarme. On a immédiatement pendu sept nègres, mais le coupable s’est enfui….

Tintin en Amérique (1932), Hergé, éd. Casterman, coll. Tintin, 1945, t. 3, p. 34
[ Hergé ]

 

Citations negre - Citation et proverbe sur negre

La résurrection de Rosaire

Image illustrative de l'article Le Prince et le Pauvre

À Londres, vers le milieu du xvie siècle, le jeune Édouard, Prince de Galles et fils d’Henry VIII, âgé d’une douzaine d’années, aimerait échapper à l’étiquette de la Cour et s’amuser au-dehors avec des enfants de son âge. Dans le même temps, Tom Canty, gamin pauvre des rues, rêve d’échapper à sa condition. Le destin fait se rencontrer les deux enfants qui, profitant d’une ressemblance frappante, s’échangent leurs « rôles » respectifs, non sans risques, car le Comte d’Hertford complote contre le Trône : il tente de faire assassiner le Prince à la faveur de son escapade et de prendre Tom, devenu Édouard, sous sa coupe. L’intervention d’un mercenaire, Miles Hendon, permet de faire échouer cette conspiration. The Prince and the Pauper Mark Twain 

C’est une belle histoire que cette histoire du Prince et du pauvre! Je devais avoir 15 ans quand un prof d’anglais nous faisait lire ce livre pour apprendre l’anglais. J’ai compris l’anglais, mais je n’ai pas compris le livre…

Les peintres écaillés 

Je voulais faire peinturer la maisons, car quelques murs extérieurs étaient légèrement écaillés après huit ou neuf ans. Mais voilà qu’après des négociations tendues j’ai eu affaire à deux sortes de vampires à dollars: l’un étant un artisan voulant devenir riche et l’autre un semi menteur qui jetaient ses petits cailloux de discours et de promesses ici et là pour finalement arriver à une entente incompréhensible. Dire qu’il y a quelques décennies le dernier des artisans de la paroisse avait réparé la fenêtre, l’avait remplacée, et ce pour quelques dollars… canadiens. Et dire qu’un autre l’avait repeinte pour le quart du prix. Et tout seul…

Mais là, oups! Ils veulent tous devenir riches. Ils veulent tous être prince, même s’ils sont nés de la première pluie. C’est comme Facebook, mais en format spermatozoïde: ils entrent dans ta maison et pour eux c’est comme un ventre qui va faire engrosser leur conte en banque. Ils veulent devenir gros à la place du petit, parce qu’ils sont petits et qu’il ne devraient plus y avoir de petits en ce monde de riches parvenus. Ils ont trop regardé les « news ». ( North East West South).

Il n’y a plus d’artisans… Il n’y a plus que des businessmen socio-vampiromanes. Les rapports avec les humains sont coupés. Tu fais des affaires. Point. Tu ne parles plus à un humain, tu parle d’argent à un humain. Ils parlent « écaillé ». Comme la peinture le bois en discours fendus et boursouflés par le temps. Des craques dans la langue et dans le discours. C’est fiévreux. Ils ont tous la même maladie. La fendillite!  Et chauffés au mode contemporain, la folie des grandeurs. Toute petite, mais malveillante. Une sourdinette….

Rosaire 

Rosaire était vieux comme son nom. Mais quand il travaillait on ne l’entendait pas taper du marteau. Il faisait ça comme on fait un gâteau pour un anniversaire. C’est perdu les anniversaires. Rosaire travaillait comme un chapelet. Grain à grain. Il ne travaillait pas, il priait. Parce que prier c’est simplement prendre soin des autres comme si on était de la même famille.  On ne passe pas par Allah ou Jésus pour de grandes causes. La grande cause, c’est le voisin. Et Rosaire avait été élevé ainsi: le travail bien fait pas pour devenir riche et prétentieux mais pour faire vraiment bien ce qu’il avait  à faire. Il ne parlait pas beaucoup et savait à peine écrire un texte de quelques lignes.

Puis un jour Rosaire est parti. Il a laissé une maison qu’il avait construite de ses « propres » mains. Et pas de compte en banque. On a cherché partout un autre Rosaire. On en n’a pas trouvé. Le monde avait changé. Les sociétés avaient inventé le « ventilographe », sorte de discoureur à la longue langue mais vide comme un tirelire pleine à craquer.   Un minus d’homme d’affaires…  Un répliquant . Un formulaire rose…

Je pense que la dernière fois que Rosaire est venu faire des réparations à la maison, il devait avoir 72 ans. Après, il s’est mis à marcher. On le rencontrait et le saluait dans les rues du village. Il a tellement marché qu’au bout de quelques années les genoux se sont enfoncés dans l’asphalte. Jusqu’au cimetière.

Finale

Maintenant, je sais que Rosaire était le vrai prince. On a finalement assassiné tous les artisans qui travaillaient tranquillement et qui connaissaient la valeur de la vie au lieu de la valeur des choses, la valeur de la patience au lieu de la course effrénée. La valeur du silence au lieu des grands discours et des papiers.

Alors, demain, au lieu de laisser les faux princes entrer dans la maison, je vais aller m’acheter une échelle. Une échelle pour grimper là où Rosaire grimpait. Et essayer de faire d’un simple fenêtre ou d’un pan de mur ce que doit être un pan de mur. J’en ai bricolé une et je commence à comprendre Rosaire… C’est déjà un bon départ. On se rend compte que chaque petite tache de peinture échappée du pinceau est une sorte de pixel qui brise la beauté du travail bien fait.

Il y a trop de Rosaire enterrés… Il faut ressusciter Rosaire…

Gaëtan Pelletier

Juillet 2015

La demain d’oeuvre

 

Elois

…les machines étaient de plus en plus productives, les hommes aussi, et bientôt le seul travail des français consisterait à presser leurs petites télécommande afin que des esclaves professionnels ou ménagers réalisent les moindres tâches qui leur causaient autrefois tant de peines, de difficultés ou de tracas. Ci-gît la défunte société des loisirs, Le Monde

HIER 

Je devais avoir 16 ans et suffisamment  de boutons ( d’acné) pour coudre une toile de tente  quand le prof commença à nous décrire le monde merveilleux de demain: la société des loisirs. Les robots allaient prendre la relève du condamné « à gagner son pain à la sueur de son front » et nous allions tous aller voyagedenocer sur la lune. Vers l’an 2000…  Il posa alors la question qui tue à un jeune assis à l’avant de la classe mais dont l’esprit flottait derrière:

– Que fais-tu comme activité? As-tu des passions, des rêves pour ton avenir ?

Le pauvre garçon qui déjà était en loisirs « prolongé », envasé dans sa paresse d’ado gélatineux, fit non de la moue. Avec pas un seul mot.

Le prof écarquilla les yeux.

– Mais que vas-tu faire quand arrivera la société des loisirs?

Il bougea de l’acné, sans plus.

Devant ce silence étrange, le prof paniquait à l’idée de voir quelqu’un de chanceux ne rien faire, sauf travailler une quinzaine d’heures par semaine. Pour le reste, il pouvait s’adonner à la farniente la plus saugrenue. C’est ce qu’il avait dit le prof: 15 heures semaine. Alors, je me suis dit, c’est le temps d’en profiter: les femmes ne travaillent pas. ( c’était il y a longtemps… Oui,oui! Bien sûr… Les tâches ménagères, les enfants, les plancher à laver, et tout le reste). Les femmes qui se mariaient étaient des FAF: femmes au foyer. Je me suis donc dit  que si elles ne travaillaient pas, elles pourraient faire l’effort d’aller faire une carrière de 7h30 par semaine. Sans être Christine Lagarde au FMI, une FAF devrait au moins s’émanciper. Se libérer…

Silence total: on aurait pu entendre une abeille du village voisin faire l’amour à une marguerite.

AUJOURD’HUI

Longtemps je me suis couché de bonne heure. 

Nous arrivâmes à l’heure actuelle en piètre États. La pharmacologie dut créer des pansements pour l’âme, afin de guérir les travailleurs d’une donnée non prévue à l’époque, et dont la plupart des travailleurs furent victimes: le stress. Il ne fut pas prévu, non plus, que les FAF pourraient aller se battre en Irak. Même le mari de la FAF n’avait pas prévu que la dernière lettre, ayant pour mot  foyer allait coûter les yeux de la fête. Car nos deux grands brûlés, arrivèrent le soir, incapables de faire l’amour, néantisés par la fatigue, ne purent produire que deux travailleurs tout au long de leu vie active. Ni que le point G allait devenir le point G7 ou G20. Et que dans certains pays il faudrait importer de la main-d’oeuvre pour étancher la faim des investisseurs.

La moitié de la classe, voire celui assis et sans réponse est maintenant droguée au travail. Le travailleur fiévreux  coure  les usines, les compagnies , à travers le monde pour devenir un athlète du boulot. Ou simplement survivre à la paperasse…

Bref, d’assis sur les bancs d’école, le citoyen devint une sorte d’ Éloïs  à demi anesthésié, victime des Morlocks souterrains.   Il est injecté chaque jour d’une bonne dose de goebbelisation, et travaille à bâtir un monde meilleur et des armes meilleures pour détruire le monde meilleur.

Le banquier qui était votre ami l’est encore… Mais sur Facebook.

DEMAIN

Je me suis laissé réquisitionner. Mes mains étaient vides et je ne pouvais lutter ni contre le roi ni contre le gendarme qui avait des fusils et des pistolets. Ils ont prétendu que je m’appelle Iacob et non Ion comme m’avait baptisé ma mère. Ils m’ont enfermé avec des juifs dans un camp entouré de barbelés, — comme pour le bétail — et m’ont obligé à faire des travaux forcés. Nous avons dû coucher comme le bétail avec tout le troupeau, nous avons dû manger avec tout le troupeau, boire le thé avec tout le troupeau et je m’attendais à être conduit à l’abattoir avec tout le troupeau. La vingt-cinquième heure, Virgil Gheorghiu

L’hélium est un gaz noble ou gaz rare, pratiquement inerte.

La main-d’oeuvre sera de la moins d’oeuvre. Les robots – quelle nouvelle! – n’ont pas été construits pour alléger la tâche des travailleurs, mais pour gonfler les avoirs des banques qui servent à gonfler des avoirs des investisseurs, des banques, des investisseurs, des…

Il n’y aura plus qu’un seul métier: souffleur de ballons. À l’hélihomme…

Proust écrivait au passé simple, le politicien continuera de parler au futur antérieur, et les banquiers au présent du subjonctif trafiqué. On revient toujours à la machine à voyager dans le temps.  On l’avait prédit: le travail n’existera plus. Si vous en doutez, vous êtes un complotiste .08.

Le conformisme rend l’homme libre. Comme le travail… Arbeit Mach Frei.  Demain nous serons des vendeurs de mains, de cerveaux, de tout ce qui pourra servir quelques mois par an pour boucher les trous du « progrès ». Nous serons SDF mondialiste, allant de pays en pays, avec la FAF et la marmaille, pour trouver bonheur dans un coin du monde paisible. On nous avait dit qu’il n’y aurait plus de guerre.

Personne ne loisira: il faudra chercher de l’emploi 7  jours sur 7 .  C’est une manière que l’on aura trouvé de rendre responsable le travailleur  voleur de bisbilles de farniente.

Mais, au moins, demain, c’est pas loin. Demain c’est jeudi. N’oubliez pas le cadran pour remplir les formulaires et rencontrer vos agents…  Les Morlocks n’ont plus peur de la lumière: il vivent dans des bureaux, au 20e étage. N’oubliez pas votre matricule.

Gaëtan Pelletier

Juin 2015

 

Offre d’emploi pour bourreau de travail

Offre d'emploi 1

 

Le gouvernement saoudien cherche à recruter huit nouveaux bourreaux. Cette offre d’emploi pour le moins insolite apparaît sur le site internet du ministère. L’Arabie Saoudite fait partie des cinq pays qui exécutent le plus de personnes chaque année. Les condamnations à mort par décapitation nécessitent de plus en plus de bourreaux. Source 

Qui a dit qu’il y avait trop de chômeurs et pas d’emplois? Les gens ne veulent pas se déplacer…

Vous êtes las de vous faire accuser de parasite chômeur, de lâche, de paresseux, de profiteur du système. La saoudienne Arabie a besoin de vous.  88 têtes sont tombées cette année. Plus jusqu’à maintenant  que dans toute l’année 2014.

bourreau

 

Les candidats recherchés ne doivent pas avoir d’antécédents judiciaires. C’est un poste à temps partiel mais bien payé. Bref, ça vaut le coup…

Détail de l’offre:

BOURREAU 

Vous êtes dynamique et rigoureux, vous avez le sens du contact, et le goût du travail sans équipe, ce qui vous permet de résoudre efficacement votre problème et de ne pas bâtir  de relation de confiance avec vos interlocuteurs.

Le poste ne nécessite aucun diplôme. Et les anciens bûcherons canadiens sont les bienvenus dans notre équipe de 8. Mentionnons toutefois que la tronçonneuse n’est pas acceptée  comme outil de travail. Entre les exécutions, les temps de loisir sont sans limites. Les individus pourront jouer aux cartes tout  en s’abstenant d’alcool. Dans les cas de tests sanguins prouvant des signes de  supérieurs à .08, le nombre de travailleurs se retrouvera avec une équipe de 7.

carte 8

Les qualités recherchées:

* Savoir utiliser une hache  ( hache fournie)

* Savoir aiguiser une hache. ( aiguisoir non fourni)

* Subir des tests de capacités physiques et de précision avant l’entrée en fonction.

* Le candidat ( e) devra se soumettre  à des tests psychologiques avant l’embauche.

* Dans le cadre de vos fonctions, vous aurez la principale mission d’assurer l’assainissement de notre État et de maintenir un climat  de votre pays.

* Capacité d’évaluer les besoins sur le plan technique et , à l’occasion, s’adonner à des travaux de menuiserie. Nous assurons les résultats en important des billes de qualité et de bois franc des pays nordiques.  ( Nord des U.S.A) .

* Doté d’un goût prononcé pour les challenges, le candidat choisi  devra suivre une formation de 2 heures sur des mannequins de plastique.   De plus vous êtes doté d’une grande capacité de vous taire en public et hors des heures de travail.

* Les candidats, bien que capables de travailler en équipe ne pourront travailler à deux sur un même projet.

* Maîtrise de l’écriture: le candidat devra pouvoir signer son nom.

* Le candidat devra fournir une carte d’hygiène et de salubrité.

* Les candidats souffrant de handicaps physiques  sont exclus des postes: les paraplégiques, les tétraplégiques , et les politiciens.

* Vous devez avoir 12 ans au premier juillet 2015.

* Dynamisme, créativité, non leadership, sans charisme, mais débrouillard.

* Vous n’avez pas d’adresse  IP, ni de Facebook. Ni de face…

* Détester les enfants est un atout.

* Posséder une expérience bénévole.

Nous offrons des salaires compétitifs et des avantages sociaux, ainsi que d’une assurance-vie appréciable.

Les candidats devront se présenter à nos bureaux après réception des  acceptations de candidatures.

Merci de nous contacter.

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Gaëtan Pelletier