Le monde a semé des luminures Des joyaux piégés, des devantures Les Seigneurs à dollars, laminés d’or Poursuivent la crasse camouflée de dorures, dort Mon frère, dort, dans la peur de la Vie plus que de la mort Et pendant qu’ils frivolent, volent et volent Sous tes pieds les sols Ils sèment des déserts de poison, et dans l’aride territoire Le corps acéré, maigre en lame de rasoir On entend d’ici, le rouge des printemps Les giclures pourpres des sangs Les enfants labourés ont leurs pieds attachés À nos écrans pourprés Les machines délirantes crachaillent leurs feux, carburent Aux discours insidieux des faux dieux Et la chamaille te larme! Et tes cris son ceux des enfants! Tu hurles, tu râles, en attendant De nouvelles armes… La Terre est ta maison, et la maison t’enterre Tel un rond, fourbe, et lent cimetière Les esclaves acolores quittent leur village Pour engrosser l’avoir de ces fallacieux sages On te dit « main-d’oeuvre », déplacé, dépaysé Le doigt et l’âme dans l’engrenage Le cachot est virtuel, et les négriers cuivrés On t’a monté un beau bateau, petit nègre de mirages! La vanité aura creusé dans l’Univers Un cercueil: La terre Sous les combustions allongées Des cendres virevoussantes dans une urne givrée
Gaëtan Pelletier
18 août 2013