Archives mensuelles : novembre 2008

LA ROUTE VERS L’INFINI

LA JOIE

La joie est une chose qui se cultive et s’apprend. Elle n’est nulle part ailleurs qu’en nous. Tous ceux qui la cherchent voyagent si loin qu’ils ne peuvent plus la voir. Tous ceux qui veulent l’avoir deviennent prisonniers de leur possession. On la porte comme un enfant…Mais il faut l’élever. Et unie à la compassion et à l’amour des autres, à la reconnaissance la VIE dans l’autre, elle est le bonheur qui danse et qui se moque du malheur d’avoir les pieds sur Terre.

Mais la joie ne peut être si celui ou celle qui la porte n’est pas la joie. Elle n’est pas dans le vin que l’on boit, elle est ravivée par le vin.

Et l’art de la transmettre n’est pas un apprentissage donné: ce n’est qu’une graine envoyée par le vent du rire et le paysage du sourire.

Elle n’est pas facile à acquérir. Mais une fois acquise elle est difficile à déloger. Elle se moque de la peine ou prend une attitude froide et d’attente. La peine est ce qui passe. La joie est ce qui reste.

On ne peut pas cultiver un jardin en même temps que parfaire l’attrait de sa maison.

Il faut choisir. Entre l’apparat qui passe et stagne ou le jardin qui pousse et donne des fruits…

MADAME THIBAULT ET LES TROIS PETITS COCHONS

Avant d’envoyer ce succédané de la royauté anglaise à la guillotine, j’aimerais vous rappeler l’histoire des trois petits cochons. Mais  dans sa morale…

Le conte des Trois Petits Cochons appartient aux contes d’animaux, dans lesquels les principales fonctions narratives sont assumées par des bêtes. Il valorise le courage et le sens des responsabilités, et insiste sur les dangers de l’insouciance et de la paresse. Dans certaines versions, les deux premiers petits cochons construisent en effet leur maison le plus rapidement possible, avec le minimum d’effort, pour pouvoir jouer le reste du temps.

Aujourd’hui on nomme cela du développement durable.

Les trois maisons

  • La maison de paille.

La maison de paille c’est l’ingénierie des constructeurs  plutôt que des habitants. On se souciait moins, avant, de scruter à la loupe les dépenses des lieutenant-gouverneurs.  On les laissait se «débrouiller» avec le salaire et les sommes alloués, afférentes à la tâche.

La maison de paille, c’était la paresse des surveillants et des administrateurs de l’État. Quand on a la sacoche en en forme de sac à dos, on ne se soucie pas trop des comptes d’un représentant de la monarchie, qu’on aime comme une vieille chaussette oubliée dans le fond d’une penderie. On paresse et on la conserve. Confort garanti.

  • La maison de fagot d’épines… ou de bois.

C’est quand la sacoche rapetisse et qu’on commence à épier sans scruter, mais en gardant un certain laxisme, préférant se  fidéliser au lieu  de penser.

C’est compliqué remettre en question. Mais c’est fatiguant aussi. Et ça coûte cher.

  • La maison de briques

C’est quand toutes les briques économiques nous tombent sur la tête. On cesse de seulement épier : on scrute.

La horde de loups

Du nouveau dans l’histoire : les loups encerclent la maison de briques. Ils veulent la peau du cochon. Pas pour le manger, mais pour nourrir leur orgueil et leur avidité du pouvoir. La maison avec…

La vraie histoire

La véritable histoire est que les abusés on laissé faire les abuseurs. Avant les loups, une maison de paille suffisait. Nul besoin d’argumenter sur les dépenses, de louper.  C’était quasi fixe, avec extension. Crissement élastique.

Le cochon qui n’était pas au courant de l’arrivée du loup, se contentait d’une maison de paille.

Alors le cochon a fait l’histoire telle qu’elle est  : il a pensé habiter une maison de paille solide, due à l’expérience antérieure. Une privauté nostalgique dangereuse pour un assoupi.

Le loup qui cherche des proies en décèle …

C’est comme ça, qu’à force d’habitude, d’user d’un élastique, de ne pas être trop surveillée,  que  Madame la lieutenant-gouverneur s’est fait piéger.

Ce n’est pas qu’elle avait raison. C’est seulement qu’elle s’est fiée à la tradition.

Et la tradition, ça se garde dans un congélateur. C’est froid, figé, et ça ne bouge pas.

C’est une côtelette de porc qu’on garde à la maison en cas de faim soudaine. Les cochons mangent du porc.

C’est le problème des habitudes :

L’habitude devient un besoin ; mais la coutume ne le devient jamais.