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Radiographie des U.S.A

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États-Unis: pays qui permet à un citoyen d’être n’importe qui en disant n’importe quoi. 

Rabelais: « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme« .

9/11 ou 11/9 en américain

Les États-Unis fêtent aujourd’hui les attentats de septembre 2001. C’est à peu près le seul pays au monde à n’avoir pas subi de guerres …réelles, sauf celles dans laquelle ils se sont entre tués… Un pays bien coloré: ils ont importé des noirs, invités des blancs, et pratiquement rayé de la carte les visages rouges…  C’est le seul pays du monde où la plus célèbres de ses idoles n’est jamais sortie de son pays: Elvis Presley. Il a fait son service militaire en Allemagne. Son gérant était un colonel qui lui a pris 50% de profits. Les américains ne sortent pas de chez-eux. Ils sortent avec un drapeau accroché à leur auto. Un pays ou tuer n’est pas péché, mais absence de patriotisme, si.

Amoralité

C’est le pays du dilemme de la moralité et de l’immoralité. Ils ont inventé la Ford-T et l’hypocrisie. La Ford-T ne roule plus, mais l’hypocrisie est la formule 1  du monde moderne. Grand pays d’un nombrilisme à l’hélium: ils volent plus haut que tous et volent, dévalisent le monde dans un western planétaire. Complaisant à travers eux et les yeux plein de boue vis-à-vis le reste du monde. Les États-Unis n’ont aucune empathie pour le reste du monde, ni de compréhension et respect de la différence, de la richesse des cultures. On ne veut pas « aimer le monde », on veut le remodeler, l’aplanir.

Conquérants furtifs et vicieux

Le conquérant est désormais planétaire, destructif, faux moralisateur, religieux tout en étant dieu et diable à la fois. Si l’homme descend du singe, le singe devait être américain. Sinon, c’est dieu tout court et en 7 jours. On ne lésine pas… Ils ont également créé la techno-économie d’une fabulatrice construction pour éteindre par une barrière de langage toute résistance. Le reste se règle par les armes et la vente des armes.

On comprendra que ce grand falsificateur vicieux, de par sa réussite d’un monde étourdi de progrès, a été l’idole planétaire du xxe siècle. De la brillantine des capots de voitures, à la mode, et au vitrail du bien-être festif.

Ils sont pieux, immaculés. C’est là leur certitude. Eux, proclament encore leur mission de « dieu ». La « civilisatrice » et la cicatrice d’une planète profondément  lacérée par la vitesse du ramassis de richesses, même intérieures.

Les États-Unis, c’est le nazisme là où le nazisme n’a pas réussi. Le clan directeur, autant du côté de la richesse maligne et de réussite personnelle, que du pouvoir débile auront réussi à non seulement créer  le plus grand empire, mais le « just in time » aura fait en sorte qu’il n’y en aura plus d’autres à conquérir. C’est d’ailleurs cette affection du un riche pour le pouvoir de créer des uns riches, qui ont esclavagé autant les blancs que les noirs.

En bref, les États-Unis d’Amérique et d’amnésiques seront sans doute à la source – et la cause – d’une finale lancinante de l’humanité.

Là où il n’y a pas de respect, il ne peut y avoir de vie. Les États-Unis, ce temple laïque de 50 États , aura été l’incarnation d’un Lucifer ( pourtant noir) prônant la suprématie de la race blanche en format KKK. 

Gaëtan Pelletier

De Hitler à Bush

Le texte date de 2003. Mais c’est sans doute l’un des plus importants écrit à propos de l’ère de Bush.

Gaëtan Pelletier

De Hitler à Bush

par Federico Fasano Mertens

Ce texte est la réponse faite par Federico Fasano Mertens, directeur du quotidien urugayen La República, à l’ambassadeur des États-Unis en Urugay qui reprochait à son journal d’avoir comparé George W. Bush à Adolf Hitler. Il ne s’agit pas, pour le journaliste, de se livrer à ce rapprochement à la seule fin de dénigrer le président états-unien. Au contraire, il met en balance le régime de Washington et le Troisième Reich sur les plans idéologique, diplomatique, économique et militaire. Federico Fasano Mertens compare aussi la prise de pouvoir des deux hommes. À la différence du dictateur allemand, George W. Bush n’a pas été démocratiquement élu, mais, comme lui, il a appuyé son pouvoir par un évènement traumatisant que l’auteur désigne comme « l’incendie du Reichstag américain ».

RÉSEAU VOLTAIRE | MONTEVIDEO (URUGUAY) | 30 JANVIER 2004

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Federico Fasano Mertens
Directeur du quotidien urugayen
La República.

Il y a quelques jours, Martin Silverstein, ambassadeur des États-Unis d’Amérique en Uruguay, m’a envoyé une lettre dans laquelle il accusait le journal uruguayen La República – quotidien que j’ai l’honneur de diriger – de manquer« de toute mesure d’intégrité journalistique » pour avoir comparé leur président, George W. Bush, avec le chancelier du Troisième Reich allemand, Adolf Hitler.
Je n’ai pas pu lui répondre avant, car l’acte de piraterie internationale que les États-Unis ont commis en attaquant un peuple sans défense et presque désarmé avec la plus formidable machine à tuer dont l’histoire universelle se souvienne, m’a obligé à consacrer plus de temps que d’habitude à la préparation des éditions spéciales sur le carnage en Irak. J’étais également fort occupé à faire condamner devant la justice – et avec succès – des tortionnaires uruguayens entraînés aux États-Unis, qui étaient en train de me calomnier.
Il y a quelque temps, l’ambassadeur était venu me rendre visite à mon bureau et j’avais mentionné à mes collaborateurs qu’il était l’ambassadeur des États-Unis le plus intelligent, le plus perspicace et le plus sympathique que j’avais connu : « Enfin, avais-je dit, un représentant de l’Empire avec qui on peut discuter sur des thèmes en dehors des habituels clichés insipides et ennuyeux qui nous intoxiquent dans ces réunions que nous devons partager. »
Mais la sagacité de l’ambassadeur n’a pas pu lui épargner le malheur d’avoir à représenter le 43e Président de son pays, George Bush Junior, un fanatique paranoïaque, intoxiqué de messianisme, moins brillant qu’une limace, ivre de pouvoir comme il l’a été, par le passé, d’alcool (il fut condamné le 4 septembre 1976 pour un important excès de vitesse en état d’ébriété après avoir été interpellé par le célèbre prédicateur Graham qui lui demanda : « Qui es-tu pour te croire Dieu »), militant de la Christian Right (la droite chrétienne texane et sudiste), raciste amoureux de la peine de mort, surtout lorsqu’elle s’applique aux Noirs, enfin le pire président américain de ce dernier siècle, qui a su engendrer des tragédies contre son propre peuple, bref, l’autre face de l’homo sapiens, l’incarnation même de l’homo demens.
Comme tout bon raciste, il est aussi misogyne. Personne ne peut oublier les humiliations publiques faites à son épouse, Laura Bush, lorsque le Président expliqua à la presse que sa femme ne l’accompagnait pas ce jour-là « parce qu’il avait plu et qu’elle devait balayer l’entrée de la maison puisque le lendemain le président de Chine, Jiang Zemin, devait leur rendre visite dans leur ranch de Crawford (Texas). »
Son compatriote, le vieil écrivain Kurt Vonnegut n’a pas hésité un seul instant à le décrire comme étant le « plus sordide et pitoyable usurpateur d’opérette qu’il soit possible d’imaginer ».
Mais allons droit au but. Que l’ambassadeur américain garde sa pathétique mésaventure d’avoir à défendre le plus délirant des habitants de la Maison-Blanche et moi, l’honneur de lui faire un procès avec l’arme la plus redoutable : la parole.

Il s’agit de comparer Adolf Hitler et George W. Bush.

Il y a, bien évidemment, des différences. La première consiste en ce que le criminel de guerre, auteur du massacre du peuple juif et du peuple soviétique, avait gagné les élections avec une large majorité, alors que l’autre criminel de guerre, auteur du massacre du peuple irakien, est arrivé au pouvoir de manière frauduleuse, à travers le plus grand scandale électoral de toute l’histoire américaine.
D’un point de vue théorique, la comparaison entre Bush et Hitler est correcte. Les spécialistes ont défini le nazisme comme étant la dictature terroriste du capital financier en expansion. Lorsque Bush devient un hors-la-loi en envahissant une nation sans défense, qui ne l’a pas agressé, pour s’emparer de ses richesses pétrolières – la deuxième plus grande au monde – et qu’il annonce peu après que d’autres nations pourvoyeuses de pétrole pourraient subir le même sort, il s’approche de la définition de la dictature terroriste du capital financier. Que cela lui plaise ou non.

George Bush porte le nazisme dans ses gènes.

Son grand-père, Prescott Bush, fut déjà l’associé de Brown Harriman et l’un des propriétaires de l’Union Banking Corporation. Ces deux entreprises ont joué un rôle clé dans le financement qui a permis l’ascension de Hitler au pouvoir. Le 20 octobre 1942, le gouvernement américain ordonna la confiscation de l’Union Banking Corporation, propriété de Prescott Bush, et il saisit les avoirs de la Corporation de Commerce américano-hollandaise et de la Seamless Steel Corporation, toutes les deux gérées par la banque Bush-Hamman. Le 17 novembre de la même année, Franklin Delano Roosevelt confisqua tous les biens de la Silesian American Corporation administrée par Prescott Bush, car elle avait violé la loi du commerce avec l’ennemi. L’arrière-grand-père de notre George, guerrier de Dieu, Samuel Bush, père du nazi Prescott Bush, était la main droite du magnat Clarence Dillon, roi de l’acier et du banquier Fritz Thyssen qui écrivit le livre « I paid Hitler » (« J’ai financé Hitler ») et devint membre du parti nazi en 1931 (Parti ouvrier national-socialiste allemand).
Et si notre ambassadeur a encore un quelconque doute sur l’odieuse alliance des Bush avec Hitler, je le prie de lire le brillant essai de Victor Thorn dans lequel il est mentionné qu’« Une importante partie de la fortune de la famille Bush provient de l’aide financière investie dans le soutien à Adolf Hitler. L’actuel président des États-Unis, ainsi que son père (ex-directeur de la CIA, vice-président et président), ont atteint le sommet de la hiérarchie politique américaine parce que leur grand-père, leur père et leur famille politique ont aidé et encouragé les nazis par le passé. »
Et je ne mentionne encore pas les escroqueries de la famille Bush dont les quatre millions et demi de dollars à la Broward Federal Savings à Sunrise, Floride, ou l’escroquerie faite à des millions d’épargnants de la Banque d’Épargne Silverado (Denver, Colorado).
Arrière-grand-père nazi, grand-père nazi, père qui n’a pas eu le temps de le devenir car Hitler s’était déjà suicidé dans les jardins de la Chancellerie en ruines, George a bénéficié de la fortune mal acquise de ses ancêtres.

Mais ne condamnons pas notre homo demens pour ses gènes obscurs.

Jugeons-le seulement sur ses actes. Et comparons. Comparons seulement.
Comment Monsieur l’ambassadeur croit-il que le délirant caporal allemand est arrivé au sommet du pouvoir ? Hitler arrive au pouvoir à travers des élections propres, mais il se heurte à la Constitution de Weimar qui lui impose des limites que son omnipotence refuse d’accepter. Il planifie alors l’incendie du Reichstag et en une seule nuit il est couronné en tant que décideur de la guerre ou de la paix.

Ces évènements ne sont-ils pas familiers à notre cher ambassadeur américain ?

L’incendie du Reichstag américain

La destruction criminelle des tours jumelles du World Trade Center à New York fut la même bouée de sauvetage que l’incendie du Reichstag.
Je ne vais certainement pas avoir l’audace de m’associer aux thèses de ceux qui accusent le groupe belliciste « bushien » d’avoir planifié ce massacre ou du moins de n’avoir rien fait pour empêcher cette tragédie alors qu’il savait ce qui se préparait.
Il n’y a pas de preuves réelles pour l’affirmer, malgré le fait qu’il existe de multiples indices de négligence coupable, de vastes soupçons amplifiés par une censure de fer, sans précédent dans la démocratie moderne américaine.
Le jour où le peuple américain aura récupéré toute sa liberté d’information et son droit à connaître la vérité sur ce mardi 11 septembre 2001 (informations aujourd’hui très restreintes par le Patriot Act approuvé avec un seul vote contre – celui d’une femme – symbole de la dignité nationale américaine) on saura alors la raison pour laquelle les nombreux avertissements et mises en garde lancés à travers tout le pays concernant cet acte terroriste n’ont pas été écoutés et pourquoi les avions militaires ont mis quatre-vingts minutes pour décoller et intercepter les appareils détournés, alors que l’on savait déjà peu de temps après leur décollage de Boston, que des pirates de l’air avaient pris les commandes des avions et qu’ils se dirigeaient vers Washington : en cas de détournement d’avion, le manuel d’alerte prévoit une intervention des forces aériennes en moins de cinq minutes.
On saura enfin pourquoi les restes du présumé avion qui s’est écrasé sur le Pentagone ont été cachés. On saura pourquoi le directeur des services secrets pakistanais, qui venait de se réunir à Washington avec Tenet, chef de la CIA américaine, a fait verser par Islamabad – comme l’a révélé le journal conservateur The Wall Street Journal – la somme de 100 000 dollars à Mohammed Atta, chef du commando-suicide contre les Tours Jumelles de New York. Sur cette terrifiante information, il est interdit de faire des recherches, car les libertés civiles ont été suspendues dès que le Patriotic Act fut promulgué.
Finalement on saura également pourquoi quinze des vingt et un ravisseurs du commando-suicide étaient originaires d’Arabie Saoudite, l’un des principaux alliés des États-Unis dans le golfe Persique. Il n’y avait pas un seul Irakien, pas même un seul par hasard.
Mais au-delà des soupçons, il ne fait pas de doute que le déréglé 43e président des États-Unis, couronné dans des élections frauduleuses, dans le cadre d’une impressionnante récession dont on ne voit point la fin, avec le plus bas niveau de popularité au début de son mandat, a réussi à dominer tout le scénario, obtenir des pouvoirs inconcevables auparavant dans une démocratie, être élevé au rang d’Empereur vengeur pour laver l’affront commis par des barbares envers son peuple.

L’incendie du Reichstag américain du 11 septembre a offert à George W. la chance de sa vie.
La moins bonne des victoires électorales d’un président des États-Unis depuis 1876 s’est transformée en une chance historique jamais donnée à un belliciste pour imposer au monde le nouvel ordre américain.
Comme Hitler l’a fait dans le passé en s’entourant de Goering, Goebbels, Himmler, Mengele, Eichmann, à savoir d’une bande d’arnaqueurs semblables à lui, tous fanatisés par le pouvoir et la force, le président texan a cherché à se façonner une cuirasse protectrice par une garde de fer, plus belliqueuse que lui-même, pour le protéger de la tentation du doute et dont les membres portent tous sur le front la même marque que lui : le sceau du pétrole. Le Vice-président Dick Cheney appartenait au groupe Halliburton Oil, le chef du Pentagone, Donald Rumsfeld est issu de la Compagnie pétrolière occidentale, la conseillère pour la Sécurité Nationale, la vieille fille Condoleeza Rice, dont le prénom – ironie du sort – signifie « avec douceur », fut un cadre important de la direction de Chevron et c’est pour lui faire honneur que des bateaux pétroliers ont reçu son prénom. Même la secrétaire du ministère de l’environnement, Gale Norton, est liée au lobby du pétrole, tout comme Bush Senior l’a été avec le groupe pétrolier Carlyle ou l’actuel président Bush Junior avec la Harkins Oil.
Ce quintette de la mort qui entoure le guerrier Bush est une véritable maffiocratie, comme l’a été dans le passé le quintette d’Hitler. Et ils se nourrissent d’une Bible très particulière.
La philosophie de Hegel, Nietzsche, Schopenhauer qui a vivifié et passionné le créateur de l’Holocauste du XXe siècle a été remplacée par des spécimens moins cultivés et d’un niveau intellectuel assez bas, mais plus pragmatiques pour le nouvel Hitler du XXIe siècle.

Qui sont ces auteurs intellectuels inspirateurs de notre quintette belliqueux ?

Le Bostonien Henry Cabot Lodge qui affirme qu’ « au XIXe siècle aucun peuple du monde n’a égalé nos conquêtes, notre colonisation et notre expansion et aujourd’hui rien ne nous arrêtera ». Merse Henry Watterson a déclaré que les États-Unis sont « une grande république impériale destinée à exercer une influence déterminante sur l’humanité et à façonner l’avenir du monde, comme aucune autre nation ne l’a encore fait dans le passé, même pas l’empire romain. »
Ou Charles Krauthammer qui a écrit il y a à peine quelques années dans The Washington Post : « Les États-Unis chevauchent dans le monde comme un colosse. Depuis que Rome a détruit Carthage, aucune autre puissance dans le monde n’a atteint les sommets que nous connaissons. Les États-Unis ont gagné la Guerre Froide, ils ont mis dans leur orbite la Pologne et la République Tchèque, après avoir pulvérisé la Serbie. Et du même coup ont démontré l’inexistence de l’Europe. »
Ou Robert Kaplan qui précise que : « La victoire des États-Unis dans la Seconde Guerre mondiale est aussi importante que la victoire de Rome dans la deuxième Guerre Punique qui la convertit en puissance universelle. »
Ou encore le très connu historien Paul Kennedy qui nous explique que « ni la Pax Britannica, ni la France napoléonienne, ni l’Espagne de Felipe II, ni l’empire de Charlemagne, ni l’empire romain ne peuvent se comparer à l’actuelle domination américaine. Jamais il n’a existé une telle disparité de pouvoir dans le système mondial. »
Ou le directeur de l’Institut des Études Stratégiques Olin de l’Université de Harvard, le professeur Stephan Peter Rosen qui nous dit que : « Notre objectif n’est pas de lutter contre un rival car celui-ci n’existe pas, mais de préserver notre position impériale et maintenir cet ordre impérial. »
Ou l’ineffable Zbigniew Brzezinski qui a déclaré que « l’objectif des États-Unis doit être celui de maintenir nos vassaux dans un état de dépendance, garantir la docilité et la protection de nos sujets et prévenir l’unification des barbares. »
Ou le Président Wilson qui a parlé au Congrès de l’Union« qu’il apprendrait aux républiques sud-américaines de choisir de bons députés ».
Ou le célèbre Billy Sunday qui a fait le portrait du gauchiste latino-américain comme celui d’un type « qui a un museau de porc-épic et une haleine qui ferait fuir un renardeau », il a ajouté que « s’il le pouvait, il les mettrait tous en prison jusqu’à ce que leurs pattes sortent par les fenêtres ».

Écoutons maintenant Dick Cheney, l’actuel Vice-président des États-Unis et le Secrétaire de la Défense, Donald Rumsfeld, qui constituent avec Condolezza Rice un triangle belliqueux plus redoutable que celui des Bermudes.
Le Vice-président Cheney a déclaré avant cette guerre sainte :« Les États-Unis n’ont pas à rougir d’être une superpuissance et ils ont le devoir d’agir avec force pour construire un monde à l’image des États-Unis. » Le chef du Pentagone a été encore plus clair au cas où nous n’aurions pas compris. Rumsfeld a dit en citant la phrase préférée d’Al Capone : « On obtient davantage avec un mot aimable et un revolver qu’avec un mot aimable seulement. »
Le langage qui nourrit l’épiderme et les neurones de Bush est un langage encratique, autoritaire, d’intimidation qui conduit inévitablement à la perversion morale de la fin qui justifie les moyens. La caractéristique essentielle du langage de la « bande Bush », comme pour le langage nazi, est la simplification, le réductionnisme et l’intimidation. Le langage de ce groupe prédateur est un langage schématique, émotionnel, chargé de préjugés qui incite à l’exaltation des sentiments les plus nobles du peuple. Je n’ai pas le moindre doute que Bush se nourrit d’un langage nazi.
Bush ne croit pas, comme Hitler ne le croyait pas non plus, à un État de droit, qui n’est pas l’État qui possède des lois, sinon l’État qui se soumet lui-même à l’empire de la loi et ne peut la transgresser pour aucun motif, et encore moins pour une raison d’État. C’est au nom de la raison d’État ou de la Patrie ou de la Sécurité nationale que sont commises les pires atrocités.
Y a-t-il une différence entre la construction intellectuelle de Bush et celle d’Hitler dans le cadre de la raison d’État ? Je ne le pense pas. Seulement des différences de style, d’époque et de magnitude en ce qui concerne la force utilisée et le pouvoir.

Le discours de la « bande Bush » est un discours de maître à esclave. Il n’y a pas de différences avec le discours de la bande d’Hitler.

L’un est plus gentil que l’autre. Quoique l’histoire est en train de prouver que le moins gentil a été le moins meurtrier.
Civilisation, barbarie, pacification des barbares, peuple élu : jusqu’à la race élue il n’y a qu’un pas. Enfin, tout cela ne nous rappelle-t-il pas l’histoire du psychopathe à la petite moustache ?
En parlant de la petite moustache, le récit d’un conseiller influent de la sécurité américaine qui habite à Washington est très instructif. Il a raconté au magazine argentin Noticias :« Pour le meilleur ou pour le pire George Bush Jr. est l’homme indiqué pour mener cette guerre [NDE : en Irak]. Il est né pour ça. La puissance qui lui vient de l’intérieur le fait trembler. Quand quelqu’un parle avec lui dans son bureau, on dirait qu’il va dévorer celui qui est en face. Il s’assied au bord du fauteuil, presque sans s’appuyer et agite les bras comme s’il ne savait pas quoi en faire. Il a besoin d’action. »
Quelle imitation de la gestuelle du dictateur nazi ! Bien que le flegme du cow-boy texan, revolver à la ceinture, ne ressemble pas à la rage presque épileptique du Teuton, qui s’étouffe en parlant et en gesticulant. Le corps de Bush ne crache pas en parlant. C’est son âme qui crache de la haine et de la violence et engendre la terreur. Mais ça ne lui fait rien. Il doit avoir bien appris le « Oderint dum Metuant » de l’empereur romain Caligula : « Laissez-les nous haïr du moment qu’ils nous craignent. »
L’incontinence émotionnelle de Bush est déjà un classique et, comme Adolf, il ne peut pas admettre un NON. Sa femme Laura Bush a rappelé à la presse que la première fois qu’elle a dit à son mari que l’un de ses discours ne lui plaisait pas, celui-ci, furieux, a fracassé sa voiture contre le mur du garage à l’entrée de leur maison.
Il se sent comme le numen nazi, un envoyé de Dieu, qu’il invoque dans n’importe quelle circonstance. Il a décrété que toutes les réunions de son Cabinet doivent commencer avec une prière. Il dit avoir consulté Dieu avant d’attaquer l’Irak, au mépris de l’opinion de la grande majorité des nations de la planète et des 90% d’êtres humains qui étaient contre. Il essaie d’imiter le président William McKinley lors de l’invasion des Philippines pour évangéliser les indigènes, tout en culpabilisant Dieu de l’avoir forcé à entrer dans ce pays.
Autre coïncidence entre ces vies parallèles qui aurait enchanté Plutarque : tant Hitler que Bush auraient pu éviter de se trouver dans le musée de grands bouffons de l’histoire, s’ils avaient eu un psychanalyste à leurs côtés. Un bon psychanalyste les aurait tous deux aidés énormément à canaliser leur libido vers des occupations plus normales, sublimant ainsi le seul aphrodisiaque qu’ils possèdent, soit le pouvoir universel et cruel sur autrui.

Continuons avec les ressemblances entre le guerrier de la race aryenne et le guerrier de Dieu, comme Telma Luzzani a surnommé notre Texan exalté.

Bush proclame urbi et orbi le bien-fondé de la guerre préventive. Dwight Eisenhower en 1953 n’a pas hésité un seul instant à ce sujet : « La guerre préventive est une invention d’Adolf Hitler. Franchement, je ne prendrais au sérieux aucune personne qui proposerait une chose pareille. »
Demandons-nous : guerre préventive contre qui ? C’est bien connu que la première victime d’une guerre est la vérité. Et la première chose que fait Bush pour fabriquer sa guerre préventive, après l’incendie du Reichstag, c’est de nous mentir façon Goebbels, d’une manière si primaire qu’à la fin personne n’a plus rien cru. D’abord il a dit que l’Irak soutenait Al Qaida. Il a été prouvé peu après qu’une haine irréconciliable existait entre Saddam Hussein et l’ancien employé des États-Unis, Oussama Ben Laden. Puis Bush a demandé d’inclure l’Irak dans le courant fondamentaliste musulman. Difficile à croire, car l’Irak était le pays le plus laïc du monde arabe. Alors on a invoqué les armes de destruction massive. Bush a assuré que l’Irak ne permettrait pas les inspections et quand l’Irak les a permises, il a alors répété que Saddam ne laisserait pas entrer les inspecteurs de l’ONU dans les palais et les endroits stratégiques. Quand il a accepté, l’administration Bush a voulu nous faire croire qu’elles étaient bien cachées. Finalement, on n’en a pas trouvé une seule. Quand tous ces arguments ont été réduits à néant, ils ont alors demandé l’abandon du pouvoir ou l’exil de Saddam Hussein et c’est à ce moment-là, qu’ils ont admis la seule et réelle vérité : nous voulons occuper le territoire irakien quoi qu’il arrive et décider qui va le gouverner. C’est la démocratie planétaire, nous dit-on. Les mêmes opérations manipulatrices de désinformation que Hitler a utilisé contre la Tchécoslovaquie, l’Autriche et la Pologne. Le même type d’excuses changeant au fur et à mesure qu’elles étaient anéanties.
Autre ressemblance : le mépris de la communauté internationale et de l’opinion publique mondiale. Hitler a détruit la Société des Nations fondée en 1919. Bush a réduit en miettes les Nations unies, obtenant contre lui la plus grande opposition à un pays depuis la fondation de l’ONU en 1945 : 170 pays contre la guerre, seulement 30 pays en sa faveur, la plupart d’entre eux des nations émergentes de l’ex-Union soviétique et qui se vendent au plus offrant.
Mais la plus grand défaite diplomatique depuis la fondation de l’ONU n’a été un obstacle ni pour l’un ni pour l’autre. Pour Hitler, le refus et la colère des peuples du monde contre son action ont été sans importance. Bush veut surpasser le Teuton. Les manifestations contre lui – sans précédent sur la planète -, se transforment en musique guerrière à son ouïe wagnérienne. Face à lui, il y a l’esprit de Seattle qui a fondé en 1999 le mouvement anti-mondialisation et pacifiste le plus imposant de l’histoire universelle. Mais rien ne l’arrête.
C’était révoltant de voir comme on a traité Hans Blix, chef des inspecteurs de l’ONU, avec ses 75 ans qui devraient inspirer le respect, originaire de cette merveilleuse ville glacée d’Uppsala, dans une Suède social-démocrate, un digne adepte des traditions démocratiques du martyr Olof Palme.

Le mépris envers les gens et leurs droits est le moteur de son humanisme

Écoutons le maréchal Goering devant ses juges à Nuremberg :« Naturellement, les gens ne veulent pas la guerre, mais après tout, ce sont les dirigeants d’un pays qui déterminent la politique, c’est facile ensuite d’entraîner le peuple. Qu’il dispose de la liberté d’expression ou pas, on peut amener le peuple où l’on veut et lui faire ce que veulent les gouvernants. C’est très facile. Il suffit de leur dire qu’ils sont en train d’être attaqués et de dénoncer les pacifistes pour leur manque de patriotisme qui met le pays en danger. » Ces paroles sont du nazi Goering en 1945 et non celles de Bush. La seule différence, c’est que le nazi Goering l’a dit en allemand et Bush en anglais.
L’invasion d’une nation souveraine qui n’avait agressé personne avait besoin d’une légitimation éthique, bien qu’illicite : renverser le tyran Saddam Hussein et imposer par la force un gouvernement « démocratique et populaire ». Tout cela semble très beau, même si la communauté internationale et les normes qui la régissent en soient le prix à payer.
Mais cela n’est pas vrai. Personne ne met en doute que Saddam Hussein est un sinistre dictateur, qui a assassiné son peuple et que son parti socialiste Bass, n’a rien de socialiste du tout. Mais qui va croire que Bush va instaurer la « démocratie » en Irak, alors que ses prédécesseurs qui ont administré l’Amérique, moins nazis que lui, ont envahi et occupé pendant des années et des années des nations souveraines et ont installé des dictatures féroces qu’ils ont soutenues et protégées contre leur propre peuple ? Par exemple Somoza au Nicaragua, Duvalier en Haïti, Trujillo en République Dominicaine, Pinochet au Chili. Tout comme les régimes fantoches et despotiques qui furent imposés par les nazis lors de l’occupation de l’Europe, y compris la France anti-de Gaulle du maréchal Pétain.
Hitler a envahi l’Europe à la recherche de son Lebensraum, pour étendre son territoire et satisfaire son besoin en matières premières et soutenir le développement économique allemand servant à l’édification du nouvel empire germanique, qui vengerait l’affront du Traité de Versailles. De la même façon Bush va à la recherche de son propre Lebensraum. UnLebensraum qui dans notre monde d’aujourd’hui ne se mesure plus par la quantité de kilomètres de territoire physiquement occupés, mais par la domination économique et politique qu’on exerce sur ces lieux, dirigée à partir de lointains centres financiers.

Les objectifs de notre nouvel Hitler sont multiples.

Le pétrole

En premier lieu, s’approprier le réservoir d’essence du capitalisme mondial qui n’est autre que le golfe Persique. Bush sait très bien que dans dix ans, le pétrole produit par son pays, locomotive commerciale du monde, s’épuisera irrémédiablement. Dans quarante ans il n’existera plus de pétrole sur la planète. C’est une course contre la montre. Selon la Statistical Review, la découverte de nouveaux gisements pétroliers énergétiques diminue de manière préoccupante. Elle a augmenté seulement de 5% contre 45% lors de la décade antérieure. Les 65% de réserves sont situées au Moyen-Orient. Des 77 millions de barils produits chaque jour dans le monde entier, les États-Unis en consomment vingt millions quotidiennement, mais seulement dix millions sont produits par les Nord-Américains. Ils sont donc tributaires des autres pour rester une superpuissance. L’objectif de l’attaque en Irak, deuxième réserve mondiale pétrolière, était de contrôler ces gisements, contrôler leur prix et leur production. Ne parlons plus d’armes cachées ni de n’importe quoi. Comme l’a dit l’écrivain Eduardo Galeano, si l’Irak était un producteur de radis au lieu de pétrole, qui aurait eu l’idée de l’envahir ?

Pour Bush, le pétrole est là. Il n’y a qu’à le prendre et se servir. Il ne sait pas qu’il peut s’étouffer en mangeant.

Le deuxième coup de Bush consiste à discipliner son allié, l’Arabie Saoudite, premier producteur mondial de pétrole et la plus grande réserve énergétique du monde, dont les prix ne conviennent pas aux intérêts américains. Le troisième objectif, tel que révélé en février de cette année par John Bolton, sous-secrétaire d’État, c’est envahir l’Iran et la Syrie qui, avec la Corée du Nord, constituent « l’axe du mal » et si la situation est favorable, inclure la Libye dans ce saint des saints. Le quatrième pas consiste à détruire l’OPEP et à s’approprier les combustibles fossiles du monde. S’il n’arrive pas à exproprier les gisements fossiles et ne trouve pas à temps de solutions alternatives énergétiques, le capitalisme américain devra modifier le modèle de consommation de son peuple et il risque de perdre le point d’appui de son hégémonie mondiale. Le cinquième objectif est représenté par les fructueuses affaires de la reconstruction de l’Irak sur lequel vont se jeter les quelque 500 transnationales qui contrôlent le monde, la plupart américaines. Le sixième objectif n’est pas moins important et il se nourrit des enseignements de Lord Keynes : utiliser l’industrie militaire pour sortir de la profonde récession dans laquelle est plongée l’économie américaine dont le taux de croissance est zéro. N’oublions pas qu’une guerre ne se gagne pas quand on a imposé la suprématie militaire sur l’adversaire, mais lorsqu’on obtient les bénéfices économiques qui sont la quintessence et la raison de son déclenchement.

Imposer la suprématie du dollar face à l’euro

On ne peut pas continuer sans mentionner le dernier objectif et peut-être le plus important de cette guerre : imposer la suprématie du dollar face à l’euro, qui ces derniers temps n’a pas arrêté de donner une raclée au dollar sur divers fronts inattendus, mettant en danger le privilège et l’importance américaine dans la commercialisation du pétrole. Le dollar a chuté ces derniers mois par rapport à l’euro de 17%, chiffres inimaginables depuis la création de la monnaie unique européenne. La décision iraquienne de libeller 10 milliards de dollars de leurs réserves en monnaie européenne a contribué à cette dépréciation etaprovoquéunesecoussesismiquepourle dollar. C’est une raison de plus pour attaquer l’Irak, car un gouvernement fantoche et à la solde des États-Unis renverra sûrement ce montant en zone dollar. La Russie libelle ses opérations pétrolières en euros ; l’Iran et d’autres pays de l’OPEP sont en train d’étudier la possibilité d’abandonner le dollar pour l’euro. Les économistes prévoient que si cela arrive, il se produira une dépréciation inusitée du dollar qui fera plonger la valeur des actifs américains, provoquant l’effondrement du géant aux pieds d’argile comme dans les années trente.

L’invasion est aussi due au besoin d’un nouveau partage du monde après l’échec des accords de la triade (États-Unis, Europe et Japon) en 1998 sous les auspices de l’OCDE à Paris et ceux de la réunion de l’OMC à Washington. Il n’y a pas eu d’accord pour la répartition du marché mondial menacé par une diminution du pourcentage du produit brut mondial, qui à la fin du siècle dernier avait atteint un degré de concentration de 50 % dans les mains des membres de la triade et de ses transnationales. L’échec du néolibéralisme pour maintenir le plus grand taux d’exploitation de nations dépendantes, la fatigue et la décadence de l’hégémonie unipolaire et la possibilité relativement proche d’une crise mondiale qui transformerait l’arrogante domination d’aujourd’hui en une hégémonie en haillons, tous ces enjeux sont à l’origine de cet acte de piraterie internationale.
L’Europe n’a pas accepté cette répartition et a attaqué avec son euro. Les États-Unis ont répliqué avec l’instinct des bêtes et s’ils parviennent à contrôler les lacs d’or noir, ils auront du pétrole bon marché et abondant pendant que leurs alliés le paieront cher et ne l’obtiendront qu’au compte-gouttes et leurs économies en souffriront.
Voilà le plan de guerre. C’est le même objectif de domination économique qui a poussé Hitler dans les bras de Mars, avec la devise : « Occuper, administrer, exploiter ». De là à dire que Bush y parviendra, il y a un long chemin. Surtout si l’on sait que cette guerre, pour la première fois, il devra la financer économiquement tout seul. L’invasion précédente de l’Irak avait été légitimée par la communauté internationale et payée par tous les pays. Cette fois-ci, il s’agit d’une invasion illégitime, un crime de lèse-humanité contre le monde civilisé, et les États-Unis la paieront seuls, sauf une petite partie qui sera prise en charge par le Royaume-Uni du renégat Blair. Tout cela représente beaucoup d’argent. Suffisamment pour déstabiliser encore un peu plus le maître de la petite machine à faire des dollars, installé dans le Département du Trésor de la nation la plus endettée de la planète : les États-Unis d’Amérique.

La stratégie militaire nazie

Une fois déterminés les objectifs royaux, Bush et sa bande de faucons ont patenté la stratégie militaire nazie : la tristement célèbre Blitzkrieg – la guerre éclair – avec laquelle les nazis ont dévasté l’Europe, combinant des attaques de divisions entières de tanks Panzers, appuyés par des vagues d’avions et des pièces d’artillerie. Les temps changent et la blitzkrieg nazie s’est transformée en super-blitzkrieg américaine, mais la modalité inventée par les maréchaux d’Hitler est la même que celle de Bush, bien qu’avec une puissance de feu mille fois supérieure.
Une autre ressemblance : le déséquilibre des forces en présence. L’invasion nazie de la Tchécoslovaquie et de la Pologne, où la cavalerie polonaise s’est heurtée à des tanks allemands après avoir été décimée par l’aviation, n’est rien en comparaison avec la puissance de feu infernale de la plus grande broyeuse technologique de l’histoire, comme si les Polonais s’étaient défendus avec des frondes face à la Luftwaffe de Goering. Lors de la première invasion de l’Irak, les pertes irakiennes se sont montées à 120 000 hommes contre 137 Américains morts et 7 disparus. Mise à part la Garde républicaine de Saddam, l’armée irakienne n’est plus composée que par des paysans faméliques sans entraînement, ni technologie, ni armement adéquat, face à plus de 300 000 soldats entraînés année après année pour tuer sans se poser de questions.
Que peut faire un pays qui a un budget militaire de 1400 millions de dollars contre un autre qui investit 400 000 millions de dollars annuellement dans ses Forces armées ? Et comme si cela n’était pas suffisant, Bush vient de demander encore quelque 75 000 millions de dollars de pourboire pour ce massacre. Il promet en échange que le butin de guerre compensera largement l’investissement.
Avant de commencer le massacre, l’armée irakienne a été saignée comme on saigne un taureau de combat quand il pénètre dans l’arène pour que le toréador coure moins de risques. Une décade de sanctions économiques, d’embargos, de manque de pièces de rechange, une armée sans avions, avec un nombre de tanks limité, peu de batteries anti-aériennes et seulement équipée de vieux fusils d’assaut AK-47, toutes ces mesures ont mis à genoux le taureau iraquien. Le toréador n’a plus qu’à plonger son épée et attendre l’agonie. Cependant les nouvelles du front ont démontré que, même saigné, le taureau a chèrement vendu sa peau.
Le vagabond viennois devenu prophète de la race aryenne, Adolf Hitler, a attaqué sans respect les grands trésors de l’humanité, détruisant des villes magnifiques, des cultures irrécupérables et des monuments fantastiques créés par l’être humain au fil des siècles. Imitant le protégé de sa famille, George Bush est entré à grand fracas dans le berceau de l’humanité, la Mésopotamie, l’Irak d’il y a 8 000 ans, « le pays entre les fleuves ». C’est là qu’est né le premier État, la première civilisation agraire et que l’écriture cunéiforme a été inventée. Dans le pays de la légendaire bibliothèque de Ninive, celui de la Tour de Babel, des jardins suspendus de Babylone, entre l’Euphrate et le Tigre, Bush se lance sans miséricorde dans la première guerre préventive du XXIe siècle. Il devra répondre lui aussi pour les trésors culturels qu’il a rasés. Sonhomo demens devra rendre des comptes à l’homo sapiens. Comme ce fut le cas pour Hitler et ses complices qui ont dû rendre des comptes à l’histoire au procès de Nuremberg.
L’ambassadeur des États-Unis d’Amérique en Uruguay dit dans son communiqué de presse en guise de réponse au journal La República être consterné par la comparaison de son président avec Hitler. Il explique que Bush est en train de faire en Irak la même chose qu’ont fait les USA en libérant l’Europe du nazisme.
Je pense que c’est une insulte à l’intelligence que de comparer le brillant auteur du New Deal, Franklin Delano Roosevelt, avec cet énergumène du pouvoir qui tue les idées au nom des idées, et les hommes avec.
Roosevelt est entré en guerre avec la légitimité que lui conféraient tous les peuples confrontés à la barbarie nazie. En premier lieu, le peuple soviétique qui a sacrifié sur l’autel du Moloch germanique trente millions de ses meilleurs hommes, femmes et enfants pour changer le cours de la guerre quand le Troisième Reich était encore invaincu. Bush fait comme Hitler et non pas comme Roosevelt. Bush viole toutes les lois internationales, il affronte les Nations unies et comme Hitler il envahit une nation pratiquement désarmée qui ne l’a attaqué à aucun moment.
De plus, il convient de préciser par rapport à ladite libération de l’Europe par les États-Unis, à travers le don héroïque de la vie des soldats américains, que l’entrée dans la conflagration fut très tardive, presque à la fin du conflit quand l’Allemagne était déjà usée par la résistance soviétique, qui se mesurait alors seule aux 95 % du potentiel militaire nazi concentré sur le front oriental. Les États-Unis furent les seuls bénéficiaires de la Deuxième Guerre mondiale, pendant et après le conflit. Pendant, comme l’explique si bien Heinz Dieterich dans La Republica, parce qu’ils développèrent, loin des champs de bataille, leur industrie et leur agriculture en augmentant les salaires réels de 1941 à 1945 de 27 %, en générant dix-sept millions de nouveaux postes de travail et en offrant en 1944 davantage de produits et services à leur population qu’avant la guerre. Après la guerre, ils demandèrent le prix de leur participation multipliée par dix. À Yalta, ils s’érigèrent en première puissance de la planète, prenant la place de l’Angleterre, bien que craignant aussi, il est vrai, l’Union Soviétique, son nouvel adversaire historique.
Et de même que nous affirmons qu’il est insultant de comparer Bush à Roosevelt, il convient de préciser qu’il ne faut pas non plus confondre les pères fondateurs de la démocratie américaine, ces héros de la liberté, George Washington, Abraham Lincoln, Thomas Jefferson, avec ce pédagogue du crime, ce plouc de la mort, qui à la télévision ne peut cacher son expression sournoise de lâche. Charles de Gaulle, courageux rebelle de la France anti-nazie, demandait un jour au grand philosophe Jean Guitton : « Qu’est-ce la lâcheté, maître ? » À ce puits de sagesse de répondre : « La lâcheté, Général, c’est de rechercher l’approbation et non la vérité ; les médailles et non l’honneur, la promotion et non le service rendu ; le pouvoir et non le salut de l’humanité. » Que cette réponse s’applique bien à notre nouvel Hitler qui dit défendre les Droits humains des Irakiens, alors qu’il se spécialise dans leur conversion en déchets humains !
Mais ce comportement nous surprend-il vraiment de la part d’un dirigeant qui nie ne pas vouloir sauver la planète de la dévastation en refusant de signer les protocoles de Kyoto, approuvés à l’unanimité par la communauté internationale ? Un dirigeant qui a rejeté le contrôle des armes bactériologiques parce qu’il estimait que l’accord pour éviter la prolifération de ces arsenaux portait préjudice à son pays. Un dirigeant qui exige des nations indépendantes qu’elles signent un document dans lequel elles renoncent à leur droit de juger des citoyens américains pour des délits commis à l’étranger. Un dirigeant qui refuse de signer et de participer à la Cour Pénale Internationale, créée récemment par la communauté mondiale pour juger les crimes de l’humanité. En rejetant une institution approuvée par plus de 190 pays, avec seulement 7 pays contre, son vote coïncide avec celui du pays envahi, l’Irak, qui lui non plus ne veut pas qu’il existe dans le monde une Cour Pénale de dix-huit jurés indépendants pour empêcher légalement que des crimes de guerre continuent à être perpétrés, tant par le gouvernement des États-Unis que par celui de l’Irak.
Que peut-on attendre d’un dirigeant qui, dans son propre pays, berceau des traditions démocratiques, a suspendu les droits civils, instauré la censure, les listes noires, l’élimination de l’Habeas corpus, droit pour lequel tant de générations ont donné la vie, imposant des jugements clandestins, des prisons secrètes, et le délit d’opinion, plongeant ainsi sa société dans la nuit noire du marasme le plus anachronique ?

Nationalisme et faux patriotisme

Malgré tout, il dispose actuellement d’une importante majorité silencieuse dans son propre pays en faveur de l’horreur de la guerre, au beau milieu d’une gigantesque panne intellectuelle dans la société américaine, provoquée par la désinformation, la déformation de la réalité érigée en système, la douleur légitime après l’attaque criminelle contre les Tours Jumelles qui a fait périr près de quatre mille êtres humains, et un nationalisme attisé par le Tartuffe de la Maison-Blanche. Le nationalisme et le faux patriotisme constituent un lien supplémentaire, une ressemblance de plus, le chaînon qui unit Bush à Hitler. Ce type de nationalisme est le dernier refuge des canailles qui sont soutenues par la culture des ignorants. Albert Einstein le décrivait fort bien : « Le nationalisme est une maladie infantile, la rougeole de l’humanité. »
Mais un mouvement populaire commence enfin à se développer depuis la base, la racine, dans les meilleures traditions civiles du peuple américain, pour s’exprimer dans les grandes villes, pour arrêter, avec l’énergie mentale engendrée par la conviction d’avoir raison, les crimes en série que la plus monstrueuse iniquité belliqueuse des dernières décennies est en train de construire. Le peuple américain, lentement il est vrai, commence à comprendre que « la liberté ne peut être fertile pour les peuples qui ont le front tâché de sang ».

Qui se décidera à arrêter ce psychopathe ?

C’est la question qui circule à travers toute la planète.

Les Nations unies n’ont pas pu le faire. L’OTAN non plus. Leurs alliés européens ont été trompés et humiliés. Mais du fin fond de l’histoire, l’antidote commence son incubation. Tous les empires et leurs prophètes ont glissé d’une victoire à l’autre jusqu’à leur écroulement final. Et cet empire tout comme son empereur, à qui il importe peu de gagner l’esprit et les cœurs des peuples du monde, qui est sourd ou feint la démence face à la révolte énorme du sens commun, devant le grand gémissement des sociétés sorti des entrailles exaspérées des multitudes, qui se sont jetées sur les routes du monde entier, clamant pour la paix et la cessation du massacre, cet empereur devra finalement comprendre que dans cette croisade le vainqueur n’obtiendra que les dépouilles.
Les hommes comme Bush pensent que les crimes s’enterrent et s’oublient. Ils se trompent car le souvenir des crimes survit. Les gens en ont assez de la violence. Ils en ont assez des vendettas misérables des uns contre les autres. Ils veulent mettre fin à l’ère des assassinats. Si on les conduit vers des impasses, ils réagiront.
Le discours sinistre du maître et de l’esclave se termine presque toujours par la férocité de l’esclave qui n’a plus rien à perdre. Spartacus dixit. La protestation continue dans tous les recoins de la planète. Il n’y a jamais eu d’empire aussi orphelin de soutien que celui incarné aujourd’hui par ce toxicomane du pouvoir. Cet immense mouvement mondial contre Bush seulement comparable au mouvement mondial contre Hitler fait face au strabisme classique des messies qui les empêche de voir la réalité. Le strabisme est une disposition vicieuse et malsaine des yeux qui fait que les deux axes visuels ne se dirigent pas en même temps sur le même sujet. Ils voient la réalité déformée.
Le chuchotement de millions de personnes peut se transformer en bras qui arrêteront cette folie.
Il ne faut pas avoir peur de ces géants qui ignorent les lois de l’histoire. Ils sont plus rusés qu’intelligents. C’est ce qui les renvoie au monde des dinosaures, ces animaux gigantesques qui avaient développé un corps énorme pour une tête minuscule. Quand les grands changements climatiques sont arrivés, leurs minuscules têtes n’ont pas su s’adapter. Contrairement aux moustiques.

Il existe un proverbe allemand qui se réfère à Hitler ainsi :« Quand tu vois un géant, étudie d’abord la position du soleil, il pourrait en fait s’agir de l’ombre d’un nain. » Nous ne savons pas encore quelle est la part de géant et quelle est la part de nain de notre nouvel Hitler.
Souvenez-vous de Gandhi, cet incendie moral qui alerta les consciences. Avec sa seule voix et sa conduite non-violente, il a mis à genoux l’empire le plus important de son époque. Gandhi disait que le silence des bons est le grand mal perpétré par les mauvais. Ce silence n’existe plus aujourd’hui. Tous les peuples, ceux des pays riches comme ceux des pays pauvres, gouvernés par la droite ou par la gauche, tous à l’exception de celui qui habite le pays agresseur, qui commence peu à peu à sortir de sa torpeur, tous ont pris conscience que pour la première fois au XXIe siècle, la guerre, en tant que croisade irrationnelle, peut changer l’humanité. Ils savent qu’une guerre injuste est une catastrophe qui paralyse et sclérose la rencontre de l’être humain avec l’humanité. Ils unissent leurs mains planétaires pour dire au tueur à gages de la Maison-Blanche qu’il existe une vie et une race moins sordide que la sienne. Et qu’il vaut la peine que nous nous levions pour la défendre.

Ceci est ma réponse, Monsieur l’Ambassadeur.

Montevideo, Uruguay, le 30 mars 2003.

Aux États-Unis, tout est possible… In Blood We Trust

Caricature 2001   N’importe qui, n’importe quoi, n’importe comment.

CIA

P.S.: Nous embauchons.

*** Gaëtan Pelletier

P.S.: Humour, pour ceux qui trouvent ça drone…   drôle…

In Blood We Trust!

The Truthseeker: 9/11 & Operation Gladio

https://www.youtube.com/watch?v=FnfMdM9cBp0

( Merci Claude) 

Comment soigner sa complotivite

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Qu’est ce que tu fais ? Tu dors ? Ah non tu regardes l’intérieur de tes paupières. ( Perles de profs)

« Méfiez-vous, disait Arlette Chabot, méfiez-vous des adeptes de la théorie du complot, je vous demande d’être prudent(…) un jour vous vous apercevrez que vous avez été trompés, manipulés. Ayez aussi en tête que le « buzz » qui doit vous faire réagir peut-être organisé aujourd’hui par des sociétés spécialisées . » Arlette Chabot

***

L’origine du mal

J’essaie de me regarder honnêtement, être sans préjugés.   Pendant longtemps, j’ai cru que les U.S.A « fabriquaient » des complots…  À temps plein. Je me souviens, un jour, de les avoir nommés : « les mange-debout ». Ils ne prennent jamais le temps de s’asseoir pour manger. On Les dirait  en manque de Ritalin. Mon mal a été finalement « retracé » par un commentaire d’article : je souffrais « d’antiaméricanisme primaire ». Je me suis dit qu’il fallait me soigner. Car je déteste me faire soigner par les autres.  J’ai de sérieux symptômes de dépendance au doute. J’en consomme dans une luxuriance qui me terrorise.   On vend du doute à tous les coins de rue du web, et j’achète. Mais je doute de mes achats… Comme dirait le poète, le doute c’est la vallée qui te permet de voir le sommet de la montagne. En trifouillant dans le Compostelle des grands livres, de l’histoire, j’ai vu bien de mes baleines se transformer en sardines, agglutinées au fond de leur caveau métallique, s’ouvrant seulement de l’extérieur par  une toute petite poignée –fournie.  Des minets du Club Bilderberg,  ces membres sélects, qui ont pour nombril une planète. Je me disais que nous étions gouvernés par des sardines. Légèrement fumées, étiquetées « gros  poissons ».

Je frayais avec des élucubrés, des invisibles diplômés, des « loosers », des amateurs, des  hippies, des alarmistes bavant de la plume, mais tous me semblaient dotés d’une belle âme.

Mais à quoi donc sert une âme?

Du gaz de schisme?

Oeil pour oeil : il faut savoir voir…

 hibou

 En fouinant sur Wikipedia, je tombai de haut devant l’explication d’un diplômé dont les titres sont mirifiques. J’en avais la langue qui  pendait jusqu’au nombril. Le souffle coupé, les yeux grands comme  une hibouse   qui vient d’apprendre qu’elle est enceinte d’un mensonge.

Un mal enfin expliqué

 Une explication enfin claire, quoique pénible, par un certain Cyril Lemieux, dont le parcours est plus qu’émérite

Il est entré dans l’EHESS, y a enseigné.

Membre du SHADYC

Membre du (GSPM)

IEP de Paris ( Membre d’institut politique).

Ne connaissant  pas la signification de tous ces acronymes, je craignis  toutefois qu’ils ne  soient écrasants pour le simplet des mortels.   Moi qui ne suis que MDCDE  ( Membre Du Club Des  Doutistes ), époustouflé, étouffé,  mes lèvres  s’affaissèrent.   C’est  à la lecture de son explication relativement à  ma maladie que je découvris la béance du  traquenard qui m’avait possiblement rendu malade.

Beurk!

J’étais un complotiste rissolé :

Toutefois, le sociologue  Cyril Lemieux   estime que des théories du complot envers l’etablishment peuvent aussi émaner de citoyens diplômés ; il place l’origine du conspirationnisme dans un désir frustré de notoriété intellectuelle : « […] en raison de la massification de l’enseignement supérieur, notre société produit beaucoup de diplômés qui se sentent légitimement autorisés à penser qu’ils ont au moins autant de talent que les journalistes, les intellectuels, les artistes et les politiques les plus en vue médiatiquement, alors même qu’ils sont contraints, eux, […] à l’invisibilité. Internet est un média qui leur permet de donner un début de visibilité publique à leurs productions et à leurs talents. Mais c’est aussi un média qui leur permet d’exprimer leurs sentiments d’injustice […]. Le conspirationnisme, si en vogue sur Internet, n’est peut-être qu’une expression extrême de cette dénonciation […]. » Wikipedia

Une bonne beurrée d’intellect comme il s’en fait rarement. Le grand écart.  Le poteau rose : plus on est instruit, diplômé,  plus on est frustré, et on croit avoir autant de talent que le journaliste.  Comme l’homme invisible, je me nouai  le visage de bandages, incapable de montrer mon vrai visage: le vide.

 L'homme invisible

 danseuse poteau

                         Image: dancing neurones sur plancher de crâne

Je ne veux rien voir tout en étant vu à voir…

Le grand écart-poteau du danseur à neurones, Cyril Lemieux, m’avait croc en jambé.

Thérapie de groupe

 Thérapie de groupe 2

 

Je me suis abonné à une thérapie de groupe. Mais seul… Par  correspondance…

Car je suis agoraphobe et webophobe  :  plus de 20 sites  dans mon entourage  me tue…  Le résultat fut mitigé. En fait, je dus retravailler le schéma de la thérapie familiale en l’adoptant au   format social. Travail inutile :   Je n’ai même pas déménagé un iota. Tout était là.

Tout faire,  tout faire,  pour guérir, enfin guérir  

J’ai effacé de mon disque dur tout ce qui avait trait au 911. J’ai cessé d’aller lorgner La théorie de la balle unique  concernant   l’assassinat de Kennedy. Ça n’avait – au départ – aucun sens, puisque la ou les balles tirées à des intervalles de 1.6 secondes, étaient en fait comme abattre un pigeon et un Cessna   du même coup. Mais, comme l’a souligné M. Lemieux,  je dois faire aveux de mon obsession à vouloir jouer les Lemieux pour le pire.

théorie de la balle unique

Le ridicule ne tue pas… Sinon, je serais une portée de chats à 9 vies, toujours en vie.

Je commençai à me questionner sur ma santé mentale. Mais, m’interrogeai-je,   comment un malade mental pouvait-il s’interroger « lui-même » sur sa santé mentale?

J’ai lu et relu Le devoir et la grâce de Cyril Lemieux. Je parle de l’interview… Et je tentai, dans un effort grelottant, à papilloter pour  comprendre ce génie du domaine de la sociologie.

Extrait de l’interview :

 C. L. : On assiste aujourd’hui à la montée en puissance institutionnelle d’un complexe scientifique assis sur la micro-économie, les sciences cognitives et les théories évolutionnistes d’inspiration néo-darwinienne. Ce complexe a indéniablement sa cohérence épistémologique mais elle n’est pas celle des trois disciplines qui constituent, comme l’a suggéré Jean-Claude Passeron, le cœur des sciences sociales, à savoir l’anthropologie, l’histoire et la sociologie. Or, ces trois disciplines paraissent assez démunies face à cette offensive des sciences cognitives et de la micro-économie. Mon argument est qu’elles se sont affaiblies elles-mêmes le jour où elles ont restreint leur tâche à l’étude du local, du micro et des variations culturelles, et qu’elles ont cru que le relativisme socio-historique était leur « fin mot » et leur marque de fabrique (comme on le voit notamment dans les courants déconstructionnistes aujourd’hui si prisés). 

 

J’avoue avoir ravalé ma salive, « glouc » ou « glouque »…, agenouillé devant une poule bardée d’autant  de coquilles d’œufs.

 poulet coquilles

Comment ce type aussi brillant  avait-il pu produire   une explication aussi bellement  raisonnée et claire au sujet  des « amateurs »    de complotisme?

Je me suis donc mis à parler comme lui, pour m’imprégner, sucer neurones, aux fins de rejoindre les rangs des parleurs sophistiqués.

Mais, toujours, s’accrochait, s’accrochait, ce lancinant  doutisme…

***

Ce soir-là, méditant, je me suis dit que je n’arriverais pas à avaler et à digérer tout ce qui se passe sur cette planète.

Pendant la nuit, j’ai rêvé que j’avalais des sardines mais que c’était moi le poisson. Sauf que – phénomène étrange- je mangeais les boîtes sans pouvoir les ouvrir.  De sorte que je n’arrivais pas à roter la nourriture informative en provenance des sardines cloîtrées dans leur bunker fabriqué du pouvoir de ceux qui possèdent les mines de  métaux,  si précieux  à la fabrication des appareils modernes, dont le lithium.

C’est à ce moment que j’ai compris que lorsqu’on est enveloppé de poissons cordés dans leur boîte, on ne peut pas aller à la  pêche à l’information pour se nourrir.

De plus, ces satanées sardines baignent dans le pétrole. Je préfère celles à l’huile d’olive, mais – en crise – je surchauffais à l’idée que la Grèce avait été ensevelie sous la dette pour ses olives farcies. Un jour, peut-être, l’huile d’olive remplacera le maïs comme carburant.

Je délire!

Fou! Imbécile!  J’avais tenté d’allumer le pétard mouillé que j’étais. Trop instruit, mais pas assez pour passer mes phrases au tricot emphimigourique, pardon amphigourique.

Aujourd’hui, je ricane : j’ai fait le dessin des deux tours du World Trade Center et l’ai collé  au mur de mon bureau.

J’ai placé la photo de M. Lemieux, juste au dessus des tours.

J’ai enlevé celle de Jésus qui disait : « Aimez-vous les œufs les autres ».

J’ai placé l’image de la poule en bas, à côté de G.W. Bush, au cas où un jour j’aurais une étincelle de génie pouvant enfin me permettre de  comprendre ma maladie.

Là, je suis à travailler sur le rapport entre cette poule en coquilles et ces sardines alignées dans leur boîte.

Gaëtan Pelletier

21 février 2013

LES AVIONS MAGIQUES DU 11-SEPTEMBRE

C’est l’attaque sur le Pentagone qui nécessite un vol en rase mottes, impossible, dit-on, pour ce genre d’appareil…

Nous remettons en ligne cette vidéo qui mérite d’être vue du plus grand nombre.

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Les pirates devaient être des pilotes extrêmement qualifiés pour effectuer les manoeuvres des avions de ligne du 11-Septembre.  Or, ils étaient à peine qualifiés pour piloter de simples petits monomoteurs de type Cessna.

Selon l’association américaine « Pilots for 9/11 Truth » qui regroupe plus de 250 pilotes militaires et civils, aiguilleurs du ciel et experts en aviation, les compétences des pirates sont incompatibles avec les prouesses de pilotage exécutées.

Adam Shaw , instructeur et pilote de voltige, est membre de « Pilots for 9/11 Truth ». Il nous livre son analyse dans cette vidéo.

Reopen 9/11

Le nègre pieux avec son gros bateau chargé d’armes

Aujourd’hui marque le 60e annuelle Journée nationale de prière . Partout au pays, les élus participeront avec leurs électeurs dans un certain nombre de différentes cérémonies religieuses de différentes confessions, y compris le christianisme (protestants et catholiques), l’islam et le judaïsme. Traditionnellement, le Président a donné un message, appelle à la nation collectivement maintenir le pays et ses différentes branches et les bras, tant au pays qu’à l’étranger, dans ses pensées et nos prières. Traduction Google. Source 

P.S.: La traduction n’est pas très clair. C’est comme le monde dans lequel nous vivons…

Pauvre Obama! Un autre drôle de numéro qui passera à l’Histoire en mal prix Nobel, mêlé à tous les chancres pouvoirés.  Il y a plus de  Jésus aux États-Unis que dans l’histoire du vrai Jésus. Des saints à drones.

Je sais, c’est vraiment un bon gars, pas d’alcool, pas d’tabac. Les États-Unis prennent des douches à l’eau de javel. Du chlore pour tous. La béatitude à la portée de tous.

Les États-Unis, c’est les Sopranos…. Heureux ceux qui ont visionné les Sopranos: ils comprendront que le bien se fait en faisant un petit détour par le mal.

Mais à quoi sert tout cela?

À détruire tout en construisant. Pour le bien-être d’une élite et le mal être du reste du monde.

LE DOLLAR AMÉRICAIN SUR LE DÉCLIN

À la fin, à la toute fin, ou tout près de la fin de cette ère de cancrelats titrés, il ne nous restera plus rien. Je salue la grandeur des analystes qui écrivent en paragraphes carrés, bien sérieux, pensant que tout cela va « changer le monde ». Les pieux parlent aux pieux.

L’avenir appartient à ceux qui élèveront des poules, pas des politiciens! On fabrique des dieux comme on fabrique des voitures.  Ça fait des années qu’on se tue à nous le dire.  Quand un oeil parle à une oreille, le résultat est là. Vive le mousseux du temps des fêtes. Bulles et fabule!

Au pays des lunettés, les borgnes sont rois.

La raison ne vaut rien, puisqu’elle n’est que le spermatozoïde d’un monde infini. Descartes, c’est de la bouillie pour Facebook.

Obama est un Hell’s Angel mondialiste. Mais c’est un bon gars. J’en suis certain… Je me méfie des gens qui sont propres comme une chair de turbot. Il y a du poisson dans l’eau sociale, believe me.

C’est de l’image tout ça. Les sales s’habillent en « propre »… C’est connu.

Nous sommes dans la phase « avril » du mur de Berlin. Là où les enfant su Reinch, avec 24 heures d’entraînement se faisaient massacrer pour la belle Allemagne.

« La plupart du temps, chaque soldat recevait, par jour, une demi-miche de pain dur et un peu de ragoût ou de soupe qui n’arrivait  généralement que le soir généralement tard, froid au point de congélation » …. » Mais le principal problème était le manque d’eau potable ». De ce fait, de nombreux soldats étaient atteints de  la dysanterie et souillaient leurs tranchées.  (….) Le jour, personne ne bougeait. » Extrait, page 196.

Les nègres blonds ont eu leur histoire…  Le 27 avril, des enfants de 16 et 17 ans défendirent un pont,  ignorant tout de la guerre, rien que par principe de chevalerie de la guerre qu’ils avaient appris de par les « idées » inculquées, marquées au fer rouge de leur âme.

Le pont Poster

La lettre est une cartouche. Les mots sont mitraillés. La guerre du citoyen contre les banksters, les élus est en cours depuis une décennie.

À se demander si toutes les analyses « subtiles » et tant convoitées ne sont pas que la même berlue des générations passées.

Allumez un lampion! Quelque part, il y en a mille dans la nouvelle église de l’avoir pour allumer un drone, vendre des avions de combat, appauvrir l’humanité et croire en ce qu’ils font.

Un nazi noir, est-ce mieux qu’un nazi blond?

L’Histoire, c’est comme les danseuses nues dans les bars: on paye dix dollar pour les voir s’enrouler autour d’un poteau.

Le « génie » de l’Amérique – y compris le Canada – c’est de la pornographie qui déshabille le citoyen.

La démocratie est un pays où chaque citoyen paye pour se faire arrêter.

L’État et sa fiabilité, c’est comme les urgences des hôpitaux: on y coure pour un rhume.

Je suis sûr qu’en priant, une armée d’anticorps va nous protéger.

La « raison » dans un monde d’émotions, d’amour, d’entraide, c’est comme essayer de se chauffer au pôle Nord avec des allumettes.

Alors! Vive la poésie, et les écrits qui ont l’air insensés.

Se tricoter des neurones pour se chauffer, ça ne fait pas trop isotherme. Ça réchauffe le petit copier-coller aligné aux convenances et qui, à genoux, essaie de faire trébucher un aguerris des convenances.

Sartre disait que « L’enfer, c’est les autres ». Probablement qu’à force d’écouter on devient sourd et aveugle.

Finalement, ça dépend pour « quoi » on prie. Priez pour vous, et non pas pour une cause.

Ou dessinez…

Ou faites l’amour…

Ou laisser votre job de noir…

Mais personne n’en a rien à cirer des mots. C’est comme tenter d’abattre un missile avec un arc et des flèches.

Le pouvoir de « croire » est la limite de son pouvoir. Dans un règne « techno », les mots perdent tout pouvoir. En fait, c’est une propagande insidieuse, pernicieuse, et armée d’un bouclier: celui du pouvoir de tout contrôler. Même les mots… Les plus savants et scalpelisés soient-ils. Ne nous illusionnons pas: nous nous vendons tous à notre  besoin de nourriture. Nourriture qui nous échappe… Nourriture falsifiée… Mais bon! Le ventre qui crie laisse passer le cerveau avant, dans l’allée qui attend la soupe populaire. Du ventre ou de l’esprit.

L’avenir est désormais une soupe populaire où les gens seront bien cultivés. Et sur le web, c’est de la soupe. Comme les prisonnier des camps de Dachau, cherchez quelques nouilles  – quelque chose de solide. C’est de l’eau aromatisée…    Bouillon de poulet… Artificiel!

Gaëtan Pelletier

5 janvier 2012.

P.S.: Merci à tous. Je vais prendre des vacances en format illimité.

Paul Craig Roberts : Le mythe Oussama Ben Laden

Oussama Ben Laden a démenti quelques jours après les attentats du 11-Septembre les avoir organisé, et pourtant, la presse du « monde libre » en a très peu parlé. S’agit-il d’une information anecdotique ? Ben Laden aurait-t-il menti ? A-t-il voulu faire preuve de modestie après avoir réussi à déjouer la surveillance de la NSA, la CIA, le FBI, ainsi que les 16 agences de renseignement américaines et de ses alliés, le NORAD, le contrôle aérien et la sécurité aéroportuaire quatre fois de suite dans la même matinée ?

Paul Craig Roberts (que l’on ne présente plus) s’étonne lui aussi du peu de retentissement qu’a eu ce démenti comparé aux vidéos et enregistrement douteux qui sont apparus ensuite. 


L’ex-ennemi public numéro un, Oussama Ben Laden

 


Le mythe Oussama Ben Laden

par Paul Craig Roberts, sur son site personnel, le 26 Novembre 2012

Le Dr Paul Craig Roberts est le père de la Reaganomics et l’ancien chef de la politique au Département du Trésor. [NdT. Le ministre français de l’économie et des finances, Édouard Balladur, reconnaissant ses compétences, lui décerne la Légion d’honneur en 1987.] Il est chroniqueur et a été rédacteur pour le Wall Street Journal. Son dernier livre, « How the Economy Was Lost: The War of the Worlds » (Comment l’Economie a été perdue : la Guerre des Mondes), détaille les raisons de la désintégration des Etats-Unis.

 

Traduction François pour ReOpenNews

L’interview d’Oussama Ben Laden reproduite ci-dessous a été réalisée par le quotidien pakistanais Ummat et publiée le 28 septembre 2001, 17 jours après les attentats du 11 septembre contre le World Trade Center et le Pentagone attribués, sans réel fondement, à al-Qaïda. Cette interview est vraiment étonnante. En effet, le soi-disant cerveau du 11-Septembre a déclaré que ni lui, ni al-Qaïda n’avait quoi que ce soit à voir avec ces attentats. Cette interview a été traduite en anglais par le service international de la BBC et rendue publique le 29 septembre 2001.

Ce démenti sensationnel d’Oussama Ben Laden n’a été repris par aucun média américain. Il n’a fait l’objet d’aucune enquête de la part du pouvoir exécutif. Aucun membre du Congrès n’a évoqué le déni de responsabilité de Ben Laden pour ce qui apparaissait comme la plus grande humiliation jamais infligée à une superpuissance.

Pour vérifier cette absence de couverture médiatique, j’ai recherché « interview d’Oussama Ben Laden rejetant toute responsabilité dans les attentats du 11 septembre » sur Google. Quelques sites internet reproduisaient cet entretien mais la seule source d’information grand public que j’ai pu trouver était une vidéo d’une minute émanant de CNN, postée sur YouTube, et dans laquelle le présentateur, après avoir cité un reportage de Al Jazeera sur les dénégations de Ben Laden, concluait que « Chacun de nous est en mesure d’évaluer la crédibilité de ces déclarations et d’en tirer ses propres conclusions ». En d’autres termes, Ben Laden avait déjà été diabolisé et ses dénégations n’étaient pas crédibles.

Manifestement, cette information sensationnelle n’était pas « appropriée » pour les citoyens américains et leur fut cachée par la « presse libre », une presse libre de mentir pour le gouvernement mais pas de dire la vérité.

Il est vrai que si Ben Laden avait réussi à berner non seulement la NSA, la CIA, la DIA (Defense Intelligence Agency) et le FBI, mais aussi les 16 agences de renseignement américaines, toutes les agences de renseignement des états vassaux de l’OTAN, le Mossad et également le Conseil National de Sécurité, le NORAD, le contrôle aérien américain et la sécurité aéroportuaire quatre fois de suite dans la même matinée, cela constituerait la plus grande prouesse de tous les temps, un exploit qui aurait fait d’al-Qaïda l’organisation anti-impérialiste la plus efficace de toute l’histoire de l’humanité, une victoire extraordinaire contre le « Grand Satan » qui aurait attiré des millions de nouvelles recrues dans les rangs d’al-Qaïda. Mais le soi-disant « cerveau » a nié toute responsabilité.

Je me souviens d’un attentat terroriste survenu il y a plusieurs décennies en Europe – je ne sais pas si c’était un attentat réel ou un « attentat sous fausse bannière » de type « Opération Gladio » – et qui avait été revendiqué par d’innombrables organisations. Peut-être que la CIA avait utilisé ce moyen pour faire diversion mais ça démontre néanmoins que tous les services de renseignement sont conscients de l’importance que représente la revendication d’un attentat réussi pour une organisation terroriste. Bien que Ben Laden ait rejeté toute responsabilité, plusieurs leaders d’al-Qaïda, réalisant le prestige qu’ils pouvaient retirer des attentats du 11-Septembre, revendiquèrent ces attaques en 2011 et critiquèrent le Président iranien Ahmadinejad pour les doutes qu’il émettait sur la version officielle.

Bien que peu d’américains aient connaissance de cet entretien du 28/11/2001 au cours duquel Ben Laden déclare qu’il n’est pas impliqué dans les attentats du 11-Septembre, beaucoup d’entre eux ont vu des vidéos produites après 2001 et dans lesquelles une personne sensée être Ben Laden revendique ces attentats. Il y a deux problèmes avec ces vidéos. D’une part, les experts qui les ont examinées ont conclu qu’elles étaient truquées et d’autre part, toutes ces vidéos sont apparues après que Ben Laden ait été déclaré mort, mi-décembre 2001, des suites d’une maladie pulmonaire par le Pakistan Observer (Ndt : quotidien pakistanais), la presse égyptienne et Fox News.

Ben Laden était également malade des reins. Dans un reportage du 28/01/2002, CBS News indiquait que Ben Laden était en dialyse à l’hôpital militaire pakistanais de Rawalpindi le 10/09/2001, la veille des attentats.

Il semble évident qu’un homme souffrant de graves maladies pulmonaires et rénales n’a pas pu survivre 10 ans de plus pour finir assassiné par un commando de Navy Seal à Abbottabad. Un entretien de la TV pakistanaise avec le voisin de la prétendue « maison fortifiée de Ben Laden » a d’ailleurs révélé que cette opération était un canular. Mais là encore, aucun organe de la « presse libre » américaine n’a repris cette sensationnelle interview. J’ai fait traduire cet entretien. Voir ici etici.

Peu de temps après ce prétendu assassinat, 30 membres du commando de Navy Seal [qui était intervenu à Abbottabad] sont morts dans un mystérieux accident d’hélicoptère en Afghanistan. En outre, on a appris que pas un seul des milliers de marins embarqués sur le porte-avions USS Carl Vinson n’a été témoin de la prétendue inhumation en mer de Ben Laden. La presse rapporte, sans sourciller, que pour des raisons inconnues, cette inhumation s’est déroulée à l’abri du regard des hommes d’équipage. Ceci est sensé être la raison pour laquelle les emails des marins à leur famille et à leurs amis ne faisaient état d’aucune inhumation en mer. Certains se demandent même si les Navy SEAL n’ont pas été liquidés avant que leurs questions du genre « Tu faisais partie du raid ? » ne filtrent en dehors du commando. Apparemment, ni les médias ni le public n’ont trouvé étrange que le gouvernement américain capture et tue le cerveau du terrorisme sans l’interroger et sans conserver aucune preuve ou présenter un seul témoin qui confirme cet assassinat.

En son temps, Adolf Hitler a déclaré que les communistes avaient incendié le Reichstag et que les troupes polonaises avaient franchi la frontière et attaqué l’Allemagne. Avec le 11-Septembre, les américains ont découvert la « version Washington » de ces grands mensonges historiques. Un Ben Laden omniscient sur le point de mourir au fin fond de l’Afghanistan a mis en échec la sécurité nationale des États Unis et a conduit son attaque jusque dans les murs du Pentagone nécessitant, pour notre défense, le déclenchement d’une « guerre au terrorisme » qui a détruit les libertés civiles américaines et ruiné le pays juste pour éviter le triomphe d’un homme mort de cause naturelle en décembre 2001.

Le 9 mai 2011, le professeur Michel Chossudovsky a republié l’interview d’Oussama Ben Laden du 28 septembre 2001 dans Global Research.

 

***

 

Entretien avec Oussama Ben Laden. Oussama nie son implication dans les attentats du 11 septembre. Global Research, le 9 mai 2011.

Note de la rédaction de Global Research

Nous apportons à l’attention des lecteurs le texte d’une interview d’Oussama Ben Laden publié dans le quotidien pakistanais Ummat de Karachi le 28 septembre 2001. Il a été traduit en anglais par la BBC World Monitoring Service et communiqué le 29 septembre 2001.

L’authenticité de cette interview, qui est disponible dans les archives électroniques, est confirmée.

Oussama Ben Laden nie catégoriquement un quelconque rôle dans les attentats du 11-Septembre.

Dans cette interview, les déclarations de Ben Laden se distinguent nettement de celles des différentes vidéos qui lui sont attribuées.

Oussama Ben Laden s’exprime sur les pertes humaines lors du 11-Septembre. Il fait aussi des déclarations sur l’identité du (des) auteur(s) probable(s) des attaques du 11-Septembre, selon lui.

C’est un texte important qui n’a jamais été porté à l’attention de l’opinion publique occidentale.

Les passages clés de cette interview ont été mis en gras.

Espérons que le texte de cette interview, publié à peine une semaine avant le début de la guerre en l’Afghanistan, contribuera à une meilleure compréhension de l’histoire d’al-Qaïda, du rôle d’Oussama Ben Laden et des événements tragiques du 11 septembre 2001.

Michel Chossudovsky, le 9 mai 2011

 

 

Texte intégral de l’entretien exclusif entre le journal pakistanais Ummat et Oussama Ben Laden réalisé à Karachi le 28 septembre 2001.

 

Introduction d’Ummat

KABOUL: Le fameux combattant moudjahidine arabe de la guerre sainte, Oussama Ben Laden, affirme que lui ou son groupe al-Qaida n’ont rien à voir avec les attaques suicides du 11-Septembre à Washington et à New York. Il dit que le gouvernement étatsunien devrait rechercher les responsables des attentats à l’intérieur des Etats-Unis. Dans son entretien exclusif avec « Ummat », il avance que ces attaques pourraient être l’acte de ceux qui font partie du système étatsunien et qui se rebellent contre celui-ci en travaillant pour un autre. Ou bien que cela pourrait être le fait de ceux qui veulent faire du siècle présent, celui du conflit entre l’Islam et le Christianisme. Ou bien encore, que les juifs étatsuniens, opposés au Président Bush depuis les élections de Floride, pourraient être les cerveaux de cette opération. Il y a aussi une forte possibilité de l’implication des agences de renseignements étatsuniennes, dont les budgets se montent à plusieurs milliards de dollars chaque année. Il déclare qu’il y a un gouvernement à l’intérieur du gouvernement aux États-Unis.

On devrait demander aux services secrets, qui sont derrière ces attaques, dit-il. Oussama indique que le soutien d’une attaque contre l’Afghanistan était nécessaire pour certains pays musulmans et contraint pour d’autres. Cependant, il dit être reconnaissant envers les courageux Pakistanais d’avoir érigé un rempart contre les forces infidèles. Il a ajouté que le monde islamique attendait beaucoup du Pakistan et qu’en temps de besoin, « nous défendrons ce rempart en sacrifiant des vies ».

 

Interview intégrale

 

Ummat : On vous accuse d’être impliqué dans les attaques à New York et à Washington. Qu’avez-vous à dire ? Si ce n’est pas vous, qui pourrait l’être ?

OBL [Oussama Ben Laden] : Au nom d’Allah, le bienveillant, le plus charitable. Loué soit Allah, créateur de l’univers qui a fait de la terre une demeure de paix pour l’humanité entière. Allah l’Eternel, qui a envoyé le Prophète Mahomet pour nous guider.

Je remercie les publications Ummat de me donner l’opportunité d’exprimer mon point de vue aux peuples et particulièrement aux valeureux Momins (les purs et vertueux fidèles musulmans – ndt) du Pakistan qui refusent de croire au mensonge du démon.

J’ai déjà dit que je ne suis pas impliqué dans les attaques du 11-Septembre aux États-Unis. Comme tout musulman, je fais de mon mieux pour ne pas dire de mensonges. Je n’avais aucune connaissance de ces attaques, et je ne considère pas le meurtre de femmes, d’enfants et de personnes innocentes comme un acte appréciable. L’islam interdit strictement de faire du mal aux femmes, enfants et aux personnes en général.

Une telle pratique est de surcroît prohibée lors d’une bataille. Ce sont les États-Unis qui maltraitent femmes, enfants et les personnes d’autres croyances, en particulier les disciples de l’islam. Tout ce qui se passe en Palestine depuis les 11 derniers mois suffit à appeler la colère de Dieu sur les États-Unis et Israël.

C’est un avertissement aux pays musulmans qui ont été témoins de tout cela comme des spectateurs silencieux. Qu’est-ce qui a récemment été fait aux peuples innocents d’Irak, de Tchétchénie et de Bosnie ?

Une seule conclusion qui peut être tirée de l’indifférence des États-Unis et de l’Occident envers ces actes de terrorisme et le soutien des tyrans qui les commettent : l’Amérique est une puissance anti-islamique et traite les forces anti-islamiques avec condescendance. Son amitié avec les pays musulmans est juste un spectacle, une supercherie. En dévoyant ou en intimidant ces pays, les États-Unis les forcent à suivre leurs propres intérêts. Jetez un coup d’œil autour de vous et vous verrez que les esclaves des États-Unis sont soit les autocrates, soit les ennemis des musulmans.

Les États-Unis n’ont aucun ami, pas plus qu’ils ne veulent traiter d’égal à égal, car le préalable de l’amitié est de se mettre à son niveau et de le considérer son égal. L’Amérique ne désire pas l’égalité. Elle demande la soumission des autres. Donc, les autres pays sont ses esclaves ou bien ses vassaux.

Cependant, notre cas est différent. Nous avons juré de servir seulement notre Dieu l’Omnipotent et après fait ce voeu, il est impossible de devenir l’esclave de quelqu’un d’autre. Si nous le faisions, cela serait irrespectueux envers notre Dieu Éternel et les autres êtres célestes. La plupart des pays qui préservent leur liberté sont des pays religieux et ennemis des États-Unis, ou bien ces derniers les considèrent comme leurs ennemis. Or les pays qui n’acceptent pas de devenir esclaves, comme la Chine, l’Iran, la Libye, Cuba, la Syrie et l’ancienne Russie sont tournés sur eux-mêmes.

Ceux qui ont commis les actes du 11-Septembre ne sont pas les amis du peuple étatsunien. J’ai déjà dit que nous sommes contre le système étatsunien, pas contre son peuple, alors que dans ces attaques c’est le peuple des Etats-Unis qui a été tué.

Selon mes informations, le bilan des victimes est bien plus lourd que ce qu’a déclaré le gouvernement. Mais l’administration Bush ne veut pas créer la panique. Les États-Unis devraient essayer de localiser les auteurs de ces attaques chez eux ; parmi ceux qui font partie du système étatsunien, mais qui le contestent. Ou parmi ceux qui œuvrent pour un autre système ; parmi les individus qui veulent faire de ce siècle celui du conflit entre l’islam et le christianisme, afin que leur propre civilisation, nation, pays, ou idéologie puissent survivre. Cela peut être n’importe qui, de la Russie à Israël, de l’Inde à la Serbie. Aux États-Unis même, il y a des douzaines de groupes bien organisés et bien équipés, capables de provoquer des destructions sur une grande échelle. Et puis il ne faut pas oublier les juifs étatsuniens, exaspérés par le président Bush depuis le résultat des élections en Floride et qui veulent le punir.

Ensuite il y a les agences de renseignements des États-Unis, dont les budgets dépendent des milliards de dollars décidés chaque année par le Congrès et le gouvernement. La question du financement n’était pas un problème majeur lors de l’existence de l’ex-Union soviétique, mais après cela le budget de ces agences a été mis en péril.

Ils avaient besoin d’un ennemi. Ainsi, ils ont d’abord commencé la propagande contre Oussama et les Taliban, et puis cet incident est arrivé. Résultat, l’administration Bush a approuvé un budget de 40 milliards de dollars. Où ira cette énorme manne ? Elle sera fournie à ces mêmes agences qui ont besoin d’énormément d’argent pour exercer leur influence.

Elles vont maintenant dépenser l’argent pour leur expansion et augmenter leur influence. Je vous donne un exemple. Les trafiquants de drogue à travers le monde sont en contact avec les services secrets étatsuniens. Ces agences ne veulent pas éradiquer la culture de la drogue et son trafic parce que leur importance en serait diminuée. Le personnel du DEA (les « stups » étatsuniens – Ndt) encourage le commerce des stupéfiants afin de faire valoir ses performances et [continuer de] recevoir des millions de dollars de budget. La CIA a fait du général Noriega un baron de la drogue, puis dans le besoin en a fait un bouc émissaire. De la même façon, que ce soit le Président Bush ou les autres présidents, ils ne peuvent traduire Israël en justice pour ses atteintes aux Droits de l’homme ou le tenir responsable de tels crimes. Pourquoi cela ? N’y a-t-il pas un gouvernement dans le gouvernement aux États-Unis ? On devrait demander à ce gouvernement secret qui a commis ces attaques.

 

Ummat : Un certain nombre de pays ont répondu à l’appel des États-Unis pour lancer une attaque contre l’Afghanistan. Ceux-ci incluent aussi un certain nombre de pays musulmans. Est-ce qu’al-Qaïda va déclarer le jihad contre ces pays aussi ?

OBL : Je dois dire que mon devoir est juste de réveiller les musulmans ; leur dire ce qui est bon pour eux et ce qui ne l’est pas. Que dit l’islam et que veulent les ennemis de l’islam ?

Al-Qaïda a été créée pour mener le jihad contre l’infidélité (sic), particulièrement pour contrer l’assaut des pays infidèles envers les états islamiques. Le jihad est le sixième pilier non déclaré de l’islam. Les cinq premiers étant les fondements sacrés de l’islam : les prières, le jeûne, le pèlerinage à La Mecque et l’aumône. Tous les opposants de l’islam en ont peur. Al-Qaïda veut maintenir cet élément vivant et actif et en faire une partie de la vie quotidienne des musulmans. Il veut lui donner le statut de vénération. Nous ne sommes contre aucun pays islamique ni ne considérons une guerre contre un pays islamique comme jihad.

Nous sommes en faveur du jihad armé seulement contre ces pays infidèles, qui tuent des innocents, des femmes et des enfants, juste parce qu’ils sont musulmans. Supporter les États-Unis est une nécessité pour certains pays musulmans et une contrainte pour d’autres.

Cependant, ils devraient songer à ce qui reste de leur réputation religieuse et morale s’ils soutiennent l’attaque des chrétiens et des juifs sur un pays musulman comme l’Afghanistan. Les ordres de jurisprudence de la Shari’a islamique pour de tels individus, organisations et pays sont clairs et tous les érudits de la communauté musulmane sont unanimes à leur propos. Nous ferons de même ce qu’ordonnera le Vertueux Émir commandant des fidèles le mullah Omar et les érudits islamiques. Les cœurs des peuples des pays musulmans battent à l’appel du jihad. Nous leur sommes reconnaissants.

 

Ummat Les pertes occasionnées par les attaques à New York et à Washington ont prouvé que de frapper les intérêts économiques des États-Unis n’est pas trop difficile. Les experts étatsuniens reconnaissent que de telles attaques supplémentaires peuvent faire effondrer l’économie américaine. Pourquoi al-Qaïda ne cible-t-elle pas ses fondements économiques ?

OBL J’ai déjà dit que nous ne sommes pas hostiles aux États-Unis. Nous sommes contre le système qui fait des nations les esclaves des États-Unis, ou les force à hypothéquer leur liberté politique et économique. Ce système est complètement sous contrôle des juifs étatsuniens, dont la première priorité est Israël, pas les États-Unis. Les étatsuniens sont carrément les esclaves des juifs et sont forcés de vivre selon leurs lois et leurs principes. En conséquence, Israël devrait être puni. En fait, c’est Israël qui ensanglante les innocents musulmans alors que les États-Unis ne disent rien.

 

Ummat : À part la lutte armée, n’y a-t-il pas d’autres moyens de nuire aux ennemis de l’islam ? Par exemple, en incitant les musulmans à boycotter les produits occidentaux, banques, lignes de transport maritime, chaines de télévision…

OBL : Primo, les produits occidentaux pourront seulement être boycottés quand la fraternité musulmane sera complètement réveillée et organisée. Secondo, les firmes musulmanes doivent devenir indépendantes en produisant des marchandises égales aux produits occidentaux. Le boycott économique de l’Occident n’est pas possible à moins que l’indépendance économique ne soit atteinte et que des produits de substitution voient le jour. La richesse est clairsemée à travers le monde islamique et il n’existe aucune chaîne de télévision pour prêcher les commandements islamiques selon les exigences de la vie moderne et atteindre une influence internationale. Les marchands musulmans et mécènes devraient juger de l’importance de l’utilisation de l’arme de l’opinion publique et de son contrôle. Le monde d’aujourd’hui est fait par l’opinion publique et le destin des nations est déterminé par la pression de celle-ci. Dès que vous obtenez les moyens de façonner l’opinion publique, tout ce que vous désirez devient possible.

 

Ummat Toute la propagande de votre lutte a pour l’instant été véhiculée par les médias occidentaux. Mais aucune information n’est reçue de sources de votre réseau al-Qaïda ainsi que ses succès du jihad. Quelles sont vos remarques ?

OBL : En fait, les médias occidentaux n’ont plus grand-chose d’autre. Depuis longtemps, ils n’ont plus aucun autre thème pour survivre. Alors que nous, avons beaucoup d’autres choses à faire. La lutte du jihad et ses succès est pour la gloire d’Allah, pas pour agacer ses serviteurs. Notre silence est notre vraie propagande. Les refus, explications ou erratas sont des pertes de temps, et à travers cela l’ennemi veut vous conduire dans des choses qui vous sont inutiles. Cela vous éloigne de votre cause.

Les médias occidentaux assènent une propagande injustifiée, surprenante, mais révélatrice de leur état d’esprit et progressivement ils deviennent prisonniers de cette propagande. Ils en prennent peur puis s’infligent des préjudices. La terreur est l’arme la plus redoutable des temps modernes et les médias occidentaux l’utilisent impitoyablement contre leur propre population. Cela augmente la peur et l’impuissance dans les esprits des Européens et des Étatsuniens. Cela indique que ce que les ennemis des États-Unis ne peuvent pas faire, ses médias le font. On peut comprendre ce que serait l’efficacité d’une nation en guerre, en proie à la peur et l’impuissance.

 

Ummat : Quel sera l’impact du gel des avoirs d’al-Qaïda par les États-Unis ?

OBL : Dieu ouvre des voies pour ceux qui travaillent pour Lui. Geler des avoirs ne changera rien pour al-Qaïda ou les autres groupes jihadistes. Par la grâce d’Allah, al-Qaïda a plus de trois systèmes financiers alternatifs, qui sont tous séparés et complètement indépendants les uns des autres. Ce système fonctionne par le soutien de ceux consacrés au jihad. Pas plus que les États-Unis, le monde même unifié ne peut infléchir ces personnes de leur voie.

Ces individus ne se comptent pas par centaines, mais par milliers et millions. Al-Qaida a dans ses rangs des jeunes gens éduqués et modernes aussi bien conscients des failles du système financier occidental que des lignes de leurs mains. Celles-ci sont les imperfections du système fiscal occidental, tel un nœud coulant autour de ce système qui ne pourra pas se ressaisir malgré le passage de nombreux jours.

 

Ummat : A part l’Afghanistan, y a-t-il d’autres zones sûres d’où vous pouvez continuer le jihad ?

OBL : Il y a des endroits partout dans le monde où de solides forces jihadistes sont présentes, de l’Indonésie à l’Algérie, de Kaboul à la Tchétchénie, de la Bosnie au Soudan et de la Birmanie au Cachemire. Ce n’est donc pas le problème de ma personne. Je ne suis qu’un misérable serviteur de Dieu, constamment dans la peur de rendre des comptes à Dieu. Ce n’est pas la question d’Oussama, mais de l’islam et du jihad. Grâce à Dieu, ceux qui poursuivent le jihad peuvent aujourd’hui marcher la tête haute. Le jihad existait déjà lorsqu’il n’y avait pas d’Oussama et il subsistera encore lorsqu’Oussama ne sera plus là. Allah ouvre des voies et remplit les cœurs d’affection de ceux qui marchent sur le sentier d’Allah avec leurs vies, possessions et enfants. Croyez bien qu’à travers le jihad, un homme reçoit tout ce qu’il désire. Et la plus grande aspiration pour un musulman est l’après vie. Le martyre est la façon la plus courte pour atteindre la vie éternelle.

 

Ummat : Que pouvez-vous dire de la position du gouvernement pakistanais concernant l’attaque de l’Afghanistan ?

OBL : Nous sommes reconnaissants aux Momins et au valeureux peuple du Pakistan qui a érigé un rempart contre les forces mauvaises en se tenant fermement en première ligne de la bataille. Le Pakistan est une grande inspiration pour la fraternité islamique. Son peuple est réveillé, organisé et riche en foi spirituelle.

Ils ont soutenu l’Afghanistan dans sa guerre contre l’Union soviétique et ont offert toute l’aide nécessaire aux moudjahidines et au peuple afghan. Ceux-là mêmes qui épaulent les taliban. Si ces individus apparaissent seulement dans deux pays, la domination occidentale diminuera en quelques jours. Nos cœurs battent pour le Pakistan, et grâce à Dieu, en cas de période difficile nous le protégerons avec notre sang. Le Pakistan est pour nous comme un lieu de culte sacré. Nous sommes le peuple du jihad et la lutte pour la défense du Pakistan est pour nous le suprême des jihad. Il nous importe peu qui gouverne le Pakistan. Le plus important est que l’esprit du jihad soit vivant et résolument fort dans les cœurs des Pakistanais.

Copyright Ummat, traduction de l’urdu en anglais par la BBC, 2001
Traduction en français de cette interview par Paul Vetran pour ReOpenNews

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Articles en relation: https://gaetanpelletier.wordpress.com/2012/11/27/conte-des-mille-et-une-nuits-la-vie-de-ben-laden/ 

 

11-septembre : Un aperçu du débat sur les délits d’initiés : « Les économistes ont peur »

Malgré trois études scientifiques conduites depuis 2003 et concluant toutes à une très forte probabilité de délits d’initiés et de malversations financières en lien avec le 11-Septembre, cette question continue d’être royalement ignorée par la communauté de la Finance et par les chercheurs en économétrie. Le journaliste financier allemand Lars Schall fait le point sur ce sujet en interrogeant le professeur américain d’économie Paul Zarembka. Plus nuancées que d’autres, notamment au sujet des possibles délits d’initiés sur American Airlines, les conclusions du Pr. Zarembka n’en font pas moins froid dans le dos.

 

Wall Street, salle des marchés

 


Un aperçu du débat sur le 11/9 : « Les économistes ont peur »

par Lars Schall, sur Asia Times, le27 avril 2012

Traduit de l’anglais par GV pour ReOpenNews

J’ai récemment publié sur Asia Times une enquête exclusive, « Délits d’initiés du 11-Septembre… les faits mis à nu »

Dans cet article, je présentais les preuves de délits d’initiés avant les attentats terroristes du 11 septembre 2001 à New York et Washington qui ont provoqué la mort de quelque 2996 personnes, en comptant les 19 pirates de l’air à bord des 4 avions de ligne. (Les 4 avions détournés étaient les vols 11 et 77 d’American Airlines, et les vols 175 et 93 d’United Airlines).

Sur le même thème, Asia Times Online vous présente aujourd’hui mon entretien avec l’économiste américain Paul Zarembka.

Paul Zarembka (ci-contre) est professeur d’Économie à l’Université d’État de New York (SUNY) située à Buffalo. Il a occupé le poste de rédacteur en chef de la revue Research in Political Economy depuis 1977, et est l’auteur de l’ouvrageToward a Theory of economic Development, et est aussi l’éditeur de Frontiers in Econometrics, et a coédité des essais sur la théorie moderne du Capital (Modern Capital Theory).

Il travaille sur le concept et l’application de l’accumulation de capital. De plus, c’est un expert en théorie marxiste et en développement économique. En 2008, le Pr. Zarembka a publié le livre The Hidden History of 9/11, un ouvrage sérieux qui examine le 11/9 et ses coulisses, et montre ce qui reste toujours inconnu et les questions qui nécessitent de plus amples investigations et des débats plus approfondis. Un des chapitres de son livre traite des délits d’initiés avant le 11/9, il l’a mis à jour en 2011. [1]

Lars Schall : Professeur Zarembka, en tant qu’économiste, comment avez-vous été amené à vous intéresser aux délits d’initiés survenus avant les attentats terroristes du 11-Septembre ?

Paul Zarembka : Eh bien, je ne me suis pas tout de suite penché sur cet aspect, je me d’abord intéressé au 11-Septembre en lui-même. Et cela m’a mené aux délits d’initiés ; et puisque je suis spécialisé en économétrie, c’est tout naturellement que je m’y suis plongé et ai mené ma propre enquête.

LS : Juste après les attentats, un certain nombre d’articles ont fait surface dans les médias « mainstream », suggérant qu’il y avait eu délits d’initiés en lien avec le 11/9. Pourquoi selon vous cela a-t-il cessé rapidement et pourquoi n’a-t-on pratiquement plus vu aucun article sur le sujet dans la presse ?

PZ : Excellente question, et je vais vous dire ce que j’en pense, même si ce ne sont que de pures spéculations, on ne peut être sûr de rien. Je pense que ce qui s’est passé, est que beaucoup de gens absolument pas impliqués dans le 11/9 ont remarqué ces niveaux extrêmement hauts de Put Options sur certaines transactions avant le 11/9.

Ce sont des informations à la disposition du public, surtout si vous avez accès aux services qui peuvent vous les procurer. Certaines de ces personnes ont remarqué ces volumes particulièrement élevés, et ils ont cru, je pense, que cela permettrait de prouver la responsabilité du chef d’al-Qaïda, Oussama Ben Laden, dans les attentats du 11/9. Et donc, pendant un mois ou deux après le 11/9, sont parus tout un tas d’articles, et puis tout d’un coup, cela a cessé. Et je pense que la raison pour laquelle cela s’est arrêté – mais cela n’est que pure spéculation – est que d’une façon ou d’une autre, le mot est passé que tout cela ne menait pas à Oussama Ben Laden.

LS : C’est ce que dit la Commission d’enquête sur le 11/9 dans son rapport.

PZ : En effet, mais elle l’a écrit bien après ; ce que je veux dire c’est que cela a cessé très rapidement. D’un autre côté, le fait que cela se soit produit a obligé la Commission à en parler. Ils ont écrit le minimum, mais ils ont quand même écrit quelque chose, et s’il n’y avait pas eu tous ces articles dans les journaux, elle n’en aurait probablement pas parlé du tout.

LS : Quelle était la position de la Commission sur le 11/9 à propos des délits d’initiés, et pourquoi n’êtes-vous pas convaincu par ses conclusions ?

PZ : C’est une grande question, peut-être plus grande que vous ne le pensez. Laissez-moi revenir en arrière à propos des discussions sur les délits d’initiés en lien avec le 11/9.

Le premier article scientifique qui est paru sur le sujet était l’œuvre du Pr. Allen Poteshman, qui à l’époque travaillait à l’Université de l’Illinois, à Urbana-Champaign. Son article a été publié dans leJournal of Business que personne ne pourra critiquer quant à sa respectabilité et l’intégrité de son procédé de comité de lecture, et il arrive à la conclusion qu’il y a eu des délits d’initiés avec une très haute probabilité (rien n’est jamais sûr à 100% en statistiques) sur les stocks options d’American Airlines, et dans une moindre mesure sur celles d’United Airlines.[2]

Son article a été accepté et est paru, je crois, en 2004, bien avant que la Commission ne publie son rapport, mais malgré cela, elle n’en fait absolument aucune mention. Je ne suis pas sûr qu’ils [les commissaires] le savaient, mais je pense quand même qu’ils ont dû être informés qu’une étude avait été faite.

Le fait est que la Commission sur le 11/9 a rendu son rapport et a affirmé avoir mené des investigations partout le monde, je veux dire, pas seulement aux États-Unis, mais aussi à l’étranger, et pas seulement sur les opérations de Put Options mais sur d’autres instruments financiers, et ils ont conclu qu’ils ne pouvaient trouver aucune preuve de transactions financières irrégulières.

Dans le rapport de la Commission, deux cas seulement sont cités, les deux que Poteshman avait étudiés et sur lesquels porte son article, c’est-à-dire les achats/ventes de Put Options sur American Airlines et United Airlines. Toutefois, la Commission n’a fourni aucune preuve de ce qu’elle avançait, et s’est contentée de lancer des affirmations. Et donc, ce qu’a dit la Commission est pratiquement sans valeur puisqu’elle n’apporte aucun élément de preuve de ce qu’elle avance.

La situation empire avec deux nouvelles études concluant également à l’existence de délits d’initiés. Ce qui est dramatique aussi, c’est qu’en 2009 sont parus certains des documents utilisés par la Commission dans son enquête, et franchement, je dois dire qu’au moins sur American Airlines, ce rapport montre de façon convaincante qu’il n’y a pas eu de délits d’initiés.

Je le dis, non pas parce que cela change quoi que ce soit au résultat final, mais je pense que c’est un vrai message d’alerte pour tous ceux qui travaillent sur ce genre de problème, tout cela est complexe, et pour son analyse finale, le gouvernement disposait de données que nous n’avions pas – autrement dit, certains de nos travaux sont basés sur des faits bien réels, mais d’autres sont de pures spéculations autour de choses pour lesquelles nous ne connaissons pas les faits.

LS : Et le qualificatif de « théories du complot » arrive immédiatement lorsqu’on commence à spéculer.

PZ : Oui, et c’est pour cela que je n’aime pas spéculer. J’essaie de dire honnêtement les choses que je découvre. Par exemple, les résultats de Poteshman n’ont jamais constitué une certitude, ils ont toujours représenté de « fortes probabilités ». Mais d’un point de vue économétrique, lorsqu’on atteint des degrés de certitude de 99%, la chose doit être prise au sérieux.

Cela nous amène à un autre sujet. J’ai suffisamment d’expérience en matière de problèmes controversés en économétrie pour savoir que typiquement, lorsque l’on aboutit à des résultats controversés, quelqu’un d’autre arrive avec toute une série d’objections sur la méthodologie que vous avez utilisée, et vous avez alors un vrai débat.

Mais personne n’a répondu de façon critique à l’article de Poteshman, et cela est tout à fait curieux.

C’est pourtant un article important, il avait obtenu ses données directement du Chicago Board Option Exchange (CBOE) au travers d’un accès dont aucun de nous ne dispose ; il avait en main des données confidentielles pour effectuer son travail.

Je soupçonne que le CBOE espérait découvrir si une méthodologie pourrait être développée et utilisée pour identifier des délits d’initiés lors d’autres incidents, pas seulement pour celui-ci, et c’est pour cela que, selon moi, le CBOE lui a fourni ces données. Quelle qu’en soit la raison, il a eu accès à des données que nous n’avons pas. Et c’était donc un sujet à creuser absolument, pourtant son travail n’a jamais été remis en cause. Et puis vous avez deux autres articles qui viennent renforcer encore plus les conclusions de Poteshman.

L’un de ces articles est l’oeuvre de deux professeurs et d’un étudiant diplômé de l’université du Wisconsin à Madison, qui se sont penchés sur les niveaux anormaux d’activités financières sur l’index S&P 500 avant les attentats du 11/9. [3] Leur article conclut à une très forte probabilité de délits d’initiés sur les options de l’Index S&P 500 avant le 11-Septembre.

Ce qui est particulièrement intéressant dans leurs résultats est que les rapports sous-jacents qui ont été mis à disposition de la Commission d’enquête sur le 11/9 (et dont nous n’avons eu connaissance que bien plus tard) expliquent qu’ils n’ont pas pu examiner les options de l’Index S&P 500 du fait que les opérations financières étaient beaucoup trop nombreuses. Mais là où cela devient intéressant, c’est que la Commission sur le 11/9 a déclaré avoir fait des études larges et approfondies et qu’ils n’ont trouvé aucune transaction irrégulière avant le 11/9, mais dans le même temps elle déclare aussi que les options de l’Index S&P 500 n’ont pas pu être examinées – et donc, la Commission se contredit elle-même en quelque sorte. Et ce n’est pas tout, car lorsque d’autres ont étudié les options de l’Index S&P 500, ils ont trouvé la présence de transactions anormales avant le 11/9, avec une forte probabilité.

L’autre article, le 3e, est celui du Professeur Marc Chesney et deux de ses collègues à l’université de Zurich en Suisse. [4] Ils mènent ce projet depuis cinq ans, et améliorent sans cesse leur étude qui continue de grossir. Ce qu’ils font est qu’ils choisissent 14 corporations – 5 compagnies aériennes, 5 banques, et 4 autres. Et eux aussi détectent la présence de délits d’initiés sur plusieurs actions avant le 11/9, par exemple sur Boeing et Merrill Lynch.

On peut continuer à développer tout cela, mais en gros le message est qu’il existe trois études montrant l’existence de délits d’initiés avec une très forte probabilité, tandis qu’il n’existe aucun rapport démontrant le contraire. Nous disposons seulement du rapport de la Commission qui dit quelque chose de différent.

Un autre travail intéressant en plus de celui de Chesney est celui-ci : Michael Ruppert [auteur du livre Franchir le Rubicon] a fait beaucoup de bruit à propos de l’énormité des profits réalisés sur lesPut Options avant le 11/9, et il parle également d’options qui n’ont pas été exercées après le 11/9, suggérant que certaines personnes avaient peur d’exercer ces options. [5]

Mais si vous lisez attentivement l’article de Chesney, il y détaille le fait que chaque Put Option a été exercée avant sa date d’expiration. Et donc, rien n’a été perdu. Et d’ailleurs, j’ai appris une chose entre-temps : si une Put Option est « In the money » [réalise des profits – NdT] à la date de son expiration, elle est automatiquement exercée. On ne lui permet pas juste d’expirer.

L’autre chose qui ressort de l’étude de Chesney, et que j’ignorais avant, est qu’il calcule les gains effectifs issus de l’exercice de ces Put Options, et en cumulant ces chiffres, on arrive au total d’environ 15 millions de dollars sur les Put Options qu’il a étudiées.

Et bien, en doublant ce chiffre pour tenir compte des Put Options qu’il n’a pas examinées, on arrive au chiffre de 30 millions de dollars qui auraient été gagnés en exerçant ces Put Options. Ce que je veux dire, c’est qu’en ce qui concerne les Put Options, bien que ce soient des montants importants, on n’arrive pas à des milliards de dollars. Il y a d’autres choses qui se sont produites avant et après le 11/9 et dont les montants dépassent largement les 30 millions de dollars.

LS : Suis-je dans le vrai si je dis que l’article sur l’Index S&P 500 et celui du Professeur Chesney n’ont jamais été remis en cause ?

PZ : En effet.

LS : A la lumière de ces informations économétriques, que pensez-vous de la prestation de la SEC [Securities & Exchange Commission – NdT] et du FBI, puisque leurs enquêtes ont servi de base aux conclusions de la Commission sur le 11/9 ?

PZ : Eh bien, revenons un instant sur les implications pour [l’article de] Poteshman, car cela montre bien les faiblesses des conclusions de la Commission d’enquête sur le 11/9 et ce qu’ils ont pu omettre. Tout d’abord, le rapport rendu public en 2009 cite un employé de la SEC, un certain Joe Cella, et ce document fournit la preuve de ce que le rapport de la Commission sur le 11/9 avait affirmé sans expliquer comment ils en étaient arrivés là. [6]

Joe Cella explique qu’ils ont identifié un service de conseils financiers qui a envoyé le 9 septembre 2001 un fax à tous ses abonnés leur disant d’acheter des Put Options sur American Airlines à leur cours actuel. Cella indique que ses enquêteurs ont obtenu une liste de 2000 abonnés à cette «Newsletter » d’Options Online.

Ils ont découvert que 55 de ces abonnés ont acheté des Put Options sur American Airlines, et en ont contacté la moitié. Ces personnes leur ont répondu qu’ils avaient effectivement acheté des Put Options le 10 septembre 2001 à cause de la recommandation de la Newsletter. Et donc, Cella a affirmé qu’ils avaient identifié plus de 50 abonnés qui avaient acheté des Put Options sur American Airlines.

Le chiffre n’est pas très impressionnant, il représente environ 2,5% des abonnés qui ont reçu cette recommandation. Mais c’est un document assez convaincant, et cela pourrait expliquer la majorité des Put Options achetées le 10 septembre.

LS : Il y a aussi eu des achats de Put Options sur American Airlines et sur d’autres actions dans les jours qui ont précédé, et donc Options Online réagissait peut-être seulement à ces transactions ?

PZ : C’est là où cela devient intéressant. Nous ne connaissons pas vraiment les raisons de la recommandation d’Options Online. Ce que vous dites, c’est que nous devons suivre à la trace les autres Put Options que le Pr. Chesney et ses collègues ont trouvées, celles portant sur Boeing, Merrill Lynch, Morgan, Citigroup, etc.

Autrement dit, il pourrait s’être créé un climat propice à l’achat de Put Options avant le 11-Septembre par des personnes disposant d’informations privilégiées sur ce qui allait se passer (Insiders), et cela s’est propagé à d’autres qui n’avaient pas accès à ces informations privilégiées, comme l’éditeur d’Options Online, qui ont émis des recommandations d’achat de Put Options sur American Airlines.

Il y a une autre raison de penser que cela est plausible. L’article de Wong, Thompson et Teh [les économistes Wong Wing-Keung, Howard E Thompson et Kweehong Teh], dont les travaux ont été publiés en 2010 sous le titre « Was there Abnormal Trading in the S&P 500 Index Options Prior to the September 11 Attacks? » (Y a-t-il eu des opérations frauduleuses sur l’Index S&P 500 des Put Options avant les attentats du 11/9 ?) explique qu’acheter des Put Options sur American Airlines et United Airlines était la chose la plus stupide à faire si vous saviez ce qui allait se passer, à savoir que des avions d’American Airlines et d’United Airlines seraient impliqués dans le 11/9, car acheter des Put Options précisément sur ces compagnies signifiait prendre le risque de s’exposer en pleine lumière.

Aussi, je dois souligner qu’en tant que spécialiste en économétrie, je défends un peu ma profession. J’ai lu attentivement toutes ces études économétriques, et je n’y trouve aucun point faible. Ce ne sont pas de vulgaires travaux extravagants, mais des articles solides. Et leur travail permet de aussi de révéler certaines contradictions internes du rapport de Cella quand il dit que toutes les pistes ont été suivies, mais avoue ensuite que « ah, au fait, nous n’avons pas enquêté sur l’Index S&P 500 des options. » Lorsque ces chercheurs de l’Université du Wisconsin à Madison s’y sont intéressés, ils ont découvert qu’il y avait des indices très forts en faveur de délits d’initiés sur les Put Options de l’Index S&P 500.

LS : Wong, Thompson et Teh disent aussi qu’ils auraient besoin de données de meilleure qualité pour affiner leur étude.

PZ : C’est en effet un point commun à ces trois études.

LS : Je pense qu’un autre aspect du travail d’enquête sur les preuves de délits d’initiés sur le 11/9 est que si le gouvernement avait voulu amener ces gens devant la justice, il aurait pu offrir sa protection à d’autres personnes qui étaient au courant, au premier chef, de ces opérations frauduleuses, n’est-ce pas ?

PZ : En effet, vous avez raison. L’une des méthodes les plus pratiquées dans les enquêtes criminelles est d’offrir la protection à certains individus pour en attraper d’autres.

LS : Vous appelez à une enquête internationale. Pourquoi ?

PZ : Parce que je ne me satisfais pas du tout des études faites par les autorités des États-Unis. Ils ne disent pas la vérité sur ce qui s’est passé, par exemple à propos des délits d’initiés sur Merrill Lynch avant le 11/9, ou sur Boeing. Ils en avaient la possibilité, mais ils n’ont pas fourni ces informations. Ils ne l’ont fait que pour American Airlines, c’est la seule pour laquelle ils sont convaincants.

LS : N’est-il pas important aussi que tout cela soit lié à un crime qui a fait autant de victimes (mass murder), une catégorie pour laquelle il n’y a pas de délai de prescription et qui peut donc toujours être jugée ?

PZ : Absolument. Il faut qu’il soit jugé. Nous devons revenir en arrière et trouver qui est derrière les Put Options dont parle Chesney, chacune d’entre elles – nous devons revenir aux opérations sur Boeing, Merrill Lynch, Morgan, Citigroup, etc. Il faut étudier chacune d’entre d’elles et déterminer exactement qui l’a fait, et ne pas se baser sur des présomptions comme : « c’est un citoyen américain, il n’aurait jamais fait une chose pareille, etc. » Ce n’est pas une façon sérieuse de travailler. Oui, il faut que cela soit fait.

LS : Comment se fait-il que ces articles scientifiques dont nous avons parlé n’aient pas intéressé d’autres économistes ?

PZ : Pour être franc sur ma profession, la vraie raison est qu’ils ont peur. Je connais ma profession. D’habitude, lorsqu’il y a un sujet aussi brulant que celui-là, ou même sans aller jusqu’à ce niveau-là, mais avec des implications sociales majeures, cela intéresse les chercheurs, car cela peut donner un vrai coup de pouce à leur carrière, je parle là des sujets académiques normaux.

Donc on pourrait penser qu’il y a d’autres économétriciens quelque part dans le monde qui voudraient faire leur propre étude, ou critiquer celles existantes, et le faire de manière sérieuse, dans l’espoir que cela accélère leur propre carrière. Mais voilà, ça ne s’est pas produit. Et je pense que la raison est celle que j’ai donnée, ils sont effrayés. C’est beaucoup trop gros pour eux. Ils ont peur que le fait de traiter de ce sujet lui donne de la crédibilité. Je répète : le simple fait d’en parler donne de la légitimité à la question. C’est pour cela que l’article de Poteshman paru dans le Journal of Business était si important, car il légitimait le sujet.

LS : Il semble qu’il y ait d’autres questions en suspens concernant les aspects financiers autour du 11-Septembre. Par exemple, une chose qui attire l’attention est l’impressionnante augmentation de liquidités en dollars circulant entre banques durant les mois de… juillet / août 2001. L’accroissement se compte en milliards de dollars. La composante monétaire de l’agrégat M1 rapporté par la Fed [La Federal Reserve, la banque centrale des Etats-Unis – NdT] a augmenté de 13 milliards de dollars (hors variations saisonnières), ce qui représente pour la période juin-août le plus gros pic depuis 55 ans, c’est-à-dire depuis la Seconde Guerre mondiale. Les données de la balance des paiements pour les banques de la Reserve fédérale montrent une baisse similaire de leurs réserves de liquidités en juillet/août 2001, tandis que les données du département du Trésor US font apparaitre une hausse de liquidités en circulation, tout spécialement en billets de 100$. [7] Quelle est votre opinion là-dessus ?

PZ : Bill Bergman, que vous citez ici, explique qu’il y a matière à davantage de recherches et d’explications, et je comprends bien qu’il essaie de nous demander de regarder tout cela, et que c’est important. Comme vous l’avez dit, il s’est produit un énorme accroissement du nombre de billets de 100$ durant les mois de juillet/août 2001, une augmentation colossale.

Cela nous amène à la question de savoir pourquoi cela s’est produit. Et Bergman a apparemment été viré de son poste pour avoir juste posé la question, soulevé le problème. C’est ce que je comprends. Cela dit, je n’ai rien à ajouter à ce qu’il a dit et fait, sauf de souligner que c’est une question importante.

Mais il y a eu d’autres événements ce jour-là, en lien avec des questions financières. Par exemple, je ne sais pas trop comment le dire, mais les étages qui ont été touchés [par les avions] dans les Tours du World Trade Center étaient des étages particulièrement importants pour la Finance. Je ne parle pas de l’ensemble des Tours, je parle des étages spécifiques qui ont été frappés. Et la partie du Pentagone qui a été touchée était elle aussi extrêmement importante pour les aspects financiers.

LS : Pour la comptabilité ?

PZ : Oui, pour la comptabilité, c’est exact. C’est vraiment difficile d’y voir une coïncidence. Autre chose, j’ai lu des rapports mentionnant d’énormes stocks d’or dans les sous-sols des Tours Jumelles, et que des camions étaient venus et les avaient emportés. Où est passé l’or ? Est-ce que cela s’est réellement produit ? Et dans ce cas, où l’or est-il allé ?

Et dans le Bâtiment 7, le troisième bâtiment à s’être effondré [le 11-Septembre], les documents de la SEC [Securities & Exchange Commission, le gendarme de la bourse américaine – NdT] ont été détruits. Je connais quelqu’un qui travaille au Bureau de la SEC à Washington, qui m’a dit après-coup qu’ils travaillaient sur toutes sortes d’enquêtes et que toutes ces affaires ont été closes les unes après les autres, car ils n’avaient pas gardé de copies ailleurs, [il manquait] les documents nécessaires pour amener ces grandes sociétés devant la justice.

Ce que je veux dire c’est que la question de l’agrégat monétaire M1 est seulement l’une de ces affaires. L’importance du problème des Put Options est donnée par les chiffres, et tout ce que vous avez à faire si vous voulez poursuivre les coupables est très clair : vous allez interroger les gens, et vous remontez aux noms de ceux qui ont effectué ces transactions, c’est parfaitement faisable, aucun doute là-dessus.

LS : À travers les brokers ?

PZ : Oui, ceux qui ont accès à ces informations, tout à fait. Ce que je veux dire, c’est que les délits d’initiés sont l’exemple le plus évident d’irrégularités financières, c’est ce qui les rend aussi intéressants pour une enquête. Mais il y a d’autres pistes à investiguer : les primes d’assurance pour les bâtiments détruits, c’est un autre exemple, et nous parlons ici de plusieurs milliards de dollars.

LS : Nous savons aussi que certaines compagnies de réassurance comme Munich Re ou Swiss Re ont également été visées par [les opérations] sur les Put Options.

PZ : C’est exact.

LS : Vous n’êtes pas seulement expert en économétrie, vous l’êtes aussi en théorie du marxisme. Pour terminer cet entretien, pouvez-vous nous donner votre interprétation d’un point de vue « marxiste » à la question cruciale « Cui Bono 9/11 ? » [A qui a profité le 11/9 ? – NdT]

PZ : Eh bien, laissez-moi d’abord vous préciser qu’ayant fait des recherches sur le marxisme – et j’ai été l’éditeur d’un journal marxiste pendant des années -, lorsque le 11/9 s’est produit, il m’a fallu un certain temps avant de me convaincre que cela valait la peine d’enquêter sur ces attentats proprement dits. Bien que cela soit un événement choquant au niveau humain, ce n’est pas choquant du point de vue théorique ; je veux dire, il n’y a rien de choquant du point de vue de l’approche marxiste de ce qu’un État est capable de faire à ses propres citoyens. Ce n’est pas choquant de ce point de vue.

Mais de toute façon, la question qui vient ensuite est : pourquoi les USA feraient-ils cela à ce moment-là, et dans quel but ? Cela peut se révéler une question piège, car quoi que vous répondiez, quelqu’un peut arriver et dire : mais ils auraient pu faire tout ça sans le 11/9.

Je vais quand même vous donner un fait : le complexe militaro-industriel des États-Unis a gagné des milliards et des milliards de dollars grâce au 11-Septembre. Je pense qu’il aurait été bien plus difficile pour eux d’atteindre ces sommes sans le 11/9. Les dépenses militaires des États-Unis sont déjà équivalentes à celles de tous les autres pays du monde réunis. Le 11/9 a très certainement aidé à maintenir le soutien idéologique [nécessaire] à des dépenses militaires aussi incroyables.

LS : Du point de vue économétrique, pensez-vous que nous en sommes arrivés à ce que le président Dwight Eisenhower évoquait [Voir en fin d’article – NdT], à savoir que le complexe militaro-industriel est devenu trop gros et trop puissant, et que c’est lui qui tient les rênes de l’économie ? [8]

PZ : La réponse courte est « oui », mais pour préciser ce que je comprends de la déclaration d’Eisenhower, c’est qu’il avait préparé cela depuis longtemps, probablement un an. Mais d’un autre côté, on peut se poser la question : tiens, pourquoi n’a-t-il pas fait [cette déclaration] deux ans plus tôt ? Là, il jette un pavé dans la mare à la dernière minute, et laisse les autres s’en occuper et prendre leurs responsabilités.

En même temps, il mettait en place l’invasion de la Baie des Cochons [à Cuba], projet qu’il a transmis au président JFK. Et donc, oui, c’est important de citer la phrase d’Eisenhower ; elle me plait et elle est certainement vraie, mais je ne comprends pas pourquoi il a attendu la dernière minute pour le dire, puisqu’après il ne pouvait plus rien faire contre, et que ce qu’il a fait en tant que Président était cohérent avec le reste de la politique étrangère des États-Unis.

LS : Oui, mais son successeur John F. Kennedy a traité avec le complexe militaro-industriel de manière un peu différente.

PZ : En effet, c’est celui qui les a vraiment défiés. Il y a un livre formidable sur ce sujet, et je conseille à tous de le lire : JFK and the Unspeakable de Jim Douglas. [9]

LS : Oui, c’est un livre remarquable, je suis d’accord avec vous.

PZ : Si les gens veulent lire comment JFK a défié le complexe militaro-industriel, c’est vraiment le livre à lire.

LS : Merci Professeur Zarembka d’avoir pris le temps de répondre à nos questions.

 

Notes de l’auteur :

  1. Paul Zarembka: « Evidence of Insider Trading before September 11th Re-examined« , Audiences internationales sur le 11 septembre 2001, du 8 au 11 septembre 2011, Université de Ryerson, Toronto, Canada, en ligne ici, 9, septembre 2011.
  2. Allen M Poteshman: « Unusual Option Market Activity and the Terrorist Attacks of September 11, 2001, » publié dans le Journal of Business, presses de l’Université de Chicago Press, 2006, Vol. 79, Edition 4, pages 1703-1726.
  3. Wing-Keung Wong, Howard E. Thompson et Kweehong Teh: « Was there Abnormal Trading in the S&P 500 Index Options Prior to the September 11 Attacks« , Multinational Finance Journal, Vol. 15, no. 1/2, pp. 1- 46 en ligne ici.
  4. Marc Chesney, Remo Crameri et Loriano Mancini: « Detecting Informed Trading Activities in the Option Markets« , University of Zurich, April 2010, en anglais ici, et que ReOpenNews a traduit pour vous : 11-Septembre : la méthode statistique permettant de détecter de possibles délits d’initiés sur Options proposée par le professeur de Finance Marc Chesney et ses co-auteurs, n’intéresse pas les milieux financiers
  5. Voir Michael C Ruppert: « Crossing the Rubicon: The Decline of the American Empire at the End of the Age Of Oil« , New Society Publishers, 2004, publié en français aux Éditions Nouvelle Terre sous le titre « Franchir le Rubicon » (2 tomes)
  6. Voir le mémo de la Commission : « FBI Briefing on Trading« , daté du 18 août 2003, en ligne ici.
  7. Bill Bergman: « A 9/11 Paper Trail: Benjamin Franklin, Rolling Over In His Grave« , publié le 23 mars 2012, voir ici.
  8. Voir Dwight D. Eisenhower: « Farewell Address« , discours prononcé le 17 janvier 1961, en ligne ici.
  9. James Douglass: « JFK and the Unspeakable: Why He Died and Why It Matters« , Orbis Books, 2008.

 

Traduit de l’anglais par GV pour ReOpenNews

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