Archives mensuelles : décembre 2014

Les barbares de velours

poisson mer rouge egypte

En ce 19 août, la Terre a épuisé son « budget écologique » annuel : l’ONG américaine Global Footprint Network souligne le « jour du dépassement », soit la date approximative à laquelle notre consommation de ressources naturelles excède la capacité annuelle de la planète à les renouveler. ( Enjeuxénergie)

En huit mois!… Un record. Un déplorable record!  Dire qu’il a fallu des millions d’années pour créer tout cela et quelques années pour créer un économiste Frankenstein. Peu nombreux, organisés, d’une délirante immaturité: comme des gamins perdus dans un jeu Lego.  La vie ici-bas aurait pu être une poésie, une éloge de la grandeur humaine, un remerciement après la grande misère d’un progrès qui allait délivrer la créature humaine de ses souches de misères. Comme si un musicien avait hérité du plus bel instrument du monde et qu’il en avait fait une machine à « broder » de la monnaie et à rendre servile ses semblables. 

Parvenus à ce stade, nous sombrons dans une exponentielle démence irréversible. Dès les premières organisations « boursoufflées », les empires Français, Espagnols, Britanniques, on se lançaient à l’assaut du « monde » pour… l’or. Mais la machine à faire pousser des rois fous s’est affinée: les rois du monde, comme la disparition de l’argent réel, sont « virtuels ». D’une efficacité et d’une inconscience extravagante.  La mitraillette à monnaie est née… Sans égard à l’humain. Viande à bouffer et à mettre en cage pour une poignée de lingots. Il n’existe pas de sandwich aux lingots d’or…

Tout le système actuel « d’éducation » ne mène qu’à une ignorance de par une fabrication d’outils de chair, robotisés par une propagande dont la base est d’oublier l’Histoire. Comme on oublierait sa vie, son passé. De sorte que nous ne pourrions évoluer vers une sagesse utile mais vers un outil moulé, assommé, martelé d’une vie précipitée.  Une course vers nulle part, sinon que vers le modèle affriolant de la vie « américaine »…. Vers l’idée d’un progrès infini et matérialiste. L’homme qui manque d’eau rêvera d’une Cadillac… Pour ce faire on a défibré   – et l’on s’acharne de plus en plus à le faire – des sociétés:  Briser pour régner. Scinder. Concasser toute cellule familiale de par les guerres. Émietter des pays…  Et inséré l’épouvante nécessité des guerres pour « régler » les conflits. Conflits pour la plupart fermenté à la manière du régime hitlérien.

Soft hitlérisme… C’est tout doux.

Mais Big Pharma vous guérira après que l’on vous avoir rendus malades.

L’avenir comme un beau champignon

L’administration Obama a présenté au total 57 projets d’upgrade (mises à jour) de sites nucléaires militaires, dont 21 ont été approuvés par le Bureau gouvernemental de comptabilité, tandis que 36 sont en attente d’approbation.

Le plan présenté par l’administration Obama au Pentagone prévoit la construction de 12 nouveaux sous-marins d’attaque nucléaire (chacun pouvant lancer, avec 24 missiles balistiques, jusqu’à 200 ogives nucléaires sur autant d’objectifs), 100 autres bombardiers stratégiques (chacun armé d’environ 20 missiles ou bombes nucléaires) et 400 missiles balistiques intercontinentaux avec base à terre (chacun avec une ogive nucléaire de grande puissance, mais pouvant toujours être armé d’ogives multiples indépendantes).

Dans ce but, précise Il Manifesto, vient d’être réalisé à Kansas City un énorme nouveau site, plus grand que le Pentagone, qui fait partie d’un « complexe national en expansion pour la fabrication d’ogives nucléaires », composé de huit grands sites et laboratoires avec un personnel de 40000 spécialistes.

Ce programme de modernisation, dont le coût total sera d’environ 1100 milliards de dollars, la dépense culminant dans la période 2024-2029, se concentre sur les systèmes d’allumage des têtes nucléaires des missiles de longue portée et sur l’augmentation de leur puissance létale. Source 

2024, 2029???  Beaux projets!

À part fournir des compagnies travesties en « bons samaritains », nous fournissons l’argent pour un futur bien armé. Ce sont ces « rois » qui dessinent le nouvel ordre du monde mais qui font semblant d’être aveugles  du marchandisage humain et de la déflagration terrestre.

Nous payons pour nous tuer par quelques votes….

Nous sommes des graines de rois. Plantés en Terre…Écrasées, enfouies, pareils aux moustiques qui vous saccagent un jardin.

Oui, la Terre est maintenant une dette… Les espèces disparaissent: surpêches, pollution, etc. Mais « l’homme » pense « à long terme » à affiner son pouvoir de « défense » ou de destruction.

Nous n’avons plus besoin d’armes, puisque nous avons élus des armes inconscientes, automatiques, ignares, mondialises en affaires, mais nombrilistes…

Dans une vue « globale », l’humain n’a pas su tirer une seule leçon de sa vie sur terre. C’est un piètre philosophe… Mais bien machiavélique dans ses « ordres du jour ».

Jadis, on offrait aux dieux des « sacrifices humains ». Dans certains cas, des milliers de personnes en quelques jours…  Pour conjurer la sécheresse, etc. Cette « croyance », présument fonctionnelle est aujourd’hui considérée comme barbare.

Alors, nous sommes maintenant des barbares bien armés,  hypocrites, soi-disant évolués, mais bêtes à mourir.

Alors, nous sommes devenus les  les meilleurs barbares de l’histoire de cette planète. Des barbares de velours….

Gaëtan Pelletier

31 décembre 2014

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Gaëtan Pelletier 

Camille Berthollet – Mendelssohn E minor concerto

15 ans, 16 le 4 janvier 2015 …

Elle est tombée dedans…

Bateau-guitare

 

« L’empire de la consommation » par Eduardo Galeano

par Eduardo Galeano *

L’explosion de la consommation dans le monde actuel fait plus de bruit que toutes les guerres et crée plus de tapage que tous les carnavals. Comme dit un vieux proverbe turc, « qui boit en compte, se soûle deux fois plus ». Les festivités assomment et assombrissent la vision ; cette grande ivresse universelle semble ne pas avoir de limites dans le temps et dans l’espace. Mais la culture de la consommation raisonne beaucoup, comme le tambour, parce qu’elle est vide ; et à l’heure de vérité, quand le fracas cesse, que la fête se termine, l’ivrogne se réveille, seul, accompagné par son ombre et la vaisselle cassée qu’il doit payer. Le développement de la demande heurte les frontières que lui impose le même système qui la génère. Le système a besoin de marchés de plus en plus ouverts et plus grands, comme les poumons ont besoin de l’air, et en même temps il est nécessaire qu’ils soient au prix plancher comme le sont les prix des matières premières et de la force de travail. Le système parle au nom de tous, il donne à tous ses ordres impérieux de consommation, il diffuse parmi tout le monde la fièvre acheteuse ; mais, rien à faire : pour presque tous, cette aventure commence et finit sur l’écran du téléviseur. La majorité, qui s’endette pour avoir des choses, finit par avoir que des dettes pour payer les dettes qui génèrent de nouvelles dettes, et finit par consommer des illusions qu’il parfois matérialise en commettant un délit.

Le droit au gaspillage, privilège de certains, dit être la liberté de tous. Dis-moi combien tu consommes et je te dirai combien tu vaux. Cette civilisation ne laisse dormir ni les fleurs, ni les poules, ni les gens. Dans les serres, les fleurs sont soumises à une lumière continue, pour qu’elles grandissent plus vite. Dans les usines d’œufs, les poules sont aussi interdites de nuit. Et les gens sont condamnés à l’insomnie, par l’anxiété d’acheter et l’angoisse de payer. Ce mode de vie n’est pas très bon pour les gens, mais est très bon pour l’industrie pharmaceutique. Les Etats-Unis consomment la moitié des calmants, anxiolytiques et autres drogues chimiques vendues légalement dans le monde, et plus de la moitié des drogues interdites vendues illégalement, ce qui n’est pas rien si on tient compte du fait que les Etats-Unis rassemblent à peine cinq pour cent de la population mondiale.

« Malheureux ceux qui vivent en se comparant », regrettent une femme dans le quartier de Buceo, à Montevideo. La douleur ne pas être, que chantait le tango autrefois, a laissé la place à la honte de ne pas avoir. Un pauvre homme est un pauvre homme. « Quand tu n’as rien tu penses que tu ne vaux rien », dit un garçon dans le quartier de Ville Fiorito, à Buenos Aires. Et l’autre abonde, dans la ville dominicaine de San Francisco de Macorís : « Mes frères travaillent pour les marques. Ils vivent en achetant des étiquettes, et vivent en suant à grosse goutte pour payer les échéances ».

Violence invisible du marché : la diversité est ennemie de la rentabilité, et l’uniformité commande. A échelle gigantesque, la production en série impose partout ses règles obligatoires de consommation. Cette dictature de l’uniformisation obligatoire est plus dévastatrice que n’importe quelle dictature de parti unique : elle impose, dans le monde entier, un mode de vie qui reproduit les êtres humains comme des photocopies du consommateur exemplaire.

Le consommateur exemplaire est l’homme tranquille. Cette civilisation, qui confond la quantité avec la qualité, confond l’obésité avec la bonne alimentation. Selon la revue scientifique The Lancet, durant la dernière décennie l’ « obésité grave » a progressé de presque 30 % parmi la population jeune des pays les plus développés. Pour les enfants nord-américains, l’obésité a augmenté de 40 % dans les 16 dernières années, selon l’enquête récente du Centre de Sciences de la Santé de l’Université du Colorado. Le pays qui a inventé la nourriture et des boissonslight, le diet food et les aliments fat free, a le plus grand nombre de gros du monde. Le consommateur exemplaire descend seulement de la voiture pour travailler et pour regarder la télévision. Installé devant le petit écran, il passe quatre heures quotidiennes en dévorant de la nourriture en plastique.

Les ordures déguisées en nourriture triomphent : cette industrie conquiert les palais du monde et réduit en lambeau les traditions de la cuisine locale. Les coutumes du bon manger qui viennent de loin, ont, dans quelques pays, des milliers d’années de raffinement et de diversité, et c’est un patrimoine collectif qui est de quelque façon dans les fourneaux de tous et pas seulement sur la table des riches. Ces traditions, ces signes d’identité culturelle, ces fêtes de la vie, sont écrasées, de manière foudroyante, par l’introduction du savoir chimique et unique : la mondialisation du hamburger, la dictature du fast food. La plastification de la nourriture à échelle mondiale, œuvre de McDonald’s, de Burger King et autres usines, viole dans sa réussite le droit à l’autodétermination de la cuisine : un droit sacré, parce que dans la bouche, l’âme a l’une de ses portes.

La coupe du monde de football de 98 nous a confirmé, entre d’autres choses, que la carte MasterCard tonifie les muscles, que Coca-Cola offre une jeunesse éternelle et que le menuMcDonald’s ne peut pas être absent du ventre d’un bon athlète. L’immense armée de McDonald’s lance des hamburgers dans la bouche des enfants et des adultes sur la planète entière. Le double arc de ce M a servi d’étendard, pendant la récente conquête des pays de l’Europe de l’Est. Les queues devant le McDonald’s de Moscou, inauguré en 1990 en fanfare, ont symbolisé la victoire d’Occident avec autant d’éloquence que la chute du Mur de Berlin.

Signe des temps : cette entreprise, qui incarne les vertus du monde libre, refuse à son personnel la liberté de s’affilier à quelque syndicat. McDonald’s viole, ainsi, un droit légalement consacré dans beaucoup de pays où il est présent. En 1997, plusieurs salariés, membres de ce que l’entreprise appelle la Macfamille ont essayé de se syndiquer dans un restaurant du Montréal au Canada : le restaurant a fermé. Mais en 1998 d’autres employés de McDonald’s, dans une petite ville proche de Vancouver, ont obtenu cette conquête, digne du Guinness Book.

Les masses consommatrices reçoivent des ordres dans une langue universelle : la publicité a obtenu ce que l’espéranto a voulu et n’a pas pu. N’importe qui comprend, dans tout lieu, les messages que le téléviseur transmet. Dans le dernier quart de siècle, les dépenses de publicité ont doublé dans le monde. Grâce à elles, les pauvres enfants prennent de plus en plus Coca-Cola et de moins en moins de lait, et le temps de loisir devient un temps de consommation obligatoire. Temps libre, temps prisonnier : les logements très pauvres n’ont pas de lit, mais ont un téléviseur, et le téléviseur a la parole. Acheté à crédit, cette bestiole prouve la vocation démocratique du progrès : il n’écoute personne, mais parle pour tous. Pauvres et riches connaissent, ainsi, les vertus des voitures dernier modèle, et pauvres et riches connaissent les taux d’intérêt avantageux que telle ou telle banque offre.

Les experts savent transformer les marchandises en ensembles magiques, contre la solitude. Les choses ont des attributs humains : nourrissent, accompagnent, comprennent, aident, le parfum t’embrasse et la voiture est l’ami qui ne faillit jamais. La culture de la consommation a fait de la solitude le plus lucratif des marchés. Les trous de l’âme se remplissent en les bourrant des choses, ou en rêvant de le faire. Et les choses ne peuvent pas seulement embrasser : peuvent aussi être des symboles d’ascension sociale, des sauf-conduits pour traverser les douanes de la société de classes, des clefs qui ouvrent les portes défendues. Plus elles sont exclusives, mieux c’est : les choses te choisissent et te sauvent de l’anonymat populaire. La publicité n’informe pas du produit qu’elle vend, ou elle le fait rarement. C’est le moins important ! Sa fonction primordiale consiste à compenser des frustrations et à nourrir des illusions : En qui voulez-vous vous transformer en achetant cet après rasage ?

Le criminologue Anthony Platt a observé que les délits dans la rue ne sont pas seulement le fruit de la pauvreté extrême. C’est aussi un fruit de l’éthique individualiste. L’obsession sociale du succès, dit Platt, affecte de manière décisive l’appropriation illégale des choses. J’ai toujours entendu dire que l’argent ne fait pas le bonheur ; mais tout téléspectateur pauvre a de nombreux motifs de croire que l’argent produit quelque chose de semblable, que la différence est un sujet de spécialistes.

Selon l’historien Eric Hobsbawm, le XXe siècle a mis fin à 7 000 ans de vie humaine centrée sur l’agriculture depuis que sont apparues les premières cultures, à la fin du paléolithique. La population mondiale s’est urbanisée, les paysans deviennent citadins. En Amérique Latine nous avons des terres sans personne et d’énormes fourmilières urbaines : les plus grandes villes du monde, et les plus injustes. Expulsés par l’agriculture moderne d’exportation et par l’érosion de leurs terres, les paysans envahissent les banlieues. Ils croient que Dieu est partout, mais par expérience ils savent qu’il se soucie des grandes villes. Les villes promettent travail, prospérité, un avenir pour les enfants. Dans les champs, ceux qui attendent regardent passer la vie, et meurent en bâillant ; dans les villes, la vie arrive et appelle. Entassés dans des taudis, la première chose que découvrent les nouveaux venus, c’est que le travail manque et qu’il y a des bras en trop, que rien n’est gratuit et que les articles de luxe les plus chers sont l’air et le silence.

Tandis que naissait le XIVe siècle, le frère dominicain Giordano da Rivalto a prononcé à Florence un éloge des villes. Il a dit que les villes grandissaient « parce que les gens ont le goût de se rejoindre ». Se rejoindre, se trouver. Maintenant : qui se trouve avec qui ? L’espoir rencontre t-il la réalité ? Le désir, se trouve-t-il avec le monde ? Et les gens, se trouvent-t-ils avec les gens ? Si les relations humaines ont été réduites à des relations entre des choses : combien de gens se trouvent avec les choses ?

Le monde entier tend à devenir un grand écran de télévision, où les choses se regardent mais ne se touchent pas. Les marchandises offertes envahissent et privatisent les espaces publics. Les stations d’autobus et de trains, qui étaient jusqu’à il y a peu des espaces de rencontre entre des personnes, deviennent maintenant des espaces d’exhibition commerciale.

Le shopping center, ou shopping mall, la vitrine de toutes les vitrines, impose sa présence envahissante. Les foules vont, en pèlerinage, à ce temple majeur de la consommation. La majorité des dévots contemplent, en extase, les choses que leurs poches ne peuvent pas payer, tandis que la minorité acheteuse se soumet au bombardement de l’offre incessante et exténuante. La foule, qui monte et descend par les escaliers roulants, voyage par le monde : les mannequins habillés comme à Milan ou à Paris et les machines sonnent comme à Chicago, et pour voir et entendre, il n’est pas nécessaire de payer une entrée. Les touristes venus de l’intérieur, ou des villes qui n’ont pas encore méritées ces bénédictions du bonheur moderne, posent pour la photo, au pied des marques internationales les plus fameuses, comme avant, ils posaient au pied de la statue d’une personnalité sur la place. Beatriz Solano a observé que les habitants des quartiers suburbains se rendent au center, au shopping center, comme avant ils se rendaient au centre. La promenade traditionnelle du week-end au centre de la ville, tend à être substituée par l’excursion à ces centres urbains. Lavés et repassés et coiffés, habillés avec leurs vêtements du dimanche, les visiteurs viennent à une fête où ils ne sont pas conviés, mais ils peuvent être les badauds. Des familles entières font le voyage dans la capsule spatiale qui parcourt l’univers de la consommation, où l’esthétique du marché a dessiné un paysage hallucinant de modèles, des marques et des étiquettes.

La culture de la consommation, la culture de l’éphémère, condamne tout à la désuétude médiatique. Tout change au rythme vertigineux de la mode, mise au service de la nécessité de vendre. Les choses vieillissent en un clin d’œil, pour être remplacées par d’autres choses à la vie fugace. Aujourd’hui, l’unique chose qui reste est l’insécurité ; les articles, fabriqués pour ne pas durer, semblent aussi volatils que le capital qui les finance et le travail qui les génère. L’argent vole à la vitesse de la lumière : hier il était là-bas, aujourd’hui il est ici, demain qui sait, et tout travailleur est un chômeur en puissance. Paradoxalement, les shoppings centers, les royaumes de la fugacité, offrent l’illusion la plus réussite de sécurité. Ils résistent en dehors du temps, sans âge et sans racine, sans nuit et sans jour et sans mémoire, et existent en dehors de l’espace, au-delà des turbulences de la dangereuse réalité du monde.

Les propriétaires du monde utilisent le monde comme s’il était jetable : comme une marchandise à la vie éphémère, qui s’épuise comme s’épuisent, à peine nées, les images que lance la mitrailleuse de la télévision et les modes et idoles que la publicité lance, sans trêve, sur le marché. Mais, dans quel autre monde allons-nous aller ? Sommes- nous tous obligés à croire le conte selon lequel Dieu a vendu la planète à quelques entreprises, parce qu’ étant de mauvaise humeur il a décidé de privatiser l’univers ? La société de consommation est un piège attrape-nigaud. Ceux qui ont la manette, feignent de l’ignorer, mais n’importe qui, qui a des yeux dans le visage peut voir que la majorité des gens consomme peu, un petit peu ou presque rien nécessairement, pour garantir l’existence de ce peu de nature qui nous reste. L’injustice sociale n’est pas une erreur qu’il faut corriger, ni un défaut qu’il faut surpasser : c’est une nécessité essentielle. Il n’y a pas de nature capable de nourrir un shopping center de la taille de la planète.

Eduardo Galeano

Traduit de l’espagnol pour El Correo par : Estelle et Carlos Debiasi

El Correo. Paris, le 26 décembre 2014.

elcorreo.eu.org

Comment survivre aux États-Unis

muse-pictures:

'Rediscover, not recreate'
Self-portrait
©MusePictures

 

Violon

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T’es belle comme un violon                                                                            Dans tes rires de chanterelles                                                                       Tu  me danses dans tes ritournelles                                                             Laquée sur l’édredon

 Et ton âme m’appelle                                                                              Aux soirs des unissons                                                                                  Bon débarras la flanelle!                                                                             L’orchestre a son basson…

 Il faut fermer les yeux                                                                      Comme dans les salons                                                                              Il faut fermer le temps long                                                                             Pour voir  jusqu’aux cieux

Et ton âme m’épelle                                                                                Toutes les fleurs de la Terre                                                                    Des  parfums! Dieu que t’es belle                                                              Tous les demain ont odeur d’hier!

Tu t’en souviens                                                                                            Et je m’en rappelle                                                                                        La musique tressait des ailes                                                                      On volait si bien…

 

On n’avait plus d’air                                                                                    On se respirait                                                                                                  On se respirait                                                                                         Pour rejouer le même air…

 

Gaëtan Pelletier

28 décembre 2014

La seule chose que l’on peut trouver dans le désert…

 

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Un parasol…

Catégorie:

Art Sivuel

Les tueurs de beauté

Il y a tant de beauté dans ce monde qu’il faudrait des vies et des vie, voire 7 milliards de vies pour la saisir un peu. Il y en a tellement que nous vivons tous en noir et blanc. Les couleurs sont parties rigoler derrière le voile des étoiles. Pour les entrevoir, il faut la liberté…

La liberté de regarder, la liberté de voir, mais- surtout – la liberté de s’attarder. La liberté que la plupart d’entre nous ont  perdue. Pour un peu d’or, pour une panoplie de fourberies. La paralysante peur de manquer de tout quand même ont l’a ce tout.

Il y a tant d’amour que ceux qui amourent n’ont pas le temps de s’adonner à la haine. Ils ont des yeux-rires avant qu’on ne les éteignent en les moulant.

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Il est un art de la Vie qui est celui de grandir jusqu’à devenir la belle émerveillure de jadis, enfant.

Parfois je me dis qu’il y a tellement de beauté sur cette Terre, tellement d’humains-dieux, qu’à l’heure du mourir j’aimerais en emporter un peu. Une poignée… Dans une main invisible. Comme pour tricher un peu avec la Vie puisque nous n’emportons rien. Personne ne voit ce qu’il emporte, en fait.  Mais je suis certain que j’emporte  ce que personne ne voit ici…

Quand les enfants deviennent des « Hommes » – avec un(e) gros(se) H, ils pensent devenir quelqu’un. Ils sont sérieux comme des papes. Or, ils ne deviennent pas quelqu’un, ils finissent par être « quelque chose ». Et « quelque chose » n’a rien d’humain. J’ai connu plusieurs « quelque chose » qui essayaient de tout avoir. Alors, tout avoir commence par avoir ceux qui travaillent pour « l’avoir ». On ne peut pas tout avoir sans acheter – par quelque moyen que ce soit – les gens qui bâtissent des mains des cathédrales et des banques.

Je n’arrive pas à le dire parce que c’est trop grand la Vie. Je dis la Vie, pas la vie… Ça c’est court comme un hier qui passe son temps à revenir le lendemain… Non. Parfois, c’est comme si les couleurs des poissons avaient plongés dans la toile d’une peintre, trompés. Mais toutes les couleurs des poissons, tous les couchers de soleil, toutes les mains frileuses liées aux yeux qui se parlent…  Tout ce qu’on a pas vu et qu’on désire voir. Parce qu’ici, tout est désintégré… Un monde en tranches… C’est « utilitaire ». Point.

C’est un luxe que de voir ce qui est beau et QUI est beau. Un luxe de discerner. Un luxe de ne pas se laisser berner. Un luxe qu’on nous enlève chaque jour.

Il y aura toujours des enfants aux cheveux blancs pour barbouiller la création. Et ils vous diront qu’ils travaillent  » au nom de dieu ». Vous travaillerez dans des usines, fabriquant des armes, au « nom de dieu ».

Sans doute parce que le diable cache la beauté, bien simplement… Mais pas tout à fait: car il se complique la vie à vous détruire et à vous arracher tout ce que vous avez ou vous couper de tout ce que vous n’avez pas.

Un humain à genoux ne peut rien voir…

Quand quelqu’un naît, la beauté l’attend. À force de vivre parmi les tueurs de beauté – qui lui diront d’attendre « un peu » -, il se dira : au jour du mourir, je verrai la beauté.  La plupart partent sans l’avoir vue. Pourtant, la Vie en avait tellement semé que la Vie s’était dit: « Il ne peut pas ne pas la voir. Je lui ai pourtant donné des yeux du « coeur »…

Gaëtan Pelletier

27 décembre 2014

Piège de corps et piège d’esprit

chocolattabrides:</p><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br />
<p>blackourstory:</p><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br />
<p>Don’t Forget: we didn’t come to America voluntarily, seeking a “better way of life.”</p><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br />
<p>Don’t Forget: WE didn’t come to Anguilla<br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br />
Antigua and Barbuda<br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br />
Aruba<br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br />
Bahamas, The<br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br />
Barbados<br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br />
British Virgin Islands<br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br />
Cayman Islands<br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br />
Cuba<br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br />
Dominica<br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br />
Dominican Republic<br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br />
Grenada<br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br />
Guadeloupe<br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br />
Haiti<br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br />
Jamaica<br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br />
Martinique<br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br />
Montserrat<br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br />
Netherlands Antilles<br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br />
Puerto Rico<br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br />
Saint Barthelemy<br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br />
Saint Kitts &amp; Nevis<br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br />
Saint Lucia<br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br />
Saint Martin<br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br />
Saint Vincent<br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br />
Trinidad &amp; Tobago<br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br />
Turks &amp; Caicos Islands<br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br />
US Virgin Islands<br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br />
Argentina<br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br />
Bolivia<br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br />
Brazil<br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br />
Chile<br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br />
Colombia<br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br />
Ecuador<br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br />
Guyana<br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br />
Mexico<br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br />
Paraguay<br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br />
Peru<br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br />
Suriname<br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br />
Uruguay<br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br />
and Venezuela voluntarily, seeking a “better way of life.”(White people kidnapped West Africans and forced them to be slaves in ALL of these countries not just America plus they also took them to europe with them too)<br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br />

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… et négritude multicolores.