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L’homme qui regardait la télévision qui le regardait

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Selon les documents publiés, les pirates de la CIA pouvaient entrer dans les iPhone d’Apple, dans les appareils qui fonctionnent avec le système Android et même dans des téléviseurs intelligents Samsung dans le but de récupérer des messages textes ou des messages vocaux. Par la suite, les pirates cryptaient ces appareils à l’aide de logiciels sophistiqués. Radio-Canada 

L’histoire d’Alexis qui regardait la télé le dimanche 

Cette histoire est véridique.

Il était une fois , il y a de ça 40 ans, un homme qui vivait quasiment en ermite sur un petit lopin de terre, dans une maison au bardeau de cèdre noirci par le soleil. Il cultivait sa terre et bûchait son bois pour l’hiver.  Le dimanche, il regardait la télé. Mais, un peu fêlé, disait-on, il s’habillait proprement, ajustant sa cravate, défroissant son veston, certain que les personnages de la télévision le voyaient.

Et tout le village rigolait de ce « Fool on the Hill ». Tout le monde sait que personne dans un appareil de télévision ne peut voir les spectateurs. Mais il tenait à son rituel: jamais il n’ouvrait la télé sans se raser, se laver, et porter ses plus beaux vêtements.

Il mourut quelques années plus tard, sa maison tombant en ruine, on l’acheta pour une bouchée de pain. Puis on jeta  la télé aux ordures-recyclages (sic, quelle belle menterie!).

Voilà qu’aujourd’hui, avec les appareils modernes, il se peut que votre télévision vous regarde, vous épie, et enregistre ce que vous dites, ce que vous faites. Tout est possible. Ce cher totalitarisme – au nom de la sécurité – vous fouille probablement jusque dans vos écrans d’ordinateur. Et pourquoi pas?  Il est devenu difficile d’avoir le contrôle de ses propres appareils… À se demander si l’appareil ne vous contrôle pas, sachant ce que vous bouffez, ce que vous pensez, vos intérêts, vos petits luxes et voilà le portrait de vous que vous ne connaissez même pas.

Désormais, avant d’ouvrir un appareil, assurez-vous de vous habiller convenablement, – idées y comprises – selon les règles de l’État. Le totalitarisme, lui, se présente endimanché, pur, chaste, immaculé.

Depuis que je suis au courant des méthodes CIiennes ( prononcer scie hyène), je me méfie de mon grille-pain, de ma brosse-à-dents électriques, de mon stylo, et même de mon chat. Charlie a des yeux charbonneux et bizarres: on dirait deux caméras qui me surveillent. Et je me demande si cette queue plus que poilue n’est pas une antenne…

Gaëtan Pelletier

La petite révolution du printemps

01

Tu sors pour faire le ménage… C’est comme ton âme en capuchon qui a passé l’hiver sur la corde à frémir de froid. T’as été enterré par les premières neiges. J’avais oublié quelques gousses d’ail. Pressée Dame Ail:  Elle s’était déjà pointée  avec ses petits doigts verts. Elle cherchait le soleil comme on cherche le bonheur… On se dit que ça ne poussera jamais. Comme si la l’hiver avait fait la guerre à toutes les couleurs. C’est gris, noir, embrouillé, sale. Le printemps se réveille avec des petits yeux… Comme nous après le matin. Oui, le matin où la veille tu n’as même pas le goût  de revivre cette satanée journée de marmotte d’hiver.

Dieu est un peintre qui a dû aller passer l’hiver dans le Sud en emportant toutes les couleurs. Voleur! Va! Il a picoré l’assiette de la palette des peintre et a mangé avec des baguettes plumées.

Zommmmmmmmmm! Parti! Monsieur Dieu!

Ils disent de déraciner le sol, enlever les mauvaises herbes. Tu te rends compte que t’es jeune de partout, sauf au dos et aux reins. Tu fais du yoga sans le savoir comme Monsieur Jourdain-jardin faisait de prose. Tu te penches, tu de dépenches, tu cherche la souplesse cachée dans la raideur comme la chaleur cachée dans le froid. Et là, t’es tenté d’aller goûter au miracle des antidouleurs de Big Pharma. L’instantanéité.

J’ai mis mes plus laids habits: un jeans troué, un vieux gilet de sauvetage gris comme une feuille qui a perdu le chemin de son arbre. Le vert de ses yeux fermés. Des bottes de pêcheur. Des gans de cuir made in China. Et les mains pleines d’outils… Ce matin, on refait le monde. Car, après la pluie, et la pluie, et la pluie, on commence à comprendre le vieux Noé.

Au début, t’as pas le goût. C’est trop. Un désastre! La peau calypse  now!  Ça te rappelle une chose: le travail, le vrai. Un bureaucrate plante son stylo, ses textos, se pavane et ne produit que des calamités sans le savoir. Il s’habille comme une fleur qui n’a pas vécu la douleur de l’hiver et du printemps. Un singe à gravats. Décombrateur! Mulot de bureau!

Il en est qui se font grand à bouffer des carolettes, du caviar, mais ils ne produisent que de l’encre qu’ils couchent sur papier ou dans un univers parallèle, au pays de la cybercitude. L’agriculture de l’invisible… Ils se poussent dans l’hydroponie de tes sueurs et de tes larmes.

Tu les nourris et tu passes pour un ignorant, alors qu’ils ne savent pas d’où viennent les haricots.

Le printemps, ça rappelle les guerres. Toutes les guerres: les maisons détruites, les institutions détruites, et les bras d’humains qui pendent aux arbres comme pendent les herbes de l’an dernier. Ils n’en finissent plus de nous refaire des printemps pour planter la même chose: le développement continu.

***

Gilberte, une voisine, a un tout petit potager. Minuscule, mais adorable. Comme les post-it que l’on colle sur son bureau pour se rappeler… Se souvenir que tout vient de là. Et qu’il y a des saisons. Et que malgré ce que tout le monde dit, si le monde va mal ce n’est pas à cause des bras… C’est le cerveau. En ce moment, on a plus de cerveaux que de bras. On leur donne notre argent, nos sueurs, nos misères pour qu’ils organisent un jardin. Ils utilisent leur cerveau. Trop paresseux et orgueilleux pour se livrer à la l’avilissant tâche de creuser un peu la terre pour comprendre le monde.

Tu te penches à construire, ils se pensent à construire.

Le destructionnisme planétaire.

Tu plantes un choux. Zoup! Disparu! Il est rendu dans un paradis fiscal.

La question qui tue: Combien de pommes de terre y-a-t’il dans un F 35?  Et puis une autre: Combien d’enfants meurent de faim pour avoir transformé du maïs en carburant?

Trilogons ( du verbe triloger de trilogie ):   Qui faut-il sarcler pour ramener une terre viable?  Où se trouve tout la mauvaise  herbe qui est en train d’acheter et de détruire le vivant?

La quadrature du cercle…

FINALE

C’est pour ça que le paysan n’attend pas le politicien pour se nourrir. Il a appris des compétences issues de la mauvaise herbe , il sait la valse des saisons. Il sait refaire le terrain….

C’est la raison pour  laquelle je jardine et me plains du printemps. Je  perçois le mystère de mon âme liée à cette Terre. Je vois mon insignifiante misère cachée derrière cette valse des saisons. je vois la Vie, sa grandeur, que je ne comprends pas.  Mais je vois celle des autres qui n’ont plus le moindre petit coin de terre pour se  rappeler que nous sommes issus des peuplades de chasseurs-cueilleurs. Que peu  importe le nombre d’ordinateurs, d’écoles falsifiées, d’armes sophistiquées, de « progrès », et des esclaves attachés à leur « téléphone intelligent », le plaisir de vivre est dans les petites choses. La bénédiction de la Vie existe entre la joie de partager ne serais-ce qu’un sourire, qu’une phrase sans  « profondeur ». Car dire bonjour au voisin qui est en train de labourer son petit coin de jardin en lui disant:  » Tu plantes tes pommes de terre? » Non, c’est sans « profondeur »…

C’est pas dans le propos, c’est dans la beauté et l’invisible de l’échange qui ne contient rien en terme de message au sens où nous l’entendons aujourd’hui. Tout est dans l’émotion. Et c’est la raison pour laquelle il n’y aura pas de véritable révolution de printemps, sauf la nôtre – la minuscule –  , parce qu’il n’y a pas de messages réels en conformité avec notre âme. On parle à nos cerveaux. On le cultive, on le bricole, on le trompe, on le contrôle, on l’esclave…

On peut trafiquer un cerveau, mais pas une terre…

Ne vous demandez pas ce que les grands ont fait pour vous, constatez ce que vous avez fait pour qu’ils soient aussi grands… Vous vous rendrez alors compte que la mauvaise herbe a vraiment pris les trois quarts du terrain pendant l’Histoire.   Et ce, c’est comme avoir dormi plusieurs années avant de rencontrer un petit jardin ébouriffé et qu’il est trop tard.

Gaëtan Pelletier

8 mai 2014

P.S.: Date où la guerre 39-45 était terminée. Je me demande combien sont morts avant qu’on signe les papiers…

 

Le poqué monde Go : Bonjour Joëlle!

Trump 2

La véritable indépendance consiste à dépendre de qui on veut. Frédéric Dard

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Le monde est poqué, comme on dit au Québec. Un monde qui a « mangé une raclée ». Le monde est un boxeur qui sort en sang de l’arène. Mais on ira jusqu’au 10e round. Celui de la fin de ce monde de souffreteux sans vision. La route 66 de Kerouac, maintenant, c’est le nombril. Go! Go! Go!

Le Pokémon Go a sans doute un succès foudroyant, puisqu’il permet d’insérer l’irréel dans le réel de la vie de cette planète. Courir des bibittes invisibles à l’œil nu en vendant un appareil emmêlant réel et irréel.

Quand j’étais semi-ado, on allait chasser le lièvre en forêt avec des collets de laitons. On les tuait et on les mangeait. C’est pas que nous étions barbares, c’est que nous étions pauvres en hiver. À -10 degrés, il ne pousse rien pendant presque 8 mois.

***

Ma fille est venue à la maison et nous a fait un cours de Pokémon Go 101. Elle dit que c’est un jeu à la mode qui passera. Dans quelques mois, je parie qu’on trouvera un jeu Monopoly en mimant le Pokémon Go : les gens se promèneront avec un appareil Le Poquépique, dans lequel on trouvera de l’argent virtuel partout. Si j’avais le temps, je l’inventerais. Je connais un concepteur de jeu qui s’en lécherait le conte en banque. L’industrie de l’irréel est en format Big, pendant qu’à l’autre bout du monde des gens crèvent de faim. Mais qui s’en soucie? Le plus énorme Pokémon Go de ce monde consiste à dévaliser les pays en y trouvant des pépites de richesse, en bâtissant des barrages électriques : pour ce, il faut courir les sites réels et se débarrasser de ses habitants. Les « sauvages » nuisent au développement et au progrès.

Il reste maintes choses en ce monde pour devenir riche stupide  intelligent : l’argent invisible, la course à l’argent invisible, les youtubeurs à succès, les jeux.  Ainsi, chez Instagram, la petite fille pourra vous montrer comment vous maquiller en 15 minutes alors qu’il lui a pris trois heures pour le faire. On peut tricher. C’est permis. Il n’y a ni Dieu, ni Satan, rien qu’un monde  frelaté, bouillonnant et supposément sans danger. Pourtant, comme le disait Jésus, Roger : « Les semeurs de choux et de carottes n’ont pas la gloire qu’ils méritent. » Et il ajouta : « C’est fatiguant d’être cultivé, car ceux qui cultivent n’ont plus la cote ».

Ainsi parlait Zara Trousta.

Rappelez-vous de la destruction créatrice : le maréchal ferrant a disparu lors de l’apparition de la voiture. Mais il est né  plusieurs métiers. Aujourd’hui, se trouve  une destruction créatrice 2 : les métiers de l’invisible, en lutte en eux, créent d’autres métiers de l’invisible. Le problème est que si le planteur de riz, de pommes de terre, de navets d’Hollywood , etc., cessait de les alimenter, ils passeraient une période maigre-mannequin, puis ils s’effondreraient devant leur caméra auto-nombriliste. On les verrait fondre comme neige au soleil. ( Les clichés sont parfois utiles).

Heureusement! (sic). On a les États qui fabriquent et vendent des armes et les politiciens –avec leur attirail-Attila d’équipiers enreligiosés (sic) qui jouent aux échecs ( c’est le cas de le dire) avec le petit argent des peuples. On n’a rien inventé. C’est le jeu le plus réel et le plus traître depuis le début de l’humanité. À côté de cela, manger du lièvre, ou couper le cou d’un coq et le déplumer avant de le manger, n’a vraiment rien de barbare.

Le plus barbare des barbares invente maintenant des jeux qui décapitent bien des têtes en dévalisant la réflexion pour le profit et le contrôle. Mais je veux revenir à la destruction créatrice qui a fait disparaître les voleurs de coffres de banques : puisqu’il n’y a plus de coffres ni d’argent dans les banques cela a donné un nouveau métier : le banquier. Il s’est paradisiaquefisqué… C’est un personnage de Pokémon. Yes!

Les banques:  C’est maintenant si bien organisé qu’on a de la difficulté à trouver une caissière. Il faut un mot de passe pour avoir VOTRE argent. Avant, au moins, on pouvait se réchauffer d’un clin d’œil à la plus jeune, ou simplement d’un sourire tendre. Non, un mot de passe.Il faut un mot de passe. Et le plus compliqué possible: ouaisMont$? Dire qu’avant il fallait simplement dire avec une voix aimable et soupirante :

— Bonjour Joëlle!

Gaëtan Pelletier

 

La déshumanisation par le moule numérique

portable

Allo! Allo! Y-a-t-il quelqu’un au bout du sans fil?… 

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« Le but du futur est le chômage total.
Ainsi nous pourrons jouer. »
Arthur Clarke, écrivain de science-fiction et futurologue

Plus vous êtes proche de votre téléphone, plus vous êtes loin des autres. Le marché du portable et sa « nécessité inventée » et réinventée à chaque minute est en train de fabriquer des zombies flamboyants. Une nouvelle race est née…  Ce qu’il y a d’intelligent dans les portables c’est la compagnie qui, à l’autre bout du monde, vous a concocté un réseau ressemblant étrangement à un dortoir planétaire. Communiquer (sic) jusqu’à ne plus penser… En « nous » reliant de loin,  en nous distançant de proche, en bricolant un monde  où tout doit être transformé en numérique, afin de tout robotiser.

Enrichissement et pouvoir par l’invisible. 

Les technologies de la numérisation sont les outils modernes pour la création d’un travailleur aseptisé de la matière grise, mais surtout écrasé par la capacité illimitée à lui voler son travail, son salaire, ses rapports humains. Car, une fois ce nouvel esclave « brisé », soumis, sa révolte contre le système sera une révolte contrôlée par ceux qui possèdent suffisamment de pouvoir et de ressources monétaires pour le contrôle total des populations. L’impérialisme numérique est en train de disloquer et défibrer l’essence même humaine.

L’enrichissement par l’invisible, c’est la pauvreté dans le monde réel. On aura un portable quelque part en Afrique, mais pas d’eau. Plus personne ne frappe à la porte. Plus personne n’ira vous demander du sucre pour votre café, ou du lait. Mais, surtout, tous les rapports avec vos employeurs seront désormais devenus un dialogue entre vous et la machine, puisque plus personne ne sait trop pour qui il travaille vraiment. Et ils auront sans doute pour patron un robot. C’est la seule chose qui ne changera pas.

Fortune Fortuna 

C’est une église qui n’a pas de pierres, dont le clocher est une antenne de relais.  La cathédrale moderne, l’ultime beauté, c’est Facebook, Tweeter, Google, Amazon, tous des oiseaux de malheur déguisés en  Arphan des pièges…  Et le grand fleuve qui transportent tout, c’est l’internet. Le point de convergence ultime.  Les bâtisseurs modernes n’ont pas créé la chapelle Sixtine.   Ils on créé et continuent  de fignoler  ce soi disant progrès qui se débarrasse de l’homme pour faire place à la machine.

Une fois les fortunes acquises de cet invisible, il   pourra alors servir à acheter ce qui est tangible et nécessaire. Et c’est déjà actif … C’est le Big Brother de la thésaurisation continue qui n’a aucun lien avec l’amélioration de l’humanité. Cet argent sert seulement à créer d’autres fortunes jusqu’aux liaisons mafieuses des monstrueuses entreprises liant leurs capitaux afin d’acheter d’autres monstres. On sculpte les monstres jusqu’à la créature idéale…robotique.

Les lapins qui avalent les chapeaux des magiciens

Confrontés à l’effondrement du crédit, ils n’ont proposé qu’un surcroît de crédit. Dépouillés de l’appât du profit par lequel ils induisaient notre peuple à suivre leur fausse direction, ils en vinrent aux exhortations, plaidant la larme à l’œil pour le retour de la confiance. Franklin D. Roosevelt 

C’est une notation qui parle de la crise de 1929. Steve Keen, dans son livre   L’imposture économique.(4), prétend avoir prédit la crise économique de 2008.  Certes, si la « science économique » est désuète elle l’est en doublon. Déjà qu’un économiste crache sur les économistes et consacre un chapitre à un Karl Marx visionnaire  est assez troublant. Car non seulement les théories et les calculs des économistes sont dépassés, ils le sont au point de perdre tout pouvoir sur le tsunami des affairistes triomphant.  Ceux-ci sont enchantés  de l’ère du numérique ne serais-ce que pour les paradis fiscaux et leur  affiliation avec le pouvoir politique qui ne se prive pas de leurs compétences.   Mais cela va encore plus loin… Leur pouvoir est désormais si énorme que le rapport pays-affaires ( business)  n’a plus rien à voir avec les modèles anciens de l’économie en vase clos.  Le monde  ( y compris les habitants, ces 1+1, sans regards à l’humanisme) est désormais entre leurs mains invisibles. 

Ce troublant constat des échecs successifs des économistes des États, supposés nous protéger en régularisant les marchés,  à de quoi nous faire frissonner. Leur incompétence, ou leur affiliation au monde politique,  est  aussi dangereuse que le terrorisme qui secoue la planète.  Les États, étranglés par la puissance démesurée  des entreprises transnationales, ont pu multiplier les compagnies compagnies avec ou sans noms. Sorte de requins numériques OGM infiltrés dans toutes les activités humaines, masquées ou indéchiffrables. Bref, inatteignables. Ces moustiques de la finance ne font qu’imiter les grands.

Les Shylock  algorithmés 

Shylock est un personnage de Shakespeare dans Le Marchand de Venise. Un usurier qui a laissé son nom dans l’histoire. Mais il n’a rien à voir avec la dimension  de l’usurier moderne multi-identitaire, sniper économique camouflé dans un monde invisible. Le Shylock mondialiste du 21e siècle a non seulement le pouvoir de délocalisation des entreprises, mais de créer des empires économiques  hors États, camouflés, quasiment indétectables, mouvants. Nous avons affaire à des psychopathes cravatés aux tentacules qui finissent par blesser.  Comme Edward, dans le film Edward aux mains d’argent.  Une créature non terminée par son créateur, laissant celui-ci avec des ciseaux extrêmement acérés…

Le BLOB politique

Dépassés, nous condamnons la classe politique pour son absence d’actions. En laissant croître un libéralisme planétaire – voire en le fouettant  pour « régler les problèmes des États ». Le   dirigeant est devenu le dirigé . Ce n’est plus qu’une gélatine bavarde, infiltrée par des lobbyistes au service de ce nouveau pouvoir dont… elle a besoin. La marge de manœuvre des politiciens, leurs luttes de partis, leurs conflits internes, fait de celle-ci le spectacle de façade au théâtre de marionnettes dont le discours est un blabla de formules . L’illusion est parfaite.   L’image s’est auto-façonnée. Le  BLOB  devient alors un film aux dialogues de formules creuses qui plombent les babines des journalistes. Sorte de passe-partout servant à toutes les situations de crises. 

L’évaporation du pouvoir politique et citoyen 

De facto , la classe politique est devenue l’appareil le plus dépassé depuis des  décennies dans l’art de gouverner ou de gérer les biens des peuples. Nous parlons bien des biens des peuples. De chacun vivant et ayant librement choix de se poser sur terre, d’y vivre tranquille, d’y prospérer, d’apprendre et de s’émerveiller. Bref, de vivre selon notre statut de vivant.

 À qui donc appartient la Terre? Qui donc a fait en sorte que nous devons payer pour une parcelle de terrain? … La plus petite soit-elle. Imposée par des lois et des règlements en regard du perpétuel acte de soudoyer, de voler. Cette race de , politiciens  gouverne qui et quoi? Ce n’est plus, hélas,   qu’un comptable aux prises avec de d’alarmants  problèmes d’endettement qui tente de rapiécer les déficits. Les prédateurs mondialistes ne se contentent plus d’utiliser les habitants, ils avalent les avoirs des pays, leur culture, le droit de vivre.

Pour les politiciens, les marges de manœuvres sont si minces qu’on finit par ne plus avancer. Bref, de ce qu’on pourrait nommer le réel progrès. Ce qui, avant, était une crise est un état permanent de soucis et de reculades  non pas seulement en monétaire mais en  bilan négatif de qualité de vie. N’étais-ce pas là le but de tout État et de toute révolution? 

La déshumanisation parfaite

Nous vivons dorénavant dans un camp de concentration, un ghetto aux murs indistincts: Arbres, rivières, lacs, océans,  animaux, climats, vaches, humains, crapauds, enfants, familles, sont désormais dominés et administrés à des fins de capitalisation et de contrôle  pour produire… du capital. Pis encore, comme disparaissent peu à peu les journaux, est engloutie  la réalité de ce monde outrageusement numérisée et soumis à la cravache des algorithmes.  Les nouveaux Auschwitz ne sont-ils pas Google ou Facebook ou Amazone,  ces entreprises au pouvoir gigantesque au point de dicter aux États ce qu’il faut faire pour améliorer le monde?   Notez que l’on ne parle pas de la vie.  C’est la douce naissance du pays-prison, du citoyen délesté de ses droits de vivre, de ses biens, enfermé dans l’épouvantail du circuit chômage-travail.  Le Nouvel Ordre Mondial passe par la sculpture du cerveau. On n’améliore pas le monde, on le transforme. On le transforme un homme à la fois. Assis derrière son ordinateur, son Iphone, Ipad,  branché aux multiples applications qui ont pour but de cumuler de l’information.  Consommer a dépassé le pouvoir de penser. Mais surtout de jeter un regard philosophique sur notre nature et notre art de vivre.

Mais la déshumanisation la plus « parfaite » est la perte totale de liberté tout en vivant dans un pays devenu virtuel. La perte du réel, de la sensibilité, de l’extraction de notre nature profonde selon les normes et lois en accord avec la structure et les matériaux desquels  nous sommes nés.

Le nouveau hyper Goebbels, c’est le 1 et le 0. Et chaque page tournée est un discours de manipulateurs qui passe par l’inconscient au nom du progrès. Progrès qui fait en sorte qu’on ne meure plus qu’une fois, mais plusieurs. À se demander si d’ailleurs on est en vie, puisque dorénavant tout est en place pour nous extraire de notre simplicité de vivre dans une finalité de modification d’une richesse humaine réduite à un schéma de consommateur.

La véritable révolution sera de briser et d’abattre le plus hétéroclite des dictateurs jamais vu sur cette planète: un être qui n’en est pas un, mais un avoir qui est le tout qui s’incruste insidieusement. Le tout pour le TOUT menant vers le rien…

Gaëtan Pelletier

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1.Le téléphone portable, gadget de destruction massive, 96 pages, 2008, Le(s) auteur(s) :Pièces et main d’œuvre.

2. Quand la révolution numérique n’est plus virtuelle, Laurent Sorbier, Éditions Esprit, 2006, 264 pages. 

3.La tyrannie technologique,Cédric Biagini, Guillaume Carnino
Célia Izoard, Pièces et main d’œuvre,  256 pages, 2007

4. L’imposture économique, Steve Keen ,532 PAGES. 
Date de parution : 9 Octobre 2014. Éditions d’En-Bas.

5. L’homme nu, La dictature invisible du numérique, Marc Dugain, Christophe Labbé, Plon, 2016

La crise porcine, vue du cochon

Par Jacques Julliard

Était-ce pour nous faire oublier la canicule qui a sévi sur la France pendant plus d’un mois ? Le fait est que la télé nous a fait passer une partie de l’été dans des chambres froides. À perte de vue des carcasses de porcs alignées comme pour le défilé du 14 Juillet, et slalomant entre elles, de « charmantes consœurs » comme on dit, et des experts éminents, nous expliquant, micro à la main, que les exploitations françaises devaient être mo-der-ni-sées, c’est-à-dire agrandies, rationalisées, automatisées, avec de plus en plus de place pour les profits et de moins en moins pour les cochons.

Car il n’y a désormais plus de place pour l’animal dans cet univers de cauchemar qui tient à la fois des abattoirs de Chicago de jadis et de cette industrie de la mort inventée par les nazis pour les hommes eux-mêmes. À ceux que cette évocation d’un Auschwitz animal paraîtrait irrespectueuse, voire sacrilège, je me contenterai de faire remarquer qu’elle a été maintes fois le fait des rescapés des camps de la mort. Vous avez vu comme moi, reportages à l’appui, dans quel entassement concentrationnaire on fait vivre et engraisser, sans autre perspective que l’immonde abattoir, les malheureux cochons, qui n’auront connu ni la terre, ni l’herbe, ni l’eau, ni la lumière, ni la joie de se rouler au soleil dans la prairie par un matin d’été… Leur vie durant, ils sont déjà le morceau de viande entouré de cellophane que vous maniez au supermarché. Peut-on encore parler d’animal quand les maquignons de l’alimentation les désignent, comme nous l’avons appris lors de la crise chevaline, sous le nom de minerai ?

Or, n’en déplaise aux bigots de toutes les religions et aux imbéciles de toutes espèces, j’aime le cochon, et pas seulement, hélas, en petit salé. C’est un animal gai, sociable, volontiers espiègle, et qui n’est sale que parce qu’on ne lui donne pas d’eau pour se laver. Avec cela intelligent. Michel Houellebecq m’a confié un jour en avoir connu un qui comptait jusqu’à 10. Je le crois volontiers. Et mon ami Franz-Olivier Giesbert, grand défenseur de la cause animale, a une dilection particulière pour les cochons. Dois-je enfin rappeler que dans La Ferme des animaux de George Orwell, qui met en scène une grande insurrection de toutes les bêtes contre l’homme et contre leur condition, ce sont les cochons qui sont les meneurs et qui finalement s’emparent du pouvoir ? Pour ma part, je me suis toujours félicité de la différence orthographique entre l’évêque de Beauvais, Cauchon (1371-1442) et le cochon domestique, car ce dernier, sans conteste, vaut cent fois mieux que le tortionnaire de Jeanne d’Arc.

Voici un étrange paradoxe : c’est au moment où sous l’action d’intellectuels, de philosophes, de Jacques Derrida à Elisabeth de Fontenay, grâce à des associations et surtout grâce à l’arrivée d’une jeunesse qui se reconnaît de moins en moins dans les viandards et les Bidochon des générations précédentes, un début de reconnaissance est accordé à l’animal ; au moment aussi, je l’ai dit récemment, où un grand pape est en train de jeter à bas cet utilitarisme vulgaire où capitalisme, socialisme et christianisme ont longtemps communié dans la dénaturation de la nature et la désanimalisation de l’animal, c’est à ce moment-là, dis-je, que les gros bonnets de l’industrie alimentaire installent, avec une démesure croissante, leurs abominables usines de la torture animale et de la dénégation du vivant. Cette violence planifiée, cette organisation de la production sans pitié, introduit le tragique au sein du système industriel. « Il nie l’existence des animaux et, ce faisant, crée dans les rapports multimillénaires de l’homme avec l’animal une “rupture anthropologique” dont on ne mesure pas encore les conséquences », écrit justement Jocelyne Porcher (Le Monde, 29 août 2015).

« Maintenant, écrivait Claudel dès 1949, une vache est un laboratoire vivant… Le cochon est un produit sélectionné qui fournit une quantité de lard conforme aux standards. La poule errante et aventureuse est incarcérée. Sont-ce encore des animaux, des créatures de Dieu, des frères et sœurs de l’homme, des signifiants de la sagesse divine, que l’on doit traiter avec respect ? Qu’a-t-on fait de ces pauvres serviteurs ? L’homme les a cruellement licenciés… Tous les animaux sont morts, il n’y en a plus avec l’homme. » Je n’ai garde d’oublier la détresse des éleveurs, victimes d’une concurrence internationale féroce qui les menace dans leurs moyens d’existence. Les plus lucides d’entre eux savent bien que cette surenchère permanente dans l’abaissement des prix de revient se fait non seulement au détriment de toute dignité animale, mais conduit aussi immanquablement la majorité d’entre eux à la faillite.

Si donc on raisonne à plus long terme, il n’y a pas d’autre issue que dans la révision en profondeur des rapports de l’homme avec la nature, et la réactivation de ce que Michel Serres appelle le « contrat naturel ». La nature ne saurait, sous peine de catastrophe, continuer d’être un pur lieu de prédation, elle doit redevenir un partenaire pour l’homme. Il n’y a pas d’avenir imaginable dans la continuation de cette escalade de la mort industrielle, mais seulement dans la conclusion d’un nouveau pacte entre l’homme, les autres créatures et la création tout entière.

marianne.net

 

http://altermonde-sans-frontiere.com/spip.php?article29299 

My dinner with Andre… We are Bored…

Toujours d’actualité… 1981. Louis Malle.

Vaccination aux USA: les opinions dérapent

Un journaliste de « USA Today » demande l’arrestation et l’emprisonnement des sceptiques

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« Quand l’industrie du vaccin ne parvient plus à obtenir la soumission par la propagande et la censure, elle se tourne inévitablement vers la coercition, les menaces et la violence. Les sceptiques (par rapport aux vaccins) devront être réduits au silence sous la menace des armes, car la meilleure façon d’avoir le dernier mot est de mettre en prison ceux qui ont des raisons de ne pas être d’accord. Bienvenue à la montée d’une véritable tyrannie médicale en Amérique ». – Mike ADAMS

(Natural News) Nous découvrons enfin le véritable programme de l’industrie du vaccin. Après qu’il ait, à de nombreuses reprises, été documenté par le laboratoire de Natural News que les vaccins contenaient des produits chimiques neurotoxiques comme le mercure, le formaldéhyde et le glutamate monodique (MSG), après qu’il ait été régulièrement montré que les vaccins tuaient des personnes qui se faisaient vacciner ; après qu’il ait été clairement démontré que les vaccins contre la grippe ne reposaient sur aucune science digne de ce nom ; après que les fabricants de vaccins aient ouvertement admis qu’aucun essai clinique n’avait pu démontrer qu’ils marchaient vraiment– les promoteurs enragés des vaccins révèlent la phase finale de leur jeu : jeter les objecteurs en prison.

C’est là le sens de l’appel lancé par le journaliste, Alex Berezow de « USA Today » : « Les parents qui ne font pas vacciner leurs enfants doivent aller en prison », écrit-il dans l’article de USA Today

Et pour être vraiment très clair, ce que Berezow veut dire c’est que les parents qui ne vaccinent pas leurs enfants, quelle que soit la toxicité du vaccin, devraient être jetés en prison. On ne parle d’aucune exemption qui pourrait être discutée ou recommandée qui permettrait aux parents de s’abstenir de vacciner leurs enfants en raison des produits chimiques neurotoxiques qu’ils contiennent (comme le mercure, un métal lourd que l’on retrouve encore dans des vaccins contre la grippe administrés aux enfants en Amérique). Il n’y a non plus aucune discussion sur le fait que des parents informés pourraient s’opposer aux vaccins en raison de la récente confession d’un lanceur d’alerte, haut responsable du CDC qui a révélé comment le CDC a commis une fraude scientifique en dissimulant les preuves scientifiques établissant un lien entre les vaccins et l’autisme.

Mais si nous réfléchissons à la proposition d’emprisonnement proposée avec insistance par « USA Today », il nous faut nous poser la question suivante : que devrait-il se produire après que les parents aient été jetés en prison ? Eh bien évidemment, c’est l’Etat qui va prendre la garde des enfants du fait qu’ils sont désormais qualifiés d’orphelins.

Donc, le fait de suggérer que les parents qui cherchent à protéger leurs enfants des ingrédients toxiques des vaccins soient jetés en prison est en même temps une sorte d’appel du pied à l’Etat pour qu’il prenne la garde de tous les enfants qui n’ont pas reçu les vaccins toxiques de Big Pharma.

Suite sur Cent Papiers

C’est l’histoire d’un poireau, d’une épicerie, d’un robot, d’un cerveau, mais le reste est moins beau…

La pauvreté n’est pas ce qu’on possède, mais ce qu’on n’est pas. GP

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L’une est une « robote », l’autre pas. Soyez devin… Ou bien ouvrez les yeux… 

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On nous annonce un avenir délirant: toute une épicerie pourrait fonctionner automatiquement, sans l’aide d’humains, sauf de quelques programmeurs.

Vous achetez un poireau, puis vous retourner acheter un poireau, puis vous retourner acheter un autre poireau… Parce que la fille est jolie et gentille et qu’au fond, la nature humaine fonctionne avec désir et désir comme poireau et poireau. Si c’est un gars à la caisse, vous allez au poireau et au poireau… On n’échappe pas au poireau. C’est programmé dans le cerveau.

Terminé les petits emplois. Finis la gentillesse de chair.  Welcome plastique!

Mais attention! Ah! Vous croyez qu’ils sont bêtes? Vous n’avez pas idée de la méchanceté humaine et de la racaille des affairistes Ô Dieu! Où pensez-vous que se trouvera le terminal de votre carte de crédit?

Là où vous trouvez la « reproduction » qui sera la « reproduction » du capital des investisseurs!

Nous sommes des délirés sous le règne des délirés.

En plus, qui sait si la dame ne chantera pas pour vous. Étant connectée à You Tube, elle pourra vous chanter un air de par vos favoris. Car « elle » saura… Comme Facebook lié à Outlook et la taupe Google à You Tube. Etc. Pas de limites… Limitless!

En plus, on pourra commander nos poireaux par l’internet.

C’est génial: le progrès aura coupé toute relation humaine. Déjà que nous n’étions pas très « proche » l’un des autres, chacun ayant son tournevis, son marteau, sa scie circulaire, sa femme, ses enfants, sa maison, et son carré-terrain de 100,  30 mètres, son son, sa sa. Possession!

C’est pas beau? Ouah!

Je conseille fortement aux usagers de ne pas fréquenter des sites XYZ. Mais encore! Achetez-vous un robot enfant de 10 ans et vous allez passer à la caisse sans peine.

Et vous sortirez en disant: j’ai eu mon poireau. Je les ai eus…

Plus la victoire est petite, plus la guerre est énorme.  Car, si jusqu’à maintenant nous avons réussi à détourner le « système », c’est la guerre qui est perdue: la planète est en train de se robotiser tranquillement de par les nouveaux ( et encore) envahisseurs bicéphale: ceux qui pensent créer le progrès et qui en sont même victimes sans le savoir.

C’est terminé?

Non! Ce n’est que le commencement…

Supposez qu’un « bien payé »m  se croyant génial invente un vendeur d’armes robot – AVEC NOTRE ARGENT -, et qu’il est condamné à la chaise électrique ou 300 ans de prison. Je vois mal un robot branché souffrir… C’est chiant! Mais un  juge bien « coordonné » à la nouvelle justice  pourrait recycler le robot en caissier.

C’est vraiment bon l’idée du recyclage!…

On criera VICTOIRE!

C’est ce qu’on crie en ce moment pour tous les méfaits multiples de la déshumanisation… Tout silencieux! Comme une pipeline au bout d’un pistolet crachant son or noir.  On pancarte et c’est tout…  Les vendeurs ne lisent pas de pancartes…

Gaëtan Pelletier

P.S.: Je dédie ce  petit billet à la tribu des Évènes et celle des  Nénètses de Russie dont les rennes doivent maintenant passer, apeurés, sous les gazoducs de Sibérie pour aller brouter de « l’autre côté » des routes.

Nous aussi nous sommes en train d’aller brouter sous les gazoducs…

ATTENTION!

Ne faites pas l’amour. 

Allez travailler. 

Il y a des moustiques qui peuvent vous tuer. 

Des herbes qui peuvent vous empoisonner. 

Vous avez enlevé vos vêtements qui vous protégeaient. Votre compagnie d’assurance ayant été avertie de ce fait a immédiatement retiré votre police et votre montant assuré en cas de perte de conscience, de langue étirée, de problèmes de démangeaisons, d’arrêt de travail dû à une illicite activité sans le matelas B-C234-451-CH-D5-2ZZZ A.  ( Veuillez- vous informer des derniers modèles). En cas de modèles dépassant les deux ans d’usage, votre police est rendue inactive. Vous n’êtes plus protégés par la compagnie ASS-U-Rance, ayant son siège au 1044 Wonder Street, Indiana. Veuillez contacter votre agent dans les 48 minutes qui suivent afin de mettre à jour votre police.

ATTENTION

Notre caméra de surveillance vient de vous déloger.

Vous n’êtes pas vaccinés contre le puceron  des champs?

Vous n’avez pas vu votre médecin depuis trois mois?

Vous êtes nus dans un champ qui est peut-être une ancienne mine infectée?  Car aucune compagnie minière ne désinfecte ses mines.

Si vous êtes proche d’un puits de gaz de schiste, ne buvez pas l’eau de proximité. Et, surtout, ne vous allumez pas une cigarette après la fin de vos ébats. La cigarette tue.

En cas de vomissement, éloignez-vous des herbes à poux. Ou l’un de l’autre. Contactez les agents de votre localité afin d’éradiquer immédiatement la zone infectée.

Êtes-vous allergiques aux cacaouettes? Assurez-vous que votre partenaire n’en a pas mangé ces dernières 24 heures. S’il en a mangé, changez de position.

Si vous ourdez ,  entendez le bruit d’une abeille, laissez-la travailler. Si vous avez des fourmis dans les jambes, bougez.

En cas de noyade, faites-vous le bouche à bouche par les deux bouts? On n’est jamais assez prude-en.

Si vous votre partenaire ne respire pas, placez un miroir devant sa bouche. C’est votre buée de sauvetage…

En cas de non buée vous serez accusé de … ( le terme est présentement en état de précision).

 

AVEZ -VOUS UN CONDOM? 

L’État vous dit que pas de condom c’est la dangerosité de maladies qui peuvent se répandre dans l’herbe.

Un champignon vénéneux ( le Sarkophage) pourrait se loger en vous insidieusement.

Si vous êtes chômeurs, étant donné la clarté, et que vous n’êtes pas à la recherche d’emploi, mais en train de forniquer, vos prestations d’assurance-emploi pourront vous être retirées.

Un citoyen averti en vaut deux, et dans votre cas, peut-être trois…

BOUGEZ-VOUS? 

Faire l’amour nécessite un mouvement de va et vient rapide pour améliorer votre santé cardiovasculaire. En cas de mouvement n’atteignant pas les saccades de 1 à la  seconder, les amandes amendes sont salées: 5$ la seconde.

UTILISATION DE TERRITOIRE 

L’utilisation de territoires agricoles ou zonées agricoles pour faire l’amour est strictement interdit par la loi. C’est un territoire qui sert à semer… Pas à s’aimer.

Un appel en provenance de la zone occupée a été localisée. Une équipe de DDLF ( Défendeurs de la Faune), sera bientôt sur place. Restez dans la position actuelle afin de ne pas nuire à l’enquête. En cas de grossesse, votre foetus sera suivi par une équipe médicale.

PIEDS

Suite à une analyse de la photographie prise du sommet d’un arbre faux, il a été détecté des anomalies dans vos doigts de pieds. Le tortillage mouvant  est une maladie se traitant avec un vaccin: L’EXéDoigt.

Un hélicoptère se dirige maintenant vers la zone dans laquelle vous êtes  en action. En cas de fuite, 5$  d’amende pour chaque pas effectué vous sera facturé.  Vous pourrez effectuer vos paiements  sur 84 mois.

Grâce à nos caméras de fabrication récente, nous pouvons déterminer vos empreintes et décoder  sur votre site d’ébats votre code génétique, votre adresse, votre signe astrologique et le savon que vous utilisez. Nous vous suggérons le savon Irish Spring, Spring Spring. Version 3.11.a .

L’État vous rappelle que vous ne devez pas vous demander ce que l’État fait pour vous, mais ce que vous pouvez faire pour l’État. Dans l’état où vous êtes, une remise de 10% vous sera remboursé en cas de grossesse ininterrompue.

Ce message est en provenance de Robot- Khalinda, en Inde, d’une compagnie canadienne, dont le siège est aux États-Unis, les toilettes en Papouasie, le PDG, en mer…

NOUS EMBAUCHONS 

Welby Corporation, une filiale de OUT-LUKKE

Gaëtan Pelletier

Le retour de George Orwell et la guerre de Big Brother contre la Palestine, l’Ukraine et la Vérité

John Pilger

L’autre soir, je suis allé voir une interprétation de 1984, de George Orwell, dans un théâtre de Londres. Bien qu’une mise à jour contemporaine eut été intéressante, la mise en garde d’Orwell sur le futur n’y fut présente que sous la forme d’un exercice de style : distant, pas le moins du monde menaçant, quasiment rassurant. Comme si Edward Snowden n’avait rien révélé, que Big Brother n’était pas devenu un espion numérique, et qu’Orwell lui-même n’avait jamais dit : « Pour être corrompu par le totalitarisme, nul besoin de vivre dans un pays totalitaire ».

Encensée par les critiques, cette production talentueuse était à la mesure culturelle et politique de notre époque. Quand les lumières se sont rallumées, les gens étaient déjà en train de sortir. Ils ne semblaient pas avoir été touchés, ou peut-être que d’autres distractions les attendaient. « Quelle prise de tête ! », s’est exclamée une jeune femme, en allumant son téléphone.

A mesure que les sociétés avancées se dépolitisent, les changements sont à la fois subtils et spectaculaires. Dans les discours quotidiens, le langage politique est une inversion, comme Orwell l’avait prédit dans 1984. « Démocratie » n’est plus qu’un outil de rhétorique. « La Paix », c’est en réalité un état de guerre perpétuelle. « Global » signifie impérial. Le concept de « réforme », autrefois porteur d’espoir, signifie aujourd’hui régression, voire destruction. « Austérité » signifie le passage au capitalisme extrême pour les pauvres et au socialisme pour les riches : un système ingénieux où la majorité travaille à rembourser des dettes, au profit de la minorité.

Dans les arts, l’hostilité vis-à-vis des vérités politiques est un article de la foi bourgeoise. « La période rouge de Picasso », titrait le journal Observer, « et pourquoi la politique et l’art ne font pas bon ménage ». Et cela dans un journal qui a fait la promotion du bain de sang de l’Irak comme croisade libérale. L’opposition au fascisme qui a marqué la vie de Picasso n’est plus qu’un détail, comme le radicalisme d’Orwell qui a disparu dans le prix qui s’est approprié son nom.

Il y a quelques années, Terry Eagleton, alors professeur de littérature anglaise à l’université de Manchester, constatait que « pour la première fois depuis deux siècles, il n’y a pas d’éminent poète britannique, de metteur en scène, ou de romancier prêt à remettre en cause les fondamentaux du style de vie occidental ». Aucun Shelley ne parle pour les pauvres, pas de Blake pour défendre les rêves des utopistes, ni de Byron pour maudire la corruption et la classe dominante, et pas de Thomas Carlyle ni de John Ruskin pour révéler le désastre moral qu’est le capitalisme. William Morris, Oscar Wilde, HG Wells, George Bernard Shaw n’ont aucun équivalent aujourd’hui. Harold Pinter fut le dernier à s’insurger. Parmi les voix du féminisme de consommation qui se font entendre, aucune ne fait écho à celle de Virginia Woolf, qui décrivait « l’art de dominer les autres peuples… de régner, de tuer, d’acquérir la terre et le capital”.

Au Théâtre National, une nouvelle pièce, « Grande-Bretagne », fait la satire du scandale des écoutes téléphoniques, qui a vu des journalistes jugés et condamnés, dont un ancien rédacteur du « News of the World » de Rupert Murdoch. Décrite comme une « farce à crocs qui cloue au pilori l’ensemble de la culture médiatique incestueuse et la ridiculise impitoyablement », les cibles de la pièce sont les personnalités « heureusement très drôles » de la presse tabloïd britannique. C’est bien bon, et si familier. Mais qu’en est-il des médias non-tabloïd qui se considèrent eux-mêmes comme crédibles et réputés, et pourtant jouent le rôle parallèle de bras armé du pouvoir de l’État et du capital, en faisant la promotion de guerres illégales ?

L’enquête Leveson sur les écoutes téléphoniques a légèrement laissé entrevoir ce phénomène. Tony Blair énonçait des preuves, se plaignant auprès de monsieur le juge du harcèlement des tabloïds contre sa femme, quand il fut interrompu par une voix qui s’éleva du public. David Lawley-Wakelin, un réalisateur, demandait l’arrestation de Blair et son jugement pour crimes de guerre. Il y eut un long silence : le choc de la vérité. Lord Leveson fit un bond, ordonna l’expulsion de celui qui osait dire la vérité, et s’excusa auprès du criminel de guerre. Lawley-Wakelin fut poursuivi, pas Tony Blair.

Les complices aguerris de Tony Blair sont plus respectables que les hackers de téléphone. Quand la présentatrice artistique de la BBC, Kirsty Wark, le reçut pour le 10ème anniversaire de l’invasion de l’Irak, elle lui offrit un moment dont il ne pouvait que rêver ; elle lui permit de se lamenter sur sa décision « difficile” sur l’Irak au lieu de lui demander des comptes sur son crime homérique. Ceci rappelle la procession de journalistes de la BBC qui en 2003 déclaraient tous que Blair pouvait se sentir « justifié”, et la série « de référence » qui s’ensuivit sur la BBC, « Les années Blair”, pour laquelle David Aaronovitch fut choisi comme écrivain, présentateur, et intervieweur. Ce réserviste de Murdoch qui a fait campagne pour la guerre en Irak, en Lybie et en Syrie, est expert en léchage de bottes.

Depuis l’invasion de l’Irak – exemple cardinal d’ acte d’agression non-provoquée, ce que le procureur de Nuremberg Jackson qualifiait de « crime international suprême qui diffère des autres crimes de guerre en ce qu’il les contient tous” – Blair et son porte-parole et principal complice, Alastair Campbell, ont eu droit à pas mal de place dans le Guardian afin de réhabiliter leurs réputations. Décrit comme une étoile du Labour Party, Campbell a voulu s’attirer la sympathie des lecteurs en prétextant une dépression, et a affiché ses intérêts, mais pas son détachement actuel comme conseiller, aux côtés de Blair, de la tyrannie militaire égyptienne.

Alors que l’Irak est démembré suite à l’invasion de Blair et Bush, le Guardian titre : « Renverser Saddam était juste, mais nous nous sommes retirés trop tôt« . Ceci dans un article phare du 13 juin écrit par un ancien fonctionnaire de Blair, John McTernan, qui a aussi travaillé pour le dictateur Irakien installé par la CIA, Iyad Allaoui. En appelant à répéter l’invasion d’un pays que son ancien patron avait aidé à détruire, il ne fit jamais référence aux 700 000 morts, ni aux 4 millions de réfugiés et au tournant sectaire qui avait eu lieu dans un pays autrefois fier de sa tolérance communautaire.

« Blair incarne la corruption et la guerre”, a écrit le journaliste radical du Guardian Seumas Milne dans un article très inspiré en date du 3 juillet. Dans le milieu on appelle cela « l’équilibre ». Le lendemain, le journal publia une pleine page de publicité pour un bombardier US Stealth. Sur la photo menaçante du bombardier était écrit : « le F-35, Génial pour l’Angleterre ». Cette autre incarnation de « la corruption et la guerre » va coûter aux contribuables britanniques 1,3 milliards de £ [=1,6 Mds €], les précédents modèles de la gamme F ayant déjà servi à massacrer des gens un peu partout dans le monde en développement.

Dans un village d’Afghanistan, où vivent les plus pauvres des pauvres, j’ai filmé Orifa, s’agenouillant devant les tombes de son mari, Gul Ahmed, un tisserand de tapis, et de 7 autres membres de sa famille, dont 6 enfants, et de deux enfants qui furent tués dans la maison d’à côté. Une bombe « de précision » de 500 livres est directement venue s’exploser sur leur petite maison de boue, de pierre et de paille, laissant à la place un cratère de 50 pieds de long. Lockheed Martin, le fabricant de l’avion avait une place d’honneur dans la publicité duGuardian.

L’ancienne secrétaire du Département d’État US et aspirante à la présidence Hillary Clinton, est récemment passée à l’émission « Women’s Hour » de la BBC, la quintessence de la respectabilité médiatique. La présentatrice, Jenni Murray, a présenté Mme Clinton comme l’exemple même de la réussite féminine. Elle ne rappela pas à ses auditeurs les propos blasphématoires de Mme Clinton qui prétendait que l’Afghanistan avait été envahi afin de « libérer » les femmes comme Orifa. Elle ne posa aucune question à Mme Clinton sur la campagne de terreur de son administration qui utilise des drones pour tuer femmes, hommes et enfants. Elle ne fit pas non plus mention de la menace de Mme Clinton, durant sa campagne présidentielle, d’ « éliminer » l’Iran, et rien non plus sur son soutien à la surveillance illégale de masse et aux persécutions contre les lanceurs d’alertes.

Murray posa la question-qui-était-sur-toutes-les-lèvres : Mme Clinton avait-elle pardonné à Monica Lewinsky d’avoir eu une affaire avec son mari ? « Le pardon est un choix », répondit Mme Clinton, « pour moi ce fut le bon choix ». Cela nous rappelle que dans les années 90 et pendant la période secouée par le scandale « Lewinsky », le président Bill Clinton envahissait Haïti et bombardait les Balkans, l’Afrique et l’Irak. Il détruisait aussi les vies d’innombrables enfants irakiens ; L’Unicef rapporte la mort d’un demi-million d’enfants Irakiens de moins de 5 ans, en conséquence de l’embargo mis en place par les USA et la Grande-Bretagne.

Ces enfants ne sont pas de la chair à médias, tout comme les victimes des invasions soutenues par Hillary Clinton – l’Afghanistan, L’Irak, le Yémen, la Somalie – n’existent pas pour les médias. Murray n’y a fait aucune allusion. Une photo d’elle et de son invitée de marque rayonnante figure sur le site de la BBC.

En politique, comme dans le journalisme et dans les arts, il semblerait que la contestation autrefois tolérée dans les médias grand public ait été ravalée au rang de simple désaccord : un maquis métaphorique. Quand j’ai commencé ma carrière à Fleet Street en Angleterre dans les années 60, il était acceptable de critiquer fortement le pouvoir occidental. Il suffit de lire le rapport de James Cameron sur les explosions des bombes à hydrogène sur l’atoll Bikini, où celui sur la guerre de Corée et sur le bombardement US du Nord-Vietnam. La grande illusion de notre époque est ce mythe de l’ère de l’information, alors qu’en vérité nous vivons à une époque médiatique où la propagande des grandes entreprises est insidieuse, contagieuse, efficace et libérale.

Dans son essai de 1859 « De la liberté », auxquels les libéraux modernes rendent hommage, John Stuart Mill écrivait :
« Le despotisme est un mode de gouvernement légitime si l’on a affaire à des barbares, à condition que le but soit leur amélioration, et les moyens sont justifiés par l’accomplissement effectif de ce programme. »

Les « barbares » étaient de larges secteurs de l’humanité dont « l’obéissance implicite » était exigée.

« C’est un mythe utile et commode de croire que les libéraux sont pacifistes et les conservateurs belliqueux », écrivait l’historien Hywel Wiliams en 2001, « mais il est possible que l’impérialisme à visage libéral soit plus dangereux de par sa nature explicite : sa conviction qu’il représente une forme supérieure de vie ». Il avait en tête un discours de Tony Blair dans lequel l’ex-Premier ministre promettait de « remettre de l’ordre dans le monde autour de nous » selon ses propres « valeurs morales ».

Richard Falk, autorité reconnue en matière de législation internationale et rapporteur spécial de l’ONU sur la Palestine, a décrit une « bien-pensance unilatérale, un écran juridique/moral avec des images positives des valeurs et de l’innocence occidentales dépeintes comme menacées, justifiant une campagne de violence politique sans restriction ». Et « largement acceptée au point d’en devenir virtuellement incontestable. »

Favoritisme et mandature récompensent les gardiens. Sur la Radio 4 de la BBC, Razia Iqbal reçut Toni Morrison, la lauréate afro-américaine du prix Nobel. Morrison se demandait pourquoi les gens étaient « si énervés » contre Barack Obama, qui était pourtant « cool » et souhaitait seulement construire une « économie et un système de sécurité sociale solides». Morrison était fière d’avoir parlé au téléphone avec son héros, qui se trouvait avoir lu un de ses livres et l’avait invitée lors de sa prise de fonction.

Ni elle ni la présentatrice n’évoquèrent les 7 guerres d’Obama, dont sa campagne de terreur par drones, à cause de laquelle des familles entières, leurs secouristes et leurs proches furent assassinés. La seule chose qui semblait avoir de l’importance était qu’un homme de couleur « qui s’exprime bien » s’était élevé au plus haut échelon de l’échelle du pouvoir. Dans « Les damnés de la terre », Frantz Fanon écrivait que « la mission historique » des colonisés était de servir de « courroie de transmission » aux dirigeants et autres oppresseurs. À notre époque, l’utilisation des différences ethniques par le pouvoir occidental et ses systèmes de propagande est perçue comme essentielle. Obama incarne parfaitement cette idée, bien que le cabinet présidentiel de George W. Bush – sa clique belliciste – ait été le cabinet le plus multiracial de l’histoire présidentielle.

Alors que la ville irakienne de Mossoul tombait aux mains des djihadistes de l’ISIS, Obama fit la déclaration suivante : « Le peuple américain a beaucoup investi et sacrifié afin que les Irakiens aient l’opportunité de se choisir une meilleure destinée ». À quel point ce mensonge est-il « cool » ? À quel point s’est-il « bien exprimé » lors de son discours à l’Académie militaire de West Point le 28 mai ? Lors de son discours sur « l’État du monde » à la cérémonie de remise des diplômes de ceux qui « vont prendre la direction US » à travers le monde, Obama déclara que : « Les USA utiliseront la force militaire, unilatéralement s’il le faut, quand nos intérêts seront menacés. L’opinion internationale compte, mais l’Amérique ne demandera jamais la permission… »

En répudiant la législation internationale et le droit de souveraineté des nations, le président US s’octroie un droit divin basé sur la puissance de son « indispensable nation ». C’est un message d’impunité impériale familier, bien que toujours étonnant à entendre. Évoquant la montée du fascisme des années 30, Obama a dit « Je crois en l’exceptionnalité américaine de tout mon être ». L’historien Norman Pollack écrivait « À ceux qui marchent au pas de l’oie, on substitue la militarisation apparemment plus inoffensive de la culture totale. Et au lieu du leader grandiloquent, nous avons le réformateur raté, qui travaille allègrement, planifie et exécute des assassinats, tout en souriant ».

En février, les USA ont monté un de leurs coups d’État contre le gouvernement élu d’Ukraine, en exploitant des protestations authentiques contre la corruption à Kiev. La secrétaire d’État adjointe d’Obama Victoria Nuland sélectionna personnellement le leader d’un « gouvernement d’intérim ». Elle le surnomma « Yats ». Le vice-Président Joe Biden se rendit à Kiev, tout comme le directeur de la CIA John Brennan. Les troupes de choc de leur putsch étaient des fascistes ukrainiens.

Pour la première fois depuis 1945, un parti néonazi ouvertement antisémite contrôle des secteurs clés du pouvoir étatique d’une capitale européenne. Aucun leader européen n’a condamné cette résurgence fasciste près dans le pays frontalier à travers lequel l’invasion des nazis d’Hitler coûta la vie à des millions de Russes. Ils étaient soutenus par l’UPA, l’Armée insurgée ukrainienne, responsable de massacres de juifs et de Russes qu’ils appelaient « la vermine ». L’UPA est l’inspiration historique du parti Svoboda et de leurs compagnons de route du Secteur droit. Oleh Tyahnybok, leader de Svoboda a appelé à expurger « la mafia judéo-moscovite » et les « autres racailles », dont les gays, les féministes et tous les gens de gauche.

Depuis l’effondrement de l’Union Soviétique, les USA ont entouré la Russie de bases militaires, d’avions de guerre et de missiles nucléaires, suivant le projet d’élargissement de l’OTAN. Reniant la promesse faite au président soviétique Mikhaïl Gorbatchev en 1990 de ne pas étendre l’OTAN « d’un centimètre vers l’Est », L’OTAN occupe militairement l’Europe de l’Est. Dans l’ancien Caucase soviétique, l’expansion de l’OTAN est le plus important chantier militaire depuis la seconde Guerre Mondiale.

Le cadeau de Washington au régime issu du coup d’État à Kiev est un Plan d’action pour l’adhésion à l’OTAN. En août, l’opération « Rapid Trident » placera les troupes US et britanniques à la frontière entre la Russie et l’Ukraine et l’opération « Sea Breeze » placera des navires de guerre US en vue de ports russes. Imaginez la riposte si ces actes de provocations, ou d’intimidations, s’effectuaient aux frontières des USA.

En revendiquant la Crimée – que Nikita Khrouchtchev avait illégalement détachée de la Russie en 1954 – les Russes se défendaient comme ils l’ont fait depuis presque un siècle. Plus de 90% de la population de la Crimée a voté pour le rattachement à la Russie. La Crimée est aussi la base de la Flotte de la mer Noire, et sa perte signifierait la mort de la flotte russe et un trésor pour l’OTAN. Semant la confusion au sein des parties belliqueux de Kiev et de Washington, Vladimir Poutine a retiré les troupes russes de la frontière ukrainienne et a demandé instamment aux Russes ethniques de l’Est de l’Ukraine d’abandonner le séparatisme.

Suivant une logique orwellienne, cela a été traduit en Occident par « la menace russe ». Hillary Clinton a comparé Poutine à Hitler. Sans ironie aucune, les commentateurs de droite allemands lui ont emboîté le pas. Dans les médias, les néonazis ukrainiens ne sont plus que des « nationalistes » ou « ultranationalistes ». Ce qui leur fait peur, c’est que Poutine est habilement en train de rechercher une solution diplomatique, et qu’il pourrait y réussir. Le 27 juin, en réponse au compromis de Poutine- sa requête devant le parlement russe de révoquer la législation qui lui avait octroyé le pouvoir d’intervenir en faveur des ethnies russes d’Ukraine – le secrétaire d’État John Kerry a émis un autre de ses ultimatums. La Russie doit « agir dans les prochaines heures, littéralement » pour mettre un terme à la révolte en Ukraine de l’Est. Nonobstant le fait que Kerry soit largement considéré comme un guignol, le propos sérieux de ces « avertissements » est de conférer le statut de paria à la Russie et de faire disparaître les informations sur la guerre que mène le régime de Kiev contre son propre peuple.

Un tiers de la population ukrainienne est russophone et bilingue. Ils souhaitent depuis longtemps la naissance d’une fédération démocratique qui reflèterait la diversité ethnique ukrainienne et qui serait autonome et indépendante de Moscou. La plupart ne sont ni « séparatistes » ni « rebelles » mais des citoyens qui veulent vivre en paix sur leur terre natale. Le séparatisme est une réaction à l’attaque de la junte de Kiev contre ces mêmes citoyens, causant l’exode de plus de 110 000 d’entre eux (estimation de l’ONU) vers la Russie. Pour la plupart, des femmes et des enfants traumatisés.

Comme les enfants de l’embargo irakien, et les femmes et les jeunes filles « libérées » d’Afghanistan, terrorisées par les seigneurs de guerre de la CIA, ces ethnies d’Ukraine ne sont pas les bienvenues dans les médias occidentaux, leurs souffrances et les atrocités auxquelles elles sont soumises sont minimisées, ou passées sous silence. L’intensité de l’assaut mené par le régime n’est pas retransmise par les médias dominants occidentaux. C’est une première. En relisant le chef d’œuvre de Phillip Knightley « Première victime : le correspondant de guerre comme héros, propagandiste et faiseur de mythes », je renouvelle mon admiration pour le journaliste du Guardian Philips Price, le seul reporter occidental à être resté en Russie pendant la révolution de 1917 et à avoir rapporté la vérité sur les invasions désastreuses des alliés occidentaux. Objectif et courageux, Philips Price à lui seul dérange ce que Knightley appelle un « silence obscur » antirusse en Occident.

Le 2 Mai, à Odessa, 41 Ukrainiens russophones ont été brulés vifs dans le QG des syndicats, sous les yeux de la police qui regardait sans rien faire. Il y a de nombreuses preuves vidéo sans équivoque. Le dirigeant de droite Dmytro Yarosh a dit de ce massacre qu’il était « un jour glorieux pour l’histoire de la nation ». Dans les médias US et britanniques, cela a été présenté comme une « sombre tragédie » résultant d’affrontements entre « nationalistes » (néonazis) et « séparatistes » (des gens collectant des signatures pour un référendum pour une Ukraine fédérale). Le New York Times a passé ça sous silence, ayant classé comme propagande russe les avertissements sur les politiques fascistes et antisémites des nouveaux clients de Washington. Le Wall Street journal a maudit les victimes – « Un incendie ukrainien mortel, probablement l’œuvre des rebelles, selon le gouvernement ». Obama a félicité la junte pour sa « retenue ».

Le 28 juin, le Guardian a consacré une presque pleine-page aux déclarations du « président » du régime de Kiev, l’oligarque Petro Porochenko. Encore une fois, la règle orwellienne de l’inversion a été appliquée. Il n’y avait pas eu de putsch ; pas de guerre contre les minorités ethniques ; les Russes étaient à blâmer pour tout. « Nous voulons moderniser mon pays », écrivit Poroshenko. « Nous voulons introduire la liberté, la démocratie et les valeurs européennes. Quelqu’un n’aime pas ça. Quelqu’un ne nous aime pas pour cela. »

Dans son article, le reporter du Guardian, Luke Harding, n’a jamais questionné ces affirmations, ou mentionné les atrocités d’Odessa, les attaques aériennes et à l’artillerie du régime sur des zones résidentielles, le meurtre et le kidnapping de journalistes, les incendies des journaux d’opposition, et les menaces de Porochenko de « libérer l’Ukraine de la saleté et des parasites ». Les ennemis sont « des rebelles », des « militants », des « insurgés », des « terroristes » et des larbins du Kremlin. Allez chercher dans les archives de l’histoire les fantômes du Vietnam, du Chili, du Timor-Est, d’Afrique du Sud, d’Irak, vous remarquerez les mêmes qualificatifs. La Palestine est la pierre angulaire de cette escroquerie sans fin. Le 11 juillet, à la suite des derniers massacres à Gaza, commis par les Israéliens, équipés par les USA – 80 personnes dont 6 enfants de la même famille – un général Israélien publiait dans leGuardian, un article titré : « Une démonstration de force nécessaire ».

Dans les années 70, j’ai rencontré Leni Riefenstahl et je lui ai posé des questions sur ses films qui glorifiaient les nazis. À l’aide et de techniques de caméra et d’éclairage révolutionnaires, elle a produit un genre de documentaire qui a envoûté les Allemands ; c’est son film « Le Triomphe de la Volonté » qui est réputé avoir scellé le destin d’Hitler. Je lui ai posé des questions sur la propagande des sociétés qui s’estimaient supérieures. Elle répliqua que « les messages » dans ses films ne dépendaient pas « d’ordres venant d’en haut » mais d’un « vide de soumission » au sein de la population allemande. « Cela inclut-il la bourgeoisie libérale et éduquée ? », ai-je demandé. « Tout le monde », m’a-t-elle répondu, « et bien sûr l’intelligentsia ».

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