Archives mensuelles : septembre 2013

L’intelligence et la capacité de l’intellect sont deux choses entièrement différentes.

L’intelligence et la capacité de l’intellect sont deux choses entièrement différentes. Ces deux mots ont peut être la même racine, mais afin d’éclaircir la pleine signification de ce qu’est la compassion, nous devons être capable de saisir la différence de sens entre les deux. L’intellect est la capacité de discerner, de raisonner, d’imaginer, de créer des illusions, de penser clairement et aussi de penser de manière non-objective, personnelle. On considère généralement que l’intellect est différent de l’émotion, mais nous utilisons le mot intellect pour exprimer la totalité de la capacité humaine de penser. La pensée est la réaction de la mémoire accumulée au cours de diverses expériences, réelles ou imaginaires, qui sont emmagasinées dans le cerveau sous la forme de savoir. Donc la capacité de l’intellect est de penser. La pensée est limitée en toutes circonstances et lorsque l’intellect régente nos activités, dans le monde extérieur comme dans le monde intérieur, nos actions sont forcément partielles, incomplètes, d’où le regret, l’anxiété et la souffrance.

Toutes les théories et les idéologies sont, en elles-mêmes, partielles et lorsque les hommes de sciences, les techniciens et les prétendus philosophes dominent notre société, notre morale – et ainsi notre vie quotidienne – nous ne sommes jamais confrontés aux réalités de ce qui se passe vraiment. Ces influences colorent nos perceptions, notre compréhension directe. C’est l’intellect qui trouve des explications à nos actes bons et mauvais. Il rationalise nos mauvais comportements, le meurtre et la guerre. Il définit le bon, le bien comme étant l’opposé du mauvais, le mal. Le bien n’a pas d’opposé. Si le bien avait un lien avec le mauvais, le mal, alors le bien aurait en lui les germes du mal. Donc, ce ne serait pas le Bien. Mais du fait de sa capacité de diviser, l’intellect est incapable de comprendre la plénitude du bien. L’intellect – la pensée – sans cesse compare, évalue, concurrence, imite ; ainsi, nous devenons des êtres humains conformistes, de seconde main. L’intellect a apporté à l’humanité des avantages énormes, mais aussi une grande destruction, il a cultivé les arts de la guerre, mais il est incapable de faire tomber les barrières entres les êtres humains. L’anxiété fait partie de la nature de l’intellect, de même que la souffrance, car l’intellect, qui est la pensée, crée l’image qui peut être blessée.

Lorsqu’on comprend toute la nature et le mouvement de l’intellect et de la pensée, on peut commencer à examiner ce qu’est l’intelligence. L’intelligence est la capacité de percevoir la totalité. Elle est incapable de séparer les uns des autres les sentiments, les émotions et l’intellect. Pour elle, c’est un mouvement unitaire. Comme sa perception est toujours globale, elle est incapable de séparer l’homme de l’homme ou de dresser l’homme contre la nature. L’intelligence étant de par sa nature même la totalité, elle est incapable de tuer…

Si ne pas tuer est un concept, un idéal, ce n’est pas l’intelligence. Lorsque, dans notre vie quotidienne, l’intelligence est active, elle nous dira quand il faut coopérer et quand il ne le faut pas. La nature même de l’intelligence est la sensibilité et cette sensibilité, c’est l’amour.

Sans cette intelligence, il ne peut y avoir de compassion. La compassion, ce n’est pas faire des actes charitables ou des réformes sociales ; elle est libre de sentiment, de romantisme et d’enthousiasme émotionnel. Elle est aussi forte que la mort. Elle est comme un grand rocher immuable au milieu de la confusion, de la misère et de l’anxiété. Sans cette compassion, il ne peut naître aucune civilisation, aucune société nouvelles. Compassion et intelligence vont de pair, elles ne sont pas séparées. La compassion agit par l’intelligence, et ne peut jamais agir par l’intellect. La compassion est l’essence de la totalité de la Vie.

Lettres aux écoles, 31. Courrier du livre, p. 95-96.

La voiture à hélice

Dans une tempête de neige, au Québec, ce doit être assez trouuuuuuuuuuuuuuuublant. 

Une Hélica, c’est une voiture à hélice. Un invention qui date de … 1922 !
image Hélica

illustration pour Hélica

Quelques photos de la voiture à hélice Hélica …
photo Hélica
Vous pouvez admirer ce modèle immatriculé en France (qui peut donc circuler sur route) qui appartient à la famille de Jean-François Bouzanquet depuis les débuts de la distribution de cette étrange voiture dans les années 20. Photo d’époque ci-dessous avec un modèle précurseur datant de 1919 !
photo Hélica
C’est Marcel LEYAT qui a conçu et réalisé entre 1913 et 1926 cette merveilleuse série de voitures à propulsion par hélice. A l’époque déjà il n’y a eu qu’une petite trentaine de modèles qui ont été construits et mis en circulation. Aujourd’hui il en reste deux exemplaires dans le monde ! Il existe une association baptisée Les amis de l’Hélicaqui édite un site web pour les fans de l’engin : www.helica.info On y apprend ainsi que l’on peut voir un exemplaire d’Hélica en exposition au Musée du CNAM à Paris. Vous pouvez aussi voir en vrai le seul dernier modèle roulant qui se produit de temps à autres lors du festival « Festival of Speed » de Goodwood. Voici une photo de ce dernier modèle en état de marche photographié sur le circuit de Val de Vienne.
photo Hélica

Caractéristiques techniques de l’Hélica

  • carrosserie : berline à 2 places, cabriolet ou fermée
  • propulsion : par hélice avant moteur ABC Scorpion Flat Twin 1500 Cm3 (1400 tr/mn)
  • caisse structure bois légère en forme de poisson (dite ichtoïde)
  • roues arrière directrices
  • freins sur les roues avants

Source

Une version plutôt … pas pratique.

L’Équateur traduit la multinationale Chevron devant la Cour pénale internationale

Le gouvernement équatorien a décidé de traduire la multinationale pétrolière Chevron devant la Cour pénale internationale de La Haye pour les dommages causés à l’environnement durant les vingt-six années d’exploitation en forêt amazonienne. Cette nouvelle a fait l’effet d’une bombe en Équateur. Quito présentera un rapport détaillé sur les dégâts causés d’ici la fin de l’année.

« Les négligences de la multinationale ont causé des graves maladies et des malformations aux 30.000 indigènes qui vivent dans la région où la multinationale a sévi », selon le journal La Hora Nacional. Le site Confirmado.net parle quant à lui de 680.000 barils de pétrole brut qui auraient été déversés dans les provinces d’Orellana et de Sucumbios. La faune et la flore y sont fortement touchées et les rivières polluées.

Le taux de mortalité est, comme on pouvait s’y attendre, très fortement élevé dans les deux provinces. Un recensement effectué par le gouvernement a montré que le nombre de cancers y était trois fois plus élevé que dans le reste du pays.

Selon l’agence de presse Andes, pas moins de 80.000 analyses mettent en évidence l’existence de produits toxiques dans les sols et dans l’eau résultant de l’extraction du pétrole. Un rapport de 2008 de l’institut de recherche de l’université catholique de Guayaquil affirme que les femmes qui boivent de l’eau à moins de 200 mètres des installations pétrolières ont 147 % de risques supplémentaires d’avortement par rapport à celles qui vivent là où il n’y a pas de pollution. Dans les zones touchées, 30 % des enfants souffrent d’anémie ; ce pourcentage monte à 50 % chez les adultes. 70 % de la population qui nettoyait le pétrole ont des problèmes de peau, des problèmes neurologiques, des intoxications respiratoires, des problèmes digestifs et articulaires, ou des malaises.

Le combat mené par le gouvernement équatorien contre Chevron a été accueilli avec enthousiasme par les Équatoriens vivant aux États-Unis. Ils ont organisé des rassemblements devant le siège des Nations Unies.

De nombreux manifestants ont montré leurs mains tâchées de noir en signe de solidarité avec le Président Rafael Correa. La semaine dernière, ce dernier avait trempé les siennes dans la boue et le pétrole comme une preuve de pollution causée par Texaco (rachetée en 2001 par Chevron). Correa a en outre lancé un appel au boycott mondial des produits pétroliers du géant étasunien tout en étant à l’origine de la campagne « la mano negra de Chevron » (la main noire de Chevron).

Le ministre des affaires étrangères de l’Équateur, Ricardo Patiño, s’est fait dans le même temps le porte-parole de la souffrance des communautés indigènes. Il a exhorté la multinationale Chevron à remplir ses obligations. Le colosse pétrolier s’est refusé jusque-là à payer les indemnités (environ 20 milliards de dollars) fixées par la Cour de justice de la province de Sucumbios.

Capitaine Martin

proposé à la publication par resistance-politique

resistance-politique.fr

Le nez, les jambes…

Pinocchio

+

Obama

=

Soldat

Thats all Folks!

Le dessein animé a des limites…

Gaëtan Pelletier

28 septembre 2013

Pour Lexandra

J’ai tellement eu de plaisir à la jouer quand j’étais… 2o ans. 🙂

I would like you to dance…

C’est bon, hein! Gaby? … Tu as les orteils rock-n-drôle.

Gaëtan

I’m Gonna Knock On Your Door/Eddie Hodges

Dialogue de chiens

Dialogue de chiens

Gaëtan Pelletier

Excusez les fautes…

28 septembre 2013

Cramoi-Z

semeur

Image: source

Amérique! Amérique!
Avec ton lustre d’ivoire
Ta pauvreté intérieure camouflée
Les  giclures pourpres des enfants
Du bout du monde, ici et las
Déchirés des armes
De par tes  oiseaux d’aciers
 
 
Quelles mains as-tu
Dans ces hypocrites tendresses?  
Quel charme as-tu
Dans des cavernes secrètes?  
 
Le reste du monde est nourriture de ton pays
Bulldozers affamés! Course effrénée
À  cet or satanique de la Terre
Oil! Aïe! Rouille, et cafouille
Mensonger étalage sous le luxe vernis
Étalage! Étalage! Mensonges laqués
 
Pompier pyromane du grand feu fou de la Terre
Défibrillateur d’âmes et cultures d’angoisses et de guerre!
 
Zombie! World War Z, si…
Tricoteur de misères  et semeurs givrés
Un jour les boomerangs viendront te frapper
L’idiot du village sera cramoi-Z
 
Gaëtan Pelletier
28 septembre 2013
 

Travailler à en mourir

Pedro da Nóbrega

L’actualité ces derniers temps nous a offert des rapprochements éloquents sur la façon dont le traitement de l’information participe de la diffusion d’une idéologie dominante et du conditionnement des peuples. Le phénomène n’est certes pas nouveau mais il n’est jamais inutile de le souligner afin d’en combattre les effets.

Je pense notamment à la concomitance entre la rentrée sociale et fiscale en France avec notamment le débat sur la réforme du système des retraites et les commentaires relatifs au résultat des élections législatives en Allemagne, présentées comme un triomphe sans précédent de la chancelière Merkel.

Quel rapport entre les deux, me direz-vous ? Eh bien, la commune exaltation des « vertus » inquestionnables du libéralisme et l’immanente fatalité qu’il y aurait à s’y soumettre.

« Triomphe de la reine de l’austérité », titre le quotidien TA NEA à Athènes

En France, le pilonnage médiatique sur la « compétitivité » et le supposé « coût du travail » atteint une telle intensité qu’il ferait passer la « blitzkrieg » pour une aimable partie de campagne. De toutes parts, les « nouveaux chiens de garde » du capital, « experts » auto-proclamés et désignés par le

Victoire des banques Merkel

Josetxo Ezcurra, Tlaxcala
système comme « oracles sacrés » ne cessent de nous répéter en boucle dans les médias que le problème de la France, c’est que les salariés coûteraient trop cher, qu’ils ont trop de droits et que cela nuirait gravement à la « compétitivité » des entreprises françaises. À la différence du « modèle » allemand dont le triomphe électoral de la CDU/CSU validerait la pertinence et l’adaptation aux contraintes d’une société mondialisée.

La seule solution consisterait donc à s’engager toujours plus loin dans le recul des droits des travailleurs et la déréglementation sociale à l’image du processus engagé par le social-démocrate Schröder avec les lois Hartz réduisant drastiquement les droits des chômeurs et une politique d’austérité salariale durcie et aggravée par Merkel.

Mais plutôt que de jouer à ce jeu des comparaisons biaisées qui présente l’avantage de flatter insidieusement les vertiges vénéneux des chauvinismes de toutes sortes dont se repaissent les droites les plus extrêmes tout en masquant les véritables antinomies de classe, il n’est pas inutile de revenir sur la réalité du « miracle » allemand version Merkel :
Le salaire réel moyen en Allemagne a reculé de 4,2 % en dix ans. Dans la dernière décennie, la croissance y a été inférieure à celle de la zone euro et de la France. La pauvreté a par contre connu de réelles avancées : Près de 7 millions de salariés touchent moins de 10 euros brut de l’heure, 5 millions se contentent de petits boulots à 400 euros par mois, sans protection sociale, et faute de Smic, 2 millions gagnent moins de 6 euros de l’heure…20 % des salariés sont des travailleurs pauvres. En dix ans, l’intérim a augmenté de 130 % et les CDD de 22 %. Résultat de cette politique de compression salariale : selon l’OCDE, c’est une baisse record de la part du travail dans le PIB allemand : de 76 % à 67 % en sept ans. Neuf points de PIB prélevés sur les richesses créées par le travail. Et un taux de pauvreté de 20 % plus élevé en Allemagne qu’en France.

Voilà qui montre bien que si les grands groupes allemands ont su tirer profit de la mise en place de la zone Euro qui représente plus de 60 % de leurs exportations, ce n’est assurément pas les travailleurs allemands qui en ont été bénéficiaires. Mais par contre les banques allemandes ont su faire le plein de profits notamment en extorquant des milliards d’euros à des pays comme le Portugal et la Grèce avec le scandaleux mécanisme des SWAP’s, chaudement recommandés par les « Men in Black » de Goldman Sachs dont beaucoup trônent aujourd’hui dans les instances qui somment ces pays de rendre gorge, quitte à les saigner à blanc. D’ailleurs, tous les folliculaires « merkelophiles » se gardent bien de souligner qu’un des faits majeurs du dernier scrutin est que la droite allemande de retrouve minoritaire dans les deux assemblées après ces élections. Mais que malgré le lamentable bilan pour le SPD de la grande coalition, on le voit mal braver ses propres interdits et envisager toute autre éventualité.

La couverture du Spiegel du 9 septembre sur « Angela la Grande » en néo-Sissi.
Titre : « La nouvelle autosatisfaction d’Angela M. » Extrait :
« Aucun autre chancelier n’a eu dans la huitième année de son mandat autant de pouvoir qu’Angela Merkel. Mais elle n’utilise pas son influence, dans la campagne électorale elle refuse tout débat sur l’avenir. Son programme se résume à : ‘Merkel’ « 

Et qu’en est-il en France où le nouveau Président déclarait avec emphase pendant sa campagne vouloir faire la guerre à la finance et renégocier le traité Merkozy ? Ce n’est guère plus brillant dès lors que François Hollande et son gouvernement, de renoncements en reniements, après avoir piteusement approuvé ce traité sans y avoir modifié une seule virgule, s’aplatissent chaque jour un peu plus en courbettes devant le patronat et les exigences des marchés financiers :
En 2012, les entreprises du CAC 40 ont versé 40,9 milliards d’euros de dividendes à leurs actionnaires, soit 5 % de plus que l’année précédente. À cela, s’ajoutent 172 milliards d’euros d’aides diverses, que le gouvernement a encore complété en fin d’année passée par un gros cadeau de 20 milliards d’euros, là encore sous couvert de « choc de compétitivité » ! Pour cette année, au même titre, un transfert de 30 milliards d’euros sur la collecte de l’épargne réglementée au bénéfice des banques, si celles-ci s’engagent à financer les crédits des PME. Dans un pays qui a vu, pour les entreprises non financières (industrielles et de services), leur masse salariale multipliée par 3,6 depuis une trentaine d’années, quand dans le même temps, la somme des dividendes versés aux actionnaires a été multipliée par 20. La crise peut-être, mais sûrement pas pour tous. Car ce qui coûte le plus cher des deux côtés du Rhin, ce ne sont pas les travailleurs ni leurs droits, mais le prélèvement croissant du capital sur les richesses et la précarisation accrue des travailleurs.

Et s’agissant des retraites, qu’en est-il réellement des différents systèmes puisque les portes-plumes du capital ne cessent d’ânonner en chœur que les travailleurs en France travailleraient moins longtemps que autres. Je ne reviendrais pas sur les seuls chiffres de la productivité horaire qui suffisent à démentir cette contrevérité mais il convient pour bien comprendre de distinguer deux critères biens différents pour avoir une idée plus juste de la situation : l’âge légal de départ à la retraite et le nombre d’annuités travaillés pour partir à taux plein.

En Allemagne, en 2012, l’âge minimum est fixé à 63 ans dès que sont atteintes 35 années de cotisations mais il n’y a pas de condition d’âge a partir de 45 années de cotisation, l’âge pour le taux plein est fixé à 65 ans et passera à 67 ans d’ici 2029. Pour la France, si l’âge minimum reste à 60 ans, l’âge pour le taux plein a été fixé à 62 ans en 2011 avec 41 années de cotisation et doit encore augmenter dans les années à venir, ce qui apparaît en pleine contradiction avec des sociétés où les jeunes rentrent de plus en plus tard sur le marché du travail et sont de plus en plus confrontés à la précarité pendant que la cessation réelle d’activité intervient de plus en plus tôt du fait des licenciements qui frappent en priorité les plus de 50 ans.

L’autre élément essentiel à prendre en compte est le taux de remplacement (rapport entre le dernier salaire et la première pension). Selon les chiffres de l’OCDE, il se situe en France à 65,7 % et en Allemagne à 61,3 %.

Il n’y a donc pas là de différence susceptible de justifier le discours dominant, mais il est par contre un chiffre bien plus révélateur de l’évolution de nos sociétés, c’est celui de l’espérance de vie en bonne santé qui tend à régresser lorsque l’espérance de vie tend à augmenter, ce dernier argument servant aux apôtres de l’allongement du temps de travail :
Si l’espérance de vie se situe en France pour les femmes à 84 ans et à 78 ans pour les hommes, l’espérance de vie en bonne santé s’établit elle à 64 ans pour les femmes et à 63 pour les hommes. La Caisse Nationale d’Assurance-Vieillesse des Travailleurs Salariés (CNAVTS) constatait qu’avant 1983, c’est-à-dire avant l’abaissement de l’âge de la retraite à 60 ans, 42% des pensions étaient attribuées au titre de l’invalidité ou de l’inaptitude au travail, proportion qui, avec l’abaissement de l’âge de la retraite à 60 ans, avait été réduite à 18% en 2009.

Ces seuls chiffres illustrent à eux seuls une cassure majeure intervenue dès la fin du siècle dernier dans ce qui a constitué un élément structurant des sociétés des pays développés : Jusque-là prédominait la conviction que les enfants connaîtraient de meilleures conditions de vie que leurs parents. Cette tendance s’est aujourd’hui inversée et tout le discours dominant sur l’inéluctable allongement du temps de travail et sa précarité « congénitale » ne pourra qu’aggraver cette évolution. Cela aussi parce que le capital a voulu circonscrire la notion de travail au seul horizon du salariat en le transformant en facteur d’aliénation et de souffrance. Il aura fallu des vagues de suicide dans des entreprises en France pour que la souffrance au travail émerge dans le débat. En quoi le travail devrait-il être forcément synonyme de souffrance ? Curieux que pas un seul de ces « commentateurs » bien en cour n’ait ne serait-ce qu’évoqué une possible corrélation entre la consommation élevée en France de tranquillisants et un taux de productivité horaire le plus élevé du G20. À moins bien sûr de considérer qu’il s’agit là d’un phénomène génétique ou inscrit dans le patrimoine culturel de la France.

Et pour témoigner que cette problématique ne connaît pas de frontières, lorsque l’on cherche à opposer les travailleurs entre eux, il aura fallu là aussi une succession de carnages dans des usines de confection au Bangladesh, fonctionnant dans des conditions proches de l’esclavage, pour que beaucoup de travailleurs en Europe prennent conscience de la réalité sur laquelle repose une grande partie de la « compétitivité » des grandes enseignes « européennes » et des groupes européens de la grande distribution. Une obsession de la « compétitivité » que même un économiste comme Paul Krugman dénonce comme « dangereuse et vide de sens ».

À tous ceux qui pensent que le travail doit être une source d’émancipation, d’épanouissement, de socialisation, d’échanges et de partages qui s’inscrivent dans la construction solidaire et raisonnée d’un avenir durable pour notre monde, le capitalisme n’offre comme seule issue qu’une compétition meurtrière et stérile, source de gâchis et d’atteintes graves à la planète comme de souffrances sans fin pour les peuples. Plutôt que de bien vivre de son travail, l’objectif doit être de travailler jusqu’à ce que mort s’en suive. Voilà un projet de société dont nul ne saurait douter de la rentabilité et de la « compétitivité », puisqu’il doit permettre une réduction sensible de dépenses sociales comme les retraites, la santé et l’autonomie et le niveau maximal de productivité. Une course à l’échalote suicidaire où les exploités s’entretueront pour que ne subsistent que les plus résistants et les plus endurants tant que perdurera la loi de la jungle pour l’adoration du veau d’or. Tant pis si l’humanité s’y noie tant que surnagent les profits. Et ils osent encore parler de progrès !

tlaxcala-int.org

Vidéo

Ne vivons plus comme des esclaves

« Ce qui suit n’est pas du cinéma.
Je n’ai fait que tourner la molette de mon appareil photo en mode vidéo.
Par contre, ce qui suit est notre vérité,
dans nos coeurs, nos tripes, nos têtes.
Dans les ruines d’un mauvais rêve
et le berceau d’un autre monde.
Ce qui suit est une bouteille à la mer.
Celle de soeurs et frères d’utopie.
Ce qui suit est une bouteille enflammée,
de celles qu’ils lancent vers les étoiles.
Ce qui suit est une bouteille à déboucher ensemble,
en refaisant le monde.»
Cartons d’ouverture

« Les forces vives du monde entier s’éveillent d’un long sommeil. La Grèce est au centre de cette violence d’un monde à créer, appelée à supplanter la violence absurde d’un monde fasciné par le progrès de son autodestruction. » Raoul Vaneigem, Thessalonique, septembre 2010

Ne vivons plus comme des esclaves, le film de Yannis Youlountas, sera disponible sous divers formats, librement et gratuitement, à partir du 25 septembre 2013. Soit au lendemain de sa présentation au festival du film grolandais de Toulouse.

« Ne vivons plus comme des esclaves est le film le plus épastrouillant depuis l’invention de la révolution. Yannis Youlountas est un fieffé fripon et un drôle de radical. »