Archives mensuelles : juin 2015

Je suis la Grèce

SDF mondial

On pourrait se faire un collier avec tous les articles concernant les difficultés  financières (SIC) de la Grèce. J’en ai plein le cou… De quoi nous étrangler tous. Car, au fond, la Grèce, c’est nous. Nous qui travaillons, floués journellement  par notre petit mode de vie. Philosophie : La Grèce pour les nuls. On est tous en train de se faire rouler dans l’huile d’Olive Lagarde, tenancière du FMI. FMI , comme dans Famine Mon OeIl. Je sais, ce n’est pas évident… Je viens de passer chez l’optométriste…

Hélas! C’est dans le cerveau que l’on voit vraiment. Surtout dans l’âme… On ne peut pas être comptable planétaire et avoir une âme. Il y a du filou qui filoute pour enterrer les pays et l’Europe est en train de se faire varloper par la haute finance.

Un pays ce n’est pas un guichet. C’est un ensemble d’humains… À savoir  si à l’avenir il ne faudra pas cacher ses avoirs dans des chaudrons de fer. Avec 1% de rendement sur les économies du « petit peuple », on a intérêt à garder ses avoirs dans une marmite.

JE SUIS LA GRÈCE est plus fort et étendu que je suis Charlie. L’État Islamique fait des ravages, mais L’É.B. ( l’État Banquaire) encore plus. Chacun est une cible. Et tout petit avoir est à faire baver les chiens de guerre économique. Il n’y a pas que les berges des océans qui sont rongées par le sel… Il y a chacun d’entre nous, visés dans le futur – en format dommages collatéraux – par la meute planétaire.

À se demander si avant de retirer notre argent des banques il ne faudrait pas retirer le citoyen du pays… Le petit dicton dit: « L’avenir est entre vos mains ». Maintenant, il est entre les nains que nous avons élus, fantoches des faucheurs de pays.

Un jour, on sera tous amaigris comme la Grèce…

Gaëtan Pelletier

POIREAUX

Un jour j’ai jeté ma montre par la fenêtre…Et ma montre m’est revenue…

Un jour j’ai jeté mon chat 9 fois par la fenêtre pour qu’il ne revienne pas. J’en ai conclu que le temps n’était pas une chat.

Un jour j’ai ouvert le frigo pour savoir ce qu’il y avait dedans. Quelques tranches de vache morte assaisonnée…Un tombeau debout! J’ai paniqué…J’y ai mis mon cadran pour arrêter le temps .Le cadran s’est arrêté, mais le frigo ronronnait comme un chat . Ça m’a pris du temps à comprendre…

Un jour j’ai bêché la terre, pour y planter des poireaux .C’est si petit un poireau, on se demande comment on fera une soupe avec ça. C’est comme piquer une aiguille dans le sol au lieu d’un bras…

Ils ont pris un temps fou à venir…Les pluies se jetèrent sur eux, la sécheresse rida la terre, mais les poireaux étaient encore là …

Ils avaient pris un temps fou à venir.

Mais l’avenir on s’en fout…

Les poireaux sont-ils des chats?

Un jour, à l’automne, je n’ai pas eu le temps de les récolter

Je faisais mon Doc Jivago, je grattouillais le frimas des fenêtres, pensif et pensant, j’écrivais l’aura,poireautant vers les poireaux, las, je les laissai s’endormir.

Puisen mars, quand la neige, ce pop-corn d’eau,fut soufflée du soleild’un timide air d’été,les poireaux surgirent, la tête un peu flasque, en prière pliés,une couette verte, une couette blanche comme s’ils étaient allés se faire coiffer au salon d’un gay lonla , legay Desrosiers…

Curieux comme gazettier à potins j’ai décidé d’attendre, rien que pour voir ce que je pouvais apprendre des ans, de la neige et de la terre :les poireaux revinrent, plus forts encore et encore, un de mes sourcils se fronça…L’autre louchait…Mes deux yeux ne s’entendirent pas.

Les saisons firent des tours et des tours. Et moi, curieux, je fixais la tige sans jamais oser farfouiller les racines.Et je mourus au bord d’une fenêtre, les poireaux me regardant ni fiers, ni arrogants. Ils ne se questionnaient pas sur moi..

Je compris,un peu tard, le teint blanc,que j’entrais dans mon hiver…

Gaëtan Pelletier

Circa 1998

La globalisatite

 

Je me suis rendu compte d’une maladie insidieuse et presque nouvelle : la globisalite. J’étais en train de me faire des soucis sur l’efficacité des trappes à souris. Ça fait deux fois que je me pince avec cette invention saugrenue. Avant, j’y mettais du fromage, mais les souris s’étant snobinardé, j’ai choisi cette année le Rivière Rouge. Depuis 25 ans, j’ai constaté que les souris deviennent de plus en plus intelligentes. Ça m’a pris 25 ans pour découvrir les trous et fissures énormes dans la cave de ma maison. Même avec Google, on n’y parvient pas.

 Alors, j’ai mis quelques gouttes de Bordeaux. Quand le fils vient à la maison, et qu’il laisse le fond de la bouteille, je suce le vin et le crache dans un gobelet à pilules. Je les vole quand je vais à l’hôpital, ainsi que les masques pour se prémunir contre tous les virus qui pourraient y circuler.

C’est avec ça que je ramone ma cheminée : aux frais de l’État. Quand je pense que tous les citoyens du Québec paient pour mon masque piqué à l’hôpital, je passe au confessionnal de l’église. Il n’y a personne. J’apporte caméra munie d’une enregistreuse vocale. Comme ça, rendu là-haut, j’aurai la preuve que je me suis lavé de mes péchés dans une coulée de mots mêlés de larmes.

J’envoie le fichier mp3   adieu.

Le Rivière Rouge

En 1869, quelques années seulement après la Confédération canadienne de 1867, le Canada achète la Terre de Rupert de la Compagnie de la Baie d’Hudson, y nomme un gouverneur et entreprend des opérations d’arpentage afin de diviser le territoire en cantons. Les Métis, qui n’ont pas de titre de propriété pour les terres qu’ils occupent depuis plusieurs générations, voient d’un mauvais œil cette intrusion : Louis Riel et ses troupes s’emparent alors de Fort Garry (Winnipeg) et décrètent un gouvernement provisoire. C’est la Rébellion de la Rivière Rouge, un événement historique qui a inspiré les artisans fromagers d’Agropur pour créer ce nouveau fromage demi-ferme. Lien

Mein Kampf

Je voudrais irradier de mon entourage, toutes les souris qui me creusent de soucis. J’avais bien compris, sauf une chose : quand je vois Sarkozy, j’ai envie de poser une hyper trappe. Il a une mine de rat.

Revenons à nos ronge-heures…

Ça fait partie des travaux d’automne.

Cueillir la récolte du potager

Fermer la piscine

Couper les framboisiers

Tailler la haie

Rentrer les chaises et tables de parterre

Rentrer le bois pour l’hiver

Changer l’huile du souffleur à neige

Ramasser les feuilles,

Etc,

Les premiers symptômes apparurent quand je me suis mis à réécouter les 4 Saisons de Vivaldi. J’ai gerbé sur le lecteur. Les saisons, au Québec, sont, dirais-je, mal définies. Tu mets des bas d’hiver parfois en juin et des bas d’été, parfois en novembre.

Chez le doc

« Je vais vous prescrire des (n)anti dépresseurs »

Il ne l’a pas dit, il a appuyé sur un enregistrement.

Je me suis dit que j’allais trouver la cause de mon malaise « by myself ».

C’est là que j’ai pris conscience que je m’inquiétais de la « guerre » en Libye, du patinage artistique de B.Obama,  des sables bitumineux de l’Alberta, de la disparition de la forêt Amazonienne, de l’industrie de la corruption, de la calamité des Somaliens, de Fukushima, de la bourse, de l’Euro, et de la Grèce dont les états financiers ont l’aspect des ruines que la planète chérit tant,  etc.

J’en passe.

Avant mon entrée dans le monde de la globalisation, j’avais des souris comme ennemis. Voilà que dans une certaine paix villageoise, j’avais été infecté par tous les poisons qui viennent m’investir l’esprit. Je sais que bientôt, je vais tartiner mon pain avec du sirop d’érable chinois.

***

Je suis retourné chez le doc.

Il a appuyé sur le bouton :

« Je vais vous prescrire des calmants »

Bof!

C’est en faisant de la médication transcendantale, par un vieux livre jauni directo du   »Maharishi Malesh » que je ne m’en suis pas sorti. Je vous laisse une phot0 du bonhomme.  Ce fromage des gens perdus…

C’est là que j’ai compris qu’il me fallait fuir, comme disait Laboritt, dans son éloge. En somme, c’est assez simple : plus il y a de gens en cellules qui entrent dans ton cerveau, plus tu t’inquiètes, plus tu flétris, t’assèche, plus t’es prisonnier.

Oui, tous les déserts du monde viennent investir la simplicité qui t’es due. Du sable à perte de vue.

Ne me reste plus, pour retrouver ma santé mentale, de trouver des avocats pour une action collective à l’ONU, au FMI, au BUSH.

Je me suis demandé longtemps pourquoi ils étaient si intelligemment fous.

Ces sont des drogués de la globalisation, des hyper-systèmes, mafieux à fleur de peau. Des brocanteurs d’armes. Des fabricants de vaccins et de maladies. Des génies de la machinerie. Ils machinent tout. On devient machinalement vôtre…

Pour prouver mes dires, je suis allé à la pharmacie. J’ai pris au hasard un médicament en vente libre contre les douleurs musculaires avec option « relaxant musculaire ». C’est la potion secrète des doctorisés : à forte doses le cœur s’arrête. Il est vraiment « relaxé »…

J’ai trouvé trois souris mortes l’an dernier.

Il ne me reste plus qu’à régler le sort du monde ou le mien.

La recette est la même : se déglobaliser.

Désolé de briser vos rêves de conquérants enfermés dans vos jobs débilitantes,  le grand plan d’être chacun de vous les empereurs du monde.

The globalisation dream!

L’avenir appartient aux petites communautés. Après l’horreur de la globalisation et du venin duquel nous sommes infectés, il nous faudra revenir à la santé de la cellule. Se débrouiller en petites communautés.

Reste le petit Chaperon Rouge

C’est un peu ça l’Histoire du « monde » :

 

 L’héroïne en est une jeune fille bien élevée, la plus jolie du village, qui court à sa perte en donnant au loup qu’elle rencontre dans la forêt les indications nécessaires pour trouver la maison de sa grand-mère. Le loup mange la vieille dame en se cachant des bûcherons qui travaillent dans la forêt voisine. Il tend ensuite un piège au Petit Chaperon rouge et finit par la manger. L’histoire en finit là, sur la victoire du loup. Pas de fin heureuse pour l’héroïne, la morale de Perrault est sans appel. Wiki

Vous êtes de bonnes gens, vous voulez aider grand-maman. Vous lui donnez tout, mais c’est un loup qui ne veut pas le panier, mais vous bouffer tout rond.

L’impôt, les taxes, les TPS, etc, c’est les petits paniers que vos apportez à vos dirigeants. Et les dirigeants invisibles des dirigeants…

La meute est énorme et vous êtes bien petits. Et le panier n’est jamais assez rempli  pour les nourrir…

Gaëtan Pelletier

2011

Boomerang

 

etudes_mains
 
Porter de ses mains les mains des autres
Porter ses douleurs en voyant celles des autres 
Porter ses yeux comme la vue d’un monde autre 
Porter la lumière et les ombres hautes 
Porter ses dires comme des fleurs de sourires 
Porter ses petitesses comme les grandeurs des grandeurs 
Porter ce qu’on sait comme un vide pour cueillir ce qu’on peut apprendre 
Porter ses petits paradis des jours,   si infimes,  si ténus
Comme on porte le fil de la soie que nous sommes 
Porter ses petits jours comme si chacun d’eux  étaient longueur d’ une vie 
Porter les autres comme on porterait soi 
Porter pour qu’enfin tous soient transportés 
Porter pour que ce monde aille quelque part… 
Et nous revienne par les autres 
 
 
 
 gp
 

Wilco – Hummingbird

« Hummingbird »

His goal in life was to be an echo
Riding alone, town after town, toll after toll
A fixed bayonet through the great southwest to forget her

She appears in his dreams
But in his car and in his arms
A dream can mean anything
A cheap sunset on a television set can upset her
But he never could

Remember to remember me
Standing still in your past
Floating fast like a hummingbird

His goal in life was to be an echo
The type of sound that floats around and then back down
Like a feather
But in the deep chrome canyons of the loudest Manhattans
No one could hear him
Or anything

So he slept on a mountain
In a sleeping bag underneath the stars
He would lie awake and count them
And the gray fountain spray of the great Milky Way
Would never let him
Die alone

Remember to remember me
Standing still in your past
Floating fast like a hummingbird

Remember to remember me
Standing still in your past
Floating fast like a hummingbird

A hummingbird
A hummingbird

Le brin d’herbe

Quand le printemps arriva , le petit brin d’herber s’est mis à boire l’eau de la terre.

Ça l’a fait grandir, il est devenu tout vert et solide.

Quand le printemps est arrivé le petit brin d’herbe a levé ses petits yeux vers le ciel. Il a tété la lumière, heureux. Mais il voyait les fleurs, belles en leurs couleurs. Mais point il ne les enviait. Il grandit jusqu’à les voir de haut, se disant qu’il touchait le soleil. Et des petites créatures bien vivaces bourdonnaient et s’accrochait à lui comme on s’accroche à un arbre.

Quand il fut adulte, on le faucha, on le laissa sécher et les vaches s’en nourrirent.

Quand les vaches eurent donner leur lait, tout leur lait, leur bébés, on les abattirent. Une fois mangées, ce qui en resta se répandit dans la terre, sécha près d’un brin d’herbe.

Pour que les arbres donnèrent des fruits, les abeilles ne cessaient de travailler.  Et l’eau, qui regardait chaque jour le soleil, avec de petits reflets d’argent, se transforma en une vapeur chaude et monta vers le ciel. Le vent les sculpta et le soleil les transforma en d’étranges formes luminescente qui firent la joie des hommes. De temps en temps, mêlées aux vents et aux courant froids, la pluie, en colère secoua les brins d’herbes, arracha des toits de maisons…

Mais cela passa…

Puis un peintre amusé voulut faire de cela une « toile ».

Puis un poète amusé voulut faire de ce langage le langage des langages.

Puis un musicien amusé voulut en faire une musique.

Puis ils se dirent: « Tout cela m’appartient ». C’est mon oeuvre.

L’un ne voyait pas comme l’autre, l’autre ne voyait pas comme l’un. L’un n’entendait pas comme l’autre. L’un ne parlait pas comme l’un. Et il se dirent: « Cela c’est moi! » Moi SEUL!

Chacun voulait être tout et réclamer la richesse du TOUT.

Comme le brin d’herbe, personne ne songea à tout ce qui les avait nourrit, de manière invisible, de la terre, de l’eau, des espaces, de l’air et des autres.   Ils avaient grandis par les autres. Grandis par la liberté de ne pas n’être qu’une nourriture. Grandis par les tout petits brins d’herbe, des hommes-abeilles, des humains souffrant de la faim, mourant de soif, de tout ce qui vit. Comme si un ensemble avait une valeur une fois séchée, emprisonnée. Ils réclamèrent de l’argent pour avoir créé sans savoir qu’ils avaient été créés.

 

Gaëtan Pelletier, 2015

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Coquetterie

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Tharu women of Nepal by Eric Valli

LE SOURD QUI REGARDAIT LA PLUIE

J’ai toujours aimé la pluie. Je me souviens qu’à douze ans, nous courrions vers la rivière pendant qu’il pleuvait. Et cela sous un ciel noir entaillé de raies de lumière qui tailladaient l’asphalte noire.

Nous foncions vers la rivière, comme pour rejoindre toute cette eau du ciel qui pétaradait dans les rues, ruisselait, cherchait des fissures dans la Terre. Mais nous savions qu’elle finissait toujours à la rivière.

Nous nous jetions à l’eau, pataugeant, heureux. Comme dans le ventre d’une mère.
Chaque gouttelette fêtait le sol. Elles s’y enfilaient comme des aiguilles humides.
Et la rivière enflait, ses courants grossissaient.
Comme le ventre d’une mère.

Je les ai vues, et je les vois encore ….

Faire l’amour à la terre, diamantant les fleurs de perles de lumière. Des grappes de bulles pellucides. Des micas liquides.
Comme pour faire l’amour aux couleurs des fleurs et du vert des fougères.
Des micas liquides…
Je les vois… Je les ai toujours vus…

Aujourd’hui c’est un jour de pluie. Je suis paresseux comme un chat. Même si la société m’a appris à en avoir honte de l’être. Je n’ai pas travaillé : j’ai appris à savoir l’univers.

Alors je me suis assis, après le déjeuner, sur les dalles de pierre, simplement à regarder couler cette nourriture du ciel sur le potager. Silencieux comme dans les grandes peines. Mais heureux d’un silence heureux à simplement regarder et boire la beauté descendre goutte à goutte.

Pendant qu’à la télé, à travers ces hordes de vacanciers qui attendent le «beau temps», j’ai pris conscience que le beau temps n’est que celui que l’on prend quand il est là. Parfois c’est le vent qui de sa rage gifle les arbres et couche les herbes mouvantes.

Alors je laisse simplement la vie venir à moi. Qui donc a dit que la pluie était laide? Je viens d’apprendre que quelqu’un a décidé de ce qui était beau. Et j’ai avalé cette notion de beauté… Comme une vérité. Encore….

Je reste là, accroupi. La pluie tambourine sur le toit métallique du garage. Plus près, c’est un son feutré… Sur chaque objet un son différent. Une symphonie de clapotis. J’ai été sourd pendant dix ans. Dix ans… Même maladie que Beethoven… Et depuis que j’ai recouvré l’ouïe, je ne suis plus le même. J’ai appris à lire sur les lèvres, j’ai appris la faim des sons…

Je vois des taches protéiformes : quelqu’un, quelque chose, dessine des formes vivantes sur les pierres de l’entrée. Quelqu’un ou quelque chose tresse des couleurs et des lumières nouvelles sur tout ce qui entoure la maison. Tous mes sens emmêlés sont pris dans cette toile d’araignée invisible. Un yoga sans postures…

C’est beau! C’est beau parce que des diamants habillent des fleurs, et plus encore, ils musiquent sur les feuilles des arbres, descendent du toit… Je ne sais plus si j’entends où je vois.

Les nuages se déchirent et se recousent, griffés par les mains qui brassent le gris et le noir et jettent de temps en temps une raie blanche, ou des cheminées de lumières qui fouillent les environs.
J’ai toujours aimé la pluie.
Mais on m’a défendu de l’aimer.
On m’avait tant dit que la pluie était laide.
Et toutes les chaînes de télévision le disent : « Il ne fera pas beau, il va pleuvoir».
Quelqu’un ou quelque chose a décidé de ce qui serait «beau».
Ce n’est pas New York. Ce n’est pas la Floride. Ce n’est pas non plus une île du Pacifique.
C’est ici.

Le chat est assis, tranquille, sur son promontoire de carton que je lui ai fabriqué. Il hume toutes les odeurs, s’étonne de cet abreuvoir étrange qui tombe du ciel.
Il s’appelle «Café» parce qu’il est noir…Le chat de ma fille…
Mais le café, avant d’être grillé, il est vert.
– On n’est pas mûrs, toi et moi… On ne le sera jamais… On sait s’étonner….

Le chat me regarde. Tout le monde a sept vies, c’est juste qu’on est que trop hypnotisés par la vision des autres…

– On se fait tuer, toi et moi…
– Ronnnnnnnnnnnnn!
– T’as raison… Tu n’est pas le Petit Robert, mais tu dis tout… C’est que les autres ne comprennent pas.
…. Pour dîner? Du poisson en boîte?

Il ne saura jamais que son poisson existe de par ces petits grains tombés du ciel. Tous les ruisseaux, toutes les rivières, tous les océans…

Il faudrait qu’il fasse comme les humains : aller à l’école pour apprendre à vendre des objets et des idées inutiles. Ou bien créer des armées et défendre les commandites de cigarettes sur les voitures F1.

Comme les soldats cravatés qui s’inquiètent du PIB et d’Oussama Ben Laden…

Je l’insulte :
– Viens, espèce de frite brûlée, on va aller s’étendre…

On est là sur le lit, les paupières closes, et les oreilles toutes ouvertes à ces pétarades sur le toit. Quand on tend bien l’oreille, c’est une musique… Comme si Dieu s’était fabriqué un clavier de cette tôle galvanisée…

Le chat ronronne.

La fenêtre a l’air de pleurer sous ses gouttelettes qui coulissent.
Maintenant je sais qu’elle s’en ira à la rivière.
Et ça me rend heureux.
Quand on sait où va l’eau, on entend un peu mieux la voie de la Vie.

Gaëtan Pelletier

11 octobre 2004

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Investir avec sa pension de vieillesse

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Fish and Love

Fish

 

Merci Eliora!