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Le second ventre

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C’est un bébé qui date d’à peine six heures…  Me voilà grand-papa pour la deuxième fois. Je suis totalement « imbibé » de la Vie. La Vie! La Vie que l’on nomme parfois Dieu et à laquelle de par sa puissance, je n’ose même pas donner de nom.

C’est un événement personnel et à la  fois pas… Car je ne peux voir la Vie, de tout ce par ce que j’ai vécu, vu, entendu, subi d’humiliation de par les gens qui ne voient que des chiffres, des réussites, des affiliations à « L’ÉTAT, cet autre ventre de la Vie.

Je le disais quelque part: si nous pouvions voir la Terre comme une ruche de lumière, cens « gens » qui entrent et qui sortent « d’ici », nous pourrions voir vraiment la nature de ce mystère que certains pensent avoir résolu. Mais il ne l’est pas et ne le sera jamais…

Ce qui m’étonne, c’est toute la vie d’après, le « formatage » des nouveaux-nés qui ont un second ventre: l’éducation ou la déséducation.

Qui donc est bon ou devient bon? Qui donc est méchant?

Car dans cette période bien étrange et « austère » des vols permissifs et accordés des grands de ce monde, y compris les institutions de plus en plus déshumanisées, sans parler des guerres, vivre est un défi.  Rester intact au mystère et à sa beauté… Un défi.

Il l’a toujours été devant la matière brute de la nature, mais la sauvagerie « moderne » a créée une jungle encore plus horrible que celle dans laquelle vivaient nos ancêtres … poilus. Car cette jungle a été sciemment et méchamment tressée par des humains transformés en robots-penseurs, cervicaux, délirants, totalement ignorants de la Vie.

C’est ainsi qu’a surgie une idée étrange et pas à la fois: si les méchants mènent le monde, peuvent tuer ceux-là même que la Vie leur a donné, le monde se divisera toujours en deux… Dieu et Diable.  Mais avec le progrès, ce monde falsifié, malbâti, est la somme des des connaissances trafiquées, enseignées, martelées, finit parfois par diviser les gens davantage. La petite soudure de lumière à la naissance risque de s’éteindre et de se transformer en noirceur…

***

Nous avons peine à trouver un dénominateur commun: les chiffres finissent par tuer. C’est la malbouffe de l’intellect… Les chiffres, les analyses, la division temporelle.

Si la vie que nous vivons, après des milliers d’années de progrès est si difficile et si peu égale,  que nous avons les moyens de faire encore crever ses habitants de faim, c’est que les bons ont compris qu’on  ne tue pas. Même pas par « mission »…  On ne tue pas par  privation. On ne tue pas par ignorance de ce qu’est la compassion. On tue par calculs… On inculque la haine alors que personne n’est né de par la haine. Nous sommes tous nés de l’amour…

Étonnamment, ce sont les enfants qui souffrent le plus des adultes « transformés » en savants. En savant qui créent trop  souvent des Frank-Einstein…  Faut-il savoir des savoirs pour vivre en paix? Je ne pense pas… Il faut seulement s’étonner et regarder le grand mystère. Il faut également comprendre que l’on divise les Humains en catégories sans saisir l’entièreté et à la fois la simplicité de la Vie. Elle est Vie, c’est tout… Elle n’est pas religion et foi… Elle est si simplement qu’elle est: point.

En la divisant nous nous divisons. En nous taisant, nous laissons notre belle capacité d’émotion se terrer, s’éteindre, se  camoufler. Alors que nous devrions la cultiver… Mais nous laissons à une « organisation » le jugement de la bien cultiver.

Nous naissons plissés et nous mourrons  plissés.

Nous naissons dans la joie et l’énergie et nous mourrons dans la peur et la faiblesse. Comme s’il y avait une différence…  S’il en est une, nous avons grande difficulté à l’accepter. Parce qu’on juge inutile de nous l’enseigner. Alors, la plus grande servitude est d’être ignorant de la vie et de la mort.

C’est ainsi, que de notre ignorance, le second ventre des sociétés,  fait de chacun d’entre nous, ou veut faire, le monstre calculateur que les bons n’oseront tuer et que les ignorants y trouveront une religion de quelques années dans l’éternité…

Nous naissons tous deux fois… C’est la seconde fois qui est de trop si on choisit un ventre plus gros que celui d’une mère.

Gaëtan Pelletier

7 novembre 2014

Merci à Lexandra et à Manuel.  Ce ne sont pas que mes enfants mais les enfants de tout cet univers étrange, mais si beau en émotions…

Il n’y aura jamais de calculs pour l’amour…

La route vers soi (23): le boulon emprisonné dans la machine

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Sans liberté totale, l’amour ne peut exister, et tout homme sérieux se consacre uniquement à ces deux choses-là et à rien d’autre. La liberté sous-entend que l’esprit se libère totalement de tout conditionnement, n’est-ce pas ? Krishnamurti 

Voilà deux misérables, deux serfs, mais différemment serfs. L’un de l’éternelle fixité des vœux absurdes qu’il lui faut faire demain, l’autre des hasards, des arrêts subits d’un métier de luxe, toujours menacé du chômage et de la faim. Michelet, Journal,1854, p. 252.

La subtilité que trop bien aboutée  de nos chaînes nous échappe. Non seulement nous vivons dans une organisation qui tresse les barreaux de nos esprits, nous vivons dans des  files t invisible alliant l’individu et la masse. L’individu aminci  afin de  s’intégrer à un ensemble qui pourtant cultive  l’ individualisme. Il est né pour « l’ensemble » mais est taillé par ce que nous nommons « dirigeants ». Pourtant, ils n’ont parfois ni nom, ni identité vérifiable et ne peuvent parfois n’être que des idées. Le « progrès » et l’augmentation des masses, maintenant planétaires, ne font que rapetisser les mailles du filet que nous sommes.

Plus   les structures sont affinées, plus nous nous enlisons dans cette masse. Plus beau et lustré est le vernis, plus nous sommes aveuglés. Moins le poisson voit le bocal dans son eau brouillée.

Nous vivons maintenant de l’alliage de « l’intelligence mécanique du cerveau » et de l’âme « perdue ».  De gigantesques organisations frauduleuses, monstrueuses. Nous sommes la nourriture du monstre, et nous devrions nous comporter à la manière des « machines », et  peu à peu,   touchés  par les petites semailles qui s’infiltrent en nous  sans que nous en soyons réellement  conscients.

L’avenir – s’il en existe un – consistera à démailler ce savant montage de rouages et de rouages pour rendre un peu notre part d’humain délaissée au profit du profit. Cet avenir est davantage individuel que sociologique. À moins que l’humain recule vers les clans contrôlés pour parvenir à vivre dans une société viable.

Sortir de la machine à broyer.  S’évader du « monstre ». Aspirés par ce que Adler nommait « le complexe d’infériorité ». L’Homme prêche l’égalité alors qu’il entretient chaque boulon de la machine en leur assumant un rôle qui est… la machine.

La perdition et la chute… La destruction par participation devient alors obligatoirement une autodestruction… Y participer, de gré ou de force, de par le désir de « grandir », de s’élever, revient au même que celui de l’esclave d’un mouvement boursouflé, sans cesse nourri de par la pollution « intellectuelle » qui souille l’eau.

Nous y sommes… Sans vraiment cultiver notre être. Au contraire, nous l’enterrons sous les  gravats  de cette déchéance. Nous considérons notre état nécessaire.

Nous avons perdu tout pouvoir de participer ou pas. C’est le règne des nouveaux conquérants. C’est le désarroi des nouveaux captifs. Le mensonge étant inscrit dans la « lignée des rois » remplacés par la lignée des conquistadors du « nouvel âge ». Un âge tristement matérialiste.

Jadis, c’étaient des pays, des continents. Maintenant, c’est un à un…  C’est ainsi qu’on a tressé les empires. C’est  ainsi qu’on tresse le monde actuel. Le serf sera toujours le boulon, ou transformé, sculpté pour les besoins d’un serf soi-disant élevé….  Il  n’y a rien de changé, mais il y a quelqu’un  qui réussit à changer.

Plus il y a de « chômage », plus il y a de boulons disponibles…

Gaëtan Pelletier

La route vers soi (22): La tribu

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Nous vivons tous dans une unité que nous ne pouvons percevoir. Dans certaines tribus, on percevait le monde comme « entier », ayant ses lois, ses intelligences, son art de bâtir cette beauté des oiseaux, des mers immenses, de la lumière qui pendait dans le ciel.

La création était le message. La création était le sage. La création était la voix à écouter. Tout le savoir était là, mystérieux, infini, et chacun acceptait cet infini tout en cherchant un sens. À partir du moment où l’homme créa l’outil, il se questionna sur une « personnalité », un être suprême ( voire des êtres) qui avaient créé toutes ces merveilles.  Personne ne songeait au « progrès ». Et personne ne songeait à posséder. Posséder était la possession du nécessaire à la survie.

Chacun avait appris qu’il n’était qu’un visiteur de passage sur cette Terre est qu’il existait un autre monde sans trop en connaître les « raisons ».

Puis tout bascula.

Le développement de la machinerie sous toutes ses formes, ses complexités, conduisit la « pensée humaine » à une nécessité d’organisations pouvant opérer  les rapports humains économiques, sociales. Elles devinrent nécessaire dans le monde occidental voué à un extrémiste  désir de possession. Les sociétés délaissèrent rapidement les croyances nébuleuses et imprécises des tribus « sauvages » . On se livra à des tentatives d’unification de déités par besoin de se soustraire aux difficultés naissantes. L’Homme devint à la fois dieu et diable. Toutefois, il s’empressa de trouver une logique – du moins ce qu’il nommait telle – à un monde extérieur représentant le mal qu’il avait lui-même créé et le dieu narcissique qu’il avait lui-même créé.

Lorsque apparurent des sages, ils furent consacrés de naissance divine.  Les maîtres de machines étaient devenus des dieux prétentieux alors que plus tard dans l’Histoire, ils devinrent des diables en lutte contre le mal. L’Homme s’était lui-même divisé sans percevoir son empoisonnante division. En fait, ils fouettèrent le comportement tribal de la personne humaine pour l’inscrire dans de nouvelles tribus et la foi en une richesse et aisance à venir. Et toujours à venir…

Le pouvoir- mascarade, beau parleur , hommes d’affaires, politiciens, sciences au service des affaires.

Cela mena à une certain éducation dirigé, à des savoirs enclos, aux fins de manipulation  par le mensonge.

Posséder devint bonheur. Et les possesseurs devinrent des gourous de par leur réussite. Ils vendaient même leur réussite.

Le monde devint alors une destruction de toute déité interne à l’humain, à la nature, au mystère. La science pouvait effacer les mystères.

Le voilà devenu une autodestruction par un une confusion entretenue, cultivée.  L’unité disparut. Il ne se trouva alors chez l’Homme qu’une servitude pénible mais bien arrosée de tous les gadgets de l’avoir. La pauvreté devint une nécessité inventée de toute pièces par les engrangements des affairistes dans un monde virtuel. De par la réussite des premiers gouvernements déclarés « puissants et savants », le rôle du membre de la tribu est d’aspirer à devenir chef.

Puissance. Avoir. Athéisme.

Dieu, ou la Vie dans son ensemble et son mystère ne devait plus avoir de mystères. Il fallait simplement crever les yeux de la créature et des idées « saugrenues » d’une puissance sans nom qui dépassait tout ce qu’avait accompli l’humain de par la servitude.  Cette même servitude était à la source des grandes « réalisations » de la race des déshumanisés robotiques.

Avec tout l’avoir amassé par les empires les plus puissants, et maintenant les plus invisibles, il suffisait d’allonger un peu la chaîne de l’esclave pour qu’il puisse accomplir de …plus grands projets. Pour ce faire, on lui créa un fausse cohésion sociale, une hypocrite fabulation de son pouvoir par le peuple, ainsi qu’une aisance relative – agrémentée de celle d’une illusion de liberté – pour laminer notre humain et alléger ses souffrances.

Apparences.

L’humain a maintenant tout le loisir de s’abonner à des idées de « construction » d’un monde à partir d’organisations embrouillées et mouvantes nourries des dons des nègres,  d’idées et de nourritures chimiques.  Chacun peut maintenant avoir sa vision du monde, être à l’aise, et se proclamer d’une certaine tribu, d’une idée, d’un concept, et être différent… dans l’adversité, clamant qu’il ne l’est pas dans sa conception. Et sa conception lui suffit. Il n’a pas besoin d’agir. Il ne sait pas que son individualisme a été édifié par un mitraillage continu sculptant son inconscient.

En quelques décennies, par des opérations clandestines et mensongères, ont fit surchauffer la peur des esclaves.  Ils sont maintenant à l’extrême limite de la souffrance épongée par une pharmacologie, une clique de faux prêtes dits psychologues ou psychiatres eux aussi alléchés par le pouvoir de la mécanique du cerveau. Le cerveau traite le cerveau.

C’est la case départ : la tribu s’offre en groupies de par les tributs qu’elle doit sacrifier pour nourrir le monstre de la possession et des aveugles.

Et de leur certitude…

Celui qui ne se possède pas ignore qu’il est possédé. Il ignore même qu’il est possédé par la grandeur de ses réalisations « personnelles ».

Comme dirait un certain Orwell: l’échec, c’est notre réussite.

Gaëtan Pelletier

14 janvier 2015

La route vers soi (21): L’oeil du pirate

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Avast ye, matey! In honor of International Talk Like a Pirate Day, invented in 1995 by John Baur and Mark Summers, we take a moment to reflect on some of history's most conniving pirates. Don't be a wayward minnow, now -- come walk the plank!

Les trois yeux de la connaissance

 

Les trois yeux de la connaissance , Ken Wilber 

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Pour simplifier ce charabia des philosophes qui se parlent entre eux… en se comprenant, il s’agit ici de prendre conscience de l’obscurantisme moderne qui s’est fait arraché son troisième œil – l’intuition –  le religare   à « dieu », mais qui est en fait une capacité de connaissances autres que par la voie de la science née il y a quelques 4 siècles. Relier « dieu » à l’Homme ou les Hommes entre eux.  Sciences abusives et hautaines, qui ont transformé cette « vision autre » en sciences humaines. On a confié à la « raison charnelle », au cerveau, la voie de la lumière et des guides spirituels qui sont apparus au fil de l’Histoire. Ces guides restent maintenant coupés en des  allées totalement différentes: 

1- Les intacts qui parlent de spiritualité comme moyen de connaissance et qui pratiquent des formes de méditation pour ce « patrimoine spirituel » attaqué par les tenants de la « science ».

2- Les « déformateurs » de messages qui en font l’interprétation qu’ils …désirent. Et les guerres au nom des dieux… toujours plus grands.

3- Un outil de manipulation sociale falsifié par l’État qui prolonge sont pouvoir en provenance d’une certaine déité marquée  par un prolongement du pouvoir divin jadis donné aux rois et aux reines qui se disaient de descendance divine.  Cet appendice  se fait maintenant sous diverses cérémonies dignes d’une ignorance grossière et robotique. Comme si la cérémonie était l’acte…

Religare, ou relier l’Homme à Dieu, ou …relier les hommes entres eux. C’est la racine même de tout humanisme qui est l’action de la spiritualité. Il n’y a pas de religion sans humanisme. On ne peut pas blesser d’une main et soigner d’une autre. 

Le monde est ce que nous sommes 

Le monde est ce que nous sommes. Le monde n’est autre que vous et moi. Ce petit monde de nos problèmes, une fois élargi, devient le monde avec ses problèmes.

Nous désespérons de comprendre les vastes problèmes du monde. Nous ne voyons pas qu’il ne s’agit pas d’un problème de masse, mais d’un problème d’éveil de l’individu au monde dans lequel il vit, et de la résolution des problèmes de son univers, aussi limité soit-il. La masse est une abstraction qu’exploitent les hommes politiques, ceux qui ont une idéologie. En vérité, la masse c’est vous, c’est moi, c’est l’autre. Lorsque vous et moi et l’autre sommes hypnotisés par une idéologie, nous devenons la masse, qui demeure une abstraction, car le mot est une abstraction. L’action de masse est une illusion. Cette action est en réalité l’idée que nous nous faisons de l’action de quelques-uns, et que nous acceptons dans notre confusion et notre désespoir. C’est à partir de notre confusion, de notre désespoir, que nous choisissons nos guides, qu’ils soient politiques ou religieux. Ils seront inévitablement, par suite de notre choix, la proie à la confusion et du désespoir. Ils peuvent paraître sûr d’eux et omniscients, mais en vérité, comme ce sont des guides de ceux qui sont désorientés, ils doivent l’être tout autant, sous peine de ne plus être leurs guides. Dans le monde où dirigeants et dirigés sont désorientés, on ne fait, en suivant un modèle ou une idéologie, consciemment ou inconsciemment que faire naître d’autres conflits et d’autres détresses. Krishnamurti

Nous connaissons tous  l’idéologie actuelle des masses… La manipulation du cerveau humain, de par la propagande et le pouvoir de l’argent, de l’ignorance des dirigeants et de l’orientation « scientifique » et complexe des modèles de citoyens. L’être humain n’est pas seulement dépossédé de son « troisième oeil », mas il est sculpté selon les besoins des États liées à l’arnaque économique mondialisée dans des disputes et dissonances qui non seulement « étouffent » notre capacité et notre pouvoir d’avoir éveil de par le troisième œil, mais  nous rendent étrécis et  esclaves  en nous  amputant  de cet œil et notre pouvoir de penser.

Pouvoir de dépenser sans pouvoir de penser.

Oui, le monde est ce que nous sommes,mais Krishnamurti a oublié qu’à force de marteler, de contrôler, nous sommes devenus ce que le monde est. Et la capacité d’échappatoire à ce nivellement des pensées, des soi-disant sciences ( toujours au service des possédants , – désormais multitude et enfouis sous les  routes occultes et innombrables – ( elles sont légions), est une tâche de plus en plus ardue. Une guerre à finir entre le peuple, les dirigeants économiques , et les faux dirigeants-marionnettes.

L’amputation 

Quelques siècles auront suffi pour éteindre un œil. Suffisamment pour ne pas voir nos chaînes. Le ballonnement incessant d’une « culture » d’avoir, de bonheur par l’avoir, – que ce soit par un titre, une mission, un rôle – a placé l’individu sur un trône virtuel: on cultive le roi des rois. Et quelle belle illusion! Puisque personne n’est rien sans les autres, la plus belle réussite de toutes les sciences est la foi… La foi de l’un sans l’autre… Comme si le poisson n’avait pas besoin d’eau!

Résultat

Le monde actuel s’enlise dans sa culture de perdition. Mais il l’ignore… C’est un athée croyant au « système ». Il vit de la durée d’une bonne voiture, puis il est démantelé et enfoui sous terre. Une machine. Une infime roue dentelée dans une méga-machine délirante.

Le monde est ce que nous sommes, disait Krishnamurti. Il avait raison… Nous sommes la petite pièce des ratés de la mondialisation en train d’étouffer toute réelle vie. Pour le profit…

On a sans doute voté pour des pirates qui ne savent que reproduire des pirates…

Gardez un œil, et le bon… Du moins celui qui vous reste…

Gaëtan Pelletier

30 novembre 2014.

La route vers soi (20) : L’actualité des fraises sauvages

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L’été était brûlant. Et entre les chardons, les marguerites, là, sur le coteau, ma tante, ma mère et moi,  cueillions des fraises sauvages. Le champ se biffait de traînes d’ombres. Les nuages en voyages jouaient à cache-cache avec le soleil. Nous avions des perles sur le front. Et j’entendais  bruisser toutes les mains qui fouillaient pour trouver les fraises, les minimes, si délicieuses, en même temps que les bourdons s’affairaient comme des hélicoptères, se posant de fleur en fleur.

Ma tante hurlait.

Quand on tournait les yeux vers le Sud, on voyait le village, quelques voitures passer comme de minuscules points noirs. On pouvait également voir la rivière et l’infini des bois menant au Maine.

J’ai gardé cette après-midi de mon enfance comme on garde quelque chose auquel on tient. De temps en temps on rencontrait un arbre rabougri comme on rencontre dans la vie de ces gens qui vivent sans jamais grandir.

Si vous cherchez les souvenirs de vos enfances, liés aux petites communautés, les messes du dimanche, les matins frileux d’octobres, le bruit de la rivière, ses vaguelettes, ses petits poissons, quelques écrevisses, c’est ce qui reste des lambeaux de la mémoire.

La vie ne peut être séparée de la Vie, de l’entièreté de l’existence, ne fût ce qu’un bourdon qui vous effraie. La vie ne peut être séparée de la nature. La vie ne peut pas être étranglée dans l’actualité du bout du monde. L’enfance a besoin de moments de silence. L’adulte également.

Le bruit n’a pas de souvenirs de la beauté du monde. C’est la déchirure en images, en sons, en tout poisons des écrans, des texto, des machines inventées pour « apprendre ».

L’école, c’est l’émotion. Même la « négative ». Celle qui vous apprend la dureté de la vie. Celle qui s’imprègne en vous et vous écrit ce qu’est l’existence. Nous sommes tous « écrits ». Nous sommes tous les lecteurs qui inversons les lettres du message de la Vie.

Dans cette ère de « dieu-machine », il faut se questionner, voire lutter contre cet OGN bizarroïde.  Dans ces machines à construire des enfants pour créer une société de « manageurs » en bas âge.

Vivre n’est pas une collection d’actualités.  C’est être imprégné de tout ce qui est. Pour que rien ne s’efface. Car s’il existe un monde « meilleur », un soi-disant paradis, c’est ailleurs.

Pour l’heure,  nous ne sommes pas là pour l’ailleurs puisque nous sommes ICI. Notre tâche collective est ICI pour créer toute forme d’environnement humain. Non technique.

On dirait que maintenant, nul ne sait ce que signifie le mot compréhension.

Il signifie que les machines n’élèvent pas des enfants et des êtres de lumière. Il signifie que nous sommes tous différents et portons un regard différent sur notre propre vie, nos « savoirs », nos éducations. C’est à la fois personnel, mais c’est à la fois une tâche collective. On ne sépare pas la goûte de l’océan.

Aujourd’hui, les fraises sont énormes, cultivées, arrosées. Après, il ne reste que le travail, la douleur de « gagner sa vie ».

Mais des fraises sauvages, qui sait que ce que nous avons appris n’est pas qu’une actualité, une tâche, mais un petit morceau de paradis malgré la dureté de la Vie.

On pourra toujours effacer un disque dur, un message, un texte analytique important.

Je ne laisserai rien en partant, mais il se pourrait que dans cet autre monde il ne me reste que le souvenir des fraises sauvages.

Toute l’actualité sera là. Car les hommes continueront de s’informer de rien, de n’apprendre vraiment rien, puisque l’âme ne peut être ni enfermée ni nourrie par une machine.

Qu’elle « existe » ou pas, il vaut mieux prendre le pari qu’elle existe au risque de mourir en emportant tout ce fatras d’orgueilleux qui brûlent à tous les 4 ans. Riches ou pas.

Gaëtan Pelletier

18 février 2014

La route vers soi (19): le robot glacé

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Cerveau robot. 

Cerveau et savoir complexe. 

Retrouver l’intuition par arrêt « d’image ». 

***

En chacun de nous sommeille un robot: une partie du cerveau  nécessaire aux tâches répétitives… Sinon, nous devrions tout recommencer, tout réapprendre. Mais ce robot risque de faire de nous ce…robot.

Les enfants n’ont pas de « bagages » du futur, ou notre conceptualisation de celui-ci. Il y a le peu de vie qui est derrière eux, et c’est ainsi qu’ils sont concentrés sur le présent, sur ce qu’ils perçoivent, et non dans un enchevêtrement tordu de passé, de présent d’avenir  … Ce que nous avons perdu.

En chacun de nous s’active un cerveau agité. Et le monde actuel, avec ses préoccupations, ses peurs, ses sociétés de plus en plus envahissantes,  ses  vies difficiles, implexes   sont devenues une sorte de « norme » dans laquelle nous sommes piégés. Nous ajoutons au chaos au lieu de décompliquer.

Il faut simplifier. On ne peut comprendre si on ne simplifie pas. On ne peut saisir ce qui bouge constamment dans toutes les formes de contradictions auxquelles nos vies sont attaquées.  Alors, qu’actuellement, on vous dira de saisir des masses d’information pour « comprendre ». Vous ne faites que faire suffoquer votre cerveau, votre équilibre, votre système nerveux. Et vous voilà dans une vie chambardée, un corps malade, dans un  esprit embrouillé où se déroule une tempête qui en fait chavirer plusieurs.

Nous vivons – principalement dans ce monde de « progrès » occidental- un mode de vie, un mode de connaissances où chacun est compartimenté. C’est la somme qui compte et non le « savoir être ». On déterminera la « valeur  » d’un humain selon sa somme de connaissances. Ce jeux-là des analyses disparates et semblables à la fois, est un concours de cerveau auquel chacun est appelé à participer. Plus encore: À y ajouter sa participation. L’intensité et exacerbation ne font qu’aggraver une unité de perception à laquelle nous devrions nous lier.

Mais non. La foi soulève des montagnes mais rase des êtres.

Nous voilà face à une nouvelle jungle pire que celle de nos ancêtres d’il y a 10,000 ans. Nous sommes persuadés que notre culture livresque, les informations livrées ( la plupart du temps corrompues par le mal du « contrôle ») nous permettra de combattre ce mal et  nous délivrer du cerveau robot ( nommé à tort « mouton »).   C’est ainsi qu’est né le contrôle total auquel nous sommes confrontés.

Nous servons seulement à nourrir un dictateur « globaliste-mondialiste ». C’est « lui » qui dicte les idées à travers les écoles, les théories fumeuses des économistes  « paralysés » pour nous dire ce que nous devons avoir pour être.

La globalisation (1)   c’est la dictature totale. Présentée dans un format humaniste, elle n’est en fait qu’un gabarit monstrueux pour les échanges de ceux qui esclavent les humains pour en faire de l’avoir matériel en format « compressé ». Banques. Fortunes. Pouvoir.

Le « robot glacé » n’oeuvre plus pour lui, mais pour quelques spécialistes prêtres de cette nouvelle religion. Penser, savoir construire avec son esprit, savoir agir, savoir contrôler.  Il y a les petits robots et les « grands » robots. Nous leurs vouons un culte démesuré.   Mais le savoir qu’ils livrent, qu’ils vendre – c’est encore mieux- est celui qui leur servira un jour.

L’asservissement continu 

Comme le développement…. Celui de la richesse. Rien d’autre. Et on vous sculpte à « ça », que personne ne s’en rendre réellement compte.

Mais voilà que nous sommes parfois naïvement « délivrés » par de grands penseurs qui écrivent, habiles, géniaux, mais surtout bien articulés. Si bien articulés que nous rêvons de l’être autant qu’eux. Un peu comme les avocats….

Mais voilà que nous sommes parfois liés à des êtres sensibles, sans attache  à ce monde frigorifié, sans lien, qui parviennent à une certaine compréhension de la complexité et de la réalité du formatage auquel nous sommes tous statufiés. Il y a certes un changement de par certains dans leur « curriculum » de vie.

Les révoltés.

Les révoltés empathiques, humanistes, qui finissent par participer eux aussi à cette guerre des mots, des concepts. Le changement en soi peut provenir de la somme de ceux que nous fréquentons.  Mais le véritable changement provient également de ne pas se noyer dans les analyses « cervicales ».

Créer n’est pas « refaire » de par ses connaissances. C’est plutôt s’en délivrer. L’aptitude à s’éloigner de tout ce qui bouge pour parfois s’arrêter. Et c’est cela redevenir enfant.  Ne jamais « fixer »une idée ou un modèle. Ni même le changer. C’est en le fixant, sans préjugé, sans « vision » d’avenir, que l’on peut agir en ne faisant rien.  On ne peut agir que sur soi…

Si le « monde » va si mal, c’est que la dictature et la culture du « robot glacé » a toujours régné. Non seulement elle a régné toujours, mais elle s’est de tous les temps fondue aux modes en se transformant comme ce « lapin des neiges » de Sibérie quand vient l’hiver.

Le drame de la nature humaine est que l’enfant est demeuré figé dans sa manière de voir ( pourtant correcte) mais en avalant toutes ces  connaissances trafiquées. Il a « été intégré » à un faux progrès. Au lieu de « regarder », il s’est interrogé. Mais dans ce jeu, il a cru qu’il devait y avoir une « fixitude », une finale, un arrêt.

C’est ce qu’il avait, enfant, dans sa perception dénuée de « systèmes ». Une fois la dictature du système enfoncée dans le crâne, notre enfant devenu « adulte » se perd totalement entre ce qui bouge et ce qui est stable.

 Bien étrangement, il a été converti au mouvement et aux complexités.

Il fallait décider de ce qui est « vrai » ou « faux ». En le faisant, il devient le partisan d’une lutte qui n’a pas d’autre résultat qu’un monde apocalyptique.

L’ Apocalypse au ralenti, c’est ce que nous vivons. Et c’est celle à laquelle plupart des gens participent. Elle a été annoncée… Elle arrivera.

Le « démon », c’est notre être devenu mécanique.

Nous n’avons pas grandi. Notre corps a grandi…

Gaëtan Pelletier

(1) globalisation: Le terme de mondialisation (aussi appelée globalisation) désigne le processus d’intégration des marchés et de rapprochement des hommes qui résulte notamment de la libéralisation des échanges (de biens, de main-d’œuvre et de connaissances), de l’expansion de la concurrence et des retombées des technologies de l’information et de la communication à l’échelle planétaire1. Elle se manifeste par, outre l’interdépendance croissante des économies (mondialisation économique), l’expansion des échanges et des interactions humaines2.

La route vers soi (18) : Le compost et les fleurs-dieu

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Ce n’est pas l’intelligence qui compte. Du moins celle que l’on vend et achète actuellement dans une orgie d’avoir brisante. Non, c’est celle de tenter de comprendre que ce qui nous a été donné, comme richesse, a été et est savamment englouti dans du virtuel.

En ce sens, je reviens souvent au mot « comprendre ».

Et même si je parle en « je », le « je » n’est qu’une partie du NOUS. Étant donné que nous sommes tous occupés à être « quelqu’un », le monde actuel est le meilleur vendeur de recettes pour devenir « quelqu’un ». Et ce désir de « quelqu’un » n’est qu’un ramassis de foi, de croyances, de crédos bien laminés et dévastateurs pour l’ensemble de tout ce qui existe.

On mettra des sommes énormes pour « sauver » le tigre de Sibérie, mais on en mettra peu pour sauver la plus bête des créatures : l’humain.

Nous vivons dans un monde où l’on n’aime pas voir les bêtes abattues qui se retrouvent dans nos assiettes. Et cet aveuglement volontaire, insupportable, nous fait continuer d’abattre des bêtes en disant : « C’est la vie ».

Oui, c’est la vie. La vie. La vie des guerres qui ont englouti des millions d’humains sans que rien ne fasse « avancer » l’humanité. On dirait plutôt le contraire : il a permis à la science, à la « connaissance », de gonfler sa capacité de tuer et d’emmêler les « cartes du savoir » afin de piéger le paysan, l’homme simple… Et pour finir l’humiliation, on l’a remplacé par une machine ou bien on a acheté ses terres.

Le diable a une longue queue et des griffes. C’est l’essence même de l’incompréhension totale de la vie divine.

Ce qui guette le plus la nature humaine, ce qui la rend la plus rachitique est de tuer – au lieur de cultiver – l’intuition, cette part capable de saisir l’infini et non pas le fini le plus raccourci.

La voie du voir

Parler de soi, c’est parler de NOUS. J’aimerais seulement essayer de saisir le chemin de Compostelle du petit navigateur  né de parents pauvres, sans culture, étouffés dans la peur de n’être pas « quelqu’un ». Ces petits dieux d’à côté…

La plus belle chose qui peut arriver à quelqu’un,  est de saisir à un certain moment l’unité de toute cette création terrestre pour enfin savoir d’où nous provenons. Je ne parle pas de l’extérieur, mais de l’intérieur. Savoir est un grand mot. Sans doute que ressentir la force et la l’émotion est plus juste.

À force de creuser des livres que l’on ne comprend même pas, à force de regarder la vie et ses divisions, la plus belle « chose » qui me soit arrivée a été d’avoir une sorte de révélation et de compréhension soudaine que tout est lié par une force et une énergie si belle, si riche, plantes, animaux, arbres, bref, toute forme de vie. Mais je ne sais toujours pas d’où cela provient. Ni l’abeille, ni les fleurs de Sibérie, ni les bestioles qui travaillent dans mon amas de compost à « fabriquer de la terre ».

Nous n’avons pas besoin de « gagner notre ciel », comme il est écrit dans certains livres. Nous n’avons pas besoin de nous sacrifier. Nous avons besoin d’ouvrir les yeux sur ce que nous ne voyons pas.

C’est beau le charme des fleurs!  Mais quoi donc, en dessous, tapis, muselé par la lumière a permis à celles-ci de pousser, de devenir unique par un mélange de climat de sols, de vents, d’eau, et d’une beauté qui nous pâme?

C’est l’invisible actif qui permet de créer toute cette beauté.

Dans les rapports humains, il y a des connivences, des amours, des idées, des « recettes de vie ». Certes… Mais un brin d’herbe mort pour une fleur a le même destin que le pauvre enterré sans histoire, ou brûlé vif.

Les « petits » sont le compost des idoles. Assez intelligent pour créer un Ipad, assez monstrueux pour le faire durer deux ans, mais pas assez « grand » pour voir vraiment que tout cela est la somme d’un tout.

Chacun d’entre nous…

Croupis sous ce soi disant « fleur d’intelligence », création de tous.

Le communisme spirituel est une nouvelle perception, de nouvelles perspectives de l’ensemble des mouvements, des apports de tous, de tous les peuples, et de leurs différences si riches.

Bizarrement, le brin d’herbe étouffé, le lombric, la chaleur, le soleil, le vent, les abeilles, tous ces invisibles acteurs sont à genoux devant la fleur qu’’ils ont créée.  Et la fleur devient toute colorée, toute belle, et chacun vient à elle pour la cueillir, l’adorer, en humer le parfum.

Pour être comme elle, alors, ils donneront tout. Même leur être… Et quand la fleur aura été au zénith de sa puissance, elle achètera la terre et les brins d’herbe, les lombrics, la chaleur, le soleil,… Tout. Tout. Tout.

C’est comme ça qu’on a rendu aveugles et pauvres toutes les richesses de la Terre.

Au bout du « conte », on aura vraiment compris pourquoi on achète TOUT, contrôle tout, mais il reste le mystère de ces « grands » et leur imbécillité à ne rien saisir de la Vie.

On sait qu’ils préféreront acheter la carotte plutôt que de la faire pousser.

Le problème est de savoir ce qu’ils feront des champs de carottes.

Sans doute des aveugles…

Gaëtan Pelletier

Janvier 2014

La route vers soi (17) : la réalisation de soi par la servitude

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Monter un escalier roulant avec ses jambes dans un escalier mécanique qui descend. Telle  est la vie.

Gaëtan Pelletier

 ***

Le travail chapeaute désormais toutes les  religions. Il en est une « laïque ». Un terme étrange, puisque la foi, la croyance en quelque chose, quelque système, est une religion. Les peuplades anciennes ont adoré le soleil, les Mongols lancent une tasse de lait sur le sol pour que le voyage se passe bien. Etc… Il y a une foultitude de croyances qui nous apparaissent étranges, nous, lesdits « civilisés ». Et c’est hélas bien le mot : civil… Avec sa connotation « scientifique », économique, « évoluée »… Nous croyons « savoir ». Et nous travaillons pour ceux que nous jugeons qu’ils « possèdent » un savoir supérieur.

Le travail, dans les petites communautés soudées par la misère, faisait en sorte que celles-ci créaient des liens proches, des valeurs liées à la Terre, ses richesses, ses dons. Respect. Respect de ce qu’on a sans avoir à le fabriquer, mais seulement à le cueillir. C’est un dieu mystérieux qui avait fait don à la créature humaine de tout cela. Respect des autres et proximité.  Amitiés, querelles, guéguerres, mais c’est la Nature qui définissait les lois des relations. Or, aujourd’hui, les lois des relations humaines passent par les États contrôlés par la grande acoustique de l’économie.

***

Lors de l’arrivée des européens en Amérique, il y avait quelque 60 millions de bisons, sorte de « matière première » vivante qui assurait une grande part de la nourriture, des vêtements, de l’habitat, de la chasse, des activités. La matière première, d’ailleurs toutes les matières premières étaient en surface, étaient « naturelles ». Tout travail était lié  à la survie.

Dans le mode « intellectuel » actuel, chacun est le sauvage de l’autre. L’ignare EST le sauvage. Et dans l’individualisme exacerbé, l’autre est défini en fonction de sa pauvreté et don son rôle social défini par la marchandise qu’il est devenu :  Un outil pensant … Bref, adapté et fondu à la technologie supposément facilitant la misère humaine.

Le crédo « bison »

On parle souvent du Nouvel Ordre Mondial à venir. Il n’est pas « à venir », il est. Installé, planqué dans nos cerveaux comme une pub lancinante : « Tu te réalises par le travail ». Le cerveau est le petit bison qui vous habite, et le petit bison est malléable comme une éponge à genoux devant les « grands adulés »  artistes, physiciens, philosophes ( le déguisement de l’économiste), titres, CV démesurés, soldats à cravate, discoureurs « habiles ». Tout est truqué.

Vous vous déplacez d’une ville à une autre : en écoutant la radio, vous entendez des milliers de messages, sous formes de nouvelles, de panneaux publicitaires, de gadgets-miroirs, tout le tapage assourdissant pour étouffer le peu de prise de conscience qu’il vous reste. Sans le savoir, vous êtes devenu le bison « matière première » d’un monde affolé, prétendument luxueux et à la portée de tous.

Le bison ne sait pas qu’il est bison. L’humain ne sait plus ce qu’il est…

On ne peut croître en croyant. On ne peut  grandir qu’en  doutant.  Mais la sauvagerie de la globalisation, celle qui crée des guerres pour l’avoir, celle qui est responsable des massacres, des migrations, camouflée sous la magie nouvelle des connaissances humaines reléguées par les systèmes d’éducation (sic) ne fera pas de vous quelqu’un de singulier. Elle vous enterrera dans la marchandise vivante, outil de chair, sans âme, déchirée entre les dieux d’hier et les magiciens actuels.

Le retour du tripalium

Instrument de torture…

Croire au « travail », liés à des tâches supposément « réalisatrices de soi » est probablement le plus grand leurre jamais créé par les pêcheurs de richesses pour la richesse. On a séparé le cerveau de l’âme. On en a fait une merveille. Il l’est. Mais ce pauvre cerveau  a ses limites. Il est si avide qu’il ne fera pas la différence entre construire une maison ou un drone. Au contraire, le drone, le F-35, le Messerschmitt 109, la cafetière sont des inventions humaines toujours « meilleures » pour la destruction ou le pseudo confort.

Nous ne savons pas si « dieu » a créé le monde. Mais nous savons au moins qui l’a détruit.  C’est déjà un pas bien plus marqué que celui d’aller sur la lune ou coloniser Mars alors que nous n’avons même pas réussi à faire vivre une planète d’une richesse grandiose.

En enfermant l’homme dans une usine, dans une école, dans une Cie, dans un énorme conglomérat, dans un rôle, dans un savoir prétentieux et livresque, on l’a harnaché à un bateau : il ne rame plus avec ses bras, mais avec son cerveau.

Et là, notre humain est étourdi, enivré. Le problème, toutefois, est qu’il est désormais attaché à un poteau invisible. Comme un chien sur une corde à linge…

Le travail-délivrance

La tâche la plus difficile est de se « mettre au monde » après qu’une mère en travail nous a mis au monde. Plus nous avançons dans ce soi-disant progrès, plus les monstres  à affronter sont nombreux, barbares en tordant nos esprits comme des guenilles à laver le plancher de leur bassesse, plus nous devons nous battre pour retrouver notre intégrité et notre humanisme.

La nouvelle naissance commence par le non déni de la mort. Puisque nous partons un jour, puisque nous n’emportons rien – ni les super-riches, ni les pauvres – , le monde est à lorgner dans sa fragilité, et nos vies dans notre fragilité.  Mais plus difficile encore est notre apprentissage de l’humilité. Comprenons que si on nous donne une terre pour faire pousser notre orgueil, et un désert pour faire pousser notre humilité, il faudra multiplier les efforts pour échapper aux chants des calculateurs-manipulateurs.

Puisque nous avons perdu nos terres, puisque nous avons perdu la possibilité d’être séparé des systèmes qui nous ont achetés – marchandise-esclave- peu d’entre nous réussiront à échapper à la servitude présentée  comme réalisation de soi.

L’hypocrisie est qu’avant l’arrivée des manigances-miroirs, nous étions définis comme maîtres ou serviteurs.

La définition ne tient plus. Le maître qui se croit maître est lui aussi serviteur.

La globalisation c’est la Terre vendue à l’homme pièce par pièce, aux plus offrants. La terre vendue aux compagnies par les plus offrants. Ces « plus offrants » n’ont qu’une chose à donner : un esclave.

La réussite de l’humain viendra le jour où l’on fragmentera toutes les soudures économiques, les « faux-pays », au point où ils ne pourront plus fonctionner.

À noter que nous pourrions utiliser leur méthode : celle de les  diviser.

C’est  la « fausse religion » : elle dit que l’on peut aimer sans amour.

Un amour sans réciprocité n’existe pas. On peut aimer quelqu’un ou quelque chose… Mais entre la machine et l’humain, si l’humain aime la machine, la machine est sourde de l’humain.

Alors, le travail est sourd de vous, l’État est sourd de vous, mais votre orgueil vous parle.

C’est ainsi que les grands intellectuels, les faux, participent aux grandes analyses, tordent leur cerveau comme il leur est demandé.

Aimez-les si vous le voulez. Ce sont des machines… Des structures nées de l’université, de la spécialisation, de décideurs  naïfs et enflés.

Quand on pense qu’avec un peu d’intuition, on peut regarder dans les yeux de quelqu’un pour reconnaître ce qu’il y a de grand en l’humain!

Au supermarché de la Vie, c’est comme dans les supermarchés : les boîtes en conserve et le poisson  dit frais. Pour ne pas être des êtres en conserve, il faut nager en des eaux vraiment troubles…

N’oublions pas qu’il faut des milliers d’œufs pour que naisse un saumon ou une truite.

Se réaliser c’est survivre à un monde devenu infâme. Tel qu’il existe dans la Nature, tel qu’il existe dans cette nouvelle  « contre-Nature ».

Gaëtan Pelletier

11 janvier 2014

La route vers soi, 8 : la coagulation par la foi

 

 Gaëtan Pelletier 

***

« Ils ne voient que ce qu’ils ont envie de voir »

Le sixième sens  

 

La foi est l’un des pires ennemis de la véritable connaissance. Avec un regard franc de l’Histoire de l’humanité, on pourrait même affirmer qu’elle a  non seulement été meurtrière pour la nature humaine à travers les guerres de religion, mais elle l’est encore aujourd’hui par tout nouveau montage de la définition du monde, qu’il s’agisse de l’Univers ou de la personne humaine, et des systèmes érigés en « vérité ».

L’erreur, la fatalité, est de définir le « monde » au lieu de laisser ce monde nous définir.

Le « religare » lié aux croyances de par les livres dits saints, mal interprétés, ou trafiqués, n’a pas permis de relier les hommes à un « dieu », ou plusieurs. La foi des livres est la plus pernicieuse. Pourtant, pendant des siècles, des millénaires, chez certaines civilisations, ces croyances figées sont établies par des prophètes. Les prophètes seraient d’inspiration divine. Dès que les écritures apparurent, les « interprètes » en firent leur crédo et le répandirent selon, souvent, de par « ce qu’ils avaient envie de voir ».  Comme toujours, dans l’Histoire de l’humanité, l’Homme conduit le monde et le rend esclave par accaparement de pouvoir.

Trafiquer, c’est sabrer ou ajouter. Bien souvent, interpréter… Mais qui donc interprète? Ce sont pour la plupart du temps des gens liés au pouvoir. La monarchie en provenance de dieu est une autre de ces inventions qui permirent le prolongement et la culture continuelle de l’esclavage. Les « relégueurs » de connaissance n’ont pas toujours été propres et honnêtes.  Ce que l’on perçoit aujourd’hui du pouvoir ne l’est pas non plus.

Les guerres saintes

Une guerre sainte1 est une guerre lancée au nom d’un Dieu ou approuvée par une religion. Le concept apparaît chez Augustin d’Hippone dans son célèbre ouvrage La cité de Dieu contre les païens où il expose que, si les païens ne veulent pas comprendre les beautés et vérités du christianisme dès qu’on leur expose, il faudra se résoudre à leur faire la guerre. Il commente cette parole de Luc XIV.23 contrains-les d’entrer. Wikipedia

On peut comprendre que les différences des conceptions menèrent à l’obligation d’imposer une…vision. Même au prix du sang et de la barbarie répandue dans le monde pendant des siècles.

Aucun prophète ne livre réellement un message de guerre et de sang. On en trouvera dans certains écrits, mais il faut douter de la provenance et de l’authenticité de ceux-ci. Un message de paix n’apporte pas un commandement de guerre.

Il faut relire le message  de Jésus dans une perspective pratico-pratique pour comprendre le message clair du prophète.

La perception des sociétés tribales

Les « sauvages » comprenaient mieux le rapport de l’humain à la nature et de l’humain au cosmos. Ils ne pouvaient voir que ce…qu’ils voyaient. Leur étude du cosmos, de la vie, se faisait à travers l’écriture directe de la Vie. Un arbre est une lettre, un papillon en est une autre, et le ciel est un infini qui reste un mystère. Il y avait certes des croyances figées, mais elles sont incomparables aux croyances systémiques que l’occident a imposé.

L’écriture était une science…

L’intermédiaire tue…

Aujourd’hui, les savants sont soit sourds, soit prétentieux : car ce sont eux qui prétendent expliquer le cosmos, dieu,  par  une mécanique qui mène souvent à  l’athéisme, oublient,  ou ne veulent pas voir  ou entrevoir   l’infini en mouvement.

Eux aussi ne voient que ce qu’ils ont envie de voir…Ou ce qu’ils peuvent voir. La source du problème vient du fait de la matière en mouvement dans une vie de naissance et de mort. Le combat est de source inconsciente. Car, inconsciemment, la peur de notre propre mort et le déni du mouvement nous porte à tenter de figer ce qui ne peut pas l’être.

Le pouvoir est une appropriation de la divinité inconnue. La foi est cette tentative d’arrêter l’image que nous sommes.

Toute foi est une porte fermée.

Tout doute est une ouverture…

Notre compréhension de l’existence de par les intermédiaires n’aura pas seulement été nuisible, voire mortelle, elle aura, dans une tentative de figer la Vie, assassiné tout le potentiel de l’humanité.

Il peut bien exister des sociétés sans religions, mais il est impossible de poursuivre l’aventure humaine en « format » sociétaire si de mauvaise foi, ou par hypocrisie, travers de pouvoir, imposer une vision et se battre entre nous jusqu’au terme d’une mort certaine d’une créature venue sur Terre pour admirer ce qu’elle avait créée.

Ou ce qui l’est…

Le drame humain est cette connaissance inconsciente de son éternité à travers les changements. Mais également la lutte entre ce qui est invisible et nécessairement invisible, et le visible trompeur.

Si le phénomène religieux, issu de la vaste et infinie intuition nous a crucifié, l’Homme a créé de nouvelles religions « athéistes ».

Il n’y a plus de « dieux », il n’y a que les robots charnels qui disparaissent sous terre.

Six pieds…

C’est une expression dont nous ne doutons pas. Pourtant, elle ne fait appel qu’à une seule manière d’enterrer les disparus et chacun de nous un jour…

***

Prochain chapitre : le désastre de la foi païenne.

La route vers soi(16): la grotte climatisée

Il est possible que j’aie déjà traité du sujet, mais, dans certains cas, il faut voir davantage de faces du prisme de l’esprit et de l’âme humaine.

Comprendre…

Qu’est-ce que « comprendre ». On dit que c’est saisir… Certes, mais nous ne saisissons que ce que nous permet la capacité de notre esprit.

Toutes les douleurs de ce monde passent par le mot comprendre. La « réalité » de l’un est trop complexe pour être comparée à la réalité (perception) de l’autre. Nous avons une certaine capacité à comprendre les choses, les modèles, et faire des liens. Toutefois, toutes ces perceptions que nous coagulons en « prisme » reste en nous et demeure notre œil vers les événements et les êtres.

Nous vivons emprisonnés dans nos perceptions. Nous vivons emprisonnés dans un absence de relativité. Mais nous demeurons des tyrans dans la certitude et l’application de cette assurance se transformant en autorité.

Nous nous affirmons. Et c’est bien de nous affirmer, car nous affirmer est la construction de nos êtres. Nous affirmer, rendre ferme notre personnalité, fait partie de la reconnaissance de l’unicité de chacun.

Savoir et « voir »

Pour comprendre, il faut « savoir ». Notre savoir dépend d’un nombre infini-visibles et invisibles –  de facteurs et de relations complexes, tant au plan de celui qui semble, je dis bien semble, nous appartenir comme choix et éclairement.

Nous sommes « clairs » en nous.  Mais nous sommes embrouillés dans les relations avec les autres, ainsi qu’avec les événements qui « contiennent » ces autres.

Étant donné notre nature d’apprentissage formée d’une multitude de facteurs conscients et inconscients, notre « réalité » affirmée, ancrée en nous, est … notre réalité.

Plus nous nous abonnons au savoir « intellectuel », plus nous nous figeons dans une sorte de prisme taillé mais fermé.

Cela devient notre prison et crée la prison des autres. Plus encore, la prison des autres devient notre prison sociale ou étatique. Et elle retourne au chaos. Notre univers de relations est un univers chaotique, brouillé, contenant à la fois la multiplicité  des facteurs séparés, connus ou invisibles. De là, malgré ledit progrès vers une tentative de « raisonner », « d’organiser », les résultats apparents de notre œuvre sociale reste aussi emmêlée et à l’image des jungles.

Nous rejetons ce qui n’entre pas dans nos univers, et nous rejetons ceux qui n’entrent pas dans nos univers. Rejeter une idée n’a pas de conséquences, mais rejeter quelqu’un pour une idée est la source de toutes les guerres.

Dans un univers temporel, nous avons tendance à arrêter le temps, à le figer. Nous cherchons la certitude, le bien-être, l’assurance, pour que rien ne bouge. Chaque être humain, dans cet univers temporel, tente de s’agripper à ses idées, à sa vision du « monde », et au jugement sur les autres. Ainsi qu’à une panoplie de « sciences » dites exactes qui en bout de ligne nous ramènent toujours au chaos.

Nous sommes le roi en nous et nous faisons des autres tous les sujets.

C’est la partie du totalitarisme   qui se perpétue à chaque instant, formant la toile de l’Histoire et des relations humaines.

Ne  cherchez pas le mot « racisme ». Nous sommes tous racistes d’âme. Notre personnalité est  à la base raciste. Il y a l’illusion d’acceptation, parfois.

Notre « savoir » est de plus en plus lié aux États et à son formatage. De là la perte de la liberté, et de plus en plus de liberté sous couvert de l’apprentissage et du formatage des idéologies étatiques.

L’engourdissement.

Le pouvoir du formatage inconscient est bien supérieur au contrôle et prise de conscience de notre faiblesse ainsi que de la réalité des facteurs invisibles de formation de nos personnalités.

Nous pensons savoir, mais en réalité, nous sommes davantage « pensés »…

Ce cerveau qui « boit », en devient ivre. Plus les connaissances deviennent diluées, trafiquées, terrestres, plus nous nous glissons dans le piège de l’ignorance totale.

Le réel totalitarisme est celui de l’esprit. Celui qui pense connaître devient alors un prisme, et la connaissance – tant et tant répandue dans des écrits innombrables – ne fait qu’embrouiller notre dite « connaissance ».

Nous sommes à l’ère de la marchandisation du savoir, de son découpage journalier, et des intellectuels « inhabités ».

Et voilà le vernis qui tapisse l’ignorance : la cruauté du monde, celle de la Nature, des premiers hommes n’a guère changée.

Elle a été camouflée.

Nous pensons avoir évolué. Cette évolution n’est qu’un apparat déguisé et noyée dans le grand puits…vide.

Notre soif étant sans limite, puisque mal « dirigée », nous voilà à l’aube d’une ignorance totalitaire engraissée par les analyses quotidiennes, organisées, souvent frimées, sans regard à la créature humaine. Puisque tout est désormais sous le rôle que nous accomplissons pour les États, nous voilà devenus des aveugles.

L’être humain n’a d’yeux que pour les dieux qu’il cultive.

C’est là tout le totalitarisme que trop bien organisé, fabriquant un nouvel humain entre la bête ressuscitée et le petit homme qui suit pas à pas les dieux créés, les yeux bandés.

Sans lumière…

La nouvelle caverne est numérique. Aussi froide et humide.

À quoi donc servent les châteaux, les avoirs, les réussites, si une nouvelle caverne ne nous permet de ne rien voir et de faire semblant d’être alors que nous sommes les esclaves les mieux payés?

Gaëtan Pelletier

11 décembre 2013