
Nous vivons dans un monde dans lequel nous rencontrons souvent « personne »: nous rencontrons des feuilles de papiers, des règlements, ou bien des robots… On traite les différents humains à travers des murs de paperasse. Le sport le plus en vogue passe par « le concept ». Il faut créer dans sa « tête »… Pas question de faire du terrain. Les « concepteurs » travaillent à établir un nouveau pont, à élaborer des stratégies sur la manière d’aborder un estropié du travail, au lieu d’aller le rencontrer.
Le paperassier est un assis sur son QI, boit de l’eau Nestlé, et ne s’approche de personne, sauf de lui de temps en temps. C’est un barbare rose qui a appris l’art de « s’éloigner de proche » (sic). Il garde ses distances comme les banques gardent leur argent. Il garde ses biens avec des chiens cravatés.
La Terre est un grand restaurant à saveur du « MOI ». Plus le paperassier « travaille » à gérer le monde de par ses neurones « stéroïdés » aux concepts qui gonflent et qui gonflent, plus il raffermit sa conviction au point d’en être le porte-bât aux yeux bandés. Il se se voit que de l’intérieur dans son petit miroir trafiqué , caviardant les autres. Il est le texte et les autres les maux…
Pendant ce temps, sur le terrain de la vie, notre esclave suinte pour ces nouveaux dieux échevelés du progrès. Le progrès à détérioration continue. Comme une lente aseptisation de tout ce qui vit au profit de tout ce qui s’encoffre. Au profit de ce qui ne dure pas… Et, pour cette raison, il créera les formules creuses qui se perpétueront à travers la lignée suivante.
Le paperassier est une sorte de papier humide qui absorbe les concepts et les lois des diktats de l’État. C’est une gaufre perdue dans une boîte de gaufres congelées. À travers ces cristaux de glace, de la culture de la distance, il finit par agrandir la prison de l’esclave au point de le rendre aveugle: il sait reculer tous les murs et accusera l’œil du citoyen d’être affaibli. Ou de n’être pas suffisamment intelligent pour absorber le génial cryptage du moi-vapeur. Notre abuseur public, employé d’État ou de INC invisibilus s’adonne au sport le plus répandu et tout aussi nocif que les produits de Monsanto: le conformisme, cette religion laïque issue de la robotisation humaine.
Pour ce charlatant Aqua-Velva, au menton lustré, l’esclave est responsable de la désintégration du monde, des sociétés, de la disparition du tigre de Sibérie, des grillons du Québec, bref, de tout. Il vous enverra tailler les feuilles d’un arbre pour sauver l’arbre. Car, pas question d’abattre la racine dont il fait partie. Si l’arbre meurt, vous serez l’incompétent. Et avec le bassin de chômeurs apeurés, il trouvera bien un autre esclave vidé, prêt à courir le cent maîtres…
Ses émotions restent à la maison. C’est un tendre aux valeurs « familiales »… C’est un animalcule, une larve de société. Il a l’ambition de LUI, et il sort de sa bouche une sorte de putrescence centenaire, toute malodorante de stagnation. C’est son progrès, pas le nôtre. Un étang ne coule pas…
Il ne coule que de l’encre et l’encre devrait gérer le monde.
Gaëtan Pelletier