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La thérapie de choc ou la maïeutique néolibérale

Choc thérapie

Le vieux monde se meurt, le nouveau monde tarde à apparaître et dans ce clair-obscur surgissent les monstres.
Antonio Gramsci

Fethi Gharbi

Nous sommes les témoins et les acteurs d’une époque charnière caractérisée par l’éclipse des repères et par l’éfritement des échelles de valeurs. C’est ce vide insupportable régi par le chaos que viennent investir avec la violence d’un ouragan les obsessions mortifères de tous ces hallucinés de la pureté originelle. Nous vivons en effet une drôle d’époque où les tenants du néolibéralisme le plus sauvage se détournent des pseudo-valeurs décrépites de l’idéologie libérale et s’appuient de plus en plus sur les fanatismes religieux devenus plus porteurs, donc plus propices aux manipulations. Mais cette alliance apparemment contre-nature ne constitue en fait qu’un paradoxe formel. Comme le souligne Marc Luyckx Ghisi, l’intégrisme religieux est ce sacré de séparation qui impose à l’homme de dédaigner son vécu pour retrouver le chemin de dieu. Dans le même ordre d’idées, la modernité, avec toutes ses nuances idéologiques, n’a cessé pendant voila plus de deux siècles de déconnecter totalement l’homme de sa place dans le monde en le soumettant aux pulsions d’un ego inassouvissable. Deux visions du monde, diamétralement opposées mais qui se rejoignent en déniant à l’homme sa véritable identité, cette dimension duelle, tout à la fois matérielle et spirituelle, seule en mesure d’assurer à notre espèce un équilibre salvateur.

Le rouleau compresseur néolibéral qui a entamé depuis 1973 sa course macabre au Chili puis en Argentine n’a épargné ni la population britannique sous Thatcher ni américaine sous Reagan et a fini par écrabouiller l’économie de l’ensemble du bloc communiste. Avec l’invasion de l’Afghanistan et de l’Irak, l’hystérie reprend de plus belle et tente non seulement de mettre la main sur les ressources naturelles mais de disloquer irrémédiablement le tissu social et d’anéantir les états de ces pays. Voilà qu’aujourd’hui, tous ces peuples révoltés du Maghreb et du Proche Orient s’éveillant de leur euphorie, se retrouvent eux aussi pris dans le pire des cauchemars : Les chicago-boys islamistes assaisonnés à la sauce friedmanienne poussent à la vitesse d’une Caulerpa taxifolia et envahissent soudainement l’espace sous le soleil revivifiant du printemps arabe. Un tel enchainement de violences a retenu l’attention de la journaliste canadienne Noami Klein qui en 2007 écrit “la strategie du choc” et s’inscrit ainsi en faux contre la pensée ultralibérale de Milton Friedman et de son école, “l’école de Chicago”. Noami Klein s’est probablement inspirée, pour mieux le contester, du leitmotiv friedmanien “thérapie” ou encore “traitement” de choc. Cela n’est pas sans nous rappeler la crise économique de 1929 qui sans laquelle Roosevelt ne serait jamais parvenu à imposer le New Deal à l’establishment de l’époque. C’est donc à la faveur d’une crise que le keynésianisme à pu s’installer au sein d’une société ultralibérale. S’inspirant probablement de ce schéma, Friedman a pensé que seuls les moments de crises aiguës, réelles ou provoquées, étaient en mesure de bouleverser l’ordre établi et de réorienter l’humanité dans le sens voulu par l’élite.

C’est donc à partir des années soixante dix que selon la thèse de Noami Klein le monde s’installe dans ce qu’elle appelle « le capitalisme du désastre ». Cataclysmes naturels ou guerres sont autant de chocs permettant d’inhiber les résistances et d’imposer les dérégulations néolibérales. La stratégie du choc s’appuie tout d’abord sur une violente agression armée, Shock and Awe ou choc et effroi, servant à priver l’adversaire de toute capacité à agir et à réagir; elle est suivie immédiatement par un traitement de choc économique visant un ajustement structurel radical. Ceux du camp ennemi qui continuent de résister sont réprimés de la manière la plus abominable. Cette politique de la terreur sévit depuis voilà quarante ans et se répand un peu partout dans un monde endiablé par l’hystérie néolibérale. Des juntes argentine et chilienne des années soixante dix en passant par la place Tiananmen en 1989, à la décision de Boris Eltsine de bonbarder son propre parlement en 1993, sans oublier la guerre des Malouines provoquée par Thatcher ni le bombardement de Belgrade perpetré par l’OTAN, ce sont là autant de thérapies de choc necessaires à l’instauration de la libre circulation du capital. Mais avec l’attentat du 11 septembre 2001, l’empire venait de franchir un nouveau palier dans la gestion de l’horreur. Susan Lindauer, ex-agent de la C I A (1) affirme Dans son livre Extreme Prejudice que le gouvernement des Etats Unis connaissait des mois à l’avance les menaces d’attentats sur le World Trade Center. Elle ajoute que les tours ont été détruites en réalité au moyen de bombes thermite acheminées par des camionnettes quelques jours avant les attentats. Le traitement de choc ne se limitait plus à susciter l’effroi dans le camp ennemi mais aussi dans son propre camp dans le but de terroriser sa propre population et de lui imposer les nouvelles règles du jeu. C’est ainsi qu’en un tour de main furent votées les lois liberticides du Patriot Act et les budgets nécessaires à l’invasion de l’Afghanistan et de l’Irak.

Cependant, Quarante ans de pratique de la dérégulation n’ont pu dynamiser l’économie mondiale et la dégager du marasme dans lequel s’est englué le capitalisme productif. Mais cherche-t-on vraiment à dynamiser quoi que ce soit?! La financiarisation de l’économie au lieu d’être la panacée tant escomptée a au contraire plongé le monde dans une crise systémique couronnée par le fiasco retentissant de 2008. Cette domination de la finance libéralisée a démontré en définitive que les mar­chés sont incapables de s’autoréguler. La crise a prouvé par ailleurs que la financiarisation n’est en fait qu’une dépravation de l’idée d’investissement, de projet, de projection dans l’avenir qui a toujours caractérisé le capitalisme productif. Ce qui se pratique aujourd’hui c’est essentiellement une économie usuraire, obsédée par l’immédiateté du profit et convaincue du fait que l’argent rapporte à lui seul et sans délai de d’argent. C’est donc dans ce tourbillon de l’autoreproduction du capital que le monde se trouve pris. Le néolibéralisme n’est en fin de compte qu’une vaste opération spéculative visant le transfert massif des richesses vers une grande bourgeoisie atteinte de thésaurisation compulsive, obnubilée par ses pulsions de destruction, ayant perdu définitivement la foi dans l’avenir.

L’agonie du capitalisme productif s’accompagne d’une déliquescence du politique. En effet, après la sécularisation du religieux, il semble aujourd’hui que c’est au tour du politique de subir le même sort. C’est bien en effet depuis le 19ème siècle que le politique s’est emparé progressivement de la gestion du sacré. L’État a fini par exiger de ses sujets la même allégeance que l’Église imposait à ses fidèles. La citoyenneté et la nation sont sacralisés et la patrie va jusqu’à exiger de l’individu le don de sa vie. Le vingtième siècle a été le témoin de ces “religions séculières” qui ont fait du politique un objet de foi et le fascisme a été la forme exacerbée de ce culte voué au politique. Mais avec l’effondrement du communisme et du keynesianisme l’institution politique commence à s’ébrècher et semble complètement se déliter de nos jours. Les prérogatives de l’Etat se réduisent comme une peau de chagrin et le politique a fini par être totalement vassalisé par l’économique. En effet, l’Etat n’a pour fonctions aujourd’hui que de promouvoir l’économique et d’assurer sa sécurité, encore que dans un pays comme les États Unis une bonne partie de l’armée soit tombée entre les mains de sociétés privées. Ainsi, les derniers remparts contre la déferlante subjectiviste viennent de s’écrouler et la mort de l’ État en sonnant le glas des transcendances annonce le triomphe insolent d’une modernité ayant atteint son faîte.

L’ego ainsi libéré de toute transcendance succombe à ses pulsions destructrices. La fièvre de la dérégulation qui s’empare du monde n’est pas synonyme de libéralisation comme le prétendent les ultralibéraux mais d’abolition systématique des règles et des lois qui ont toujours régi et organisé la société des hommes. Si le clivage traditionnel gauche/droite tournait autour du partage de la plus-value au sein d’une société régulée même si elle soufrait d’injustice, le clivage actuel oppose régulation et dérégulation et laisse présager l’avènement d’un monde chaotique. Mue par la pulsion narcissique de la toute puissance, l’oligarchie mondialiste nie toute altérité et s’engage frénétiquement dans un nihilisme destructeur parachevant de la sorte la trajectoire d’une modernité fondée entre autre sur la divinisation de l’ego, la compétition et la chosification de l’humain. Ce narcissisme délirant, pur produit du messianisme inhérent à l’histoire et à la culture nord-américaine a toujours caracterisé l’élite anglo-saxonne étasunienne. Une élite qui ne cesse depuis le milieu du 19ème siècle d’arborer son Manifest Destiny. A la fin de la première guerre mondiale, Wilson affirmait : « Je crois que Dieu a présidé à la naissance de cette nation et que nous sommes choisis pour montrer la voie aux nations du monde dans leur marche sur les sentiers de la liberté » et George W. Bush d’ajouter en s’adressant à ses troupes au Koweit en 2008 : « Et il ne fait pour moi pas un doute que lorsque l’Histoire sera écrite, la dernière page dira la victoire a été obtenue par les États-Unis d’Amérique, pour le bien du monde entier ». Depuis deux decennies, l’élite ploutocratique en versant dans le néolibéralisme semble irrémédiablement atteinte de perversion narcissique où se mêlent haine et mépris de l’altérité, volonté de puissance, sadisme et manipulation. Une interview du cinéaste américain Aaron Russo (2) enregistrée quelques mois avant sa mort permet de mesurer le degré atteint par une telle perversion. Les guerre menées contre le monde arabe et les restrictions des libertés en Occident annoncent l’univers stalinien dont rêve la ploutocratie étasunienne. Un univers qui rappelle bien “1984″ de Georges Orwell que d’aucuns considèrent comme prémonitoire. Il serait plutôt plus pertinent d’y voir la source d’inspiration des think tank américains dans leur quête totalitaire.

Avec le néolibéralisme, nous passons d’une économie de l’exploitation du travail à une économie de la dépossession. La combinaison de l’endettement public, de l’endettement privé et de la spéculation financière constitue l’outil privilégié de ce hold-up du millénaire. En effet les conditions de remboursement sont arrangées de telle sorte qu’elles ne puissent aboutir qu’à la faillite des débiteurs, qu’ils soient individus ou états. Pratique systématique de l’usure, plans d’ajustement structurel, paradis fiscaux, délocalisations, compétitivité, flexibilité sont autant d’armes pour casser tous les acquis des travailleurs et démanteler les frontières nationales au profit d’une minorité avare de banquiers et de multinationales. Face à une telle escalade, la gauche européenne semble totalement hypnotisée n’ayant probablement pas encore digéré l’implosion de l’URSS. Mais quelle alterntive pourrait bien proposer une gauche qui a toujours hésité à mettre en doute le projet ambigu de la modernité et qui a toujours souscrit au développementisme! En se battant uniquement sur le front du partage de la plus-value, la gauche, de compromis en compromission, a permis au système d’atteindre sa phase finale avec le risque d’ine déflagration tous azimuts.

Face à cette capitulation, l’oligarchie mondiale a renforcé encore plus sa domination en récupérant tout en les pervertissant un ensemble de valeurs libertaires. Elle a su si adroitement profiter du concept cher à Gramsci, celui de guerre de position. En effet, dans les pays Occidentaux, le démantèlement du politique s’effectue non par la coercition mais par l’hégémonie, cette “puissance douce” permettant une domination consentie, voire même désirée. C’est ainsi que l’idéal anarchiste, égalitaire et antiétatiste fut complètement faussé par l’idéologie néolibérale. Les anarcho-capitalistes en rejoignant les anarchistes dans leur haine de l’état, considèrent par contre que le marché est seul en mesure de réguler l’économique et le social. Déjà à partir des années soixante l’idée du marché autorégulateur commençait à prendre de l’ampleur. Le néolibéralisme naissant, rejeton du capitalisme sauvage du 19ème siècle, s’allie paradoxalement à l’anticapitalisme viscéral des soixante-huitards pour s’élever contre l’autoritarisme et prôner une société ouverte et libérée de toutes les formes de contraintes. Ainsi du mythe d’une société sans classes des années soixante dix on succombe au nom de la liberté aux charmes d’une société éclatée faite d’individus atomisés. Ce culte de l’ego, synonyme de désintegration de toutes les formes de solidarité, constitue la pierre angulaire de la pensée anarcho-capitaliste et se reflète dans les écrits de théoriciens tels que Murray Rothba ou David Friedman. Ces derniers n’hésitent pas de prêcher le droit au suicide, à la prostitution, à la drogue, à la vente de ses organes…et vont jusqu’à avancer que l’enfant a le droit de travailler, de quitter ses parents, de se trouver d’autres parents s’il le souhaite…C’est ce champs de la pulsuonalité débridée qui commande désormais les liens sociaux et ruine les instances collectives ainsi que les fondements culturels construits de longue date. Comme le souligne Dany-Robert Dufour (3), Dans une société où le refoulement provoqué par le ” tu ne dois pas ” n’existe plus, l’homme n’a plus besoin d’un dieu pour se fonder que lui même. Guidé par ses seules pulsions, il n’atteindra jamais la jouissance promise par les objets du Divin Marché et développera ainsi une addiction associée à un manque toujours renouvelé. Aliéné par son désir, excité par la publicité et les médias, il adoptera un comportement grégaire, la négation même de cette obsession égotiste qui le mine. Ayant cassé tous les liens traditionnels de solidarité, l’individu s’offre aujourd’hui pieds et poings liés à une ploutocratie avide, sure de sa surpuissance. Si la stratégie néolibérale triomphe de nos jours, c’est bien parce qu’elle a su gagner cette guerre de position en menant à bien son offensive… idéologique.

Mais cette entreprise de désintégration du politique suit tout un autre cheminement lorsqu’elle s’applique aux pays de la périphérie. Le plan du Grand Moyen Orient mis en oeuvre depuis l’invasion de l’Irak et qui continue de fleurir dans les pays du printemps arabe combine à la fois la manipulation et la coercition. Si dans les pays du centre, la stratégie s’appuie sur l’atomisation post-moderne, dans le monde arabe, on tente par la fomentation des haines ethniques et religieuses de désintégrer ces sociétés et de les plonger dans les affres d’une pré-modernité montée de toute pièce. On essaie ainsi de les emmurer comme par magie dans un passé hermétique et prétendument barbare. Voici donc que le monde arabo-islamique se trouve soudainement embarqué à bord de cette machine à remonter le temps tant rêvée par Jules Verne. Egotisme post-moderne et tribalisme barbare formeront ainsi les deux pôles de cette dichotomie diaboliquement orchestrée qui est à l’origine de la pseudo fracture Orient Occident. C’est à l’ombre de ce show du choc des civilisations que s’opère la stratégie du chaos créateur.

Quelques actes terroristes spectatulaires par ci, campagne islamophobe surmédiatisée par là et le décor est dressé. Perversion narcissique et déni de soi, réminiscences de la déshumanisation coloniale, se font écho et s’étreignent. Les invasions occidentales deviennent d’autant plus légitimes qu’elles se prétendent garantes d’une civilisation menacée. A la violence répond paradoxalement la haine de soi et l’autodestruction. Celle-ci se manifeste par des réactions individuelles souvent suicidaires, témoignant d’un malaise social exacerbé face au désordre politico-économique régnant. Dans un pays traditionnellement paisible comme la Tunisie, le nombre des immolés par le feu et par l’eau se compte par centaines. Appeler la mort à son secours devient l’ultime alternative qui s’offre à tous ces désespérés. C’est sur ce fond pétri d’échecs cumulés depuis les indépendances que vient se greffer le rêve morbide de tous ces hallucinés régressifs fuyant la domination d’un Occident mégalomaniaque. L’aube de l’islam, devenue ce paradis perdu de la prime enfance constituera le refuge par excellence car situé derrière le rempart infranchissable et sécurisant des siècles. C’est ainsi qu’une irrésistible quête régressive ne souffrant aucune entrave et se dressant violemment contre toute alternative embrase depuis plus de deux ans le monde arabe. Or ce salafisme aveugle, impuissant face à la domination occidentale, préfère s’adonner à l’autoflagellation. L’Empire n’a pas mieux trouvé que de tourner le couteau dans la plaie narcissique de populations aliénées depuis longtemps par l’oppression coloniale. Il s’agit de raviver cette névrose du colonisé par des menées médiatiques où se mêlent l’offense et le mépris. Tout l’art consiste ensuite à orienter cette explosion de haine vers les présumés avatars locaux de l’Occident et de tous ceux qui de l’intérieur freinent cette marche à reculons. Les gourous islamistes à la solde des monarchies du Golfe et des services secrets américains se sont bien acquittés de cette tâche en poussant au Jihad contre leurs propres nations des dizaines de milliers de fanatiques survoltés. Un superbe gâchis qui en quelques années a fini par ruiner la majorité des pays arabes. Le chaos, faute d’être créateur resplendit par sa cruauté et sa gratuité, mais l’Empire ne fait aujourd’hui que s’enliser de plus en plus dans les sables mouvants de Bilad el-Cham. La forteresse syrienne ne semble pas ceder, cadenassant ainsi la route de la soie et le rêve hégémonique des néoconservateurs. Les dirigeants étasuniens, tout aussi prétencieux qu’ignorants de la complexité du monde arabo-musulman ont cru naïvement pouvoir tenir en laisse tous ces pays en louant les services de la confrérie des frères musulmans.

Après le grandiose mouvement de révolte égyptien et la destitution de Morsi, après la correction infligée à Erdogan et le renversement honteux de Hamad, les frères semblent irrémédiablement lâchés par leur suzerain. Un leurre de plus? Ou alors, comme le souligne le politologue libanais Anis Nakach, les frères musulmans n’ont été hissés au pouvoir que pour mieux dégringoler eux et leur idéologie islamiste devenue totalement contre-productive..pour les néolibéraux. Il s’agit maintenant de remettre le Djinn dans la bouteille et de le plonger dans la mer de l’oubli après qu’il se soit acquitté honorablement de sa tâche. Les masses arabes, après deux ans de désordre sous la direction des frères finiront par se jeter sans hésitation dans les bras des libéraux. Mais une autre raison a certainement réorienté la politique étasunienne : c’est cette ténacité des russes à défendre leur peau coûte que coûte. La prochaine conférence de Genève sur la Syrie changera fort probablement la donne au Moyen Orient en accordant plus d’influence à la Russie dans la région. Le thalassokrator américain, balourd sur les continents, préfère apparemment tenter sa chance ailleurs, sur les eaux du Pacifique…

En attendant, l’incendie qui embrase le monde arabe n’est pas près de s’éteindre de si tôt et les apprentis sorciers, épouvantés par l’agonie de leur vieux monde, continueront d’écraser, dans ce clair-obscur de l’histoire, tout ce qui contrarie leur folie hégémonique. ..

Dans la théorie du chaos, soit le système se transforme, soit il s’effondre totalement. Un simple battement d’aile peut changer le monde semble-t-il…

Fethi GHARBI

Notes de bas de page:

1) 11-Septembre : Susan Lindauer et les bandes vidéo manquantes du World Trade Center

2) Aaron Russo Interview Sur Nicholas Rockefeller

3) Dany-Robert Dufour ; Le Divin Marché – La révolution culturelle libérale

Les jointures

voulx: Mac Blondie

Elle ferait un bon scénario de film catastrophe. Dans une étude de l’UniversitéAnglia Ruskin (Angleterre), des scientifiques ont estimé que la civilisation allait s’effondrer d’ici trente ans, en raison de pénuries alimentaires catastrophiques, si rien ne changeait. À travers le projet «Global Ressource Observatory», l’étude, qui est soutenue par le Bureau des Affaires étrangères britannique, prétend être «un appel à réfléchir» et tente de prouver que notre monde actuel n’est pas durable.  Paris Match 

C’est bien possible… On aura trop investi sur les « jointures ». Des jointures qui volent, des jointures qui crachent des balles, des jointures atomiques, des jointures de couteaux. La violence est dans le sang  millénaire… Mais aboutée à la technologie, nous en sommes là où nous en sommes. Et la violence n’est pas que dans les armées, elle est dans la la grande bataille économique. Les jointures, c’est le reflet de chacun d’entre nous.  Le sang du cerveau qui s’en va vers les mains…

Les jointures… Dire que ce sont elles qui ont façonné les civilisations. Dire que ce sont elles qui ont subi les massacres de entrepreneuriat fabrique d’esclaves et de pays qui garde le citoyen-sardine dans sa boîte.

Maintenant, on rampe comme des bébés qui marchent à quatre pattes devant la grandeur qui nous a cloués au travail. Le problème est qu’on nous a appris à ne plus travailler ensemble mais pour quelqu’un ou un numéro de compagnies. On nous a appris « l’intérêt personnel ». L’individualisme.

Diviser pour ne plus coopérer. On ne peut pas travailler pour « quelque chose ». On ne travaille que pour quelqu’un.  En éloignant tous les « quelqu’un », on nous a défibrés. Alors, on attend que le sort du monde se règle par une organisation quelconque.  Et on nous a noyés dans des organisations. Et on nous a fait croire que seules celles-ci pouvaient nous conduire à la réussite.

Et si nous continuons à travailler pour quelque chose, on finira par n’être rien.

La guerre, la violence ont pu détruire bien des villes, des pays. Mais cette nouvelle violence feutrée détruit l’essence de ce que nous sommes. Bien enfoncée dans nos êtres… Soumis à une machine énorme et efficace.

La Terre est une jointure en sang…

gp

La culture des évidés

Le jardin.

Voilà! Les « fêtes » sont en train de se terminer. Finies les folies de la gente acheteuse qui s’encombre d’objets qui iront au dépotoir. Les dépotoirs attendront. Ils sont patients les dépotoirs, ils peuvent attendre des décennies avant de se remplis la bedaine, de se nourrir des déchets de Noël ou autres carcasses des festifs affolés.

. Plus nous remplissons nos dépotoirs, plus nous creusons notre tombes. Et nous continueront jusqu’à l’épuisement des stocks. On pourra geler, puisque l’énergie vint à manquer,  mais pour les jouets, voyages et paysages, on prêtera de l’argent. jusqu’à concurrence de l’infini.  Achetons! C’est notre derniers destins. Soyons gargantua à plaisirs égarés. Gavons nous telles des oies, des canards, des fourmis. Soyons gavés et repus, puisqu’après la terre nous aurons tout notre temps pour aller roter dans l’éternité ou le néant. 

Les Chinois produisent à écœurement-que-veux-tu. Ils gagnent leur vie assis dans des usines de productions, des jours, des semaines, des ans, des décennies, des siècles. On produit de l’enlisement continu. On produit du plastique à polluer l’amère  méditerranée, là où les poissons colorés sont en train de devenir mats, aux teints décolorés, et probablement non mangeables. Trop toxiques.  

Dans mon coin. Que dis-je? Mon recoin de pays. Tout petit. Tout petit. Il est un type qui a acheté une église pour y planter de la laitue et de fines herbes. Avant, on y plantait des humains pour faire de la lumière dans leurs corps froissé par l’existence perverse et ignare. Maintenant, toute la lumière accumulée sert à faire pousser la laitue. Sauf que… Sauf que…Ça n’a pas marché. On dirait qu’ils vont bientôt failliter. Ils ont moins de revenus que de dépenses. Ils ont rêvé, comme Elon Musk, en plus minus, mais avec la même technique de rêves de grandeurs. Habillons nous en lui. Viva! la Muskarade. L’idolâtrie fait fondre les humains. Ils sont en chaleurs d’imitations. Ils ont de l’eau plein les aisselles, plein la tête. Ils sont pleins de vides.  

Nous sommes les bâtisseurs de bâtisseurs. est en train de bâtir un beau tombeau rose à longueur d’année et qu’on donne un bon coup de pelle pendant les « fêtes » qui consistent à manger plus que manger trop, à acheter plus que d’acheter trop et de se faire partisan du « jetting ». Je jette, donc je suis. Ou j’achète. Mais qui achète, jette. 

La vie dans les pays « riches », c’est comme Hollywood: on se fait de grands films dans la tête. Ils appellent cela de « grandes productions ». Toutes artificielles. Mais vraies comme nous le sommes. Artificiels et acheteurs de folies jetables. 

C’est la loi de l’inversitude: plus les magasins sont pleins, plus les têtes sont évidées. 

 

Gaëtan Pelletier 

28 décembre 2022 

La vie à fleur de beau

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« L’enfer,  c’est les autres » J.P Sartre 

Mais c’est aussi cet autre que je suis pour les autres…

À fleur de peau comme à fleur de beau, la vie n’est pas aisée. La vie est une peur continuelle de ne plus exister après que ce petit amas de chair aura creusé sa tombe dans ses rides, et s’en ira doucettement,  en se fanant et en séchant malgré les beaux habit, malgré toutes les accumulations de richesses pour …soi.

Être libre c’est n’avoir pas à désirer ce qu’on a de trop. Mais il faut bien vivre et se protéger de la horde des vendeurs du temple bleu qui malmène – avec les moyens qu’on leur a donnés et que l’on continue de leur donner – la race humaine.

La meilleure guerre, la seule utile, est la guerre contre cette partie de soi qui risque de heurter l’autre, le détruire, sans vraiment que nous en ayons conscience. Cela provient souvent d’une idée, d’une croyance, mais pas de l’amour.  La méchanceté peut se cacher derrière les plus beaux sourires, les meilleures intentions, et les pire torsions des âmes se cachent et se perdent  dans leur frilosité d’absence de lumière et de compréhension. Surtout de la leur…

Mais elle est également la cible des autres…

Le beau n’est pas un dessin, une peinture, une chanson. Le beau est une harmonie entre les êtres. Certains l’ont en naissant, – je  parle de cette capacité à « comprendre » la douleur des autres en la ressentant, la paix des autres en la cultivant. . Le beau est la renaissance de l’intuition noyée dans cette ère de matérialisme.

La prise 

radicalrebellion:

knowledgeequalsblackpower:

dank-potion:

tellthemthetruth:

newwavefeminism:

racemash:

dreams-from-my-father:

aphoticoccurrences:

unapologetically-black:

pennilessambition:

this makes my blood boil

But we were the savages… They mock, destroy, murder, steal, conquer, rape, pillage, and don’t try to understand… But we, and all other indigenous/melanated people, WE were/are the savages. Yeah, right.

ugh. i don’t even think i want to know what’s happening…

I can’t!! Right now, this just too much for me! From the attire of this man - I use this world lightly here - , you can tell this picture was taken fairly recently (and not 200 years ago)!
Thanx for bringing ‘civilization’ !

=/ 

jarring picture of the day

I wish people would stop bitching over this. Slavery, racism, wahh wahh! Get over it.

There always has to be a festering, worthless piece of shit in the crowd, no matter how devastating the picture is.

i can’t.

But the best part is that asshole’s URL is “tellthemthetruth.” Seems you can’t handle the truth.

Notre petit chasseur a trouvé une inférieure… Ça pourrait se nommer, Les deux sourires. Mais en fait, il y a un rictus et un sourire…

À couleur de peau, personne n’est raciste. Mais dans le monde du travail, chacun d’entre nous est étagé comme un gâteau mille-feuilles. La sempiternelle vision des rois divins… Dans la forme actuelle du matérialisme outrancier, chacun est capturé par la vision d’un rang social de par son « rôle important ». Le chasseur de petites noires est-il plus important que la jeune noire effrayée?

En plus des rois « élus », nous voilà aux prises avec les entreprises – ( c’est joli ces deux mots 🙂 )- qui « travaillent » pour le bien de l’humanité…

Ils nous ont fait du bien en le prenant…

***

C’est le chant des poètes que de faire du « je » une simple partie d’un « nous ». Mais les analystes cartésiens  (encore une religion nouvelle), trouvent cette approche « irréaliste ». Ils se targuent donc d’avoir la « vérité » au sujet du réel…

 Graine de paradis 

Heaven Is for Real (2014) Poster

Le paradis existe pourrait en être la traduction. Ou en Espagnol, El cielo sí existe. Le film est coté 5.6 /10. Pour ceux à qui il leur reste encore un peu de cette luminosité dans un monde d’ombres, de « spiritualité » que personne ne peut définir dans une mode cartésien, je vous conseille le film. C’est un des rares films américain dans lequel il n’y a pas d’armes.  On ne s’entre tue pas, on s’entre vie…

Ce n’est pas un grand film, mais il sera grand pour ceux qui cherchent non pas une vérité absolue , mais un monde dans lequel chacun pourra continuer à perpétrer un peu d’amour pour beaucoup d’amour. Mais c’est un grand film pour ceux qui ont un peu des yeux à l’âme.

Ici-bas, nous taisons de plus en plus nos « sentiments ». Il est mal vu de pleurer, de parler des souffrances intérieures, de se voir parfois comme cet arbre tordu placé au haut du petit billet.

Gaëtan Pelletier

31 juillet 2014

P. S.: En 2005, lorsque ma mère est décédée, je me suis payé un soir de pleurs. Il y a un moment pour pleurer, des moments pour rires, mais je sais quand le moment pour pleurer arrive pour me délivrer de la peine de la perte d’un être … qui vous a donné la vie.

Alors, vers minuit, tranquille dans la nuit, deux ou trois jours après le décès de ma mère, je me suis payé une séance de pleurs.

Quelques jours plus tard, mon frère me téléphone en me disant qu’il a eu un contact avec ma mère et qu’elle se demandait pourquoi j’avais autant pleuré et qu’elle était bien maintenant, après une maladie courte mais souffrante.

Un peu comme dans le film, je me suis dit que mon frère était fou, ou bien qu’il jouait le gars qui prétendait avoir des rapports avec les « morts ».

Mais mon frère a choisi un métier que personne ne voudrait: il travaille dans un centre qui traite des personnes en phase terminale. Bref, des mourants. Mais l’expression « les aider à mourir »ne s’applique pas dans son approche. Il les aide à vivre jusqu’à… une autre Vie dans une continuité de ce qui leur reste ici-bas. Il cultive l’humour, s’adonne à l’écoute, etc. Il les laisse se raconter…

 

 

 

 

Imagine

Quebec-voyage-au-canada

(Marc LAFONTAN)

Quand nous avons déménagé ici en forêt boréale à l’extreme nord du Lac St Jean, il y a …. quelques années maintenant (déjà ?), on se disait qu’on aurait la paix, dans la nature pour faire pousser une flopée de gamins et de chiens … pas très loin derriere notre terrain on a une rivière, une belle chute d’eau , la forêt, le soleil du nord qui te cuit et te rougit, les roches ferreuses , la mousse, les loups, les ours, les orignaux, les couleurs, les senteurs, pas de voisineurs, pas d’inspecteurs, pas d’emmerdeurs.

Notre toute petite municipalité endettée a récemment vendu la chute d’eau à une compagnie qui va développer un barrage dont l’électricité va permettre d’alimenter une mine plus au nord… mine qui devrait fournir, bien évidemment, du travail à la population locale maintenant qu’ils ont rasé / replanté / débroussaillé toute la forêt locale jusqu’au cercle arctique pour la 3ème fois en 40 ans, et que l’industrie du bois est en faillite et que les arbres sont sous l’attaque de la “tordeuse” vu qu’ils n’ont pas replanté en diversité mais juste mis aux 6 pieds du pin norvégien non adapté à notre place et donc plus enclin à attraper les maladies… bref , tout le monde est content, la municipalité va faire du bacon, les chômeurs vont miner, l’État subventionne à tour de bras pour remplir la boîte à vote aux prochaines élections, le journal local fait de beaux portraits de tout ce monde avec de belles dents blanches ben content, pis la nature, ben on s’en calisse, ça repoussera ben, pis on est tellement loin de tout , faut bouffer et payer les dettes, y a que les citadins pour brailler sur une chute dont tout le monde se calisse de toute façon , pis y en a d’autres des chutes de toute façon, back off le grano … ok.

Presque tous les matins quand je me réveille je me demande si je devrais écrire sur ce blog ou aller exploser ce foutu barrage.

 

Ceux qui sont au pouvoir ont réussi à rentrer dans la tête du monde de nous associer à eux, pour que nous fassions partie de ce « nous » et devenions inséparables d’eux. De cette façon ils ne peuvent être mis en jeu, remis en cause ou renversés sans nous attaquer nous-mêmes. C’est le but ultime du nationalisme, de fusionner une nation entière dans un accord avec les dirigeants, de sorte qu’aucune action, et peu importe son obscénité, ne soit remise en question.

L’esclave ne peut arracher sa chaîne du mur de la démocratie, hey , c’est la majorité qui a décidé, majorité élue par le vote qui représente la preuve que tout va bien dans la bulle démocratique et qu’on a donc choisi , assume ton opinion bonhomme, t’as participé …. ils ont d’ailleurs piqué la pattern au chistianisme, pour qui vous êtes né du péché parce qu’Adam et Eve ont désobéi à Dieu. C’est incroyable d’ailleurs à quel point on peut étirer une fiction. Bref, cette vie est une punition, vous devez souffrir. Cette misère, cette souffrance, cette anxiété, vous les avez créées vous-même, et tout ce que vous pouvez faire, c’est souffrir patiemment afin d’être récompensé dans une vie future. En politique c’est pareil. T’as voté ? souffre, et attends la prochaine élection.

Peut-être que c’est pour cette raison, quand j’accuse le gouvernement, le capitalisme, le complexe techno industriel , la culture dans son ensemble ou les croyances et autres dogmes religieux et les -ismes, beaucoup de gens se mettent sur la défensive, comme si j’avais insulté leur mère.

Nous sommes donc le problème selon eux. C’est nous les incompétents. On leur fournit notre production, notre argent, notre vie parfois, et nos gestionnaires sont en train de nous dire que nous sommes coupables et responsables. J’utilise du papier toilette donc je suis responsable de la déforestation. Je conduis une voiture donc je suis responsable du réchauffement global. Et peu importe si je n’ai pas créé les systèmes qui en sont la cause et que ce soit eux qui aient créé ces multiples chaos. Je n’ai pas créé l’exploitation forestière industrielle. Je n’ai pas créé l’économie pétrolière. La civilisation détruisait la planète depuis bien longtemps déjà avant que je naisse, et continuera – à moins que moi et d’autres, dont le monde naturel, stoppent tout ça – après ma mort.

Nous tuons la planète, je dis. Bien, non, pas moi, mais merci de me penser si puissant. Parce que je prends des douches chaudes, je suis responsable de l’assèchement des aquifères. Et bien, non. Plus de 90% de l’eau utilisée par les humains l’est par l’agriculture et l’industrie. Les 10% restants sont partagés entre les municipalités (qui ont des terrains de golf à entretenir et un systéme de distribution défaillant) et les humains réels. Nous détruisons 107000 hectares de forêt par jour, et bien, non, je ne détruis pas. C’est sûr, je consomme du bois et du papier, mais ce n’est pas moi qui ai fait ce système. Quand je coupe un arbre j’en replante deux, des feuillus si possible. Si nous avons des troupes en Afghanistan, c’est pour protéger notre démocratie … et bien non, je vois bien que c’est pour leur piquer leur pêtrole avec tout un agenda économique derrière, d’ailleurs moi j’ai rien contre les afghans, j’irai bien fumer une pipe avec l’ancien du village. Si nous devons payer de nouvelles taxes au carbone, c’est parce que je conduis un pick up 4×4. Et bien non, comment se fait il depuis le temps que les compagnies de bagnoles n’aient pas inventé un moteur moins polluant ? quand t’habites ici, tu ne drives pas une trotinette pour sortir d’un rang de 12 km en bouette ou en slush … Mon poêle à bois fait un trou dans l’ozone ? mais que fait l’armée US en Irak et ailleurs qui produit 75% des gaz à effet de serre ? du tourisme haut de gamme ? Si le gouvernement n’a pas d’argent pour monter un meilleur système d’éducation pour nos enfants ou aider des personnes âgées survivant dans la misére , c’est parce que nous ne sommes pas assez taxés, y a pu de fric dans les caisses … Et bien non, je file déjà 30% de ma paye alors qu’il est prouvé que les plus riches en payent moins que moi en gagnant 100 fois plus que moi .. où est le partage du fardeau fiscal ? Comment vous gérez nos impôts gang de tarlas aux salaires faramineux ? Si le gouvernement donne des milliards qui étaient introuvables auparavant pour les écoles mais que là ils les ont pour sauver des banques c’est parce qu’elles sont trop importantes pour les laisser faire faillite après avoir joué au loto de la bourse, et bien non, je dis qu’elles nous ont déjà plumé assez, qu’elles crèvent toutes…

En fait, quel que soit le sujet, ceux qui prétendent gouverner nous remettent la faute sur le dos et payer les conséquences tout simplement parce que c’est plus payant que de règler la cause. Ça me fait vraiment penser à une multitude de mouches qui ne foutent rien à part tournoyer et te donner de la merde parce que ta bouse n’est pas assez grosse pour les nourrir …

Voici l’histoire réelle: Si je veux stopper la déforestation, je dois démanteler le système qui en est responsable.Point.

Plus nous laissons ceux au pouvoir nous convaincre qu’on peut nous blâmer pour nos actions, plus nous serons incapables de séparer ce que nous faisons de ce que nous sommes forcés de faire ou de ce que les dirigeants font en notre nom.

Je ne pense pas que la plupart d’entre nous, en dehors du monde réduit de la blogosphére, aient conscience de ce qui se passe réellement dans le monde. Et encore, on pourrait se demander ce que les “blogophages” font concrètement de l’info récoltée à part virer parano … La population lit les journaux, regarde la télévision, va à des causeries politiques ou religieuses, mais tout ce que cela leur fournit ce sont des explications superficielles. Comment règler les conséquences, jamais la cause. Ah Monsieur, qu’est ce qu’ils sont pourris les politiciens, mais à la prochaine élection, ça changera ! Mais si on peut aller au-delà de tout cela, en laissant de côté le superflu et en observant d’assez près, on voit à quel point l’humanité se détériore et dégénère. Travail, rythme de vie, éducation, nourriture, médicaments, pollution du corps et de l’esprit, technologies inutiles, zombie nation, atlantide bis, Pompei en attente, prenez vot billets , poussez pas derrière….

La dégénérescence survient quand on dépend totalement de l’extérieur, c’est-à-dire quand la matière – ce qui est matériel – est devenue le plus important.

Nous avons scindé la terre comme si elle nous appartenait – ton pays, le mien, ton drapeau, son drapeau, la religion d’ici et celle de l’autre, là-bas.

Le monde, la terre sont divisés, en morceaux. Nous nous battons et nous disputons pour la possession, et les politiciens exultent de pouvoir maintenir cette division, sans jamais considérer le monde comme un tout. Ils n’ont pas l’esprit global sauf quand le fric rentre sous la bannière du commerce et des délocalisations. Jamais ils ne ressentent ni ne perçoivent l’immense potentiel de n’avoir pas de nationalité ni de division. Diviser pour règner est un des enseignements de Machiavel qu’ils ont bien retenu. Toi noir, moi blanc, toi chomeur moi payeur d’impôts, toi pédé moi hétéro, toi laid moi beau, toi “pov con” moi power.
Ils préférent ne pas se pencher sur la laideur de leur pouvoir, de leur position, de leur sentiment de supériorité, sur leur psychopathie. Ils sont comme vous et moi, mais ils occupent le siège du pouvoir avec toute la mesquinerie de leurs désirs et de leurs ambitions et les entorses à la morale qu’il a fallu faire pour enfin arriver au sommet. Ainsi, ils assurent la survivance d’un comportement « tribal » que l’homme a toujours eu à l’égard de l’existence. Australopithèques en chasse au mammouth ou ruée dans Wall-Mart un jour de soldes, même combat, sauf que l’Humain est maintenant devenu aussi obèse qu’un mastodonte avec la merde qu’il ingurgite. Ils n’ont pas l’esprit libre de tout idéal ou idéologie, l’esprit qui dépasse les divisions entre les races, les cultures, et les religions que l’homme a inventées et soutenues pour perpetuer une élite au pouvoir et se replier dans la peur.

Les gouvernements seront nécessaires tant que l’homme ne sera pas sa propre lumière, tant qu’il ne mettra pas de l’ordre et de l’affection dans sa vie quotidienne, et qu’il ne portera pas un soin attentif à son travail, à ses observations, à son apprentissage. Il préfère être dirigé dans ses actes, comme il l’a été depuis toujours, par les anciens, les prêtres, les gourous, les économistes, les staticiens, les mathématiciens, les gratte-papiers et autres pousse crayons inutiles. Et il accepte les ordres de ceux-ci, leurs curieuses pratiques destructrices, comme s’ils étaient des dieux incarnés, comme s’ils connaissaient toutes les conséquences de cette vie si extraordinairement complexe.

Y a-t-il une différence entre ce qui arrive dans le monde extérieur et ce qui se passe à l’intérieur de nous ? Il y a, dans le monde, de la violence, une course en accéléré vers le précipice, une crise après l’autre, il y a des guerres, des divisions entre nationalités, des différences religieuses, raciales et communautaires, un ensemble de concepts systématisés se dressant contre un autre. Est-ce différent de ce qui se passe à l’intérieur de nous-mêmes ?
Nous voulons faire quelque chose dans le monde, avoir de meilleures institutions, de meilleurs gouvernements, etc., mais jamais nous n’admettons que nous avons créé ce monde tel qu’il est. Si nous ne changeons pas, il ne pourra changer.

Peut-on découvrir pourquoi on ne change pas ? Est-ce parce qu’on espère qu’il se trouvera quelqu’un d’autre pour mettre de l’ordre dans le monde et qu’on n’aura plus qu’à s’y glisser ? Pensez vous réellement qu’un politicien va soudainement surgir de ce systéme et en changer les paramêtres ? Qu’un nouveau Jésus Christ ou une entité ou des « ET » vont soudainement débarquer et nous dire qu’il faut arrêter ? Que 2012 va permettre de remettre les pendules à l’heure pendant que vous regardez les aiguilles de l’horloge en plein déni de la situation actuelle ? Est-ce parce que nous sommes indolents, psychologiquement paresseux, inefficaces ?

Nous sommes toujours des hôtes sur cette terre, avec l’austérité que cela implique. L’austérité est plus profonde que le renoncement des possessions ou une “simplicité volontaire” grand mantra des baby-boomers vieillissant du plateau et de sa culpabilité aux excés de jeunesse et de chemises fleuries à Woodstock qui les ont mené aux « BMW » et aux condos. Ce mot d’austérité a également été spolié par les religions… la mafia aime aussi l’austérité, surtout celle des caveaux de la banque du Vatican. Personne ne veut être austère, sauf ceux qui sont en bas de l’échelle sociale et qui la vivent sans pouvoir la nommer.

Pourtant, l’austérité n’avait pas de sens là-haut, dans la solitude de la Nature qui ne se comptabilise pas en ressources mais simplement en Être, en des multitudes de pierres, de petits animaux, de végétaux. Et dans le lointain, au-delà des collines, la grande mer des arbres brillait, étincelait des milles épines sous le gel et la rivière courait, courait, courait …..

Tiens, regardez ça et prenez un break du texte :
Ne restez pas assis sur le rivage à spéculer à propos de la rivière ; sautez dedans et suivez le courant de cette prise de conscience, et vous trouverez par vous-même à quel point sont extraordinairement limitées nos pensées, nos sentiments, et nos idées. Nos projections des dieux, sauveurs, maîtres – tout cela devient si évident, si puéril. La connaissance de soi est le début de la compréhension ; sans cette connaissance, les contradictions et les conflits existeront toujours. Et pour connaître le processus total de soi-même l’on n’a besoin d’aucun expert, d’aucune autorité. La soumission à l’autorité n’engendre que la crainte. Aucun expert, aucun spécialiste ne peuvent nous montrer comment comprendre le processus de notre moi. Chacun de nous doit s’étudier soi-même. Vous et moi pouvons mutuellement nous aider en en parlant, mais personne ne peut mettre au jour nos replis secrets, aucun spécialiste, aucun sage ne peuvent les explorer pour nous.

Là est la vraie Révolution selon ma perception.

Fin de transmission


Marc Lafontan

https://les7duquebec.wordpress.com/category/marc-lafontan/ 

La désavenir

Arche

Humanoïdes rejoignant la dernière arche de Noé.

Photo: Gaëtan  Pelletier

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Je viens d’apprendre que Scieur de Poutine, amateur de guerre vieillotte, vient de trouver alliés.

Ah!

À vrai dire, je me demande comment tous ces dirigeants ont une vision du monde plus  petite que ce qu’ils sont. Sans respect pour la nature humaine. L’âme  frigorifiée, climatisés et le cerveau enfoncé déjà six pieds sous terre. Comme nous tous, ils mourront un jour. Comme nous tous. Mais se font grands et vides. C’est désolant et navrant. Vides.

Ça ne prend pas la finesse l’adroiture d’Albert E. pour comprendre qu’il n’y a pas d’avenir dans les guerres, ni même en ce moment dans la paix. Puisque l’autre clan, pas plus fin finaud jour à ce jeu de débiles de retardés de l’Histoire. Âgés et moyen-ageux… Ils ont créé des épées qui volent à 6000 km heure. C’est charmant la techno. Et nous en sommes tous victimes: des vendeurs de cafetières jusqu’à des autos électriques. Et nous, amateurs de ces gadgets électroniques ou de frigos qui qui meurent au bout de dix ans.

Tous des menteurs… élus. Enfin! presque. Sinon ils s’élisent eux-mêmes. Ils jouent à ‘Je t’enlève mon gaz et tu crèveras l’hiver prochain’. Déjà qu’on est cuits  en climatocuits par la nature vengeresse, simplement bousillé par la surpopulation et les modes de vies extravagants, elle  a perdu le contrôle de la planète. C’est « nous » qui la menons.

Le désavenir c’est:

  • Le mensonge de la voiture électrique qui nécessiterait des centrales nucléaires incapables de réchauffer ses réacteurs.
  • L’eau étant si chaude que les poissons auront perdu leur route.
  • La climatisation quasi totale du monde civilisé est impossible sans un pouvoir électrique dépassant tout ce dont nous pouvons imaginer.
  • Alors, il  reste une solution: bâtir les villes sous terre. Ou les villages…
  • Alors il ne restera qu’une « race »: Les Morlocks. On vivra sous terre et on mangera nos semblables. Ce qui, au final, ne change pas grand-chose à ce que les dirigeants font actuellement. Money for noghing. L’argent est un réparateur inutile.

« ILS » disent que ce sera viable. Ah! que veut donc dire « viable »? Que l’on peut rester en vie de manière quasi artificielle, branchés comme sur un lit d’hôpital?  Mais à quel prix? Simplement au prix du paradis bousillé. On est en train de chauffer les mur de nos maisons pour nous chauffer en hiver et les chauffer pour nous refroidir en été.

Mais on sera, en attendant, de fiers et joyeux juillettistes en camping après que nos ancêtres en ont fait pendant des milliers d’années pour enfin en sortir et entrer dans l’ère de l’asphalte et du béton, du poulet de Thaïlande, des produits chinois, des carottes et laitues des États-Unis ( Velcome to Canada). Et le reste qui voyage.

Les petits pois ont voyagé plus que moi. Je vis au Canada et nous mangeons des tomates du Mexique. Sans compter le reste inutile mais bien emballé et avec des produits introduits qui ne ressemblent pas trop à de la nourriture.

Ainsi de suite…

Gaëtan Pelletier

Le télescope James Webb et les bananes vertes

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Représentation de la mort d’une étoile. 

« Extraordinaire! Incroyable » 

Êtes-vous ce marchand qui, abusant des besoins du peuple, monopolise le marché afin de vendre pour un dinar ce qu’il a acheté pour une piastre ? Si oui, vous êtes un criminel, que vous viviez dans un palais ou dans une prison.
Ou bien êtes-vous cet homme honnête et laborieux qui, en médiateur entre acheteur et vendeur, facilite aux tisserands et aux fermiers l’échange de leurs produits, et dont l’équité profite tant à lui-même qu’à autrui ? Si oui, vous êtes un homme intègre, que l’on vous loue ou que l’on vous blâme.

Khalil Gibran, L’oeil du prophète

Je sais, j’ai déjà été un adepte de la science… Ou des sciences. En autant qu’elle améliore le sort de l’humanité. Or, ici, on pourra regarder l’Univers et peut-être se comparer. On peut y voir des images qui proviennent de millions d’années lumières. Et c’est dit sur un sourire radieux. Merveille, oui. Mais ça ne fait pas disparaître tous les dangers des changements climatiques qui sont en train de faire disparaître la petite masse ronde nommée Terre. Celle qui fut un paradis. Ceux qui seront encore de ce monde dans 50 ans verront que nos scientifiques ont aussi vu la « Grande Détérioration ». Une canicule de temps en temps, certes. Des feux de forêts, des hectares de terres cultivables asséchées. Des rivières qui meurent. 

Et tout ça ne ressuscitera pas. Nous sommes dans une structure de désertification et de misères à venir dans un modèle malheureusement exponentiel. Et ça ne pardonne pas. La roue emballée ne s’arrêtera pas. 

Je suis né dans un petit village entouré de rivières et de lacs. J’allais à la pêche avec mon grand-père. On y attrapait quelques truites et quand on s’en retournait bredouille, le grand-père maugréait. Il était frustré. Mais quelques jours plus tard, on aurait dit que les truites avaient entendu grand-père et qu’elles revenaient le nourrir. Et j’ai longtemps cru que le monde était merveilleux. J’ai longtemps cru que les lacs et les rivières allaient rester là pour permettre aux truites de nous fabriquer de petits après-midi d’été tout beaux avec une chaleur agréable après avoir passé l’hiver dans la maison. Sorte de prison entourée de flocons blancs qui entouraient la maison. Mais on savait s’en servir pour jouer ou pour avoir des rapports plus rares mais plus réels entre êtres humains. 

Plouf! Effacés. 

Comme il est dit dans la petite chanson de Jacques Surette: « Il y aura toujours des zétouèles dans le ciel ». Oui, et on peut avaler la fatalité qu’un jour notre oeil ne sera plus là pour les regarder frétiller de lumière. Ô que je trouvais ça beau. Surtout assis près d’une fille de quatorze ans qui faisait se balancer la balançoire de mai en même temps qu’elle propulsait à un pouls rapide mon petit cœur d’ado fiévreux. Fiévreux de tout…  

Là où ça devient plus difficile c’est de penser  que la génération qui va suivre va voir passer un monde du vert ( permis de tout faire…) au rouge de l’immobilisme et de la peur réelle qui va survenir. En attendant, adonnons nous tous à ce chère  écoanxité dont nous souffrons déjà à moins de regarder de par l’autre extrémité d’un télescope bien puissant: celui d’un monde de menteurs et d’écervelés, de voleurs de terres, de vie, assassins en tous genres. On en a eu à toutes les époques. Mais, malheureusement ils se dont multipliés eux aussi par exponentialité.  

Pour parsemer un peu de joyeuseté dans le texte, je dirais comme ce type: »Je ne fais plus de projet à long terme: je n’achète même plus de bananes vertes ». 

En fait, même si on a un beau et extraordinaire télescope, que l’on peut faire des voyages à Cuba, aller manger en Gaspésie, voir Rome le Colisée, nager dans une piscine de pixels dans une télé 3D. Même si… Même si on a tout ça, somme toute, on n’a pas grand-chose. 

Un jour un petit génie ou un type « chaleureux comme Macron », un intello désâmé, tous ces gens-là se rendront compte que c’est le paysan qui a nourri son cerveau. C’est comme revenir à l’histoire de l’oiseau qui a pris conscience qu’on s’est servi de ses plumes pour fabriquer la flèche qui l’a abattu. 

Gaëtan Pelletier, 13 juin 2022 

 

 

Humeur d’un colibri

Cochise chef apache Chiricahuas (1812-1874)

***

« Ce sont toujours les faibles qui perdent. Longtemps nous avons été les plus forts. Maintenant, nous sommes les plus faibles. Nous serons battus et nous mourrons, lentement si l’on réussit à nous enfermer dans des réserves, rapidement si l’on nous anéantit au cours d’une bataille. Puis ce sera votre tour. Après en avoir fini avec nous, vous vous tournerez vers d’autres peuples. Je suis certain que vous ne cesserez jamais de vous battre contre ces peuples qui sont sur des terres lointaines, de l’autre côté des océans et qui parlent des langues incompréhensibles.

Serez-vous plus forts qu’eux? Vous écraseront-ils ? Peu importe. Je ne sais qu’une chose : vous vous battrez sans répit. Partout où il y a des êtres vivants, la guerre est permanente. Nous autres Indiens, nous approchons de notre fin. La vôtre viendra aussi. Un homme fort rencontre toujours un homme plus fort que lui. »

P.S.: Merci à Jacqueline. Et toutes mes excuses d’avoir égaré son message dans mon hotmail.

Il y a deux façons de sauver le monde: la prière et le potager

Jardin_potager_001

Poutine serait mourant… Certains diront que c’est une bonne nouvelle, mais ça n’en est pas une. Son prétendu cancer s’est répandu à la grandeur de la planète. Il a seulement accéléré la souffrance humaine et démontré la fragilité et la grande menterie de notre système mondialiste. Et les affairistes se débattent dans l’eau bénite pour « sauver » leurs commerces. C’est presque comique à voir, car, comme disait Jésus de Nazareth « Pardonnez-leur, car ils ne savent ce qu’ils font. 

C’est la râclée totale et totalitaire, la niaiserie d’une fin de vie pour l’humanité qui se plante des éoliennes pour s’énergiser vertement. C’est la grande illusion que l’on sert en ce moment de l’histoire aux peuples en désespoir. Jésus avait multiplié les pains, – au grand plaisir de tous -, et voilà les peuples en attente d’un sauveur qui aura de l’énergie à multiplier. 

Tout ça pour dire qu’il ne reste plus à prier pour « sauver le monde ». Les sites complotistes de plus en plus idiots embarquent dans l’énorme et fou bateau des analyses complexes – se coiffent les neurones de formules savantes, de la gauche ou de la droite -, bref, de n’importe laquelle direction, pourvu qu’on y mette de la « culture » comprise par une poignée d’hommes qui s’entre-culturent. Quelle est belle la vie et beau l’avis…. Le savantisme et la niaiserie humaine à la portée de tousse. 

Le pote âgé 

Je n’avais pas l’intention de faire un potager cette année. Après deux mois de maladie, je me suis dit que je n’avais pas la forme pour me courbaturer dans la terre. Mais… J’ai changé d’idée. Mon désir serait de mourir sous une bombe atomique en train de semer une graine de carotte. C’est si petit une graine de carotte. Mais si bon… La nantaise, surtout. Au Québec, plusieurs ont décidé cette année de ne pas passer la tondeuse à gazon avant juin. Mission: laisser les pissenlits aux abeilles… Et ça fonctionne. Le vert pelouse a laissé place au bel orange qui recouvre les terrains de tous les voisins. C’est d’une grande beauté. Qui sauve une abeille, sauve l’humanité. Phrase adapté du film La liste de Schindler. J’ai dû voir le film 10 ou 20 fois. 

Revenons à nos abeilles… 

Et elles sont là à butiner. Elles semblent ne pas en revenir. C’est rempli de nectar. Les humains se sont-ils assagis? Ont-ils compris? Non. C’est encore une illusion On fait son petit devoir, puis on part avec son 4X4 pour une randonnée. Le bonheur selon Omraam Mikhaël Aïvanhov, ne serait pas une enfilade de plaisirs. Sauf qu’on ne sait trop ce que c’est. Mais disons que le jardinage, malgré les crampes et les douleurs aux genoux, c’est comme une prière et un remerciement à la Terre pour ce qu’elle donne. Mais nous sommes si nombreux qu’elle ne donne pas assez. En fait, l’homme en veut plus pour le profit. 

Je me suis dit que Vladimir devrait jardiner au lieu d’ourdir des plans de fous. C’est vrai qu’il a fait se devancer la grande noirceur qui s’en vient. On devrait peut-être le remercier. 

Jardiner, c’est cueillir la manne de la création. Dieu ou pas. Car on ne sait ce qu’IL est. Il est sans doute dans l’abeille et le pissenlit. Un de mes voisins les trouve si laids qu’il veut, l’an prochain, reprendre son traitement de d’élimination de cette plante laide qui n’est pas verte. À grand coups de poisons. C’est comme ça que se font les guerres idiotes qui nous reviennent en boomerang. C’Est pour ça qu’on sera fous dans deux ou trois décennies: en 4X4. immobiles. 

En plus – j’ai remanié le NOTRE PÈRE… En ajout… 

Permet-moi de me nourrir 

À la lumière de la lumière 

À la créativité de ta créativité 

Afin que le monde et moi 

Puissions nous parfaire 

Sans doute qu’à regarder le grand mystère des abeilles, des pissenlits, du ciel bleu et de la vastitude des nuits d’étoiles dansantes, on devient plus sage et plus humbles. 

Si tout le monde jardinait, on n’aurait pas besoin de camions pour nous apporter nos choux et nos carottes. Il y aurait de la biomasse en masse pour se chauffer en hiver. 

Mais c’est un peu tard. 

Après le jardinage, vieux ou pas, tu rentres à la maison avec un pan de soleil qui s’est logé dans ton corps et ton âme et tu demande à ta dame ce qu’il y a à manger. Elle est contente parce que même si t’es vieux tu respires de santé et de joie. Et ta tête ne se demande pas ce qu’il faut pour vivre. Il te faut peu… C’est seulement qu’il faut choisir. 

Et ce n’est pas aux autres de choisir… La preuve est que la Terre est une expérience ratée par l’homme. 

Gaëtan Pelletier 

La Vidure 

31 mai 2022 

 

La Terre, comme une fleur…

Terre

Il suffit de mettre le nez dehors par un beau soir d’été ou d’hiver pour voir toutes ces boules pétillantes qui flottent dans l’espace. Des étoiles. Ou des jardins de lumière…  C’est tellement immense qu’on arrive même pas à imaginer ce qu’il peut y exister, ni pourquoi cela existe, ni d’où cela provient. Mais c’est beau à ne pas dormir des yeux.  Et la créature  soit-disant la plus évoluée du monde n’a même pas la stature d’une blatte. C’est à vomir de rire! Car il n’y a pas de victoires dans les guerres. On devrait procéder à l’envers: les citoyens devraient enfermer les gens armés et gazer les vendeurs d’armes. Mais c’est plus payant de construire des fusil, des drones, des F-35 que de planter des choux et des carottes et cultiver des truites.

Mais peut-être que la Terre n’est qu’une fleur bleue dans l’Univers. Son destin est de flétrir-  comme c’est le cas maintenant- ,  de sécher et, finalement, de mourir. On n’a pas su entretenir la fleur… Pour qu’elle reste vivante, il faut entretenir tout ce qui est vivant à commencer par son voisin. Peu importe s’il a la peau bleue, que son dieu a un nom, et qu’il ne mange pas de cuisses de grenouilles.

Nous vivons dans un monde dans lequel personne ne semble savoir ce qu’est l’amour. On l’a séché ce cher amour! Il est tout rétréci à des émotions. En fait, c’est une acceptation de l’infini des différences. Comme si on regardait le ciel par les soirs d’été ou d’hiver. On ne comprend vraiment que lorsqu’on est fasciné par la grandeur de la différence et non l’étroitesse de la haine.

Nous tricotons des morts, nous buvons du sang, nous tuons des enfants, et l’on dit que c’est une victoire! Tant qu’on ne pourra au moins ralentir le cyclone débile de l’autodestruction on ne pourra jamais parler de victoire. S’il y avait un marathon de la défaite « circulaire », nous serions gagnants!

Gaëtan Pelletier