Archives mensuelles : janvier 2019

Comment les élites nous mènent au désastre

En début d’année, les exercices de futurologie sont toujours tentants, surtout dans les périodes aussi tourmentées que la nôtre. Que nous réserve l’économie mondiale en 2019? Allons-nous vers un nouveau Krach boursier? La logique financière menace-t-elle maintenant? Théophile Kouamouo a abordé toutes ces questions avec Paul Jorion, anthropologue et enseignant… Paul Jorion est également un ancien trader, celui qui a prédit plusieurs années à l’avance la crise des subprimes.. Il parle aussi bien de l’argent et des marchés obligataires que de l’intelligence artificielle et des risques d’effondrement de la civilisation humaine. C’est L’Autre Interview.

Source : Le Média, Youtube, 08-01-2019

– Mais, madame, personne ne vit plus de la terre… L’ancienne fortune domaniale est une forme caduque de la richesse, qui a cessé d’avoir sa raison d’être. Elle était la stagnation même de l’argent, dont nous avons décuplé la valeur en le jetant dans la circulation, et par le papier-monnaie, et par les titres de toutes sortes, commerciaux et financiers. C’est ainsi que le monde va être renouvelé, car rien n’était possible sans l’argent, l’argent liquide qui coule, qui pénètre partout, ni les applications de la science, ni la paix finale, universelle… Oh ! la fortune domaniale ! elle est allée rejoindre les pataches1. On meurt avec un million de terres, on vit avec le quart de ce capital placé dans de bonnes affaires, à quinze, vingt et même trente pour cent.
Doucement, avec sa tristesse infinie, la comtesse hocha la tête – Je ne vous entends guère, et, je vous l’ai dit, je suis restée d’une époque où ces choses effrayaient, comme des choses mauvaises et défendues… Seulement, je ne suis pas seule, je dois surtout songer à ma fille. Depuis quelques années, j’ai réussi à mettre de côté, oh ! une petite somme… »
Émile Zola,
L’Argent.

Gilets jaunes: les enfants arracheurs d’oeil

220 joules… Pan! Dans l’oeil!

Il y a de quoi s’interroger sur la formation (sic) de ceux qui utilisent ces armes. Car ce sont des armes. Il y a des gens qui n’ont pas suffisamment de jugement pour utiliser ces « outils ».

 

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L’ado disparu

Stéphanie Boulay – Sauvage et fou

Le balai devant sa porte

 

 

L’humilité est la voie d’accès la plus rapide et efficace vers la sagesse.

Elle n’est pas naturelle chez l’homme, qui est un dieu, il doit faire un effort pour atteindre l’humilité.

Je crois que la dégénérescence de la civilisation est le fait d’un manque d’humilité individuel qui a connu un succès social inconséquent, que tout le monde a voulu imiter. Il s’agit de celui des maitres de maison dont les servantes servaient à dissimuler les crasses. En vérité, les personnes de ménage connaissent mieux que quiconque les secrets de l’univers. En nettoyant les crasses des autres en plus des leurs, ils accèdent à un niveau de spiritualité inégalé. Ils connaissent le cœur des hommes, leurs faiblesses, et leurs et leurs défaillances. On peut tout savoir de quelqu’un en examinant les crasses qu’il laisse. L’homme sage lui ne laisse aucune trace.

Il y a que d’être servi est devenu un signe de richesse inexplicable, que je qualifie d’inconséquent parce qu’il ne prend aucune mesure de l’état dans lequel le monde allait se retrouver quand tout le monde désirerait cela.

Il y a que, dès leur plus tendre éducation les gens acquièrent des mauvaises habitudes et évitent d’expérimenter ce qu’il y a de plus important et élémentaire dans l’univers, qui est la loi de l’équilibre. On ne leur apprend pas dès l’enfance, que quand on fait, on défait, quand on déplace, on replace, quand on salit on nettoie, quand on dérange on s’excuse, que dans chacun de ces binômes l’un autorise l’autre, et ils n’accèdent pas à l’étape suivant de cette réflexion qui consiste à voir qu’en terme général, ce que les uns uns font, les autres doivent le défaire, et réciproquement quand quand on défait ce que d’autres ont fait, on obtient un crédit positif qui peut devenir une réelle richesse.

Que quand on accepte de subir une conséquence qui n’est pas celle de nos propres actes on soigne le monde, et on le prend à sa charge, là où ceux qui génèrent des crasses ne font que s’en décharger, et s’éloigner du monde. Ils se perdent.
DAVY

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Source: source indétectable, adresse avec probable virus

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Au moment de payer l’addition

The Cooling | Reina del Cid

 

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Le cercle des vicieux

L’art de voler

L’art de voler est un court métrage sur les «murmures»: les mystérieux vols de l’étourneau sansonnet. On ignore encore comment des milliers d’oiseaux peuvent voler dans des essaims aussi denses sans se heurter. Chaque nuit, les étourneaux se rassemblent au crépuscule pour présenter leur spectacle
aérien époustouflant. En raison de l’hiver relativement chaud de 2014/2015,
les étourneaux sont restés aux Pays-Bas au lieu de migrer vers le sud.
Cela a permis au cinéaste Jan van IJken de filmer l’un des phénomènes naturels
les plus spectaculaires et les plus étonnants de la planète.

Houellebecq, la sérotonine des peuples

C’était mon premier Houellebecq. Sans doute le dernier. Cet univers glauque, d’une belle écriture, tourne en rond sur tous les sujets possibles et impossibles, le personnage principal se permettant de critiquer la beauté ou la laideur de tout ce qu’il perçoit sur son passage.

On se demande comment Houellebecq peut avoir autant de succès. Et c’est tant mieux pour lui… On pourra juger, plus tard, de la qualité de son oeuvre.  Car, au fond, en naviguant sur la toile, on peut trouver – et en mieux – tout ce dont traite l’auteur. Il nous renvoie notre propre image d’ignorant, peu attentifs à ce qui se passe en ce monde. Il le souligne, certes. Sans doute trace-t-il en caractère gras la décadence qui marque ce monde . Sans plus. Le long soliloque finit par lasser, car il ne mène qu’au soliloque lui-même. Le personnage est un homme perdu, « neurasthénique », embourbé  dans une société qui l’a tissé. À la limite, pleurnichard, prêt à chigner à la moindre occasion. Voilà ce qui est permis à un personnage qui s’autopsie d’une certaine manière sans rater d’égratigner ce qui l’entoure, ne serais-ce qu’un village ou un bâtiment.

Voyage en Houellebecquie

Ces 300 et quelque pages (heureusement composées un peu gros) sont un voyage, une plongée plutôt, en Houellbecquie, principauté lugubre, recouverte d’un brouillard qui ne se lève jamais, où les femmes ne sont que des putes et/ou des salopes (c’est évidemment compatible) qui ne sont en fait que des chattes sur pattes, plus ou moins humides, et les hommes des bande-mous, déprimés et alcooliques quand ils ne sont pas « pédés » ou mieux pédophile allemand (rien de tout cela n’étant incompatible non plus dans ce roman aussi misogyne qu’homophobe). A la tête de cette principauté, règne le grand duc Michel qui prend un plaisir évident à décrire une société la plus désespérée possible, peuplée de sujets en perdition qu’il décrit avec un cynisme jubilatoire, parfois drôle, même si les ressorts comiques sont souvent un peu attendus. On l’a lu 

On l’a lu… Et à se demander ce qui nous reste par la suite. Si un livre ne laisse rien, et ne peut nous dessiller au brouhaha de ce monde, il n’existe que pour prouver  qu’encenser Houellebecq c’est un peu démasquer notre propre décadence. On peut alors se questionner sur le mot « littérature », ou enrichissement. À part quelques traces d’humour caustique, bien que rares, – et on reste en manque – l’effet tombe à plat. On y voit là qu’un coup de publicité pour Flammarion.

Houellebecq, Simenon et Gide 

Pendant la lecture du livre, on se croirait dans un univers de Simenon ou le « héros » est en fuite. C’est un des thèmes récurrents   des livres de Simenon ( La fuite de M. Monde, L’évadé, Lettre à mon juge, etc), avec toutefois les qualités qu’exigeaient Gide de Simenon à qui  il demandait de peaufiner davantage  ses écrits. « Allez! Vous y êtes presque ». Et le pauvre Simenon de répondre: « Si je savais ce qui est bon, je ne ferais que du bon ». ( de mémoire).

Au moins, Houellebecq ne rate pas cette partie avec un style qui vous porte et un rythme parfaitement accordé au personnage qui s’autoflagelle. Peut-être est ce là ce qui attire autant de lecteur: Houellebecq est peut-être l’artisan d’un miroir dans lequel nous nous reconnaissons, dans nos sociétés qui  fertilisent  des blasés et les entretienent  avec une bonne ration de consumérisme, y compris les antidépresseurs.

Houellebecq: la sérotonine des peuples. L’opium en pharmacie…

Gaëtan Pelletier