Archives mensuelles : juin 2010

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P.S.: L’auteure  n’ayant pas donné son approbation, je l’effacerai si l’auteure le souhaite.

Gaëtan Pelletier

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Mestingo, Situation planétaire

Kindra Arnesen, vidéo et texte: ce qui se passe dans le golfe

G20: n’attendez plus les barbares, ils sont là!

Source de l’image:  http://www.lessignets.com/signetsdiane/calendrier/dec/31.htm

Lettre au Devoir

Francis Dupuis-Déri

En pensant aux amis en prison, à Toronto

Francis Dupuis-Déri – Professeur de science politique à l’Université du Québec à Montréal, sympathisant de la Convergence des luttes anticapitalistes (CLAC) et auteur du livre Les Black Blocs (Lux, 2007)  29 juin 2010  Actualités internationales

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Les manifestations monstres à Gênes contre le sommet du G8 de l’été 2001 avaient été la cible d’une brutalité policière extrêmement violente: des véhicules blindés chargeaient la foule, et un manifestant a été tué d’une balle dans la tête tirée à bout portant. Devant ce fiasco, le premier ministre Jean Chrétien avait annoncé que le sommet suivant du G8 se tiendrait dans une zone inaccessible aux mouvements sociaux, dans les Rocheuses. Suivant l’exemple, les autres grands sommets ont été organisés dans des lieux isolés.

Mais le premier ministre Stephen Harper en a décidé autrement. Bienvenue à Toronto, pour le sommet du G20! Comme toujours, face à la turbulence populaire, les médias sensationnalistes ont consacré leurs grands titres à dénoncer les «voyous» qui n’auraient d’autres motivations que de tout casser.

Pourtant, les spécialistes des frondes populaires ont constaté que presque tous les mouvements sociaux d’importance ont connu leurs actions d’éclat, même le mouvement pour le droit de vote des femmes (émeutes, dizaines de vitrines fracassées, caillassage de la maison du premier ministre britannique et de véhicules de dignitaires, incendies). Avec le recul historique, ces actions sont considérées comme ayant été nécessaires pour provoquer le débat public et pour modifier des rapports de force. Dans l’histoire des mouvements sociaux, le recours à la force par la foule est presque toujours motivé par une intelligence politique et morale face à des injustices flagrantes, soit des libertés brimées ou des inégalités scandaleuses. De même, celles et ceux qui se pencheront, dans 50 ou 100 ans, sur les émeutes anticapitalistes qui accompagnent les grands sommets depuis le début du XXIe siècle, concluront très certainement qu’il y avait là un signe clair d’une crise de légitimité des élites politiques et économiques. On comprendra alors qu’une juste colère populaire trouvait à s’exprimer par le fait de cibler les symboles d’un système injuste et inégalitaire (banques, firmes et chaînes internationales) et, bien sûr, contre la police si brutale (on appréciera l’engouement des agents du SPVM pour la répression politique, car plusieurs ont jugé opportun de sacrifier des jours de congé pour se porter volontaires pour le G20…).

Respect

En suivant la manifestation anticapitaliste du samedi 26 juin, j’ai pu constater son respect pour les autres manifestantes et manifestants, puisqu’elle s’est détachée de la marche des syndicats et des organisations non gouvernementales avant de commencer à lancer des frappes. J’ai aussi pu observer des dizaines et des dizaines de vitres éclatées et de façades couvertes de graffitis (et dire qu’un milliard de dollars a été dépensé pour la sécurité). Dans 99 % des cas, il s’agissait de cibles qui avaient une signification politique claire: banques, McDonald’s, Starbucks, Nike, American Apparel (malgré son hypocrite discours sympathique), des panneaux publicitaires, un bar de danseuses nues, quelques véhicules de médias d’État ou privés et des voitures de la police.

Pourtant, plusieurs avancent que cette «violence» rend inaudible le discours des mouvements sociaux mobilisés. En fait, l’acte lui-même de s’en prendre à des symboles du capitalisme est un message politique clair, pour qui veut bien voir et entendre; il faut vraiment avoir vécu dans un isolement social complet ces dernières années pour ne pas comprendre que des gens sont animés d’une rage contre le capitalisme en général et les banques en particulier.

Je suis même surpris que la rage ne soit pas plus explosive, ni plus généralisée, considérant l’ampleur des récentes crises, l’écart grandissant des inégalités et la manière dont les gouvernements détournent des centaines de milliards de dollars de fonds publics pour financer les banques et les grandes entreprises. Je ne mentionne pas même ici la corruption crasse des élites, les désastres écologistes, les guerres impérialistes, les inégalités entre les sexes et le racisme institutionnalisé.

Reportages

De plus, les médias sont à ce point attirés par l’éventualité d’une émeute qu’ils produisent des reportages et des dossiers spéciaux où des porte-parole et des activistes sont conviés à exprimer leur message et leurs idées des jours et même des semaines avant l’émeute appréhendée. En matière de diffusion de messages, toutes les tendances du mouvement altermondialiste gagnent donc à ce que la turbulence soit associée à ses manifestations, depuis la fameuse «Bataille de Seattle» en 1999.

Devant cette contestation plus ou moins turbulente, les élites mondiales ont fait un choix: se retrancher derrière des fortifications, maintenir le cap en ce qui a trait aux modèles économique et politique, énoncer ou répéter quelques fausses promesses et répondre par la répression policière à la grogne populaire. Depuis Seattle, les policiers sont mobilisés par dizaines de milliers, les arrestations de masse sont routinières et ne suscitent généralement que peu d’intérêt dans les médias. Qui a remarqué et se souvient qu’il y avait eu 700 arrestations lors du Sommet du G8 en Écosse en 2005, 1200 arrestations lors du Sommet de Copenhague sur l’environnement à l’automne 2009, plus de 1800 arrestations à New York en 2004 lors de la Convention républicaine?

Répression

Plusieurs sont interpellés pour avoir tenu une bannière, joué de la guitare, être passés par là ou parce qu’ils couvraient l’événement à titre de journaliste, ce qui confirme l’arbitraire de la répression. Des chiffres effarants du point de vue du respect des droits fondamentaux. Je ne mentionne pas même la brutalité et l’humiliation qui accompagnent ces arrestations, ni les mensonges systématiques depuis une dizaine d’années de la part des autorités policières au sujet de l’arsenal supposé des personnes interpellées associées au mouvement altermondialiste: des explosifs ne sont en réalité que de l’engrais ou des produits de cuisine, des cocktails Molotov se révèlent n’être que de simples bouteilles de plastique, etc..

Cette répression est bête et méchante, mais si peu efficace… Marcus Rediker et Peter Linebaugh ont proposé, dans un livre intitulé L’Hydre aux mille têtes, une histoire des révoltes des esclaves, des marins, des femmes et des autochtones aux XVIe et XVIIe siècles. Leur titre fait référence aux discours de l’époque, qui associaient les révoltes à une hydre, ce monstre que l’on ne peut vaincre, car plusieurs têtes repoussent quand on en coupe une. Aujourd’hui, la police cherche à piéger des «chefs» anarchistes (seul un policier peut inventer un tel concept!).

Balles de golf

On apprenait, à la suite de l’arrestation d’«organisateurs» le matin du 26 juin, qu’une opération d’infiltration dans les réseaux anarchistes était en cours depuis plus d’un an, et que les individus appréhendés prévoyaient — selon les médias — manifester protégés par du rembourrage, et peut-être armés de… balles de golf. Un an d’infiltration, plusieurs arrestations, pour des balles de golf? Malgré l’emprisonnement des prétendus chefs des anarchistes, qu’avons-nous vu dans les rues: l’hydre bien vivante, indomptée, car n’ayant pas besoin de chef(s), prendre la rue et (sans balles de golf) exprimer sa colère contre le système en fracassant des dizaines de vitrines avec des bâtons, des bottes, et des pavés pris à même la chaussée.

De Seattle à Toronto, en passant par Québec ou par Athènes, c’est toujours le même scénario, car ce sont toujours les mêmes enjeux, les mêmes problèmes, les mêmes choix. Beaucoup d’émoi, de brutalité policière et de gaspillage de fonds publics, pour faire face à une violence populaire au final plutôt minime et dont la force est avant tout symbolique.

Le politologue suisse Nicolas Tavaglione a déclaré, après des émeutes politiques contre le G8 en 2003, que les Black Blocs (groupes de manifestants tout de noir vêtus et masqués) sont les plus importants philosophes politiques de l’histoire contemporaine, car ils posent par leurs gestes des questions sur la liberté et l’égalité, face à l’obsession sécuritaire et au désir répressif de l’État.

À Toronto, les Black Blocs et leurs alliés — des milliers de féministes, écologistes, anticapitalistes, etc. — ont écrit, par leurs actions, une page de l’histoire contemporaine de la révolte populaire. Les barbares sont là, mais ne vous y trompez pas: face à un empire arrogant et corrompu, la clameur qui monte est animée par une soif de justice, de liberté et d’égalité.

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Francis Dupuis-Déri – Professeur de science politique à l’Université du Québec à Montréal, sympathisant de la Convergence des luttes anticapitalistes (CLAC) et auteur du livre Les Black Blocs (Lux, 2007)

http://www.ledevoir.com/international/actualites-internationales/291694/g20-n-attendez-plus-les-barbares-ils-sont-la

HARPER ET SARAH BROCOLI

Un complot pour décapiter Harper.

Je me sens comme un nain qui vient de tomber en bas de sa chaise. Ça ne fait pas mal ; on se roule de rire.

On dit avoir dévoilé un complot visant à décapiter le premier ministre Harper.

Je sais qu’il est à la tête d’un pays. Mais ce qui me chicote c’est la façon dont on envisage de se débarrasser du Premier.

Voter Bloc, ça décapite un peu… C’est peut-être parce qu’il a sabré dans la culture. Et le respect des cultures, c’est le respect dans la façon de se débarrasser de quelqu’un. Ici, les chevreuils sont achevés  à coups de carabine. Quel crisse  de québécois aurait le courage de courir après un chevreuil avec un couteau de cuisine fabriqué en Chine ?

Ça doit venir d’ailleurs…

***

Quand Monsieur Harper va visiter un endroit, on s’informe de la proximité d’un hôpital, du service d’un hélicoptère, et comment l’amener. Même si on l’amène presto, je ne vois pas comment un décapité peut être recollé greffe tête-body.

J’ai trouvé la réponse : il a déjà été recollé, mais on nous le cache. Avouez que c’est mieux que Ginette et que le prétendu complot des  deux tours du WTC ? Mais en plus petit : c’est comme s’il n’y avait que l’antenne qui avait été touchée.

Ben ! Vous avez élu une antenne avec un body.

Et c’est  André Arthur qui anime et réanime.

Ça griche un peu, mais ça fonctionne. D’autant qu’il porte un noeud papillon, M. Arthur.

Vous venez de tout comprendre : l’effet papillon, c’est ça. Un siège indépendant – bleu comme le ciel – le travail au – mouton -noir – d’un ancien animateur qui canonnait de propos racistes  les chauffeurs de taxis noirs et arabes de la Vieille Capitale.

Arthur, le roi. Il n’a pas besoin de faire la navette comme Madame Jean. Il se déplace  avec des ailes accrochées à son cou.

Quand on sait  que les papillons ont déjà été des chenilles, ces bestioles visqueuses, rampantes et poilues. Une fois élues, c’est plein de couleurs…

Comme vous voyez, les morceaux se recollent.

C’est pour ça que Harper a toujours la tête hors de l’eau, malgré le Bloc de ciment qui a voulu le couler. Y a toujours un effet papillon pour équilibrer ou déséquilibrer l’autre bout de l’univers. Ce qui fait que :

Les ballons flottent. Pas les pièces de plomb…

Sarah Brocoli

Je viens de voir une photo de Sarah. C’est étrange… Elle a un petit air schizo, malgré sa beauté toute diaphane …Je vois cette marionnette d’un film d’horreur américain, une poupée sanglante qui tuait. En même temps, elle est belle comme Annie Brocoli. Mais Mme Palin a un facies à la fois chatoyant et mousseux. Elle est habillée comme une bouteille de champagne. La baveuse-lumineuse qui pètent de la broue et qui veut faire sauter le bouchon.

Je suis allé chez Wikipedia… De temps en temps…Bof !  Curieux, Annie Brocoli nous amène au lien de Carmen Campagne et sa belle chanson…

La vache en Alaska

Je vous l’avais dit que tout se recollait.

La preuve:

DE LA MER AUX RIVIÈRES

Il y a les larmes de peines
Il y a les larmes de joie
Et toutes les eaux qui voyagent
Entre l’amer et la rivière

As-tu vu mon âme?
As-tu vu ces âmes?
Celles qui n’ont pas d’eau pour se faire
Celles qui n’ont pas de sources pour refaire
La mer
La Terre
As-tu vu mon âme?

J’ai vu des mers qui noient
Et celles qui ramènent les noyés
Comme les trésors que l’on recherche
De ceux qui se cherchent
Aux fonds d’eux noyés
Après les marées
Après les marées
Quand l’amer les a emportés

Ceux qui s’enterrent avant la mort
Au sable froid des autres
Ces gouttes qui font déborder les vases
De ceux trop secs qui dévorent les eaux
Des enfants rivière
Qui ne se rendront jamais à la mer

Regarde mon âme!
Regarde toujours
Ta larme est une soudure
Pour le château des amours
Et rame
Et ramène
Ta mer de lumière
Tous les enfants noyés

Gaëtan Pelletier

Kamouraska , 1997

Un Patriot Act Québécois

Sylvain Guillemette, Reactionism Watch

Certains ont peut-être eu vent de la nouvelle? Le Québec va se doter d’un organisme dit antiterroriste. C’est ce que prétendent Québec et Ottawa. Mais les faits réclament eux-mêmes des preuves, puisque cette organisation, visiblement, fermera les yeux sur l’«autre terrorisme», celui de ses alliés.

Comme jadis il avait été le cas pour l’ancêtre de cette organisation meurtrie par ses propres insalubrités historiques, la disposition d’une telle organisation sera contradictoire en soi. Il faut comprendre que pour arriver à leurs fins, ces organisations repoussent les limites du droit humain jusqu’à brimer ceux-là de ceux qu’ils  visent. À l’instar de ce qui existe ailleurs, comme aux États-Unis d’Amérique, cette organisation brimera pour sûr l’intimité des citoyens du Québec. Elle ira même plus loin encore et démontrera son illégitimité par l’acceptation de doubles-mesures.

Aux États-Unis d’Amérique, la torture d’individus seulement soupçonnés est devenue réalité depuis longtemps, et routinière par conséquent. On ne s’offusque plus des tribunaux d’exception, qui briment les droits de soit disant terroristes même si la majorité de ces suspects sont finalement relâchés pour absence de preuve. Cela se produit, sans même que le peuple états-unien ne s’attarde au terrorisme que perpètre sa propre nation à l’étranger. On en vient à accepter ce fait, qui pour d’autres, n’est point acceptable et qui par l’État, sera traité comme un acte héroïque, voire patriotique.

https://i0.wp.com/www.cpcml.ca/images2009/Rights/070820-MontebelloSPPAgentsProvocateurs-02.jpgPar ailleurs, il faut comprendre que cette mesure est mise en place par un gouvernement canadien conservateur qui lui-même, collabore avec des entités terroristes, dont la CIA, le Mossad,  etc.. Rappelons-nous également les appuis sans retenue de ce gouvernement au terrorisme israélien, perpétré contradictoirement aux inquiétudes conservatrices, avec des Armes de Destruction Massive. En effet, Israël en 2006 et en 2008 s’est attaqué à des populations civiles de façon terrorisante à l’aide d’ADM, sans qu’Ottawa ne condamne.  Ottawa sera-t-elle accusée, ou même auscultée sous tous ses angles? Quelqu’un dans cet organisme va-t-il mettre en évidences ces contradictions? À l’évidence, non. Comme de toute façon, à l’époque, la GRC pouvait poser des bombes pour faire passer l’odieux sur le dos des «felquistes», tout en se surveillant elle-même… Jusque là va l’ironie! Et puisqu’on inclura les policiers de la Sureté du Québec au spectacle, pourquoi ne pas aborder les chapitres provocateurs et entraîneur de celle-ci? Par exemple, est-ce que le groupe «d’antiterroristes» pourra surveiller les agissements de la SQ, et s’assurer que ses provocations ne soient plus faites au détriment des véritables manifestants?

En quoi donc ce groupe sera-t-il pertinent, puisqu’il sera lui-même une source du problème, qu’il fermera les yeux sur le terrorisme de ses alliés idéologiques et qu’il n’aura donc aucun droit d’accuser et de mettre en prison les alliés de terroristes comme Stephen Harper, ou les tueurs de masse comme George Bush Jr lors de leurs visites en notre sol?

On le voit bien, la police, de quelque pallier que ce soit au pays, n’a plus la cote quant à la pertinence. Elle bute des enfants dans des parcs qui ne sont pas armés et qui ne représentent pas une menace réelle, elle accepte de se faire payer par les riches commerçants démontrant ainsi ses intentions mercenaires , elle n’arrête pas les criminels de guerre visitant notre pays (Alvaro Uribe, George W Bush Jr, George Bush Sr, Benjamin Netanyahu, Barack Obama…), ni leurs appuis (Jean Chrétien, Bryan Mulroney, Stephen Harper, etc..), alors que pourtant,  il n’en faut pas plus qu’un «Coktail Molotov lancé sur des objets» pour animer le sentiment antiterroriste de ces mêmes valets de la bourgeoisie.

Moi, je dis OUI à cette formation antiterroriste, si elle permet de mettre en prison Stephen Harper pour appui au terrorisme d’État israélien. Je dis OUI également si, Netanyahu est accusé de crimes de guerre, de crime contre l’humanité, de terrorisme lorsqu’il met ses pieds tachés de sang ici. Je dis OUI à cette mascarade si elle sert à autre chose que de criminaliser et censurer les groupes d’opposition, en dépeignant leur appartenance à un groupe communiste, socialiste ou anarchiste comme un soutien au terrorisme, comme ce fut le cas lors des premières apparitions de ce genre de groupe au Canada.

Alors je dois dire NON, puisque visiblement, cette organisation ne servira que d’excuse pour diaboliser les opposants à l’État policier de Stephen Harper! Non à l’État policier! Non au Patriot Act Québécois!

Comment mettre une image dans un commentaire

BP… Massacre

BP et son épandage de …café

Les brûlots sont sourds…

Au Québec, moustique dont la piqûre provoque une sensation de brûlure.

Brûlot

Je sens en moi l’âme enfantine
D’Homère, vieux musicien.
Je vis aux champs; j’aime et je rêve;
Je suis bucolique et berger;
Je dédie aux dents blanches d’Ève
Tous les pommiers de mon verger.
Hugo, Les Chansons des rues et des bois, 1865, p. 67.

À tous les ans, ou presque, je vais à la pêche. Celle sauvage des petites rivières du Québec. Sauf l’an dernier où il a plu tellement qu’il aurait pu passer de la truite sur notre petite pelouse. Au lieu de… je me suis livré à un nouveau sport : la moto-eau, simplement baptisée ( c’est le cas de le dire ) tondeuse à gazon. C’est comme une poussette à bébé, sauf que les excréments sortent par le côté.

Alors, ce matin, je me suis levé boulimique d’une aventure de pêche, tout excité.  Comme pour revivre celles de mon enfance, à courir sur les rochers gris, cherchant les cavernes sombres de l’omble de fontaine. La savelinus fontinalis…

Ah! La culture googoooolienne!

L’abucolique (sic)

Pour la pêche, il faut des vers. Alors j’ai bêché pendant une heure pour en démasquer une quarantaine.

J’ai vérifié mon appareillage de pêche comme un douanier américain fouille un barbu aux yeux pers.

Et l’attirail :

–          un panier

–          des hameçons de rechange

–          de l’huile pour les moustiques

–          de l’eau ( ???? , la rivière était gorgée)

–          un couteau

–          mon permis à 19.95$

–          un filet qu’on enfile sur la tête pour empêcher les moustique de vous ravager le facies

–          un sifflet

Le sifflet de la peur

On m’a dit qu’il y avait des ours près de la rivière. Pas de panique : j’achète un sifflet jaune qui émet un son de 115 décibels et des ultrasons qui font fuir les animaux.

Je me le suis attaché au cou.

Le bucolique

De toute beauté! Et d’une musique, tel un OM vibratoire qui vous dévisse les nerfs tendus dans un monde où tout le monde travaille dans un bureau : c’est du moins ce qu’on dit dans les horoscopes.

Et l’air tout chaud. Et les courants de la rivière qui se tortille en un long serpent d’eau, désireuse d’aller au fleuve et à la mer.

Une rivière ambitieuse…

L’effet Karlheinz Schreiber

Malgré le filet, il est arrivé une horde de brûlots qui se sont immiscés par je ne sais où. De sorte qu’en quelques minutes je suis devenu comme M. Schreiber, le visage cloqué, «gaufré de cloques diverses», et brûlantes.

Le brûlot et le «brûlant» finissent par se ressembler.

Les piranhas volants

Le territoire de Saint-Bruno aurait été nommé ainsi à cause des brûlots, justement. Et d’une façon sarcastique par les bûcherons : Saint-Brûlot.

Je m’étais demandé quel était l’effet de vision à travers ce filet vert : au début, c’était comme porter des verres fumés.

Après une demi-heure, toutefois, c’était comme porter des verres fumés mais avec une épaisseur de moustiques. Et vu de près, ça m’a rappelé le film LA GUERRE DES MONDES.

Première prise :

Un truite longue comme ça…

J’ai ouvert le filet pour bien la voir.

Je n’aurais jamais dû…

J’ai sifflé, sifflé et re-slifflé.

Les brûlots sont sourds.

L’acné retour

Quand je suis arrivé à la maison, j’avais le corps d’un fibromyalgique en détresse… Quant au visage, le miroir, m’a rappelé mes 16 ans.

J’étais devenu une créature hybride…

La recette pour soulager ces boursoufflures de feu est de passer un tampon imbibé d’alcool à friction. En théorie, ça désenfle les bobos. En pratique, on a envie de le boire… Pour noyer le poisson… Que l’on est…

J’ai pris une bonne douche.

Demain, on annonce de la pluie et un temps froid.

Je vais lire les dépêches des journaux.

Ma femme a décidé de mettre la truite dans le frigo. Elle a ouvert le sac et l’a regardée. La truite était picotée, comme moi.

Elle m’a regardé d’un drôle d’air…

Dans la vie tout se rejoint. M. Schreiber est en train de mordre quelqu’un qui est allé à la pêche…

Il essaie d’en attraper un long comme ça…

La démocratie c’est comme la pêche : après une bonne prise, il ne faut jamais ouvrir son filet pour la voir.

La vanité est, elle aussi, «longue comme ça»…

P.S:

Correction: Je viens de recevoir une mise en demeure pour le titre. Veuillez lire: les brûlots sont des mal-entendants.