Archives mensuelles : septembre 2021

Astronautes et crise climatique

Mathieu Duval

Cette semaine à Moteur de recherche je me suis penché sur l’empreinte carbone des 4 touristes envoyés dans l’espace, juste pour le fun. Et parce qu’un milliardaire a le cash.Au moment où les plus hautes autorités scientifiques nous répètent sur toutes les tribunes que notre situation climatique est critique et qu’il faut par tous les moyens réduire nos émissions de gaz à effet de serre, rappelons pour commencer que la question des vols habités est encore loin de faire l’unanimité parmi la communauté scientifique intéressée par la question.En 2017, une chercheure au National Institute for Aerospace, Linda Billings, a publié un long article dans le magazine Theology and Science.Linda Billings a longtemps défendu les vols habités, elle travaillait notamment pour la US National Commission on Space.Dans un article intitulé «Est-ce que les humains devraient coloniser d’autres planètes? La réponse est non» elle expliquait que la notion même de vouloir envoyer des humains dans l’espace est viciée à la base.Elle dit, «c’est inefficace, c’est beaucoup trop cher payé pour les résultats escomptés et de toute façon, la question qu’on devrait se poser c’est à quoi ça sert?»Elle écrit «What’s the point?»Elle n’est pas la seule. En 2018 c’est un astronaute des missions Apollo lui-même, Bill Anders, qui était sur Apollo 8, qui plaidait pour que l’on s’en tienne aux robots pour effectuer des missions martiennes, notamment.Sa pensée en résumé: envoyer des robots est beeeeeen plus simple, beeeeeen moins cher et ça fait pas mal mieux la job.Question utilité maintenant.On s’entend, on en parle souvent à Moteur de recherche, la technologie spatiale est, la plupart du temps, d’une utilité scientifique indéniable.Que ce soit les sondes ou les satellites, ce sont de formidables instruments qui nous permettent de mieux nous comprendre, de mieux comprendre ce qui nous entoure, d’où on vient, etc.Le télescope spatial James-Webb qui sera lancé le 18 décembre prochain en est l’exemple le plus éclatant.Ça, c’est utile.Mais…. même quelqu’un très sensibilisé à la chose spatiale comme l’astronome royal britannique, Lord Rees of Ludlow, soulignait par exemple l’an dernier que le travail scientifique réalisé dans la station spatiale internationale ne valait pas du tout les 150 milliards de dollars américains que cette dernière a coûté.Il a dit et je cite: «On entend parler de l’ISS quand la toilette brise ou que Chris Hadfield chante devant un hublot, le télescope spatial Hubble ou les missions robotiques autour de Saturne ont été beaucoup plus rentables».Mais bon, il se fait de la science dans l’ISS.Les touristes spatiaux maintenant.Que vont-ils faire d’utile pour la société en orbite?En fait… pas grand chose, même si le nom de la mission a l’air d’un titre de livre de croissance personnelle: «Inspiration4».Bon, le vol va servir à lever des fonds pour un hôpital. On s’entend qu’on peut réaliser ça sans vol dans l’espace. Et btw, est-ce que les fusées d’Elon Musk sont polluantes? Beaucoup. Vraiment beaucoup.Les moteurs de fusées Falcon 9 utilisent un carburant qu’on appelle le RP-1, qui est une forme de kérosène raffiné.Le lancement de cette semaine a brûlé 30 000 gallons de ce RP-1 pour l’émission de 330 000 kilos d’équivalent CO2, donc chaque touriste spatial a émis 85 fois les émissions d’un passager qui traverse l’Atlantique dans un vol commercial.Et ce n’est que le début selon Musk qui aime à se positionner comme un penseur du futur.La chercheure Éloïse Marais de la University College de Londres a publié cet été un article à propos du tourisme spatial sur le site The Conversation.Selon ses estimations les touristes spatiaux vont émettre jusqu’à 100 fois plus de CO2 que les passagers des vols commerciaux.De plus, elle souligne dans son article que les 2/3 du carburant utilisé par ces touristes spatiaux sera émis dans des couches très sensibles de l’atmosphère, la stratosphère (entre 12 et 50 km) et la mésosphère (entre 50 et 85 km).De plus, les hautes températures générées par les véhicules spatiaux durant le lancement et la ré-entrée dans l’atmosphère transforment aussi selon ce qu’elle nous dit l’azote de l’air en oxydes d’azote qui sont très réactifs et qui nuisent à la couche d’ozone.Chaque fusée touristique d’Elon Musk va produire durant ses phases de sortie et d’entrée dans l’atmosphère, toujours selon la scientifique, entre 4 et 10 fois la quantité d’oxyde d’azote que la plus grosse centrale thermique britannique, la centrale DRAX.Le plus problématique selon la chercheuse, c’est qu’on comprend encore très mal les interactions entre les gaz d’échappement de ces fusées touristiques et la haute atmosphère et donc qu’on développe actuellement une industrie potentiellement très polluante en étant dans l’ignorance de ses effets à long terme.En plein crise climatique. Pour du tourisme.Je termine en la citant: «Pour que le législateur soit en mesure d’encadrer cette industrie naissante et d’en contrôler la pollution adéquatement, les scientifiques ont besoin de mieux comprendre quelles seront les conséquences atmosphériques des entreprises de ces astronautes milliardaires.»

Le moment donné

 
Je suis un athée fidèle 
Au seul dieu que je vois 
Les couleurs sont tous les matins 
Tel un parler à l’oeil 
 
Nul ne sait! Nul ne sait! 
 
Les soirs arrosés d’étoiles 
Sont mes larmes! Sont mes larmes!
Et les armes, et les armes enfantées 
Me pleurent, et nous tuent 
Nul ne sait! Nul ne sait ! 
 
Le matin perle sur l’herbe à boire 
Comme un sein caché tout au fond de la nuit 
 
Qui donc sait? Qui donc sait? 
 
Nous ne sommes qu’un Do, un Ré 
Dans toutes les musiques du monde 
Dans toutes les douleurs de l’immonde 
L’oeil est une lueur sur le clavier de l’humain déchiré 
 
Qui donc voit? Qui donc voit? 
Ô combien inutile de s’entre tuer! 
Puisque tout le monde meure à un moment donné
 
La Vie, comme un moment donné
Tout en émerveilleures 
L’émerveilleure décimée du diable 
La cachette insonore, tout en voiles et en voiles 
 
Qui sait la fin? Qui sait le commencement? 
 
La chair est un tout petit bateau brisé 
Par ceux qui veulent tous les océans 
 
Et qui sait? Qui donc sait? 
S’ils ne sont pas nés de toutes  des larmes salines d’antan? 
 
Gaëtan Pelletier 
22 août 2013 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

La vie des Saami aux 19ème et 20ème siècles

Les autochtones du nord, les Saami, sont l’un des rares peuples qui tentent de préserver leur mode de vie traditionnel. Même maintenant, vous pouvez rencontrer les Samis qui vivent exactement comme leurs ancêtres ont vécu, bien qu’ils deviennent de plus en plus petits. Nous vous suggérons de jeter un coup d’œil sur les photographies qui illustrent la vie des Saami aux 19ème et 20ème siècles.

Famille avant la vezha, la demeure traditionnelle des Saami, fin du XIXe siècle

La vie des Saami aux 19ème et 20ème siècles (14 photos)

Le peuplement des Saami, début du XXe siècle

La vie des Saami aux 19ème et 20ème siècles (14 photos)

Renne éleveur avec sa fille, début du 20e siècle

La vie des Saami aux 19ème et 20ème siècles (14 photos)

Le peuplement des Saami, début du XXe siècle

La vie des Saami aux 19ème et 20ème siècles (14 photos)

Famille samie, début du XXe siècle

La vie des Saami aux 19ème et 20ème siècles (14 photos)

Bergers-saami à l’arrêt, région de Mourmansk, 1981

La vie des Saami aux 19ème et 20ème siècles (14 photos)

Un troupeau de rennes de la ferme collective « Tundra » dans le village de Lovozero, 1970

La vie des Saami aux 19ème et 20ème siècles (14 photos)

La famille Sami, début du XXe siècle

La vie des Saami aux 19ème et 20ème siècles (14 photos)

Lapons, le début du 20ème siècle

La vie des Saami aux 19ème et 20ème siècles (14 photos)

Participants du Sami Folk Choir, 1972

La vie des Saami aux 19ème et 20ème siècles (14 photos)

Un petit habitant de la ferme collective Saami « Toundra » Volodia Valiev et son chien Druzhok, 1970

La vie des Saami aux 19ème et 20ème siècles (14 photos)

Un éleveur de rennes avec une équipe dans la rue dans le village de Lovozero, 1972

La vie des Saami aux 19ème et 20ème siècles (14 photos)

Les résidents de Lovozero s’installent à l’ouvrage, 1959

La vie des Saami aux 19ème et 20ème siècles (14 photos)

13ème

Les enfants de la ferme collective sami « Tundra » monter les traîneaux à chiens, 1961

La vie des Saami aux 19ème et 20ème siècles (14 photos)

La route vers soi, 16 : Les « délires choisis »

Route vers soi

On  est toujours le délirant de l’autre…

En fouinant, j’ai découvert un petit billet sur le délire des poètes. En une sorte de caricature :

Je

Je me noie

Je me moi

Je, je, je,

Émoi, et moi?

Le texte n’est pas, ici, exact   dans les mots, mais dans le fond et la forme, oui. C’est une forme de crachat sur les possibilités de l’acte poétique qui est avant tout une recherche intuitive s’ouvrant sur l’infini. Et l’infini ne s’apprend pas dans les systèmes ou les approches expliquées qui ne sont, en fin de compte qu’un acte de la mécanique du cerveau. C’est rétrécir et évacuer le pouvoir des émotions, la recherche de ce qui nous est caché, tous que nous sommes dans un monde de plus en plus livré à des systèmes sociaux.

Entre un moteur de Honda et un système, il n’y a pas énormément de différence. Mécanique.

Plusieurs associent poésie et nombrilisme. Plus encore, certains – et l’Histoire l’a démontré – associent l’art à une action inutile, non tangible, non efficace. Littérature, musique, peinture, etc.  Même Krishnamurti voyait en l’art un moyen inefficace de « comprendre » le monde, d’en saisir l’essence, donc, le divin en NOUS.

De fait, chacun décide du moyen qu’il croit meilleur pour s’améliorer. Mais s’améliorer peut aussi avoir un but uniquement social. Nous pouvons également s’adonner aux deux à la fois. C’est loin d’être incompatible : une cellule ( un être humain) sera plus efficace s’il trouve une voie saine.

Il y a là une incompréhension totale de « l’abonné aux systèmes » voulant changer le monde et la cellule qu’est l’être humain dans sa fonction sociale. Il est impossible de réussir un système sans « réussir » les cellules de ce système.

Chaque être humain a sa façon de se réaliser. On ne réalise pas une société, on y participe.

Poésie ou méditation, il n’y a guère de différence. Poésie ou fabrication de cabanes d’oiseau, il n’y a guère de différence. L’unité consiste à apaiser son esprit pour retrouver les bonnes vibrations.

Ou, cela peut sembler nébuleux… Les « brûlés » des systèmes et des cirques des neurones ne peuvent voir : la « raison » veut du tangible. La raison a ses mesures. C’est cartésien… Toujours.

Le délire des abonnés des systèmes

Il n’y a jamais eu autant d’analystes instruits, de constructeurs « savants », d’ingénieurs de systèmes. L’erreur de la « solution » de par les systèmes est que l’on considère l’être humain comme une unité fixe. Or, c’est un être de raison, d’émotion, et d’un spectre infini de possibilités, de capacités, souvent tués par les systèmes eux-mêmes.

Les systèmes d’éducation actuels – malgré leurs découvertes de la richesse des individus – n’arrivent pas à « enrichir » cet individu. Dans la réalité, elle tente seulement, de façon hypocrite à niveler « l’apprenant » pour le mouler au contexte social et aux « valeurs » dirigées vers le matérialisme issu de la partie luciférienne de l’humain.

N’étant pas « un », comme un chiffre, toujours mobile, décontenancé, vibrant d’émotions, abonné à toutes les merveilles technologiques, notre nouveau sauvage du 21e siècle continuera de chérir les nouveaux dieux : les génies des systèmes. Un système humaniste, cherchant  à donner un certain bonheur à ses citoyens, se penchera plutôt vers une démarche plus simple, vers un système qui donnera à chacun la richesse qui lui appartient, et le droit de hurler, de chanter, d’écrire son bonheur, ses tourments, une vision du monde, etc.

Tout système « figé » est fasciste en partant. Une illusion géométrique…

Dans le film  Now is Good , le personnage principal, condamnée à 17 ou 18 ans à mourir, dira :

« La mort me poursuit comme un psychopathe… ».

Dès notre naissance, notre vie n’est qu’un parcours, une suite d’événements  qui se termineront un jour.

Il n’y a pas de solution à cette fin. Entre temps, chacun cherchera « sa » solution aux grands problèmes de l’existence, aux bonheurs que l’on peut y cueillir, bref, à vivre comme des condamnés.

Ça, pas un système ne peut le « réparer »… Ni construire une vie de « bonheur ».

On ne répare pas, ni ne construisons les « vivants » comme des machines.

On les aime… Ce n’est pas une « sentiment » qui nous fait frémir, transpirer, c’est un acte.

La première personne est peut-être un « Je ». Au moment de sa naissance, c’est un « Je » flexible qui essaie justement d’échapper aux systèmes.

Nous sommes tous à la construction de notre être… C’est une loi implacable de la Vie.

Nous pouvons toutefois nous abonner à une religion, un système, à l’athéisme, à « rien ».

Yoga

Sexe

Course

Psy

Livres

Culture de carottes

Fabrication de cabanes d’oiseaux

Bicyclette

Musique

Photographie

Carte de partis politiques

Spaghetti aux crevettes

Couchers  de soleil

Une sieste

Rien de compliqué…

Pour les « systèmes », nous ne sommes jamais assez agités. On dit « être actifs ». Il FAUT être actif…

Les meilleurs moments de la Vie, celle entre la naissance et la mort, sont justement ceux qui semblent ne pas voir d’importance.

Chacun délire  à sa manière. Comme s’il n’y avait qu’une façon d’être « intelligent » selon les normes actuelles.

Chaque été, au mois d’août, je vais à la cueillette des bleuets. Je parcours le sentier avec une mobylette, et j’atteins le petit boisé fraîchement coupé, tout boursoufflés de bleuets.

Il y a là une chose que je ne comprends pas : j’arrive avec des bleuets, rien que des bleuets. Mais ce sont les bleuets qui m’ont transformé…

Pas le bleuet en soit, mais l’acte de les cueillir lentement, avec acharnement, à travers les moustiques, la chaleur parfois accablante, la difficulté de marcher. La soif…

Le but n’est pas la quantité de bleuets ramassés… C’est la manière de le faire, sans besoin réel de faim, mais dans un acte libre, sans aucune référence à une obligation.

On nomme cela « LIBERTÉ ».

La liberté c’est de n’avoir pas le désir de tuer, mais la joie de vivre.

C’est ce « progrès » qui nous a été volé. C’est ce progrès auquel nous aurions eut droit après des milliers d’années.

Et ce ne sont certes pas les poètes qui vous l’ont volé…

Nous délirons tous.

Il y a les délires des mégalomanes qui tuent et ceux qui font vivre.

Il n’y a jamais autant eu de vendeurs d’avenirs.

Achetez-en!

Il n’y jamais eu autant de vendeurs de systèmes.

Achetez-en!

Il n’y a jamais eu autant de vendeurs d’assurance.

Achetez-en!

Cela vous permettra d’enrichir une banque qui veut votre bien.

Gaëtan Pelletier

7 mars 2013

Mystère

 
Qui  sait si c’est une  rivière
Car on ne sait si c’est l’eau
Au tourbillon des torrents
Que comprend la goutte,  de l’eau?  
 
 
Tout a l’air de ces beaux dimanches  
L’Univers  s’est joliment paré
D’une cape d’un dieu, à la messe de la beauté
Il a brodé sa voilure  de froids et chauds coloris
Laissant valser les glaces  d’une étoffe épaissie
 
Mystère! Mystère!
 
 
J’ai des yeux en rodeurs de  planètes
Un murmure  d’âme codée dans  mon corps
Des passions arbalètes, qui volent  encore
En attendant, en attendant le sommeil d’or
 
 
Mystère! Mystère!
 
J’ai le regard d’un œil chapelet
Qui épelle ses points d’interrogations
Et je reste muet
Et muet, je reste…
 
 
 
Gaëtan Pelletier
Mars 2008 
Image

Le petit Stephen