Archives de Catégorie: AMÉRINDIENS

Humeur d’un colibri

Cochise chef apache Chiricahuas (1812-1874)

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« Ce sont toujours les faibles qui perdent. Longtemps nous avons été les plus forts. Maintenant, nous sommes les plus faibles. Nous serons battus et nous mourrons, lentement si l’on réussit à nous enfermer dans des réserves, rapidement si l’on nous anéantit au cours d’une bataille. Puis ce sera votre tour. Après en avoir fini avec nous, vous vous tournerez vers d’autres peuples. Je suis certain que vous ne cesserez jamais de vous battre contre ces peuples qui sont sur des terres lointaines, de l’autre côté des océans et qui parlent des langues incompréhensibles.

Serez-vous plus forts qu’eux? Vous écraseront-ils ? Peu importe. Je ne sais qu’une chose : vous vous battrez sans répit. Partout où il y a des êtres vivants, la guerre est permanente. Nous autres Indiens, nous approchons de notre fin. La vôtre viendra aussi. Un homme fort rencontre toujours un homme plus fort que lui. »

P.S.: Merci à Jacqueline. Et toutes mes excuses d’avoir égaré son message dans mon hotmail.

Attawapiskat ou le règne du mépris

Les auteurs de cet article : Camil Bouchard, Gérard Duhaime, Francine Lavoie, Georgia Vrakas, Dominique Arama, Marie-Claude Larrivée, Isabelle Boisvert et Émilie Ruffin

À la fin des années 1800, le gouvernement du Canada interdisait aux autochtones le recours à leur médecine traditionnelle et leurs rites religieux. Puis vinrent les écoles résidentielles. Les enfants y furent portés pensionnaires avec interdiction de parler leur langue : une tentative de génocide culturel dont la loi sur les Indiens adoptée à la fin des années 1880 et revue en 1951 consacre la légalité depuis lors. Cette loi enlève tout droit de propriété résidentielle aux autochtones, les confine à des réserves, les soustrait de toute responsabilité fiscale leur refusant du coup les droits et privilèges de citoyens responsables de leur destin. Cet effort soutenu d’assimilation des autochtones à la majorité Blanche ressemble à s’y méprendre à un apartheid ethnique, infantilise les membres des Premières nations et les piège jour après jour dans une dépendance économique, sociale et culturelle toxique. La suppression systématique de leur culture passe par la négation successive de leur spiritualité, de leur langue, de la relation nourricière avec la Terre. Les réserves sur lesquelles ils sont confinés sont continuellement menacées, perturbées ou inondées dépendant des calendriers de développement économique sur lesquels ils n’ont très souvent rien à dire. C’est dans ce contexte qu’il faut comprendre les taux alarmants de suicides et de dépendance aux drogues chez les autochtones et leur méfiance à l’égard d’un système éducatif qui a broyé toute une génération et qui gomme leur appartenance culturelle.

C’est dans ce contexte aussi que s’inscrit l’attitude méprisante du gouvernement Harper dans la mise en tutelle de la municipalité d’Attawapiskat. Ce faisant, le gouvernement laisse entendre que le manque de logements salubres à Attawapiskat est le résultat d’une administration locale incompétente. Il a beau jeu de le faire, la recette est connue : vous refusez l’exercice des responsabilités civiques à un groupe, vous le confinez à des espaces de vie marginaux et insuffisants à ce que ses membres puissent assurer leurs besoins essentiels comme se nourrir, se loger et se vêtir, et vous les financez ensuite selon votre bon vouloir en les accusant de ne pas prendre leurs responsabilités. Cela relève de la plus haute hypocrisie et de la désinformation malfaisante. L’exemple des 90 millions$ versés à la communauté d’Attawapiskat est éloquent à cet égard. Alors que le gouvernement Harper affirme que ces 90 millions$ ont été octroyés pour la construction de logements, il sait pertinemment que ce n’est pas le cas. Cette somme sert à couvrir l’ensemble des programmes sociaux de la communauté : le logement (5,8 millions$), la santé, les écoles, les infrastructures de tout ordre. La somme dévolue au logement est à peine suffisante pour construire 23 logements alors qu’il en manque plus de 200. On induit sciemment une perception de générosité sans bornes du bon gouvernement canadien à l’égard des «Indiens irresponsables».

Durant ce temps, de l’autre côté de la Baie d’Hudson, dans les 14 communautés de la Baie James et de la Baie d’Ungava,  les Inuits du Nunavik continuent de s’entasser à qui mieux-mieux dans de petits logements dont il manque encore près de 1000 unités, de l’aveu même du gouvernement québécois. Alors que ce dernier annonce un investissement pour la construction de 500 logements supplémentaires (pour lesquels on espère que Québec honorera ses engagements…)  en sus des 340 prévus dans l’entente quinquennale avec Ottawa, le gouvernement Harper refuse toujours de reconnaître ce besoin criant des habitants du Nord. Attawapiskat vit un cauchemar aux yeux de tous. Les villages du Nunavik sont aux prises avec le même problème depuis longtemps et cela engendre des drames qui font quelquefois la manchette puis tombent dans l’oubli, la distance, l’isolement ou l’indifférence faisant leur oeuvre. L’attitude du gouvernement Harper devant la détresse des familles d’Attawapiskat nous fait imaginer le pire pour toutes les autres communautés autochtones. On comprend aisément pourquoi ce gouvernement s’est longuement fait tirer l’oreille avant de signer la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones. Le temps est venu de saisir l’ONU du peu de cas que fait le gouvernement canadien de ces droits.

http://www.centpapiers.com/canada-attawapiskat-ou-le-regne-du-mepris/89410

AP Photo/Adrian Wyld, The Canadian Press

AP Photo/Adrian Wyld, The Canadian Press

Voici pourquoi les Amérindiens gardaient leurs cheveux longs

 

Quand vous voyez quelqu’un avec de longs cheveux, que vous dites-vous ?

Qu’il s’agit d’un hippie ?

Et si l’on vous disait que les cheveux étaient en réalité une extension du système nerveux et que si vous aviez les cheveux longs, vous pourriez accéder aux informations extrasensorielles subtiles ?

Voici pourquoi de nombreux Amérindiens gardaient leurs cheveux longs.

Rapporté par C. Young

Cette information sur les cheveux a été cachée au public depuis la guerre du Vietnam.

Notre culture amène les gens à croire que les coiffures sont une question de préférence personnelle, que c’est une affaire de mode et/ou de commodité et que la manière dont on se coiffe n’est qu’une histoire d’esthétique. Pourtant pendant la guerre du Vietnam, une description entièrement différente s’est révélée, qui a été soigneusement dissimulée et cachée au public.

Au début des années 90, Sally [le nom a été changé pour protéger la vie privée] était mariée à un psychologue diplômé qui travaillait dans un centre médical de l’état de Virginie. Il travaillait pour des vétérans de l’armée victimes de troubles de stress post-traumatiques. La plupart avaient servi au Vietnam.

Sally disait :

“Je me souviens clairement d’un soir où mon mari revint à la maison avec dans les mains un gros dossier officiel. Dedans se trouvaient des centaines de pages de certaines études demandées par le gouvernement. Il ressentit un choc en regardant le contenu. Ce qu’il a lu dans ces documents a complètement bouleversé sa vie. À partir de ce moment-là mon conservateur de mari laissa pousser ses cheveux et sa barbe et ne les coupa plus jamais. Encore mieux, le centre médical le laissa faire et d’autres hommes très conservateurs de l’équipe suivirent son exemple. En lisant les documents, j’appris pourquoi. Il semble que pendant la guerre du Vietnam des forces spéciales du département de la défense avaient envoyé des experts pour fouiller les réserves amérindiennes à la recherche de sentinelles talentueuses, de jeunes hommes robustes entraînés à se mouvoir furtivement en terrain accidenté. Ils cherchaient en particulier des hommes aux capacités de pistage exceptionnelles, presque surnaturelles. Avant d’être approchés, ces hommes soigneusement sélectionnés étaient largement reconnus comme des experts dans le pistage et la survie.

Avec les incitations habituelles, les belles phrases qui avaient fait leurs preuves pour enrôler de nouvelles recrues, certains pisteurs indiens furent alors engagés. Une fois engagés, une chose étonnante arriva. Tous les talents et compétences qu’ils possédaient dans la réserve semblaient avoir mystérieusement disparu, recrue après recrue, ils ratèrent ce qu’ils étaient censés accomplir dans leur domaine.

De sérieuses pertes et échecs conduisirent le gouvernement à passer des contrats pour faire réaliser des tests coûteux à ces recrues, et voici ce qui fut découvert.

Quand on les interrogeait sur leur échec à accomplir ce qu’on attendait d’eux, les recrues plus âgées répondirent systématiquement qu’en subissant leur coupe de cheveux militaire obligatoire, ils ne pouvaient plus ‘sentir’ l’ennemi, ils n’avaient plus accès à leur ‘sixième sens’, ils ne pouvaient plus se fier à leur ‘intuition’, ils ne pouvaient plus lire non plus les signes subtils ou accéder à une subtile information extra-sensorielle.

L’institut pour les tests recruta d’autres pisteurs indiens, leur laissa les cheveux longs et les testa dans de multiples domaines. Puis ils mirent par paire deux hommes qui avaient reçu le même score sur tous les tests. Ils laissèrent l’un des deux hommes avec les cheveux longs et firent une coupe de cheveux militaire à l’autre. Puis les deux hommes refirent les tests.

À chaque fois l’homme aux cheveux longs conservait des scores élevés. À chaque fois l’homme aux cheveux courts ratait les tests où il avait auparavant obtenu de bons scores.

Ils ont donc décidé de tester les jeunes hommes

La recrue dort dehors dans les bois. Un ‘ennemi’ armé s’approche de l’homme endormi. L’homme aux cheveux longs est sorti de son sommeil par un fort instinct de danger et s’en va longtemps avant que l’ennemi ne soit près de lui, longtemps avant que les bruits de l’ennemi en approche soient audibles.

Dans une variante de ce test l’homme aux cheveux longs capte une approche et a l’intuition que l’ennemi va l’attaquer physiquement. Il suit son ‘sixième sens’ et reste calme, faisant semblant de dormir, mais se saisit rapidement de l’attaquant et le ‘tue’ quand l’attaquant est près de l’étrangler.

Ce même homme, après avoir exécuté ces tests et d’autres, a reçu une coupe de cheveux militaire et a raté constamment ces tests, et bien d’autres qu’il avait réussi précédemment.

Le document recommandait donc que tous les pisteurs indiens soient exemptés de coupes de cheveux. Qu’en fait, les pisteurs gardent leurs cheveux longs.

Le corps des mammifères a évolué pendant des millions d’années. Certaines capacités de survie humaine et animale semblent parfois presque surnaturelles. La science découvre constamment des aptitudes étonnantes de survie chez l’homme et l’animal. Chaque partie du corps possède une fonction très sensible pour réaliser la survie et le bien-être du corps dans son ensemble. Chaque partie du corps possède sa raison d’être.
Les cheveux sont une extension du système nerveux, on peut les considérer comme des nerfs extériorisés qui transmettent de nombreuses informations au tronc cérébral, au système limbique et au néocortex.(Le tronc cérébral et le système limbique constituent le cerveau “reptilien” de survie et le néocortex représente le cerveau récent avec la “matière grise”, NdT).

Pour les gens, non seulement les cheveux, mais aussi la barbe chez les hommes, fournissent un circuit d’informations qui atteint le cerveau, mais les cheveux émettent de l’énergie, une énergie électromagnétique produite par le cerveau vers l’environnement extérieur. On le voit avec une photo Kirlian, quand la personne est photographiée les cheveux longs et ensuite avec les cheveux coupés.

Quand les cheveux sont coupés, la réception et l’émission des transmissions vers et en provenance de l’environnement sont grandement entravées. Ce qui provoque une insensibilité.

Couper les cheveux est un facteur contribuant à une insensibilité à la détresse de l’environnement proche. C’est également un facteur contribuant à une insensibilité dans les relations de toute sorte.

Quand les cheveux sont coupés, la réception et l’émission des transmissions vers et en provenance de l’environnement sont grandement entravées. Ce qui donne une insensibilité.

Couper les cheveux est un facteur contribuant à une insensibilité à la détresse de l’environnement proche. C’est aussi un facteur contribuant à une insensibilité dans les relations de toute sorte. Cela contribue à une frustration sexuelle.

Conclusion :

Si on cherche des solutions à la détresse de notre monde, il pourrait être temps d’envisager que nombre de nos suppositions les plus basiques sur la réalité sont erronées. Il est possible qu’une grande partie de la solution est de nous regarder en face chaque matin dans la glace.

L’histoire de Samson et Dalila dans  la Bible où il y a beaucoup de vérités codées à apprendre. Lorsque Dalila a coupé les cheveux de Samson, lui qui était invincible a été défait.

Source : http://www.higherperspectives.com et http://themindunleashed.org/2015

Claire C.

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Amérindiens et séchage de poissons

Photo de Musée de la Neufve-France.

Amérindienne devant son tipi avec des poissons en train de sécher sur des perches. Lac des Bois, Minnesota, 1912. Photo de Carl Gustaf Linde.

Maisons des hurons

Photo de Musée de la Neufve-France.

MAISON LONGUE DES HURONS-WENDATS « Les cabanes de ce pays ne sont ny des Louvres ny des Palais, ny rien de semblables aux riches bastimens de nostre France, non pas mesme aux plus petites chaumines (chaumière) ; c’est neantmoins quelque chose de meilleur et plus commode, que les taudis des Montagnais. Je ne vous sçaurois mieux exprimer la façon des demeures Huronnes, que de les comparer à des berceaux ou des tonnelles de jardin, dont au lieu de branches et de verdure, quelques-unes sont couvertes d’escorce de cedre, quelques autres de grosses escorces de fresne, d’orme ou de sapin, ou perusse (prûche) (…)». Jean DE BRÉBEUF, Relations des Jésuites, 1635.

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L’argent du ciel

L’esprit des plaines sacrées ( Sagesse amérindienne)

Merci à Jacqueline pour l’envoi.

Discours du chef Seattle, 1854

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« Nous savons que l’homme blanc ne comprend pas nos mœurs. Une parcelle de terre ressemble pour lui à la suivante, car c’est un étranger qui arrive dans la nuit et prend à la terre ce dont il a besoin. La terre n’est pas son frère, mais son ennemi, et lorsqu’il l’a conquise, il va plus loin. Il abandonne la tombe de ses aïeux, et cela ne le tracasse pas. Il enlève la terre à ses enfants et cela ne le tracasse pas. La tombe de ses aïeux et le patrimoine de ses enfants tombent dans l’oubli. Il traite sa mère, la terre, et son frère, le ciel, comme des choses à acheter, piller, vendre comme les moutons ou les perles brillantes. Son appétit dévorera la terre et ne laissera derrière lui qu’un désert.

Je ne sais pas. Nos mœurs sont différentes des vôtres. La vue de vos villes fait mal aux yeux de l’homme rouge. Mais peut-être est-ce parce que l’homme rouge est un sauvage et ne comprend pas.

Il n’y a pas d’endroit paisible dans les villes de l’homme blanc. Pas d’endroit pour entendre les feuilles se dérouler au printemps ou le froissement des ailes d’un insecte. Mais peut-être est-ce parce que je suis un sauvage et ne comprends pas. Le vacarme semble seulement insulter les oreilles. Et quel intérêt y a-t-il à vivre si l’homme ne peut entendre le cri solitaire de l’engoulevent ou les palabres des grenouilles autour d’un étang la nuit ? Je suis un homme rouge et ne comprends pas. L’indien préfère le son doux du vent s’élançant au-dessus de la face d’un étang, et l’odeur du vent lui-même, lavé par la pluie de midi ou parfumé par le pin pignon.

L’air est précieux à l’homme rouge, car toutes choses partagent le même souffle – la bête, l’arbre, l’homme, ils partagent tous le même souffle. L’homme blanc ne semble pas remarquer l’air qu’il respire. Comme un homme qui met plusieurs jours à expirer, il est insensible à la puanteur. Mais si nous vous vendons notre terre, vous devez vous rappeler que l’air nous est précieux, que l’air partage son esprit avec tout ce qu’il fait vivre. Le vent qui a donné à notre grand-père son premier souffle a aussi reçu son dernier soupir. Et si nous vous vendons notre terre, vous devez la garder à part et la tenir pour sacrée, comme un endroit ou même l’homme blanc peut aller goûter le vent adouci par les fleurs des prés.

Comment pouvez-vous acheter ou vendre le ciel, la chaleur de la terre ? L’idée nous parait étrange. Si nous ne possédons pas la fraîcheur de l’air et le miroitement de l’eau, comment est-ce que vous pouvez les acheter ?

Chaque parcelle de cette terre est sacrée pour mon peuple. Chaque aiguille de pin luisant, chaque rive sableuse, chaque lambeau de brume dans les bois sombres, chaque clairière et chaque bourdonnement d’insecte est sacré dans le souvenir et l’expérience de mon peuple. La sève qui coule dans les arbres transporte les souvenirs de l’homme rouge.

Les morts des hommes blancs oublient le pays de leur naissance lorsqu’ils vont se promener parmi les étoiles. Nos morts n’oublient jamais cette terre magnifique, car elle est la mère de l’homme rouge. Nous sommes une partie de la terre, et elle fait partie de nous. Les fleurs parfumées sont nos sœurs; le cerf, le cheval, le grand aigle, ce sont nos frères. Les crêtes rocheuses, les sucs dans les prés, la chaleur du poney, et l’homme – tous appartiennent à la même famille.

Aussi lorsque le Grand Chef à Washington envoie dire qu’il veut acheter notre terre, demande-t-il beaucoup de nous. Le Grand Chef envoie dire qu’il nous réservera un endroit de façon que nous puissions vivre confortablement entre nous. II sera notre père et nous serons ses enfants. Nous considérerons donc, votre offre d’acheter notre terre. Mais ce ne sera pas facile. Car cette terre nous est sacrée.

Cette eau scintillante qui coule dans les ruisseaux et les rivières n’est pas seulement de l’eau mais le sang de nos ancêtres. Si nous vous vendons de la terre, vous devez vous rappeler qu’elle est sacrée et que chaque reflet spectral dans l’eau claire des lacs parle d’événements et de souvenirs de la vie de mon peuple. Le murmure de l’eau est la voix du père de mon père.

Les rivières sont nos frères, elles étanchent notre soif. Les rivières portent nos canoës et nourrissent nos enfants. Si nous vous vendons notre terre, vous devez désormais vous rappeler, et l’enseigner à vos enfants, que les rivières sont nos frères et les vôtres, et vous devez désormais montrer pour les rivières la tendresse que vous montreriez pour un frère.

Nous considérerons donc votre offre d’acheter notre terre. Mais si nous décidons de l’accepter, j’y mettrai une condition : l’homme blanc devra traiter les bêtes de cette terre comme ses frères.

Je suis un sauvage et je ne connais pas d’autre façon de vivre. J’ai vu un millier de bisons pourrissant sur la prairie, abandonnés par l’homme blanc qui les avait abattus d’un train qui passait. Je suis un sauvage et ne comprends pas comment le cheval de fer fumant peut être plus important que le bison que nous ne tuons que pour subsister.

Qu’est-ce que l’homme sans les bêtes? Si toutes les bêtes disparaissaient, l’homme mourrait d’une grande solitude de l’esprit. Car ce qui arrive aux bêtes, arrive bientôt à l’homme. Toutes choses se tiennent.

Vous devez apprendre à vos enfants que le sol qu’ils foulent est fait des cendres de nos aïeux. Pour qu’ils respectent la terre, dites à vos enfants qu’elle est enrichie par les vies de notre race. Enseignez à vos enfants ce que nous avons enseigné aux nôtres, que la terre est notre mère. Tout ce qui arrive à la terre, arrive aux fils de la terre. Si les hommes crachent sur le sol, ils crachent sur eux-mêmes.

Nous savons au moins ceci : la terre n’appartient pas à l’homme, l’homme appartient à la terre. Cela, nous le savons. Toutes choses se tiennent comme le sang qui unit une même famille. Toutes choses se tiennent.

Tout ce qui arrive à la terre, arrive aux fils de la terre. Ce n’est pas l’homme qui a tissé la trame de la vie : il en est seulement un fil. Tout ce qu’il fait à la trame, il le fait à lui-même.

Même l’homme blanc, dont le Dieu se promène et parle avec lui comme deux amis ensemble, ne peut être dispensé de la destinée commune. Après tout, nous sommes peut-être frères. Nous verrons bien. Il y a une chose que nous savons, et que l’homme blanc découvrira peut-être un jour, c’est que notre Dieu est le même Dieu. Il se peut que vous pensiez maintenant le posséder comme vous voulez posséder notre terre, mais vous ne pouvez pas. Il est le Dieu de l’homme, et sa pitié est égale pour l’homme rouge et le blanc. Cette terre Lui est précieuse, et nuire à la terre, c’est accabler de mépris son créateur. Les blancs aussi disparaîtront ; peut-être plus tôt que toutes les autres tribus. Contaminez votre lit, et vous suffoquerez une nuit dans vos propres détritus.

Mais en mourant vous brillerez avec éclat, ardents de la force du Dieu qui vous a amenés jusqu’à cette terre et qui pour quelque dessein particulier vous a fait dominer cette terre et l’homme rouge. Cette destinée est un mystère pour nous, car nous ne comprenons pas lorsque les bisons sont tous massacrés, les chevaux sauvages domptés, les coins secrets de la forêt chargés du fumet de beaucoup d’hommes et la vue des collines en pleines fleurs ternies par des fils qui parlent. Où est le hallier ? Disparu. Où est l’aigle ? Disparu.

La fin de la vie et le début de la survivance. »

Amérindienne

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