Archives mensuelles : juillet 2013

BEAU DOMMAGE – J’ai oublié le jour – 1975 – CAPITOL

Beau Dommage en concert (1992) – (1/3)

Pierre Bertrand – Un air d’ete.wmv

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Belle à balles

belle

De coeur…

 

L’arrivée du citoyen boulon

PARTIE 1

Un boulon crée une liaison complète, rigide et démontable, entre les pièces qu’il traverse et presse l’une contre l’autre Wiki

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Au plus élevé trône du monde, on n’est jamais assis que sur son Cul.

Montaigne

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Dans une lettre ouverte envoyée aux médias, un regroupement de professeurs d’université dénonce le fait que l’on « n’enseigne plus à l’être humain pour ce qu’il est, mais pour ce qu’il fait. »

Il y a longtemps que l’alarme est sonnée pour l’insidieux mouvement qui fait du citoyen une sorte de boulon pour les grosses machines qui s’arrachent des morceaux de pays ici et là.

Au début des années 90, les écoles commencèrent à utiliser un nouveau vocabulaire : l’élève devint un « client », et l’enseignant, un formateur. Puis le directeur, un administrateur. Un vrai. Comme les éleveurs de moutons : salaire de base plus commission au rendement.

Comme disait le comique : « Un sourd n’est pas un malentendant puisqu’il n’entend pas du tout ».

L’éducation  a calqué  le grand monde de la finance, arrachant l’âme de l’humain pour l’intégrer au monstrueux bulldozer de la mondialisation.

Aujourd’hui, tout se règle par l’administration. Sorte de panacée aux maux…qu’elle engendre. Il y a toujours une rangée de sardines de penseurs agglutinés dans leur tour à bureau.

« Je travaille dans une boîte »… L’expression est inconsciemment consacrée.

Ils pensent… Ils réfléchissent… Ils tricotent des théories souvent fumeuses, disjointes de la réalité.

Plus ça va mal, plus on en crée pour régler les problèmes.

Le système de santé du Québec en est sans doute le plus représentatif :

Depuis 2000, le personnel administratif a crû de près de 52% et les cadres de 30% dans le réseau de la santé québécois. Pendant ce temps, le personnel soignant n’a augmenté que de 6%, révèlent des données gouvernementales compilées par la Fédération des médecins spécialistes du Québec (FMSQ).

Si bien que, actuellement, environ 108 000 employés du réseau de la santé se consacrent aux soins alors que 100 000 occupent des fonctions de gestion ou d’administration. «C’est quasiment un ratio de un pour un! On est actuellement surencadré, dans le réseau, affirme le président de la FMSQ, le Dr Gaétan Barrette. On sabre toujours du côté des soins aux patients. Il y a beaucoup de confort administratif.» CPAM

Éducation

De fait, depuis 20 ans, la tendance est à l’utilisation d’un citoyen-rivet, sorte de fondue d’acier qui sert à  joindre les industries éparpillées dans le monde.

Et l’éducation est la base de cette calamité qui se répand jusqu’au point de non-retour.

Dans L’éducation victime de cinq pièges, Ricardo Petrella avait déjà noté cette tendance dans les  années 90.

« Sous l’influence des systèmes de valeurs définis et promus par les écoles de management, axés sur les impératifs de la productivité et de la performance compétitive, prêchés par leurs commanditaires ( les entreprises), le travail humain a été réduit à une « ressource ». Présentée comme un progrès (…) cette réduction a eu deux effets majeurs.

En premier lieu, en tant que ressource, le travail humain a cessé d’être un sujet social. Il est organisé par l’entreprise (…) et par la société, dans le but prioritaire de tirer de la ressource humaine disponible la meilleure contribution possible, au moindre coût, à la productivité et à la compétitivité de  l’entreprise et du pays.

Deuxième effet : dépossédé de sa signification en tant que sujet social et, donc, « extrait » de son contexte politique, social et culturel propre, le travail humain est devenu un objet. Comme toute autre ressource, matérielle ou immatérielle, la ressource humaine est une marchandise « économique » qui doit être « librement » disponible partout. Les seules limites à son accessibilité et sa libre exploitation sont de natures financières ( les coûts).

La ressource humaine n’a pas de voix sociale, pas de représentation sociale. Il n’y a, d’ailleurs, pas de « syndicats de la ressource humaine »! Elle n’a pas, en tant que telle, de droits civiques, politiques, sociaux et culturels : elle est un moyen dont la valeur monétaire d’usage et d’échange est déterminée par le bilan de l’entreprise. La ressource humaine est organisée, gérée, valorisée, déclassée, recyclée, abandonnée, en fonction de son utilité pour l’entreprise.  ( P.13, 14, L’éducation, victime de cinq pièges.).

La boussole de l’école

Les « jeunesses hitlériennes » représentent un exemple parfait de la prise en charge par un État de l’éducation du jeune, en vue de le rendre totalement soumis et modelé à une idéologie. Existe-t-il encore aujourd’hui un tel « lavage de cerveau » éducatif pour posséder des instruments de prosélytisme et de conquête ? Jeunesse hitlérienne

L’auteur parle ici des talibans. Mais dans un monde en apparence démocratique, avec tous les pouvoirs de manipulation camouflés, est-il possible de reproduire un modèle semblable  sans que nous en ayons vraiment « conscience »?

On ne sera pas étonné, alors, malgré les vœux pieux du « renouveau pédagogique » enclenché il y dix ans, de faire un constat d’échec, comme ce fut le cas pour les passagers du Titanic : trop tard. Le bateau va trop vite.

On aperçoit le morceau de glace tout en ignorant ce qui se cache dans les  profondeurs.

Il n’y a pas que les élèves – les clients, dis-je- qui vont couler.

L’école s’est depuis longtemps affilié et imbriqué au secteur économique mondialisé.

Le client a raison, l’État a raison, et tout le monde osant  protester est traité d’ignorant ou de réfractaire. D’où le parfum de désobéissance civile qui en émane, ainsi que le grand déploiement – payé par les citoyens – pour maintenir l’ordre dans une société…ordonnée.

600$ millions pour un G, c’est coûteux.

Les « spécialistes » se présentent comme le petit diplôme des politiciens. La plupart des gens n’ayant jamais mis les pieds sur le terrain.

Les enseignants, professeurs, ne sont plus de rôle réel, du moins dans un contexte social élargi : c’est l’État qui « distribue » les compétences des « décideurs ».

Voilà pourquoi la lettre dont je vous parlais arrive trop tard.

C’est encore un piège des démocraties néolibérales qui se sont  donné pour tâche de créer le citoyen parfait pour …entreprises.

Le boulon qui pense ne vaut guère mieux.

C’est seulement que le boulon a pour tâche de « vendre » la bonne nouvelle sous tous les formats.

Tous les exécutants ont de beaux lavabos…

C’est comme ça qu’on se fait crucifier…

Avec la montée des prix des aliments, on est tout près d’être rationnés au vinaigre.

La faute est aux « changements climatiques ».

PARTIE 2

Il y a des gens qui parlent, qui parlent… jusqu’à ce qu’ils aient trouvé quelque chose à dire.

Sacha Guitry

Éducation : le rouleau compresseur des compétences

La crise économique, historique et culturelle qui traverse nos sociétés, sous des modes et formes différentes, structure un paysage de menace autour de l’institution scolaire et des pratiques éducatives. Une subjectivité et un ensemble de politiques de l’immédiat disciplinent et formatent le champ pédagogique actuel.

La pédagogie qu’on nous impose se veut exercice de développement d’armes pour la vie et le sens de l’humain à éduquer tend à devenir celui d’un homme sans qualités sur lequel l’éducateur est convié à coller des «compétences clés» pour une réussite dans la vie essentiellement définie par le critère de l’employabilité.

Dans cette «nouvelle» école, on n’enseigne plus à l’être humain pour ce qu’il est, mais pour ce qu’il vaut. La connaissance n’a de valeur que si elle répond aux besoins du marché, si on peut lui accorder une valeur marchande.

En provenance essentiellement du monde de l’entreprise et relayée par une volonté technocratique d’optimiser l’efficacité des systèmes éducatifs, l’approche par compétences dans l’éducation s’introduit dans tous les pays (du nord comme du sud, à tous les niveaux des systèmes éducatifs, dans l’enseignement général comme technique), au mépris du terrain et vole un temps précieux à celui d’enseigner et d’éduquer.

Se présentant tantôt sous la forme de programmes ou pédagogies par compétences, tantôt sous de nouvelles formes d’évaluation très standardisées (quand ce n’est pas sous les trois), elle impose une logique essentiellement évaluatrice et normalisatrice du comportement, tendant à rabattre le sens de l’efficacité scolaire sur l’efficacité économique et à discréditer les connaissances. Nous pensons que, pour paraphraser Hannah Arendt, on ne saurait éduquer sans un minimum d’étanchéité de l’école aux impératifs de la recherche d’un emploi.

Nos enfants ne marchent pas tous sur le même chemin. Leurs qualités, affinités électives et ancrages socioculturels conditionnent l’état de ce chemin. Mais cela ne justifie pas que nous les appréhendions essentiellement sous la forme du manque, comme le veulent les adeptes du modèle éducatif fondé sur les compétences.

Lorsque nos institutions déterminent par exemple, à travers un «socle» de compétences, «ce que nul n’est censé ignorer en fin de scolarité obligatoire sous peine de se trouver marginalisé», que font-elles sinon entériner la fracture sociale et rendre les futurs exclus (et leurs enseignants) responsables d’une exclusion dont les racines sont ailleurs? Comment pouvons-nous instruire et éduquer sous une telle menace? Les compétences clés deviendront pour nos élèves un malheureux passeport pour la survie, nous invitant à faire un tout autre métier: construire artificiellement des comportements efficaces professionnellement et utilisables économiquement.

En la matière, l’expérience québécoise est éloquente. La réforme fondée sur les compétences, imposée depuis maintenant plus de 10 ans, a produit des ravages tels qu’aujourd’hui, ce sont les fondements mêmes de l’école publique qui sont ébranlés.

Éduquer, nous en sommes convaincus, est autre chose. Non que nous soyons agrippés aux formes académiques du passé: l’école doit répondre aux enjeux de son temps. L’un de nos défis est très certainement de parvenir à transmettre des connaissances et des savoir-faire qui «servent» aux élèves, non au sens d’une pure et simple efficacité économique et individuelle, mais d’une efficacité multiple, du sens donné au passé et au monde, de l’engagement dans la construction de l’avenir de la société…

Mais ce défi, aucune politique décidée dans l’abstrait, encore moins depuis des standards économiques et d’efficacité à courte vue, ne pourra le relever. Nous revendiquons l’expertise quant à la nécessaire invention, quotidienne et soutenue, de notre métier, l’enseignement. Et nous exigeons des instances qui nous dirigent de préférer à toute logique de pouvoir séparateur et brutal, l’accompagnement des pratiques, des recherches et expertises du terrain, afin de permettre aux enseignants de potentialiser leur puissance d’agir et de relever les défis d’une école qu’ils sont le mieux placés pour connaître.

* Les cosignataires de la lettre: Normand Baillargeon, professeur et essayiste, Université du Québec à Montréal (Québec); Gérald Boutin, professeur en sciences de l’éducation, Université du Québec à Montréal (Québec); Michel Bougard, historien des sciences, Université de Mons (Belgique); Fanny Capel, professeure agrégée de lettres, membre de l’association Sauver les lettres (France); Robert Comeau, historien, professeur associé, Université du Québec à Montréal (Québec); Kaddour Chouicha, enseignant chercheur, Université des sciences et de la technologie d’Oran (Algérie); Huguette Cordelier, ex-enseignante spécialisée, fondatrice de Sud Éducation (France); Charles Courtois, historien et professeur au Collège Royal Militaire de Saint-Jean (Québec); Liliana Degiorgis, sociologue, directrice du laboratoire de recherche de EDUCA (République Dominicaine); Angélique del Rey, professeure de philosophie et essayiste (France); Joseph Facal, professeur agrégé, Hautes études commerciales de Montréal (Québec); Luis Javier Garcés, docteur en éducation, enseignant-chercheur de l’Université Nationale de San Juan (Argentine); Willi Hajek, formateur syndical, TIE (Allemagne); Nico Hirtt, enseignant chercheur (Belgique); Ken Jones, professeur en éducation, Université de Londres (Angleterre); Sylvain Mallette, enseignant, vice-président à la vie professionnelle de la FAE (Québec); Estela Miranda, docteure en éducation, directrice du doctorat en sciences de l’éducation de l’Université nationale de Córdoba (Argentine); Rosa Nunez, membre de l’institut Paulo Freire du Portugal et professeure à la faculté de psychologie et de sciences de l’éducation de l’Université de Porto (Portugal); François Robert, consultant indépendant en éducation (France); Juan Ruiz, docteur en éducation, enseignant-chercheur de l’Université nationale de la Patagonie australe (Argentine); et Pierre Saint-Germain, enseignant, président de la FAE (Québec). Cyberpresse

ASTOR PIAZZOLLA « MILONGA DEL ANGEL » [HQ]

Merci à Claude pour l’envoi.

Le commerce florissant des enfants

Lundi 1er juillet 2013 – 12h:00

Ramzy Baroud

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Hier soir, dans le hall de l’hôtel d’un pays arabe du Golfe, une famille déambulait dans le café occidentalisé qui vend de tout, sauf du café arabe. La mère semblait absente, alors qu’elle pianotait sur son téléphone portable. Le père avait l’air fatigué alors qu’il tirait sur sa cigarette, et toute une bande d’enfants couraient autour, faisant un bruit rafraîchissant qui rompait la monotonie de cet hôtel chic mais impersonnel.

 

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Les enfants qui travaillent n’existeraient pas s’il n’y avait pas les millions de profiteurs prêts à les exploiter – Photo : Via Asia Society

Courant derrière les enfants sans aucune autre raison que d’être constamment vigilante sur tout ce qui peut arriver, il y avait une adolescente indonésienne très maigre portant un foulard bien serré, un jean bleu et une chemise longue. C’était la domestique, ou Khadama comme on les appelle ici, ce qui signifie serviteur.

La jeune fille n’était qu’une enfant, avec en gros la même constitution et le même comportement que ma fille de 14 ans qui est très occupée par ses études tout en anticipant un été plein de promesses. Si elle a de la chance, lakhadama ’indonésienne peut s’attendre à une journée de congé toutes les deux semaines, tandis qu’elle passe tout son temps à travailler de nombreuses heures, sans aucun droit, avec peu ou pas du tout de salaire, et qu’elle n’a aucun moyen de s’échapper. Dans la plupart des pays du Golfe, les travailleurs étrangers, bon marché, sont tenus de remettre leurs passeports en respect d’une règle impliquant les autorités, les agences de placement et les employeurs. Ceci est fait pour assurer la soumission et l’obéissance des jeunes hommes et jeunes femmes qui sont pour la plupart originaires des pays d’Asie du Sud.

Certains pays arabes sont devenus le terrain fertile d’une forme moderne d’esclavage qui profite de la misère qui prédomine ailleurs, afin de nourrir l’insatiable pulsion de consommation qui imprègne la plupart des sociétés. Ce phénomène est particulièrement décourageant, compte tenu que les doctrines islamiques ont toujours souligné le droit du travail il y a de cela plusieurs siècles, ne laissant aucune place à de fausses interprétations des textes religieux, qui disent bien que les êtres humains sont créés égaux, sont dignes de respect, doivent jouir de la liberté et de la dignité.

L’injustice ne commence pas et ne s’arrête pas là. Les pays arabes riches ne sont que la simple manifestation d’un phénomène mondial implacable qui nécessite plus que de nouvelles conventions internationales qui resteront inappliquées, mais plutôt un changement radical dans les comportements.

Le 12 juin était la Journée mondiale contre le travail des enfants, une occasion qui entraîna à peine quelques mentions dans les médias, et certainement pas assez pour rivaliser avec les gros titres concernant les derniers gadgets ou les photos suggestives d’une Kardashian ou d’une autre. Je me demande si notre tendance n’est pas de vouloir éviter de tels sujets, car une fois qu’ils sont vraiment discutés, à des degrés divers, ne devenons-nous pas tous un peu coupables ? Dans les vêtements de marque que nous portons, les gadgets sophistiqués que nous trimbalons un peu partout avec nous, et à peu près dans tout ce que nous consommons, il est sûrement possible d’y trouver des traces de la sueur d’ouvriers surexploités ou les larmes d’un enfant qui attend beaucoup de la vie mais recevra peu.

Non, il n’est plus question d’un sentiment de culpabilité, mais d’un problème pressant qui ne peut plus être ignoré ou rangé dans quelques vagues notions sur le monde en général, sur l’injustice et autres considérations. De nombreuses formes d’injustice sont le produit de décisions conscientes prises par chacun d’entre nous. Elles peuvent également être renversées par des décisions conscientes prises également par un certain nombre d’entre nous.

L’Organisation internationale du travail (OIT) a beaucoup fait pour définir le problème et tenter d’engager divers gouvernements dans le monde à alléger les souffrances des travailleurs, en particulier celles des enfants. La plupart des pays du monde ont intégré les conventions de l’OIT dans leur législation, mais ils doivent encore remettre en cause l’exploitation enracinée dans leurs propres sociétés.

Si l’on parcourt les textes des conventions fondamentales sur le travail des enfants de l’OIT (à savoir les n° 138 et 182 et plus récemment le 189, adoptés lors de la Conférence internationale du Travail de 2011), tout est suffisamment clair en ce qui concerne l’âge minimum d’admission à l’emploi, les « pires formes de travail des enfants » dans le travail domestique et de nombreuses autres questions connexes. Pourtant, alors que les gouvernements signent sans difficulté ces conventions – sachant que les contraintes d’application sont quasi inexistantes – les changements sont trop souvent négligeables sur le terrain.

En Birmanie, nous rapporte Irrawaddy News, un militant qui se nomme Hsu Hnget déclare que le travail des enfants est « si profondément ancré dans la société qu’il en est devenu une ’tradition’ ».

Selon une enquête menée par les Children Rights, et citée dans le Huffington Post, « 19 pour cent des personnes dans le sud de Delhi pensent qu’un individu est encore un enfant si il ou elle est en dessous de 10 ans, et de plus ils ne connaissent rien des lois qui interdisent le travail des enfants ».

En Indonésie, l’OIT estime que près de 2,5 millions d’enfants travaillent, alors qu’ils ne devraient pas. Le Jakarta Post a rapporté que 21 pour cent d’entre eux sont des travailleurs domestiques, tandis que 60 pour cent travaillent dans l’industrie du tabac. Selon l’OIT et d’autres organisations, beaucoup d’entre eux travaillent sans même être payés.

« Les enfants dans les champs de tabac travaillent de trois à sept heures par jour, gagnant seulement 15 000 Rp (soit 1,51 dollar US) à 25 000 Rp », a rapporté le Jakarta Post, le 15 juin.

Le Bangladesh est en particulier la proie d’une telle exploitation, du genre qui implique de nombreuses entreprises occidentales qui cherchent du travail bon marché et de grandes marges de profit. Beaucoup de ceux qui ont péri sous les décombres de l’immeuble Plaza Rana à Dhaka le 24 avril dernier, étaient des enfants, et bien sûr, des adultes exploités. Depuis deux dates-anniversaire sont passées, mais sans amener le moindre changement dans les conditions de travail : la Fête du Travail le 1er mai et la Journée mondiale contre le travail des enfants, le 12 juin.

Il y a environ 215 millions d’enfants considérés comme travaillant. Parmi eux, selon l’Organisation internationale du Travail , « 10,5 millions sont exploités pour cuisiner et nettoyer les maisons, où ils sont souvent soumis à des conditions de travail dangereuses et aux abus sexuels ».

Au Moyen-Orient, l’exploitation des travailleurs est également une « tradition », dont on parle très peu, sans réelles protestations face aux conditions de travail lamentables, en particulier celles impliquant des enfants. Ce n’est pas limité aux travailleurs étrangers, mais cela s’applique aussi aux ressortissants nationaux. Selon une carte mondiale interactive sur le site de l’OIT, « on estime que 13,4 millions, soit environ 15 pour cent de tous les enfants de la région (arabe) sont des enfants qui travaillent. »

Dans une autre étude, l’OIT développe une étude sur les types d’exploitation dans les pays arabes. « Les enfants qui travaillent dans cette région sont obligés de s’impliquer dans des activités illicites comme le trafic de drogue et le commerce du sexe, sont soumis au recrutement par des extrémistes religieux, sont en mauvaise santé, exposés à des environnements de travail dangereux et sans accès à une formation professionnelle. »

Bien sûr, la guerre civile syrienne aggrave cette forme d’exploitation et ses horribles conséquences sont désormais répandues dans toute la région. De nombreux enfants syriens sont exploités au Liban et ailleurs, en tant que travailleurs et prostitué(e)s, a rapporté Al Akhbar, le 11 juin. Des rapports similaires font surface ailleurs, dans tous les pays arabes, la Turquie et l’Europe. « Non loin des zones de tension au Liban, » le journaliste Issam Azouri parle d’un enfant « qui reçoit 20 dollars par jour pour lancer une grenade à main ou brûler un pneu », selon Al Akhbar, qui a également publié un article où il est question d’un petit garçon de 4 ans qui mendie pour survivre.

Dans un sens très tragique, l’adolescente indonésienne, « serviteur » de la famille dans l’hôtel la nuit dernière, ne pourrait même pas être comptabilisée sous la rubrique « pires formes de travail » par la convention n° 182 qui définit le type de travail considéré comme similaire à l’esclavage.

Quoiqu’il en soit, nous ne devons pas attendre encore un an pour parler juste en passant des dizaines de millions d’enfants exploités, hocher la tête de concert sur la façon dont le monde est injuste, et déblatérer sur combien nous sommes chanceux d’être épargnés d’une telle injustice. Les enfants qui travaillent n’existeraient pas s’il n’y avait pas plusieurs millions d’exploiteurs prêts à en profiter, voulant des khadamas, des cigarettes fines et des vêtements de marque. Le monde, après tout, est fait de gens comme nous, et nous ferions mieux de prendre la responsabilité de ce qui s’y passe et de ses enfants exploités.

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Ramzy Baroud (http://www.ramzybaroud.net) est un journaliste international et le directeur du site PalestineChronicle.com. Son dernier livre, Résistant en Palestine – Une histoire vraie de Gaza (version française), peut être commandé à Demi-Lune. Son livre, La deuxième Intifada(version française) est disponible sur Fnac.com

Du même auteur :

- Sectarisme et discours irrationnels… Des raisons d’être inquiet ! – 14 juin 2013
- Guerre en Syrie : les États-Unis sont-ils hors-jeu ? – 6 juin 2013
- Bangladesh : des T-shirts faits de sang et de larmes – 19 mai 2013
- Discours irrationnels, violences, guerres illégales… – 8 mai 2013
- Guantanamo : une grève de la faim pour être libres ! – 25 avril 2013
- Mais où donc va la Turquie ? – 22 avril 2013
- Le blocus de Gaza s’intensifie – 16 avril 2013
- La Turquie retombe dans les filets israéliens – 23 mars 2013
- Les Rohingyas : un génocide volontairement ignoré – 22 mars 2013
- L’UE dénonce la colonisation israélienne, mais s’évertue avant tout à la financer… – 19 mars 2013
- « Cinq caméras brisées » prend sur le vif la nature changeante de la lutte des Palestiniens – 8 mars 2013
- 10 ans après l’invasion anglo-américaine, l’Irak au bord de l’implosion – 19 février 2013
- Des bulldozers et toujours plus de bla bla bla de « paix » – 11 février 2013
- Mali : comment s’enrichir grâce à la guerre… – 2 février 2012
- Le factionnalisme et les Palestiniens oubliés – 27 janvier 2013
- L’Intifada des prisonniers palestiniens 22 janvier 2013
- La Palestine : un récit qui doit encore s’imposer… – 19 janvier 2013
- Obama s’invente une nouvelle « guerre froide » en Amérique latine – 11 janvier 2013

19 juin 2013 – The Palestine Chronicle – Vous pouvez consulter cet article à :
http://palestinechronicle.com/maids…
Traduction : Info-Palestine.eu – Naguib

Les bleuets-yoga

Les techniques ou les disciplines valables n’ont pas d’autre but que de dissoudre les constructions erronées de notre mental, de nous libérer des obstacles accumulés par nos réflexes émotionnels innés ou acquis, mais inadéquats à la réalité.

Philippe de Méric Le yoga sans postures, une attitude juste

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Dans un monde où on ne travaille plus, mais on court pour être « rentable », sans compter les 7000 publicités inconsciemment  vues chaque jour,  on cultive les « moyens de détentes ». Ça va de la tisane, des cours de yoga, souvent donnés par des gens plus ou moins compétents. Bref, il faut faire des torsions étranges pour se …détendre.

Je nommerai tout cela, l’industrie de la détente. L’occidental, lui, s’achète une caisse de bière…

Le Yoga 

J’ai pratiqué et pratique encore le Yoga. Mais après 15, 20, 30 livres ( bouquins :-)), on trouve son propre yoga: jardiner, ou  cueillir des bleuets. Après deux heures, le monde est un bleuet. On ne voit plus rien d’autre, à par les moustiques, la sensation de chaleur et les éraflures des branches des coupes à blanc. Rien. C’est « sans souci », comme on dit dans les films.

La détente est une industrie… Pourtant, dans les faits, elle est simple: se concentrer ou se laisser concentrer sur une tâche simple. Ce vieil artisan que j’ai vu l’autre jour encore à créer des jouets en bois n’a pas besoin de la quincaillerie de Big-Pharma.

Nous sommes en juillet , et je suis allé voir s’il y avait des bleuets. Il y en a cette année.

La meilleure façon de les cueillir est de se mettre à genoux devant une « talle » et lentement, le doigté devient familier, accordé avec la vue, et vous oubliez que vous écrivez sur un blogue. À genoux, c’est une prière. On peut toujours utiliser une posture de yoga pour fouiller où sont les bleuets:

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Toutefois, c’est encore compliquer les choses. En tout art de vivre, il existe une recette bien simple: s’arrêter dix minutes à ce que nous sommes en train de faire, étudier chaque mouvement, les scruter, comme en « slow motion » et respirer…

Ce simple exercice est dans le livre de Philippe de Méric.

J’ai fouillé pour savoir si le l’homme était encore vivant. Le meilleur de ses livres que je possède est si vieux qu’il s’effrite. Je ne trouve plus d’édition encore existante ou re-publiée. Mais il est difficile d’accéder au site, très protégé, sans doute pour des raisons monétaires. Les sages vendent maintenant leurs recettes…

Il reste les bleuets…

Gaëtan Pelletier 

Juillet 2013

Yoga

Quand les requins bouffent tous les menés

Source : Pan , Le journal satirique

Source : Pan , Le journal satirique

Mené

Qu’on fait marcher, dont on a la conduite. Le régiment mené à l’assaut.

Mené (Vairon, France, mené, Québec)

Poisson  fréquemment utilisé comme appât vif (esche) pour la pêche à la truite, au broche. et au sandre. Vairon, méné Wiki

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J’étais assis avec ma fiancée – comme dirait Foglia – en train de regarder Legault expliquer sa démission. Je ne suis pas un grand fan de la politique. J’y ai toujours vu de la magouille. Mais devant un Legault, ému, comment ne pas croire en la politique? Il y avait là un moment presque historique : Paul Crête, la veille avait perdu dans le comté de Rivière-du-Loup. Le parti québécois s’effritait… Si ce n’était que de la politique qui s’écaille, on pourrait passer outre. Si ce n’était que du grenouillage, on peut s’en passer également.  Mais on ne peut pas se passer d’humanisme. Et le P.Q. avec son ex. tendance sociale démocrate, représente tout de même un certain espoir. L’espoir d’un monde plus juste, ou la répartition de la richesse doit être une priorité pour un monde meilleur.

–          On n’a plus rien de la sociale démocratie, dis-je. On vient de perdre  quelque chose….

–          Pour la sociale démocratie, m’a-t-elle répondu, il faut de l’argent à distribuer.

Bang! Je suis «foudré»…

Et pour les budgets à venir, rien de très affriolant. Un petit chapelet de catastrophes, toujours imprévisibles… Comme le budget de Madame Sacoche. Avec du sirop comme ça, on risque de ne pas se guérir de ne pas aimer la politique.

Et puis, déclic.

Je venais de visionner les deux films de Richard Desjardins L’erreur Boréale et le Peuple Invisible. Documentaires qui démontrent  que les politiciens ont vendu notre richesse collective… Très tôt. Vers 1910, les bons «canadiens français» bûchaient pour des compagnies américaines du bois canadien vendu ou donné «pas cher».

Ce qui me touche,  c’est que les autochtones du Canada sont aussi des conquis. Ce sont aussi des gens à qui on a accordé des territoires qu’on a violés par la suite.

Le néo-libéralisme «sauvage»  qui par sa crise de l’automne dernier,  nous a épluchés, déplumés.

Alors, ce paon de la civilisation est devenu un charognard.

La surpêche   mondialiste

La vision «idéale» du néo-libéralisme est que les entreprises privées  créent de l’emploi, créent de la richesse,  Jusqu’ici, tout va. Mais dans la réalité, ces gens-là ne sont que des «compagnies-nombrils» prêtes à avaler toutes les richesses du monde, sans égards à l’humain. Et ça se passe partout dans le monde.  Et surtout à ne pas la partager, mais à l’engranger.

De la richesse pour la richesse. Et aussi concentrée que le jus d’orange en boîte. Suffit d’ajouter de l’eau. Mais on est trop avare ou –belle expression – fesse-mathieu. Mais qui donc  fournit la matière première à ces accapareurs qui n’ont aucune peine à saigner les peuples?

Les politiciens.

Mais ce n’est pas aussi simple… Les politiciens, surchargés, se créent une structure étagée pour déléguer. Ça, on le comprend. Du ministre aux sous-ministres, du haut-fonctionnaire au petit fonctionnaire, c’est un  modus operandi qui fait partie de la manière de faire, où la frange de l’honnêteté et de la malhonnêteté n’est pas traversée … Sauf que pour la plupart ils s’en vont tous dans le secteur privé. Qui a les moyens d’acheter un bon sous-ministre ou un haut fonctionnaire bien efficace?

Travaillent-ils pour le peuple ou les compagnies?

Borderline.

Le chantage

Nous sommes soumis à un chantage régulier : pour «attirer» ces compagnies ou ces «créateurs d’emplois et de richesses» nous devons faire des concessions : abaisser les impôts, accorder des «faveurs», etc. Pour la simple raison que nous craignons de devenir pauvres. Et plus nous nous faisons arnaquer, plus nous devenons pauvres en terme de peuple.

C’est comme ça que les amérindiens, malgré les compensations, malgré, les territoires accordés (mais déflorés –c’est le cas de le dire) ont perdu leur identité et leur façon de vivre. Aucun respect. On a détruit leur environnement. Les animaux quittent, les autochtones n’ont plus de moyen de survie à leur manière : on aura beau leur donner des antennes paraboliques et tous les gadgets, habiller les jeunes en rappeurs, c’est toujours le bon vieux miroir qui séduit. Une vieille méthode qui a fait ses preuves.

Les dépossédés n’ont pas de pouvoir. Ils survivent. Ils ne vivent pas, ils survivent. Ils ne vivent pas, ils sont des esclaves. Les enfants qui travaillent dans le tiers-monde n’ont pas le choix : se nourrir. Souvent, le plus souvent, des résidus d’un monde riche qui niche sa richesse dans des paradis fiscaux. Et il y en a des milliers qui meurent de faim chaque jour. Nous, nous sommes là à débattre de théories, à regarder cette lutte de moulins-à-vent contre moulins-à-vent sans pouvoir rien faire.

Même si on adoucit le mot coupable à responsable, ça ne change rien. Dans cette hiérarchie compliquée – qui perd le contrôle – on se retrouve avec un tas de compost à l’envers : le mélange brut du dessus est celui que l’on voit en premier. Avec la corruption qui se brasse et bouillonne dans ce défilé d’égos où tout le monde prend le meilleur pour «soi», il ne reste que la poubelle du dessus pas encore mûre pour nourrir le petit jardin humain.

Ajoutez à cela la pauvreté des choix, on se retrouve pauvres en idées et en liberté. Car le système politique à deux PP (partis politiques) est désuet au point de nous avoir donné 4 élections en 5 ans. Rien que pour retourner la veste à l’envers…

L’épandage

Après avoir brassé le tas de compost et l’avoir épandu dans le champ, il ne nous reste qu’une couche chétive. Plus elle est mince, plus nous avons froid. Notre avoir commun c’est notre couverture…

Nous sommes en État de chantage depuis des décennies. Quelqu’un prend le meilleur et l’empoche. Et de nos petits déchets servant à nourrir le compost, nous n’avons plus grand chose. Le verbe taxer est passé au mot «taxage» qui signifie «obliger une prostituée à réaliser un gain minimum». Pour qui?

Alors nous sommes là, devant la télé, à regarder ces «daydream believers», de bonne foi, mais nous n’avons pas de coupables à pendre. C’est qu’au long de ce filoutage rendu invisible, nous sommes devenus un peuple aussi invisible que celui dont parle M. Desjardins dans son documentaire.

Les Algonquins vivaient jadis en symbiose avec le vaste territoire qu’ils occupaient. Cet équilibre fut rompu avec l’arrivée des Européens au 16e siècle. Peu à peu, leur mode de vie ancestral a été réduit en miettes, sans compter le pillage de leurs ressources naturelles. Ils ne sont d’ailleurs plus que 9000 personnes réparties dans une dizaine de communautés, certaines plongées dans une grande misère alors que les droits humains de ce peuple autochtone sont souvent bafoués. Le peuple invisible

Plus le riche affine ses moyens de flouer l’individu et le peuple, plus le pauvre – ce qui inclut les petits salariés – n’a les moyens de lutter.

Ce qui fait que dans les années qui viennent nous serons condamnés à vivre de la poubelle des «grandes compagnies» créatrices d’emplois et de richesses.

Nous vivons dans un système bicéphale ou le lobe gauche ignore ce que fait le lobe droit.

Alors pour ce qui est du «luxe» de la social-démocratie», on dirait que nous avons été contraints à ne plus avoir recours à un choix…

Nous avons payé la rançon. Sauf qu’elle est éparpillée dans le monde… L’amazonie

Quant au pouvoir politique, c’est la belle illusion : eux aussi ont leurs maîtres-chanteurs. Mais la facture nous est refilée…

La note coûte cher. Étant donné que nous sommes dans une ère de mondialisation, la chanson est partout pareille. On nivelle la culture et l’authenticité, la différence des peuples. Et on prend le contrôle en pillant ses richesses.

C’est à ça quand est le Québec. C’est ça qu’en sont les pays gardés dans la pauvreté.

La grande réussite de toutes les arnaques est que si – en bon citoyen – vous n’avez pas de dette, le «système» vous endette collectivement, ce qui fait que vous êtes endettés …obligatoirement.

C’est comme ça que le néo-libéralisme avale toute tentative de social-démocraties. Rien à étaler. C’est comme si vous mettiez un morceau de beurre gelé sur le coin d’une rôtie : trop dure. Elle ne s’étend pas…

Sifflage

do : le dos, il a bon dos
ré : rayon de soleil d’or
mi : c’est la moitié d’un tout
fa : c’est facile à chanter
sol : l’endroit ou nous marchons
la : l’endroit où nous allons
si: c’est siffler comme un pinson
Et nous revenons à do, do do do DO !

Le politicien est un musicien souvent honnête… Mais pour les maîtres-chanteurs, il ne peut que siffloter la mélodie. Le chanteur est victime, lui aussi, du chantage.

Les magouilleurs et les voleurs – avec signatures des représentants de l’État – ont composé la mélodie. Ils en ont le contrôle. Et les droits d’auteurs… qu’on leur a donnés.

Sur mon site, je m’amuse à écrire. Je m’amuse vraiment. Et je ne tiens pas compte si c’est bon ou non. La dernière phrase qui m’est venue à l’esprit est dans le style de Jacques Prévert. « Quand on étire trop un élastique, il pète… même s’il n’a rien mangé».

Elle a l’air anodine la phrase. Je me suis trouvé ridicule en l’écrivant. Sauf que si on l’applique ici, elle prend un sens :

Le jour où nous cesserons de manger, peut-être que l’élastique des magouilleur de la finance pètera pour de vrai.

Il faudra toutefois cesser de le nourrir comme on le fait, à genoux.