Archives de Catégorie: NOUVELLES

2079: Je suis repas

 

https://i0.wp.com/blog.gagny-abbesses.info/public/Carrieres_Saint_Pierre/2010/27022010/beauzet_terrier_renard_1.jpg

ANNONCE: Terrier pour humains à vendre: 1,233$ millions. Cause: décès. 3X4 mètres. Pouvant loger 6 survivants.

___________________________

Depuis 2048, les habitants de la Terre avaient migré sous la couche terrestre pour échapper à la chaleur qui s’installait de plus en plus.

La famille Desmarais avait acheté une ancienne mine abandonnée dans le nord du Québec. L’hiver, la température se maintenait à la normale: 38 degrés à l’ombre… Mais il n’y avait pas d’arbres.

L’appartement était luxueux, comprenant 3 chambres, une salle de bain et un petit cinéma maison alimenté par une batterie de voiture et un transformateur à courant continu.

Trois garde du corps étaient logés dans trois cylindres, à 20 mètres sous terre, payés en victuailles. Toute la ville de Montréal avait déménagé dans les anciennes installations de métro et d’autres corridors ajoutés. Mais tous attendaient pour migrer vers le Nord, assoiffés et affamés. Là, sous ce qui restait d’eau, il y avait encore des animaux vifs et vivants.

Chaque jour on triait au hasard une cinquantaine d’enfants, de femmes et d’hommes pour un voyage vers le pays de l’espoir.

***

— On peut sortir?

— Oui, il ne fait que 59 degrés.

Alors, toute la famille prit congé ce jour-là, allant se promener vers le Lac Séché. En route ils rencontrèrent quelques braves qui migraient vers le Nord. Le groupe regardait, esbaudi, le Van se déplacer sur la terre séchée parsemée d’oiseaux morts et de bêtes sauvages, la plupart vivant dans des terriers.

Armées d’un fusil, un des membres de la famille abattit un renard qui s’apprêtait à entrer dan son terrier.

On hurlait de joie.

— On aura de la viande ce soir, Yes!

Le trajet du retour dura une heure. Ils éviscèrent la bête et découpèrent les parties les plus délicieuses.

— Nous aurons de la laitue fraîche en provenance du Grand Nord et quelques pommes de terre.

***

Dans son périscope, le premier gardien, aperçut des silhouettes se dirigeant vers le château souterrain. Mais il n’arrivait pas à compter le nombre de créatures qui se dirigeaient vers eux, car il arrivait souvent que certains faisaient le détour de peur d’être abattus. Les Desmarais n’avaient rien à manger, mais ils avaient de l’argent et des armes. Au moment où il s’apprêtait à actionner la manette qui ferait grimper la nacelle du tube, un phénomène se produisit : un déluge de feu investissait le tube et la température du cylindre grimpa soudainement, envahi de flammes. Il tenta de communiquer avec les trois autres nacelles, mais sans succès. Il vit toutefois sur le petit écran,  une tête brûler, tordue, dont la peau se liquéfiait : Juliette.

— Juliette, mon amour! Répond-moi.

Les belles lèvres de Juliette commencèrent à gonfler, à boursoufler, et ses sa camisole réfrigérée fondit.

Il eut le temps de prendre son Walkie-talkie pour parler au groupe qui, il le savait, s’approchait.

— Je vous avais dit, les gars, de ne pas toucher au tube numéro 3. Juliette, mon amour, est de garde.

— Tu travailles pour eux, tu es aussi responsable qu’eux. Crève.

Et les deux amants fondirent sous un déluge de feu, l’arme la plus facile à trouver en cette année-là.

— Alors! On va manger Roméo?

— Je pense que tu as exagéré sur la dose : il n’est pas cuit, il est séché.

— Pas très important.

Ils se dirigèrent vers l’entrée de la mine et actionnèrent la combinaison qui ouvrait la porte.

En descendant le long corridor, ils se retrouvèrent devant la porte d’un élévateur opéré par 6 employés.

Lorsque la porte de la salle à manger s’ouvrit, la famille Desmarais, estomaquée, eut à faire face à une cinquantaine de personnes en loques, puants. Ils restèrent silencieux et le visage tordu de peur.

— Il y a bien 60 employés ici?

— Oui. Vous voulez du travail?

— Non. On est des mangeurs d’aristocrates… La meilleure chair en vogue ces temps-ci.

Ceux qui mangent du renard périront par le renard.

… Bonne nouvelle, mes amours. On a de la viande fraîche pour quelques semaines. Et gageons qu’ils ont du vin quelque part dans une galerie. Une galerie sans doute ornée des œuvres des grands peintres de ce monde. Et pas des copies…

On sortit le père Desmarais pour l’embrocher et le faire cuire à feu lent : 12 minutes.

***

Pendant qu’ils mangeaient, sur une longue table, deux gardiens avaient enfermé  le personnel dans une pièce désormais nommée El Frigo.

— Ils n’ont jamais compris que pour prolonger sa vie on doit garder ses proies vivantes. La viande se mange mieux quand elle est abattue quelques heures seulement avant le repas. Le porc a disparu de la surface de la terre, mais pas l’homme… Enfin! Il en disparaît quelques uns chaque jour. Pour une fois qu’ils servent à quelque chose.

© Gaëtan Pelletier, 5 août 2018

La mariée était vraiment trop belle

Résultats de recherche d'images pour « replicant »

Je me suis marié le 18 février 2047. C’est par hasard que j’ai rencontrée Anna, dans une bibliothèque de livres de papier. Dehors, il pleuvait des cordes. C’était en fin d’après-midi et le vent de la mer, un faux en provenance d’un programme du gouvernement sous le règne du petit-fils de DT ( Donald Trump), que d’insérer dans des lieux publics une invention toute récente: des odeurs rappelant celle qui existaient dans les années 2020. Le propriétaire de la bibliothèque était un chinois qui habitait un petit village dans le nord du Québec: Chinoville.

En ce temps -là tout était connecté. Le simple effleurement d’un livre pouvait activer une chanson, un autre livre, des dizaines de films. Tout tournoyait. Mais ce n’étaient  que des pubs.

Je cherchais un vieux dictionnaire de Paul Rouaix: Le dictionnaire des idées suggéré par les mots. Quand j’ai glissé ma main sur le dictionnaire, une autre est apparue: celle d’Anna. Alors, dans la pièce une vieille chanson des Beatles a été déclenchée: Anna. J’adorais cette chanson. La veille, je l’avais fait jouer une dizaine de fois sur le SI ( SuperInternet) version tridimensionnelle. Au moment où mon regard croisa le sien, des fleurs virtuelles, comme des oiseaux translucides volèrent  à travers la pièce pour aller rejoindre les mains d’Anna qui s’ouvrirent pour accueillir le bouquet par un sourire triste. Dès lors, mes palpitations cardiaques changèrent de rythme.  « L’amour, je dis-je! Enfin l’amour! « 

Nous sortîmes de la bibliothèque et prirent un taxi volant. Le ciel était zébré de ces taxis qu’il suffisait de héler par un simple bouton jaune. Mais chaque taxi avait une couleur différente et changeante.  J’ai appuyé sur le bouton qui déclina mon identité et mon adresse.

***
Anna adorait les chansons des années 50 et 60 de l’autre siècle. Il semblait que nous étions fait l’un pour l’autre. Nous nous sommes mariés le lendemain et avons fait un voyage au pôle Nord où vivaient les riches de ce monde. Le reste de la planète était pratiquement invivable. Nous nous sommes promenées sous de fausses banquises, admirant des répliques d’ours polaires. Puis nous sommes repartis le lendemain vers l’Afrique avec des combinaisons anti-chaleur pour chasser des lions virtuels. Ce matin-là, il y eut toutefois un incident: l’un des lion fut si mal programmé qu’il bouffa une touriste américaine. La fille de Bill Clinton ne survécut pas.  Anna pleura pendant une quinzaine de minutes devant les « restes » de la femme en charpie, le corps disloqué. Le travailleur-robot fut condamné et détruit par un juge robot.

Notre lune de miel ne s’arrêta pas là. Nous faisions l’amour 3 ou 4 fois par jour. Anna était inassouvissable. J’ai dû avoir recours aux injections du Dr Perfo qui s’avérèrent très utiles. Un jour, elle téléchargea un programme de partouze en 3D. La pièce fut – après avoir déboursé près de 10,000 $ chinois- emplie de danseurs et danseuses à moitié nus.  Ce fut la soirée la plus excitante de notre notre union qui ne cessait de grandir. J’étais excité. Et Anna faisait le café, le ménage, et – de temps en temps – elle pouvait me jouer une des ces émissions des années 1962 avec tous les personnages.  J’étais ravis. C’était exactement de ce monde que m’avait décrit mon père dans les petits écrits auxquels il se livrait le soir.  La soirée fut toutefois stoppée par une quinzaine de policiers-robots qui pénétrèrent dans l’appartement du voisin. Il fut accusé de participation à un réseau de climatophiles ayant mis la main sur des vidéos représentant la Chine du 20 ième siècle. On l’exécuta en deux minutes, puis ont le fit brûler et réduit en cendres. L’opération n’avait duré que quelques minutes. Les cendres furent aspirées et conduites au cimetière planétaire situé près de Las Vegas.

***

Anna avait le don de trouver des substances qui rendaient heureux. Elle me disait qu’elle avait travaillé dans un laboratoire qui fabriquait ces substances.  Nous en faisions usage… Et grandement.

Un jour, je me suis levé et j’ai écarté les faux rideaux qui donnaient sur un monde montagneux, remplis de rivières, et dont les bruits se répandaient dans la pièce. Je cherchai Anna. Elle n’était plus là.

J’ai fait une plainte au poste de police et il m’a été envoyé un message concernant Anna.

Monsieur, 

Le virus Anna a été créé par un clan de résistants situés on ne sait où pour l’instant. Le virus a une durée de vie de 28 jours. Il est présenté sous la forme d’une jolie dame sensible ou d’un mâle fort ressemblant. Ce virus avait d’abord été créé par une compagnie publicitaire. Mais il a été rapidement pris en charge par une entreprise en lutte contre notre système.  Ouvrez votre ordinateur à l’adresse indiquée pour localiser le virus. 

Abala 345?$9k 

C’est ce que je fis. J’en vis 323 modèles tous en opération sur la planète. Au moment où j’allais fermer mon appareil, je n’ai pu payer pour la transaction. Un point rouge s’alluma à la porte de mon appartement. Mon compte bancaire était vide. Une armée de policiers étaient en route vers mon appartement… On m’avait ciblé. J’avais pour nom Anna…. Et je vis mon corps se transformer à grande vitesse. Si vite que j’ai eu à peine  le temps de me regarder dans le miroir. Vraiment, la dernière injection qu’elle m’avait offerte était pour le sexe, mais bien plus…

On défonça la porte…

Gaëtan Pelletier

Décembre 2016

 

 

Le petit peuple aux grandes oreilles

grandes oreilles

 

« Tout est vibrations. On vit par vibrations et on meure par déclins de vibrations. Ou par excès… »

 

***

Au soir du 16 septembre , pendant la canicule qui passait en une vague de chaleur inusitée,  un grande créature à tête énorme, en provenance d’une autre planète, posa son vaisseau spatial en forme de tasse  près d’une maison situé en bordure du Maine et du Canada. Il se glissa dans la demeure  d’un résident endormi qui,  le jour même,    s’était acheté un violon. Le E.T., en provenance du peuple d’Oreillon , une planète située à 24 année lumière de la Terre, découpa de ses ongles la porte patio de la maison et fit  le tour du propriétaire comme il est écrit dans tous les romans et dans les contes en banques.

Pendant que l’occupant ronflait,le  E.T. grandes oreilles découvrit deux objets étranges: un revolver de calibre 38 et un violon. De par sa physionomie, l’humanoïde était complètement atrophié de tous les autres sens vu ses yeux en mini-billes, sa fine bouche aux lèvres minces et son nez minuscule.  Mais ses oreilles étaient si grandes que lorsqu’il se pencha pour saisir le violon, les lobes ramassèrent un peu de poussière sur le plancher. Et il entendit la poussière glisser sur le plancher…  Il  saisit le violon, ainsi que l’archet, étudia les deux pièces et entendit à travers les écouteurs  d’un appareil un bruit étrange: l’homme avait joué une fois. Puis il s’était saoulé.

***

Sur Oreillon, c’était la guerre. Et lorsque le Lobeéiste se présenta devant le grand chef, on octroya un budget de milliards particules de bois pour étudier l’appareil. Car sur Oreillon on, on se chauffait au bois, on mangeait du bois, et tout ce qui se déplaçait roulait au bois. On était certain que toute la vie d’Oreillon  dépendait du dieu Bois. Le dieu Bois, une fois planté et parvenu à maturité se mettait à chanter  par le vent et les églises-forêt se remplissaient de disciples aux grandes oreilles. Mais en même temps, vu le nombre d’habitants toujours croissant, les Oreillés  se déchiraient entre eux pour les parties de la planète  aux grands boisés.

Au bout de quelques semaines, le chef du clan Brisebois, annonça à son peuple qu’il avait enfin trouvé l’arme fatale qui allait anéantir les 7 continents:  du Do, du Ré, du Mi, du Fa et du Sol du La du Si…

Il dévoila alors, caché sous un immense hangar, un violon gigantesque, tout luisant, avec un archet fabriqué des cheveux de toutes les têtes des guerres précédentes scalpées et emportés, suspendues aux murs.

Pendant les mois qui suivirent, les usines se mirent en branle pour fabriquer des violons 1/4, 1/2, et 4/4 pour armer les fantassins. 600, 00 violons sortirent des usines d’armement.

Le peuple applaudit lors d’une parade imposante le jour du Seigneur Bois. Des rangées de fantassins tenant leur violon sur l’épaule passèrent devant le chef suprême  Kaing Wonk. Mais dès qu’ils se rendirent à l’église-forêt pour prier, ils constatèrent que leur église avait disparue. La fabrication des violons avait nécessité l’abattement de tous les arbres. Et quand ils vinrent pour pêcher, les poissons avaient également disparus, car on avait utilisé leurs  huiles pour vernir le bois des violons. Constatant une pénurie du côté de la fabrication des archets, tous les habitants durent se raser et donner leurs cheveux pour « l’effort de guerre » demandé.

 » Une fois rasés, vos oreilles n’en seront que plus grandes », martela le Grand Élu Kaing WonK.

Quelques semaines plus tard, les armées  de la peuplade Do se lançèrent  à l’attaque de la peuplade Ré. À leur grande surprise, l’armée qui se présenta devant eux avaient les mêmes armes. Étant donné que chacun avait dépensé tous leurs arbres pour fabriquer des armes, ils se retrouvèrent dans un désert fauché et les sons furent multipliés par dix: il n’y avait plus de barrière, plus de nourriture, et plus rien pour faire avancer les machines qui transportaient les gros violons.

On retrouva 777,000 Oreillés, tous saignant des oreilles sur le champ de bataille, leurs petits yeux fermés.  Quelques soldats affamés, en train de bouffer leurs violons, furent achevés à coups de sons. Quelques uns trouvèrent des racines d’arbres encore enfouies, les mangèrent et furent condamnés à être pendus.

« Mais il n’y a plus d’arbres », fit remarquer un monarque lors d’une réunion.

« Il y a toujours une solution », rétorqua le monarque.  Ici, on ne pend pas, on tue par le son. Alors, rassemblez un peloton de violons et qu’ils jouent à   à 12 heures ,  quand le condamné sera assis.

Chose demandée, chose faite. Le lendemains, 250,000 Oreillés se présentèrent su la place publique avec leurs enfants à qui ils avaient appris à jouer du violon.

L’Oreillé condamné explosa comme une coupe de champagne.

Et tous applaudirent.

***
 » Il faut une trêve », fit remarquer le Monarque du clan La.

Et la trêve dura 25 ans. Le temps que repoussent les arbres.

La bataille débuta le 15 septembre de notre ère et se termina le 21 septembre.  Il n’y avait plus d’église pour prier, ni de nourriture. Plus rien ne poussait. Toutes les espèces animales disparurent, n’ayant plus de maison pour vivre.

On attendit encore 30 ans, mais les arbres poussaient à un rythme de plus en plus lent. Une étrange épidémie toucha le peuple: l’air étant devenu irrespirable, de bizarres nuages bleutés recouvrirent la planète.

Gaëtan Pelletier

 

 

Retour vers le futur

…jusqu’à ce que le lion raconte sa propre histoire, le récit de la chasse glorifiera toujours le chasseur. 

 

Dans l’intranslucide chasse à tous les trésors de la Terre, on trouvera toujours de ces gens qui font l’Histoire, la trafiquent à leur compte. Ils ont préparé les lionceaux dès l’enfance, saboté les familles. On se tord comme des guenilles pour fournir aux chasseurs « élus » les châteaux princiers.

Toutes les grandes entreprises de ce « monde » ont été construites par des esclaves.

Dans la marmite surchauffée  du petit vaisseau volant bleu, la canaillerie a – de tous les temps – esclavagé les « fidèles », les aveugles de l’esprit. Et l’esprit est un interprète gourd.

Les requins ne sourient pas… Et c’est ce qu’on aime d’eux. Les requins ont l’air sérieux, puissants, forts. Requin-président et toute la petite bourgeoisie effarouchable danse dans les temples-magasins la grandeur de l’ère de la techno civilisation.

…bourrés et bourrés comme des divans capiteux de nourriture chimio travestie qui conduit à la chimio pharmacologie…

Voter est déjà un signe d’agenouillement devant la clique poudreuse. Le pouvoir est une drogue, mais à renifler les bêtes du pouvoir, les enivrés gagnent de la tête. Mais en perdent le « bon sens »….

DONNE-MOI MON BISCUIT! cui cui cui 

Les friandises des adultes:

Les nazis donnaient la croix de fer…

La France est une distributrice de croix pour tous les petits affriolés ardents et chiots piteux.

Et dans le plus grand, le plus spectaculaire pays du monde: Medal of Honor

Nouvelle de SF, version MP1 

Le dernier des travailleurs 

En l’an 2075, les derniers travailleurs quittèrent la dernière usine du monde: l’usine à fabriquer des robots. 

Ce qu’ils ignoraient c’est qu’ils avaient fabriqué la dernière voltige en matière de « génie humain… » la fabrication d’un robot qui fabriquerait tous les robots nécessaires à la marche de ce monde. 

S’imposa – par un régiment lent et vicieux- l’ère nouvelle des dirigeants ayant enfin parvenu à leur fin par l’accaparement des terres, le tressage lent en louvoiements hypocrites des multiples crises monétaires et la concentration des richesses en quelques conglomérats qui n’eurent plus que pour jeu: la lutte monétaire.

Le dernier travail: polir et nettoyer les robots. Servir cette nouvelle race de seigneurs et travailler sous terre à des projets intra-planétaires  et extra-planétaires.  

Tous avaient le droit de voter, mais tous avaient le droit de ne pas voter. 

Tous avaient le droit de se taire, mais tous avaient le droit de parler dans une machine pour exprimer et analyser aux fins d’amélioration de leur monde sur une plateforme virtuelle leur désagrément. En gros, tous avaient le droit de gerber en format électronique. 

Tous DEVAIENT transmettre un rapport de 20 pages, journalièrement,  dans le but de parfaire leur statut de travailleur-progrès. 

Tous avaient le droit de se parler entre eux par des voies de communications à distance. 

Tous avaient le droit de se faire des amis. 

Tous avaient le droit d’écrire dans un commentaire d’échanges qu’ils n’étaient pas un robot. 

Une machine, au service de LETACMOA, dirigée par une firme indépendante de robots avait pour tâche d’analyser et de transmettre un rapport aux plaignants. Mais le plaignants devait répondre au robot sous peine de sanction(s). 

Tous devaient étudier -et ce gratuitement – afin de ne pas être des serviteurs, mais des critiques instruits, libres, et au parfum du système dans lequel il vivait pour parfaire ce système. 

Tous avaient le droit de se plaindre de quelconque injustice. On lui attribuait alors un avocat-robot pour la défense.  

Deux mois par an, tous les non-robots avaient le droit de voyager sur une île, à l’équateur, pour des festivités arrosées d’alcool, de bains, de soleil.  

Tous avaient le droit de demander aux robots-serviteurs  de suivre ses ordres.

Tous avaient le droit d’être créatifs: il y avait alors un concours du meilleur robot à construire lors des cérémonies vacancières.

En l’an 2075, Robert et Camomilla remportèrent le prix en créant un robot féminin,  à la peau noire, et qui pouvait répéter toutes les citations célèbres écrites par les artistes de jadis. Mais sa principale qualité était de former un travailleur en l’espace de 39 secondes. C’était un record.

Il y eut une fête foraine avec des feux d’artifices énormes constituées de fusées qui explosaient dans l’espaces.  

Et l’on hurlait, les dents grandes ouvertes:

Yeah! Yeah! YES!

Gaëtan Pelletier

3 janvier 20XX

Enbridge BBQuébec : L’histoire d’Adam et et crève

BBQ 2

Enbridge Pipeline

La science fiction, c’est quand les nuls calculent le futur et qu’il n’arrive jamais selon les données. Mais il arrive toujours… Avec ou sans données…

John Smith

Barils

Il poursuit en qualifiant l’approche d’Enbridge, concernant le système de détection des fuites et les plans d’intervention «d’inadéquats ». Selon lui, il faudrait jusqu’à «quatre heures pour l’amorce d’une intervention d’urgence pour les régions métropolitaines de Toronto et de Montréal». La Presse

***

En 2029, le pipeline de la Cie Enbridge qui passait près de Montréal, Henri et Noah étaient en train de cuire un magnifique BBQ. La bière coulait à flot. Les enfants jouaient, criaient, et s’arrosaient. C’était le 31 juillet et le mercure indiquait 31 degrés.

 Pendant ce temps, un employé de la compagnie, qui devait vérifier le pipeline fora un trou pour y insérer une caméra d’inspection. Se trompant dans ses calculs, il perça le pipeline. Sous une chaleur qui lui donnait le tournis, il ne rendit pas compte que la mèche utilisée était la plus grosse,  étant donné qu’il avait placé la boîte à l’envers et que ses lunettes étaient accrochées à son cou.

Les enfants jouaient, criaient, s’arrosaient. Et le poulet grésillait…

Les 40 pigeons qui habitaient la maison de Marcel partirent dans une volée affolée dans un bruit d’applaudissements dans l’air : Clap! Clap! Clap! Clap.

–          Sales oiseaux, se lamenta Henri.

Une dizaine de rats cachés dans les égouts virent passer le grand filet noir. Ils s’enfuirent à griffes ouvertes.  Les rats avaient un langage que ne comprenaient pas les humains. Mais dans une hâte soudaine, 1 50,000 rats se mirent à quitter les bas-fonds de la ville pour échapper au massacre.

Et les enfants s’arrosaient, criaient, chantaient.

***

L’employé qui avait émis un message à la compagnie était affalé sur le gazon,  regardant son émission préférée sur sa télé imbriquée dans le panneau du camion, Il  s’impatientait. Il sortit alors, en soupirant, un paquet de cigarettes et scruta l’image des poumons noircis , puis, poussant un soupir, décida d’en griller une.

Au moment où il alluma sa clope, des milliers de rats, tous couverts de pétroles bruts, sortirent des égouts. À travers la file de voitures électriques branchées pour être chargées, le troupeau de rats se mit  à se trémousser pour se débarrasser du pétrole. Ils se secouaient comme des chats mouillés.

L’employé échappa sa clope, écarquillant les yeux, tenta de l’éteindre et émit un gémissement. En une fraction de seconde, il entendit dans son Walkie-Talkie un message : « Nous partons ».

Il paniqua, courut vers son costume « antibrûlure », l’enfila au même moment qu’eût lieu l’explosion.

Les Chinois n’auraient pas fait mieux : Tous les rats de la ville se mirent à voler et se mêlèrent à tous les pigeons du quartier. On entendait pétarader les voitures électriques, rapidement carbonisées explosaient en laissant l’acide des batteries se répandre dans l’atmosphère.

Un peu avant que l’employé fermât les yeux, les rats carbonisés, les pigeons, et un nombre incroyables d’humains eux aussi noircis, étaient devenus volants. Il lui apparut alors qu’ils demeurèrent pendant longtemps en suspend. Si longtemps que la dernière image qu’il pût voir fut celle d’un brasier de flammes sur lequel dansaient des cadavres dans un mouvement circulaire comme celle des BBQ.

***

Pendant ce temps, au Parc des SDF, parmi les 250,000 encore vivants depuis la crise 2008, 25, 000 se faisaient une soupe avec les restes de poubelle des restaurants chics de la ville et s’arrosaient de l’eau qu’on leur avait donnée, en geyser, par pitié. De l’’eau sortie de l’asphalte quand le système automatisé de la ville les démarrait au moment où la température atteignait 30 degrés Celsius.

Armand, Roland, Jean-Marc, Thierry, Arnold, priaient pour qu’un jour Dieu intervienne, levèrent les yeux vers le ciel en guise de désespoir.

Les lèvres gercées, les yeux bouffis par la misère, ils restèrent bouche bée : du ciel arrivait  le plus beau, le plus gigantesque  BBQ du monde, enfin un repas envoyé du ciel : volaille, porcelet, cuisses, poitrines, pattes de grenouilles, jambons,  jarrets, etc. Le festin…

Ils criaient, s’arrosaient et chantaient.

Un déchu ayant fait faillite, se dit qu’il était venu le moment de s’enrichir : au lieu de manger, il ramassa tout ce qu’il put et les accrocha aux arbres pour les vendre par la suite.

On vit au loin de grandes lueurs rouges, des camions d’incendie et des autos pétarader dans le ciel en feux d’artifice agrémentant la fête.

Hourra!

Et des centaines de SDF revinrent des quartiers riches avec des milliers de bouteilles de vin et de bière.

Tard dans la nuit, une équipe de sauvetage de la Compagnie retrouva le corps de l’employé : le corps, à moitié immergé dans son habit de protection était quasiment intact.

Il ne manquait que la tête.

Gaëtan Pelletier

13 décembre 2013

 Article en relation: La prophétie de Meyrink 

Venezuela : l’opposition et les USA tentent-ils un coup d’Etat ?

Attendez-vous à être désinformés sur l’élection au Venezuela. Je suis en contact avec Caracas et bien sûr, j’entends une toute autre version…

 

Supporters de Capriles manifestant après le résultat des élections : « Obama, Shimon Peres, au Venezuela, la démocratie a été victime d’un coup d’Etat. Nous avons besoin d’aide, s’il vous plaît. »
1. Maduro a vraiment gagné. Comme tous les observateurs internationaux qui ont déjà surveillé les votes vénézuéliens, l’ancien président US Jimmy Carter a déclaré que le système électoral vénézuélien était le plus fiable au monde. Et l’article de mon ami Romain Migus, qui vit à Caracas, décrit avec précision le contrôle neutre des opérations électorales. Dans cette commission siègent des représentants de Capriles, et ils ont tous reconnu que le système était fiable.
2. Pourquoi un score si étroit ? Plusieurs facteurs sans doute : il n’est jamais bon d’annoncer trop tôt une victoire confortable, cela a sans doute démobilisé une partie des chavistes, croyant que la victoire est assurée. Mais il ne faut pas se leurrer : certains problèmes du pays traînent à trouver leur solution, il y a – et je peux en témoigner avec une expérience personnelle – un véritable sabotage de la bureaucratie et souvent un problème de corruption. Les gens faisaient confiance à Chavez pour quand même surmonter ces obstacles. Pour convaincre, Maduro devra engager rapidement une lutte très dure et prolongée contre la bureaucratie. En s’appuyant sur la base et le contrôle populaire.
3. Contester la victoire est un truc classique pour manipuler l’opinion et préparer la déstabilisation. Le livre de l’avocate Eva Golinger « Code Chavez – CIA contre Venezuela » expose de nombreux documents US : ils prouvent l’activité intense de la CIA au Venezuela avant et pendant le coup d’Etat militaire de 2002 (qui avait emprisonné Chavez, mais échoua suite à la résistance populaire massive). La CIA n’a évidemment pas cessé d’agir dans ce pays, comme dans tous les pays où des gouvernements résistent aux multinationales : des coups d’Etat ont aussi été préparés en Bolivie, en Equateur (échecs) et au Honduras (succès).
4. Les médias européens présentent Capriles comme « centre droit ». Son programme est en réalité d’extrême droite et sa famille est une des plus riches du pays. Leur passeport est peut-être vénézuélien, mais leur cœur est aux USA. (Voir son portrait)
5. Ce lundi, les milices de Capriles ont attaqué des sièges du parti chaviste, des centres de médecine sociale et la télévision publique, tuant plusieurs personnes. En fait, Capriles et les agents US avaient préparé des incidents violents pour créer un climat justifiant un nouveau coup d’Etat. Cette stratégie fut déjà appliquée dans divers pays.
6. Si vous craignez que tout ceci soit une « théorie du complot », écoutez John Perkins, qui a travaillé toute sa vie pour les services secrets US avant de les dénoncer dans le livre « Confessions d’un assassin financier ». Dans cette interview vidéo, il commente la façon dont la CIA a organisé des incidents violents pour préparer le coup d’Etat qui a renversé le premier ministre iranien en 1951 (le pétrole, déjà !). C’est à 02’ 47, mais toute l’interview est ultra importante. (voir ci-dessous)
7. Le fond du problème reste : à qui doivent servir les richesses naturelles ? Aux multinationales comme Exxon (45 milliards $ bénéfices annuels) ou à éradiquer la pauvreté ? L’Afrique, riche, crève de faim parce que les multinationales, la banque mondiale et le FMI y décident de tout. Dans le monde arabe, les Frères musulmans affronteront de plus en plus la colère populaire car leur programme économique très à droite se met à genoux devant les intérêts des Etats-Unis et le peuple reste donc dans la pauvreté. Par contre, l’Amérique latine est en train de se libérer depuis que Chavez a dit NonL’Amérique latine est en train de se libérer depuis que Chavez a dit Non.
8. La tentative de coup d’Etat réussira-t-elle au Venezuela ? Cela dépend de la résistance et du sang froid des Vénézuéliens, mais aussi de notre responsabilité pour faire circuler l’info contre les médiamensonges.
Source : Investig’Action

 

 

Voler du temps…

voler du temps 1

voler du temps 2

voler du temps 3