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Un dernier train pour Auschwitz

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Il y a ceux qui parlent tout le temps et ceux qui écoutent tout le temps. GP

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On part pour un petit voyage planétaire. En train. Ils disent qu’on va prendre un bon repas de richesses et se doucher.

La vie est un long voyage qui a commencé il y a des milliers d’années. Le train roule toujours, et pour la première fois de l’Histoire, après les chapelets de mensonges, on commence à douter de la destination. Chacun d’entre nous n’était qu’un infime amas de cellules: ça a donné Mozart et  Donald Trump. Puis une pléiade de « penseurs allumés », qui hurlent des livres, des articles dans une sorte de prière parallèle: cessez de croire qu’on a trois planètes à consommer, etc. Il y a ceux qui parlent vraiment, avec de la beauté dans les dires et personne n’écoute. Il faut un certificat de « communication ». Estampillé par l’État.

C’est l’abrutissement continu. Le carnage planétaire est sans limite. Carnage du psychisme autant que celui des corps brisés et des esprits enveloppées dans des pilules pour palier au stress d’un modernisme clinquant.

Le petit frisquet automnal 

Au petit matin, je m’enfonce dans les bois, passe près des quatre ou cinq pommiers sauvages, et je marche avec un sac à dos lourd. Je marche une heure, enlève des têtes d’arbres cassées par le vent pour me tracer un sentier pour le ski de fond. Les corbeaux croassent et les quelques perdrix qui restent s’enfuient comme des poules à travers les bois. À part ça, c’est le silence total. Le progrès devait nous rendre heureux. Curieusement, c’est la marche dans cette petite jungle qui me rend heureux. C’est une potion magique de tranquillité, de curiosité enfantine, d’un voyage vers soi et vers les autres. Le quotidien des gens libres et qui savent l’être a quelque chose d’excitant. Comme dans les amours, ce sont les petits gestes qui gardent vivant cet amour. Le progrès à l’hélium est en train de nous vendre des merveilles qui n’existent pas, qui n’existeront pas puisqu’il n’a pas pour but de faire vivre la beauté dans les humains au lieu de les esclavager pour le profit.

Puis, de temps en temps je m’assois pour écouter un livre. J’ai le goût de comprendre, le goût d’apprendre. Mais de plus en plus, j’aime les livres simples, comme ceux de Rick Bass: Winter 

27 octobre

Je commence à me dissocier de la race humaine. Je ne voudrais pas passer pour un malotru – mais ça me plaît. Ça me plaît même tellement que ça me fait un petit peu peur. C’est un peu comme si en baissant les yeux vers ma main, j’y voyais pousser un début de fourrure. Je ne suis pas aussi atteint qu’on pourrait le croire. Winter, Rick Bass, 

Et d’autres, plus compliqués, mais Ô combien ouverts dans une vue d’ensemble de ce monde en une image:

« C’est à propos de ce monde que je veux chercher à cerner ce qu’il convient d’entendre par la responsabilité des intellectuels. Pour bien faire comprendre ce que cette question engage à mes yeux, je reprendrai une image à Michael Albert. Imaginons qu’un dieu, lassé de la folie des hommes, fasse en sorte que dans tout cas de mort qui ne soit pas naturelle, tout cas de mort qui résulte de décisions humaines contingentes, le cadavre de ce mort ne soit pas enterré et qu’il ne se décompose jamais mais qu’il soit mis à bord d’un train qui circulera indéfiniment autour de la planète. Un par un, les corps s’empileraient dans les wagons, à raison de mille par wagon; un nouveau wagon serait rempli à toutes les cinq minutes. Corps de gens tués dans des guerres; corps d’enfants non soignées et morts faute de médicaments qu’il coûterait quelques sous de leur fournir; corps de gens battus, de femmes violées, d’hommes morts de peur, d’épuisement, de faim, de soif, morts d’avoir du travail, mort de n’en pas avoir, morts d’en avoir herché, morts sous des balles de flic, de soldats, de mercenaires, morts au travail, morts d’injustice. L’expérience, commencée le 1er janvier 2000, nous donnerait un train de 3 200 kilomètres de long dix ans plus tard. Sa locomotive serait à New York pendant que son wagon de queue serait à San Francisco. Quelle est la responsabilité des intellectuels devant ce train-là ? »  Normand Baillargeon, TRAHIR , 2000.

Il apparaît alors que nous vivons dans un nazisme planétaire dirigeant notre monde vers l’éradication simple de notre nature humaine. En cela, le mot progrès – malheureusement confondu à celui des sciences ou se proclamant sciences – est devenu tellement incompris et brouillé  que les soudards continuent de construire le plus long  rail du monde. On ne sait où on va, mais on voyage . Il suffit de lire les journaux, d’écouter les politiciens, les économistes, les journalistes mous pour comprendre que la destination est trafiquée. On vend des billets sans noms.

Gaëtan Pelletier

Le Compostelle de la blatte métallique

Les ventes de voitures neuves ont chuté de 88,8% en avril en France

Photo: Pixabay

Les ventes de voitures neuves particulières ont chuté de 88,8% en avril. Capital.Fr

Nous allons tous mourir: la voiture est en train de nous quitter. Elle,  si essentielle pour faire des fortunes et saccager l’environnement. Celle qui permet le dimanche de se rendre du point A au point A. On vous dira qu’il vous en faut une, parce que tout a été réglé pour qu’elle soit essentielle.

En 1920, alors qu’il y avait peu de véhicules en circulation et qu’ils roulaient plus lentement, Grinell écrivait aux États-Unis : Ce roadkill est une source relativement nouvelle de la mortalité ; et si l’on devait estimer le kilométrage du total de ces routes dans l’état, le taux de mortalité doit s’élever à des centaines, voire des milliers de cas toutes les 24 heures3. La situation s’est depuis aggravée dans la plupart des régions du monde, en raison de l’augmentation conjointe de l’extension du réseau routier, du nombre de véhicules motorisés, de la vitesse moyenne des véhicules et du kilométrage parcouru par chaque conducteur.

C’est l’une des formes de la fragmentation des habitats naturels par les réseaux de transport et l’une des principales causes de disparition de certaines espèces2, carnivores y compris4Wiki

Qualifiée de Roadkill, déjà dans les années 1920, c’est une créature musclée assassine de  bêtes et d’insectes. En plus de détruire la qualité de vie de notre homo-érectus devenu un homo-roulus, par obligation: les usines sont à une distance nécessitant un voyagement journalier, grande cause de pollution.

Et du temps pour s’y rendre. Au bout d’une vie, il faudrait comptabiliser le temps perdu ( et faire son petit Proust) avec ce moyen de transport.

En voyageant en moyenne 3 heures par jour, vous en arrivé à  plus de 1000 heures par an. Si votre vie active dure 30 ans, cela fait 30,000 heures.  Vous perdez  10 ans de votre vie. Mais puisque nous commençons à conduire jeune et à conduire après une retraite, on s’approche du 12 ou 13 ans, voire 14 ans,  à faire de la navette, assis dans ce vaisseau sur roues.  Et puisque’on vous dit que l’espérance de vie étant plus élevée, vous perdez vos dernières années dans un refuge pour personnes âgées, non autonomes. C’est là que la science vous prolonge souvent dans un état végétatif. Ils appellent ça de précieux aînés qui ont fait notre histoire. Et ils pleurent lorsque vous allez mourir. Ils se baignent dans des snifs, puis d’en vont. Et c’est bien ainsi. Qui se souvient d’Aurilien l’ancien cousin qui a défriché une terre au lieu de voyager dans une blatte rutilante?

Ses proches… Et on l’envoie sous terre en corbillard.

Mais mourir fait partie de la vie. Et en petits  philosophes,  perdre dans ses années les plus belles pour gagner sa croûte dans une blatte d’acier et de gadgets sophistiqué, avec un cadran qui vous donne la température extérieure de votre véhicule ou la route à suivre sur un écran. Quand on pense que les oies blanches reviennent chaque année sans compas…

C’est nous qui avons perdu l’essentiel de la vie qui est… la vie simple. On nous l’a rendue tellement compliquée que nous entretenons des affairistes et des politiciens qui nous ont fait bifurquer vers l’avoir au lieu de l’être.

Oui, la blatte métallique est victime du coronavirus!

Alors  nous sommes des victimes du coronavirus et de la blatte métallique et des zélus zélés drogués à l’économie et à la mégalomanie niaise  qu’ils nomment progrès. C’est le progrès de la négritude translucide. On aura réussi à tuer la beauté de l’humain, des bêtes, du vivant tout entier pour un voyage sur Terre écourté pour le plaisir des de ceux qui nous prennent pour des jouets ou des poupées de Sirs.

Gaëtan Pelletier

 

Un petit tour vers de « progrès »:

« Ça sèche votre lavage en utilisant une toute dernière technologie – une combinaison d’énergie solaire et du pouvoir du vent »

Les sous-marins et les marins saouls

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La France  est « fière de l’excellence technologique » dont ses entreprises ont fait preuve pendant cette sélection, précise l’Elysée. « Ce nouveau succès sera créateur d’emplois et de développement en France comme en Australie. » ( Le monde)  

34, 3 milliards d’euro. Et le sous-marin sera effectif en 2030.  Au Canada également nous avons notre industrie de l’armement qui vend des véhicules blindés armés à l’Arabie Saoudite: 3000 emplois en Ontario. ET ON NE TOUCHE PAS À CETTE RÉUSSITE DE CRÉATION D’EMPLOIS!  Même les libéraux n’y touchent pas.

On est menés par des « capitaines » qui dérapent du cerveau: trop d’eau. Des capitaines Haddock en série et l’éponge cervicale bouffie au whisky. Il se passe que pour « réussir » en économie, ou survivre, il ne reste qu’à produire des armes sophistiquées. On ne produit plus pour vivre, mais pour tuer. Et l’Australie, c’est le pays des boomerang.

Comme disait la vieille dans le film Je vous trouve très beau, la vieille répète toujours : « C’est qui qui est mort ».

Nous tous…

On a mis nos yeux dans le même panier…  Mais les dirigeants ont du champagne dans le regard: ça pétille. Pendant que le citoyen se demande: « C’est qui qui va mourir de faim avant 2030? ».

On ne fait pas mieux dans les formules cuites des annonces de « ventes historiques ». Tout est historique! Si c’était vrai, on serait déjà à nager dans le champagne au lieu du chômage. Au moins dans l’eau… Car de plus en plus, elle est pollutionnée . La bouteille est rassurante. On a vendu la bouteille et non l’eau…

Quand ma tant Yvonne fabriquait du pain et des gâteaux dans la petite boulangerie de mon village d’enfance, on vivait. Quand mon oncle, son mari, fabriquait des escaliers, du fer forgé, des armoires, on vivait. Mon père, qui était cuisiner en faisait vivre plusieurs. Et le dimanche, comme dirait Ferrat, on s’asseyait au bout de la table pour jouer aux cartes. Ces gens-là, les pauvres, se parlaient sans wi-fi.

Pour vivre aujourd’hui, il ne faut pas fabriquer des gâteaux et du pain, mais des armes. Il faut aller « en ville », dans de grandes usines qui ont une espérance de vie de 5 ans. On meure vieux, mais démembrés, tenus debout par une panoplie de médicaments.  Mais il reste encore beaucoup de ce genre de progrès à « faire ».

En 2030, les mannequins n’existerons plus. On les achètera en format robotique, Made in Japan.

Le bras sera construit au États-Unis.

La tête en Chine

Les muscles synthétiques en Russie.

Et le modèle sera en formats divers dessiné par un fabricant de meubles célèbre.

Ils vendront de la bière, des produits cosmétiques, des autos, et peut-être des tomates.

Mais il y aura au moins 2, 344 avocats qui s’occuperont des répartir les soumissions selon un ordre international en accord avec les accords. Si Goebbels  était encore de ce monde, il aurait vite saisi que la phrase la plus creuse est la plus efficace. Comme les sous-marins…

Gaëtan Pelletier

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Progrès

Mars et l'eau

L’économie expliquée aux imbéciles dont je suis…

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Ça, c’est la théorie format mathématique de l’information. Je vais tenter d’être un peu plus simple…

Il y a des lustres, les gens échangeaient des biens: une poule ( pas la dame..) pour une valeur semblable mais en terme de rentabilité.

Tu donnes la poules, on te donne 4 lapins. Les commerçants négocient: la poule pond des oeufs. Tu vas t’en nourrir pendant longtemps. Que voulez-vous que nous faisions avec 4 pauvres lapins qui se reproduisent.

– Si tu les tues, crétin , ils ne se reproduisent pas!

– Justement! Je les achètes pour les manger: nous avons faim.

Jusque là, tout allait bien. Ils avaient les dents cariées, prenaient une douche quand il pleuvait, et ils ne savaient pas  qu’ils échangeaient des biens. Ils tentaient de survivre.

L’Histoire dit qu’ils finirent par se regrouper sur ce qui allait devenir la place du marché.

Un jour, un cochon arriva avec un homme qui n’avait plus faim. L’homme échangea le cochon pour 12 poules et 36 lapins. Mais au lieu de les manger…  Le génie – Séraphin Bernarken -, prit un territoire et y instaura un élevage de cochons, de lapins, de poules. Au diable les oeufs! C’est pour les pauvres et les omelettes.

Génie II 

Il y a toujours un génie pour en surpasser un autre. Devenir génie à la place du génie. Un jour, il vit un imitateur du premier génie qui avait – tenez-vous bien! – élevé des taureaux est des vaches!

Quand les gens du marché virent arriver les taureaux et les vaches, ils paniquèrent.  Le génie sortit de sa bouteille. « Nous allons établir une monnaie »

La foule éclata de rire. Une monnaie?  » Oui, un symbole pour représenter tout ce que nous avons. Ce qui nous évitera de transporter nos bêtes au marché ».  Genre…

– Mais avez-vous une explication? demanda-t-on.

Oui, j’ai une formule mathématique qui prouve que cela va fonctionner.

Une théorie pour acheter son billet d’avion le moins cher possible

Source

On frappa donc de la monnaie.

Certains citoyens, quelque peu instruits, avaient étudié la formule. Plusieurs avaient même fréquenté le secondaire 4, ( Lycé ou High School), sans saisir la formule.

– Nous ne comprenons rien. Nous en perdons notre lapin…

– L’important est que ça fonctionne.

Génie III

Pendant ce temps, en arrière plan, pendant que des nuages fonçaient vers le marché, un petit homme, Antonio Panzi, eut l’idée de trouver des acheteurs-vendeurs. Quand ils les vit, dubitatif,  se passer la main dans la barbichette, ils leur donna un titre: courtier.

Yes!

Génie IV 

Alain Tourre, petit salopard puant aux chaussures trouées, eut une idée qui bouleversa le monde. Hélas! Il parlait en écrivant… Il décida de ne pas travailler, mais d’amasser de la monnaie.

Génie V

Ayant étudié Ponza, il créa les banques. Mais plus encore, il rendit la monnaie invisible. Génie VI créa les conglomérats en achetant tout ce dont il pouvait et en vint à prêter aux pays.

Pendant la crise de 2008, on vendit des maisons à tour de bras. Les sous Génies 000 avaient les babines coulissaient comme des chiens lippues, certains de faire de bonnes affaires.

Fin de l’Histoire 

Et c’est ainsi qu’aujourd’hui, quand vous voulez achetez des oeufs, il faut passer par la caisse, retirer de l’argent invisible, aller au supermarché, suer sang et eau, vous rendre malade, grossir à vue de miroir, et dans une instruction dirigée par l’État, vous pourrez voir les connaissances de vos enfants, vous étonner de les voir tenter de cueillir des pommes de terre dans les arbres.

Quant à savoir ce qui est arrivé à la poule, je vous conseillerais de reprendre la formule à l’envers de celle que j’ai affichée plus haut:

Une théorie pour acheter son billet d’avion le moins cher possible

Car, dans les faits, c’est une formule mathématique :

Une théorie pour acheter son billet d’avion le moins cher possible.

Je n’y connais rien, mais en prenant la formule à l’envers, je dirais que l’on peut calculer comment retourner sur Terre afin de savoir ce qui est arrivé à l’oeuf, à la poule et au lapin.

P.S.:

Génie 34

Il empoisonne les lapins, il en met le dos sur le vendeur numéro 110, le traite de terroriste et de voleur. Pendant ce temps, il a tout un arsenal de lapins bien en vie dans une île achetée à un prix dérisoire. Au moment où chute le prix du lapin, il sort les lapins de son île.

Dans certaines histoires de complotistes, on dit qu’il devient président d’un pays. En fait, en le devenant, c’est un vendeur à la solde des éleveurs de lapins. Il dit toujours: « Ça ne se reproduira plus! Parole de lapin ».

Mais l’histoire ne se termine pas ici: d’un oeuf, d’un simple échange suivant cet énorme progrès, il a fallu créer des métiers: des enseignants pour faire comprendre une histoire parallèle, des ingénieurs pour bâtir des ponts, des banquiers, des secrétaires, des plombiers, des électriciens, des vendeurs d’assurances, des fabricants de théories. Ça n’a pas de fin.

Le cheval allait aux champs, les autos vont au travail. Et pour vous informer comment va la bourse, il y a des chaînes spécialisés, des « spécialistes ». Et quand nous fûmes mourant de travail, un autre génie naquit: Big Pharma.

Quel monde merveilleux!

Gaëtan Pelletier

15 septembre 2013

Les détrangers

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En France, en droit du travail, un contrat à durée déterminée (CDD) de droit privé (pour la fonction publique les CDD sont de droit public) est un contrat de travail pour lequel un employeur (société, entreprise) peut recruter directement un salarié pour une durée déterminée, car la cause de cette détermination, de la date ou l’échéance, de fin de contrat est prévue explicitement par le Code du travail.  Wikipedia

Les mexicains viennent travailler au Québec avec un CDD dépendamment des choux, des navets, de la laitue romaine… Désormais, en France, au Canada, et dans un pays pas loin de chez-vous, nous travaillerons tous en CDD, selon les navets élus. Nous serons tous « à la pige »… L’économie a aussi sa valse météorologique: d’une élégance s’apparentant la danse transcendante d’une abeille cherchant une fleur pour le nourrir. Il ne restera que le chiendent…

On s’est fait plumés comme des dindes… Et avec les plumes qui nous restent, on s’ouvre un blog, ou on s’amuse à détresser la grande folie mondiale des singes à mallettes. Pendant qu’on trouve trois vérités, on nous bâtit 1000 mensonges. Alors, ce sont des bâtisseurs… On se le fait dire. Goebbels avait ses slogans et il était cru. Cru c’es Sushi sous ça!. Cuit, ce serait mieux. Mais qui donc est prêt à faire flamber un « géant » à la joue luisante de banquier? Ou un de ces grand jours de paris de pétrole?

Non, ce n’est pas l’heure. On n’est pas encore assez à bout. On l’est, mais on a tendance à croire en la bonté et à la bonne foi des dirigeants dirigés.  À force de faire le saint pour son pays, on est crucifié. On est tous des Jésus! Mais on nous habille bien, et on nous vend des maisons 5 fois le prix de leur valeur réelle. Le marché ne nous fait pas marcher, il nous fait courir.

Marathon donc! C’est si beau d’être en forme, le matin, suintant dans son auto-mobile pour aller jouer dans une cage dorée, la poupoule qui donne ses œufs sans faire de bruit ni de poule à travers les nids de poules de la rue Cancrelats.

On aura tous le nom d’un mot de passe: CDD: matricule 236-1BZ*.

Slowly but surely! Lentement mais sûrement.  Poussé à pas de loup par les loups de tous les loups.

On est maintenant des itinérants en  puissance impuissance.   Tu t’achètes une nouvelle maison? … Tu ne pends pas la crémaillère mais un banquier gélatiné du cerveau et de l’âme. Un de ces âpres religiosé à la saveur du 21 e siècle. Un nègre à chemise blanche comme la robe de Marie. La mère de j’ai su…

C’est l’avenir! Mais c’est le présent. Le présent  « cadeau ».

Nos maisons seront sans doute toutes mobiles. On rencontrera des gens. On se fera des amis de 15 minutes. Andy Warhol l’aurait dit…  Facebook ou Walmart…

Demain, c’est vraiment beau! Dommage que je sois né hier. J’ai tout raté. J’ai raté mon audition à  » The  Voice », ou La Voix au Québec. À voir tout ce monde chanter et rêver, il semble que personne ne veut plus semer de carottes. Ni planter de choux. On veut être adulés… Et sans efforts… Comme les oiselets qui chantent le matin près de ma maison en hurlant qu’ils ont faim. Ils volent les vers de mon jardin, mais pas ceux des poèmes…

« Meursault, pour moi, n’est donc pas une épave, mais un homme pauvre et nu, amoureux du soleil qui ne laisse pas d’ombres. Loin qu’il soit privé de toute sensibilité, une passion profonde parce que tenace, l’anime : la passion de l’absolu et de la vérité. Il s’agit d’une vérité encore négative, la vérité d’être et de sentir, mais sans laquelle nulle conquête sur soi et sur le monde ne sera jamais possible. »

Il est vrai que lorsque les robots auront pris notre place, on aura tout le loisir de chanter sous la douche froide d’un monde étrange. La « voix » éteinte par cette nouvelle ère de ce monde qui parle et s’exprime, se reconnaissent sans vraiment se connaître.  Un monde ou on sera des détrangers : on accepte de se laisser mourir pour le mensonge. Camus a sculpté un Meursault qui acceptait de « mourir pour la vérité ». Nous voilà dans un monde où l’on force tout le monde à vivre…

Gaëtan Pelletier

4 mai 2015

Chimiefication

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Le Québec dépense 50% de son budget en « santé ». C’est donc dire qu’il dépense maintenant plus pour se guérir que pour se nourrir.

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La dame qui avait hâte…

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« J’ai hâte d’avoir l’eau courante…

J’ai hâte d’avoir des souliers pour les enfants et  pour moi…

J’ai hâte que tu aies un cheval au lieu d’un  âne pour aller au marché…

J’ai hâte que mes enfants soient instruits,  mais pas par l’école…

J’ai hâte de travailler moins et avoir un peu plus de temps…

J’ai hâte de pouvoir, les dimanches, aller faire un pique-nique avec les enfants…

J’ai hâte d’avoir du bois pour chauffer la nuit…

J’ai hâte que l’on soit soignés quand il faut l’être…

J’ai hâte d’avoir un petit coin de jardin pour faire pousser des légumes et des fleurs…

Mais j’ai pas hâte que tu aies un travail qui te fait suer 70 heures par semaine, une Toyota, une télé pour voir au bout du monde ceux qui ont hâte  de payer des impôts pour nourrir les banques, d’avoir à aller travailler pour nourrir les banques, de voter pour nourrir les politiciens qui nourrissent les banques, de me faire farcir de médicaments en fin de vie devant une équipe de spécialistes travaillant pour une morale de carton, de suer chaque année pour faire un rapport d’impôt, de me battre avec des fonctionnaires-robots menottés par des règlements, de vendre mes mains et mon âme à une CIE qui déménage là où tout le monde a hâte pour profiter de ceux qui ont hâte, de n’avoir plus rien en banque sauf des chiffres virtuels, de courir au marché pour des légumes qui ont fait 2500 km, de me payer un burn-out, de me faire parler par une machine dans une machine, de téléphoner et de me faire répondre par un chiffre, de finir par être endettée au point  de me faire soigner par un médecin contributeurs d’expériences de laboratoires aux fins de profits et de  demandes  des actionnaires, tous vêtus comme les lys des champs,  de me lever à 4h30 le matin pour traverser trois ponts et rester figée   dans un bouchon de circulation en écoutant la radio me dire qu’il faut élever des ânes et des poules en villes,  d’acheter mes vêtements « Made in Ailleurs «  par des gens qui ont hâte  d’écouter de la musique affolée de gens dérangés, de me faire dire qu’il y a des terroristes qui on hâte de tuer et des politiciens qui ont hâte de se débarrasser des terroristes, mais qui leur fournissent des armes, de  bouffer toutes les informations quotidienne au bulletin télévisé pour avoir peur, de bouffer  les poisons de l’industrie agro-alimentaire, de me faire dire que je suis une idiote qui n’a rien compris, j’ai pas hâte de connaître Charlie, de me faire virer à tous les trois ans de mon travail, d’envoyer mes enfants se faire charcuter pour une cause de fabricants de causes, de payer 7000$ pour qu’on m’envoie en terre, d’avoir 23 chaudrons, d’acheter une maison qui me rendra servile,   de voir mon mari rentrer en BMW, éméché, et de vomir dans un plat que je devrai jeter dehors, devant les enfants.

J’ai hâte de savoir ce que ça fait de ne plus avoir hâte et de m’acheter une bicoque en campagne qui n’aura que l’eau et un peu d’électricité et de ne pas avoir à me maquiller chaque matin…

J’ai vraiment hâte… Hâte savoir pourquoi tant de gens ont hâte…

 

Gaëtan Pelletier

Luther Standing Bear et le progrès

Dans son autobiographie, rédigée en 1933, le chef indien Standing Bear écrivait: « Il est vrai que l’homme blanc a apporté de grands changements. Mais les divers fruits de sa civilisation, aussi colorés et attirants soient-ils, sont porteurs de maladie et de mort. Si mutiler, piller et entraver font partie de la civilisation, alors qu’est-ce que le progrès? Je gage que l’homme qui s’asseyait par terre dans son tipi pour méditer sur le sens de la vie, qui reconnaissait le lien de parenté unissant toute les créatures et son unité avec l’univers des choses, infusait dans son être la véritable essence de la civilisation ».

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Luther Standing Bear, est né ca. 1868 sur la réserve de Pine Ridge à une famille Oglala Lakota. Sa famille l’a nommé Ota K’TeBeaucoup kills , mais il a pris plus tard le prénom de son père comme son nom de famille. Élevé dans une manière traditionnelle, Standing Bear appris à chasser le bison avec son père jusqu’à ce que, à l’âge de 11 ans, il a été envoyé à Carlisle Indian Industrial School, un pensionnat fédéral pour les enfants amérindiens en Pennsylvanie, et est devenu un membre de la première classe de finissants de l’école.

Après des études à Carlisle, Ours permanent a ouvert un magasin de marchandises sèches sur la réserve de Pine Ridge dans le Dakota du Sud, où il a organisé des réunions publiques pour discuter des traités et de l’actualité. En 1902, il a également rejoint le Wild West Show de Buffalo Bill comme interprète, accompagnateur et interprète avec sa femme. Reconnu comme un habile cavalier et cheval danseur, Standing Bear a été invité à se produire en solo pour le roi Édouard VII en Angleterre.

Après son retour à Pine Ridge, Standing Bear a été choisi comme chef de sa tribu. Toutefois, en raison de sa renommée en tant qu’interprète avec le Wild West Show, il a été recruté par les sociétés cinématographiques à jouer dans des films en 1912. Les mouvements en Californie, Standing Bear servi comme consultant pour le directeur Thomas Ince et joué dans les premiers films occidentaux tels que White Oak (Artisanat, 1921), le cyclone de la Selle (Weiss / Superior, 1935) et Union Pacific (Paramount, 1939).

Standing Bear a publié plusieurs livres au cours de sa vie à éduquer le public sur la culture Lakota et les politiques gouvernementales à l’égard de son peuple. Le premier livre de Standing Bear, mon peuple, les Sioux (1928), est avant tout une autobiographie soulignant sa jeunesse, Carlisle année, le Ghost Dance, et Wild West Show expériences.

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