Archives mensuelles : mai 2012

Kétaine ou …craignos

Kétaine ou quétaine est un québécisme désignant d’abord une personne mal habillée et ensuite un style, une personne ou une manière de vivre démodé ou de mauvais goût. Son équivalent « français de France » serait donc craignos, étant donné que ringard ou démodé sont trop précis par rapport au sens subjectif du terme. ( Wiki)

 

Выпускные платье зарубежной молодежи (66 фото)
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Source

La graine et la fusée

 

Il n’y a qu’une vie. Menacée dans le paysage extérieur, elle l’est aussi dans le paysage intérieur. Nous ne vivons plus, nous fonctionnons à l’aide de boissons énergétiques, de pilules et de prothèses. La motivation remplace l’inspiration. La vitesse est l’objectif. Rien n’a le temps de mûrir en nous. Devenir meilleur a-t-il encore un sens? Désincarnation! Le dernier homme sera une machine. Et voici la première question, celle qui se pose avant toutes les autres dans toutes les cultures et toutes les religions : comment sauver la vie et l’humanité en nous?

Mais je veux d’abord que nous nous placions, vous et moi, sous la protection de la poésie. Je soulèverai ensuite un point de méthode.

Propulsion et germination

Propulsée par un million
D’ailes de feu,
Les ailes de l’homme,
La fusée s’engouffra
Dans le ciel
Et la foule exulta.

Tirant sa force
D’une seule pensée de Dieu
La graine s’empresse
De traverser la noire épaisseur
Mais quand elle perce
La lourde écorce du sol
Pour se propulser elle-même
Dans l’espace extérieur
Personne ne songe même à applaudir. (Marcie Hans)

J’aime ce poème parce qu’il nous rappelle que nous naissons désormais dans l’admiration pour les prouesses de la technique et l’indifférence pour le miracle de la vie. La vie n’est plus le premier don que nous recevons, il faut d’abord que nous nous convertissions à elle. C’est une conversion difficile, douloureuse, car elle suppose que nous sortions de nous-mêmes. Quand nous exultons devant une fusée qui crève le ciel, c’est de nous-mêmes que nous nous enivrons, tandis que pour être touché par l’exubérance de la vie, il nous faut être emporté par notre âme par-delà notre moi. Nous nous dépassons par la technique, la vie nous dépasse.

Le point de méthode
Il n’y a qu’une vie, nous y reviendrons, mais il y a deux regards sur la vie. Le premier que l’on qualifie de scientifique, dépouille peu à peu la vie de tous ses aspects autres que numériques ou mathématiques. Ce savoir a pour idéal l’objectivité ; non seulement exclut-il la participation personnelle au réel étudié, mais il réduit le recours aux sens au minimum. La biologie, littéralement la science de la vie, se limite à cela dans notre culture savante. Et pendant ce temps, dans le langage courant, il est constamment question d’une tout autre vie, faite des aspects qualitatifs non mesurables des êtres vivants : celle qu’on attribue à certaines maisons, à certaines oeuvres d’art, à certaines personnes, dont on peut dire qu’en plus de posséder la vie comme fait mesurable, elles possèdent à un haut degré la vie comme qualité. Cette vie, nous ne pouvons la connaître que subjectivement, à travers la part que nous en possédons. Mais parce que notre biologie a horreur de la subjectivité, elle exclut l’étude de la vie comme qualité. Cette biologie est une science borgne. Seule la science de la vie complète, celle qui englobe le second regard, qui est en réalité le premier, mériterait d’être appelée biologie. C’est ce que pensaient Goethe et les romantiques allemands. C’est aussi, plus près de nous, ce que pensent des biologistes ouverts à la complexité, tel Brian Goodwin.

Je vous parlerai, sur le mode subjectif, de la vie comme qualité. Et je vous mets tout de suite en garde contre l’opposition un peu trop marquée que, par souci de clarté, je ferai apparaître entre vivre et fonctionner. Je donnerai parfois l’impression de penser que la vie à l’état pur est possible alors que je sais comme vous qu’il faut souvent se résigner à fonctionner pour pouvoir vivre. Je donnerai aussi l’impression qu’il y a incompatibilité entre vivre et réussir dans la dure compétition du monde des affaires, alors que, j’en suis convaincu, c’est la vie qui est la clé de la plus brillante réussite en affaires.

Il n’y a qu’une vie
Toute vie passe par des stades différents, la fleur précède le fruit, en ce sens la vie est multiple, mais elle est unique, en ce sens que toutes ses manifestations sont liées entre elles par une sorte de mycélium analogue à celui qui nourrit et relie entre eux ces fruits appelés champignons. C’est la même vie qui anime les rues d’une ville, ses espaces verts, ses monuments, les conversations entre ses citoyens, les textes de ses écrivains, les mélodies de ses musiciens, ses célébrations. Et quand la vie se retire d’une culture, elle se retire de toutes ses manifestations à la fois, du paysage, des villes, des individus, à l’exemple de la mer qui, à marée basse, se retire de toutes les baies.

Cela s’explique simplement. La vie naît de la vie et exclusivement de la vie. Chaque forme de vie devient une nourriture pour les autres formes de vie. Voyez l’animation, la joie de vivre des gens dans un marché en plein air. Elle résulte de l’effet que produisent sur les humains les fruits de la terre étalés devant eux et les joyeux propos des producteurs. Et quand la vie revient, ce ne peut être que de la même manière. Vous auriez beau multiplier les rénovations de bon goût dans le Vieux Québec, si les commerçants sont maussades, si une odeur de café ne fait pas palpiter vos narines au passage, si les objets remplissant les vitrines ne vous charment pas, si vous ne croisez pas des groupes d’amis heureux d’être ensemble, vous avez échoué dans votre effort pour ramener la vie dans ce lieu. C’est pourquoi on associe désormais la diversité culturelle à la diversité biologique, c’est pourquoi l’on a ramené les deux expressions à une seule: diversité bio culturelle. C’est là où il y a le plus d’espèces menacées qu’il y a aussi le plus de langues menacées. Occasion de rappeler qu’il ne faut jamais dissocier les questions sociales et culturelles des questions environnementales.

Vivre ou fonctionner, Jacques Dufresne

L’alibi d’une mondialisation rêvée contre toute idée d’une Afrique autonome.

Dès qu’on dit aux africains de s’occuper eux-mêmes de leurs problèmes, de se retourner vers eux-mêmes, ils répondent: « à l’heure de la mondialisation ceci, à l’heure de la mondialisation cela ». Ceci parce qu’on a réussi à faire douter les noirs qui ne voient pas de solutions à leurs difficultés sans s’illusionner du secours et de l’aide extérieurs.
La mondialisation ne signifie pas que la planète est peuplée de peuples amis oeuvrant pour un bonheur commun de l’humanité. La mondialisation c’est la délocalisation des secteurs polluant vers les pays appauvris ( et non pauvres comme on dit si souvent). Ces délocalisations surtout en Afrique se font contre d’énormes avantages sociaux, fiscaux et sécuritaires alors que la technologie qui y est apportée est la moins productive et la plus polluante. Donc, lorsqu’on oppose à un appel à nous-mêmes toujours cette fameuse mondialisation, cela fait rire jaune. Comme quoi les africains adorent ce qui les morde et les blesse.
Bref, la mondialisation ne fait pas des africains des citoyens du monde, comme ils aiment à le clamer. Beaucoup de noirs se déclarent citoyens du monde alors que personne ne veut d’eux chez lui. On fait des lois contre eux, on les expulse, on cantonne ceux qu’on admet pour quelques besoins dans des quartiers désertés par les autochtones, on les contrôle à tous les coins de rue, on les maltraite dans les services publics…Rien n’y fit! Ils se disent malgré tout citoyens du monde. Pauvres citoyens du monde indésirés!
La mondialisation c’est la possibilité pour l’Occident et ses multinationales et pour les nouveaux puissants admis au club fermé des pays industrialisés d’aller prendre, sans opposition, des ressources là où elles sont, la circulation de la finance sans frontières, la pénétration des gadgets les plus modernes inventés par les pays industrialisés dans tous les marchés du monde et la possibilité pour les citoyens de ces pays enrichis ayant les moyens d’aller en vacances où bon leur semble. Et dans le même temps, les routes du Nord sont fermées aux gens dits des pays pauvres, autrement dit « la racaille et la misère du monde ».
Voilà, en quelques mots ce qu’est la Mondialisation que nombre d’Africains louent et chantent pour contrecarrer tout appel au retour vers soi-même, pour tuer toute réflexion qui demande la reconquête de notre espace en vue de sa reconstruction effective par nous-mêmes et pour nous-mêmes.
Komla KPOGLI
21 mai 2012

Le jour du premier jour…

LATTENTE

Le jour du premier jour

 

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JE SUIS OBLIGÉ D’UTILISER LE POÈME-PHOTO, PARCE QUE CE SAPRÉ WORDPRESS, NE PREND PAS BIEN LES PARAGRAPHES.


 

 

 

 

 

 

Pas de slips pour les flatulences des fourmis cosmiques

A l’origine de cette invention, un chef d’entreprise qui se qualifiait lui-même de « péteur frénétique ».
Le simple fait de s’agenouiller ou de se pencher déclenchait chez lui d’incontrôlables flatulences, et les moindres réunions et déjeuner d’affaires, étaient devenus des supplices.
Ne supportant plus cette situation, il s’est mis à chercher un remède à ce handicap.

Après avoir recherché sans succès du côté de son alimentation et de son hygiène de vie, il s’est dit : « si je ne peux pas les empêcher, je vais essayer de les contrôler ».
L’invention du « slip silencieux » est née de là.

Son principe est simple puisque qu’il consiste en un élément qui conjugue les effets d’anti-odeurs comme ceux que l’on trouve dans les semelles absorbantes de chaussures (pour essentiel à base de carbone) et ceux d’isolants phoniques comme le liège.
Non seulement ce produit très fin (3 mm) absorbe la majeur partie des odeurs émises même dans le cas de dégazages particulièrement méphitiques, mais en plus il attenue les bruits jusqu’à 35 décibels
Même si les ventosités les plus bruyantes ne peuvent être totalement atténuées, la grande majorité des pets qualifiés de bruyants (un pet est considéré comme bruyant à partir de 60 dB) deviennent ainsi quasiment inaudibles.
Avec cette invention, tout un chacun pourra désormais laisser aller son corps (ce qui, au passage, est excellent pour la santé) sans crainte d’être senti ou entendu.
Googland  

 

Oui, je sais, le sujet est plus que léger… Du moins en apparence. Car si nous pouvions avoir une invention inverse pour gonfler un peu les décibels de nos dirigeants, nous pourrions sans doute en savoir plus sur leurs flatulences. Une sorte de bâillon pour stopper les propos niais et épuisants des politiciens.

On peut toujours rêver. Ce qui leur sort par la bouche soulève davantage le cœur que les pets.

En réponse, dans une tentative d’explication aux casseurs de vitres dans les rues de Montréal, deux politiciens du même parti, ont donné l’explication suivante : ce sont des anticapitalistes.

Ah!

Ce qui signifie, en langage étouffé : des communistes, des anarchistes et des terroristes. On n’a plus que ce mot-là à la bouche, mais il ne faut surtout pas le dire pour être réélu.

Sartre disait que l’enfer c’est les autres… Vu d’un certain angle, c’est l’hypocrisie : celle de ces dieux qui passent dans l’Histoire en lucioles, le temps d’une lueur…noire. Un flash. Comme ceux des vieux appareils de photographies qui explosaient à chaque fois qu’on prenait une photo. Bang!

Je disais donc que nos politiciens voient des « anticapitalistes ». Dieu est mort, on l’a remplacée par un système de cerveaux passé au chlore.

Pathétique! Triste, en bon français…

Comment des spécialistes des affaires, de la politique, de l’économie peuvent-ils encore ne pas distinguer la volaille néolibérales qui assèche les humains, les Goebbelsises, et s’en vont dans les paradis fiscaux de la retraite se baigner dans des lavabos tout propres?

Pendant qu’en Occident, les hommes d’affaires sont gênés par les flatulences, le tiers des habitants de la planète crève de faim.

Un américain cultivé, dans une phrase en français, la seule qu’il connaît, dirait : « C’est la vie ».

Non, ce n’est pas la vie. Ce n’est pas celle de mon voisin, ni celle de l’ouvrier. Ni celle du jardinier ou du fermier.

Les assassins de gens simples, ceux qui travaille réellement au bien être de cette vie, eux, n’ont pas de médailles.

Ils n’écrivent pas de roman, ni ne se gargarisent d’idées. Ils travaillent… Ils sèment et moissonnent pour cette race de saigneurs qui ne cultivent que les guerres, tuant femmes et enfants, s’offusquent un moment, puis passent à un autre scandale.

Il n’y a jamais de coupables. Et si la justice n’était pas noyée dans le « droit », on pourrait en guillotiner quelques milliers pour avoir enfin la paix.

On n’a pas le « droit »… Faut être sage, purs… Purs comme du brun dans la couleur du diable.

 

La théorie des œufs et des poissons

Ce petit humain est assis là, sur cette planète, fier de ses drones, fier de ses théories sur l’économie, le derrière de la tête écrasé sur la théorie du Big Bang. Gros! Gros!  crapaud bouffi dans le grand étang de la Vie.

Fier jusqu’à tuer. Boulimique jusqu’à assassiner,  par ce qu’il nomme « dommages collatéraux »,  ses semblables.

La théorie du Big Bang?

J’en ai une pire pour vous.

Et si l’Univers n’était qu’une machine à fabriquer des œufs? Comme chez le poisson, il en sort des milliers, mais peu survivent. La planète ne serait alors qu’une couveuse d’âmes.

Un trie.

Nous croyez-nous si « grands »? Créature se prétendant unique et pensante dans l’Univers?

La conscience n’est peut-être qu’un cinéma 2 D dans un monde de D infinis…

Revenons sur Terre… Une chose est certaine. Si la Terre n’est qu’un œuf dans l’Univers, pour le moment, il ne risque pas de donner naissance à des « créatures » élevées dans ce mystérieux gâteau mille-feuilles.

La si chère formulation « sauvons la planète » des religiosés au vert est ridicule. Bel exemple d’humilité : notre homo sapiens à Ipad veut sauver une boulette dans l’Univers, mais il a été incapable de survivre, malgré toutes les richesses de celle-ci.

On se dirige vers un Bang-Bing. Une sorte d’implosion de la race humaine.

Et quand on ne sera plus là, il restera des nids de fourmis, des cancrelats, toutes ces écoles du savoir réel.

Chaque insecte, chaque oiseau, chaque plante, tout ce qui nous apparaît petit, insignifiant, dégueulasse, sont en fait des lettres d’un langage qui nous parle.

Nous n’avons pas su écouter.

Alors, les 60 décibels du pet réduits par un slip à 35, dans l’histoire de l’Univers sont assez insignifiants.

Je me dis, que pour sauver son cul, il faut se méfier des hommes qui font trop de bruit dans l’Histoire…

 

Gaëtan Pelletier

Mai 2012-05-29

 

In memoriam

Jean Bricmont

Cette année nous ne commémorerons pas le 50ème anniversaire d’un événement qui n’existe pas, du moins dans la conscience collective de l’Occident, ce que Noam Chomsky appelle l’invasion américaine du Sud Vietnam (1).

Pourtant c’est bien en 1962 que les États-Unis ont commencé à bombarder le Sud Vietnam pour tenter de sauver un gouvernement sud-vietnamien installé par eux après la défaite de Diên Biên Phù et les accords de Genève de 1954, qui avaient mis fin à la partie française de la guerre. Le président américain Eisenhower avait refusé à cette époque que soient organisées les élections prévues dans ces accords, élections qui devaient mener à la réunification du Sud et du Nord du pays, pensant que Ho Chi Minh les gagnerait. En 1962, ce gouvernement sud-vietnamien était devenu totalement impopulaire et risquait de s’effondrer face à une insurrection interne.

Ce qu’on appelle dans l’histoire officielle la guerre du Vietnam n’a commencé qu’en 1964-1965, avec l’incident du Golfe du Tonkin et le début des bombardements sur le Nord Vietnam. Mais faire commencer la guerre à cette date permet d’entretenir le mythe américain d’une « défense » du Sud Vietnam par rapport au Nord, et de faire l’impasse sur le refus des élections après 1954, et l’envoi de l’US Air Force bombarder le sud à partir de 1962.

L’expression « invasion américaine du Sud Vietnam » est calquée sur celle d’invasion de l’Afghanistan par l’Union soviétique en 1979, celle-ci étant, de façon analogue, intervenue pour sauver un gouvernement afghan qu’elle avait contribué à mettre en place. La comparaison est injuste pour l’URSS (pays limitrophe de l’Afghanistan et non pas éloigné de milliers de kilomètres, comme l’était le Vietnam pour les États-Unis), mais, même ainsi, l’expression « invasion américaine du Sud Vietnam » est impensable, inaudible dans notre société, y compris, la plupart du temps, dans les mouvements pacifistes.

Pourtant cette intervention en 1962 est bien à l’origine d’une des plus grandes tragédies du 20ème siècle et la pire d’après 1945, trois pays dévastés pour des décennies (Vietnam, Cambodge, Laos) et des millions de morts- même si personne ne sait au juste combien. Les Américains appliquaient, en matière de body count, la mere gook rule (la règle des simples bougnoules) : si c’est mort et si c’est jaune, c’est un Vietcong, c’est-à-dire un guérillero communiste. Cette façon de compter avait l’avantage de minimiser le nombre de morts civils.

À l’égard des Vietnamiens, il n’y a aucun devoir de mémoire. Aucune loi n’interdit le révisionnisme massif qui règne dans notre culture par rapport à ce non-événement. On ne construit pas de musées et on n’élève pas de statues pour les morts et les blessés de ce conflit. On ne crée de chaires universitaires pour étudier cette tragédie. Des gens qui ont participé à ces massacres ou qui en font régulièrement l’apologie sont reçus dans toutes les chancelleries du monde sans qu’aucune accusation de « complicité » ou de « complaisance » ne soit lancée.

Aucune « leçon de l’histoire » n’est tirée de la guerre du Vietnam. Les leçons de l’histoire vont toujours dans le même sens : Munich, Munich, Munich. La faiblesse des démocraties face au totalitarisme et allons-y, la fleur au fusil, ou plutôt, envoyons bombardiers et drones contre les pays dirigés par les « nouveaux Hitler » arrêter un « nouvel holocauste » : la Yougoslavie, l’Afghanistan, l’Irak, la Libye, la Syrie ou l’Iran demain. Même d’un point de vue historique, le récit sur Munich est faux, mais laissons cela de côté. L’astuce de « Munich », c’est de permettre à la gauche et à l’extrême-gauche de se rallier à la bannière étoilée au nom de l’anti-fascisme.

Pire, les tragédies qui ont accompagné la fin de cette guerre de trente ans (1945-1975), les boat people et les Khmers rouges, ont immédiatement été utilisées en Occident, surtout par des « intellectuels de gauche », pour donner naissance et justifier la politique d’ingérence, alors que c’est précisément l’ingérence constante des États-Unis dans les affaires intérieures du Vietnam qui était la source de ces tragédies.

Si des « leçons de l’histoire » devaient être tirées de la guerre du Vietnam, elles iraient toutes dans le « mauvais » sens, celui de la paix, du désarmement, d’un effort de modestie en Occident par rapport à la Russie, la Chine, Cuba, l’Iran, la Syrie ou le Venezuela. L’exact opposé des « leçons » tirées de Munich et de l’holocauste.

Les Vietnamiens n’étaient pas victimes de « domination symbolique » ou de « haine », mais de bombardements massifs. Ils ne se voyaient d’ailleurs pas comme des victimes, mais comme les acteurs de leur propre destin. Ils étaient dirigés par l’un des plus grands génies politiques de tous les temps, Ho Chi Minh, accompagné d’un génie militaire, Giap. Ils ne se battaient pas pour la démocratie, mais pour l’indépendance nationale, notion périmée dans notre monde « globalisé ». Et ce combat, ils l’ont mené contre des démocraties, la France et les États-Unis.

Pourtant, les Vietnamiens ne haïssaient pas nos « valeurs » (mot à vrai dire inusité à l’époque), ni l’Occident, ni la science, ni la rationalité, ni la modernité ; ils voulaient simplement en partager les fruits. Ils n’étaient pas particulièrement religieux et ne raisonnaient pas en termes d’identité, mais de classe. Ils faisaient sans arrêt la distinction entre le peuple américain et ses dirigeants. Cette distinction était peut-être simpliste, mais elle a permis de séparer en Amérique même les dirigeants d’une partie de leur population.

Les Vietnamiens n’ont reçu aucune réparation pour les souffrances qui leur ont été infligées. Aucune excuse ne leur a jamais été faite. Ils n’en ont d’ailleurs jamais demandé : leur victoire leur suffisait. Ils n’ont pas exigé qu’une cour pénale internationale juge leurs agresseurs. Ils ont tout juste demandé que les « blessures de la guerres soient soignées », ce qui, bien sûr, leur a été refusé avec mépris. Comme disait le président américain Carter, futur prix Nobel de la paix, « les destructions furent mutuelles ». En effet : environs 50.000 morts d’un côté, plusieurs millions de l’autre.

Ils sont passés d’une forme de socialisme à une forme de capitalisme, causant ainsi des révisions déchirantes chez certains de leurs supporters occidentaux ; mais en Asie, capitalisme et communisme sont des pseudonymes. Les véritables noms sont : indépendance nationale, développement, rattrapage (et bientôt dépassement) de l’Occident.

On leur a reproché de vouloir rééduquer leurs ennemis capturés, ces aviateurs venus de loin bombarder une population dont ils pensaient qu’elle était sans défense. C’était peut-être naïf, mais était-ce pire que de les assassiner sans jugement ou de les enfermer à Guantanamo ?

Ils faisaient face à une barbarie sans nom mais, quels que soient les problèmes, ils demandaient toujours qu’on y trouve une solution politique et négociée, mots que nos défenseurs actuels des droits de l’homme ne peuvent pas entendre.

Leur combat a été important dans le principal mouvement d’émancipation du 20ème siècle, la décolonisation. Il a aussi été une sorte de mission civilisatrice à l’envers, en faisant prendre conscience à une partie de la jeunesse occidentale de l’extraordinaire violence de nos démocraties dans leurs rapports avec le reste du monde. En se battant pour leur indépendance nationale, les Vietnamiens ont combattu pour l’humanité entière.

Après 1968, cette prise de conscience a peu à peu disparu, dissoute dans l’idéologie des droits de l’homme, dans le subjectivisme et le postmodernisme, et dans l’incessant conflit des identités.

A l’heure où notre politique d’ingérence se trouve dans l’impasse, et où on bat le tambour contre l’Iran et la Syrie, il serait peut-être utile de se souvenir de cette décision fatidique de 1962, mélange d’arrogance impériale et de croyance en la toute-puissance de la technologie, et qui devait plonger le Sud-Est de l’Asie dans l’horreur. Peut-on aussi dire, face aux guerres non défensives, « plus jamais cela » ?

Note :

Noam Chomsky, 1984, celui d’Orwell et le nôtre, christophe.deleuze.free.fr Original : Invasion Newspeak : U.S. & USSR, FAIR décembre 1989, fair.org.

michelcollon.info

Comment ne pas penser par eux-mêmes

IMAGE : Je me suis trompé d’image, on dirait. On nomme cela un copier-coller.

L’état c’est moi ( Louis14 )

Cette phrase aurait été prononcée par Louis XIV devant le Parlement de Paris, qui avait pour missions d’entériner les décisions royales.

En 1654, Louis XIV est sacré roi à Reims, mais c’est en réalité Mazarin qui exerce le pouvoir dans le royaume. Sur son conseil, et pour pouvoir continuer à faire la guerre à l’Espagne, Louis XIV signe différents édits destinés à faire rentrer de l’argent dans les caisses de l’État. Les magistrats du Parlement de Paris enregistrent ces édits le 20 mars 1655, mais certains d’entre eux vont rapidement contester leur légalité.

Pour éviter une nouvelle fronde, Louis XIV se rend le 13 avril 1655 devant le Parlement, en habit de chasse. Le président du Parlement lui parlant alors de l’intérêt de l’État dans cette affaire, le jeune Louis XIV se serait écrié : « l’État, c’est moi ! ».

 

 

Le frigo est ouvert… 24 heures par jour. On peut l’ouvrir et se déboucher une petite bière de philosophie, une tranche de jambon de Goldman Sachs ou autres grignotine séchée empestant le Goebbels finement présenté.

L’Homme n’a pas inventé le mensonge, mais il a payé bien des gratte-papiers pour vous convaincre que vous étiez cultivé.

Et toute la crasse occidentale, que l’on nomme « éducation »,   se livre à ce mercantilisme trafic qui fait pousser des yeux de poisson à bien des « penseurs » qui murent leurs maisons de diplômes. Il y en a à qui ça sert, d’autre à qui ça serre…

La seule manière d’avoir un peu de connaissances- surtout de  bon sens – est par le moyen de ce que je nomme la « maison circulante ».

La Feng-Shui

 

C’est un principe de base du vivant : nulle connaissance n’est figée et aucun concept – même ceux en apparence saugrenus doivent stagner ou être mis de côté.  Tout doit circuler.

Ce que vous avalez doit être rejeté…

Comme lorsque  que vous mangez…

Sinon, vous faites la culture de la chierie et vous risquez de vous y noyer.

Des idées qui ne circulent pas, sont des idées mortes. Il faut donc avaler le repas par la porte d’en avant et rejeter ce qui vous apparaît dépassé ou instantané par la porte d’en arrière.

Éviter l’instantané. Ce sont des messages enregistrés depuis des millénaires qui s’usent plus vite qu’une qu’un couteau scotché à une meule de pierre.

La première erreur du débutant est de rejeter une idée ou un concept par le seul argument suivant : « c’est impossible ».

En fait, tout est possible. C’est que vous  rejetez ce qui ne s’inscrit pas dans votre « somme de connaissances », il vous faut simplement attendre qu’une ouverture se fasse pour progresser.

La musique a ses silences, les savoirs également…

Aérer. C’est la base…

 

L’école Wal-Mart

Sous des apparences de savoirs, toute la structure actuelle des écoles des pays « développés » n’est qu’une calamiteuse arnaque pour la production en série de citoyens au services des États, eux-mêmes au service des adipeux conglomérats d’affaires, au service des banques et des guerres qualifiées de nécessaires.

Défaire sa maison pour en construire une autre.

On a détruit l’Irak pour les profits de la reconstruction… Pour aller pêcher des puits de pétrole.

Les chiens ont des médailles.

Les soldats également.

Comme des truites attirées par le leurre qui tournoie dans l’eau, cuillère argentée, tirant le poisson vers sa proie truquée.

Bienvenue les morues! Et les sardines bien cordées en boîtes, sont alléchantes. De fait, en l’ouvrant, on a l’impression de voir les corps des soldats inconnus.

L’école, c’est l’eau qui alimente la rivière des États-couleuvres : nazisme camouflé. Une foultitude de snipers économiques et leurs polices à lunettes noires.

Affamé d’orgueil, vous risquez de perdre votre vie réelle au  profit de dériveurs de rivières qui allument les villes en fabricant de l’électricité.

Plus c’est illuminé, plus vous êtes fasciné. Vous ne voyez plus rien…

Vous êtes un produit et un vendeur en même temps.

Ce qui fait de vous l’employé du MOI.

Illusion.

Vous êtes le souteneur d’un monde à la dérive défendant des causes que vous gagnez tout en vous perdant.

L’école est maintenant un business : on vend des diplômes. Et les écoles luttent entre elles

Le seul diplôme qui vous restera sera comme la marque des cochons qu’on abat : intellectuel.

Ce mot glué à « intelligence »… Qui pourtant n’a rien à voir avec celui-ci.

Naïf vous êtes.

Poisson poissé.

Les   portails organiques  de Wall Street viennent de vous piéger. Avec des formules bien simples :

–          Combattre le mal

–          Défendre sa nation

–          Défendre la liberté

–          Apporter « quelque chose » au pays

–          Etc.

Le réel motif est chez Goldman Sachs et dans les paradis fiscaux…

La démocratie n’a jamais réellement existé.

 

En fait, toute l’Histoire de l’humanité – ou presque – est un copier-collé déguisé de magiciens à qui nous avons donné notre chapeau en échange de nos cerveaux.

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Foreclosure

Idées congelées en vente dans toutes les formes de démocraties. Saisissez un échantillon près de chez vous.

Un produit de la Maison Uni-forme.

Le drapeau est fabriqué par des enfants au Bangladesh. Comme le T-Shirt que vous portez : I am free.

Gaëtan Pelletier

UNE SOCIÉTÉ AU PAS MOONWALK

moonwalker

Le pas moonwalk de Michael Jackson

Gaëtan Pelletier

Dans ce mouvement de danse, le danseur se déplace à reculons tout en créant l’illusion par ses mouvements corporels qu’il est en train de marcher vers l’avant. Ce paradoxe visuel (individu marchant vers l’avant, mais se déplaçant en arrière) donne l’impression qu’il flotte. Wiki.

Les sociétés occidentales manquent d’argent…mais davantage  de lucidité et  d’imagination. Elle ne se questionne plus sur son fonctionnement, sur ses ratés, sur ses manières de faire.

Depuis combien de décennies ne sommes-nous pas dans une ère de faire du surplace avec l’illusion d’avancer? Et ce, dans toutes les sphères gouvernementales.  Si l’industrie invente, la machine étatique est devenue statique. Dangereusement statique.

En fait, elle ne crée que l’illusion de mouvement.

Mesures et changements

La presse est de plus en plus inquiète de cette bicyclette stationnaire qu’est devenu l’appareil gouvernemental envasé dans des procédures arides et grippées.

Dans un billet intitulé Les maux des mots, Mario Roy de la Presse souligne que  faire des choses est de plus en plus difficile, de sorte qu’il ne reste alors qu’à les dire. C’est la première tendance: le mot remplace de plus en plus le geste.

L’exemple que donne M. Roy est le Loi visant à lutter contre la pauvreté et l’exclusion sociale», adoptée par l’Assemblée nationale en 2002.

C’est un exemple parfait du surplace dans lequel nous sommes rivés. Nous faisons des observations sur les faits, nous rédigeons des avis, des rapports, des recommandations. Or,  rien ne change.

Les seules actions – comme un mode bien installé – sont d’injecter de l’argent, très souvent dans d’autres comités ou autres rapports pour essayer de cerner les problèmes.

Ce qui nourrit justement ceux qui nous contrôlent et VEULENT que nous fassions : faire rouler de l’argent pour… l’argent.

Et encore faut-il s’interroger sur ceux qui ramassent les «dépenses» de cet immobilisme qui rapporte. Ainsi que leurs buts…

L’argent et les nids de poules

Le «concept» du «plus de la même chose» est celui-là par lequel on s’acharne à vouloir prolonger une manière de faire même si celle-ci s’avère totalement inefficace. Le diagnostic que l’on pose dans le système médical et la « médecine» que l’on propose se résume ainsi : s’il existe un problème, c’est qu’il manque d’argent.

C’est exactement cette «philosophie» qui  dans plusieurs domaines nous cloisonne dans des solutions toujours fugaces et précaires.

Aux rythmes où changent  les gouvernements et les hauts fonctionnaires, avec cette manie de cultiver le croc-en-jambe – dans une démocratie désuète et convulsive –  nous en sommes venus à vivre dans une société  qui dépense plus au «rien faire» qu’à faire.

Les coqs sont plus nombreux que les poules…

La brochette de Califes

La sempiternelle recette du bipartisme – on se croirait à l’ère de Duplessis – a rendu le système visqueux et gluant : des lutteurs dans la boue. Les batailles internes du parlement ne sont plus que des esclandres de bandes dessinées où un Calife veut devenir Calife à la place du Calife. Depuis quelques décennies, nous n’avons droit qu’à un défilé  Iznogoud

Où sont les grands projets? Où sont les changements nécessaires à ce cafouillis? Où sont les vraies réformes? Où est ce véritable humanisme qu’on nous a promis?

On a l’impression que nous sommes passés d’une autoroute à un vaste entreprenariat de  calfeutrages  de cicatrices de nids de poules.

L’énergie dépensée – et l’argent du contribuable – dans ces luttes intra-muros, finit par ne léguer au peuple qu’une politique dormante, anesthésiée.

L’obsession de la prise de pouvoir est une pandémie.

Et le virus se promène d’un parti à l’autre.

L’Éducation Ford-T

Le gouvernement du Québec a décidé d’investir  quelque 5 millions de dollars de plus dans le système d’éducation pour contrer le décrochage scolaire.

Si nos dirigeants se paient des études pour évaluer la complexité des facteurs, ils ne s’interrogent pas,  hélas! sur maints aspects vieillots du système.

Le responsable est le décrocheur, le milieu pauvre (encore de l’argent), et une multitude de facteurs incluant la nutrition.

Bel essai!

Mais on écarte toute ouverture sur d’autres modes et d’autres facteurs. Ces grands oncles  à monocle ont un œil sur eux,  et le mauvais : le myope.

Et si le décrochage scolaire avait pour cause principale le système scolaire lui-même?  Mais qui donc dans le système scolaire est intéressé à remettre en cause une «machine si bien huilée»?

Question d’intérêt.

Dans une lettre au journal Le Devoir, intitulée Le symptôme du décrochage Pierre Demers écrit :

Les causes du décrochage sont multiples, mais une qui ne peut plus être ignorée, c’est que les jeunes s’ennuient à mourir dans nos écoles. Les pédagogies dépassées de même que l’organisation scolaire elle-même sont des sources intarissables de problèmes qui ne peuvent se résoudre d’eux-mêmes.(…) Nous pouvons continuer à injecter de l’argent de cette façon, mais tant que nous nous soucierons aussi peu des jeunes qui y vivent, rien ne changera et ils continueront de décrocher ce qui, dans le système actuel, est souvent un signe de santé mentale, un refus global d’être assimilé à un système social qui n’a aucun sens avec ses valeurs déshumanisantes. Ils risquent aussi de ne pas participer au renouvellement de la société, ce dont nous souffrirons tous.

Auteur d’un livre, Élever la conscience humaine par l’Éducation,  il propose une révolution éducative afin de libérer les jeunes par une éducation qui les humanise. C’est en leur offrant une expérience profondément spirituelle, qui fait opposition au matérialisme ambiant, que tout jeune apprendra enfin à découvrir, à savourer et à cultiver sa vie intérieure.

Il n’est pas le seul à faire le constat de cet échec. Pierre JC Allard,  dans son projet Nouvelle Société, a présenté pendant des décennies son «chapitre» consacré à une transformation de l’éducation : Une école humaine.

Je l’ai imprimé et analysé. Et je n’arrive pas à comprendre pourquoi on se refuse à traiter le mal à la racine et à le considérer comme sérieux et novateur.

Sans doute parce que l’intérêt s’arrête encore à une vision étriquée ainsi qu’à une absence totale de volonté de «changer les choses».

Qui donc se soucie de l’humain? Qui donc se soucie d’un mieux-être? Et pourquoi?

Pour la simple raison que le citoyen est devenu une sorte de produit dérivé et que la constante – à des fins d’exploitation – consiste à le garder dans une mouture étalée et sans risques dans un savoir canalisé.

Le but?

La peur que l’automate se mette à penser.

De  peur que la «nourriture» de sang bleu finisse par se révolter.

La nourriture à Morlocks

Nous vivons dans un cauchemar, je ne vois pas en quoi un essai de changement pourrait nuire à l’évolution de notre société. Sauf que les acteurs ne subissent pas le cauchemar : c’est le spectateur qui est en train de regrette son billet.  Oui, les jeunes s’ennuient à l’école.  Même les enseignants s’ennuient. Le taux de décrochage des nouveaux enseignants est aussi élevé que celui des élèves.

De plus, ils sont devenus les outils de technocrates pétris à la pâte de savoirs boursouflés et filandreux. Des technocrates qui sculptent des programmes et des «projets» dont  la réalité de terrain  est si pauvre  que  leur noble intention a la  consistance de barbe à papa. Et, souvent, ils  préfèrent se faire un lampion de leur égo plutôt que d’allumer les autres.

Combien en avons-nous comme cela éparpillés dans d’autres domaines?  Combien serions-nous prêts à dépenser pour le savoir et corriger les lacunes?

L’humain est devenu une sorte fast-food à croquer dans  une cuisine  que nous ne contrôlons plus.

Une fois repus – des besoins primaires et de quelques luxes –  nous ne soucions  plus des  nègres que nous sommes devenus ou de ceux en devenir…

Les G bidonvilles

Depuis près de quarante ans, les sociétés dites riches, en arrachent. On a beau faire partie d’un G7 ou d’un G20, on s’échine à tenir la tête hors de l’eau.

Normal?

Non.

La cause est la même qui garde dans la pauvreté les sociétés dites du tiers-monde. La racaille financière draine les fonds publics de manière détournée. La crise économique est considérée – par la «presse» –  comme étant une crise passagère. Quand on connaît les sources véritables, on sait que la crise est une opération de longue date  et  d’arnaques dues à des procédures bien campées : on nous piège dans ce qu’ Ellen Brown nomme la «toile de dette»  Web of Debt.

J’en ai traduit ( sans trop fignoler)  quelques passages pour vous démontrer ce qui se passe aux États-Unis. Mais il est évident que ces «manœuvres» affectent tous les pays de la planète.

–          La Réserve fédérale n’est pas fédérale, il s’agit d’un cartel bancaire privé, appartenant à la banque par ses membres dans 12 districts de la Fed;

– Sauf pour les pièces de monnaie, ils ont « créé » l’argent que l’on appelle «Notes  de la Réserve fédérale, en violation de la Constitution en vertu de l’article I, section 8, qui donne au  Congrès seulement de  d’émettre  de l’argent  de réglementer la valeur de celle-ci … . « 
–  » L’argent tangible  (pièces de monnaie et le papier-monnaie comprise) est de moins de 3 pour cent de la masse monétaire des États-Unis,« le reste est dans des  entrées d’ordinateurs  pour les prêts;

–           » – L’argent que les banques  prêtent  est de  «l’argent neuf» qui n’existait pas auparavant;

– 30% de l’argent  crée par les banques  est investi dans  leur propre compte; « 

– Les banques ont déjà  réalisé des es prêts productifs pour le développement industriel;  aujourd’hui, ce sont  » de géantes machines à paris  » utilisant d’innombrables milliards pour des opérations à haut risques de type «casino» par le biais de dispositifs comme l’escroquerie des  produits dérivés et la titrisation

–          Aussi longtemps que les banquiers contrôlent  notre argent, nous allons rester dans une « toile de dette » et de l’expérience des cycles de boom, de creux, d’’inflation et de  déflation, d’instabilité et de crises.

Nous sommes maintenus en dettes, donc sciemment appauvris. Et cet appauvrissement nous paralyse, car cloue notre pouvoir de développement et de libération. Besoins primaires, État primaire. Plus le loisir de réfléchir, de penser, de transformer.

On garde le citoyen dans l’inquiétude, cette paire de menottes invisible qui esclave le cerveau et l’être.

Ventre affamé…

C’est là tout le drame des sociétés au pas  «moonwalker» : on ne peut pas développer et humaniser une société clouée sur une croix qu’on nous cache. Ni les clous qui nous rivent et nous empêchent de bouger.

Appauvrissement monétaire, soit. Mais le plus grave est que nous sommes cloîtrés dans une sorte de bidonville intellectuel : il n’existe pas – ou alors on fait la sourde oreille – de moyens ou d’ouvertures pour qu’un pouvoir réel du peuple participe à la démocratie.

Le Canada n’est ni plus ni moins que 30 millions de Christs qui n’ont d’autre choix qu’un X pour les Pinocchio de l’État se livrant au jeu politique. Le citoyen est une sorte de Lazare en  fauteuil roulant.

Le ministère de l’inertie.

Il faut bien dire les choses telles qu’elles le  sont : si nous dépensions autant d’argent à creuser les causes de l’inertie par des études sur nos dirigeants et  les parlements, nous y gagnerions sûrement en actifs sur la qualité de nos vies.

Ne nous méprenons pas sous la couverture et les fragments d’humains qui semblent habiter nos appareils étatiques, ou  les  structures pseudo-savantes,  les  prémisses ossifiées ou les  propos savonneux ; l’entièreté de la politique peut se résumer en un seul ministère : l’inertie.

Nous marchons à reculons sur la lune.

Le problème est que nous ne vivons pas sur la lune.

Ceux qui sont en état d’apesanteur,  eux, flottent sur leurs cellules de cerveaux pas encore dégrisées.

L’État  n’est-il qu’un concessionnaire d’autos? Il fournit – sans le savoir – de l’argent à des actionnaires invisibles. La gravité reste que les citoyens  devraient être propriétaires de LEUR pays.

En cela, la démocratie est la «tempête parfaite» ( Merci à M. PHR, quoique la phrase nous a coûté cher).

Alors, attendons-nous à ce que la prochaine étape soit une crise qui, espérons-le, nous ramènera de la Lune à la Terre.

Le parcours nous coûtera encore une fortune, mais nous aurons cessé de «nous faire apprendre» cette fausse marche qui nous roule gaiement mais ne nous mène nulle part.

Les politiciens se vantent d’avoir le volant, mais c’est nous qui fournissons la voiture.

Je vous fais part d’un constat d’Ellen Brown :

L’histoire dépeint le Moyen Âge comme une période rétrograde,  et une forme d’appauvrissement et d’esclavage que seulement la révolution industrielle a changé. En fait, l’époque est entièrement différente, décrite  par l’historien du 19e siècle Thorold_Rogers comme un temps où «une manœuvre» pouvait  subvenir  à tous les besoins de sa famille pendant un an en travaillant 14 semaines,  lui laissant près de neuf mois pour pouvoir travailler pour lui-même,  étudier, pêcher, voyager, ou faire ce qui lui plaisait, quelque chose qu’aujourd’hui les gens surchargés de travail, stressés,  sous-payés ne peuvent pas imaginer.

Envieux?

Il est tout à fait incompréhensible et illogique que nous soyons réduits à ne plus pouvoir améliorer nos conditions de vie par d’autres moyens que celui des «sommes monétaires».

L’argent est un moyen, pas une fin. Dans un article L’usine à fous: l’industrie de la guérison, je voulais démontrer que nos sociétés dites évoluées créent un mode de vie qui accroît ces «maladies de sociétés» nécessitant  des investissements colossaux comme correctifs.

Nous dansons sur place…

Ce qui me rappelle une anecdote des années 60, alors que le monde était plein de promesses, que l’Homme allait être enfin délivré des tâches ingrates…

À un élève qui n’avait pas de loisirs ni de passions, l’enseignant, éberlué, lui demanda :

– Mais qu’est-ce que tu vas faire quand la société des loisirs va arriver?

– Je vais jouer à la chaise musicale…

Toute la classe l’a trouvée drôle.

Il doit être dans un parlement… Là où il n’y a que deux chaises. Et toutes deux au centre…

Beau jeu!

Esclavage, capitalisme, croissance : ça continue !

 

Par SuperNo

Laissons pour une fois de côté les nouvelles fondamentales de la Politique Française (genre le jean de Cécile Duflot ou les parachutes de Le Pen et Mélenchon) pour évoquer des sujets tellement secondaires que j’ai honte de devoir m’abaisser jusqu’à en parler. Oui, je sais, j’ai déjà écrit là-dessus. Ici, il y a quatre ans. Là, il y a 18 mois. Depuis, rien n’a changé, bien évidemment.

L’émission « Cash investigation » de France 2 avait diffusé la semaine dernière un fort didactique reportage sur l’art et la manière qu’ont les multinationales, y compris françaises, de frauder le fisc à l’aide de montages abracadabrantesques élaborés par d’autres multinationales spécialisées, et qui ont pour point commun de passer par des filiales luxembourgeoises bidons. Ce 18 mai, France 2, décidément bien inspiré, a diffusé un nouveau reportage écoeurant dans les ateliers de couture au Bangladesh et en Inde. Rien de bien nouveau sous le soleil, à vrai dire. On y apprend, images à l’appui, que dans ces ateliers travaillent des gamines de 12 ans, 12 heures par jour, 6 jours par semaine, pour un salaire inférieur à un dollar par jour. Je pense qu’on peut parler d’esclavage. Il y a certes parfois des rebellions, mais dans l’ensemble, les multinationales n’ont pas à se plaindre, merci pour elles. Une fois les fringues cousues par ces esclaves, elles sont emballées dans des cartons et expédiées en occident par bateau dans des immenses conteneurs.

Le voyage en bateau sert en quelque sorte de paravent entre la production et la consommation. Il transforme le malheur des uns en objet de désir des autres. Car une fois arrivées ici, les fringues sont étalées dans des boutiques plus ou moins clinquantes, dans lesquelles le con-sommateur (et surtout trice, il faut bien le dire) se précipite pour acheter, souvent pour quelques euros, de quoi vêtir toute la famille. La pub et le marketing font leur oeuvre pour que le coût de fabrication, indécemment bas, fasse une multiple culbute, suffisante pour que les actionnaires deviennent milliardaires (c’est le seul but de la manoeuvre), mais pas trop pour rester dans le business model de la con-sommation de masse, que la ménagère de moins de 50 ans revienne le plus souvent possible acheter, acheter et encore acheter. Bien entendu, on n’affiche pas dans les boutiques la photo de ces milliers de gamines devant leur machine à coudre, dans un bruit infernal, sous la lumière des néons blafards et les aboiements du contremaître, ni dans leurs bidonvilles insalubres. Sinon les gens n’achèteraient pas, probablement. Au contraire, on y met les photos sur papier glacé de mannequins anorexiques ou de stars de cinéma soucieuses d’arrondir des fins de mois pourtant déjà bien rondelettes. Tout cela a été parfaitement décrit dans le livre de Naomi Klein,  » No Logo « , qui détaille le processus de décérébration des foules (et notamment des jeunes) qui conduit des humains en apparence ordinaires à être fiers de payer une fortune des objets fabriqués par des esclaves à un coût dérisoire.

Avant le bateau : le cauchemar. Après, le rêve. Le reportage citait des marques. Monoprix, Ikea, Leclerc, Zara. Peu importe, il y a fort à parier que c’est partout pareil. On a pu assister à des scènes pathétiques de communicants à la langue d’ébène, niant que les images montrées aient pu exister, se cachant derrière des cahiers des charges, des chartes, des normes, des audits, jurant leurs grands dieux qu’ils avaient une éthique et que tout manquement à icelle devait être corrigé, et patati et patata. Et ce sont les mêmes connards qui discutent des heures avec les fournisseurs pour baisser les prix d’un pouième de centime. Qui savent très bien que tous ces cahiers des charges sont du pipeau, que celui qui le signe sous-traitera et qu’au final les fringues seront fabriquées dans des conditions sordides par des gamines esclaves, tandis que les actionnaires se feront des couilles en or et se prélasseront sur leur yacht. La richesse indécente a toujours besoin d’esclaves en nombre. Les bubons capitalistes purulents de Dubaï ou du Qatar consomment environ 10 esclaves pour un habitant. Nous, c’est pareil, sauf que nos esclaves restent chez eux, fabriquant nos fringues, gadgets électroniques, bagnoles que les haut-parleurs de la pub et du dieu croissance nous ordonnent d’acheter frénétiquement et de jeter le plus vite possible.

Les magazines économiques, en plus d’appeler de leurs voeux la rigueur budgétaire, la baisse des impôts, et la disparition de tout secteur public, célèbrent ces grands entrepreneurs : regardez cette liste de milliardaires. Vous y reconnaîtrez le fondateur d’Ikea Ingvar Kamprad, première fortune européenne avec 33 milliards d’euros. Puis, un peu plus loin, entre Bernard Arnault et Liliane Bettencourt, vous trouverez Amancio Ortega, propriétaire de Zara, avec 30 milliards. On marche sur la tête, non ? Tant que j’y suis, je passe à autre chose. Non, en fait c’est la même chose. Je me souviens de la couverture de Libé au lendemain de l’assassinat des gamins devant l’école de Toulouse. (Vous la trouverez ) En voyant cette couverture, je m’étais dit que Libé, dont le directeur Demorand semble avoir remarqué que les unes racoleuses avaient un effet bénéfique sur les ventes, d’où sa propension à en caser à toute occasion, aurait pu en faire une similaire, sur fond noir, mais aux caractères beaucoup plus petits, pour y faire figurer les noms et âges des 20 000 (vingt mille) enfants morts de faim ce jour-là, comme tous les autres jours, d’ailleurs. Comme le dit si justement [Jean Ziegler,] nous pourrions très bien nourrir ces enfants, et ils meurent quand même, c’est donc qu’ils sont assassinés.

Notre système trouve pourtant toujours les milliards, et même les dizaines de milliers de milliards, pour voler au secours de ces pauvres banquiers. Il a consacré plus de 1 600 milliards l’an dernier à acheter des armes. Mais n’est pas foutu de trouver 30 pauvres milliards (la fortune de Mr Ikea ou de Mr Zara, tiens) pour nourrir la terre entière pendant un an. En même temps un banquier ou un marchand de canons, c’est quand même plus important que quelques millions d’enfants. Surtout noirs ou jaunes… Tout ça, c’est la conséquence directe et indéniable de notre système capitaliste, libéral et croissanciste. De sa répartition incroyablement scandaleuse des richesses. De sa prédation par la finance et les spéculateurs. De ce phénomène incroyable qui fait que malgré les odes à la « valeur travail« , ce ne sont jamais ceux qui travaillent qui s’enrichissent, mais des intermédiaires parasitaires. Ceux qui cultivent les fruits et légumes restent pauvres, tout comme la caissière du supermarché, mais pas le propriétaire de l’enseigne. En France, nous avons de la chance : nous venons de chasser un gouvernement de droite, incapable et corrompu, pour le remplacer par un gouvernement de « gauche« , qui respecte la parité et qui a signé une charte éthique. Et surtout, son dicton est « Le changement, c’est maintenant« . Merveilleux, non ? Bon, on commence quand ?

Euh… Pour l’instant, le principal changement c’est qu’on peut venir au conseil des ministres en jean. Pour le reste, permettez-moi de douter. Car même si le QI moyen du gouvernement doit être au moins le double de celui du précédent, il suffit de gratter un peu pour constater la supercherie. Tous les postes importants sont occupés par des représentants de la « gauche de droite« . DSK n’est plus là, mais ses disciples et ses idées sont restés. Enarques et membres du « Siècle » foisonnent. Pas un seul dangereux révolutionnaire gauchiste à l’horizon. Pas une de ces personnes n’a l’intention de faire quoi que ce soit pour changer de paradigme. Tous se plaisent et se complaisent dans le capitalisme libéral, qui leur a d’ailleurs apporté richesse, puissance et gloire. Le premier ministre est le premier promoteur du projet mégalomaniaque et scandaleux de l’ayraultport de Notre Dame des Landes. Ce projet témoigne de son aveuglement total quant à l’évolution du monde et de ses ressources naturelles. Quant au président Hollande, son déplacement aux États-Unis montre qu’il n’a rien compris non plus, pas plus qu’Obama, d’ailleurs. Délectez-vous de ces billevesées, reprises en boucle et sans le moindre sens critique par des médias tétanisés d’extase : « Le président François Hollande a fait état d’une « convergences » de vues avec son homologue américain Barack Obama sur la nécessité de relancer la croissance pour faire face à la crise, vendredi 18 mai à la Maison-Blanche, peu avant un sommet du G8. La croissance doit être une priorité (…) ».

La croissance, la croissance, la croissance… La même chose qu’avant, mais PLUS ! Plus d’esclaves, plus d’armes, plus de morts de faim, plus de paradis fiscaux. Plus de pétrole, plus de ressources naturelles, plus de pollution, plus de CO². Et plus d’argent virtuel pour contourner les limites de l’économie réelle. Pauvres aveugles ! Mai 2012, et ils n’ont toujours rien compris. Après avoir décidé de ruiner les peuples pour rembourser les banksters, ils décident désormais qu’il faudrait en fait encore emprunter aux banksters pour éviter la ruine des peuples… Quant à ceux qui croyaient que Hollande allait mettre la finance à genoux, même après la déclaration d’allégeance faite aux banksters de la City, pensaient-ils qu’il allait nommer Frédéric Lordon responsable du G20 pour la France ? Curieusement, non, l’heureux élu de Hollande, secrétaire général adjoint de l’Élysée s’appelle Emmanuel Macron, 34 ans. C’est un disciple de Jacques Attali (dont l’ombre plane sur la « gauche » comme celle de Minc plane sur la droite), ex-membre de sa ridiculissime « commission sur le retour de la croissance« . Et que fait-il dans la vie, ce petit génie ? Il est associé-gérant chez Rothschild, et le fait d’abandonner un salaire annuel de l’ordre d’un million d’euros est une preuve évidente de son désintéressement espoir de retour sur investissement.

Certains parlent de faire revenir ces usines en France… Les « socialistes » viennent même de créer un ministère marketing du « redressement productif » confié à Montebourg. Quelle rigolade ! Comment faire revenir en France des industries qui en sont parties, poussées par la perspective d’employer des esclaves et par les lois qui permettaient cette forfaiture ? Sans changer ces lois, sans revenir sur ce système ? Juste pour rire, c’est un « socialiste » français, Pascal Lamy, qui dirige depuis 7 ans l’OMC (ex GATT), le principal organisme responsable de la dérégulation du commerce mondial… Tous ces gens sont d’accord sur un point : il faut améliorer la compétitivité de la France, et baisser le coût du travail. Pour l’aligner sur celui du Bangladesh, par exemple… Car tout le monde le sait, je l’ai même lu sur Twitter de la part de prétendus gauchistes : « si on va fabriquer au Bangladesh, c’est que ça coûte trop cher de fabriquer en France« . Ok, réduisons donc le coût du travail… qui est principalement composé de plusieurs facteurs : Le salaire et les cotisations sociales (improprement baptisées « charges »). Réduire le coût du travail, cela signifie donc au choix réduire les salaires (ou travailler plus pour le même salaire), ou réduire les retraites, les remboursements de sécu, les allocs chômage… Ou, pour être plus efficace, les deux. Supprimons par la même occasion toutes les « barrières à l’emploi« , comme le salaire minimum, le code du travail, les congés, le paiement des arrêts maladie, et la retraite. Pour finir, supprimons carrément tout salaire, et c’est le plein emploi garanti. Fort de cette compétitivité retrouvée, les zentrepreneurs embaucheront massivement, et y vont voir, au Bangladesh, ce que c’est que la France Compétitive ! Comment que Leclerc il va rapatrier fissa la fabrication de ses tee-shirts !

Hollande semble devenu le héraut du keynésianisme, par opposition au néolibéralisme. Cette doctrine, qui prône la croissance par la demande, au besoin soutenue par l’État (et donc par l’endettement… On rêve !), a fait son temps pendant les « 30 glorieuses » qui ont suivi la deuxième guerre mondiale, avant d’être balayée par le n’importe quoi du néolibéralisme. Depuis, cette doctrine est caduque, anachronique. C’est donc un grand bond en arrière de plus de 35 ans que Hollande, tout ravi de jouer les vedettes au G8, propose au monde ébahi par tant d’originalité. Et même si la plupart de nos « socialistes » (Hollande lui-même, Ayrault, Fabius…) en sont effectivement restés à cette époque, le monde a changé, et va prochainement s’apercevoir que toute politique de croissance dans les pays occidentaux est vouée à l’échec et à la catastrophe. Pénurie de pognon, pénurie de pétrole, pénurie généralisée de ressources (aka  » peak everything « , un très bon article dans « Science et Vie » de ce mois-ci sur la pénurie des métaux, mais Hollande et Obama lisent trop le « Financial Times« , pas « Sciences et Vie« ), cette politique emmène l’humanité droit dans le mur. En klaxonnant.

Keynes, cité par Jean Gadrey (auteur de  » Adieu à la croissance « ) avait tout de même prévu qu’après des décennies de croissance, un certain niveau de richesse serait atteint et l’objectif devait changer : « il sera temps pour l’humanité d’apprendre comment consacrer son énergie à des buts autres qu’économiques ». Hollande et Obama sont assurément moins cons que leurs prédécesseurs respectifs Sarkozy et Bush. Qu’ils le prouvent !

superno.com

Harper, Charest, et le reste… Le règne des faux culs de Renaud

Ils s´embrassent au mois de Janvier,
car une nouvelle année commence,
mais depuis des éternités
l´a pas tell´ment changé la France.
Passent les jours et les semaines,
y a qu´le décor qui évolue,
la mentalité est la même :
tous des tocards, tous des faux culs.

Ils sont pas lourds, en février,
à se souvenir de Charonne,
des matraqueurs assermentés
qui fignolèrent leur besogne,
la France est un pays de flics,
à tous les coins d´rue y´en a 100,
pour faire règner l´ordre public
ils assassinent impunément.

Quand on exécute au mois d´mars,
de l´autr´ côté des Pyrénées,
un arnachiste du Pays basque,
pour lui apprendre à s´révolter,
ils crient, ils pleurent et ils s´indignent
de cette immonde mise à mort,
mais ils oublient qu´la guillotine
chez nous aussi fonctionne encore.

Etre né sous l´signe de l´hexagone,
c´est pas c´qu´on fait d´mieux en c´moment,
et le roi des cons, sur son trône,
j´parierai pas qu´il est all´mand.

On leur a dit, au mois d´avril,
à la télé, dans les journaux,
de pas se découvrir d´un fil,
que l´printemps c´était pour bientôt,
les vieux principes du seizième siècle,
et les vieilles traditions débiles,
ils les appliquent tous à la lettre,
y m´font pitié ces imbéciles.

Ils se souviennent, au mois de mai,
d´un sang qui coula rouge et noir,
d´une révolution manquée
qui faillit renverser l´Histoire,
j´me souviens surtout d´ces moutons,
effrayés par la Liberté,
s´en allant voter par millions
pour l´ordre et la sécurité.

Ils commémorent au mois de juin
un débarquement d´Normandie,
ils pensent au brave soldat ricain
qu´est v´nu se faire tuer loin d´chez lui,
ils oublient qu´à l´abri des bombes,
les Francais criaient « Vive Pétain »,
qu´ils étaient bien planqués à Londres,
qu´y avait pas beaucoup d´Jean Moulin.

Etre né sous l´signe de l´hexagone,
c´est pas la gloire, en vérité,
et le roi des cons, sur son trône,
me dites pas qu´il est portugais.

Ils font la fête au mois d´juillet,
en souv´nir d´une révolution,
qui n´a jamais éliminé
la misère et l´exploitation,
ils s´abreuvent de bals populaires,
d´feux d´artifice et de flonflons,
ils pensent oublier dans la bière
qu´ils sont gourvernés comme des pions.

Au mois d´août c´est la liberté,
après une longue année d´usine,
ils crient : « Vive les congés payés »,
ils oublient un peu la machine,
en Espagne, en Grèce ou en France,
ils vont polluer toutes les plages,
et par leur unique présence,
abîmer tous les paysages.

Lorsqu´en septembre on assassine,
un peuple et une liberté,
au cœur de l´Amérique latine,
ils sont pas nombreux à gueuler,
un ambassadeur se ramène,
bras ouverts il est accueilli,
le fascisme c´est la gangrène
à Santiago comme à Paris.

Etre né sous l´signe de l´hexagone,
c´est vraiment pas une sinécure,
et le roi des cons, sur son trône,
il est français, ça j´en suis sûr.

Finies les vendanges en octobre,
le raisin fermente en tonneaux,
ils sont très fiers de leurs vignobles,
leurs « Côtes-du-Rhône » et leurs « Bordeaux »,
ils exportent le sang de la terre
un peu partout à l´étranger,
leur pinard et leur camenbert
c´est leur seule gloire à ces tarrés.

En Novembre, au salon d´l´auto,
ils vont admirer par milliers
l´dernier modèle de chez Peugeot,
qu´ils pourront jamais se payer,
la bagnole, la télé, l´tiercé,
c´est l´opium du peuple de France,
lui supprimer c´est le tuer,
c´est une drogue à accoutumance.

En décembre c´est l´apothéose,
la grande bouffe et les p´tits cadeaux,
ils sont toujours aussi moroses,
mais y a d´la joie dans les ghettos,
la Terre peut s´arrêter d´tourner,
ils rat´ront pas leur réveillon;
moi j´voudrais tous les voir crever,
étouffés de dinde aux marrons.

Etre né sous l´signe de l´hexagone,
on peut pas dire qu´ca soit bandant
si l´roi des cons perdait son trône,
y aurait 50 millions de prétendants.