Archives de Catégorie: AFRIQUE

Le tueur de forêts

Vertueuses les multinationales?

Kadhafi, mort ou vif

La guerre à la pauvreté selon Bill Gates

Bill Gates, classé par le magazine Forbes comme l’homme le plus riche du monde avec une fortune de quelque 80 milliards de dollars, a expliqué que la fondation qu’il dirige avec son épouse Melinda, distribuait environ 4 milliards de dollars par an pour venir en aide aux plus pauvres dans le monde.

La fondation est également l’un des principaux contributeurs de l’organisation Gavi, qui a recueilli des promesses de dons de 7,539 milliards de dollars pour poursuivre une campagne de vaccination d’enfants de 2016 à 2020. La Presse

Je n’ai rien reçu…

Je suis majeur et vacciné…

Mais bon! Bill Gates annonce la probabilité d’une pandémie mondiale style Ebola   ou SRAS…  Si les riches donnent aux pauvres et que nous nous appauvrissons de plus en plus, c’est que ça ne fonctionne pas…  La richesse « condensée » est la plaie du 21e siècle. Si la vaccination sauve  des pauvres, les riches pourraient organiser le monde pour qu’il y ait moins de pauvres. Alors, ils n’auraient même pas les moyens de se vanter de donner 4 milliards de dollars pour les vacciner.  Je garde la vache, mais je te donne ses os…

Je n’ai rien contre les riches qui se vantent tous de  distribuer de la richesse. Il n’est pas le seul. C’est leur argument … » le plus répandu ». Une jeune riche de 30 ans disait qu’ on pouvait être de « bons riches ».  Soit! Mais elle avoue pouvoir se payer quelques voyages en jet privé à Las Vegas et manger tous les soirs dans de bons restaurants.

Ces gens-là diront que l’argent ne fait pas le bonheur et qu’ils ont des soucis comme les autres.  Eh! Oui! Seuls les robots se réparent et ne ressentent rien.

Vaccination 

«Nous ne savons pas si cela arrivera, mais le risque est suffisamment important pour que l’une des leçons à retenir de l’Ebola soit de nous interroger : sommes-nous suffisamment prêts? C’est comme quand nous nous préparons à la guerre. Nous avons des avions et nous nous exerçons à cela», a-t-il poursuivi.

Vacciner les pauvres!  Être riche et souffrir d’une si mince vision philosophique, voire politique du monde s’est se noyer dans nom propre nombril . La cervelle doit y couler un peu… Gélatineuse.

Être riche à ce point c’est sans doute n’avoir que de l’argent. Alors, il y a une forme de pauvreté inhumaine que l’on cultive avec de « bons sentiments ». Les siens…

C’est pas de vaccins qu’a besoin l’Afrique et les autres pauvres de la planète, c’est de la nourriture et de l’eau. Et une certaine éducation pour saisir un peu comment ils ont été gardés dans la pauvreté par des États qui se préparent à la guerre en en créant pour vendre des armes.

En passant, le Canada est le 9 e vendeur d’armes au monde…

AK 47 ou le type 56 son clone chinois

Une filière parmi des milliers d’autres:

AK 47

Source

Ah! Le prix… 400 Euros ou 500$. Mais pour un prix de groupe, contactez votre marchand. Moins cher qu’un fusil de chasse… Mais il y a de plus en plus de gibier…  La bonne nouvelle pour les marchands: plus il y a de « guerriers », plus la demande est forte et plus le prix grimpe.  Il suffit de secouer un peu la guerre… Il y avait le développement continu, il y a l’austérité continue, et également la guerre continue…

Le clone  , le 56, chinois est à 300 Euros. Pour un prix de groupe, on peut négocier…

L’Ebola et le SRAS sont sans doute dangereux, mais les dégâts faits aux humains depuis des décennies est davantage lié à l’état de guerre perpétuel.

Imagine!

Gaëtan Pelletier

Janvier 2015

NIGERIA : des grosses fortunes américaines financent Boko Haram

NIGERIA : des grosses fortunes américaines financent Boko Haram

La résurgence de Boko Haram au Nigeria après la mort du fondateur de cette organisation au départ  fondamentalement  islamiste serait l’œuvre de 2 grosses fortunes  américaines : Bill Gates et  Hugh Grant  PDG de la Monsanto Company.

En effet ces 2 milliardaires américains ont été identifiés par le "Global Alliance Prolife" (GPA)  en tant sponsor étranger  de l’insurrection de Boko Haram.

Global alliance Prolife a révélé que le nom de Boko Haram originel a été utilisé comme couverture dans des attaques terroristes. Selon GPA les vrais coupables étaient des assassins et des mercenaires embauchés par « Blackwater » ou « Xe-Service » appelé aujourd’hui « Academy », une armée privée propriété de Bill Gates et Monsanto Company. Toujours selon Global Alliance Prolife, en 2009 après la mort du fondateur de Boko Haram (en tant secte purement islamiste opposée à la culture occidentale) Mohamed Yusuf, « Blackwater » a commencé le recrutement d’anciens enfants soldats sierra lionais et libériens de la rébellion de Charles Taylor et les a formé à Ouagadougou au Burkina Faso en dépit de l’éviction de « Blackwater » du Liberia par la présidente Ellen Johnson Sirleaf. Par la suite ces enfants soldats libériens et sierra lionais ont été amenés au Nigéria et présentés comme des employés de l’ECOMOG (The Economic Community of West African States Monitoring Group ou Groupe de Surveillance de la Communauté des Etas de l’Afrique de l’Ouest) pour officiellement combattre la secte islamiste Boko Haram. Mais en réalité, la mission de ces mercenaires libériens introduis au Nigéria par Bill Gates et Monsanto Company était de déplacer les agriculteurs locaux du Nord Est du pays ; de créer une chute de la production agricole et obliger le gouvernement fédéral à adopter les grandes exploitations des deux géants américains spécialisés dans l’agrobusiness génétiquement modifiée pour nourrir la population. Les aliments de base locales, tels le riz, le sorgho ; le millet ou le manioc serait ainsi remplacés par des variantes génétiquement modifiées de Gates et Monsanto leur cédant ainsi efficacement la sécurité alimentaire pour plus de 170 millions de nigérians. Selon l’AGP, « le volume de production des ces OGMs serait alors vendue à des prix inférieurs à celui de la nourriture cultivée biologiquement ou naturellement partout ailleurs au Nigeria, détruirait le marché des aliments biologiques traditionnels, faisant des cultures des industries agroalimentaires Gates/Monsanto dominants de l’alimentation au Nigeria. Le président de GPA, le Dr Philip Njemanze a également tiré la sonnette d’alarme sur les moyens de hautes technologies utilisées par bill Gates dans l’exécution du plan terrorisme. Selon lui ; la récente entrevue du maniaque de la micro-informatique dans le quotidien ‘’Daily trust’’ dans laquelle il a déclaré que « sa fondation effectuait de la télédétection dans les Etas du Nord Est du Nigéria fief de Boko Haram pour étudier les schémas de migration des personnes » signifiait que des images satellitaires contre la loi nigériane ont été utilisée par l’espionnage pour identifier les installations militaires nigérianes comment s’en échapper et les attaquer en état d’urgence. Le Dr Njemanze a par ailleurs dénoncé les téléphones portables distribués aux agriculteurs locaux par Bill Gates via le ministère nigérian de l’agriculture pour accorder à ces derniers des agro-crédits pour les engrais et les cultures OGM. Décrivant ces dons comme des « portes feuilles de la morts » faits et acceptés dans le mépris total de la preuve fournie par le Ministère américain de l’agriculture (USDA) que les OGM ne peuvent augmenter les rendements des cultures, sinon diminuer la production agricole globale , endommager les terres fertiles , le président de GPA soutient que les OGM constituent des risques sanitaires dangereux encore méconnus incluant des cancers et autres maladies débilitantes. Toujours selon le Dr Njemanze, grâce aux GPS des téléphones cellulaires distribués aux populations rurales du nord du Nigéria , la position de chaque agriculteurs serait connue des terroristes à la solde des multinationales agroalimentaires américaines qui utilisent des images satellitaires pour connaître l’emplacement de la JTF ( Joint Task Force) et les téléphones portables pour traquer les agriculteurs nigérians. Ngouegni N. Nadege

Source 

 

Les vraies raisons de l’assassinat du guide libyen Kadhafi…RIP

 

RDC, une insoutenable barbarie… mais que fait la « communauté internationale » ?

 

 

« Des membres de la communauté internationale viennent ici en visite »,  « Ils mangent des sandwiches en pleurant, mais ils ne reviennent pas pour aider.(…) »

 

Ce qui suit est insoutenable. Ames sensibles, préparez-vous ! Ce que vous ressentirez n’est que bien peu de choses à côté de ce qu’éprouvent ceux qui subissent l’horreur. L’humanité en nous ne peut pas détourner le regard. Nous sommes responsables.

Voilà l’odieuse réalité des « interventions humanitaires » ! Celles qui ne se font pas nous en disent encore beaucoup plus long sur celles qui existent que tous les arguments à charge. Un même dessein qui conduit au même destin de morts et de souffrances des millions de personnes. Le laissez-faire et l’intervention humanitaire militaire, deux aspects du génocide planétaire ! Que faire !

Pourquoi le silence des médias sur ce génocide ! Dites-moi ?

Paix sur la Terre aux humains de Bonne Volonté., ne nous parle plus aujourd’hui que de cette guerre contre La Guerre, contre toutes les guerres qui se multiplient en tous lieux de la planète. C’est la doctrine dite d’Obama.

 

GUERRE A LA GUERRE !

 

LA RDC N’EST PAS LA CAPITALE MONDIALE DU VIOL.

Article de FREMONSA

Dans la grande République Démocratique du Congo (RDC) les femmes Kongolaises ne sont pas violées. C’est une très grave désinformation que d’affirmer le contraire ainsi que de confirmer que la RDC est devenu la capitale mondiale du viol. Le fait d’affirmer haut et fort que dans toute la partie Est de cette république des démocrates les Kongolaises sont violées, est un mensonge intelligent et en même temps cynique : La réalité n’est pas toujours la Vérité. En confirmant cette réalité du terrain qui n’est pas la Vérité, ce mensonge déguisé qui sort des laboratoires des ennemis des Kongolais, le commun des mortels transforme les Kongolais en violeurs. Et par ricochet, la tragédie Kongolaise se transforme en un problème Kongolo-Kongolais. Ainsi Paul Kagame, Museveni et consorts seraient blanchis.
Loin de la cher Lecteur !
Ce qui se passe en RDC est beaucoup plus macabres, beaucoup plus barbares et plus tragique que des simples viols de Kongolaises. Tout simplement parce que ceux qui commettent ces actes monstrueux sur les Kongolaises ne le font pas dans le but d’assouvir leur pulsion sexuelle. Ils n’ont pas non plus des déviations sexuelles telles que la biastophilie, l’agoraphilie ou l’agrexophilie. Nous savons aussi qu’ils ne le font pas pour satisfaire les malades tels que des pictophiles, les pédophiles, les sadiques, les scopophiles et autres, par des productions pornographiques qui alimenteraient le réseau underground en Europe, en Asie et aux Amériques.
Ce qui se passe en RDC devrait avoir une autre qualification que le viol.
Nous voulons préciser une chose : selon l’éminent docteur Mukwege Denis, que l’on ne présente plus, la quasi totalité des ses patientes (jusqu’au moment ou nous écrivons ces quelques lignes) sont victimes des RWANDOPHONES en arme. Par Rwandophones en armes il s’agit :

  • Des miliciens « Tutsis » connu sous le nom de « banyamulenge » et « banyabwisha »,
  • Des miliciens « hutus » qui exploitent les minerais et autres richesses du sol et du sous-sol de la RDC,
  • De l’opposition armée au régime en place à Kigali composé principalement de Hutus installé dans les forets et les montagnes de l’est de la RDC,
  • De l’opposition armée au régime en place a Bujumbura composée principalement de Hutus installés dans les forets et les montagnes de la RDC,
  • De l’armée régulière de la république du Rwanda et quelque fois du Burundi. Les Ugandais n’y participeraient plus depuis des années,
  • Des faux Mai Mai, qui sont en réalités des Hutus manipulés par le régime en place à Kigali,
  • Des éléments des Forces Armées de la République Démocratique du Congo issus des brassages, intégrations, mixages, infiltrations et introductions des Rwandophones Banyamulenge anciens du RCD, puis du CNDP, puis du M23 aussi. Ces derniers n’acceptent pas d’être envoyés dans les autres régions militaires. Des qu’ils reçoivent l’ordre d’aller en dehors du Nord et Sud Kivu, ils créent une rébellion.

Nous disions donc qu’en RDC, les Kongolaises ne sont pas violees parce que la VERITE est 1000 fois plus monstrueuse.

Des hommes Rwandophones en armes envahissent un village (souvent un gisement minier se trouve sous le village ou à proximité). Toujours en publique et toujours en présence des proches (grands-parents, parents, époux, frères et sœurs, oncles, tantes, voisins, neveux, etc.…) les Kongolaises sont abusées sexuellement par plusieurs hommes. Des qu’ils ont tous fini leur sale besogne (ils n’éjaculent pas tous, car ce n’est pas le but), ils mutilent les Kongolaises en détruisant leurs appareil génital avec un poignard, un sabre, une branche d’arbre ou autres Object tranchants. Il y en a qui vont même jusqu’à tirer un coup de feu dans le vagin des Kongolaises.
Dans certains cas, Le calvaire des Kongolaises ne s’arrêtent pas la. Ensuite, ils suspendent en l’air les Kongolaises en les attachant aux poignets, pendant des heures. Lorsqu’elles sont relâchées, elles ne pourront plus jamais utiliser leurs mains parce que le sang n’y a pas circulé pendant plusieurs heures.

Dans autres cas, avant de mutiler les Kongolaises, ces montres obligent un membre ou des membres de la famille males à avoir un rapport sexuel avec celles qu’ils ont déjà abusées  a plusieurs. Aux moindres signes de contestation ou de défense de la Kongolaise, le Kongolais est abattu froidement sans sommation et toujours en présence des siens. Puis le corps de ce Kongolais est découpe a la machette dans le but terroriser les autres pour qu’ils s’exécutent.

Ces hommes  en armes font subir la même chose aux Kongolaises qu’ils rencontrent sur les chemins d’entre deux villages ou sur les chemins menant aux champs. Ils attendent patiemment dans la brousse et des qu’ils aperçoivent un groupe de paysans, un groupe d’enfants qui vont ou reviennent de l’école, ils surgissent sur le chemin. Et la suite c’est une barbarie sur les Kongolaises que même les animaux les plus sauvages sont incapables de faire.

Lorsque la pseudo « rébellion » RCD-Goma gérée une grande partie de l’Est de la RDC, des centaines de Kongolaises dans plusieurs villages du Nord Kivu, du Sud Kivu, de l’Ituni, d’une partie du Haut-Uélé, d’une partie de la Tshopo, d’une partie du Sankuru, de la Tanganyika et du Maniema ont été enterrées vivantes  dans des fosses communes.
Les hommes qui résistent ou qui tentent de défendre les femmes subissent le sort de la viande chez le boucher. C’est-à-dire, après avoir été crible de balles aux jambes, ils sont achevés avec un coup de marteau à la tête, puis découpés en petits morceau à la machette.  Comme d’habitudes, ces monstres humains obligent les proches à assister à cette scène. Les gisements miniers ne sont jamais loin.
Depuis 2009, Refugee Law Project s, une ONG Britannique installée en Uganda s’est spécialisée dans l’aide aux hommes violés dans l’Est de la RDC car 100% d’hommes violés ont besoin d’une assistance médicale particulière et bien appropriée. Selon cette ONG, un peu plus de 25% des hommes  Kongolais installé dans les camps de refugie en Uganda ont été victime d’abus sexuels de part des Rwandophones en armes. 
 

Il y a des centaines de milliers de Kongolaises qui ont leurs entrailles déchirées, profanées et qui vivent un traumatisme qui n’a pas de nom parce qu’elles savent que leur bourreaux rodent toujours. A n’importe quel moment, à n’importe quels carrefours elles peuvent croiser ces montres humains qui sont capable de recommencer leurs sales besognes de groupes.
Voici ce que raconte Eve Esnler en 2010, après avoir passe un séjour en RDC au cote de ces Kongolaises a l’hôpital de Panzi :

(…)Il ne serait jamais venu à l’esprit du Dr Mukwege d’abandonner son peuple au moment où il en avait le plus besoin. Il prit conscience pour la première fois de l’épidémie de viols en 1996.

 « Je voyais des femmes qui avaient été violées d’une façon incroyablement barbare », se rappelle-t-il. « D’abord, les femmes étaient violées devant leurs enfants, leur mari et leurs voisins. Ensuite, les viols étaient commis par plusieurs hommes en même temps. Et puis, non seulement les femmes étaient violées, mais on mutilait leur vagin avec des fusils et des bâtons. Ces cas nous montrent que le sexe était utilisé comme une arme bon marché.« Lorsqu’un viol est commis devant votre famille », poursuit-il, « cela détruit tout le monde. J’ai vu des hommes souffrir car ils avaient vu leur femme se faire violer ; ils n’ont plus aucune stabilité mentale. La situation des enfants est encore pire. La plupart du temps, lorsqu’une femme subit autant de violences, elle n’est plus capable d’enfanter. Il est clair que ces viols ne sont pas commis pour satisfaire une quelconque pulsion sexuelle mais pour détruire les âmes. La famille et la communauté entières sont détruites. »

(…)Lorsque débute la conversation, Nadine semble totalement dissociée de son environnement – absente. « J’ai 29 ans », commence-t-elle. « Je viens du village de Nindja. Habituellement, la région n’était pas sûre. Nous passions de nombreuses nuits à nous cacher dans le bush. Les soldats nous y ont trouvés. Ils ont tué notre chef de village et ses enfants. Nous étions 50 femmes. J’étais avec mes 3 enfants et mon frère aîné ; ils lui ont ordonné d’avoir des relations avec moi. Il a refusé, alors ils l’ont tué en le décapitant. » Le corps de Nadine tremble. J’ai peine à croire que ces paroles viennent d’une femme qui est encore en vie, qui respire. Elle me dit qu’un des soldats l’a forcée à boire son urine et à manger ses excréments, que les soldats ont tué 10 de ses amis et ont ensuite massacré ses enfants : ses 2 garçons de 4 et 2 ans et sa fille d’1 an. « Ils ont jeté le corps de mon bébé sur le sol comme un vulgaire détritus », raconte Nadine. « L’un après l’autre, ils m’ont violée. Mon vagin et mon anus ont été déchirés. »Nadine se cramponne à ma main comme si elle se noyait dans un tsunami de souvenirs. Même si elle est anéantie, il est clair qu’elle a besoin de raconter cette histoire, elle a besoin que j’écoute ce qu’elle a à dire. Elle ferme les yeux et dit quelque chose que j’ai peine à entendre. « Un des soldats a ouvert une femme enceinte », raconte-t-elle. « C’était un bébé à terme et  ils l’ont tué. Ils l’ont fait cuire et nous ont forcées à le manger. »
(…)Le Dr. Mukwege me dit : « Je n’ai jamais vu autant de dévastation. Elle n’avait tout simplement plus de colon, ni de vessie, ni de vagin, ni de rectum. Elle avait perdu l’esprit. J’étais persuadé qu’elle ne s’en sortirait pas. J’ai reconstruit sa vessie. Parfois, vous ne savez même pas où vous allez. Il n’y a pas de boussole. Je l’ai opérée 6 fois, puis je l’ai fait transférer en Éthiopie pour qu’ils guérissent son problème d’incontinence, ce qu’ils ont fait. »

 

(…)J’interroge le docteur à propos du dirigeant congolais Joseph Kabila, qui, pour la première fois en 46 ans, est devenu en novembre 2006 le premier président du Congo élu démocratiquement et qui a promis d’être « l’artisan de la paix ». Les choses se sont-elles améliorées ?

Le Dr. Mukwege soupire. « Kabila », me dit-il, « n’a rien fait. Ici, à l’Est, les combats n’ont pas cessé. En 2004, j’ai reçu des menaces de mort ; je recevais des appels téléphoniques me demandant d’arrêter mon travail, sans quoi je mourrai. Les appels ont cessé, mais la situation est toujours très dangereuse. « Des membres de la communauté internationale viennent ici en visite », poursuit-il. « Ils mangent des sandwiches en pleurant, mais ils ne reviennent pas pour aider. Même le président Kabila n’a jamais mis les pieds ici. Sa femme est venue. Elle a pleuré, mais n’a rien fait. »

(…) « Je les remets sur pied et les renvoie chez elles », dit-il, « mais il n’y a aucune garantie qu’elles ne subissent pas un nouveau viol. Dans plusieurs cas, des femmes sont revenues ici une deuxième fois, dans un état encore pire que la première. »

Plus haut, nous avons eu a citer les faux Mai Mai. Pourquoi faux ? Parce que les Mai Mai Kongolais (les vrais) ne peuvent pas violer ou  abuser sexuellement, ni voler les biens d’autrui. Le Mai Mai prend un breuvage ou s’en asperger. Selon leur croyances spirituelle, le résultat est l’invulnérabilité aux balles et aux armes blanches. Les balles coulent le long du corps comme de l’eau car Mai c’est l’eau en Swahili, d’où le nom. Mais pour que cela marches il y a une condition sine qua non, celle de ne pas coucher avec une femme et pire encore une femme d’autrui. Comme dans toutes les pratiques mystique-spirituelles propres aux Bantous, la réussite est conditionnée par l’abstinence et pas de contact physique avec une femme qui a ses menstruations. Les consequences du non respect de ses interdits sont horribles pour celui qui ne les observe pas.
En conclusions, nous pouvons affirmer qu’au vu de ces atrocités  et le fait que les gisements miniers soient toujours à  proximités, ces actes de barbaries sont effectivement une arme de guerre.  Nous sommes en présence d’un génocide, d’un holocauste avec utilisation des techniques rustiques d’extermination et de nettoyage des peuples d’une nation dans le but d’avoir la main mise sur les richesses du sous-sol et du sol des terres de cette nation.
Honte a la Communaute Internationale, la vrai, car elle assiste en silence a ce Genocide. 
Nous voulons juste vous rappeler une derniere chose: a chaque fois que vous utilisez votre cellphone-GSM, a chaque fois que vous allumez votre ordinateur, a chaque fois que vos enfants s’amusent avec leur jeux video, a chaque fois que vous portez vos bijoux en or ou en diamant, a chaque fois que vous prenez l’avion, a chaque fois que vous allumez votre ecran plat geant,…, et que vous ne posez jamais un acte pour mettre fin a cette tragedie, et bien vous etes COMPLICE.

http://manuscritdepot.com/a.freddy-monanga.1.htm

L’agloire

femme

 

obama

 

 

Que porte la femme?

« La nouvelle ruée vers l’Afrique bat son plein »

Tony Busselen

Depuis l’époque coloniale, ceux qui cherchent des matières premières peuvent faire ce qu’ils veulent en Afrique, pratiquement sans entrave. Après la décolonisation, la Banque mondiale et le Fonds monétaire international ont affaibli bon nombre d’États en leur imposant des réformes structurelles. Aujourd’hui, toutefois, certains gouvernements africains tentent de résister.

Tony Busselen. Au temps du colonialisme, l’Afrique était connue comme fournisseur de matières premières. Aujourd’hui, le continent semble surtout débordé par la misère, la guerre, des dictateurs corrompus ou des seigneurs de guerre. Pourtant, Raf Custers a estimé que c’était le moment idéal d’écrire un livre sur les grandes entreprises minières et les matières premières en Afrique.

Raf Custers. Ça a commencé en 2007 avec un rapport de l’UNCTAD (l’agence des Nations unies pour le commerce et le développement, NdlR) révélant l’ampleur croissante des exploitations minières. C’était une rupture car, pendant deux décennies, les prix des matières premières avaient été bas et il y avait eu peu d’investissements. Le bouleversement est surtout venu des pays émergents, le Brésil, la Russie, l’Inde et la Chine, qui avaient de plus en plus besoin de matières premières et se sont entre autres tournés vers l’Afrique. C’est pourquoi on a également parlé d’une nouvelle ruée vers l’Afrique de la part des grandes compagnies minières, tout comme il y a cent ou cent cinquante ans.

Le ministre malien des Finances a lui-même admis que le gouvernement ne savait pas combien d’or les entreprises minières exportaient…

L’Afrique doit-elle donc s’attendre à une seconde vague de colonisation ?

Celle-ci est déjà en route depuis un bout de temps. Elle a commencé dans les années 1980 et 1990, avec les réformes imposées aux pays africains par la Banque mondiale et le Fonds monétaire international. On n’appelait pas encore ça austérité, mais ajustement structurel. Mais ça revient au même : l’État a dû dégraisser et les investisseurs privés ont pu agir en toute liberté. Nous savons depuis que ces réformes ont été un flop. C’est pourquoi on entend de plus en plus souvent, en Afrique, des voix qui réclament une seconde indépendance.

Que signifiaient alors ces réformes, en pratique ?

Raf Custer
Qu’au Mali, par exemple, des entreprises privées allaient exploiter les mines d’or, mais ç’a été carrément du pillage. Des pays comme la Zambie et le Zaïre de l’époque ont été obligés de morceler leurs grandes entreprises minières et de les transformer en dizaines de joint-ventures où les investisseurs privés occidentaux étaient les patrons. Partout, ces contrats étaient très avantageux pour les sociétés minières. Pendant des années, elles ont été exemptées d’impôt et elles ne paient que de faibles royalties (le pourcentage des recettes payé aux autorités par l’exploitant, NdlR). Et elles donnent du travail à relativement peu de monde.

Les pays riches en matières premières restent souvent très pauvres. Les États africains ne sont-ils pas les premiers responsables de cette malédiction des matières premières ?

Un pays comme le Congo est un exemple typique de ce à quoi peut aboutir un ajustement structurel. L’État y est ramené à une espèce de carcasse dotée d’un appareil d’État impuissant. Les grandes entreprises transnationales y jouissent d’une liberté énorme. L’administration n’a rien. Un exemple : dans le bassin du fleuve Congo, on peut construire des centaines de micro-barrages afin de faire de l’électricité. Dans les années 1990, on a établi un inventaire de ces endroits. Mais, à la société nationale d’électricité, ils n’ont toujours qu’un seul exemplaire de cet inventaire. Que peut faire une telle administration face aux entreprises privées ?

Les entreprises font ce qu’elles veulent. Prenons le Mali, où il y a des mines d’or. Le ministre des Finances a lui-même admis que le gouvernement ne savait pas combien d’or les entreprises minières exportaient…

Mais n’innocentez-vous pas les élites locales ?

Au Congo, l’ancien dictateur Mobutu est à la base de la corruption. Il ne faut pas oublier qu’il était un ami des États-Unis, pendant la guerre froide contre l’influence de l’URSS. Au début des années 1980, il a libéralisé de grands pans de l’économie. Il avait donné comme directive littéralement : « Débrouillez-vous. » Le secteur informel s’est fortement développé. Toutes sortes de réseaux y sont actifs, qui s’infiltrent dans ce qu’il reste encore de l’État, dans l’administration, l’armée, etc. L’Occident essaie d’avoir prise là-dessus. Mais plus l’Occident exerce des pressions, plus ces réseaux se replient sur eux-mêmes. Ce qui se passe à la surface est une chose ; ce qui se passe en dessous, c’est tout à fait autre chose. Je compare ça à une partie d’échecs, mais avec un échiquier à six côtés et quatre étages. Toute une série de joueurs visibles et invisibles déplacent leurs pièces en même temps.

Au Congo, certains acteurs privés sont devenus immensément riches, alors que le peuple vit dans la misère. Les choses ont-elles fondamentalement changé depuis l’époque Mobutu ?

Mobutu a été chassé par une insurrection populaire, mais le système n’a pas disparu tout d’un coup. En outre, une guerre a ensuite éclaté. Le Congo a vécu près de dix ans en guerre, avec des rébellions attisées de l’extérieur. Comment avoir emprise sur un tel chaos ? Comment s’en prendre aux réseaux corrompus ? Le président précédent, Laurent-Désiré Kabila, a essayé de le faire à la fin des années 1990. Les États-Unis étaient alors au sommet de leur puissance. Les mobutistes n’ont jamais entièrement disparu et Kabila a été assassiné. Joseph Kabila a succédé à son père. Il parvient à rester debout dans ce panier à crabes, où ont survécu en partie, forcément, les mêmes pratiques.

Mais, sous sa direction, le Congo progresse. Il se heurte au pouvoir des grandes entreprises minières, il a fait modifier les contrats miniers, il essaie d’agir en souveraineté face à la tutelle de l’Occident. Cela donne des résultats. Le Congo produit aujourd’hui trente fois plus de cuivre qu’il y a dix ans. Et l’État en tire davantage des revenus. Le dernier rapport de l’EITI, l’initiative destinée à rendre visible les flux d’argent entre les sociétés minières et l’État, en dit long à ce propos. En 2010, l’État a perçu 875 millions de dollars des entreprises, soit deux fois plus qu’en 2007. Et ce, du fait que la perception fonctionne mieux et qu’il y a moins de fuites d’argent du système. Cela reste une tâche difficile et de longue haleine. Les joueurs d’échecs invisibles continuent à saboter tout progrès, mais il y a moins de joueurs autour de l’échiquier qu’il y a dix ans. Je vois la situation progresser, et je ne suis pas le seul.

Grondstoffenjagers (Les chasseurs de matières premières), Raf Custers, Ed. EPO, 2013, 264 p., (en néerlandais)

tlaxcala-int.org

Après le coton, Monsanto cherche à multiplier les Ogm en Afrique de l’Ouest

Biotechnologies

Patrick Piro

Le Burkina Faso, l’un des pays les plus pauvres de la planète, a opté pour une variété OGM de Monsanto dans l’espoir de redresser sa filière cotonnière, qui fait vivre trois millions de personnes. Promesses de rendements non tenues, droits de propriété prohibitifs, coton de moindre qualité… Le bilan est plus que mitigé. Qu’importe, Monsanto cherche à étendre son coton OGM et travaille sur des haricots et du sorgho génétiquement modifiés. Certains craignent « une mainmise des biotechnologies » sur les cultures alimentaires.

Le moral remonte, au sein de la filière coton burkinabé : la campagne 2012 vient de s’achever sur une très bonne récolte d’environ 630 000 tonnes. C’est près de 60 % de mieux que la précédente saison. « La production de coton transgénique s’accroît chaque année », affirme Karim Traore, président de l’Union nationale des producteurs de coton (UNPCB), qui regroupe la majeure partie des cultivateurs du pays. Sur 500 000 hectares de coton, environ 55 % auraient reçu cette année des semences OGM.

L’ « or blanc » est vital pour ce pays, premier producteur d’Afrique de l’Ouest : il représente plus d’un tiers du produit intérieur brut et 60 % des recettes d’exportation. Le coton fait vivre indirectement près de trois millions de personnes, un cinquième de la population. Mais depuis peu, cette monoculture s’est retrouvée impuissante face aux ravageurs, devenus résistants aux insecticides classiques. Les autorités ont alors fait le pari du coton transgénique dans l’espoir de surmonter la crise : une variété développée par la firme étasunienne Monsanto et l’Institut de l’environnement et de recherches burkinabé (Inera), intégrant des gènes de la bactérie Bacillus thuringiensis (Bt) produisant des toxines mortelles ou dissuasives pour certains insectes.

Promesses de rendements mirobolants

Au lancement de ce coton « Bt », les autorités prédisent des rendements mirobolants – 45 % de plus qu’en conventionnel ! Mais du laboratoire au champ, les promesses ont pris l’allure de mirages. Dans le petit village de Banwaly, au cœur de la région cotonnière de Bobo-Dioulasso, cinq des huit groupements de producteurs ont adopté le coton Bt. Seydou Cissé lui a consacré ses 4,5 hectares de terre. Son bénéfice annuel, à l’hectare, est de l’ordre de 60 000 francs CFA (90 euros). À peine mieux qu’avec une variété conventionnelle. Parmi les quelques dizaines de paysans rencontrés, aucun n’approche, et de très loin, les rendements vantés. Certains affirment même avoir rapidement lâché la variété OGM en raison de récoltes inférieures aux précédentes. « Nous n’amendons qu’avec du compost naturel, les plants donnaient principalement… des feuilles ! », témoigne Sid Mamadou Sawadogo, à Koumana.

« Sur les plus grandes exploitations, où l’on respecte toutes les préconisations, on obtient jusqu’à 2,7 tonnes à l’hectare, relève Déhou Dakuo, directeur du développement de la production à la Sofitex, la principale des trois sociétés cotonnières du pays, qui contrôle 80 % de la production. Cependant, toutes exploitations confondues le gain de productivité moyen, sur cinq ans, s’élève à environ 15 %. » Dans ce pays très rural, l’un des plus pauvres au monde, 60 % des paysans ne possèdent que de petites parcelles, et travaillent encore à la binette traditionnelle (daba) : leur rendement tourne autour de 500 kg à l’hectare. Le grand bond n’est pas pour eux. « On leur a fait miroiter des perspectives trop optimistes », reconnaît le cadre, qui les renvoie pourtant à leur responsabilité : ils prendraient trop de liberté avec le mode d’emploi du « paquet technologique », selon le jargon de l’agro-industrie.

Du laboratoire à la réalité

Nombre de cultivateurs ont cru pouvoir se passer totalement d’insecticides : travail moins pénible, intoxications réduites, plus de temps pour les cultures vivrières, cet avantage du coton OGM est plébiscité. Or il faut conserver deux aspersions de pesticides sur les six nécessaires en conventionnel – la variété Bt est inefficace contre les « piqueurs-suceurs » (pucerons, cochenilles…). Le coton OGM est aussi exigeant en engrais. Les sociétés cotonnières ont identifié une anomalie généralisée : le détournement d’au moins 30% de l’engrais « coton » vers les parcelles de maïs. « Nous avons eu beau expliquer le préjudice pour le coton, rien à faire ! », soupire Déhou Dakuo.

La stratégie de redressement de l’industrie cotonnière par l’adoption rapide du coton Bt, promue avec enthousiasme par les chercheurs, les sociétés cotonnières et l’État, se heurte à la logique des paysans. Ils sont davantage préoccupés d’assurer leur subsistance que de spéculer sur les revenus d’une culture de rente et de contribuer aux rentrées de devises du pays. C’est aussi la conséquence d’un système de préfinancement spécifique à la filière : la société cotonnière avance tous les intrants aux groupements locaux de producteurs, qui la remboursent quand la récolte leur est payée.

Le coût des droits de propriété intellectuels

« Une majorité de paysans entre dans le circuit du coton dans le but d’accéder à de l’engrais à crédit, intrant coûteux qu’il ne pourraient pas se payer autrement », confirme Aline Zongo, responsable de formation à destination des paysans délivrés par l’ONG africaine Inades [1]. Peu importe à l’agriculteur que sa récolte de coton reste modeste, pourvu qu’elle lui permette en bout de saison de solder son ardoise auprès de la société cotonnière. Si « l’évasion » d’engrais n’est pas un phénomène récent, elle est plus préjudiciable aux rendements avec la variété OGM. De guerre lasse, la Sofitex a récemment consenti à livrer aux groupements de producteurs un surplus d’engrais. Mais seulement pour les cultivateurs qui sèment plus de trois hectares de coton. La moitié d’entre eux en est donc délibérément exclue. La société envisage en contrepartie de les convertir à d’autres cultures de rente, comme le tournesol.

Le malaise principal concerne le pari économique imposé par le modèle Monsanto. Le prix des semences, surtout, reste en travers de la gorge de tous les paysans. En début de saison 2012, le sac, calibré pour ensemencer un hectare, coûtait 27 000 FCFA (41 ?) contre 814 FCFA (1,2 ?) pour les variétés conventionnelles ! Ces dernières sont certes subventionnées à 80 % par l’État, mais cette aide n’explique pas une telle différence, pas plus que les coûts d’élaboration : depuis peu, les semences OGM ne proviennent plus de Monsanto, mais de champs classiques dédiés à leur multiplication.

Risque financier

L’énorme surcoût provient de la dîme prélevée au titre des droits de propriété intellectuels. Aux États-Unis, le différentiel de prix entre semences conventionnelles et transgéniques n’a cessé de croître pour atteindre un rapport de un à six en 2009, calcule Charles Benbrooke, directeur scientifique de l’US Organic Center. « Le mode de calcul de la valeur ajoutée obtenu par cette innovation tout comme sa répartition laissent songeur », écrivent Camille Renaudin, Hugo Pelc et Julien Opois, auteurs d’une étude sur le coton OGM au Burkina [2].

Au Burkina Faso, sur 27 000 FCFA, Monsanto prélève 28 %. La recherche et d’autres structures professionnelles perçoivent 12 %, et les producteurs 60 %. En théorie… Les parts versés à Monsanto et aux institutions sont fixes. Mais ce qui revient aux paysans est calculé sur le rendement initialement prévu [3] Le gain, pour les producteurs, est en réalité, et fréquemment, trois à quatre fois moins important. « En fait, les producteurs assument le risque financier que comporte cette technologie et tendent à devenir ainsi les principaux gestionnaires des incertitudes inhérentes à leur activité agricole », estiment les chercheurs.

Un coton OGM de moindre qualité

Derrière leur soutien officiel à l’option OGM, les cadres de la filière dissimulent mal une certaine gène. Car les producteurs ont dû assumer d’autres déconvenues que celle des rendements. En 2011, ils se sont mis en grève un peu partout dans le pays, avec violence parfois (destruction de champs, décès d’une personne), pour protester contre le coût élevé des intrants (variétés conventionnelles comprises, concernées par les engrais et les pesticides) mais aussi la faible rémunération du coton. La qualité « burkinabé », habituellement appréciée par les marchés, a été déclassé il y a plusieurs mois car la fibre de la variété OGM est nettement raccourcie. La raison aurait été identifiée : un effet secondaire inattendu de la manipulation génétique, « et en cours de correction par la recherche », assure-t-on à la Sofitex.

Discours dominant, mais que n’endosse cependant pas Maxime Sawadogo, responsable technique à l’UNPCB, qui incrimine en premier lieu les machines d’égrainage des sociétés cotonnières, calées pour les fleurs conventionnelles. Faudra-t-il adapter l’outillage ? En changer – et avec quels fonds ? Et ce n’est pas tout… Le dérèglement climatique, qui perturbe les saisons pluvieuses, complique chaque année la tâche des agriculteurs. « Il n’est plus rare d’avoir à refaire le semis parce qu’il n’a pas levé, d’autant plus que le Bt est sensible à la sécheresse, explique-t-on à Koumana. Il faut alors racheter des sacs. Mais au prix fort quand c’est de l’OGM ! »

Des OGM contaminés par… la nature

Intenable. La filière a finalement obtenu, en 2010, que la redevance de Monsanto soit calculée sur la superficie effectivement cultivée en OGM, et plus sur le nombre de sacs de semences écoulés. Cependant, si les semences « deuxième semis » sont remises gratuitement, ce n’est qu’après constat de l’échec de la première levée. Et la Sofitex en convient : le délai d’intervention est source de préjudice supplémentaire pour les paysans. La filière a également tenté de s’attaquer au prix du sac. « Mais ça ne bouge pas, convient Maxime Sawadogo. Monsanto veut conserver ses marges… »

La variété transgénique génère encore d’autres soucis : la production de semences, en volume, n’est pas à la hauteur des attentes. Ce qui expliquerait – plutôt qu’un début de désaffection de la part des paysans -, une stagnation des surfaces semées depuis le pic de 2010 (66 % des 370 000 hectares gérés par la Sofitex). Le problème : un « manque de pureté des semences, explique Déhou Dakuo, dû à des mélanges le long de la filière. » Ce ne sont plus les OGM qui contaminent les semences conventionnelles, mais l’inverse ! La société multiplie, avec l’aide de Monsanto, les formations pour les producteurs de semence, dont plus de la moitié ont été écartés en raison de la qualité insuffisante de leur livraisons. Au groupe restant a été confiée la réalisation d’un « plan semencier » destiné à fournir « rapidement » quantité et qualité. Parmi les contraintes : maintenir une distance minimum de 300 mètres vis-à-vis du champ conventionnel le plus proche…

Des OGM dans toute l’Afrique de l’Ouest ?

En Inde, qui cultive du coton Monsanto depuis 2002, des souches d’insectes résistants aux toxiques Bt sont apparues, obligeant à revenir aux aspersions de pesticides : une catastrophe économique doublée d’un fiasco sanitaire. La chute de rentabilité a provoqué la ruine de dizaines de milliers de paysans, des mouvements de contestations très violents et même des vagues de suicides. Rien de tel, pour l’instant, au Burkina-Faso, où le coton Bt a été agréé officiellement en 2008. Reste que la société civile y est opposée depuis le départ. Le généticien Jean-Didier Zongo, qui anime la Coalition de veille face aux OGM, critique sévèrement la précipitation gouvernementale et l’opacité des décisions : « Les premiers essais, en 2003, étaient clandestins et très mal confinés ! » Et il a fallu attendre 2006 pour que des lois, des procédures et des organismes d’encadrement soient mis en place, trois ans après les premiers essais et en totale contravention avec le Protocole de Carthagène sur la biosécurité.

En 2010, Monsanto a sollicité un renouvellement de dix ans de son agrément. Et présente son étude d’impact socioéconomique [4]. « Nous l’avons rejetée, elle était trop peu étoffée », explique Chantal Zoungrana-Kaboré, directrice de l’Agence nationale de biosécurité (ANB). Principal reproche : l’absence d’interprétation à l’échelle des familles, point crucial pour évaluer le bénéfice du coton OGM. L’ANB a cependant consenti à Monsanto une rallonge de deux ans dans l’attente d’un rapport plus conforme à son cahier des charges. Fin février 2013, le rapport n’était toujours pas sur la table de l’ANB. Alors que la saison 2013-2014 va débuter, le coton Bt ne dispose plus d’agrément depuis fin 2012… Mais entre les impasses du coton conventionnel et la fuite en avant transgénique, de quelle marge de manœuvre disposent les autorités ? La réussite de l’expérience burkinabé est centrale pour la stratégie d’implantation de Monsanto en Afrique de l’Ouest, vitrine pour les puissances cotonnières voisines, dont le Mali est au premier rang.

La mainmise des biotechnologies ?

La firme, qui maintient une équipe discrète au Burkina Faso, est ainsi très attentive aux travaux de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa). Depuis 2006, ce regroupement de huit pays de la sous-région pourrait adopter d’ici à fin 2013 un cadre de régulation des flux d’OGM. La démarche est ambiguë : seul le Burkina Faso est à ce jour concerné, les autres pays (Bénin, Côte d’Ivoire, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal et Togo) interdisent les transgéniques. Les promoteurs, dont Monsanto, arguent qu’une harmonisation des législations nationales et une mise en commun de moyens de contrôle faciliterait la prévention des intrusions clandestines d’OGM.

Un tel cadre permettrait aussi à une plante OGM d’obtenir, en une demande, un agrément valable pour toute l’Union économique d’Afrique de l’Ouest ! Monsanto, avec son cheval de Troie burkinabé, est très bien placée pour d’alléchantes retombées économiques. Des essais OGM sont en cours pour un haricot local (niébé) et bientôt pour un sorgho. « C’est extrêmement préoccupant, s’alarme Aline Zongo. Il ne s’agit plus d’un pari économique sur une production de rente, mais d’une mainmise des biotechnologies sur des cultures alimentaires de base de millions de personnes… »

Texte et photos : Patrick Piro

Notes[1] L’une des rares ONG panafricaine, qui opère sur dix pays. Soutenue en France par le CCFD-Terre solidaire, elle est à l’origine de la Coalition pour la protection du patrimoine génétique africain (Copagen), réseau de plaidoyer original qui s’oppose à la poussée des transgéniques en Afrique de l’Ouest.

[2] Cahiers de l’agriculture, novembre 2012.

[3] Soit, théoriquement, 35 % supérieur au coton conventionnel.

[4] Co-réalisée avec l’Inera.

 

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