Archives mensuelles : mars 2013

HOROSCOPIE

VERSEAU

4 Janvier

« Nouvelles activités et changements vous apportent des compliments. Une de vos idées pourrait vous mener loin.  Sur le plan mondain vous être très sollicité. »

Elle a raison : ce matin ma femme m’a félicité pour  mon nouveau sous-vêtement. Mais ce qui est des nouvelles activités… Comment a-t-elle su que je pratiquais mon braille sur les photos de Playboy ? Une idée qui m’a mené loin… Dehors.

Mondain, moi ? Il y a belle heurette que je n’ai pas participé à une quelconque mondanité… Mais c’était hier…

Fait suer !

5 janvier

« Un changement d’allure ou de décor vous tente ?  Le résultat sera spectaculaire.  Échanges très enrichissants».

Oui, j’ai envie d’aller aux petit coin. Le résultat a été spectaculaire, en effet…

Pour ce qui est des échanges, j’ai hérité d’une gastro après les vacances de Noël.

6 janvier

« Il y a du changement dans l’air. Les copains voudront fêter avec vous. Le conjoint semble bien froid. Une déception à l’horizon.»

On le saura plus tard…  Fêter quoi ? Ah ! La conjointe est froide… Si elle ne se réveille pas je suis un homme libre.

Elle s’est réveillée…

7 janvier

» Les choses ralentissent au boulot. Profitez-en pour prendre de l’avance. Très belle complicité avec l’être cher. »

Oui, avec une gastro, il n’y a qu’une chose qui va vite…

Prendre del’avance ?  »///////$ ?% … C’est ça le problème.

Elle l’a attrapée elle aussi.

8 janvier

« Vous allez lentement mais sûrement»   Pas sûr… Vous êtes aveugles, je cours…

«Vous pourriez même régler un problème tenace».  J’ai hâte à demain pour trouver la solution…

«Avantages matériels.» ? ? ? ? ? ? Compost ?….

«Vous vous sentez bien dans votre peau».  MOI, OUI….

« Il y a tellement d’amour dans l’air»   Vous m’horoscopez à vue de nez….

9 janvier

«Au travail, vous vous taillez une place de choix»

J’ai pas le choix, personne ne veut de ma place…

« Tout ce que vous touchez se transforme en réussite.»

Hola ! c’est pas l’avis de ceux qui m’entourent…Plus personne ne veut que je les touche…

« À deux, c’est tout simplement merveilleux».

Je n’oserais pas essayer…

10 janvier

« Un collègue joue dans vos plates-bandes»

Je savais que chez les Grecs on fouillait les entrailles des poules pour connaître l’avenir… Mais là…

« Avec l’être cher, prenez les devants. »

Rien à ajouter…

«Votre partenaire et vous, c’est du solide».

Ah ! Enfin une bonne nouvelle…

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Relations

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Angleterre : un médicament innovant contre le surplus d’intelligence

Vrai ? Faux ? Plausible en tout cas. On file bien du Ritalin (rilatine) a des millions de gamins trop éveillés pour les mettre dans une sorte d’état second dans lequels ils sont trop défoncés pour déranger la classe, et aussi surtout pour développer leur capacité extra-ordinaires. Si on le fait pour les gamins pas de raison de ne pas en faire autant avec les adultes. Avec tous les imbéciles présomptueux qui se prennent pour des lumières, un vaste marché en perspective. Jusqu’ici j’ai une assez bonne vision de tous les processus mis en œuvre pour détruire la mémoire de l’humanité, y compris sa mémoire vivante, Création. Quid del’intelligence ?Des médicaments qui la bousille, il y en a déjà pas mal en circulation,et je peux en observer les effets délétères sur une partie de mon entourage, qui vont jusqu’à la transformation des personnalités… et pas pour un mieux, loin de là.

L’enseignement est de plus en plus réduit à néant, seul le multiculturalisme et ses syncrétismes créateurs nous sauve un petit peu des dégâts occasionnés par la destruction de la culture européenne par l’acculturation d’origine étasunienne. Les universités forment des chiens de garde, étiquetés « conforme » ou « normal » (comme un certain président), dans tous les domaines, en prenant bien soin de séparer les diverses matières que nul ne puisse acquérir une vision globale. C’est lamentable. Destruction de la mémoire, et de l’intelligence et de la vie et du paysage…et pour mettre quoi à la place ?

¿Quiere una vida más fácil? Tome innovadora píldora contra el exceso de intelecto

 

 

Angleterre : un médicament innovant contre le surplus d’intelligence !

RT

Une entreprise anglaise a lancé sur le marché un médicament innovant qui enlève jusqu’à 50 points de QI à celui qui le prend. Les inventeurs assurent que ce médicament sera utile pour ceux qui sont fatigués de l’inertie de leur entourage.

La vidéo diffusée au nom d’un neurologue identifié comme le ‘Cornelius Grouppe’ soutient que la majeure partie de la population de la planète ne pourra jamais arriver à être mieux prête. « Vous avez à vous changer vous-mêmes, car vous êtes minoritaires », suggère-t-elle.

L’évaluation qualitative du médicament appelé MinusQI est basée sur l’échelle deHans J. Eysenck, l’une des plus répandues pour mesurer l’intelligence. Les gens dont le QI est supérieur à 130 * sont très malheureux de se rendre compte qu’ils sont entourés de gens en majorité bêtes et ignorants.

Il est nécessaire dès lors de diminuer volontairement son intelligence, assure le Dr. Cornelius. Le niveau optimum équivaut à un QI de 70 points. De cette façon le niveau intellectuel sera suffisant pour nouer les lacets de ses chaussures ou pour écrire une chanson dans le style rap. Deux pilules par jour peuvent abêtir un patient moyen précisément jusqu’au niveau souhaité.

Mais tous les effets de l’utilisation du MinusQI ne sont pas positifs, prévient le supposé neurologue. Il y a aussi des effets secondaires qui pourront faire devenir quelqu’un raciste, sexiste, ou extrêmement intolérant. Mais cela n’empêcherait pas, dit-il, que la vie en général s’en trouverait facilitée.

Russia Today

* Au test de la WAIS (Wechsler Adult Intelligence Scale) , l’un des plus pratiqués en France, il est nécessaire d’avoir un QI de 130 points terminer des études universitaires.

On va s’aimer la boulette de viande

boulette

« Je n’ai qu’une seule consolation: les idiots vont mourir un jour. Je n’ai qu’une seule crainte: il en viendra d’autres. 

Jocelyn Beauregard

***

Je n’ai jamais autant appris en ne faisant rien. C e « je » est un nous caché… En fait, depuis que je travaille trop à ne rien faire, juste à retrouver un peu d’enfance, en ces jours où le regard de l’enfant a les yeux ronds comme à tenter de saisir tout l’univers qui l’entoure : les sons, les mots, les odeurs, la nourriture, les ciels qui se déchirent de nuages, ou encore les bleus de l’été.

Un enfant éponge… C’est une éponge et quand il continue d’être une éponge, il gobe tout. Toute l’eau des têtes d’eau qui nous environnent. Parce qu’après l’enfance il faut être sérieux. Papa-Maman-État vous sèment des pubs pour vous protéger : mangez pas ci, mangez pas ça, fumez pas, bougez, mais, surtout, travailler. Parce que la vie, c’est sérieux.

La vie est un sport dangereux où à chaque quart de siècle poussent des lions affamés.

La planète est une grosse boulette de viande et nous, pauvres rameurs, d’autres boulettes de viande à faire trimer dur pour faire avancer à reculons les sociétés.

Le pays B…

En attendant, les enfants sexagénaires, assis dans leurs bureaux, dirigeants de pays, dirigeants de compagnies, avalent les richesses du monde. En fait, ils nous avalent tous en pissant leurs  industries sur le plancher rond qu’est la planète.

Ils sont légion, Cadillac, champagne, bourse, tricherie, menterie, lutte de religions, luttes fratricides, lutte dite des classes, etc. Systèmes douteux…

C’est la chasse ouverte pire que celle de la moyenâgeuse : ils ont des chevaux de fer, et leurs chiens sont de la CIA ou de toute autre « organisation » soldées. Soldées à l’orgueil et aux grandes causes.

Avec les printemps qui se succèdent, il y a certainement quelqu’un-plusieurs qui s’amusent, avec des dents fournies par les petits travailleurs à ronger tout ce qui peut exister. Et si ça ne va pas assez vite, on inventera des machines qui grugeront la forêt équatoriale plus vite que 100,000 besogneux.

Mais, pendant ce temps…

Il y a les arts divers : musique, littérature, théâtre, cinéma, et…sports. Ceux-là, ils ne s’ennuient pas… Ils regardent, analysent, scrutent, sautent, s’excitent. Ah! J’aurais aimé être un fan d’un club de pirouetteurs trijambistes pour m’émoustiller.

Je n’ai jamais autant appris en ne faisant rien.

Pourtant je n’ai jamais autant travaillé sans avoir d’emploi. ( Merci Pierre).

C’est vrai, le monde travaille, les gens se tuent au travail, les gens burnoutent à tous azimuts. Ouah! Prestation! Mais esclavagisme… Un rameur à titre ou à médaille ne vaut pas plus qu’un rameur.

Le simiesque rongeur 

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Le cumulatus Stradivarius maltraitus. Version blanche de l’Obamus. Cravatus en sus.  And précédus… Sous souche du Moinduplus agitarius. Fils de Kileuscrus.

Parole célèbre: « Un drone fait le printemps ».

Le mot « singe » est employé comme un titre honorifique signifiant « l’homme avisé » ou « l’homme industrieux ». Le même singe a également un caractère sexuel : symbole de tempérament ardent et même incontinent. Cependant, parfois le singe est également représenté comme un jumeau du dieu de la mort et de minuit ; le fond de la nuit a pour glyphe une tête de singe, accompagnée des images de Vénus et de la Lune. Il représente le ciel nocturne et symbolise tout ce qui est sacrifié, à l’aube, pour le retour du soleil.  source 

Supposons que, vraiment, nous venons du singe. Alors, le singe, inventif, se met à acheter tous les bananiers par le moyen simple de déclarer – en découpant ses territoires- que les chefs sont plus importants que les ramasseurs de bananes.

Bref, ce salaud simiesque à tout d’un coup devenu Archimède dans son bain de sueurs des tropiques.

Euréka!  ( C’est de la petite culture. Archimède…! Aujourd’hui, on a concocté un système d’éducation ou l’oubli a plus d’importance que la recherche des souvenirs des autres qui nous ont précédé )

Euréka!

Le singe décide de transformer en or tout ce que lui rapportent les bananes. Il pense alors avoir trouvé les moyens de payer les PDG des bananiers.  Bref, il les paye par l’orgueil, il les flatte, les couvre de médailles, et organise des cérémonies.

OUAH!

Mais encore…

Ils payent plus cher les DG pour que les ramasseurs de bananes aillent plus vite. Alors les DG pensent qu’ils pourront devenir TOUS des PDG et les ramasseurs des DG.

C’est devenu si important qu’on finit par oublier les bananes.

Ça alors!

C’est pas grave, on a de l’or.

Puis le PDG des bananes découvre un singe plus intelligent que lui. Le singe est convoqué, présente son idée :

Une machine qui remplacera les ramasseurs de bananes.

Le singe PDG, tout émoustillé, lui donne un titre : la… la..  La Légion Donneur.

Pour monter les machines, les singe dit alors au PDG : il faut inventer l’école pour leur montrer comment bâtir la machine et la faire fonctionner.

« Pas bête! »

Le PDG souri.

Un autre Euréka.

« Si nous voulons plus de bananes, dit-il aux affamés, il faudra des gens pour aller sous terre chercher des métaux pour bâtir les machines.

«  À quoi elles rouleront ces machines? Lui demanda un citoyen.

Essence.

Il faut de l’essence.

Et comme nous avons besoin de plus de bananes, il faut plus d’essence.

« As-tu une idée? Chef d’entreprise.

Oui, Seigneur PDG : une machine qui creusera, fragmentera la terre et on aura le produit avec chose aussi simple que l’eau…

Le PDG sourit.

***

Ce soir-là, le PDG, soucieux, avait toutefois un problème. Alors il alla consulter le prêtre des singes.

« Prêtre, dieu désire-t-il que nous soyons riches? »

«  Oui, mon fils, car toutes les bananes sont l’offre généreuse du Très-Haut » Il a semé, il ne reste qu’à cueillir ».

« Nous allons les cueillir le plus vite possible ! »

***

Au bout d’une décennie, les travailleurs virent alors qu’ils n’avaient plus les moyens de s’acheter des bananes.

« C’est la machine! Cria l’un d’entre eux ».

« C’’est le PDG hurla un autre ».

« Pourquoi faut-il de l’or pour s’acheter des bananes? » Demanda un autre.

Tous les yeux se tournèrent vers lui.

« Comment veux-tu qu’on achète des bananes si on n’a pas d’or? »

Le singe de Monkey-Street leur montra alors la manière de fonctionner pour être plus riche et vivre plus longtemps en plaçant leur or dans des compagnies qui offraient de plus en plus de rendement.

Il faut aimer votre pays, la jungle.

Ne vous demandez pas ce que la jungle peut faire pour vous, mais ce que vous pouvez faire pour la jungle.

Un grand cri de ralliement s’élevant, faisant tressaillir les feuilles, les arbres, au point où tombèrent quelques régimes de bananes vertes.

Ahhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhh!

Clameurs!

Applaudissements!

***

C’est ici que se termine l’histoire de l’humanité.

À force de transformer en or ce qui existait, le singe fit de son frère une pièce à dévorer. Il inventa alors des ennemis et se fit un complice : le prêtre.

Le singe vécut longtemps, grâce à Big Pharma, et mourut convaincu d’avoir trouvé la recette de la vie.

Il avait tout transformé en or.

Les bananes étant maintenant sous terre, pas un singe ne put les manger. Et même si on transforma tous les métaux en machines, les machines demeurèrent seules, rouillèrent, pendant que les singes comprirent qu’ils n’étaient qu’une boulette de viande, et que la Terre n’était qu’une bouchée de viande à long terme.

Plus tard, quand disparurent les bananes, des compagnies vinrent raser les forêts pour les transformer en or.

De sorte qu’il finit par n’avoir plus rien sur Terre, mais une richesse inouïe sous leurs pieds.

La Terre chargée de petites boulettes de viande fut avalé par un système que personne ne comprit vraiment.

Mais, chacun y avait cru.

Alors, arriva un singe encore plus savant qui avait la solution au problème de la jungle : produire plus d’or pour avoir plus de bananes.

Gaëtan Pelletier

29 mars 2013

Né le 28 décembre 1951 dans le 20e arrondissement de Paris prématurément, après 6 mois de grossesse (il pesait 950 grammes), il est mis en couveuse. Un air trop riche en oxygène lui cause alors une rétinopathie. Il est considéré aveugle de naissance, Gilbert Montagné est le quatrième enfant d’une famille modeste. Très tôt, il découvre la musique dans un établissement spécialisé de Saint-Mandé où de cinq à dix ans, il reçoit un enseignement classique et rigoureux. Cependant, c’est en autodidacte et sur son piano qu’il développe un goût véritable pour les variétés, le jazz et le rock. Il séjourne les six années suivantes à l’Institut national des jeunes aveugles (boulevard des Invalides), période au cours de laquelle il acquiert un orgue.

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Je viens de loin , Shake

Petite nostalgie. Je n’avais pas remarqué son accent, à l’époque.

Gaz de schiste : « Cinq emplois pour 1.000 cancers »

Tunisie

Sophie Chapelle

« On a été informés par la presse en novembre 2012 que le ministère de l’Énergie allait signer un contrat de prospection de gaz de schiste avec la multinationale Shell. Ils nous ont menti. En réalité, le contrat était déjà conclu », constate avec colère Mansour Cherni, coordinateur de la Fédération nationale de l’électricité et du gaz de l’UGTT, le principal syndicat tunisien. Le projet se traduirait par des centaines de forages gaziers, de Kairouan, au centre de la Tunisie, jusqu’à Sfax, au nord-est du pays. « La question est de savoir maintenant quand le gouvernement va passer à l’exploitation », ajoute le syndicaliste.

Selon Mohamed Balghouthi, consultant en stratégie et intelligence économique, cette exploitation aurait commencé dès mars 2010, au sud de la Tunisie, et aurait été diligentée par la compagnie franco-britannique Perenco. « Les compagnies profitent du vide juridique actuel (la Constitution étant en cours de rédaction, ndlr) et de l’absence de principe de précaution pour forer », dénonce t-il.

Eau radioactive

Dans un pays où le taux de chômage approche les 17 %, le gouvernement met en avant la manne d’emplois générée par cette activité. « C’est un leurre, rétorque le syndicaliste Mansour Cherni. 5 à 10 emplois seront créés pour un puits foré mais en contrepartie, 1 000 à 1 500 citoyens auront le cancer », estime-t-il. Car aucune règle ne protègera les habitants des pollutions engendrées par l’extraction. « Cela ne créera pas d’emplois locaux, ajoute Sabria Barka, présidente de l’Association environnementale Eco-conscience. Les compagnies étrangères viennent avec leurs propres techniciens et infrastructures, et les ramèneront avec eux. »

« Notre pays est déjà en situation de stress hydrique », poursuit Mansour. Or, il faut 19 millions de litres d’eau pour une seule injection dans un puits ». Un fonctionnement en continu impliquerait 10 injections par jour, soit 190 millions de litre d’eau quotidiens. Autrement dit, la consommation de 2 000 citoyens pendant un an… « Nous ne disposons pas de l’infrastructure pour traiter les eaux issues de l’extraction, ajoute Sabria Barka. L’eau de fracturation pénètre dans les couches profondes qui peuvent être chargées en éléments radioactifs. Or, les normes actuelles ne cherchent même pas à les doser. Le citoyen peut donc se retrouver avec de l’eau radioactive ».

Un groupe de députés a récemment soulevé devant l’Assemblée nationale constituante la question de la dangerosité de la fracturation hydraulique, seule technique d’extraction utilisée pour les gaz de schiste. « Ces élus ont demandé à ce que le principe de précaution soit appliqué et qu’une étude d’impact soit menée mais ils sont minoritaires », pointe Sabria Barka. « Nous sommes encore dispersés en Tunisie, mais nous travaillons à la création d’un collectif anti-gaz de schiste afin de faire pression ensemble », se réjouit Mansour. Des alliances favorisées par la tenue du Forum social mondial à Tunis où associations environnementales et syndicats multiplient les rencontres.

A l’occasion du Forum social mondial, la rédaction de Basta ! est à Tunis cette semaine. Voir notre dossier spécial.

bastamag.net

LOUÉS SOIENT LES CHATS!

Source: Cyberpresse

Source: Cyberpresse

Gaëtan Pelletier

Tu éternueras dimanche.

[Bartholo parlant à un domestique qui éternuait sans cesse]

Beaumarchais Reverso, dictionnaire

Les Français prennent de l’avance sur leur retard

Il y a une chose intéressante dans la vie : c’est de voir jusqu’à quel point peut aller ce  néanderthalien à cravate qui s’odorise à l’eau de Cologne et qui fait sont frais chié en essayant de ramasser tout ce qu’il y a de richesse sur Terre.

La France vient de perdre son dimanche :

Jeudi dernier, le Sénat français a adopté de justesse un projet de loi qui permettra à un plus grand nombre d’établissements d’ouvrir leurs portes le dimanche. Mais les jeux ne sont pas faits; l’opposition socialiste a annoncé qu’elle contesterait le nouveau texte devant le Conseil constitutionnel, l’équivalent de notre Cour suprême. Pratte, La Presse

«Pourquoi continuer d’empêcher celui qui le veut de travailler le dimanche? a lancé le président l’an dernier. C’est un jour de croissance en plus, c’est du pouvoir d’achat en plus.» Et d’ajouter: «Est-il normal que le dimanche, quand Mme Obama veut avec ses filles visiter les magasins parisiens, je dois passer un coup de téléphone pour les faire ouvrir?»

Sieur de Sarko est en train de se faire massacrer par dans la presse française : on joue au pendu avec ce dernier,  mais à l’envers. On est dans la «détestation» de son président à lui arracher les membres un à un.

J’espère que quelqu’un en France fait la cueillette de ses propos. Il aura au moins contribué à l’épaisseur du sottisier mondial…

Si tu aimes le soleil, tape des mains ( air connu)

En effet, dans l’astrologie populaire romaine, chaque jour portait le nom d’une planète et comme il n’y en avait que sept (y compris le soleil, car on pensait à l’époque qu’il tournait autour de la terre), ce cycle coïncidait par un heureux hasard avec le rythme de la semaine juive de sept jours.

La querelle du dimanche est loin d’être nouvelle. On le sait, elle s’est faite au Québec dans les années 80 et 90. Ici, on a perçu la chose comme un combat entre la laïcité et la religion.

Le dimanche comme jour de repos dans la culture gréco-latine remonte à un décret de l’empereur Constantin Ier, le 7 mars 321: « Au jour vénérable du soleil, que les magistrats et les habitants se reposent et que tous les ateliers soient fermés ».

Il n’y avait pas en ce temps-là de chaînes de supermarchés qui voulaient «ouvrir la grille horaire» pour concurrencer. On peut maintenant aller se chercher un litre de lait à 4 heures du matin, mais pas de bière. La bière, c’est sacré au Québec…

Ce qui fit que certains dépanneurs durent fermer et d’autres se tourner vers des produits différents : les pétards à mèche, les films 3 X, et le pain blanc-long.

Les propos de Sarkozi et les avantages du PIB sont-ils si sensés ? … Si on étend un carré de beurre sur trois tranches de pain, ça ne fait pas plus de beurre. À moins qu’on veuille l’argent du pain et du beurre…

Bouffer du dimanche

Il est un phénomène étrange qui se produit le jour où l’on commence à penser que l’on se croit vieux : on visite les rubriques nécrologiques… Un peu comme pour se trouver une moyenne de longueur de vie après la visite…

C’est ce qui m’arriva un jour. Je  notai, éberlué, que les religieuses avaient une espérance de vie hors de l’ordinaire. Raison ? Je pense qu’elles bouffent du dimanche plus que tous les autres jours de la semaine. Et ce n’est pas niais. Elles passent leur temps à égrener des chapelets. Des études ont démontré que la prière a les mêmes effets sur le cerveau que la méditation transcendantale : elle abaisse les ondes alpha, ralentit le rythme cardiaque et stabilise la pression artérielle.

Je sais bien que personne ici n’ira se cloîtrer pour vivre plus longtemps… Dans nos vies affolées – dérobés des dimanches – on essaie de trouver une solution rapide à nos maux : pas de temps à perdre.

On peut se précipiter chez son médecin qui a une panoplie de couleur de ces rafistoleurs (sic) d’âmes en peine, épuisées, la langue pendue sur celles de leurs espadrilles…

Le bon Dieu est dans le détail. ( Gustave Flaubert)..

Le commerce de détail, on dirait… D’après une étude, 50% des gens veulent que les commerces ouvrent le dimanche, et 50% non. Ça varie de quelques points…

Maintenant qu’on s’est converti au thé vert pour sauver son corps, il reste au moins d’autres solutions vertes pour ravoir nos dimanches : louer des chats.

De plus en plus de Japonais stressés par la crise ont trouvé un remède pour se détendre. Ils vont passer une heure ou deux dans des «cafés à chats»! Les félins sont disponibles pour se faire caresser ou même pour jouer avec les clients.

7 euros, consommation non comprise… ( La Presse)

La folie des animaux de compagnie bat toujours son plein au Japon. Il y aurait plus de 20 millions d’animaux domestiques dans l’archipel nippon. Mais, les conditions de vie des Japonais ne leur permettent pas toujours d’avoir un animal chez eux. Qu’importe, ils peuvent désormais prendre un verre avec des chats où louer un chien. Aujourd’hui le japon

Ça ne nous ramène pas nos dimanches d’antan, sauf que c’est devenu un investissement : pas besoin de prendre le chapelet, suffit d’éviter  Lacroix .

Tant qu’à y être…  Aussi bien essayer de grossir ses revenus par une autre avenue…On peut toujours chercher à gagner sa vie avec tous les éclopés de la société de consommation en inventant des jeux qui rapportent de l’argent, mais qui dénaturent l’homo érectus ( homme dressé droit), devenu d’un aplatventrisme qui le ramène sur ses quatre pattes.

C’est en passant devant la photo de nos enfants, un peu vieux déjà, que j’y ai pensé…

On dit qu’il en coûte pas loin de $200,000 pour mener un enfant à «terme»….

Gageons que dans peu de temps, il y aura un de ces crétins qui trouvera le moyen de louer des enfants à des «endommagés affectifs» , ou parents qui veulent se pratiquer avant d’en avoir :

–          Bon ! On vous les loue pour Noël, ramenez-les-nous au jour de l’an.

C’est peut-être un peu fort… Revenons à nos chats.

Quand ma femme est revenue à la maison – j’avais regardé nos deux chats pendant des heures, en me disant que  – peut-être que… J’ai tout simplement imaginé le scénario :

–          Et si on louait les chats ?

Je ne la vois pas tout de suite  emballée, sauf que au prix qu’ils nous coûtent et au prix qu’ils pourraient nous  rapporter…

–          Tu… Tu pourrais aller magasiner…

–          LOUÉS SOIENT LES CHATS !

Sapré Sarko ! Moche en politique , mais pour les femmes, il est doué.

Mystère

Qui  sait si c’est une  rivière
Car on ne sait si c’est l’eau
Au tourbillon des torrents
Que comprend la goutte,  de l’eau?  
 
 
Tout a l’air de ces beaux dimanches  
L’Univers  s’est joliment paré
D’une cape d’un dieu, à la messe de la beauté
Il a brodé sa voilure  de froids et chauds coloris
Laissant valser les glaces  d’une étoffe épaissie
 
Mystère! Mystère!
 
 
J’ai des yeux en rodeurs de  planètes
Un murmure  d’âme codée dans  mon corps
Des passions arbalètes, qui volent  encore
En attendant, en attendant le sommeil d’or
 
 
Mystère! Mystère!
 
J’ai le regard d’un œil chapelet
Qui épelle ses points d’interrogations
Et je reste muet
Et muet, je reste…
 
 
 
Gaëtan Pelletier
Mars 2008 

Une société au pas Moonwalk

Le pas moonwalk de Michael Jackson

Dans ce mouvement de danse, le danseur se déplace à reculons tout en créant l’illusion par ses mouvements corporels qu’il est en train de marcher vers l’avant. Ce paradoxe visuel (individu marchant vers l’avant, mais se déplaçant en arrière) donne l’impression qu’il flotte. Wiki.

Moonwalker

Les sociétés occidentales manquent d’argent…mais davantage  de lucidité et  d’imagination. Elle ne se questionne plus sur son fonctionnement, sur ses ratés, sur ses manières de faire.

Depuis combien de décennies ne sommes-nous pas dans une ère de faire du surplace avec l’illusion d’avancer? Et ce, dans toutes les sphères gouvernementales.  Si l’industrie invente, la machine étatique est devenue statique. Dangereusement statique.

En fait, elle ne crée que l’illusion de mouvement.

Mesures et changements

La presse est de plus en plus inquiète de cette bicyclette stationnaire qu’est devenu l’appareil gouvernemental envasé dans des procédures arides et grippées.

Dans un billet intitulé Les maux des mots, Mario Roy de la Presse souligne que  faire des choses est de plus en plus difficile, de sorte qu’il ne reste alors qu’à les dire. C’est la première tendance: le mot remplace de plus en plus le geste.

L’exemple que donne M. Roy est la Loi visant à lutter contre la pauvreté et l’exclusion sociale», adoptée par l’Assemblée nationale en 2002.

C’est un exemple parfait du surplace dans lequel nous sommes rivés. Nous faisons des observations sur les faits, nous rédigeons des avis, des rapports, des recommandations. Or,  rien ne change.

Les seules actions – comme un mode bien installé – sont d’injecter de l’argent, très souvent dans d’autres comités ou autres rapports pour essayer de cerner les problèmes.

Ce qui nourrit justement ceux qui nous contrôlent et VEULENT que nous fassions : faire rouler de l’argent pour… l’argent.

Et encore faut-il s’interroger sur ceux qui ramassent les «dépenses» de cet immobilisme qui rapporte. Ainsi que leurs buts…

L’argent et les nids de poules

Le «concept» du «plus de la même chose» est celui-là par lequel on s’acharne à vouloir prolonger une manière de faire même si celle-ci s’avère totalement inefficace. Le diagnostic que l’on pose dans le système médical et la « médecine» que l’on propose se résume ainsi : s’il existe un problème, c’est qu’il manque d’argent.

C’est exactement cette «philosophie» qui  dans plusieurs domaines nous cloisonne dans des solutions toujours fugaces et précaires.

Aux rythmes où changent  les gouvernements et les hauts fonctionnaires, avec cette manie de cultiver le croc-en-jambe – dans une démocratie désuète et convulsive –  nous en sommes venus à vivre dans une société  qui dépense plus au «rien faire» qu’à faire.

Les coqs sont plus nombreux que les poules…

La brochette de Califes

La sempiternelle recette du bipartisme – on se croirait à l’ère de Duplessis – a rendu le système visqueux et gluant : des lutteurs dans la boue. Les batailles internes du parlement ne sont plus que des esclandres de bandes dessinées où un Calife veut devenir Calife à la place du Calife. Depuis quelques décennies, nous n’avons droit qu’à un défilé  Iznogoud

Où sont les grands projets? Où sont les changements nécessaires à ce cafouillis? Où sont les vraies réformes? Où est ce véritable humanisme qu’on nous a promis?

On a l’impression que nous sommes passés d’une autoroute à un vaste entrepreneuriat de  calfeutrages  de cicatrices de nids de poules.

L’énergie dépensée – et l’argent du contribuable – dans ces luttes intra-muros, finit par ne léguer au peuple qu’une politique dormante, anesthésiée.

L’obsession de la prise de pouvoir est une pandémie.

Et le virus se promène d’un parti à l’autre.

L’Éducation Ford-T

Le gouvernement du Québec a décidé d’investir  quelque 5 millions de dollars de plus dans le système d’éducation pour contrer le décrochage scolaire.

Si nos dirigeants se paient des études pour évaluer la complexité des facteurs, ils ne s’interrogent pas,  hélas! sur maints aspects vieillots du système.

Le responsable est le décrocheur, le milieu pauvre (encore de l’argent), et une multitude de facteurs incluant la nutrition.

Bel essai!

Mais on écarte toute ouverture sur d’autres modes et d’autres facteurs. Ces grands oncles  à monocle ont un œil sur eux,  et le mauvais : le myope.

Et si le décrochage scolaire avait pour cause principale le système scolaire lui-même?  Mais qui donc dans le système scolaire est intéressé à remettre en cause une «machine si bien huilée»?

Question d’intérêt.

Dans une lettre au journal Le Devoir, intitulée Le symptôme du décrochage Pierre Demers écrit :

Les causes du décrochage sont multiples, mais une qui ne peut plus être ignorée, c’est que les jeunes s’ennuient à mourir dans nos écoles. Les pédagogies dépassées de même que l’organisation scolaire elle-même sont des sources intarissables de problèmes qui ne peuvent se résoudre d’eux-mêmes.(…) Nous pouvons continuer à injecter de l’argent de cette façon, mais tant que nous nous soucierons aussi peu des jeunes qui y vivent, rien ne changera et ils continueront de décrocher ce qui, dans le système actuel, est souvent un signe de santé mentale, un refus global d’être assimilé à un système social qui n’a aucun sens avec ses valeurs déshumanisantes. Ils risquent aussi de ne pas participer au renouvellement de la société, ce dont nous souffrirons tous.

Auteur d’un livre, Élever la conscience humaine par l’Éducation,  il propose une révolution éducative afin de libérer les jeunes par une éducation qui les humanise. C’est en leur offrant une expérience profondément spirituelle, qui fait opposition au matérialisme ambiant, que tout jeune apprendra enfin à découvrir, à savourer et à cultiver sa vie intérieure.

Il n’est pas le seul à faire le constat de cet échec. Pierre JC Allard,  dans son projet Nouvelle Société, a présenté pendant des décennies son «chapitre» consacré à une transformation de l’éducation : Une école humaine.

Je l’ai imprimé et analysé. Et je n’arrive pas à comprendre pourquoi on se refuse à traiter le mal à la racine et à le considérer comme sérieux et novateur.

Sans doute parce que l’intérêt s’arrête encore à une vision étriquée ainsi qu’à une absence totale de volonté de «changer les choses».

Qui donc se soucie de l’humain? Qui donc se soucie d’un mieux-être? Et pourquoi?

Pour la simple raison que le citoyen est devenu une sorte de produit dérivé et que la constante – à des fins d’exploitation – consiste à le garder dans une mouture étalée et sans risques dans un savoir canalisé.

Le but?

La peur que l’automate se mette à penser.

De  peur que la «nourriture» de sang bleu finisse par se révolter.

La nourriture à Morlocks

Nous vivons dans un cauchemar, je ne vois pas en quoi un essai de changement pourrait nuire à l’évolution de notre société. Sauf que les acteurs ne subissent pas le cauchemar : c’est le spectateur qui est en train de regrette son billet.  Oui, les jeunes s’ennuient à l’école.  Même les enseignants s’ennuient. Le taux de décrochage des nouveaux enseignants est aussi élevé que celui des élèves.

De plus, ils sont devenus les outils de technocrates pétris à la pâte de savoirs boursoufflés et filandreux. Des technocrates qui sculptent des programmes et des «projets» dont  la réalité de terrain  est si pauvre  que  leur noble intention a la  consistance de barbe à papa. Et, souvent, ils  préfèrent se faire un lampion de leur égo plutôt que d’allumer les autres.

Combien en avons-nous comme cela éparpillés dans d’autres domaines?  Combien serions-nous prêts à dépenser pour le savoir et corriger les lacunes?

L’humain est devenu une sorte fast-food à croquer dans une cuisine  que nous ne contrôlons plus.

Une fois repus – des besoins primaires et de quelques luxes –  nous ne soucions  plus des  nègres que nous sommes devenus ou de ceux en devenir…

Les G bidonvilles

Depuis près de quarante ans, les sociétés dites riches, en arrachent. On a beau faire partie d’un G7 ou d’un G20, on s’échine à tenir la tête hors de l’eau.

Normal?

Non.

La cause est la même qui garde dans la pauvreté les sociétés dites du tiers-monde. La racaille financière draine les fonds publics de manière détournée. La crise économique est considérée – par la «presse» –  comme étant une crise passagère. Quand on connaît les sources véritables, on sait que la crise est une opération de longue date  et  d’arnaques dues à des procédures bien campées : on nous piège dans ce qu’ Ellen Brown nomme la «toile de dette»  Web of Debt.

J’en ai traduit ( sans trop fignoler)  quelques passages pour vous démontrer ce qui se passe aux États-Unis. Mais il est évident que ces «manœuvres» affectent tous les pays de la planète.

–         La Réserve fédérale n’est pas fédérale, il s’agit d’un cartel bancaire privé, appartenant à la banque par ses membres dans 12 districts de la Fed;

– Sauf pour les pièces de monnaie, ils ont « créé » l’argent que l’on appelle «Notes  de la Réserve fédérale, en violation de la Constitution en vertu de l’article I, section 8, qui donne au  Congrès seulement de  d’émettre  de l’argent  de règlementer la valeur de celle-ci … .  »
–  » L’argent tangible (pièces de monnaie et le papier-monnaie comprise) est de moins de 3 pour cent de la masse monétaire des États-Unis, « le reste est dans des entrées d’ordinateurs  pour les prêts;

–  » – L’argent que les banques  prêtent  est de  «l’argent neuf» qui n’existait pas auparavant;

– 30% de l’argent crée par les banques est investi dans leur propre compte; « 

– Les banques ont déjà  réalisé des es prêts productifs pour le développement industriel;  aujourd’hui, ce sont  » de géantes machines à paris  » utilisant d’innombrables milliards pour des opérations à haut risques de type «casino» par le biais de dispositifs comme l’escroquerie des  produits dérivés et la titrisation.

– Aussi longtemps que les banquiers contrôlent  notre argent, nous allons rester dans une « toile de dette » et de l’expérience des cycles de boom, de creux, d’’inflation et de  déflation, d’instabilité et de crises.

Nous sommes maintenus en dettes, donc sciemment appauvris. Et cet appauvrissement nous paralyse, car cloue notre pouvoir de développement et de libération. Besoins primaires, État primaire. Plus le loisir de réfléchir, de penser, de transformer.

On garde le citoyen dans l’inquiétude, cette paire de menottes invisible qui esclave le cerveau et l’être.

Ventre affamé…

C’est là tout le drame des sociétés au pas  «moonwalker» : on ne peut pas développer et humaniser une société clouée sur une croix qu’on nous cache. Ni les clous qui nous rivent et nous empêchent de bouger.

Appauvrissement monétaire, soit. Mais le plus grave est que nous sommes cloîtrés dans une sorte de bidonville intellectuel : il n’existe pas – ou alors on fait la sourde oreille – de moyens ou d’ouvertures pour qu’un pouvoir réel du peuple participe à la démocratie.

Le Canada n’est ni plus ni moins que 30 millions de Christs qui n’ont d’autre choix qu’un X pour les Pinocchio de l’État se livrant au jeu politique. Le citoyen est une sorte de Lazare en  fauteuil roulant.

Le ministère de l’inertie.

Il faut bien dire les choses telles qu’elles le  sont : si nous dépensions autant d’argent à creuser les causes de l’inertie par des études sur nos dirigeants et  les parlements, nous y gagnerions sûrement en actifs sur la qualité de nos vies.

Ne nous mèprenons pas sous la couverture et les fragments d’humains qui semblent habiter nos appareils étatiques, ou les structures pseudo-savantes,  les  prémisses ossifiées ou les  propos savonneux; l’entièreté de la politique peut se résumer en un seul ministère : l’inertie.

Nous marchons à reculons sur la lune.

Le problème est que nous ne vivons pas sur la lune.

Ceux qui sont en état d’apesanteur,  eux, flottent sur leurs cellules de cerveaux pas encore dégrisées.

L’État  n’est-il qu’un concessionnaire d’autos? Il fournit – sans le savoir – de l’argent à des actionnaires invisibles. La gravité reste que les citoyens  devraient être propriétaires de LEUR pays.

En cela, la démocratie est la «tempête parfaite» ( Merci à M. PHR, quoique la phrase nous a coûté cher).

Alors, attendons-nous à ce que la prochaine étape soit une crise qui, espérons-le, nous ramènera de la Lune à la Terre.

Le parcours nous coûtera encore une fortune, mais nous aurons cessé de «nous faire apprendre» cette fausse marche qui nous roule gaiement mais ne nous mène nulle part.

Les politiciens se vantent d’avoir le volant, mais c’est nous qui fournissons la voiture.

Je vous fais part d’un constat d’Ellen Brown :

L’histoire dépeint le Moyen Âge comme une période rétrograde,  et une forme d’appauvrissement et d’esclavage que seulement la révolution industrielle a changé. En fait, l’époque est entièrement différente, décrite  par l’historien du 19e siècleThorold_Rogers comme un temps où «une manœuvre» pouvait  subvenir  à tous les besoins de sa famille pendant un an en travaillant 14 semaines,  lui laissant près de neuf mois pour pouvoir travailler pour lui-même,  étudier, pêcher, voyager, ou faire ce qui lui plaisait, quelque chose qu’aujourd’hui les gens surchargés de travail, stressés,  sous-payés ne peuvent pas imaginer.

Envieux?

Il est tout à fait incompréhensible et illogique que nous soyons réduits à ne plus pouvoir améliorer nos conditions de vie par d’autres moyens que celui des «sommes monétaires».

L’argent est un moyen, pas une fin. Dans un article L’usine à fous: l’industrie de la guérison, je voulais démontrer que nos sociétés dites évoluées créent un mode de vie qui accroît ces «maladies de sociétés» nécessitant  des investissements colossaux comme correctifs.

Nous dansons sur place…

Ce qui me rappelle une anecdote des années 60, alors que le monde était plein de promesses, que l’Homme allait être enfin délivré des tâches ingrates…

À un élève qui n’avait pas de loisirs ni de passions, l’enseignant, éberlué, lui demanda :

– Mais qu’est-ce que tu vas faire quand la société des loisirs va arriver?

– Je vais jouer à la chaise musicale…

Toute la classe l’a trouvée drôle.

Il doit être dans un parlement… Là où il n’y a que deux chaises. Et toutes deux au centre…

Beau jeu!

Gaëtan Pelletier

Pourquoi les emplois disparaissent

Parlons travail et emplois. Je reprends ici l’essentiel d’un texte que j’ai publié il y a bien des années. Je le fais parce que que je suis bousculé par les exigences de préparer mon retour au pays après un hiver en Argentine, mais  je crois, aussi, qu’il faut répéter ce message jusqu’à ce qu’on l’ait compris; je suis confronté ici tous les jours aux conséquences sociales de ne PAS vouloir le comprendre.

Le travail. Rien n’est plus important que le travail, car le projet prioritaire de tout individu est de satisfaire ses besoins et ses desirs, en transformant ce qui est en ce qu’il voudrait qui soit. C’est ce qu’on appelle produire et le moyen d’y parvenir est le travail.

On peut dire, à juste titre, que les individus s’assemblent d’abord en société pour assurer leur défense en commun; mais, dès qu’une société existe, c’est produire qui devient la priorité de tous les instants et c’est la division du travail que permet la vie en société qui devient le meilleur argument pour qu’on accepte les contraintes que celle-ci exige. La place du travail dans la société est primordiale.

Le travail est à la fois la clef de la production et donc de l’activité économique et la pierre d’assise de la structure sociale, puisqu’il est la forme privilégiée de distribution du revenu qui permet la consommation consensuelle de cette production. Or, ajourd’hui, le travail est en crise. Aujourd’hui, nous avons une crise financière qui fait les manchettes, mais, derrière cette crise qui met en interaction des symboles, il y a le problème réel d’une production mésadaptée aux besoins et celui, encore plus grave, de l’exclusion systématique d’une part croissante de la main-d’oeuvre de toute participation significative à la satisfaction des besoins de l’humanité.

Une exclusion de la production qui sert à justifier son exclusion de la consommation équitable du produit. Son exclusion concomitante, aussi, du processus de décision et donc de tout engagement profond envers l’évolution et le développement de cette société dont cette main-d’œuvre laissée oisive est aliénée. C’est cette cette aliénation qui est le problème prioritaire auquel la société contemporaine doit faire face.

Cette aliénation, dans les pays développés, prend la forme emblématique du chômage. Trouver une solution au problème du chômage est la clef d’un avenir de prospérité et de paix. Mais la solution au problème de la remise au travail passe d’abord par la compréhension de la distinction entre travail et emploi.

Le travail, c’est un effort qu’on consent pour obtenir un résultat. Aussi longtemps que tous nos besoins ne seront pas comblés et que tous nos désirs ne seront pas satisfaits, il y aura toujours du travail à accomplir, Dite que l’on manque de travail est une absurdité. Le problème actuel n’est pas que nous manquions de travail, mais que nous manquions d’emplois, ce qui n’est pas du tout la même chose.

L’emploi n’est qu’une façon de travailler; c’est celle qui consiste à exécuter certaines tâches, ou à s’acquitter de certaines fonctions, en considération d’un salaire déterminé. Il y a d’autres façons de travailler et d’autres modes de rémunération. Avant la révolution industrielle, l’emploi comme nous le connaissons aujourd’hui, n’existait guère que pour les domestiques qu’on « engageait » – et qui recevaient leurs « gages » -et pour les soldats, qui touchaient leur « solde ». Serfs et artisans, commerçants, troubadours, la masse de la main-d’oeuvre était constituée de travailleurs autonomes. Ceux-ci manquaient souvent de revenus, mais jamais de travail.

C’est avec l’industrialisation que la majorité des travailleurs ont cessé d’être autonomes pour devenir dépendants d’une machine sans laquelle leurs efforts n’avaient plus qu’une valeur dérisoire. Dans cette situation de dépendance du capital fixe, l’emploi à salaire fixe apparaissait comme un progrès social, remplaçant la rémunération à la pièce qu’on pouvait dire inhumaine, même si des cyniques pourraient penser que cette dernière a surtout été mise au rancart parce qu’elle avait le tort d’être incompatible avec le travail à la chaîne…

L’emploi – le « job » – est la meilleure façon de travailler à la chaîne, quand on peut diviser le travail en ses éléments constituants les plus simples et superviser l’exécution de chaque élément en mesurant son output immédiat. Pour fabriquer des souliers ou des jujubes, par exemple, le « job » est imbattable. Dans le travail à la chaîne, chaque travailleur, comme une machine, a son « programme » qui est son « job »; le système agence l’output de chaque travailleur et tout le monde trouve, au bout de la chaîne, chaussure à son pied et des jujubes à son goût. C’est la façon de travailler qui correspond le mieux à une production industrielle, quand le travailleur exécute du « travail en miettes ».

Mais aujourd’hui, nous n’en sommes plus là. Maintenant, ce sont de vraies machines qui font – et qui feront de plus en plus – ce que faisaient ces ouvriers industriels de jadis qu’on traitait comme des machines. Le problème, c’est que, pour le travail qui exige encore une intervention humaine directe dans une production surtout tertiaire, l’emploi n’est simplement pas la meilleure structure d’encadrement et de rémunération. D’autres façons de travailler correspondent mieux aux exigences des sociétés postindustrielles.

Les emplois sont donc en voie de disparition. Les emplois disparaissent parce qu’ils sont devenus une forme désuète d’encadrement du travail. Les emplois disparaissent? Où est la surprise? Il y a deux siècles qu’on remplace des travailleurs par des machines ! La crise que nous vivons n’est pas une surprise, elle est simplement la phase ultime de la révolution industrielle.

Nous utilisons des machines de plus en plus performantes et la conséquence pour la main-d’oeuvre – discutées ad nauseam depuis des décennies! – était inévitable et parfaitement prévisible : une même main-d’œuvre allait produire de plus en plus… ou une production industrielle constante exigerait une main-d’oeuvre de plus en plus réduite.

Parler de récession et de conjoncture pour expliquer le chômage actuel est donc un pieux mensonge. Il faut d’abord accepter cette évidence d’une incontournable baisse de la demande de travail quand un seuil de satisfaction est atteint. Ensuite, il faut en tirer les conséquence et faire ce qu’il faut faire: encourager le travail autonome et bâtir une structure de production ENTREPRENEURIALE…. mais tout  en assurant la sécurité du revenu. C’est ça le défi.   Aussi longtemps qu’on ne verra pas la production, le travail  et la PRIORITÉ DE LA GOUVERNANCE en ces termes, nos problèmes iront en s’aggravant

Pierre JC Allard

http://centpapiers.com/pourquoi-les-emplois-disparaissent/