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Les chevaux du capitalisme

« cheval sur mon bidet; Quand il trotte il fait des pets ». ( chanson pour enfants) . Jean-Paul Sartre 
 *** 
Attelez-vous à la tâche!  
Harnais fournis, foin aussi 
Sur la piste mondialiste à travers la petite route des roublards capitalistes 
Panaches fumants jusqu’aux antidépresseurs  
Buvons tous la lumière de la grande noirceur 
Traînons la masse monétaire de plomb vers les paradis et les îles 
Les sables mouvants, les sables tranquilles 
Vendez votre sang, vos sueurs, bêtes de sommes 
Frileuses dans l’austérité, de crises inventées, dépouillées 
C’est la valse des bourgeois, avec voitures à caméras 
Pour voir en arrière, du pare-choc égratigné, appeurés  
Chevaux-moutons à laine d’acier, tondus, frimés 
Et du crin on aura fait des violons 
Pour les paons de salon, les Mozart avortés 
Prions! Prions! Ô peuple qui tourne en rond 
Sous l’orgueil et le fouet 
Les cris en délire, le sang couleur de feu 
Go!Go! Gogo! 
« Life is beauty foule » 
 
Gaëtan Pelletier 
Décembre  2013 

Nucléaire: une vie de sans abri

abri-nucleaire2

« Il faut se méfier des ingénieurs, ça commence par la machine à coudre,   ça finit par la bombe atomique. » 
Marcel Pagnol

***

 

Dans les années 60, en pleine guerre froide, les journaux affichaient des plans d’abri nucléaire pour… la famille. Poches de sable, nourriture, eau, piles, etc.Sans oublier la femme… Il fallait s’asseoir et attendre peut-être des centaines d’années que l’effet des radiations   s’estompe.

J’avais alors une sorte de cahier dans lequel je collais les articles et les plans. Le plus simple était constitué de sacs de sable superposés. Abri pour pauvres… Suffisant pour filtrer les radiations, du moins pour un temps. C’est ce qu’on prétendait.  Je croyais à l’abri comme on certain croient en « dieu »… Quant à l’emmagasinage de nourriture, je me heurtais à un mur: nous mangions à notre faim, mais avec un menu à une variante de trois ou quatre « thèmes » : pommes de terre, pâtes, et fèves au lard. Le triptyque parfait toutefois  pénible après des mois… Néanmoins, je croyais en la science qui, elle, était fascinante. À commencer par gagner suffisamment d’argent  pour mieux nous nourrir. J’avais eu la foi catholique – élevé par des sœurs   et des frères – ( des soutanés précédant l’ère des cravatés)  et celle  laïque :  l’HOMME, cette créature divine. Je vivais une période extraordinaire, j’avais 16 ans. J’avais un cerveau buvard… Comme plusieurs en ont aujourd’hui, mais tardivement. J’aurais pu vendre de l’espoir sur Ebay… Mais Ebay n’existait pas. Je passais mes soirées avec un récepteur radio à galène, écoutant les postes américains, me gavant de  sirupeuses chansons des années 50. Et je l’avais fabriqué de mes mains et du savoir légué par des humains. Je me disais que l’HOMME était un peu éméché, mais qu’il savait tout de même  se tenir de bout. 

Eh! ben non!… En prenant un peu d’âge – voire à peine trois ou quatre ans – j’ai commencé à déchanter. Notre créature divine avait tendance à se prendre pour « dieu », parfois en version satanique.  Même si elle  ignorait qui ou ce  qu’était « dieu ». Elle  était maintenant intoxiquée à la science, aux diverses formes de sciences, entre autres celle qui permettait d’anéantir ses semblables. Après tout, il y avait eu Mozart, Shakespeare et Monsieur Einstein. Le génie humain était indéniable… Ce qui toutefois semblait trouer cette montée vers le « progrès » apparut en une forme bizarre et bigame: l’argent et les armes.

Le lait en poudre 

Nous n’étions par riches… Ma mère achetait du lait en poudre. C’était sans goût,   nourrissant, mais nous rêvions de celui  du pis des vaches. Un jour nous aurions du vrai lait. Un jour… Le progrès amènerait le lait, le vrai. Sous le pis de milliers de vaches heureuses et broutant dans l’herbe caressée de soleil. Snif!

Bébé… Boum! Bébé boumeur… 

Le progrès arriva. Le monde était rempli de méchants qu’il fallait anéantir pour le bien de tous.

Mais aujourd’hui, c’est bien mieux qu’en début des années 60: les journaux n’en parlent plus. Pourtant, on a engraissé le pouvoir nucléaire au point de rendre une planète en cendres.

 

L'arsenal nucléaire mondial en 2016

À regarder le tableau, en 2016, alors que ma foi en a pris un coup, j’ai pu constater avec stupeur que Saint-François- d’Assise était probablement supérieur à ces génies qui nous gouvernent. Il devait boire du vrai lait de vache, et savourer  le délestage de ses avoirs, en épousant DAME PAUVRETÉ.  Ce qui ne me tentait pas,  puisque je l’avais épousé au moins trois ou quatre fois.

J’avais lu de grands livres, au point de devenir philosophe sans diplôme, tentant de comprendre comment une créature ayant survécu aux grands traumatismes de l’ère du paléolithique  , incapable de produire sa propre nourriture, en était arrivée à vendre des boîtes de conserve en tous formats , toutes couleurs dans des allées si longues qu’on se perdait  en lisant la recette sur la boîte. ( recettes falsifiées, il va de soi).  La  même qui avait trouvé le « moyen » de se prémunir contre une bombe atomique par des sacs de sable.  La débilité humaine est enrubannée de diplômes…

 Malgré mes « longues vies », je n’ai pu comprendre comment on a pu procéder  à la création du politicien -cette paillasse parlante –  et à quoi il pouvait servir s’il ne pouvait pas nous nourrir alors qu’il dépensait nos avoirs pour tuer. Un génie  incroyable  dans le domaine des outils de tueries. À voir toutes ses armes, en plus des autres qui tuent à petits vœux, je me suis dit qu’il faudrait au moins avertir les enfants de par les écoles que les politiciens sont aussi inutiles que les sacs de sable.  Personne n’a déjà vu un politicien saigner à coups de X… On vote en dévots.

 La peau du revenu 

J’ai tout de même fini par comprendre comment un politicien trouve des fonds pour fabriquer des armes et des bombes d’une puissance égale à sa mégalomanie: les fonds de poches des citoyens. De gré ou de force. Ou par le sempiternel moyen de la propagande. Les serpents n’ont jamais la langue suffisamment longue… Gloup!

Chacun, dans sa vie, se doit de mourir une fois… Ne serait-ce que pour échapper à Windows 10, mais après s’être gavé de la beauté du monde et de son mystère.  Vers la fin. Et la plus lointaine possible, et avec une certaine lucidité.  Hélas! Il n’en est pas toujours  ainsi, et cela  depuis le commencement des temps. Comment en vient-ton à accepter de se faire réduire en poudre par un champignon qui peut grimper à des milliers de kilomètres dans le ciel?  À qui avons-nous donc donné nos salaires pour soi-disant nous protéger? Quand on ne peut mourir qu’une fois ( et sans avoir droit à une pratique), comment penser que l’on peut tuer plusieurs fois?

Le coq et la hache 

 Mon père, pour vivre, avait décidé d’acheter 25 petits poussins. Ils arrivèrent un bon soir, beaux parleurs, tout mignons. C’étaient des coqs. Les premiers jours furent une torture:  Ils se levaient tôt, plus tôt que les gens de Wall Street,  pour quémander leur nourriture.

Comme les citoyens, on les engraissa. Ils bouffirent et furent prêts à être mangés.  Ma mère, le dimanche matin, me disait: « Va tuer un coq pour le dîner » (1) . J’avais une hache mal aiguisée – ce qui nécessitait plusieurs coups- ,  et le summum  du sport consistait à attraper la bête qui courait dans le poulailler, affolée, sentant sans doute sa fin venir.

Bang!  huit bons coups de hache! C’était fini. Comme tout bon politicien, même sans tête, le coq continuait de sautiller dans un grand déni de sa fin, en peignant une toile sur l’herbe verte un peu comme Bush se peignant dans son bain.

La dynastie  des aspirateurs à sueurs 

Après des milliers d’années sous toutes formes d’esclavage, nous en sommes à l’étape finale.  Nos esprits enlisés dans une sorte d’Alzheimer  de l’Histoire finiront-ils un jour par comprendre que nous n’avons nullement besoin de ces aspirateurs à sueurs pour dicter nos conduites?   Nos esprits sont comme la hache de mon enfance  : bien mal aiguisée. Et les coqs ne meurent pas d’un seul coup. En fait, nous sommes au stade des machines à coudre des fortunes pour quelques milliardaires qui, pour la plupart, non pas de nom.

Gaëtan Pelletier

1- Au Québec, on dîne le midi. Nous avons été élevés dans la tradition anglaise. Celle des vainqueurs. Comme les films français, mêmes norvégiens,  truffés de chansons de langue anglaise. Un demi siècle d’américanisation globalisée. Maybe more…

Le défilé des prophètes laïcs

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«Le monde a besoin de plus de Canada. Le monde a besoin de plus de pays comme le Canada!» Bono 

« La pauvreté est sexiste ». Justin Trudeau

« Je l’admets, je suis un peu obsédé par les engrais. À vrai dire, c’est leur rôle qui me fascine, pas leur utilisation. J’assiste à des réunions où les engrais constituent un sujet de conversation des plus sérieux. »  Bill Gates 

***

Les secouristes du monde 

La philanthropie ne date pas d’hier. Mais elle est bouillante et bouillonnante aujourd’hui, grâce… aux nouveaux riches, ce 1% qui détient d’immenses fortunes. Et ils sont « actifs »… Ainsi a-t-on vu passer à Montréal Bono et Bill Gates louangeant la grandeur et la générosité du Canada. On aurait dû dire, du gouvernement canadien. En réalité, ce sont les classes moyennes canadiennes qui paient pour cette générosité bémolement  volontaire. Au Canada , il faut 6 mois de travail pour payer ses impôts et ses taxes sous toutes les formes. J’ai calculé: bientôt il faudra un an.  Il arrive alors des penseurs qui pansent les trous des budgets. On « ramassera des fonds », on donnera. « C’est à 30 ans que j’ai décidé de rendre à la société ce qu’elle m’a donné », dira Gates. Pourquoi pas? Même la pollution planétaire se règle par une taxe…  Tous au théâtre de la vie et le mot de carbone! ( oublions Cambronne,

Béni bonnet Bono  

«Je suis fan de [Justin Trudeau]. Je suis fan du Canada!», a lancé en français le chanteur et philanthrope Bono ce matin à la conférence du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, qui se conclut aujourd’hui au centre-ville de Montréal. «Le monde a besoin de plus de Canada. Le monde a besoin de plus de pays comme le Canada!», a-t-il répété, sous les applaudissements. Bono,  La Presse

Éradiquer la pauvreté et les maladies

Bill Gates a des ambitions qui pourraient occuper toute une armée de « spécialistes » du monde: éradiquer la pauvreté, éradiquer les maladies, pour un monde meilleur.(1). Le programme est plus grand que l’homme.  Au XXe siècle on a éradiqué un bon nombre de maladies du XIXe siècle. Mais il en est apparu d’autres au XXe siècle.  Et voilà qu’il en apparaît de fort étranges au XXe siècle. Ce qui nous  rappelle une vieille recette de l’ONU des années 80 et 90 de l’autre siècle: celui où à peu près tout le monde est né: éradiquer la pauvreté. Nous en sommes, avec tout ce programme chargé, à éradiquer les pauvres, mais pas la pauvreté.

Pour éradiquer la pauvreté, il ne suffit pas de donner de l’argent, mais de trouver ce qui crée cette pauvreté et en dissoudre la racine.

Capitalisme? Mister  Gates doit en savoir un bon bout… Depuis quand le capitalisme règle-t-il la pauvreté?

Mais le capitalisme ne peut pas à lui seul résoudre tous les problèmes des plus pauvres. Conséquence : l’innovation née de ce système peut en fait creuser le fossé qui sépare riches et pauvres. J’ai vu de mes yeux à quel point cet écart était important lorsque j’ai visité  un bidonville à Durban en Afrique du Sud en 2009. Voir les latrines à ciel ouvert a été un brutal rappel à la réalité : non, la plomberie moderne ne va pas de soi. Et pendant ce temps, 2,5 milliards de personnes à travers le monde n’ont pas accès à des installations sanitaires dignes de ce nom, problème en lien direct avec les 1,5 millions d’enfants qui meurent chaque année. (  Mon programme pour un monde meilleur, Bill Gates  ) (1)

Le Nicolas Flamel de la merde 

Bill Gates va jusqu’à tester une machine qui transforme  les excréments en eau potable et en électricité.  Certains politiciens pourraient bien être avalés par la machine. Ou les féculents flatulents de Wall Street. Ça soulagerait la misère humaine. Pour voir la vidéo et Mister Gates , ou Water Gates, tester la machine, cliquez ICI.

C’est fort intéressant tous ces gadgets pour améliorer le sort de l’humanité. J’ignore  le  nombre d’inventeurs qui ont créé des machines énergie-libre, mais les machines ne sont toujours pas en fonction. Souvent, les inventeurs  disparaissent dans des accidents de voiture. Il faudrait interdite aux inventeurs de conduire… Ce sont des cerveaux « dans la lune » qui ne se rendent pas compte que le volant est le voleur. Plusieurs se seraient même auto-assassinés… C’est des menteries de conspirationnistes.

 Les friandises des pauvres 

On peut maintenant éteindre la lumière de sa lampe de chevet en applaudissant des mains. Clap! Fermé. Clap! Ouvert. Le technologie des appareils intelligents, c’est la friandise du pauvre. Le pauvre pas trop pauvre… Tout de même! Mais il peut maintenant acquérir ses bonbons en empruntant. El crédit est là! (sic).

Après les chrétiens qui ont semé Jésus en Amérique du Sud, au Canada, partout où les soutanés pouvaient se rendre, on l’a fait. Maintenant on sème une laïcité électronique du Big, de l’électronique qui prend place sur tous les appareils ménagers. Bientôt, on aura une puce intégrée à notre animal de compagnie pour contrôler ses humeurs selon nos désirs. Le chat veut sortir? Tout  le programme à distance pour qu’ils sorte à 00h30 ou à 13h40. Un chat sans problème… La super pavlovation. On dirait qu’on se dirige ( manière de parler…) vers un mode de savoir commun pour le bienfait  de l’humanité. À en croire le programme de M. Gates, un militant de Daesh pourrait comprendre un hyper capitaliste qui s’enrichit au Canada, qui avoue avoir être obsédé par les engrais (4).

 On peut être riche et philanthrope sans vraiment ne  rien comprendre à la dynamique du monde qui nous a mené à ce Grand Canyon de la pauvreté et du 1% qui « décide » ce que nous serons demain par un programme éducation du Socle commun de compétences et de connaissances que veut mondialiser Bill Gates. Ça ressemble étrangement à un gouvernement mondial aux citoyens zombies, monoculturés. Le citoyen est déjà un consommateur, dans un monde dans lequel on aura plus d’écrans que d’amis réels.

Le parler des deux miroirs 

Fascinés par le Canada? On notera que le Canada est le pays qui a le plus encouragé les investissements offshore. 

Aussi étonnant que cela puisse paraître, le Canada favorise de mille manières les détenteurs de fortune et les entreprises cherchant à contourner son système fiscal et ses lois. Pour ce faire, il a largement contribué à créer les paradis fiscaux des Caraïbes à partir des années 1950. Sous l’impulsion de banquiers, juristes et hommes politiques canadiens, ces législations se sont converties en des États de complaisance dont certaines comptent aujourd’hui parmi les plus redoutables du monde. Un ancien ministre canadien des Finances a développé le modèle offshore des Bahamas. Un avocat de Calgary, ancien bonze du parti conservateur, a structuré aux Îles Caïmans des lois rendant opaque le secret bancaire. Le gouvernement du Canada a fait de la Barbade le havre fiscal de prédilection des entreprises canadiennes. Aujourd’hui, le Canada partage son siège dans les instances de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international avec un collectif de paradis fiscaux de la Caraïbe britannique. Inévitablement, le Canada s’est trouvé dominé par ses propres créatures. Le voici à Halifax ou à Toronto liant ses destinés avec des institutions des Bermudes, quand le gouvernement fédéral n’en est pas à signer un accord de libre-échange avec le Panama, repaire mondial des narcotrafiquants. Cela, sur fond de rumeur persistante d’une annexion directe au territoire canadien de législations de complaisance telles que les Îles Turques-et-Caciques. Les échappatoires qu’il prévoit au profit des sociétés justifient à l’étranger des délocalisations vers chez lui, exactement comme s’il s’agissait du Luxembourg ou de Belize. Ce livre porte sur ces dérives qui, de la fin du XIXe siècle à aujourd’hui, font structurellement du Canada un paradis fiscal. (3) La médiocratie, Alain Deneault.

On dirait maintenant que les miroirs se regardent entre eux. Ça dépasse le Frankenstein de Mary Shelley: on veut créer ne créature mono-penseure à la limite de la robotique qui a l’avantage d’être guérie à grands coûts… par des laboratoires pharmaceutiques qui vendent à coûts grands. On se miroite narcissiquement jusqu’à la moelle.

Sauver les peuples par les aspirateurs à richesses 

Cette trilogie pays-affaires-philo, est une fable ajoutée au problème complexe de la mondialisation par la libéralisation des marchés. Mais c’est aussi une imbécillité navrante: le roi engage un  « non »  Robin des Bois pour soulager la misère des  pauvres qu’il a volés ou empoisonnés. On peut aller plus loin en disant que la magie de la chimie va éradiquer les maladies d’ici 2030, ainsi que  la richesse concentrée va finir par ruisseler   sur les peuples. (Ruisseler est l’expression de M. Deneault).

De par la recette de ces nouveaux Jésus, on dirait que l’inventeur de l’aspirateur veut sauver la poussière… Devinez-en la raison!

Il y a là une contradiction vicieuse : les ignorants riches ne savent vraiment rien de la source de la pauvreté de ce monde, ni de la complexité de son TRONC. Dès les débuts de l’humanité, les marchands avaient une influence si énorme sur les dirigeants qu’ils ont modifié et structuré l’histoire de l’occident. (6) Il est apparu par la suite les premiers mégalomanes qui se sont depuis tricoté des idées pour continuer de tricoter   le destin de l’humanité.

Dupont et Dupond: le cerveau atrophié monolithique 

Dans ce cheptel de gargarisés, de prétentieux, de prétendus ouverts d’esprit, avez-vous noté que personne n’a remarqué qu’il manquait des pièces à ce « monde à sauver »? On ne parle pas trop des pays asiatiques ou de l’Islam, ni de l’Amérique du Sud.    On en parle, mais en terme de guerre, ou d’une pauvreté « continue ».  Comme si c’était la sauvagerie actuelle qui pique l’Occident comme une guêpe. Ainsi parlait Muhammad Ali… L’exclusion ou l’amnésie, ou l’ignorance de la complexité et de l’hautainisme occidental montre l’ignorance même de la tête que devrait recouvrir le chapeau de Mister Gates. Sorte de mister Chance qui se veut le jardinier de la Terre.(8)

Il est écrit dans la bible, lévitique 26:1 :  » Vous ne vous ferez point d’idoles, vous ne vous élèverez ni image taillée ni statue, et vous ne placerez dans votre pays aucune pierre ornée de figures, pour vous prosterner devant elle; car je suis l’Eternel, votre Dieu. »

Peu importe les écrits de la bible ou de tout autres textes se présentant comme vérité » La vrairité est que nous sommes pris sur cette planète avec 7 milliards d’habitants et des armées de libres-échangistes prêts à nous piller des doigts de pied jusqu’à l’âme. Gourous, prophètes,ou  preachers barbouillés de la cervelle jusqu’à vouloir piloter l’Air Force One.  Pauvres nous! C’est nous les sauveurs! Nous avons le droit de marcher dans les rues avec des pancartes, mais nous payons pour nous nous faire matraquer.

Le  dollar ne pourra jamais réparer les dommages du dollar. La permanente avidité  aura cancérigéné la matière, le vivant et la soi-disant intelligence supérieure dont nous nous targuons de posséder.    Nous consommons maintenant des dieux laïcs. Puisque nous sommes ce que nous mangeons, nous nous sombrons dans un ultime  cannibalisme planétaire.

Bon appétit!

Gaëtan Pelletier

 

  1. Mon programme pour un monde meilleur, Bill Gates.
  2. Teach Common Sense not Common Core, Dr Dr. Ileana Johnson Paugh
  3. La médiocratie, Alain Deneault, LUX,  Lettres libres, 224 p, 2015. 
  4. Le socle commun de connaissances et de compétences.gouv.fr
  5. ALAIN DENEAULT, PARADIS FISCAUX : LA FILIÈRE CANADIENNE. BARBADE, CAÏMANS, BAHAMAS, NOUVELLE- ÉCOSSE, ONTARIO…, MONTRÉAL, ÉCOSOCIÉTÉ, 2014, PDF, Pascale Cornut Saint-Pierre.
  6. Une brève histoire de l’humanité, Chris Harman, La découverte, 2011, 736 p.
  7. Quarante milliardaires américains s’érigent en  grands philanthropes, Le Monde 
  8. Bienvenue mister Chance.  Pour rappeler  que ‘Chance prend part à l’entretien ( avec le président des États-Unis)  et ce avec un tel naturel que ses phrases, distillées comme des proverbes de sagesse mais, en réalité, orientées « jardinage », vont être prises pour de véritables oracles ; il va ainsi devenir la coqueluche du pouvoir et des médias.

 

 

De l’art de traire les poules

compétence

 

 

“Méfiez-vous d’une personne trop compétente, elle risque de manquer d’humanité.” ( Anonyme) 

Dans la nouvelle « fonderie » des cerveaux qui barbouillent les systèmes d’éducation, le mot compétence n’est jamais apparu aussi souvent, n’a été  autant martelé, avec une délectation qui chatouille la race des pédagogues issue  des livres et qui construisent des livres en citant des livres, des auteurs, etc. Si vous tapez dans Google le mot compétence et cliquez sur images, vous vous retrouvez devant une toile de Dali. Faudrait demander à nos compétents de politiciens combien a coûté à travers tous les pays qui ont voulu faire une « réforme pédagogique » cette aquarelle architecturée avec de l’eau et un peu de contenu coloré. À se demander la pédagogie moderne n’est pas une industrie de Nicolas Flamel, cet alchimiste qui voulait transformer les métaux en or.  On attribua sa fortune à cette possibilité de réussite alors qu’il avait tout simplement ( et ce au  14 ième siècle) devenu riche par des spéculations immobilières.  Tout comme Trump…

Il est de nombreux vœux pieux chez les « acheteurs » d’idées pour faire une nouvelle révolution, bref, moderniser le « monde ».  Et c’est raté…

La liste des passants 

Entre 1994 et 2016 au Québec il est passé 13 ministres de l’éducation.

1994 – 1996 Jean Garon
1996 – 1998 Pauline Marois
1998 – 2002 François Legault
2002 – 2003 Sylvain Simard
2003 – 2005 Pierre Reid
2005 – 2007 Jean-Marc Fournier
2007 – 2010 Michelle Courchesne
2010 – 2012 Line Beauchamp
2012 – 2012 Michelle Courchesne
2012 – 2014 Marie Malavoy
2014 – 2015 Yves Bolduc
2015 – 2016 François Blais
2016 – Sébastien Proulx

Il faut bien le dire: tous des incompétents en la matière.

Le cuisinier 

Un chef, pour connaître le talent de ses futurs cuisiniers leur faisait simplement passer un test: cuire un œuf. C’est un art qui fait appel à des connaissances et à de l’intuition. On pourrait écrire un livre sur les étapes et les embûches de la bonne manière de réussir un œuf au miroir.  Il faut des compétences à  nourrir Google pour ce faire.  Mais la compétence n’est qu’une route vers la réussite. On a tracé des cartes, mais on a oublié que la vie est toujours  l’école  la plus extraordinaire et la plus efficace pour mener à la compétence. Mais laquelle?

Tout le système pédagogique a été mené vers la compétence à faire. Mais la vie étant débordante de l’art de blouser pour réussir que l’école – ou « éducation » – n’ont plus guère d’effet sur l’art d’être.

Être compétent c’est savoir abuser de tous pour enfin devenir UN. 

Le nouveau culte…

Comment faire cuire une Terre 

Nous nous dirigeons vers un échec total de simplement « gérer une planète ». Mais cette planète n’est qu’une maison dans laquelle habitent maintenant environ 7 milliards d’humains. Avec les chapelets de guerres « nécessaires », la force des multinationales, la robotisation, les pénuries d’emplois, la richesse centralisée, qu’ont réussi nos monumentales organisations planétaires, nos politiciens, nos « créateurs de richesses »?

En fait, ils n’ont pas réussi… À l’école de milliers d’années d’histoire les réussites temporaires intérimaires n’ont été qu’un leurre, un déni total qui a pour racine  une déshumanisation radicale dans une Shoah planétaire dont on commence à voir le bout. Mais surtout à comprendre…

Notre singe à cravate est un raté qui a réussi à faire avorter  la chose la plus importante de ce petit monde: la vie. Dans les années 60 on craignait mourir sous les bombes atomiques.   On peut maintenant sourire crispé avec étonnement: c’est un tout petit comptable ignare qui aura détruit le monde. Et ce avec des compétences qu’il n’a sûrement pas puisées dans les écoles. Sa totale absence de savoir être aura charcuté la race humaine dans une fiole bancaire.

Gaëtan Pelletier

Daech expliqué en 7 minutes

Je suis Paris

Tour Eiffel

JE  SUIS PARIS… Ou quelconque formule du genre. Je suis Charlie pour la liberté d’expression et je serai Paris pour la liberté, tout simplement.

À partir de là, dans  l’infime casier temporel, les diri-gens vont vous donner toutes les explications nécessaire pour comprendre un drame. Toujours à court terme. À long terme, c’est à chacun de chercher et de dénouer le mensonge de la vérité.

JE SUIS PARIS, et je suis conscient que des décennies, voire des siècles ont préparé ce climat de terreur et ce drame pendant que nous dormions un peu…

La responsabilité des États d’aujourd’hui ne date pas d’hier. Heureusement qu’on meurt pour oublier l’Histoire des conquêtes, de l’esclavage, par l’éternelle et persistante pourriture bien vêtue d’une partie de la race humaine à laquelle nous avons donné notre pouvoir ou  été obligés ou convaincus de le faire de par les punitions sanglantes nécessaires.  Le même  « travail » d’enterrer notre humanisme sous une croûte du monde affairistes et guerrier nous a fait prendre conscience qu’il existe une sorte de copulation entre les affaires, la religion, et les diri-gens. Il y a ceux qui font vivre et ceux qui tuent en pensant faire « vivre ».  Nous sommes des condamnés depuis longtemps à cette étrange schizophrénie de l’avoir et de l’être. Mais, heureusement, on nous a facilité la tâche: l’être a disparu. Les valeurs également, les vraies sont passées sous un beau tapis à fleurs de bouches et de discours. Aujourd’hui on peut tuer des gens comme on tuait les bêtes jadis pour se nourrir.

On peut se vanter de « connaître » et d’être informé, comme si « informé » pouvait déjouer les plans ou contrer les plans les enjeux géopolitiques. Nous également avons été « chaleureusement » dématérialisé dans nos contacts sociaux. On nous a alors donné un pouvoir de parole mais pas un pouvoir d’acte. Car l’acte appartient au pouvoir qui a toujours été perçu comme « juge » de ce qui est moral. Et il a le pouvoir de décider, de condamner, de dévier, de contrôler, pour notre … bien.

JE SUIS PARIS deviendra une formule comme une autre. Les hypocrite se feront des larmes avec des gouttes pour lentilles cornéennes: liberté, égalité, fraternité…  Comme si trois mots pouvaient rayer toutes les manœuvres passées de par ces gens autant esclaves que nous de colossaux systèmes qui bouffissent jusqu’à se perdre eux-mêmes dans leur compréhension.

C’est toujours et ce sera toujours l’histoire de ce petit homme qui bâtit et de ce « grand » qui détruit.

JE SUIS L’E.I , car il l n’y a que la folie des grandeurs qui n’est pas la même mais qui est en même temps la même.

Comme dirait Orwell :  » La vérité est dans la somme des mensonges ».

Gaëtan Pelletier

VOS GUERRES, NOS MORTS 

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Julien Salingue

J’ai soutenu en 2013 une thèse de doctorat en Science politique à l’Université Paris 8. Mes recherches, auxquelles un autre blog est consacré (www.juliensalingue.fr), portent sur la question palestinienne. Je suis en outre membre de l’observatoire critique des médias Acrimed

Avis au prochain qui nous expliquera qu’il ne comprend pas pourquoi les Syriens fuient vers l’Europe : depuis plus de 4 ans et demi, c’est le 13 novembre tous les jours en Syrie. Et c’est votre nouvel allié Assad qui en porte la responsabilité première, en ayant réprimé sauvagement un soulèvement alors pacifique.

Nous vivons dans un monde en guerre. Et cela permet à certains de faire des affaires.

La France se félicite de vendre ses machines de guerre à l’Égypte. La France se félicite de vendre ses machines de guerre à l’Arabie Saoudite. La France se félicite de vendre ses machines de guerre aux Émirats arabes unis.

Mais la France s’étonne, s’indigne, s’insurge d’être elle aussi ciblée.

Hypocrisie. Lâcheté. Mensonge.

Les chiens sont lâchés. Leurs babines écument.

extrait d’un article de Julien Salinge: 

http://resisteralairdutemps.blogspot.fr/2015/11/vos-guerres-nos-morts.html

Le marchant de Denise

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Vous me faites marcher?  (expression populaire)

  • De tous les pays circonvoisins, des campagnes et des villes, malades et infirmes, paralytiques, culs-de-jatte et pieds-bots accouraient dans des carrioles, dans des calèches, sur des ânes, sur leurs moignons calleux. (Octave Mirbeau, Rabalan,)

La démocratie, c’est le peuple qui a le « droit » de marcher. Il s’échine au Reebok pour changer le monde. Sortez la calculette: dans un demi siècle, les démocratisés seront tous des culs-de-jatte. Rognés et ensanglantés sur l’asphalte attisé  au réchauffement climatique et à la froideur bancaire d’un nazisme pastel.   Un  vent d’austérité dans le dos…  On est des voiliers volés. Jadis, on entrait en religion avec une formule cimentée: prendre le voile. Ben! voilà que les citoyens ont tous leur petite voile format drapeau qui vaguent sous les propos divagués  des dirigeants.

2008 kilomètres. Ça vous va?  La démocratie, c’est votez et pancartez. Un « slow gan » réel qui, selon les dires des pantins dirigeants, feraient avancer les choses. Depuis la « démarche » 2008, le populo attend toujours sa reprise économique. C’est un indigné apprivoisé qui ne ferait pas mal à une mouche parlementaire. Car la mouche revient toujours… Aux cinq ans.  Brrr! On tremble! On est effroyé , et on vote et revote à la recherche d’un moustiquaire.

La marchitude 

C’est comme un sport prétendument pratique et pragmatique.

* On marche pour garder son emploi

* On marche pour garder sa pension

* On marche pour garder son système de santé en santé

* On marche pour garder ses industries

* On marche pour garder ce qu’on perd dans l’érosion de la crise

C’est à qui aura la plus belle pancarte. Alors, on devrait créer un concours de pancartes. Avec un prix décerné par un haut fonctionnaire dans une cérémonie distinguée ou le récipient d’air marche vers le fonctionnaire  pour aller chercher son prix.

Au Québec, on n’a pas le droit de marcher masqué. Je suggère qu’on ne marche plus. C’est simple: vous inventez un défilé et vous le faites approuver par les autorités. Un défilé de danseurs en couples déguisées en amérindiens, de danseurs e espagnols, en tenue de smoking , avec musique javellisante, épurée, toute douce. Tout ça bien coloré comme des milliers de perroquets valsant dans les rues.

Le défilé d’automne 

L’automne est gris et austère. Les couleurs quittent les arbres, se laissent glisser vers le sol en ballant, et puis s’en vont rejoindre la terre. Tristesse-Kleenex. Snif! C’est le temps de créer un nouveau défilé: LE DÉFILÉ DES GUEUX. Tout le monde se vêt de son plus laid habit. ( ouch! c’est bizarre comme phrase). Vêtements déchirés, visages noir de cambouis des sables bitumineux de l’Alberta. La perruque, le barbouillement des dents cariées, traînant malades et enfants, avec carrosses du 19 e siècle ou brouette fabrication maison et ignorants avec des pancartes remplies de fautes:

JE VEU VIVE

J’AI MON BACC  MÈ JE NE TRAVAYE PAS

ABAT l’OSTÉRHITÉ

UNE MARCHE À LA FOI

Etc,

Rien n’est parfait. Il suffit de modifier le scénario à chaque année. Par exemple, l’année suivante, en cas de pluie, porter un sac de plastique à ordures . Les grands vert….  Pour ne pas trop se fatiguer, restez  allongés ou accotés le long de la rue en attendant de vous faire ramasser par le camion de vidanges. Ou alors, remplissez totalement la rue et restez amorphe, sans bouger et empilez-vous les uns les autres.  Et n’oubliez pas d’apporter des beignes aux policiers. La marque TOUT BAIGNE est conseillée.

Si votre dame s’appelle Denise, montrez vous cultivé, fin connaisseur, comme moi, de Shakespeare: inscrivez sur votre pancarte Le marchant de Denise.  Il n’y arien de plus beau que la culture. Comme dirait Orwell: la culture c’est l’ignorance. Mais ne vous sous estimez pas:

Le personnage du titre est le marchand Antonio. Pour rendre service à son protégé Bassanio, il emprunte de l’argent à l’usurier Shylock. Certain de pouvoir le rembourser, il signe un contrat où il autorise son créancier à lui prélever une livre de chair en cas de défaut de paiement. Il ne peut faire face à son échéance et Shylock, qui veut se venger des humiliations que lui ont fait subir les chrétiens, insiste pour que le contrat soit appliqué à la lettre. Le marchant de Venise

On a tous voté pour Shylock. Et si l’on change de gouvernance, ce sera toujours Shylock. Il a le droit de se déguiser, mais pas nous…

Bonne marche!

Gaëtan Pelletier

Juillet 2015

 

Reconstruire la souveraineté des Etats face aux multinationales

Depuis le 22 avril, plusieurs pays d’Amérique latine (Bolivie, Cuba, Equateur, Nicaragua, République Dominicaine, Saint-Vincent et les Grenadines, Venezuela) se sont associés pour créer une « Conférence permanente des Etats latino-américains affectés par les intérêts transnationaux ».

Ces dernières années, la Bolivie, l’Equateur et le Venezuela se sont engagés dans des conflits de forte intensité contre plusieurs entreprises multinationales (Exxon Mobil, Murphy Oil Corporation, Perenco, Conoco-Philips, etc.). En jeu, la renégociation des concessions d’exploitation de leurs ressources pétrolières et naturelles par celles-ci.

C’est notamment au sein du Centre international de règlement des différends relatifs aux investissements (CIRDI), organisme rattaché à la Banque mondiale en charge de l’arbitrage des conflits entre Etats et entreprises en matière de droits des investissements, que les disputes se sont déroulées. Mais las de cet organisme trop favorable, selon eux, aux investisseurs privés [1], ces pays l’ont quitté (respectivement en 2009, 2007 et 2012) pour impulser la création d’instruments régionaux de consultation et de gestion des conflits avec les entreprises multinationales des pays du Nord.

C’est dans ce contexte qu’ils ont organisé à Guayaquil (Equateur), en présence de représentants officiels invités d’Argentine, du Guatemala, du Honduras, du Salvador et du Mexique, cette première Conférence.

Celle-ci a permis de définir, dans le cadre de sa Déclaration finale, le périmètre d’action et les perspectives de l’initiative. Le document fondateur indique que, dans le contexte de la mondialisation, « les pays en développement (disposent) de ressources précieuses qui doivent être utilisées de manière soutenable pour le développement de (leurs) populations ». Il signale également que la période récente « a montré la persistance de cas flagrants de violation du droit international et de la souveraineté des Etats » (par des firmes transnationales). Enfin, les pays signataires considèrent que « plusieurs processus de négociations bilatérales avec des firmes transnationales sont actuellement en cours qui demandent une assistance solidaire entre les Etats de la région afin que ces négociations aboutissent à des résultats bénéfiques pour les peuples du Sud ».

Sur la base de cette analyse, ils s’engagent à soutenir la création, au sein de l’Union des nations sud-américaines (Unasur), d’un « mécanisme régional de résolution des différends en matière d’investissement qui garantisse des règles justes et équilibrées lorsque surgissent des conflits entre firmes et Etats ».

Par ailleurs, ils proposent la création d’un Observatoire international sur les contentieux en matière d’investissements dont les objectifs seront multiples : activité de veille au niveau international, production d’analyses et de recommandations pour les Etats faisant face à un différend avec une multinationale, réflexion sur la réforme des organismes existants, mutualisation des expériences et des avancées juridiques en matière d’arbitrage dans les conflits commerciaux, création de mécanismes de coordination et de consultation sur les systèmes juridiques entre Etats latino-américains, élaboration de stratégies communes pour les Etats face aux multinationales, mise en place de mécanismes de sollicitation des mouvements sociaux, etc.

Enfin, il s’agira de proposer la mise en place « d’espaces de coordination générale des pays du Sud » sur l’ensemble de ces questions au niveau du G 77 + Chine. Et ce, de sorte à consolider un rapport de forces entre ces pays et les multinationales dans tous les espaces institutionnels multilatéraux : Nations unies, Organisation mondiale du commerce (OMC), Fonds monétaire international (FMI), Banque mondiale, etc.

Faisant écho à cette initiative qui vise, dans le cadre d’une coopération collective, à redonner des marges de manœuvre aux Etats et à la souveraineté nationale face aux multinationales, les mouvements sociaux latino-américains ont adopté, le 9 mai, une « Déclaration des mouvements et organisations sociales sur les propositions de la première Conférence permanente des Etats latino-américains affectés par les intérêts internationaux ».

Celle-ci affirme : « Nous pensons que les Etats nationaux doivent non seulement avoir l’obligation, mais également la pleine liberté d’établir et d’appliquer des législations et des politiques publiques favorables aux populations et à l’environnement, et ce en complément de leurs obligations en matière de droits humains, sans devoir subir la menace d’actions ou de revendications du capital transnational  ».

Et d’exprimer une solidarité avec les objectifs affichés par les gouvernements et leurs propositions (notamment la création de l’Observatoire international). Le document précise toutefois : « nous ferons preuve de vigilance pour que l’ensemble se concrétise, et de manière à ce que cette initiative ne se limite pas à la question des multinationales privées, mais concerne également les entreprises multinationales d’Etat  ». Cette position indique la préoccupation de ces mouvements sociaux quant à la stratégie des entreprises publiques de ces pays – ou celles d’autres pays du Sud (Afrique du Sud, Chine, Corée du Sud, Inde) – dans le domaine pétrolier et minier notamment.

Quoi qu’il en soit, voici qui devrait inspirer tous ceux qui, en Europe et ailleurs, souhaitent reconquérir du pouvoir face aux forces du capital.
Source

http://au-bout-de-la-route.blogspot.be/2013/05/reconstruire-la-souverainete-des-etats.html

Débrouille et huile de bras

Débrouille et huile de bras

Anne

Comme beaucoup, me voici repliée sur l’action locale, quotidienne… la vie politique communaliste à la racine, celle qui noue entre voisins en quête de dignité et d’une bonne vie les liens de solidarité et de complémentarité qui nous rendent plus aptes à résister à la dégradation de l’ambiance globale.

J’ai beau être fidèle à mon « vœu de pauvreté » (tant que chacun n’aura pas sur cette planète le minimum de moyens vitaux je vivrai dans la frugalité), je finis comme toujours baignant dans l’abondance. Juste une question de débrouille et d’huile de bras. L’austérité, très peu pour moi… et toute cette grisaille, aille, aille, aille, chacun y contribue ou non par des choix quotidiens… faute de cultiver mon jardin je joue avec les couleurs et j’aime ça.

Me déplaçant beaucoup à travers la ville, à pied et en transport en commun j’observe les passants, les autres voyageurs, le gris est la couleur de l’air du temps. Très peu portent des vêtements colorés et les mines sont le plus souvent amères ou renfrognées ; la résultante de sinistrose est devenue un mal à combattre en se retroussant les manches au quotidien pour faire exister autre chose, des petits îlots où la joie, la couleur et l’espoir trouvent leur place.

Tout au fond du grenier d’une maison délabrée j’ai construit une cabane improbable où abriter mes rêves, où les concrétiser ou abriter aussi les moments de tristesse, de détresse quand tous les petits gestes de bien-faire qui défient la morosité ne suffisent plus à contrebalancer un amère sentiment d’impuissance face à la dégradation accélérée du bien-être global.

Et pourtant je dois le reconnaître : souvent je m’amuse. Les récupérations d’objets abandonnés, leur restauration, les petites créations quotidiennes, un trait de peinture, un assemblage de perles ou quelques points de couture sont une source de joie dont je ne me lasse pas. Aux yeux d’autres, tout pleins de sériosité et qui ont ce regard sombre et tourmenté des consciences malheureuses et vaguement coupables qui ne cessent de s fuir, il s’agit là d’un délire et s’ils n’ont sans doute pas tout à fait tort, il s’agit bien d’un délire mais c’est un bon délire et je m’y tiens. Cet forme minimale de l’objection de conscience et de la résistance aux application d’un système économique qui est certainement l’idéologie la plus contraignante et la plus pernicieuse que l’on ai vu de mémoire humaine.

Une idéologie d’une puissance opérationnelle inédite qui ne dit pas son nom mais nous pourrit les fondations de l’existence jusqu’aux plus petites radicelles de la vie baignant dans une ambiance toujours plus délétère. Or si une chose est certaine, c’est bien que les tenants de cette idéologie – tous puissants qu’ils soient aujourd’hui – ne peuvent à terme « gagner ». Leur projet de monde prévisible et contrôlable est incompatible avec la vie même, constante évolution imprévisible par nature.

A présent, leur relatif triomphe se mesure aux toujours plus dégâts qu’ils réussissent à produire transformant dans une accélération terrifiante la Terre en lieu non propice à la vie, planète inanimée. Quel que soient les mythes qu’ils continuent de produire et leur pouvoir de produire et contrôler l’information diffusée, le hiatus toujours plus profond entre discours et réalité se mesure à l’œil nu en place publique et privée. Ils ne peuvent que conduire à leur perte toujours plus de vivants et eux-mêmes dans la foulée… combien d’espèces qui chaque jour disparaissent au profit de machines… quand le drone abeille fait son apparition, c’est la fin d’un monde vivant qui se manifeste ainsi. Ce n’est pas un complot, c’est une Machination au sens littéral comme au figuré.

La notion d’emploi est une des manifestations de ce devenir machine de l’humain avec les redoutables conséquences que l’ont sait et les immenses bénéfices que tirent les Sociétés Pharmaceutiques de la conjugaison d’une société malade et des traitements iatrogènes.

Et si donc je travaille beaucoup, nul ne m’emploie et c’est très bien comme cela. Guidée par des principes d’écosophie – habiter sagement la planète et donc en bons voisins et cela est d’autant plus crucial que plus nombreux nous sommes, l’issue n’est pas dans la guerre du tous contre tous mais bien dans le partage de nos complémentarités – je pratique la Débrouille au quotidien. Etre débrouillarde est bien une qualité en soi…non ? Rien n’avoir ni avec la magouille et ni le profitage mais bien avec la polyvalence des savoirs d’autant plus grande que nous sommes plus de débrouillards de bonne volonté à mettre en commun, chacun à sa mesure nos connaissances, nos savoir-faire, nos outils et un idéal de bien-faire.

Le politique y retrouve son sens fondateur la manière dont des personnes s’arrangent entre elles pour vivre au quotidien dans l’idéal partagé du bien-vivre singulier et collectif : communalisme des habitants d’un territoire géographique et/ou culturel, fondation créatrice d’un monde sans état – mes voisins n’ont pas droit à la citoyenneté dans ce pays à la vie duquel par leurs actions ils participent positivement.

Il est aussi question de ne pas se donner trop d’importance personnelle, de ne pas perdre de vue que nous sommes à peine une étincelle dans l’espace et la durée de l’univers. De l’amour propre bien sûr… comme condition de possibilité de l’amour en soi. Et de mettre du cœur à l’ouvrage, prémisse du bonheur, participation au miracle de cette création continue, suite d’inventions géniales que l’on appelle La Vie. Le courage comme exigence face au cadeau qu’est la vie qu’il ne faut pas dilapider. Le courage comme facteur de bien-être.

J’ai donc déserté Internet et les expériences de survol de la pensée par-dessus les champs dévastés de la politique globale pour me reconcentrer sur le micro-terrain de la vie quotidienne retrouvant parmi mes amis vagabonds, les survivants d’un génocide annoncé et qui frappe de manière très ciblée ceux que les adeptes – souvent inconscients – du système requalifient comme rebuts, inutiles ou nuisibles à l’établissement de ce que leurs dirigeants qualifient de « Nouvel Ordre Mondial », un grand désordre mortifère et très laid – sinistrose généralisée (austérité) grissaillerie et conformité sociale – de mon point de vue mais soit… Il ne doit pas y avoir d’alternative à l’Economisme comme idéologie opérative et totalitaire et ceux qui incarnent d’autres possible doivent donc disparaître de la surface de la planète de même que les peuples « surnuméraires » dont l’existence fait obstacle à l’appropriation et aux pillages des richesses de leur territoire au profit d’un petit nombre de dé-générés.

La Globalisation c’est aussi la multiplication des moyens destinés à éradiquer ceux qui ne conviennent pas au Système. Depuis la nourriture-venin des supermarchés jusqu’aux radiations létales de l’uranium appauvri les dirigeants auto-proclamés du monde ne manquent pas d’imagination et d’astuce quand il s’agit de nuire aux ennemis qu’ils se désignent. Alors les survivants resserrent les rangs et se dressent entre amour de la vie et colère contre l’inacceptable pour combattre ceux qui ont décrété leur fin.

Depuis ma cabane, éphémère, improbable, faite de tuiles, de bois, de toiles et de cartons, j’écris ces quelques lignes avec la sérénité que confère ce détachement qui s’impose quand trop c’est trop et que le ressenti de la douleur du monde vous paralyse, inconcevable horreur produite par des êtres qui ne méritent plus le nom d’humains. Au cours des derniers mois, j’ai continué à temps perdu à lire entre les lignes de l’histoire officielle la réalité du monde entre ceux qui y vivent et ceux qui en tirent les ficelles depuis leurs forteresses de bêton armées.

Une engeance tellement inconcevable pour un esprit simple et sain que je comprends fort bien que l’hypothèse extra-terrestre vienne à notre secours pour expliquer l’inexplicable même si personnellement elle ne me parle pas plus que cela puisque la question qui me préoccupe est de savoir comment nous pourrions nous arranger pour vivre en bons voisins conviviaux et heureux dans un monde ou prendre soin de notre habitat et de ceux qui le peuplent avec amour et bienveillance ferait sens. Un vrai problème en l’état actuel des choses et l’avenir comme référence ultime.

Petit à petit, info par info, recoupement par recoupement soulevant le voile j’ai appris, Hitler mort à servi de masque et de leurre à la prolifération d’un nazisme qui avait préparé soigneusement écrémage, essaimage et prolifération à venir bien avant la Fin de la Guerre officielle. J’ai appris que de même que lors de la guerre de Sécession les yankees se sont battus pour s’approprier les terres du Sud et soumettre noirs et autre main d’œuvre prolétaire aux conditions de l’esclavage industriel, de même ; jouant sur les deux tableaux ils ont contribués avec leurs alliés locaux à accélérer la destruction de l’Europe pour s’en rendre maîtres et en transformer le paysage géographique et culturel en fonction des besoin de leur Marché et de la dictature corrélative qu’il implique. Colonisation.

Ainsi à présent chaque œuvre d’artisan sauvée, chaque création artisanale réalisée sont les actes de résistance que je pose face à cette dictature. Racines contre Machine avec de la débrouillardise et de l’huile de bras dans le choix volontaire de l’instabilité créatrice, refus du conformisme et de la normalité… humblement et insoumise… mais tout de même entre les lignes de joie que je pose ainsi sur la portée de la vie il y a ce contrepoint lancinant : quel gâchis … le Monde.

Voilà c’était encore une fois en passant comme une lettre pour les amis du Web qui, comme j’ai tenté de le faire, essayent chacun à sa mesure de faire apparaître la réalité derrière les apparences des matrices fabriquées manipulatrices des inconscients collectifs au service de la caste des usurpateurs criminels qui s’approprient le monde. Une grande famille de ceux qui refusent de s’en laisser compter et à leur manière contribuent à écrire une Autre Histoire.

Et la suite ? Je ne sais pas.

Anne

 Les états d’Anne 

La démocratie à l’épreuve des grands projets

Par Patrick Mignard

On a vu dans l’article précédent « La fin des grands projets ? Les raisons écologiques qui sont à l’origine de la contestation des « grands projets » actuels. L’aspect démocratique et citoyen a été seulement effleuré, il s’agit maintenant de l’aborder. La préservation de l’environnement est une chose trop importante pour être délaissée par les citoyens. Il y va de la survie de toutes les espèces vivantes. Mais le mode de fonctionnement dit « démocratique » de nos sociétés est loin d’être adapté aux exigences et impératifs du moment.

INTÉRÊT GÉNÉRAL ET INTÉRÊTS PARTICULIERS

La frontière entre les deux peut être très imprécise et à géométrie variable. Ceci vient de la définition des deux concepts et de la manière dont le système dominant les décline. L’intérêt général, qui pourrait paraître évident, est en fait une notion floue qui veut concilier à la fois les intérêts globaux de l’équilibre du système économique dominant et l’expression des intérêts des particuliers et des entreprises. L’intérêt général ne peut pas être dissocié de l’intérêt et des conditions de survie du système économique dominant en place. De plus, et par voie de conséquence, dans son acception courante, l’intérêt général ne saurait être entravé par le/s intérêts/s particulier/s. À moins de dire, ce qui est absurde, que l’intérêt général n’est que la synthèse des intérêts particuliers. Vivre en collectivité, démocratiquement, c’est réaliser la difficile alchimie entre le général et le particulier. C’est là que le bât blesse !

Dans l’Histoire et dans tous les systèmes économiques, les classes dominantes ont usé et abusé de leur pouvoir pour faire prévaloir, l’intérêt de celui-ci, qui correspond en fait à leurs propres intérêts (donc particuliers) en donnant plus ou moins l’impression de le faire dans l’intérêt du salut de chacun et de tous. On voit la confusion ! Le capitalisme, aujourd’hui, ne fait pas exception à cette règle. Privilégiant la rentabilité du capital sous couvert d’un système qui se veut démocratique, il impose en fait, et en droit, un intérêt général qui a une conception bien singulière de l’intérêt particulier. La dérive est totale au stade de la mondialisation du capital et de la domination dans le champ de l’économique ; des structures économico-financières imposent de fait… et bientôt de droit, leur loi. Le TAFTA (Traité de Libre Échange entre l’Europe et les USA actuellement en négociation) étant le stade ultime de cette dérive.

À ce stade du conflit entre l’intérêt général, en réalité celui des grandes firmes, et celui du particulier, on pourrait en conclure à l’éternel conflit entre les possédants et les spoliés… ce qui donne du « grain à moudre » aux tribunaux et aux conflits sociaux. Mais désormais il y a plus grave !

L’INTÉRÊT GÉNÉRAL CONTRE L’INTÉRÊT GÉNÉRAL

L’intérêt général du système, même quand il tient compte d’intérêts particuliers, peut être en parfaite contradiction avec l’intérêt général de l’humanité… et c’est cette situation que nous vivons aujourd’hui. Concevoir un grand projet, même s’il correspond à des intérêts particuliers locaux (cas de Sivens, de Roybon…), même s’il est approuvé par des gens du cru, c’est-à-dire les principaux intéressés, et premiers concernés, ne peut plus être aujourd’hui une simple opération d’aménagement. Pourquoi ? Parce que, désormais, la multiplication, l’extension, des projets d’aménagement altèrent gravement l’environnement, autrement dit un intérêt général encore plus vaste que ce que définissait de manière plus ou moins étroite, l’intérêt général classique dans sa précédente acception. La généralisation des destructions des forêts, des bois, des marais, des terres arables… à l’échelle d’un département, d’un pays, de la planète, hypothèque gravement l’avenir de la biodiversité, autrement dit de l’équilibre de la Nature.

Cette nouvelle dimension échappe complètement aux politiciens qui ne voient que le court terme (leur mandat), de même que les particuliers qui ne voient que leurs intérêts immédiats (ce qu’ils peuvent gagner ou perdre). On assiste à un véritablement changement d’échelle dans la manière avec laquelle on doit gérer l’espace de vie. Cette nouvelle vision du monde est loin d’être partagée par une majorité, elle est au contraire le fait d’une minorité qui ainsi est marginalisée, suspectée, qualifiée d’utopiste, d’irréaliste, voire de terroriste quand elle décide de passer à l’action. Le processus démocratique classique que nous connaissons est totalement obsolète pour répondre aux nouvelles contraintes qui s’imposent aux études prospectives et à la prise de décision. Si à un instant T, une minorité peut avoir raison contre la majorité, qu’elle s’oppose à un État reconnu comme démocratique, cela veut dire que l’on doit repenser le fonctionnement « démocratique » de la société. Cette situation révèle en fait une réalité beaucoup plus fondamentale : le système économique, le capitalisme, est parfaitement inadapté aux limites atteintes par le progrès technique et son utilisation dans le cadre de la recherche du profit.

Le « phénomène des ZAD » que l’on veut nous faire considérer comme marginal et provocateur est en fait révélateur d’une crise qu’il ne faut pas hésiter à qualifier de civilisation. La solution à ce défi n’est ni dans l’État, ni dans l’État de Droit, ni dans les Instances politiques, tous garants et soumis aux intérêts du système, mais désormais dans les initiatives citoyennes.

(Illustration : pensée de Claude Lefort  » La démocratie s’institue et se maintient dans la dissolution des repères de la certitude« . En d’autres termes, à un ordre du monde dans lequel le savoir des fins dernières de l’humanité était présupposé comme allant de soi, a succédé un état des choses dans lequel le non-savoir de la destinée de l’homme et de l’ordre social juste et bon est donné comme irrémédiable. Ce que Claude Lefort appelle « l’indétermination ».)

Patrick Mignard
22 décembre 2014

Voir aussi :
Légitimité du pouvoir/Légitimité de la rue

altermonde-sans-frontiere.com