L’air usagé

Photo: Gaëtan Pelletier

Au temps des romains, l’air devait être un peu moins vicié. Et quand nous parlons d’air, il y a l’air du temps, les Trump ( trompette) et l’air social qui commence à nous tuer à petits vœux,  tellement il est difficile de respirer de l’âme aujourd’hui. On a tous nos attentes sans espoirs de voir un jour la vie rejoindre la Vie. La grandeur de ce que nous aurions pu être, devenir. Non. Nous nous éteignons comme une vieille chandelle rendue à bout de cire par un soir d’hiver, la flamme chancelante, valsant aux moindres petits coups d’ailes en provenance de l’autre bout du monde. Bref, il n’y a plus de « recoin » de Terre où nous cacher.

Il y a tellement d’humains sur Terre, de machines, d’autos, de pesticides, que nous respirons un air aussi vicieux qu’un politicien dont la moitié de ses mensonges sont faux. Il faut le dire et le redire.

Qu’est-ce que se réaliser quand toutes nos énergies sont dirigées vers la réalisation d’une machine à gober de l’argent, à bourrer des coffres-forts invisibles qui engrangent des octets d’avoir.

Comme le souligne Edgar Morin, nous avons besoin d’une poésie de la vie. Mais comment réaliser une poésie de la vie,  figés que nous sommes,  traumatisés à la fin d’une vie par un grand désespoir de voir l’écroulement de ce monde?

L’air vicié c’est également cette tuerie de la paix qui devrait nous être donnée après ces milliers d’années à se tenir debout, à tenter d’améliorer nos vies, à demeurer proche de la nature. L’air vicié c’est cette folie humaine que trop présente qui nous trahit. Trahis que nous sommes par les « dirigeants » représentant de commerce des INC à l’infini. Comme des 3.1416.

L’air vicié c’est également de voir chaque jour tous ces monstres qui détruisent la Vie pour leur maladie d’égocentrisme démesuré.

***

Chanceux!

Un certain matin, cette semaine, je suis allé à vélo. Je pédale pendant une heure. Alors que je me suis assis pour une période de repos près de l’église, deux dames sont venues me parler. Elles m’ont dit bonjour et ont demandé mon nom. On a parlé du printemps, des fleurs à venir, de la chaleur. Mais il y en avait déjà en elles, des humains tout simples, tout beaux. Elles étaient la beauté.

C’est ça la poésie de la vie et l’air que nous respirons.

Les humains simples sont purs comme l’air que l’on respirait jadis.

Parfois ils passent, s’arrêtent. Ils sont réels, vivants, ne passent pas par un écran, ni ne sabotent le monde.

Demain, ou plus tard pendant la semaine, je reprendrai le vélo pour respirer.

Gaëtan Pelletier

2 avril 18

2 réponses à “L’air usagé

  1. Excellent texte que je vais me faire un plaisir de relayer un de ces 4 sur les AZAs

    Une toute bonne journée
    Amicalement
    Gene

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