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Etat espagnol: Quand l’indignation gagne les entreprises (Telefónica, HP et Panrico)

État espagnol

Esther Vivas

Qu’ont en commun Telefónica, HP-Hewlett Packard et Panrico?  Des travailleurs qui ne baissent pas les bras, qui refusent d’accepter des chantages supplémentaires, qui, face à des politiques de précarité insupportables, ont dit « basta ». L’indignation atteint ainsi les lieux de travail. Comme David contre Goliath, certains travailleurs se dressent face à des entreprises et à des multinationales toutes-puissantes.  Un pouvoir « suprême » qui repose sur la peur exercée contre ceux qu’elles exploitent.

Travailler plus pour gagner moins, des journées incompatibles avec une vie personnelle et familiale, la précarité, des salaires de misère, la flexibilité… tel est le quotidien dans ces lieux de travail. Et si tu lèves la tête pour te plaindre, t’organiser ou partir en grève, une armée de chômeurs attend ta place à la porte de l’entreprises ; merci et au revoir ! Malgré tout, certains ne se résignent pas et montrent l’exemple de la lutte, de la persévérance et de la dignité.

C’est le cas des travailleurs de Telefónica-Movistar. Un an après une grève de la faim de six employés à Barcelone qui avait duré 23 longs jours, ils ont brisé le black-out médiatique pour mettre en lumière la précarité et l’exploitation sévissant dans cette entreprise. La grève exigeait la réadmission de Marcos A. Armenteros, licencié pour avoir été absent à cause de problème de santé justifiés et que la direction, aujourd’hui encore, refuse de réintégrer alors qu’il a gagné contre elle tous les procès intentés et obtenu un large soutien social et politique. On a célébré hier le premier anniversaire de cette grève de la faim, de la faim de dignité. Les travailleurs sont toujours déterminés à exiger la réadmission de leur collègue, des conditions de travail dignes et la fin de la répression patronale et syndicale.

Telefónica, fidèle reflet de la « marque Espagne », augmente le salaire de ses dirigeants, engage des personnages de la taille de Iñaki Urdangarín (ancien joueur de l’équipe nationale de handball et époux de la seconde fille du roi, NdT) et Rodrigo Rato (ancien ministre PP de l’économie et ex-directeur général du FMI, NdT), et baisse en même temps le salaire de ses travailleurs, précarise leurs conditions de travail et jette à la rue ceux qui combattent ces mesures. Depuis sa privatisation en 1999, la multinationale a supprimé 50.000 postes de travail par des licenciements collectifs et des chantages. L’effectif des employés s’élève aujourd’hui à 20.000 travailleurs. Mais en même, elle a augmenté son volume d’emplois via les sous-traitants, qui lui permettent de réduire les coûts et de se dégager de toute responsabilité entrepreneuriale. On estime que Telefónica compte en réalité plus de 100.000 travailleurs en sous-traitance.

Un autre cas est celui de HP-Hewlett Packard. Ces trois dernières années, l’entreprise a supprimé 300 emplois. Mais ses travailleurs n’ont pas capitulé. En juin dernier, ils ont mené à bien l’une des plus importantes grèves dans le secteur informatique : sept jours de grève contre des coupes salariales et la précarisation des conditions de travail. Aujourd’hui, en novembre, ils ont à nouveau intensifié leur lutte à la suite de 30 nouveaux licenciements. Ils organisent une importante mobilisation à l’occasion d’un grand événement promotionnel au siège de Hewlett Packard à Barcelone du 10 au 12 décembre, où se tiendra le « HP Discover », qui doit réunir plusieurs milliers de personnes du monde entier. Comme on le sait, l’image de marque est le « trésor » le plus soigné par ces multinationales et l’objectif des travailleurs en lutte sera donc de la briser, ou plutôt de révéler son authentique visage.

Panrico est l’autre grande entreprise dans laquelle des travailleurs se sont résolument dressés. Le centre de Santa Perpetua de Mogoda est en grève illimitée depuis 6 semaines déjà. Ils s’opposent au licenciement de 745 travailleurs, sur un effectif de 2.000, et une réduction de 18% des salaires, qui s’ajoute aux coupes antérieures. Panrico est un exemple clair de l’usure et de la spéculation, de la manière dont des entités financières, des fonds rapaces et des firmes de capital de risque ont fait main basse sur le contrôle de la compagnie pour le profit maximum à court terme, et où la dernière chose qui compte pour eux ce sont les droits de leurs salariés.

Nous disons souvent que la peur commence, partiellement, à changer de camp. Des actions de désobéissance civile, des occupations de logements vides propriétés des banques, etc. se développent ces derniers temps, avec le soutien de larges secteurs de la société. Mais la peur reste très présente dans les lieux de travail, dans la salle des machines du capital. Peur de perdre son travail, de ne pas pouvoir payer le loyer ou l’hypothèque, qu’on t’expulse ou qu’on t’enlève la garde de tes enfants. Une peur qui nous paralyse.

Nous avons peur également car, qui donc défend nos droits dans les entreprises ? Les directions des grands syndicats ont capitulé face au patronat et au gouvernement. Elles ont signé une réforme de la négociation collective, des pensions, du Code du Travail, etc. Tout cela signifie un énorme recul en termes de droits qui avaient coûté des décennies pour être obtenus. Nous avons urgemment besoin d’un syndicalisme de combat, dont le centre de gravité repose sur la mobilisation et la protestation et non sur la table des négociations. Un syndicalisme ouvert à apprendre de ce qui est nouveau, à agréger, à tisser des alliances avec d’autres mouvements sociaux. Un tel syndicalisme est possible, comme ces expériences nous le démontrent.

Face à tant d’injustice, il ne reste que la dignité de ceux qui luttent. Merci pour votre exemple.

*Source: Publico.es, 29/11/2013.
**Traduction française pour Avanti4.be : Ataulfo Riera.

 

http://esthervivas.com/francais/etat-espagnol-quand-lindignation-gagne-les-entreprises-telefonica-hp-et-panrico/

Espagne: le début de la révolution mondiale?

Nous sommes des personnes ordinaires, lassées de souffrir des conséquences d’un système conditionné et contraint par les marchés, système qui à tous les égards ne peut être soutenable et nous a rendu victimes d’une grande arnaque appelée « la crise ». Nous nous unissons pour rédiger ce manifeste et invitons tous les citoyens à se joindre à nos revendications.

Nous considérons que la situation a passée toutes les limites du tolérable, et pensons être victimes d’une attaque sans précédent du pouvoir économique qui utilise la crise comme prétexte pour ruiner nos vies. Les coupables sont ceux qui, avec la complicité de toutes les forces politiques représentées au parlement, ont constitué cette oligarchie intouchable qui manipule tous les pouvoirs de l’Etat pour maintenir ses privilèges et son enrichissement démesuré et illicite.

Aujourd’hui, il n’est plus possible d’occulter cette gigantesque fraude sociale, faite de trahison systématique des engagements électoraux et d’absence de sanction judiciaire pour les banquiers, les politiciens et les grands patrons coupables. Nous voyons à quel point la structure corrompue et immorale du pouvoir instaure des politiques mettant en péril nos droits et nos vies, et à quel point nous subissons une répression injustifiable quand nous demandons un changement.

Nous pensons que le problème est d’une telle envergure et que ces racines sont si profondes que la solution ne peut provenir de réformes basées sur le système politique actuel et c’est pourquoi nous exigeons :

– La démission du gouvernement en place et du chef de l’Etat, ainsi que la dissolution de l’assemblée, du fait de leur trahison préméditée qui a conduit le pays et l’ensemble des citoyens au désastre.

– L’ouverture d’un processus constituant démocratique, permettant de rédiger une nouvelle Constitution avec la participation de tous les citoyens, afin qu’elle leur appartienne, car nous ne reconnaissons aucun caractère démocratique au texte constitutionnel actuel, qui rédigée dans le dos des citoyens, consacre la domination des héritiers du franquisme et de ceux pactisant avec eux. Ce doit être le peuple qui détermine le modèle d’organisation social dans le lequel il veut vivre, et non l’inverse.

– L’audit de la dette publique d’Espagne, avec un moratoire sur son paiement jusqu’à ce que soit déterminée clairement les parties de celle-ci qui n’ont pas être payées par la nation car ayant servi des intérêts privés utilisant le pays pour ses propres fins et non pour celles de l’ensemble des citoyens. Nous exigeons également le procès de toutes les personnes suspectes de telles manœuvres, et le fait que leurs biens soient engagés si elles étaient déclarées coupables.

– La réforme de la loi électorale pour un nouveau processus électoral qui représente véritablement la volonté du peuple à chaque élection, ceci étant nécessaire pour faciliter le développement d’un processus constituant démocratique.

– L’arrêt immédiat de toutes les coupes budgétaires et de toutes les réformes qui sont contraires à l’état de bien-être car elles entrainent une restriction des droits et des libertés des citoyens : prises avec l’excuse de la crise, elles sont non seulement un désastre pour le pays, mais en plus elles ont été imposées en trahissant la volonté du peuple.

– Une profonde réforme fiscale qui fasse payer le plus à ceux qui obtiennent le plus de bénéfices de la société. Nous exigeons également l’abrogation de l’amnistie fiscale décrétée par le gouvernement, dont l’injustice est une véritable tromperie vis-à-vis des citoyens honnêtes.

– La suppression de tous les privilèges de ceux qui ont des charges politiques ou publiques, et la mise en place de mécanismes efficaces pour le contrôle de l’accomplissement de leurs fonctions.

– L’arrêt immédiat de toutes les expulsions des logements, et la mise à disposition pour la population, au prix du logement social, des logements appartenant aux banques et aux caisses qui ont été aidées avec de l’argent public.

– La création de nouveaux emplois dont la première condition soit le caractère soutenable et la finalité le développement de l’humanité. Ainsi, la gestion cohérente des emplois doit se faire de façon à ce que toute la population puisse travailler pour vivre et ne soit pas obligée à perdre sa vie à la gagner. Le fait que nous soyons obligés de travailler toujours plus est une énorme tromperie, soutenue par l’avarice des grands intérêts et contraire à ceux de la plupart des gens.

Pour toutes les raisons exposées ci-dessus, nous convoquons les citoyens le 25 septembre 2012 devant les portes de l’assemblée, pour une manifestation illimitée jusqu’à la démission du gouvernement et l’ouverture d’un processus constituant, en faisant appel à l’union de toutes les luttes pour une société plus juste.

¡Nous sommes la majorité, nous sommes le peuple, nous avons raison, et nous ne vous permettrons pas de passer !

Source 

La Maya du néolibéralisme

 

Jamais dans l’histoire des conflits, tant de gens n’ont dû autant à si peu.

Wiston Churchil (concernant La Bataille d’Angleterre, 1940).

 

Concernant le mouvement néolibéral sauvage qui ravage la planète, on pourrait inverser la phrase de Churchil : « Jamais dans l’histoire des conflits, autan de gens doivent à si peu ». Car, parmi les 7 milliards d’habitants, le charnier du néolibéralisme rappelle ceux des massacres des nazis. Et de bien d’autres dans l’histoire de la petite planète…

Embryon Québec

Sur le site Vigile, on retrouve une vidéo qui fait état des finances publiques du Québec, une petite société d’à peine 7 millions d’habitants, riche et « prospère ». Pourtant nous y retrouvons ce que nous voyons partout dans le « monde » : une croissance de la dette qui triture la richesse collective des citoyens et une « chute de régime » qui nous mènera sans doute au même résultat que la Grèce et l’Espagne.

  • Vente de l’île d’Anticosti : pertes, 4$  trilliards
  • Caisse de dépôt : pertes 40$ milliards ( Crise 2008)
  • Augmentation de la dette du Québec 33%
  • Hausse du taux d’imposition de 140$ millions
  • Hausse du coût de permis de conduire : 501$ millions
  • Hausse du régime d’assurance parentale : 124$ millions
  • Fraise de garde : 170$ millions
  • Taxes scolaires : 165$ millions
  • Régime d’assurance médicaments : 273$ millions
  • Prix de l’électricité : hausse de 971$ millions
  • Hausse de 2% de la taxe de vente
  • Frais de scolarité : hausse de 82 %
  • Baisse de 14% sur les profits des entreprises
  • Contribution des entreprises : 21%. Contribution du peuple : 79%
  • 300$ millions pour une route menant à 5$ milliards en diamant au profit de Stornoway Diamond Corporation
  • 3,5$ milliards en allègements fiscaux aux minières en 2011
  • 25 $ milliards de profits par les banques…Abolition sur la taxe du capital
  • Pertes de 2$ milliards pour la création du CHUM

Et j’en passe. Car j’ai sciemment gommé les « brindilles »…

Dette du Québec : plus de 250$ milliards.

En nous basant sur les données fournies par le ministère des Finances dans son Plan budgétaire 2012-2013 (qui excluent la part de la dette fédérale qui revient au Québec), nous en venons à estimer que la dette augmente de: 10,2 milliards $ par année, ou 28 millions $ par jour, ou 19 331 $ par minute, ou 322 $ par seconde. Compteur de la dette du Québec

Qui donc creuse nos tombes? Chiches, comme le sont les « membres » du néolibéralisme, nous ne seront pas enterrés, nous serons incinérés.  Je ne parle pas d’économie, je parle d’humanisme. Je parle de Roger, de Thérèse, de Fethi, de Cibrian, d’Agénor, d’Agostina, de Hawa, etc. Peu importe… Nous glissons sous terre, lentement, comme dans un marécage rose, bien lubrifiés aux inventions « modernes », petits miroirs des sauvages que nous sommes.

Vous y croyez, vous, que le Nord de l’Afrique a ses printemps par hasard? Que des enfants sont massacrés pour le « bienfait » de la démocratie? Et qui donc les massacre?

La démocratie?

Elle est au Québec ou ailleurs. Québec : petit point sur la carte de la planète. 7 millions d’âmes parmi 7 milliards d’âmes.

Mais où donc vont les richesses de tous ces peuples?

Dans un alambic…

On y fabrique fait bouillir tous les habitants, violant les terres, bricolant  des ennemis pour des guerres outillées par des industries qui fabriquent des armes pour « manufacturer  » encore plus d’argent.

Qui ne se mange pas, comme diraient les amérindiens…

Le Far-West à bureaux

Chaque humain est une diligence à piller pour ces cowboys  de la finance. Bien à cheval sur leurs principes, mais rampant comme des snipers, déguisés, fondus, chaque pays est une sorte d’aventure, format Monopoly, à conquérir.

On vend, on achète…

Le Ying et Yang des atrophiés de la compréhension de l’Univers. Un banquier-blatte…

Après quelques milliers d’années, « nous » aurons réussit à détruire une planète entière, flambé ses habitants, et se convertir à la religion de l’avoir.  Ceux qui vendent des rasoirs jetables, les vendent en format vert… Assez curieux.

Et la science?

Fascinant!

Cohéreur

J’ai fabriqué ma propre radio avec une cartouche vide et de la limaille de fer, une épingle à couche, et une bobine de fil de cuivre. Pour les écouteurs, de vieux écouteurs à fils torsadés.

De la magie!

Toute cette magie, celle de Tesla, et toutes les autres dans les domaines que nous connaissons sont maintenant la propriété des compagnies qui vendent de grands écrans à mensonges.

Magie de la médecine transformée en grands laboratoires à profits…

Pendant ce temps, au bout du monde…

On semence la discorde, on accorde les semences ( Monsanto), et on fait crever de faim des gens qui ont en dessous de leurs pieds des diamant et de l’or. Ou du pétrole…

Peu importe.  Peu importe le pays que vous habitez, la religion que vous pratiquez, les idées que vous transmettez… Peu importe. Le lien est le serpent.

Nous avons été, et nous sommes toujours, divisés par les religions. Mais nous sommes liés par la « grandeur » de l’Économie. La peur… Comme la foudre, jadis.

Le serpent…

 

Azazel 2

 « Azazel apprit aux hommes à fabriquer des épées, des armes, des boucliers, des cuirasses. Choses enseignées par les anges. Il leur montra les métaux et la manière de les travailler, ainsi que les bracelets, les parures, l’antimoine, le fard des paupières, toutes les sortes de pierres précieuses et les teintures. Il en résulta une grande impiété. Les hommes se débauchèrent, s’égarèrent et se perdirent dans toutes les voies. »

 

C’est la définition du serpent, du diable, dans le Livre d’Enoch. Ou Ibliss pour le monde islamique…

Peu importe.

Ce sont des fragments de l’histoire.

Mais notre Satan, serpent, Azazel, est aujourd’hui identifié : il porte une cravate et avale le monde comme un serpent avale un crapaud.

En ce sens, nous sommes tous abusés de termes, d’idées frelatées, et nous nageons dans le grand alambic du monothéisme néolibéral.

MONEY

C’est la représentation du bonheur total en ce monde.

D’où la grande illusion du sable mouvant qui nous avale tous, humains, sociétés, sueurs, travail, pauvreté.

Maya

Māyā a les sens suivants dans l’hindouisme : « 1) faculté de mesurer, géométrie ; 2) sagesse éternelle, éternel pouvoir du Brahman (chez Shri Aurobindo) ; 3) puissance cosmique grâce à laquelle l’univers se manifeste et s’organise ; 4) Illusion cosmique qui conduit l’homme à prendre le phénomène pour le noumène ; 5) puissance d’illusion du Seigneur ; 6) Prakriti inférieure (selon shrî Aurobindo) ; la Nature (selon Râmana Maharshi) ; le monde (selon shrî Rāmakrishna) ; 7) pouvoir mystérieux par lequel un Dieu manifeste sa souveraineté ; 8) la Mère divine (selon shrî Aurobindo) ; 9) puissance d’illusion (selon swâmî Ramdas) ; 10) apparence ; 11) magie »2.

Plus positivement que l’usage ne nous le laisse supposer, Māyā signifie magie, donc tout autant tromperie que créativité. Maya  

Manipulation

Je viens probablement de vous manipuler. Comme dans  l’histoire, les visions, les idées, les « vérités », les miroirs, les jeux des dirigeants vous manipulent.

Le néolibéralisme a fabriqué un nouveau monothéisme : l’avoir. L’illusion d’être ce que l’on a et la peur de le perdre.

Alors, dans ce monde, on a trouvé une certaine unité : vivre, c’est posséder. Alors qu’en réalité, celle de la Vie, vivre c’est recevoir tout ce que la Vie nous a donné sous ses charmes et son abondance.

Comprenez qu’on nous l’a maintenant livré en chiffres. De sorte que par ces chiffres, on vous a simplifié les choses, uniformisé, dans le but seul de vous manipuler.

Le 21e siècle est sous l’égide d’un serpent.

Idéologies, religions, sciences, vies… Tout est ramené aux chiffres qui sont devenus les lettres d’un savoir étréci.

Bernés nous sommes…

Le bonheur par les chiffres, c’est la Maya du néolibéralisme « sauvage »…

Et à travers les écoles, les systèmes d’éducation (sic), la réussite de vos vies est résumée en une carrière.

L’occidental finance vos achats  sur 7 ans… Projette ses « visions » sur 7 ans.

Les amérindiens calculaient la réussite sur 7 générations.

Nous sommes devenus des dépecés de la finance et de la faible « philosophie » des financiers.

Nous sommes faits à l’os… On nous ronge.

La dette, c’est l’âme humaine… Car il nous faudra des décennies ou des siècles pour retrouver une certaine unité en dehors des chiffres.

En attendant, comme il va de soi, cultivons notre individualisme sacré.

Nous sommes UN…

Gaëtan Pelletier

Juin 2012

 

La faim pousse encore une fois les Européens vers l’Amérique Latine

par Vicky Peláez

« Marcheur si tu vas par ma terre
conte ma longue nostalgie
Que je passe mon temps, en regardant au loin
En espérant un jour qu’une lettre arrive »
Horacio Guaraní 

La sévère crise économique qui secoue les États-Unis et spécialement l’Union Européenne, en détruisant en passant la classe moyenne et en transformant les pauvres en indigents, a obligé des milliers d’hommes et de femmes à grossir les files de nouveaux immigrants appelés les « réfugiés de la crise ».

Il n’y a pas de mots exacts pour exprimer ce que cela signifie pour l’homme et ce qu’il ressent de se voir obligé de laisser son pays natal et ses êtres chers. Le poète paraguayen, Fernando Fernández a dit dans son poème « Être Immigrant » ce que cela implique de :

« se risquer dans l’inconnu en cherchant son horizon avec meilleur futur
qui t’offre un avenir où déjà ne manque pas le pain pour les tiens ».

Les nouveaux candidats à l’émigration ne sont pas des latinoaméricains faisant de longues queues dans les consulats étasunienne ou espagnols, mais des Européens et spécialement, des Espagnols, Grecs, Italiens, Irlandais et Portugais, cherchant leur chance en Amérique Latine.

Ont aussi commencé à retourner vers leurs terres, ces Latinoaméricains qui dans les années 1980 et 1990 ont fui la violence et la misère dans laquelle leurs pays étaient plongés. Maintenant la situation est renversée et tandis que l’Europe expérimente une pente vertigineuse due à la dépression, l’Amérique Latine montre une croissance économique stable.

La mondialisation a commencé après la Deuxième Guerre mondiale d’abord, avec la destruction de la famille traditionnelle en Amérique du Nord et en Europe qui fut perçue par les créateurs de ce processus, à l’instar de leurs conseillers psychologues, comme un frein pour la main-d’oeuvre facilement mobile d’un lieu à un autre du pays ou de la planète.

Maintenant avec cette crise le tour est arrivé pour les pays européens les plus vulnérables économiquement de perdre leur souveraineté. L’intention de la chancelière allemande Angela Merkel de nommer un contrôleur de l’Union Européenne (UE) pour contrôler le budget du gouvernement de la Grèce et qui a catégoriquement échoué, indique clairement où va le processus de mondialisation.

Les mesures d’austérité et les prêts aux banques qui dépassent le million de millions d’euros sans aucun plan concret pour la croissance économique et pour le remboursement de ces prêts, détruisent les structures socio-économiques des pays européens.

Selon les statistiques de l’UE, le nombre de pauvres a augmenté entre 2007 et 2009 de 85 à 115 millions et il est estimé actuellement à environ 120 millions. Face à ce fait, il ne reste aux gouvernants pas d’autre alternative que dire aux jeunes, comme l’a exprimée l’ex-banquier et actuel Premier ministre italien Mario Monti que ceux-ci doivent perdre l’habitude d’ avoir un travail fixe qui « est monotone » et que c’est « bien mieux d’accepter des défis ».

Ce que Mario Monti a oublié de dire, c’est qu’en Italie il y a près d’un million de jeunes entre 25 et 35 ans ayant une formation professionnelle qui ne peuvent trouver d’emploi. Et que dire de ceux qui n’ont pas de profession ?

De cette façon, il ne reste aux jeunes aucune autre alternative professionnelle que d’abandonner leur pays où le taux du chômage, comme en Espagne, est déjà proche de 30 % et, pour les jeunes tourne autour de 40 % sans qu’aucune perspective de solution ne soit en vue. Selon un rapport de la BBC, en 2011, 445 130 étrangers et 62 611 citoyens espagnols ont fui l’Espagne. Le Recensement électoral des Espagnols Résidants à l’Etranger montre que depuis le début de la crise en 2008, plus 300 000 personnes ont abandonné le pays. En même temps, l’étude d’Adecco montre qu’autant se préparent à abandonner le pays. La majorité se dirige actuellement vers des pays latinoaméricains au lieu des États-Unis, de l’Allemagne, du Royaume-Uni ou de la Norvège comme le faisaient leurs prédécesseurs.

Le Brésil est l’un des pays qui offre le plus d’occasions aux professionnels grâce au boom de son économie et aux facilités qu’offre le gouvernement. La politique de l’ex-président Luiz Inácio Lula da Silva et de l’actuelle présidente Dilma Rousseff, d’affronter la crise mondiale grâce au développement du marché interne en stimulant la consommation domestique avec audace et discipline porte ses fruits. Malgré tous les pronostics pessimistes de la Banque Mondiale et du Fonds Monétaire International, l’économie du Brésil a progressé ces trois dernières années de plus de 5 % par an. Aussi il n’est pas étonnant qu’un professionnel de la banque gagne plus à San Paolo qu’à Wall Street. Selon le conseil en recrutement Michael Page, 30 % des candidats pour des postes au Brésil sont espagnols, portugais et français, sans prendre en considération les professionnels brésiliens qui reviennent de l’étranger.

Un autre pays qui attire les professionnels européens est l’Argentine. Pour la deuxième fois après la Guerre civile, l’Amérique Latine et spécialement l’Argentine tend la main aux émigrants espagnols qui cherchent un avenir sûr. Actuellement sut les 1 389 916 Espagnols qui vivent à l’étranger, 22 % sont en Argentine et seulement entre 2010 et 2011 environ 50 000 professionnels espagnols, notamment venant de la Galice, sont arrivés dans le pays à la recherche d’un emploi et d’un salaire digne. Le pays gauchoprospère grâce à son propre programme économique pratiquement contraire aux recettes de la BM et du FMI, ignorant l’austérité démesurée imposée par les banques en Europe face à la dépression et renforçant l’État de bien-être du peuple.

L’Amérique Latine devient « El Dorado » moderne pour les émigrants espagnols. Ceux qui n’arrivent pas au Brésil et en Argentine vont vers l’Uruguay et le Chili. Selon les statistiques d’Immigrations de ces pays, en 2011 on a enregistré l’arrivée de 6 800 Espagnols pour l’Uruguay et 6 400 pour le Chili. La majorité sont des spécialistes en énergie, environnement, ingénierie, informatique, pêche et agroalimentaire, la majorité ont trouvé un emploi.

Les anciens grecs disaient que « la mémoire est une soeur du temps et parfois celle-ci se perd dans les bras de son frère ». Il y a peu les immigrants latinoaméricains qui cherchaient aussi un avenir différent en Espagne ont été traités avec arrogance et un certain mépris en étant appelés des « sudacas ». Maintenant ce sont les « sudacas » qui offrent un gilet de sauvetage aux Espagnols et ils n’ exigent même pas de visa pour arriver, cependant cela continue d’être presque impossible pour certains Latinoaméricains d’obtenir un visa pour l’Europe. Paradoxalement la Russie est l’unique pays où ils peuvent arriver sans visa.

L’humanité apprendra-t-elle une fois cette leçon pour sortir du cercle vicieux du racisme et de l’inégalité ?

RIEZ Novosti . Russie, le 10 février 2012

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