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Le Compostelle de la blatte métallique

Les ventes de voitures neuves ont chuté de 88,8% en avril en France

Photo: Pixabay

Les ventes de voitures neuves particulières ont chuté de 88,8% en avril. Capital.Fr

Nous allons tous mourir: la voiture est en train de nous quitter. Elle,  si essentielle pour faire des fortunes et saccager l’environnement. Celle qui permet le dimanche de se rendre du point A au point A. On vous dira qu’il vous en faut une, parce que tout a été réglé pour qu’elle soit essentielle.

En 1920, alors qu’il y avait peu de véhicules en circulation et qu’ils roulaient plus lentement, Grinell écrivait aux États-Unis : Ce roadkill est une source relativement nouvelle de la mortalité ; et si l’on devait estimer le kilométrage du total de ces routes dans l’état, le taux de mortalité doit s’élever à des centaines, voire des milliers de cas toutes les 24 heures3. La situation s’est depuis aggravée dans la plupart des régions du monde, en raison de l’augmentation conjointe de l’extension du réseau routier, du nombre de véhicules motorisés, de la vitesse moyenne des véhicules et du kilométrage parcouru par chaque conducteur.

C’est l’une des formes de la fragmentation des habitats naturels par les réseaux de transport et l’une des principales causes de disparition de certaines espèces2, carnivores y compris4Wiki

Qualifiée de Roadkill, déjà dans les années 1920, c’est une créature musclée assassine de  bêtes et d’insectes. En plus de détruire la qualité de vie de notre homo-érectus devenu un homo-roulus, par obligation: les usines sont à une distance nécessitant un voyagement journalier, grande cause de pollution.

Et du temps pour s’y rendre. Au bout d’une vie, il faudrait comptabiliser le temps perdu ( et faire son petit Proust) avec ce moyen de transport.

En voyageant en moyenne 3 heures par jour, vous en arrivé à  plus de 1000 heures par an. Si votre vie active dure 30 ans, cela fait 30,000 heures.  Vous perdez  10 ans de votre vie. Mais puisque nous commençons à conduire jeune et à conduire après une retraite, on s’approche du 12 ou 13 ans, voire 14 ans,  à faire de la navette, assis dans ce vaisseau sur roues.  Et puisque’on vous dit que l’espérance de vie étant plus élevée, vous perdez vos dernières années dans un refuge pour personnes âgées, non autonomes. C’est là que la science vous prolonge souvent dans un état végétatif. Ils appellent ça de précieux aînés qui ont fait notre histoire. Et ils pleurent lorsque vous allez mourir. Ils se baignent dans des snifs, puis d’en vont. Et c’est bien ainsi. Qui se souvient d’Aurilien l’ancien cousin qui a défriché une terre au lieu de voyager dans une blatte rutilante?

Ses proches… Et on l’envoie sous terre en corbillard.

Mais mourir fait partie de la vie. Et en petits  philosophes,  perdre dans ses années les plus belles pour gagner sa croûte dans une blatte d’acier et de gadgets sophistiqué, avec un cadran qui vous donne la température extérieure de votre véhicule ou la route à suivre sur un écran. Quand on pense que les oies blanches reviennent chaque année sans compas…

C’est nous qui avons perdu l’essentiel de la vie qui est… la vie simple. On nous l’a rendue tellement compliquée que nous entretenons des affairistes et des politiciens qui nous ont fait bifurquer vers l’avoir au lieu de l’être.

Oui, la blatte métallique est victime du coronavirus!

Alors  nous sommes des victimes du coronavirus et de la blatte métallique et des zélus zélés drogués à l’économie et à la mégalomanie niaise  qu’ils nomment progrès. C’est le progrès de la négritude translucide. On aura réussi à tuer la beauté de l’humain, des bêtes, du vivant tout entier pour un voyage sur Terre écourté pour le plaisir des de ceux qui nous prennent pour des jouets ou des poupées de Sirs.

Gaëtan Pelletier

 

Route 185

Photo: Wikipedia

Ils sont fiers de leur tracé de d’asphalte et de ciment qui déchire la forêt. Ils l’ont doublée.  C’est la blessure des forêts et des paradis. Les voitures y feront leur nid. Voies rapides, lisières de repos, béton armé en guerre contre la nature. De ce qui reste ils courtiseront la biomasse, ce vert des fous qui ne voient pas plus loin que leur vie. Il n’y a pas d’énergie verte dans la destruction. Ils dépensent des sommes folles pour faire des laitues, des carottes, des restes de table du carburant. Des usines et des usines pour faire rouler les blattes d’acier…

Dans moins d’un siècle, ils arracheront leur nappe figée de pétrole noir, cherchant des terres et des terres, des arbres et des arbres pour fabriquer de l’air. Ils regarderont sur leur écran plat les paysages d’antan avec un masque, suffocants, mais fiers de la minceur de l’écran.

 

Gaëtan Pelletier

L’auto de l’avenir

Avec tout ce que l’on jette, y compris notre « solidarité », nous en viendront peut-être, un jour, à fouiller les décombres, à déterrer tout ce qui a été jeté pour construire – reconstruire, dirais-je – notre avenir en toute simplicité.

1Разборной ретро-автомобиль (4 фото)
2Разборной ретро-автомобиль (4 фото)
3Разборной ретро-автомобиль (4 фото)
4Разборной ретро-автомобиль (4 фото)

Si le pharmaceutique tenait la route

Si Big Pharma contrôlait l’industrie  automobile…

1.            Une intermédiaire coûterait plus de 2 millions $CA, avec une marge de profit de 15 000%

2.            La même voiture se vendrait au Mexique pour moins de 5 mille dollars.

3.            Les démarcheurs des grands manufacturiers inciteraient le Canada à intensifier le contrôle et la surveillance, sinon la répression, des vélos, des trains, des avions, des autobus, des gymnases, des souliers de marche, des métros.

4.            Ces autorités fermeraient les yeux sur l’absence de ceintures de sécurité, de sacs gonflables, de tests de collision rapportés avec transparence. Les fabricants organiseraient des campagnes de peur pour décourager l’usage des transports publics.

5.            Les instances fédérales, bénéficiaires des largesses de cette industrie, légiféreraient pour donner l’immunité juridique aux grands fabricants qui en ont assez d’être poursuivis, individuellement ou par recours collectifs, à cause de leurs voitures peu sécuritaires. On ne pourrait plus poursuivre un fabricant fautif.

6.            Les importations d’automobiles de l’étranger seraient bannies et on n’aurait pas le droit de les apporter de pays où elles coûtent moins cher.

7.            La promotion de modèles prétendument nouveaux continuerait, même si ces modèles n’offraient aucun avantage sur les modèles produits avant 1975.

8.            Les ingénieurs qui conduisent des essais de collision avec mannequins et en déduisent blessures et décès, seraient censurés et inscrits sur une liste noire pour les empêcher d’être financés pour poursuivre leurs études de sécurité. On ne trouverait dans les revues spécialisées que des articles favorables aux modèles de l’année.

9.            Les concessionnaires seraient visités par toute une armée de représentants leur offrant des enveloppes grises, des invitations, des boni sur les ventes, des vacances, des cours dans des villégiatures de luxe pour  les motiver, des séminaires sur les techniques agressives de vente, afin de promouvoir leurs nouveaux modèles au détriment des vieux modèles moins chers et tout aussi valables.

10.        Les cours de conduite seraient annulés dans tout le pays. Tout comme les cours de mécanique automobile. Au lieu d’enseigner comment éviter les accidents et comment réparer les voitures usagées, on ferait tout pour encourager l’achat des modèles de l’année et envoyer à la ferraille les voitures usagées. La date de péremption serait… péremptoire

11.        On encouragerait l’achat de plus d’une voiture, un modèle pour faire les courses, une autre pour les ados, une troisième pour le chalet de campagne; on cesserait la production des voitures les moins chères à l’achat et les moins gourmandes en carburant. On mousserait la vente d’accessoires parfaitement inutiles, après avoir convaincu les consommateurs qu’ils en avaient besoin, celle de moteurs dont la puissance excessive ne pourrait qu’augmenter le risque d’accident.

12.        Tandis que la publicité montrerait des conducteurs heureux parcourant des paysages époustouflants, les nouvelles voitures auraient autant de défectuosités que les anciennes, et après quelques années n’offriraient ni le confort, la performance, la fiabilité ou l’économie promises.

13.        Les dépliants multicolores vantant les vertus des nouvelles voitures seraient accompagnés d’un livre d’instruction, certes exigé par les autorités canadiennes,  décrivant les précautions à prendre, les risques à éviter, les pannes possibles, les réparations mineures, l’entretien périodique, la façon de reconnaitre un problème mécanique qui remettrait la sécurité en cause… mais il serait pratiquement illisible et inutilisable par le profane

14.        Certains modèles porteraient les conducteurs à avoir des comportements inattendus, dangereux, comme des colères au volant ou des conduites suicidaires

15. On vous vendrait des modèles dont les promesses ne se réaliseraient pas, incapables de gravir les côtes les plus ardues, de freiner dans des limites acceptables, d’économiser l’essence, d’accélérer tel que promis, de protéger les occupants en cas d’accident, dont les coûteux accessoires ne contribueraient que très rarement au plaisir de la conduite.

On ferait de chaque citoyen un conducteur…

Et on le traiterait comme un malade.

Une trouvaille de Pierre Biron, Cent Papiers

http://www.centpapiers.com/si-le-pharmaceutique-tenait-la-route/35943