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Rafle des années 60 : des enfants autochtones ont été vendus à l’étranger

Carla Williams a été adoptée par une famille néerlandaise. Ses parents lui ont dit qu'ils l'ont achetée pour 6400$.

Une enquête de CBC révèle que certains enfants autochtones retirés de leur famille pendant la rafle des années 1960 ont été vendus à l’étranger.

Connue en anglais sous le nom de « Sixties Scoop », cette politique gouvernementale a arraché des milliers d’enfants autochtones à leur famille pour les faire adopter par des familles blanches au Canada, aux États-Unis et en Europe.

Des documents liés à l’adoption d’enfants autochtones dans le cadre du programme fédéral révèlent que ceux-ci ont fait l’objet d’une campagne de commercialisation agressive à l’endroit d’églises et d’agences d’adoption américaines. Les enfants étaient notamment répertoriés dans des catalogues, où on leur accordait une valeur monétaire.

Barbara Tremitiere était préposée à l’adoption au Tressler Lutheran Home for Children, un organisme basé en Pennsylvanie, dans les années 1970. Elle se souvient des catalogues envoyés à son agence dans lesquels figuraient les noms et photos d’enfants disponibles au Canada.

Articles faisant la promotion d'adoption d'enfants autochtones
Articles faisant la promotion d’adoption d’enfants autochtones   Photo : Karen Pauls

« À cette époque-là, les règles entourant l’immigration étaient très différentes. Les enfants autochtones étaient considérés comme des citoyens des deux pays, donc il n’était pas nécessaire de passer par l’immigration pour les amener [aux États-Unis] », raconte Mme Tremitiere, ajoutant que son agence percevait entre 1000 $ et 2000 $ pour chaque adoption d’enfant autochtone en provenance du Canada.

Parmi les enfants adoptés par l’entremise du Tressler Lutheran Home for Children figurent les soeurs jumelles Alison Sweigart et Debra Floyd, qui ont été retirées de leur communauté au Manitoba et adoptées en Pennsylvanie. Leurs parents adoptifs les ont choisies dans un catalogue où leur valeur était « évaluée à 10 000 $ ».

« [Ma mère] m’a dit que c’était comme feuilleter un magazine pour choisir celui que tu voulais », raconte Alison Sweigart, ajoutant que ses parents adoptifs ont payé la somme demandée.

C’était comme un marché noir. C’est incroyable que des gens aient pu faire cela dans l’impunité

Alison Sweigart

Carla Williams est née au Manitoba et a été adoptée par un couple néerlandais. Elle avait 11 ans lorsqu’elle a trouvé le reçu de son achat. « J’étais évaluée à 6700 $ canadiens », dit-elle, ajoutant que le reçu officiel avait été signé par un juge.

SOURCE: RADIO-CANADA, 2016

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Invasion

 

C’est justement à la lutte de la nation Wet’suwet’en que ce documentaire (dont est paru pour l’instant cet extrait de 20 min, sous-titré en français) est consacré. Ce peuple n’a jamais cédé son territoire au Canada, ni renoncé à l’usage de celui-ci. Cette nation, suivant sa propre loi, est composé de cinq clans, eux-mêmes divisés en différentes maisons. Il est principalement question ici de la maison Unist’ot’en du clan Gileyhu, qui est responsable du territoire Talbits kwa, dont le pont enneigé qui apparait sur l’affiche du film est le principal point d’accès.

Le camp de l’Unist’ot’en est un phare de la résistance depuis près de 10 ans. C’est un espace de guérison pour les peuples autochtones et un exemple actif de décolonisation. L’injonction judiciaire obtenue par TC Energy (anciennement TransCanada) / Coastal GasLink et la violence qui en a découlé (tant en terme de destruction de l’environnement que le non-respect des droits de la personne) ont ​​été dévastateurs, mais cette lutte est loin d’être terminée. »

Source: LundiMatin

Le peuple invisible, documentaire Richard Desjardins

Spiritualité chez les autochtones

 

La spiritualité

Selon les traditions autochtones nord-américaines, chaque élément de la Création : humain, animal, végétal, minéral, a été doté d’un « esprit » par le créateur.

En conséquence, tous ces éléments sont apparentés et pareillement sacrés.

La Terre subvient aux besoins de « ceux qui vont sur leurs deux jambes » et de tout ce que le Créateur a installé sur elle. Les humains doivent donc la respecter !

Nombre de « ceux qui vont à quatre pattes » se sacrifient volontairement pour nourrir et habiller les Indiens qui, en retour, ont l’obligation de leur montrer du respect.

Les ancêtres, qui habitent le pays des Esprits, ont donné la vie à ceux qui vivent présentement, et les vivants doivent donc faire preuve de respect à leur égard.
Il convient aussi que les humains se respectent mutuellement et s’entraident pour survivre.

Ce système complexe d’entraide et de respect mutuels ne sous-entend pas seulement la vie quotidienne des Indiens mais aussi leurs croyances et leurs pratiques religieuses.
Chacun de leurs rituels, chacune de leurs cérémonies traditionnelles célèbre l’unité de la Création et réaffirme les liens sacrés qui unissent tous ses éléments.

 

Les fondements du Sacré

On ne peut pas parler exactement de « religions » autochtones nord-américaines dans la mesure où ce terme implique souvent l’existence d’une vie spirituelle structurée de façon formelle, et distincte d’une vie quotidienne profane.

Chez les Indiens, la spiritualité est si intimement mêlée à la vie de tous les jours qu’il est malaisé de faire la distinction entre le religieux et le profane. La vie spirituelle des autochtones d’Amérique du Nord ne se limite pas aux cérémonies calendaires et aux rites de passage ; le moindre de leurs gestes, le moindre de leurs actes ont une profonde signification religieuse.

Chaque groupe autochtone possède son propre corpus de croyances qui est intimement lié à son environnement particulier, et basé sur la relation qu’un peuple entretient avec un certain climat, certains paysages, les créatures et les Esprits avec lesquels il cohabite.

Toutefois, la plupart des Indiens et des Inuit ont en commun quelques attitudes et concepts fondamentaux. Ainsi, la croyance en une divinité suprême, énergie mystique et force créatrice ; c’est le Kitci-Manito des Algonquiens, le Wakan Tanka des Sioux Lakotas, le Sila des Kalaallit du Groenland ; sa toute-puissance se manifeste sous la forme de phénomènes naturels (vents, éclairs), d’entités géographiques (cours d’eau, montagnes), de plantes ou d’animaux-providence (maïs, bison, phoque).

Indiens et Inuits considèrent ces émissaires comme des parents, et la vie de leurs communautés est structurée autour du respect qu’ils leur doivent et des obligations qu’ils ont envers eux.

 

Chaque animal, chaque végétal, chaque entité géographique, chaque phénomène naturel est la demeure d’un esprit, d’un manitou.
Quand au cycle des saisons, aux mouvements du Soleil, de la Lune et des étoiles, ils sont la preuve que toute existence est cyclique et que la Création est éternelle.

Chaque groupe autochtone a sa propre manière de conduire sa relation avec les esprits, d’obtenir leur protection et leur aide. Certains Indiens et Inuit ont – de naissance ou à la suite d’une vision, d’une révélation – le pouvoir de traiter directement avec eux.
Quoi qu’il en soit, tout individu doit leur rendre grâce, quotidiennement, du seul fait d’être en vie.

La bonne ou la mauvaise conduite de chacun est généralement évaluée en fonction du fait qu’il remplit ou non  ses obligations envers les esprits.
Tout manquement en ce domaine est une marque d’irrespect qui compromet gravement l’équilibre et l’harmonie du monde, et met en péril la survie de la communauté.

Nature et spiritualité

Aux yeux des premiers Américains, la nature et la spiritualité sont indissociables et interdépendantes, car un esprit réside en toute chose.

La terre est au centre de ce système, elle est le meilleur exemple du cycle génération-destruction-régénération, par lequel toute chose et tout être vivant doivent passer.

La conception de la terre en tant que force nourricière trouve son expression dans le culte de la Terre-Mère, un culte commun à tout le continent, et l’un des plus anciennement attesté avec celui des ancêtres et des morts.

A la base de la plupart des traditions indiennes on trouve deux idées fondamentales : les êtres vivants sont les hôtes de la terre, et les hommes sont enracinés dans cette terre qui leur donne vie comme elle donne vie à la plante.

L’humain n’est pas considéré comme plus important que l’animal, le végétal ou le minéral. Tous les éléments de la Création se partagent la Terre à égalité, et chacun est responsable des autres.

Une attitude en contradiction avec la tradition judéo-chrétienne dans laquelle Dieu accorde aux humains la domination sur la Terre et sur toutes ses autres créatures.

Selon diverses mythologies autochtones d’Amérique du Nord, le monde aurait été créé par un ou plusieurs animaux…

Les animaux jouent souvent un rôle de premier plan en apprenant aux humains comment ils doivent se comporter. Dans la plupart des contes, les animaux font bénéficier leurs voisins les humains de leçons de morale salutaires.

Au cœur de toutes les cultures indiennes on trouve un même respect religieux, une même vénération pour le contexte géographique propre à chacune de ces cultures. Le paysage est sacré car il est source d’identité et de force.

Tiré du livre « les Indiens d’Amérique du Nord » de Larry J. Zimmerman collection Sagesse du Monde.

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