Archives quotidiennes : 20-novembre-2013

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Bain extérieur

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Ils vivent en roulotte et ils sont heureux

Ils vivent en roulotte et ils sont heureux

Thomas Jonckeau (Reporterre)

samedi 16 novembre 2013

Pendant douze ans, la famille Hemelrijk a sillonné l’Europe en roulotte. Cette année, ils ont décidé de faire une pause et font le bilan de leurs années de vadrouille.


- Reportage, Marciac (Gers)

C’est loin, très loin, à l’écart des grands axes routiers, à quelques kilomètres du village de Marciac, dans le Gers, que les roulottiers ont établi leur campement. Quatre roulottes aux couleurs éclatantes et joliment décorées, sont installées au sommet d’un coteau, à l’ombre des chênes. C’est ici que la famille Hemelrijk a posé ses valises, après douze ans de vadrouille à travers l’Europe.


- André et Judith –

Judith s’affaire à la préparation du café sur un réchaud à gaz et au rangement de sa roulotte. Elle tient à ce que tout soit toujours bien rangé et propre autour du camp, c’est une question d’image. “Nous avons toujours beaucoup de visites, dit-elle. Et les gens ont déjà beaucoup de préjugés sur notre mode de vie. Nous ne pouvons pas nous permettre de donner l‘impression que nous sommes sales ou mal habillés.”

Ses vêtements colorés et ses couettes ornées de rubans lui donnent un air de petite fille espiègle. Toujours souriante, elle s’exprime dans un français fortement teinté d’accent hollandais, qui n’hésite pas à emprunter des mots à l’espagnol ou à l’anglais. Une langue de voyage, apprise au gré des rencontres et des paysages.

André vient de terminer sa journée de bricolage sur leur dernière roulotte. Il est accompagné par la meute des six chiens, recueillis le long du chemin et qui constituent le reste de la famille. Lui a opté pour un style cheveux longs et lunettes rondes à la John Lennon. Les filles sont encore au collège, pour la première fois de leur vie, elles ont fait leur rentrée en septembre, comme les autres enfants.


- André pose les tôles qui constituent le toit de la future « maison roulante » –

“Pour moi, vivre en roulotte a toujours été un rêve d’enfant”, confie Judith. Le rêve s’est réalisé en 2000, lorsque, après quatre ans de préparation, toute la famille est partie de Hollande, à bord de la première roulotte pour partir à l’aventure. Safire, leur fille aînée, avait trois ans, Yetl Rose, la cadette, venait de naître. Pour gagner un peu d’argent, André faisait des photos et Judith des maquillages pour enfants sur les foires et les marchés.

“J’allais beaucoup dans les crèches ou les écoles pour faire de jolis portraits des enfants que je vendais aux parents, se souvient André. Et comme les gens trouvaient les roulottes jolies, ils nous louaient souvent comme attraction pour différents événements, j’exposais mes photos et Judith maquillait les enfants.”

Sur la route, la famille a dû apprendre à vivre de peu. “Les gens croient toujours qu’ils ont besoin de plein de choses, lâche André. Quand on vit en roulotte, on doit faire attention à tout : l’eau, l’électricité, l’argent, etc. On ne peut pas emporter trop de choses car ça alourdirait trop la roulotte.” Des fruits, légumes et autres plantes sauvages glanées en chemin constituent une part importante de leurs repas quotidiens.

“Notre mode de vie intéresse beaucoup de gens qui viennent nous voir, nous posent des questions et très souvent, ils nous amènent de la nourriture, des légumes, où nous laissent utiliser leur douche ou leur machine à laver.” Petit à petit, le convoi grandit et passe de une à trois roulottes. “En 2008, nous nous sommes arrêtés en Galice, raconte André. Les filles avaient grandi et la roulotte était trop petite pour nous quatre. Mon père nous a donné un peu d’argent pour en construire une deuxième. A chaque fois, il faut trouver des idées d’aménagement pour gagner de l’espace et limiter le poids au maximum.”

Les roulottes font en moyenne 8 m2. Une fois aménagée il ne leur reste que 4 m2 d’espace à vivre. Pour chauffer ces petits espaces mal isolés tout en consommant le moins possible, André a trouvé l’astuce : il fabrique de petits poêles à bois avec des objets de récupération : extincteur, bouteille de gaz ou fût à bière. Passionné d’électronique, il a aussi installé deux panneaux solaires inclinables de 20 et 80 watts qui leurs fournissent l’électricité pour alimenter l’éclairage à ampoules LED et quelques appareils électriques comme un ordinateur portable.


- De droite à gauche : la « Roulotte Papillotte » (la plus ancienne), la « Roulotte Pâquerette » (la dernière, depuis 2013) et la « Casita Libelotta » (maisonnette libellule, achetée en 2008) –

André et Judith, ont bien conscience qu’ils sont porteurs d’un message, qu’il est possible de vivre différemment, de consommer moins en vivant plus près de la nature. Pour André, “Ecologie rime aussi avec économie. On montre que c’est possible et pas forcément ennuyeux de consommer moins. On donne une image plus jolie de l’écologie.” C’est ainsi qu’est né le projet de raconter leurs aventures dans un livre, un conte pour petits et grands pour faire vivre au lecteur le quotidien du roulottier, le faire voyager et lui donner à réfléchir.

Mais ce choix de vie n’est pas toujours facile dans une société basée sur le principe de sédentarité. N’ayant aucune preuve de résidence à fournir à l’administration, ils n’ont droit à aucune aide gouvernementale ni de la France ni des Pays-Bas. Pire, ils n’ont aucune couverture santé. “Quand on a bien travaillé, on va chez le dentiste ou on achète des chaussures », lâche André d’un ton sarcastique.

En 2013, la famille a décidé de faire une pause : « Nos filles ont toujours vécu avec nous, sur la route, explique Judith. Nous voulions qu’elles connaissent aussi la vie sédentaire, qu’elles aillent au collège comme les autres enfants et qu’elles puissent se faire de vrais amis. » Pour l’instant, l’expérience n’est pas tout à fait concluante pour André : « Elles s’ennuient, elles ont du mal à s’intéresser aux cours. Quand nous étions en Galice, nous avons vu des dauphins depuis la côte, elles se sont alors renseignées sur leur mode de vie, les différentes espèces, tout ça. Ici, ils ont passé un mois à apprendre l’évolution de l’aspirateur et de la machine à laver ! »

Les parents se sont aussi vite rendus compte que la roulotte est peu adaptée à la vie sédentaire. C’est pourquoi, l’année dernière, la famille a acheté et aménagé une troisième roulotte pour gagner encore un peu de place. Ils se sont aussi attaqués à la fabrication de leur quatrième roulotte, ou plutôt leur « maison sur roues »comme ils préfèrent l’appeler, car celle-ci sera trop lourde pour être tirée par des chevaux.


- Judith et André vivent à deux dans leur première roulotte d’un espace de 8 m2.

« Maintenant que nous voyageons moins et que le filles vont au collège, nous avons besoin de beaucoup plus de place pour vivre ; il y a tous les livres à stocker, il faut de la place pour faire les devoirs, etc. Mais nous voulons pouvoir bouger quand on veut. » En bons roulottiers, les Hemelrijk ne savent pas vraiment de quoi leur avenir sera fait. Ils n’ont rien contre un retour à la vie sédentaire mais ils ne veulent « surtout pas acheter », de peur de se retrouver enchaînés.

« Et puis nous partirons souvent », assure André, car pour eux, l‘appel de la route est toujours le plus fort.


Source et photos : Thomas Jonckeau pour Reporterre.

Contact : Roulotte papillote

Lire aussi : Elle vit sans argent, et s’en porte très bien.

Source : Ils vivent en roulotte et ils sont heureux – Reporterre

Merci Pascale

Source: http://les-etats-d-anne.over-blog.com/article-ils-vivent-en-roulotte-et-ils-sont-heureux-121164943.html

L’intelligence des rides

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Plus j’ai du vécu, plus je me rends compte que je suis intelligent. La méthode est simple: plus j’ai pu compter le nombre d’imbéciles sur la planète, plus il m’est apparu que j’étais un éclairé, une sorte de flash venu prendre une photo de cette vie.

Il me manquera les arbres, les rats, les abeilles et la belle, si belle lueur des yeux. Comme si j’étais habité par tout le monde et que tout le monde m’habitait.

Je ne suis qu’une tige d’un grand univers. Ah! Comme disait ce grand penseur du net:  » Je sais tellement, que ma culture est une bibliothèque. Et quand je mourrai, c’est un savoir qui s’en ira. Mon cerveau est une forêt qui vit en moi, transformée en savoirs délicats et profonds que personne ne peut voir. Sauf moi…

 » Mais mes cendres survivront. »

gp

🙂

C’est assez profond: nous aurons été détruit par l’intelligence (sic) davantage que par la simplicité.

Il n’y avait que l’Homme pour créer un système aussi boulimique.

 

Ne bouffez pas d’O.G.M

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