Gaz de schiste: la calamité à venir


 

«On est assis sur une richesse naturelle de plusieurs milliards de dollars.»

Pierre Arcand

On est dirigés par des têtes d’eau.

L’auteur

COLOMBIE BRITANNIQUE

Dans les schistes de Marcellus, un énorme gisement s’étendant  de New York au Tennessee, de l’industrie laisse  3 millions de gallons d’eau contaminée dans le sol pour chaque puits foré .

En Colombie-Britannique seulement, l’industrie du gaz de schiste a permis à tous les jours de retirer jusqu’à 274.956 mètres cubes ou 60,481,864 gallons impériaux de 540 ruisseaux, les rivières et les lacs ainsi que les aquifères dans le nord-Colombie-Britannique En revanche Greater Victoria, qui abrite 336.000 citoyens,  la moitié utilise cette quantité d’eau chaque jour, dit Parfitt, qui a beaucoup écrit sur l’industrie forestière en Colombie-Britannique.

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Encana a donné accès à l’eau à 71 endroits différents pour une durée maximale quotidienne totale de 16.117 mètres cubes, soit près de six et demi-piscines olympiques d’eau par jour. »

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Talisman Energy, une entreprise qui a également assuré un accès à 2.400 miles carrés de l’Unita Shale f sous les terres agricoles riches long de la rivière du Québec du Saint-Laurent, a proposé détourner 2,2 millions de mètres cubes d’eau par an « sur une base permanente du plus grand plan d’eau de la  Colombie-Britannique, le réservoir Williston « afin de développer ses actifs en Colombie-Britannique.

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En outre, de nombreux gisements de schistes sont riches en contaminants, y compris le CO2, l’hydrogène sulfuré et de matières radioactives en raison de la profondeur de la ressource.

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Encana  émettra 2 millions de tonnes de GES par an, tandis que Spectra deux usines de gaz de schiste publiera près de 3 millions de tonnes. C’est autant de pollution en plein changement climatique comme une exploitation de sables bitumineux de petite taille.

FrackingDisaster

BUSINESS DE LA GARNOTTE?

Dans sa présentation, André Caillé a bien essayé d’inscrire le gaz dans les traditions québécoises, en disant qu’il s’agissait de creuser de la roche et de la fracturer, comme pour la Baie-James ou l’Expo – ce qu’il appelé avec humour la « business de la garnotte ». L’effort est louable, mais pas très convaincant.

Alain Dubuc

La liste secrète des additifs chimiques utilisés pour fracturer le schiste dans le sous-sol québécois vient d’être révélée par la compagnie albertaine Questerre. Et ce cocktail chimique est dangereux, estime Alfred Jaouich, professeur au département des sciences de la terre et de l’atmosphère de l’UQAM.


«Ce sont des substances qu’on ne veut absolument pas retrouver dans l’eau souterraine. Plusieurs d’entre elles sont potentiellement cancérigènes», explique le spécialiste des eaux de surface et des eaux souterraines.

Il s’agit notamment de polyacrylamide, d’isopropanol, de triméthylactadécylammonium, de xylène sulfonate de sodium, d’hypochlorite de sodium, d’amine quaternaire ou de monohydrate de nitrilatriacétate de trisodium.

Rue Frontenac, Jessica Nadeau

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Le monde rural perturbé

Fort St-John, Colombie Britannique

L’industrie gazière a fait une irruption bruyante dans la vie de M. Hill, à l’été 2008. À trois kilomètres de chez lui, un puits stimulé par fracturation hydraulique a laissé échapper du gaz sous haute pression. «C’était comme un 747 atterrissant dans votre cour», dit-il.

Deux ans plus tard, il y a une douzaine de puits dans son voisinage. Et deux usines de compression. «Il n’y a aucune planification, dit-il. L’intérêt des habitants, on n’en tient pas compte du tout.»

«Oui, il y a des travailleurs qui devaient s’exiler en Alberta avant et qui sont maintenant dans la région. Si vous montez dans le train du gaz, vous vous débrouillez bien, mais sinon, vous ramassez la facture.»

M. Hill nous dépose chez un de ses voisins, Brian Derfler, fermier qui cultive le grain sur ses 1200 acres. Il craint que l’agriculture ne s’efface devant l’industrie gazière. «Juste pour le terrassement d’une plateforme près d’ici, ils ont utilisé assez de carburant pour faire rouler ma ferme pendant cinq ans, dit-il. Ça me dit que l’exploitation gazière a déjà remplacé notre économie traditionnelle.»

Encore plus au sud, dans la localité de Pouce Coupé, Tim et Linda Ewert accueillent La Presse. Arrivés en pionniers sur leur terre à défricher en 1973, il étaient «bios» bien avant la mode. Ils ont fui l’industrialisation de leur Ontario natal pour vivre en quasi-autarcie.

Le projet était faisable, à condition d’y consacrer leur vie. Le résultat après 37 ans: une maison chaleureuse et spacieuse – mais toujours sans électricité -, du bétail, une basse-cour, un grand potager. Leurs deux enfants y ont grandi.

Pour eux, le bilan de l’industrie gazière qui s’est installée partout aux alentours est très sombre. «On s’étouffe dans les nuages de poussière soulevés par les poids lourds, dit Tim Ewert. Il est très rare qu’on n’entende pas quelque part un compresseur ou une foreuse. L’hiver, la nuit, le ciel est orange à cause des torchères. Il y a deux ans, on a été malades tous les deux, ainsi que notre voisin. Des maux de tête et des nausées pendant des jours. La société nous a dit qu’il y avait eu une fuite, mais sans nous dire de quoi. Puis, cette année, la source qui nous alimentait en eau potable depuis 30 ans a arrêté de couler. On n’a pas de preuve qu’il y a un lien avec les forages, mais on ne sait pas trop ce qu’on va faire pour l’eau potable au cours de l’hiver.»

Mais le comble pour le couple a été l’explosion l’an dernier d’un puits de la société EnCana. «Notre voisin nous a appelés pour nous avertir de ne pas sortir, parce qu’il y avait un nuage de gaz de deux kilomètres de long», raconte M. Ewert.

Selon l’enquête de la Commission provinciale du pétrole et du gaz, la conduite d’acier à la sortie du puits a cédé après avoir subi l’abrasion du sable mélangé au gaz pendant les huit mois suivant sa mise en service.

L’enquête a conclu que le puits a été mis en service alors qu’il n’avait pas été suffisamment purgé, selon les propres normes de la société. Le rapport d’enquête souligne aussi qu’EnCana a lancé un ordre d’évacuation à 10h16, alors que les premiers signes d’un problème ont été détectés par les voisins dès 2h30 cette nuit-là. «La réaction des autorités et d’EnCana a été pitoyable», dit M. Ewert.

Le couple ne sait pas s’il va rester sur place. «Le boom va durer 20 ans et après, on va se retrouver avec toute cette tuyauterie percée», dit M. Ewert. «Ce n’est pas qu’on a envie de partir, dit Linda Ewert. On a même fait une demande pour avoir notre propre cimetière sur le terrain. Mais trouvez-vous normal qu’on ait même à se poser la question, alors qu’on vit ici depuis 37 ans?

Charles Côté, La Presse

Chanson à boire, adaptation 21e siècle

Chevaliers de la Table Ronde

by Chansons à boire

Chevaliers de la Table Ronde
Goûtons voir si le gaz est bon
Chevaliers de la Table Ronde
Goûtons voir si le gaz  est bon
Goûtons voir, oui, oui, oui
Goûtons voir, non, non, non
Goûtons voir si le gaz  est bon.
Goûtons voir, oui, oui, oui
Goûtons voir, non, non, non
Goûtons voir si le gaz est bon.

Sur ma tombe je veux qu’on inscrive
Ici gît le Roi des foreurs

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