Quand le vent emportera
Le silence de nos veines
J’irai revoir la vie
Mes sentiers, mes peines
Le nous deux, le nous tous.
J’entrepose mes douleurs
Aux ventres des poèmes
Aux soirs où les givres
Défont les miroirs et les cœurs.
Je dormirais tous les soirs dans le ventre d’une femme. Là où je suis né, là où je
nais toujours. Je ferais danser des airs de chansons pour décapiter les bruits blancs des jours.
Avec tous les coureurs de baumes, avec tous les blessés, courant les civières
pour se guérir : les amours, les desseins d’avoir, la gloire, l’aigreur des noués.
Écrire.
Tracer les brûlures des jours.
Taper à coups de marteau la pierre que l’on est.
Pour esquiver le sable acide des sabliers.
La déraison des vautours d’âmes
Les avaleurs et tueurs de lumière.
Les comptables.
Les politiciens.
Avec leurs yeux de chasseurs.
Pour la peau des moutons.
Ces aveugles
Qui se veulent la canne blanche de nos vies.
Qui nous tuent aux minuits et aux midis.
À coups de mots.
septembre 08